Voici un texte à proprement incroyable, d’une ignominie complète.
Suite à l’arrêté interdisant aux delphinariums de se procurer de nouveaux animaux et de pratiquer la reproduction (Les delphinariums n’ont plus le droit de se procurer de nouveaux animaux ni de pratiquer l’élevage), les soigneurs de Marineland ont en effet une lettre dénonçant… le fait de dénaturer les dauphins.
Ces gens, qui sont en pratique au service du dressage, de la soumission, du fait de briser la volonté des animaux, disent qu’ils les aiment…
Ils prétendent défendre la vie sociale d’animaux arrachés à l’origine à leur groupe, à l’océan…
Ils affirment servir aux connaissances sur l’océan…
C’est tout simplement pathétique et cela montre bien qu’il y a deux visions du monde. Ceux prisonniers de l’exploitation animale ne comprennent rien au mal qu’ils font, surtout quand ils sont à son service direct, auquel cas ils ne veulent rien comprendre du tout.
Lettre ouverte des soigneurs de Marineland concernant l’arrêté du 03 mai 2017
Trois bassins, trente soigneurs, une équipe, et le même besoin de ne plus rester silencieux, parce que la vie nous importe.
Nous, les soigneurs de Marineland n’avons jusqu’à maintenant jamais réagi aux accusations de maltraitance envers les dauphins et les orques sous notre responsabilité, même si elles ont toujours été extrêmement blessantes.
En effet, elles le sont parce qu’elles sont fausses, parce que nous savons ce que nous apportons aux animaux. Nous avions choisi de nous taire car elles ne sont pas proférées par des scientifiques ou des professionnels.
Et pourtant l’impact sur l’opinion publique est énorme. Si votre voisin est accusé de maltraitance envers sa famille, peu importe que les faits soient avérés ou pas, vous ne le regarderez plus jamais de la même façon.
Mais comment pouvez-vous penser une seconde que nous soyons capables de les maltraiter ?
Aujourd’hui nous devons réagir parce que nous ne sommes plus les seuls touchés, les conséquences vont directement impacter les animaux puisqu’il a été décidé par le ministre de l’environnement dans la nuit du vendredi 5 au samedi 6 mai d’interdire la reproduction des orques et des dauphins en captivité, sans aucune concertation.
Cette décision est choquante car elle apparaît dans un arrêté défendant le bien-être animal alors qu’elle le met en péril.
Sachez que nous avons choisi ce métier par amour des animaux. Nous sommes des spécialistes expérimentés, formés, et passionnés.
Nous vivons avec les dauphins et les orques au quotidien, ils nous donnent tout, nous leur devons tout.
L’expérience acquise au fil des années par les soigneurs présents chaque jour avec nos groupes d’animaux en les voyant évoluer, grandir, changer et se construire autour du groupe social, nous permet de savoir ce qui est bon et bien pour eux.
Ces animaux avec lesquels nous partageons nos journées reçoivent des soins adaptés à leurs besoins : Alimentation variée de qualité, stimulations intellectuelle et physique, enrichissement de leur environnement font partie des points primordiaux de chaque instant que nous passons à leur côté. Notre unique objectif est de leur apporter toute l’attention nécessaire.
Sachez donc que nous menons le même combat, ce qui nous tient le plus à cœur est de protéger ces espèces et d’assurer leur bien- être.
Oui nous faisons des séances interactives, oui nous donnons à chaque visiteur l’occasion d’aller au plus près de ces animaux, oui notre mission est de partager nos connaissances mais toujours et avant tout dans le respect et avec leur coopération.
C’est grâce à la relation basée sur le respect et le partage que nous avons établie avec eux, que nous pouvons éduquer et sensibiliser chaque personne qui visite notre parc.
Des personnes de tout âge, des enfants, des associations soutenant des personnes atteintes de pathologie, des groupes scolaires, des familles, tous apprennent à respecter le monde animal au contact des animaux. Aucun livre, aucun reportage, si bien qu’il puisse être, ne saura remplacer cet instant.
Parce qu’on est auprès de ces êtres vivants au quotidien, c’est une immense tristesse de ne pas envisager de futur pour ces ambassadeurs, « porte-parole » des océans, parce que les visiteurs nous ont montrés que mieux les connaitre c’est mieux les protéger. Enfin, cet arrêté présente de nombreuses incohérences.
Vouloir améliorer les conditions de vie des animaux en captivité en interdisant la reproduction est un non-sens total.
Comment peut-on parler de bien-être animal en les privant d’un des éléments indispensables à celui-ci ?
Nous aimons et respectons trop les animaux pour leur interdire le droit essentiel de se reproduire, essence même de la vie. Si la reproduction est interdite, c’est maintenant que commence la maltraitance.
Parce que la recherche nous a prouvé que ce sont des animaux très sociaux, la reproduction est la base de la survie du groupe, ainsi perpétuer l’espèce est un souci collectif.
Au-delà de la préservation de l’espèce, le respect des besoins physiologiques est une condition indispensable à leur bien-être, que nous nous devons d’assurer, comme le précise l’arrêté de Mars 2004, articles 10 et 17.
La privation de nourriture n’existe pas, la privation de vie sociale n’existe pas, la privation de reproduction ne doit pas exister si nous voulons continuer à respecter les animaux dans leur identité, ne nous demandez pas de les dénaturer.
Parce qu’aucun titre ne donne la légitimité d’enlever à Malou son instinct maternel, d’enlever à Rocky la chance de courtiser à nouveau les femelles, d’enlever à Dam la possibilité d’être père, et enfin d’enlever à Kai tout avenir.
Pour toutes ces raisons, nous, passionnés et amoureux des animaux, en notre âme et conscience, nous déplorons cette incohérente décision, et nous nous battrons parce qu’ils le méritent.
En tant que soigneurs qui aimons, respectons et soignons les animaux au quotidien nous souhaitons que la reproduction continue dans les parcs marins français pour le bien-être des dauphins et orques.
Afin que les générations futures puissent encore voir ces êtres fantastiques dans les zoos, comme des millions de gens ont pu le faire jusqu’à maintenant.
Et ainsi comprendre l’importance de protéger la nature et s’engager à la préservation des espèces en milieu sauvage.
Nous protégeons ce que nous aimons
Nous aimons ce que nous comprenons
Nous comprenons ce que nous connaissons
Nous connaissons ce qu’on nous a appris.
Les soigneurs de Marineland