Halte au massacre des vers à soie !

Saviez-vous qu’il faut tuer 15 vers à soie pour produire 1 gramme de cette précieuse étoffe ?

Un élégant et chatoyant sari en soie coûte la vie à 50 000 de ces malheureuses créatures.
Si l’on voit les groupes de défense des droits des animaux protester contre l’utilisation de produits en cuir, on les entend plus rarement s’indigner contre les méthodes de la sériciculture.
Dans ce grand silence toutefois, une petite voix s’élève. A Hyderabad, en Inde, après des années de recherche, Kusuma Rajaiah produit de la soie sans sacrifier un ver. Responsable technique chez APCO, une coopérative de tisserands, c’est dans les années 1990 qu’il commence à travailler sur des soieries respectueuses des animaux.

La soie provient du cocon du ver à soie, le Bombyx mori. Dans l’industrie de la soie, on ébouillante les cocons de dix jours à la vapeur ou dans l’eau bouillante, avant l’éclosion du papillon. La soie est censée être plus fine à ce stade. Si on laisse les cocons s’ouvrir naturellement à une extrémité pour libérer le papillon, on perd la continuité de la fibre.

M. Rajaiah achète des cocons qu’il cultive dans de grands paniers en osier, dans sa résidence d’Hyderabad, dans le sud de l’Inde. Au bout de huit à dix jours, les papillons apparaissent et percent leur enveloppe jaune. “Les papillons adultes ont une espérance de vie de quatre jours, pendant lesquels ils s’accouplent et meurent naturellement”, explique-t-il.
Les cocons percés sont dévidés, et l’on tisse le fil ainsi obtenu. “Tous mes tissus sont fabriqués à la main sur des métiers à tisser et font vivre plusieurs familles de tisserands.”
Cette soie respectueuse de l’environnement a été brevetée l’an dernier. Si elle n’a pas tout à fait l’éclat de la soie traditionnelle, elle est très confortable, tombe mieux et ne se froisse pas.
En l’honneur de Gandhi, Kusuma Rajaiah l’a baptisée ahimsa (concept religieux prônant la non-violence et le respect de la vie).