L’IPBES et « les peuples autochtones, les communautés locales »

La seconde « information complémentaire » de l’IPBES est quelque chose de très particulier, qui va faire particulièrement plaisir aux zadistes. On a en effet le même discours : avant, c’était mieux, la petite production résout tous les problèmes, les populations tribales ont un style de vie adéquat car durable. A cela s’ajoute un point très souligné : ce sont ces « autochtones », ces « communautés locales », qui vont être en première ligne pour affronter les conditions imposées par la modernité.

On pensait parler de biodiversité, eh bien non, on l’aura compris. Mais pourquoi l’IPBES parle-t-il de cela ? La raison en est simple. La pseudo « information complémentaire » précédente parlait du monde en termes de surface. Or, là, il est dit qu’il existe une surface fonctionnant selon des régulations datant du passé. Il ne faut donc pas y toucher !

En fait, c’est une tentative d’auto-limitation, d’auto-encadrement du système. C’est une sorte de miroir posé au système lui-même, avec une volonté d’imaginer que la seule alternative à lui-même, ce serait le passé. C’est un moyen de refuser l’avenir d’un point de vue utopique, vegan, avec une planète unifiée, une soumission aux intérêts de Gaïa.

Il n’y aurait que le système… et son prédécesseur primitif.

C’est un point important, car outre nos gilets jaunes et nos zadistes qui en France célèbrent le passé, l’écologie est largement utilisé comme vecteur par des « primitivistes » affirmant qu’il faut retourner à avant l’âge industriel, à un mode chasseur-cueilleur, etc.

Tous ces gens ne peuvent tout simplement pas concevoir autre chose… Ou, quand ils le conçoivent, ils en ont très peur. C’est l’angoisse, la terreur du consommateur face au devoir de négation de son ego pour reconnaître la planète comme un grand tout, et la seule chose qui compte vraiment…

Les peuples autochtones, les communautés locales et la nature

Au moins un quart de la superficie terrestre mondiale est détenu traditionnellement, géré, exploité et occupé par les peuples autochtones. Ces zones comprennent environ 35% des aires protégées, et environ 35% de ces terres n’ont jusqu’ici subi que très peu d’intervention humaine.

La nature gérée par les peuples autochtones et les communautés locales subit une pression croissante, mais se dégrade en général moins rapidement que dans les autres territoires (153-154) – toutefois 72 % des indicateurs locaux développés et utilisés par les peuples autochtones et les communautés locales font état de la détérioration de la nature et des contributions apportées par la nature aux populations qui sous-tendent les moyens de subsistances locaux.

Les régions du monde qui devraient subir des effets négatifs importants en matière de changement climatique, de perte biodiversité, des fonctions des écosystèmes et des contributions apportées par la nature aux populations sont également des zones dans lesquelles habitent de grandes concentrations de peuples autochtones et la plupart des communautés les plus pauvres du monde.

Des scénarios régionaux et mondiaux manquent actuellement et auraient beaucoup à gagner de la prise en compte explicite des points de vue, des perspectives et des droits des peuples autochtones et des communautés locales, ainsi que de leurs savoirs et compréhension de grandes régions et écosystèmes, ainsi que des moyens de développement futur qu’ils souhaitent. La reconnaissance des savoirs, des innovations et des pratiques, des institutions et des valeurs des peuples autochtones et des communautés locales et leur insertion et leur participation à la gouvernance environnementale améliorent souvent leur propre qualité de vie, ainsi que la conservation, la restauration  et l’utilisation durable de la nature.

Leur contributions positives au développement durable peuvent être facilitées par la reconnaissance publique des droits fonciers, des droits d’accès et des droits aux ressources conformément à la législation nationale; de l’application du principe de consentement libre, préalable et éclairé ; et par l’amélioration de la collaboration, du partage des avantages et par des accords de cogestion avec les communautés locales.