Le Monde découvre les refuges faisant des sauvetages

[Les photographies montrent des souris d’un sauvetage récent dans le 92, deux malous étant encore à l’adoption – ils vous attendent!]

Sur le Lemonde.fr, on peut lire un article intitulé :

Incroyable « opération sauvetage » de 266 rats

Le chapeau explique :

Lors de l’expulsion d’une personne de son logement insalubre en région parisienne, des rongeurs par centaines ont été découverts par les employés de la fourrière animale.

Il s’agit d’un article relativement long, dont voici le début pour bien voir de quoi il en retourne :

Ceux qui sont entrés dans la pièce ont eu la surprise de leur vie. Ils savaient bien que la femme expulsée de son logement insalubre ce jour-là avait des animaux, et qu’il faudrait les récupérer, comme toujours en pareil cas.

Mais là… ce n’est pas un chien ou quelques chats que les employés de la fourrière animale départementale de Gennevilliers, dans les Hauts-de-Seine, découvrent derrière la porte, à la toute fin d’avril. A la place, des rats en nombre incroyable.

« Environ 200 », selon la première évaluation. Le chiffre réel, après comptage, se révèle encore plus effrayant : 266 rats se trouvaient entassés dans une petite pièce insalubre !

Il y avait des mâles et des femelles, des nouveau-nés, tous laissés en liberté. Des blancs, des gris, des noirs. Quelques blessés, présentant des abcès ou des plaies.

« Ils étaient à la merci des chats et des chiens qui passaient de temps en temps en croquer un ou s’amuser avec d’autres », précise un responsable appelé à la rescousse. L’occupante du logement s’était visiblement laissé dépasser. « La misère sociale est le quotidien de ceux qui s’occupent de protéger les animaux », commente un professionnel.

Suit une présentation – plutôt allant dans le bon sens – de la mise en branle d’associations pour placer les pauvres rats, avec le passage chez le vétérinaire, la cagnotte d’urgence, etc.

Sauf que malheureusement, erreur ou plutôt faute, il n’y a aucun lien, alors que tous ne sont pas sauvés encore!

Il reste des rats mâles à adopter : 4 séparés et vivant a l’heure actuel seul, un groupe de 5, un groupe de 3.

Rappelons ici que les adoptions les plus efficaces sont malheureusement les animaux « à la mode » (en raison de leur couleur notamment) et il revient aux végans de s’organiser pour adopter ceux qui ont le moins de chance d’être adopté en priorité.

Tout saccage de sa vie sociale est un égoïsme par rapport aux besoins des animaux en détresse !

Le luxe de l’égoïsme et de l’individualisme est non seulement absurde, mais criminel dans les faits !

D’un côté, donc, diffuser l’information est évidemment très bien : les journaux devraient le faire tout le temps.

De l’autre côté, c’est tout de même incroyable que cet étonnement de la part d’un journaliste.

On retrouve cette étrange approche, qui malgré une éventuelle bonne volonté témoigne d’une fascination journalistique pour le pittoresque, voire de l’étrange… Et, conséquence de cela, il n’y a aucune enquête, aucun étude du fond du problème.

Le lecteur lit cela comme une anecdote. Pas de lien, pas de présentation de la situation.

Or, n’importe qui connaissant les refuges et leurs activités sait qu’il y a des situations de crise de ce type, en particulier pour les rongeurs, ou les poissons.

Si une centaine, plusieurs centaines d’animaux adopter n’est pas une norme, cela peut arriver. Quiconque a travaillé dans un refuge sait cela d’expérience.

Et pourquoi cela ? Parce que l’État ne fait rien. Parce que la société ne fait rien. Parce que tout repose sur l’abnégation des bénévoles des refuges.

Sans cette activité des bénévoles, cette activité occupant toute une vie privée, sans réelle reconnaissance, une activité usante, épuisante même, qui ne peut pas s’arrêter en raison des responsabilités, eh bien sans cela, il n’y aurait rien.

Les refuges n’ont pas d’argent. L’Etat compte sur eux pourtant pour se débarrasser de tout ce qui dérange le conformisme d’une vie quotidienne d’où l’animal est soit objet, soit marchandise, soit étranger.

Mais l’Etat ne soutient en rien. Tout repose sur le sens du sacrifice. Les bénévoles des refuges sont les héros du quotidien.

Le Monde peut bien trouver une information pittoresque sur un sauvetage de 266 rats, mais de tels événements se produisent souvent, dans l’ombre d’une société aveuglée par l’individualisme, pétrie par l’égoïsme.

La bataille pour les refuges, en ce sens, est une priorité pour les gens pour qui le véganisme ce n’est pas le bien-être, l’alimentation, la santé… mais bien les animaux !

Et ici tout le combat reste à mener! Malgré la diffusion du véganisme – ou bien d’une forme de véganisme -, d’un discours « antispéciste », la situation n’a pas du tout changé pour les refuges.

Il y a plus de gens qui parlent des animaux, mais dans les faits rien ne change! Or, il faut que cela change!