Ecologie République : « En solidarité avec Aymeric Caron »

Lancée par un artiste, l’association « Ecologie République » a publié un texte lyrique en soutien à l’initiative d’Aymeric Caron, le « Rassemblement des écologistes pour le vivant« .

On peut être en désaccord avec le principe comme avec les idées exprimées, mais force est de constater que cela reflète ici une exigence : celle de comprendre la dramatique situation du monde, le besoin d’intervenir pour la planète, maintenant !

En solidarité avec Aymeric Caron

Le nombre d’animaux de compagnie perdus, abandonnés ou volés est en constante augmentation.

Dans les refuges et les fourrières, sous couvert de familles souhaitant adopter, les laboratoires font leur marché. Il y a pénurie de bêtes à martyriser. Le trafic d’animaux est le troisième marché parallèle dans le monde, après ceux des armes et de la drogue.

Avant qu’il ne soit trop tard, les États s’adresseront-ils aux citoyens, notamment aux plus jeunes, pour leur expliquer que l’animal est doué d’intelligence, d’amour, qu’il n’est ni un jouet, ni un vêtement, ni un sujet d’expérimentation pour tout et n’importe quoi ?

Je dénonce l’indifférence du public et ce qui est la cause de l’indifférence : montrer à la télévision des espèces en voie d’extinction, des cadavres humains, des terres inondées, brûlées, à des hommes qui se noient dans un enchevêtrement d’actions stérilespermet seulement d’accoutumer ces hommes à leur défaite.

Les populations respectueuses de la vie ayant toutes été anéanties par les populations dites civilisées, seule une poignée d’hommes agissent aux quatre coins du monde pour sauver la Terre en détresse ; de rares individus intervenant parfois au péril de leur vie pour aider une planète dont aujourd’hui, en vérité, tout le monde se fout.

Ces hommes et ces femmes, souvent isolés les uns des autres, œuvrant seuls ou en association, représentent l’arche sur laquelle repose la survie du globe.

Ils sont l’unique bastion qui se pose en contrepoids de tous les océans d’égoïsme jetés en pâture sur la terre.

Tous les jours de notre vie, nous devrions cultiver un jardin pour qu’à l’école, à la maison, au travail, dans nos différentes activités, nous apprenions à respecter toutes les vies qui nous entourent, quelle que soit leur distance par rapport à nous, parce que nous sommes un.

L’idéal n’est-il pas de gueuletonner d’un foie gras de canard, sachant que les canards souffrent – tels des martyrs – du gavage, suivi d’un couple d’ortolans, tués si possible en plein vol pendant qu’ils allaient retrouver leurs oisillons qui crèveront de faim, tandis que nous assistons à l’agonie du taureau dans l’arène tout en écoutant bien fort le cri terrifiant du cochon qu’on égorge ?

Nous prenons notre pied, car l’humain se réjouit de la souffrance et s’en goinfre. Détruire la vie sur terre un peu plus tous les jours, nous en redemandons : cela détend, c’est jouissif ! n’est-ce pas là l’inconscient moteur de notre civilisation, notre baume au cœur, ce pourquoi nous nous levons le matin ? Le spectacle de la souffrance remplit nos assiettes, désennuie, rapproche, rapporte.

Et quoi d’autre comme meilleur exemple à donner : exterminé mais pas tout à fait, ayant subi les pires supplices pendant des siècles et des siècles, un peuple réunifié se dépêche à son tour d’aller exterminer un autre peuple.

Nous sommes passés du stade peu enviable de chair à canon, luttant et mourant pour gagner et défendre les territoires du petit monde qui nous menait par le bout du nez, à celui envié de chair à consommation, luttant et vivant pour gagner et défendre les parts de marché du petit monde qui nous mène par le bout du nez.

Nous sommes devenus plus rentables vivants, alors nous vivons, nous consommons, nous nous multiplions – cela au détriment de la Terre, qui sera, selon les prédictions, en totalité polluée dans dix ans : du fond des océans à la cime des montagnes, il sera trop tard.

Et comme la sauvegarde de la planète est soumise au bon vouloir du petit monde qui nous mène par le bout du nez et qui s’en fout, il va de soi que les milliards d’humains s’en foutent.

Petit monde qui nous dépose où il veut, nous fait consommer ce qu’il veut, nous fait penser ce qu’il veut, nous organise pour que nous soyons si faciles à manœuvrer, un jour nous t’éliminerons et, peu à peu, nous te reconstituerons… si nous ne suivons pas Aymeric Caron.

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