le Réseau « Sortir du nucléaire » dénonce l’engagement pronucléaire de Yann Arthus-Bertrand

Le Réseau Sortir du nucléaire dénonce l’engagement pronucléaire de Yann Arthus-Bertrand, dans deux communiqués. Le premier:

Le film « Home », porté par une puissante campagne de promotion, sort le 5 juin sur les 5 continents. Avec cette opération mondiale, Yann Arthus-Bertrand se pose comme l’un des premiers écologistes de la planète.

Or, ce statut est plus que contestable puisque le photographe continue imperturbablement de soutenir l’industrie nucléaire, une des industries les plus polluantes et dangereuses, qui met gravement en danger l’avenir de la planète. Cette position ne peut que renforcer les soupçons de collusion avec l’un de ses principaux sponsors, l’électricien français EDF.

La position pronucléaire de M. Arthus-Bertrand est d’autant plus indéfendable que, interviewé sur France inter, il vient de faire un aveu crucial : le maire de Bordeaux Alain Juppé lui a confié que, lors de la tempête de décembre 1999, l’inondation de la centrale nucléaire du Blayais (Gironde) avait été si grave que les autorités avaient été à deux doigts de faire évacuer la ville de Bordeaux.

M. Arthus-Bertrand avoue qu’ « il y aura des accidents nucléaires un jour ou l’autre, il faut le savoir » mais il ajoute à plusieurs reprises, sans s’expliquer sur cette incroyable contradiction, et sans justifier ce propos : « on a besoin du nucléaire ». D’ailleurs, questionné sur les déchets radioactifs, il décrète « oublions les déchets » [2] ! Mais quel « ’écologiste » est donc M. Arthus-Bertrand ?

Et de quel « besoin » s’agit-il ? Satisfaire les ambitions industrielles d’EDF et d’Areva ? Les obsessions de M Sarkozy ? Si M Arthus-Bertrand veut réellement « sauver la planète », il doit d’urgence, avant la sortie du film « Home », se positionner contre l’industrie nucléaire. A défaut, il sera légitime de dénoncer une véritable imposture.

Notes

[1] http://sites.radiofrance.fr/francei… (Emission du 30 mai 2009 – Avancer le curseur à 47’47’’)

[2] http://sites.radiofrance.fr/francei… (Emission du 30 mai 2009 – Avancer le curseur à 47’47’’)

Le second:

Le Réseau « Sortir du nucléaire » dénonce à nouveau l’engagement pronucléaire de Yann Arthus-Bertrand, incompatible avec son image médiatique d’écologiste. Le photographe fait la promotion de l’atome de façon insidieuse avec des affirmations gratuites du genre « on ne peut pas faire autrement » ou « on ne peut pas s’en passer », sans jamais en apporter la moindre preuve.

Dans son film « Home », qui dénonce les dégâts occasionnés par les êtres humains sur la nature, Yann Arthus-Bertrand a tout simplement occulté la question du nucléaire. En effet, s’il en avait parlé, il aurait été obligé de mettre en exergue les fuites d’uranium, les déchets radioactifs, les installations nucléaires à démanteler, etc.

Aussi, de toute évidence pour protéger les intérêts de l’industrie nucléaire, le photographe a tout simplement occulté le nucléaire dans son film Home, et tente de se justifier ainsi : « Dans le film, je n’ai pas réussi à parler du nucléaire, je voulais le faire, mais c’était très très compliqué. » (*) Or, les questions du réchauffement climatique, des pollutions, des différentes énergies sont tout aussi complexes ou « compliquées ».

A contrario, pour quelqu’un qui prétend vouloir « sauver la planète », le problème est d’une grande simplicité : le nucléaire est une des énergies les plus polluantes, et la plus dangereuse : elle doit donc disparaitre. Il est légitime de penser que c’est le fait d’être sponsorisé de longue date par EDF qui empêche Yann Arthus-Bertrand de se positionner correctement sur ce sujet.

D’ailleurs, le photographe avoue « Je pense qu’il y aura des accidents nucléaires » mais ajoute « je ne vois pas comment on va remplacer toutes les centrales qui fonctionnent en France. » Yann Arthus-Bertrand voit donc comment réduire la part du trio pétrole-gaz-charbon, qui couvre 85% de la consommation mondiale d’énergie, mais il ne voit pas comment se passer du nucléaire qui n’en couvre pourtant que 2%.

Un stage au Réseau « Sortir du nucléaire » fera le plus grand bien au photographe, mais il est vrai qu’il préfère fréquenter EDF, Total et autres compagnies…

(*) Cf Yann Arthus-Bertrand: « Je ne suis pas pour le nucléaire, mais … »