« Je suis boucher, d’accord, mais j’ai aussi du respect pour les animaux » (sic)

Voici une information au caractère assez étrange. Elle provient du Midi Libre, et en voici le principal extrait:

Sébastien Guiraud a acheté deux juments, il y a quinze jours, Elsa et Duchesse, afin de revendre leur viande dans sa boucherie. Dimanche soir, il veut les conduire à l’abattoir. Mais en regardant de plus près les papiers de Duchesse, il s’aperçoit qu’elle est estampillée hors circuit de consommation.

En revanche, pas de restriction pour Elsa, qu’il amène donc à Narbonne.
Surprise donc, lorsque lundi matin, on le prévient que cette jument ne peut pas rentrer dans le circuit de consommation. Ni une ni deux, Sébastien Guiraud demande à récupérer l’animal.

« Si elle ne peut pas être mangée, il n’y a aucune raison de la tuer, tempête-il. Je suis boucher, d’accord, mais j’ai aussi du respect pour les animaux. Cette jument n’est pas vieille, elle n’a aucune raison de mourir maintenant » .

Certes, mais l’abattoir ne l’entend pas de cette oreille. On explique alors à Sébastien Guiraud qu’à partir du moment où un animal entre dans l’abattoir, il ne peut plus en ressortir vivant, dixit la loi.

Il est certain que le « Je suis boucher, d’accord, mais j’ai aussi du respect pour les animaux » restera une des citations les plus bluffantes de 2010.

Mais il est surtout remarquable de voir comment l’aspect compassion disparaît dès qu’il peut y avoir profit, domination. C’est tout le sens de « Si elle ne peut pas être mangée, il n’y a aucune raison de la tuer » car il est évident que dans notre société, les animaux sont là pour être mangés dans la grande majorité des cas…

Pour la jument, l’histoire s’est heureusement bien terminée: l’Etat a «accordé une dérogation exceptionnelle» et elle est désormais dans un refuge.