Nouvelle campagne à la radio du Centre d’Information des Viandes

Du 23 novembre au 6 décembre a lieu, sur les ondes radios, une campagne d’information « sur les filières boeuf, veau et porc. »

Cette campagne, organisée par le « Centre d’Information des Viandes » (voir une présentation ici), consiste en des mini spots publicitaires… que l’on peut entendre sur cette page.

Tous sont sur un fond pseudo naturel avec des chants d’oiseaux en arrière plan (quasiment imperceptible, presque subliminale si on avait parlé d’une image!).


Ces spots – visant pourtant à promouvoir le massacre d’animaux, se veulent rassurant et convaincant : « oui, manger de la viande serait correct, « écologique » et non issu d’un processus industriel. »

Les titres des spots sont très parlants, et sont très clairement orientés dans le but de viser les gens « se posant des questions » afin des les « rassurer. »

Le but de ces spots, c’est de « bloquer » les raisonnements comme quoi tout cela est totalement dénaturé. Le « Centre d’Information des Viandes » veut faire croire que tout est naturel, normal, dans l’ordre des choses.

Aujourd’hui comment les veaux sont-ils élevés ?

Est-ce que les bovins mangent encore de l’herbe ?

Quel est l’impact de l’élevage bovin sur l’environnement ?

C’est quoi les races à viande?

Pourquoi la viande est importante dans mon alimentation ?

Pourquoi la viande est importante dans mon alimentation ?

Que peut-on savoir sur la viande de boeuf ?

Comment savoir d’où vient la viande de boeuf ?

Le steak haché c’est fait comment ?

Pourquoi l’élevage des porcs est familial en France?

La première piste audio par exemple, se vante de prendre soin des veaux, tout en omettant de préciser que ces bébés ne sont plus avec leurs mères et sont nourris avec un lait autre que celui de sa propre mère.

L’autre aberration de ce témoignage concerne la couleur de la chaire du veau sacrifié : elle serait naturellement blanche grâce au lait que le petit consomme !

Sauf qu’il faut savoir que c’est généralement un lait reconstitué, qui est pauvre en fer et qui donne ainsi la couleur claire que les consommateurs recherchent tant. D’ailleurs, et inversement, l’industrie de la viande dans sa version « bio » met en avant l’argument inverse : la « viande » de veau « bio » est rosée, car « naturelle », puisque nourri au lait de sa propre mère…

Mensonges et massacres, le tout au service de l’exploitation…

Ces spots ont également la particularité de tous avoir comme intervieweuse une animatrice de TF1 (ce qui est très parlant) : Sandrine Quétier. Encore une fois, une femme est choisie car le public féminin est particulièrement visé.

On a eu quelque chose du même genre avec l’émission « L’espoir de l’année » consacrée aux « artisans bouchers » (sic), avec Karine Lemarchand en présentatrice « fascinée » par les cadavres, tout en faisant une « blague » à la fin disant qu’elle était « végétarienne » puis bien entendu que cela n’était pas vrai.

La raison de cela est simple : le véganisme s’oppose au principe de domination et donc forcément parle plus aux femmes, de prime abord.

On a donc une intervieweuse qui reçoit des arguments lancés au lance pierre… Dans l’idée du « Centre d’Information des Viandes », rien que la « bonne parole » des éleveurs appuyée par la célébrité-journaliste servirait à convaincre les consommateurs de l’importance et du bien fondé de manger des animaux morts.

A écouter toutes ces publicités, on devrait même croire que manger de la viande serait « écologique » car, en broutant, les bovins entretiennent les prairies ! Nous avions déjà parlé d’une campagne de grande ampleur menée à ce sujet (La campagne « Le boeuf, bon par nature »).

L’argument écologique a encore une fois bon dos pour dédramatiser ces massacres ! Il est tout le temps évoqué les termes de « viande », « muscle », « boeuf » etc, censés montrer que des animaux sont élevés, tués pour être mangés, et qu’ils n’existeraient que pour cela…

De la même manière, la viande resterait donc encore la meilleure source de protéines… et en consommer serait même efficace contre le grignotage !

A l’heure où la sensibilisation sur une alimentation variée, équilibrée et « saine » est à la mode, les lobbies de la viande jouent invévitablement là-dessus. Entre l’argument « écologique », et ce nouvel argument « santé », l’industrie de la viande surfe grossièrement sur la vague soit-disant éthique de la consommation de viande.

Avec un petit côté « terroir » bien dans l’esprit chauvin de notre époque. On apprend ainsi dans le dernier spot qu’en France, il n’y aurait que des « élevages familiaux » pour les « porcs », contrairement à d’autres pays…

Sur le papier, cela a l’air d’être vrai, sauf que justement c’est plus compliqué. Voici ce qu’on trouve sur le site de l’industrie de la viande consacrée aux cochons (leporc.com):

Contrairement aux idées reçues, la taille moyenne des élevages de porcs français est parmi la plus faible d’Europe. En effet, cette taille s’élève à 170 truies en système naisseur engraisseur.

A titre de comparaison, la taille moyenne s’élève à plus 500 truies naisseur engraisseur au Danemark, plus de 600 truies en Allemagne et dépasse très couramment les 1000 truies en Espagne et plus de 10 000 truies au USA.

Dans le cas français, on peut se féliciter que la taille des élevages soit restée dans des proportions faibles que l’on qualifie de familiale. En effet, il est important de préciser que les 23 000 élevages français se situent sur des exploitations qui sont gérées par des familles d’agriculteurs et que très peu de ces élevages sont détenus par des sociétés à capitaux financiers importants comme c’est couramment le cas pour les élevages d’Espagne ou des USA.

Ce sont ainsi un peu plus de 25 000 000 de porcs qui sont élevés tous les ans dans les 23 000 élevages français.

Il est donc vrai qu’en France les élevages sont moins grands, mais ils sont grands quand même et « familial » ne veut rien dire… La preuve en est le chiffre énorme de 25 millions de cochons tués chaque année en France !

Que 23.000 « élevages familiaux » puissent assassiner 25 millions de cochons chaque année en France, voilà qui est un constat terrible, relativisant totalement le côté « terroir » et « tranquille » voire villageois mis en avant par le Centre d’Information des viandes…