Corridas et élevages de primates en Chine

L’été dernier l’on apprenait que la Chine s’apprêtait à devenir le plus gros exportateur mondial de primates destinés à des expériences scientifiques. L’élevage, en construction à l’époque, serait en mesure de détenir 50 000 singes, ce qui en fera l’élevage le plus vaste du monde.

Ces milliers de singes sont destinés au Royaume-Uni, victimes d’une explosion de la demande en animaux « de laboratoire » de la part de sociétés pharmaceutiques et cosmétiques.

La suite logique de cet opportunisme de tortionnaires est que la Chine a ouvert début janvier le centre d’expérimentations animales de l’Université Médicale de Nanfang, au Dongguan Science and Technology Park Song Shan Hu.

Ce centre, qui sera la première plateforme chinoise d’expérimentations animales, sera effectif d’ici quelques mois et il servira à la standardisation des expérimentations animales, à l’élaboration d’échantillons sur des animaux malades et à la collaboration avec des entreprises étrangères en leur fournissant des animaux « de test ».

Bref, un projet pharaonique en matière d’exploitation et de torture animale !

Et qui se ressemble s’assemble: au 36e Salon des produits de cuir et de fourrure de Chine, la peau de phoques était le produit vedette des défilés. La ministre canadienne des Pêches et des Océans, Gail Shea, a même déclaré pendant le Salon: « Notre gouvernement est fier de son industrie du poisson et des fruits de mer, de l’industrie du phoque canadien et de leurs produits, et poursuivra ses efforts pour développer de nouveaux marchés chez nous et à l’étranger ».

A une époque où cette chasse est largement dénoncée et dont le commerce de produits dérivés est interdit en Europe, le Canada se cherche de nouveaux alliés ayant les mêmes aspirations économiques. Rien d’étonnant.

Cependant, la Chine n’est pas un pays de « brutes barbares »: ainsi, face aux interdictions grandissantes des corridas en France et en Espagne, nous vous disions il y a peu qu’une arène devrait être construite à Pékin dès fin 2010. Le projet initié par le matador espagnol Manolo Sanchez s’est vu lamentablement échouer grâce aux pressions des anti-taurins chinois.

Pourtant, quatre corridas avaient déjà été organisées à Shanghaï en 2006 et l’année précédente au parc Heping avait été organisé des combats de taureaux, des places gratuites furent même offertes aux enfants de moins d’1m20 (en Chine, réductions et gratuités se basent souvent sur la taille plus que sur l’âge).

Il y a même un « spécialiste » de la corrida, Wang Zhe, qui présente des corridas à la télévision en différé, qui faisait du lobbying en ce sens:

« Avec le développement de l’industrialisation, la vie dans des villes de béton et de ciment s’est progressivement éloignée de la nature. Mais la corrida est naturelle, authentique, le Matador qui tient à la main une épée, une lance, incarne une sorte de retour à la vie du chasseur d’antan et, en même temps, de rébellion contre le mode de vie urbain ».

Ce n’est pas sans rappeler évidemment les délires « romantiques » de Simon Casas en France dont nous parlions. Comme s’il n’y avait pas d’autre possibilité que de choisir entre un monde moderne froid et insensible et une barbarie sanglante et viriliste!