Chiffres et statistiques clés du rapport de l’IPBES

La dernière partie des « informations secondaires » de l’IPBES est en décalage total avec ce qui a été juste précédemment, dans la partie « scénarios ». Il s’agit en effet de données qui font froid dans le dos. A les voir, on comprend bien qu’il faille tout changer…

Quelques chiffres – Statistiques clés et faits provenant du rapport

Chiffres clés généraux

  • 75 % du milieu terrestre est « sévèrement altéré » à ce jour par les activités humaines (milieu marin 66 %)
  • 47%: pourcentage de réduction des indicateurs de l’étendue et de l’état des écosystèmes mondiaux par rapport à leur état naturel estimé, nombre d’entre eux continuant de diminuer d’au moins 4% par décennie
  • 28 % : pourcentage de la superficie mondiale des terres qui appartiennent ou sont gérées par les peuples autochtones, y compris plus de 40 % des zones officiellement protégées et 37 % de toutes les zones terrestres restantes ne subissant qu’une très faible intervention humaine
  • +/- 60 milliards : tonnes de ressources renouvelables et non renouvelables extraites dans le monde chaque année, en hausse de près de 100 % depuis 1980 (586-587)
  • 15 % : augmentation de la consommation mondiale par habitant de matériaux depuis 1980
  • 87%: pourcentage des zones humides présentes au 18e siècle qui ont été perdues en 2000 – la perte de zones humides est actuellement trois fois plus rapide, en termes de pourcentage, que la perte de forêts.

Espèces, populations et variétés de plantes et d’animaux

  • 8 millions : nombre total estimé d’espèces animales et végétales sur la Terre (y compris 5,5 millions d’espèces d’insectes)
  • Des dizaines et même des centaines de fois plus élevé: le taux actuel d’extinction des espèces dans le monde est supérieur à la moyenne des 10 derniers millions d’années, et ce taux s’accélère
  • Jusqu’à 1 million : nombre d’espèces menacées d’extinction, dont de nombreuses au cours des prochaines décennies
  • > 500 000 (+/- 9 %) : pourcentage estimé des espèces terrestres mondiales (5,9 millions en total) ayant un habitat insuffisant pour leur survie à long terme, si leur habitat n’est pas restauré
  • > 40 % : pourcentage des espèces d’amphibiens menacées d’extinction
  • Près de 33 % des récifs coralliens, des requins et des espèces proches, et plus de 33 % des mammifères marins sont menacés d’extinction
  • 25 % : pourcentage moyen des espèces menacées d’extinction chez les vertébrés terrestres, d’eau douce et  marins, les invertébrés et les plantes qui ont été étudiés de manière détaillée
  • Au moins 680 : espèces de vertébrés qui ont disparu à cause de l’action de l’homme depuis le 14ème siècle
  • +/- 10 % : estimation provisoire du pourcentage d’espèces d’insectes menacées d’extinction
  • > 20 % : pourcentage de diminution de l’abondance moyenne des espèces autochtones dans la plupart des grands biomes terrestres, principalement depuis 1900
    +/- 560 (+/- 10 %): races des mammifères domestiques ayant disparu en 2016, et 1000 de plus sont menacées d’extinction
  • 3,5 % : races domestiquées d’oiseaux ayant disparu en 2016
  • 70 % : augmentation depuis 1970 du nombre d’espèces exotiques envahissantes dans les 21 pays ayant des dossiers détaillés
  • 30 % : réduction de l’intégrité de l’habitat terrestre mondial, causée par la perte et la détérioration de l’habitat
  • 47 % des mammifères terrestres non volants et 23 % des oiseaux menacés ont probablement vu leur répartition affectée par l’impact du changement climatique
  • > 6 : espèces d’ongulés (mammifères à sabots) qui auraient probablement disparu ou survécu de nos jours uniquement en captivité si des mesures de conservation n’avaient pas été prises

Alimentation et agriculture

  • 300 % : augmentation de la production des cultures vivrières depuis 1970
  • 23 % : pourcentage des terres qui ont connu une réduction de leur productivité en raison de la dégradation des sols
  • > 75 % des types de cultures vivrières mondiales dépendent de la pollinisation par les animaux
  • 235 à 577 milliards de $ US: c’est le montant annuel de la production agricole mondiale en péril en raison de la disparition des pollinisateurs
  • 5.6 gigatonnes : quantité des émissions annuelles de CO2 retenues dans les écosystèmes marins et terrestres –  ce qui équivaut à 60 % des émissions mondiales dues aux combustibles fossiles
  • +/- 11 % de la population mondiale est sous-alimentée
  • 100 millions d’hectares d’expansion agricole dans les régions tropicales de 1980 à 2000, principalement due à l’élevage du bétail en Amérique latine (+/- 42 millions d’hectares), et aux plantations en Asie du Sud-Est (+/- 7,5 millions d’hectares, dont 80 % de palmiers à huile). La moitié de cette expansion s’est faite au détriment de forêts tropicales intactes
  • 3 % : pourcentage d’augmentation de la transformation des terres destinées à l’agriculture entre 1992 et 2015, principalement au détriment des forêts
  • > 33 % de la surface terrestre du monde (et +/- 75 % des ressources en eau douce) sont consacrées à la culture ou à l’élevage
  • 12 % des  terres émergées non couvertes par les glaces sont utilisées dans le monde pour la production agricole
  • 25 % des terres émergées non couvertes par les glaces sont utilisées pour le pâturage (dont +/- 70 % des terres arides)
  • +/- 25 % : émissions de gaz à effet de serre causées par le défrichement, la production agricole et la fertilisation ; la production de nourriture d’origine animale qui contribue à 75 % de ce chiffre
  • +/- 30 % de la production agricole mondiale et de l’offre alimentaire mondiale sont fournies par de petites exploitations (< 2 hectares), qui utilisent +/- 25 % des terres agricoles, et conservent généralement une agro biodiversité riche
  • 29 % des exploitations agricoles mettent en œuvre des pratiques de production agricole durable dans le monde entier (représentant 9 % de toutes les terres agricoles)
  • 68 % des capitaux étrangers allant aux secteurs du soja et de viande bovine (principale transformation de l’Amazonie) transitent par des paradis fiscaux
  • 100 milliards de dollars US : niveau estimé du soutien financier fourni par les pays de l’OCDE (2015) à un type d’agriculture potentiellement nocif pour l’environnement

Océans et pêche

  • 33 % des stocks de poissons marins en 2015 étaient exploités à un niveau biologiquement non durable ; 60 % étaient exploités au maximum et 7% étaient sous-exploités
  • > 55 % : zone océanique exploitée par la pêche industrielle
  • 3 à 10 % : diminution prévue de la production primaire nette des océans due au changement climatique d’ici la fin du siècle
  • 3 à 25 % : diminution prévue de la biomasse de poissons d’ici la fin du siècle dans les scénarios de réchauffement climatique bas et haut
  • > 90 % : pourcentage des pêcheurs professionnels mondiaux relevant de la pêche à petite échelle (plus de 30 millions de personnes) – qui représente près de 50 % des prises mondiales de poissons
  • Jusqu’à 33 % : pourcentage estimé en 2011 des prises de poissons dans le monde signalées comme étant illicites, non déclarées ou non réglementées
  • 70 % : pourcentage des bateaux impliqués dans la pêche illicite, non déclarée et non réglementée soutenue par des fonds qui transitent par des paradis fiscaux
  • > 10 % : diminution par décennie de l’étendue des herbiers marins de 1970 à 2000
  • +/- 50 % : couverture des récifs coralliens qui a disparu depuis les années 1870  
  • 100 à 300 millions : habitants de zones côtières à risque accru en raison de la disparition de la protection des habitats côtiers
  • 400 : écosystèmes côtiers à faible teneur en oxygène (hypoxiques), dits « zones mortes » causées par les engrais et occupant > 245.000 km2
  • 57 % : pourcentage des subventions pour le renforcement des capacités qui peuvent avoir un impact négatif sur la nature, sur un montant total de 35 milliards de dollars US consacrés à des mesures de soutien pour la pêche
  • 29 % : réduction moyenne du risque d’extinction pour les mammifères et les oiseaux dans 109 pays grâce aux investissements pour la conservation réalisés de 1996 à 2008 ; le risque d’extinction des oiseaux, des mammifères et les amphibiens aurait été d’au moins 20 % sans cette action de conservation au cours des dernières décennies
  • > 107 : espèces d’oiseaux, de mammifères et de reptiles très menacées qui ont bénéficié de l’éradication des espèces mammifères envahissantes dans les îles

Forêts

  • 45 % : augmentation de la production de bois brut depuis 1970 (4 milliards de mètres cubes en 2017)
  • +/- 13 millions : emplois dans l’industrie forestière
  • 50 % : expansion agricole qui a eu lieu au détriment des forêts
  • 50 % : diminution du taux net de perte de forêt depuis les années 1990 (excluant celles gérées pour fournir du bois ou pour extraction agricole)
  • 68 % : superficie forestière mondiale actuelle par rapport à celle estimée à l’époque préindustrielle
  • 7 % : réduction de la superficie des forêts intactes (> 500 km ² sans pression humaine.) de 2000 à 2013 dans les pays développés et en voie de développement. La réduction est particulièrement rapide dans les régions tropicales
  • > 75 % : réduction de l’étendue naturelle des forêts de mangrove
  • 290 millions d’hectares (+/- 6 %) : couverture forestière autochtone qui a disparu de 1990 à 2015 en raison du déboisement et de la coupe de bois
  • 110 millions d’hectares: augmentation de la superficie de forêts plantées de 1990 à 2015
  • 10 à 15 % : approvisionnement mondial en bois fourni  par l’exploitation forestière illégale (jusqu’à 50 % dans certaines régions)
  • > 2 milliards : nombre de personnes qui utilisent le bois comme combustible pour répondre à leurs besoins en énergie primaire

Mines et énergie

  • <1 % : superficie totale des terres utilisées pour l’exploitation minière, mais cette industrie a des effets négatifs importants sur la biodiversité, les émissions, la qualité de l’eau et la santé humaine
  • +/-17 000 : sites miniers de grandes dimensions (dans 171 pays), principalement gérés par 616 sociétés internationales
  • +/-6 500 : installations d’extraction de pétrole et de gaz en mer (dans 53 pays)
  • 345 milliards de dollars US : subventions mondiales pour les combustibles fossiles entraînant des coûts globaux de 5 000 milliards de dollars US, y compris les effets externes de détérioration de la nature ; le charbon représente 52 % des subventions après impôts, le pétrole +/-33 % et le gaz naturel +/-10 %

Urbanisation, développement et questions socio-économiques

  • >100 % : croissance des zones urbaines depuis 1992
  • 25 millions de km : longueur des nouvelles routes goudronnées prévue d’ici 2050, dont 90 % dans les pays les moins avancés et les pays en voie de développement à revenu faible et intermédiaire
  • +/-50 000 : nombre de grands barrages (>15 m de hauteur) ; +/-17 millions de réservoirs (>0,01 ha)
  • 105 % : augmentation de la population humaine mondiale (de 3,7 à 7,6 milliards) depuis 1970
  • 50 fois plus élevé : PIB par habitant dans les pays à revenu élevé par rapport aux pays à faible revenu
  • >2 500 : conflits pour les combustibles fossiles, l’eau, la nourriture et la terre actuellement en cours dans le monde
  • >1 000 : militants écologistes et journalistes tués entre 2002 et 2013

Santé

  • 70 % : proportion de médicaments anticancéreux naturels ou synthétiques inspirés par la nature
  • +/-4 milliards : personnes dépendant principalement des médecines naturelles
  • 17 % : pourcentage de maladies infectieuses propagées par des vecteurs animaux, causant plus de 700 000 décès par an
  • +/-821 millions : personnes confrontées à l’insécurité alimentaire en Asie et en Afrique
  • 40 % : population mondiale n’ayant pas accès à de l’eau potable propre et salubre
  • 80 % : eaux usées mondiales rejetées non traitées dans l’environnement
  • 300 à 400 millions de tonnes : métaux lourds, solvants, boues toxiques et autres déchets provenant d’installations industrielles déversés annuellement dans les eaux du monde
  • 2 fois : augmentation de l’exposition aux polluants atmosphériques subie par les citoyens des pays à faible revenu
  • 10 fois : augmentation de la pollution plastique depuis 1980

Changement climatique

  • 1 degré Celsius : différence moyenne des températures mondiales en 2017 par rapport aux niveaux préindustriels, en hausse de +/-0,2 (+/-0,1) degré Celsius par décennie
  • >3 mm : élévation annuelle moyenne du niveau de la mer dans le monde au cours des deux dernières décennies
  • Augmentation de 100 % des émissions de gaz à effet de serre depuis 1980, ce qui a fait augmenter la température moyenne de la planète d’au moins 0,7 degré 
  • 40 % : augmentation de l’empreinte carbone du tourisme (4,5 Gt de dioxyde de carbone) de 2009 à 2013
  • 8 % : émissions totales de gaz à effet de serre provenant des transports et de la consommation alimentaire liée au tourisme
  • 5% : pourcentage estimé des espèces en voie d’extinction si les températures augmentent de 2 ° C et 16% si le réchauffement climatique atteint  les 4,3 ° C
  • Même avec un réchauffement de la planète de 1,5 à 2 degrés, la majorité des aires de répartition des espèces terrestres devrait se contracter de manière importante.

Objectifs mondiaux

  • Le plus important : les objectifs d’Aichi en matière de biodiversité pour 2020 risquent de ne pas être atteints
  • 25 % : pourcentage des objectifs en voie d’être atteints dans le cadre de six accords mondiaux relatifs à la nature et à la protection des biens communs environnementaux mondiaux (CMS, CITES, WHC, IPPC, UNCCD, Ramsar)
  • 22 sur 44 : objectifs évalués au titre des objectifs de développement durable concernant la pauvreté, la faim, la santé, l’eau, les villes, le climat, l’océan et la terre compromis par des tendances négatives importantes pour la nature et ses contributions aux populations
  • 72 % : pourcentage des indicateurs locaux de nature développés et utilisés par les peuples autochtones et les communautés locales montrant des tendances négatives
  • 4 : nombre d’objectifs d’Aichi [Objectif 9 : identifier et prioriser les espèces exotiques envahissantes ; Objectif 11 : conservation de 10% des zones côtières et marines et 17% des zones terrestres et des eaux intérieures; Objectif 16 : entrée en vigueur du Protocole de Nagoya ;  Objectif 17 : élaboration d’une stratégie et de plans d’action nationaux pour la diversité biologique.] pour lesquels des progrès satisfaisants ont été réalisés sur certaines déclinaisons, avec des progrès modérés sur certaines déclinaisons pour 7 autres objectifs, de faibles progrès sur toutes les déclinaisons pour 6 objectifs et des informations insuffisantes pour évaluer les progrès sur certains ou tous les éléments des 3 autres objectifs
  • 22 sur 34 : indicateurs relatifs à la mise en œuvre des réponses politiques et des actions visant à préserver et à utiliser la nature de manière plus durable lorsque des progrès significatifs ont été réalisés
  • 9 des 13 indicateurs liés à la prise en compte des facteurs de perte de biodiversité pour lesquels des tendances à la détérioration significative sont apparentes
  • 10 % : pourcentage les zones côtières/marines (et 17 % des zones terrestres et des eaux intérieures) désormais conservées (Objectif Aichi 11)
  • +/-15 % : environnements terrestres et d’eau douce (et +/-7 % du domaine marin) protégés, bien que de nombreux sites importants pour la biodiversité ne soient que partiellement couverts et que les sites ne soient pas encore pleinement représentatifs du point de vue écologique ou ne soient pas gérés de manière efficace ou équitable