L’écologie, c’est maintenant ou jamais !

Mieux vaut Emmanuel Macron que Marine Le Pen, cela ne fait aucun doute : le nationalisme exacerbé empêcherait toute critique allant à l’encontre des « intérêts » de la France.

Mais il ne faut pas de voiler la face : l’écologie a connu avec les élections présidentielles une opération de liquidation. La question n’a d’ailleurs tout simplement pas existé entre le premier et le second tour!

« Présidentielle 2017: l’écologie, grande absente du second tour » disait RFI, « L’écologie, grande absente de la campagne d’entre-deux-tours » expliquait Le Monde, « Présidentielle: L’écologie, absente du débat entre Macron et Le Pen » expliquait BFMTV

« Présidentielle : l’écologie, grande perdante du second tour » affirme Europe 1, alors que même Capital s’étonnait (« L’écologie, la grande oubliée de Marine Le Pen et Emmanuel Macron »).

Il est intéressant de voir comment la chef du service politique de France 2 e Nathalie Saint-Cricq, qui avait coanimé le débat entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron, explique l’absence de l’écologie comme thème :

« Le problème de l’écologie devait être traité en fin d’émission, c’est pour ça que nous n’avons pas pu l’aborder. »

En fin d’émission. L’écologie devait ainsi, au bout de deux heures, être abordé rapidement, juste pour la forme. Cela veut tout dire.

Mais était-ce bien différent au premier tour ? Jean-Luc Mélenchon a tenté de s’approprier l’écologie, n’hésitant pas à parler favorablement du véganisme, alors que son programme propose de généraliser l’aquaculture.

La vérité, c’est que les gens en France ne sont pas prêts à « casser la baraque ». Tant mieux, car si c’était pour aller en ce sens avec Marine Le Pen…

Cependant, en même temps, cela veut dire qu’il n’y a pas d’énergie, pas d’engouement, seulement des modes ou des initiatives personnelles selon des ressentis, des intuitions.

Ils ne sont pas prêts à changer de mode de vie. Ils considèrent que ce n’est pas raisonnable, qu’il ne faut pas être « excessif », mais se cantonner à sa propre vie immédiate.

Cela reste très égocentrique, sans doute justement à l’image d’une importante conseillère d’Emmanuel Macron, Axelle Tessandier.

Cette ancienne startupeuse adepte du yoga, originaire du 16ème arrondissement de Paris, végétarienne (Le Monde en fait de manière erronée une végane), exprime bien les choses quand elle dit dans Les Echos :

« J’ai vécu à Berlin, j’ai monté ma boîte à San Francisco et je suis végétarienne. Donc on dira que je suis un produit de la mondialisation heureuse…

Je déteste qu’on mette les gens dans des cases comme ça. Ce que j’aime chez Emmanuel, c’est justement qu’il parle tout le temps de la vérité de l’individu, qui est bien plus complexe. »

L’écologie, c’est donc maintenant ou jamais. Tout comme le véganisme. Car si jamais l’écologie et le véganisme deviennent des valeurs de la « mondialisation heureuse », les gens feront en France comme ils ont fait aux États-Unis avec Donald Trump : ils rejetteront le tout…

Si jamais le véganisme apparaît comme un aspect du mode de vie hipster, si jamais l’écologie n’apparaît que comme variable d’ajustement dans le cadre de l’économie, alors tout est perdu!