« Les gens qui aiment trop leurs animaux »

« Madmoizelle » est une sorte de site « branché » à l’esprit consommateur. Tout à fait lamentable, mais on y trouve depuis hier un article édifiant, mais très instructif.

Il s’intitule « 7 attitudes chelou chez les gens qui aiment TROP leurs animaux » et il est très utile car, puisqu’il caricature, il révèle le fond de la propagande anti-animaux et anti-personnes aimant les animaux.

Voici l’article en question:

7 attitudes chelou chez les gens qui aiment TROP leurs animaux

Pondu dans la joie par Fab le 10 février 2011

Allez savoir pourquoi, il y a des gens qui aiment beaucoup (trop) leur animal de compagnie. Pourtant ça n’est qu’un animal. Petit résumé des trucs bizarres qu’ils sont capables de faire.

Je déteste autant les chats que je ne comprends pas mes congénères qui chouchoutent trop leurs animaux de compagnie. Certes, je considère que n’importe quel couillon de chien – même ceux qui servent à rien, genre les chihuahuas – mérite plus de respect qu’un fuckin’ cat, mais de là à accorder à son animal une attention digne de celle d’un être humain, je comprends pas. Voici 7 comportements chelous qu’ils ont adoptés, God knows why.

Avant-propos #1 : les petits vieux qui ont tout perdu (leurs enfants barrés à des milliers de kilomètres, leur amoureux ou amoureuse, leurs frères de tranchées à Verdun) ont le droit de trop aimer leur clébard. C’est légitime.

Avant-propos #2 : je sais, je sais, ce post est signé d’un Z comme « ze continue ma quête pour me faire détester d’une partie du lectorat de madmoiZelle.com ». À lire également : pourquoi Sex and the City c’est pas SI bien, 6 raisons de détester les chats, Le Père Noël c’est du caca

Traiter son animal comme un enfant

Ne faites pas d’enfant s’il vous plaît, sous peine d’engendrer un Giuseppe

A mes yeux, ce sont eux les plus flippants, parce que ça augure du pire. Je ne parle pas de la Mamie dégoûtée de ne jamais avoir eu d’enfants / de petits enfants. Je parle de ces étranges personnes qui s’extasient devant la mignonnitude de leur lapinou ou qui peuvent passer des heures à jouer à la pelote de laine avec leur chaton. Tout ça relève d’un instinct maternel mal placé : ne faites pas d’enfant s’il vous plaît, sous peine d’engendrer un Giuseppe. En vous remerciant.

Créer un profil Facebook à son animal

Prenons un exemple : Anne-Lucie, mon assistante de choc, est l’heureuse propriétaire d’un lapinou, à qui elle a créé un profil Facebook. Simone Fluffy is in da place. Dedans, elle y poste des vidéos de Simone Fluffy, des photos de Simone Fluffy etc. En jetant un coup d’oeil au profil de Simone, tu te rendras compte qu’Anne-Lucie fut une source d’inspiration pour ce papier. Je la remercie cordialement :)

Petite question : comment faire quand ton animal encarté sur Facebook décède (cf plus bas) ? Supprimer son profil en même temps que tu l’enterres au cimetière des animaux ?

Parler à son animal

Déjà j’ai du mal à piger les parents qui font gouzi gouzi à leur môme de quelques semaines, alors les personnes qui conversent avec leurs bêbêtes, t’imagines… parce qu’on en sait rien, mais si ça tombe, ton chat est une saleté de misogyne. Pire, c’est peut-être une ordure d’antisémite ou de fasciste !*
Qu’est-ce que t’en sais, après tout ? T’as déjà causé égalité des sexes avec lui ? Il t’a câliné mais es-tu bien sûre que ce n’était point l’heure du Ronron© ? Partant de ce principe, je pense qu’il vaut mieux ne pas leur adresser la parole, tout comme j’me méfie des gens qui disent rien. Mais qui n’en pensent pas moins.

(* dédicace à Louis CK)

Habiller son animal

… Y’a vraiment besoin d’en dire plus ?

[On voit une photo de chiens habillés, NDLR]

(Nous avions déjà lancé le débat concernant les toutous)

S’inquiéter de l’opération de son animal

« J’peux pas venir au bureau, j’ai Tobby qui se fait opérer des dents de sagesse ! » Tu parles de ton gamin ? Ah non, de ton iench !

Être dévasté par la mort de son animal

(nota bene suite à vos réactions : j’ai bien utilisé le terme dévasté. Pas triste. Dévasté. Y’a une nuance à laquelle je tiens)

Si tout comme Emilie D., naguère adolescente, tu as tenté de mettre fin à tes jours quand ton chat a disparu : non, il ne faut pas, range-moi ces médocs.

Je sais bien que perdre un être cher, ce n’est jamais facile. Mais merde quand tu prends un chat, tu te doutes bien que t’en as pour 10-15 ans de poils partout dans ton salon et qu’il faudra ensuite penser à le recycler ! Tu me diras « bah c’est comme quand tu fais un enfant ! ». Hé bah non, parce que quand tu ponds un marmot, la nature voudrait que tu ailles bouffer les pissenlits par la racine avant lui.

Et puis, ne déconnons pas : tu vois venir le pétage de pipe d’un chat ou un chien tout vieux. J’avais un chat quand j’étais gamin, sur la fin de sa vie, il était si vieux que quand il baillait, fallait passer la baraque à l’Airwick fraîcheur Sapin. Il était tout pourri de l’intérieur, je présume.

Le discours bullshit « les animaux valent mieux que les hommes »

Pliiiiiiiz nooooo ! SOS Brigitte Bardot bonjouuuur ! Les gens qui considèrent que la vie d’un animal vaut mieux que celle d’un homme méritent qu’on les enferme dans Loft Story à vie, avec une quotidienne de Benjamin Castaldi à perpétuité.

Retrouvons un témoignage d’Emilie D., repentie de la cause : « pffff oué mais j’étais ado. Quant t’es rebelle contre le monde entier, le seul qui peut t’écouter, c’est ton animal. Et quand tu pleures, il te regarde avec ses petits yeux, t’as l’impression qu’il TE COMPREND ».

Voilà voilà voilà. Sans déc, qui a tenté d’appeler son iench à 4h lors d’un coup de blues ? Ca ne marche pas, hein ? Jamais y répond ? Hein ?

Pour conclure, je vous laisse avec ma p’tite théorie personnelle sur « ces gens-là » : leurs animaux, c’est leur doudou. Beh oui. J’vous laisse méditer là-dessus.

Il n’est pas difficile de voir qu’on retrouve toute les attitudes typiques de l’exploitation et de la domination. L’article balance un « Pourtant ça n’est qu’un animal » sur le même mode que dans l’histoire on a malheureusement pu entendre « ça n’est qu’un esclave », en se cachant pareillement derrière les valeurs dominantes.

Les détracteurs des animaux se cachent en effet derrière l’ordre établi. Ils ne discutent jamais de manière raisonnable ; considérant qu’ils sont dans le droit (et ils le sont, au sens strict du droit dominant), ils refusent toute discussion sérieuse.

Ainsi, les animaux étant dévalués, le ton est d’ailleurs forcément moqueur : « je considère que n’importe quel couillon de chien – même ceux qui servent à rien, genre les chihuahuas – mérite plus de respect qu’un fuckin’ cat. »

On a ici un modèle du genre. Et là il n’y a que deux alternatives : soit désamorcer l’attitude (par l’humour, le racolage sexuel à la PeTA, etc.), ce qui à terme n’abouti à rien de constructif, soit rejeter en bloc tout cela comme étant de l’idéologie propre à une société fondée sur l’exploitation et la domination.

Car quand l’auteur de l’article parle d’un « instinct maternel mal placé » il n’est pas dur de voir qu’il pose la question non seulement des animaux, mais de la nature en général. Il y aurait des « instincts » à assouvir de manière primitive, dans une sorte de guerre, dans un grand élan de barbarie.

Tout au plus pourrait-on s’intéresser à « ses » animaux mais évidemment jamais aux animaux en général. Et encore moins – même malheureusement souvent pour des personnes ayant compris la portée du véganisme – à la vie en général sur la planète.

Ce simple article au caractère ridicule est ainsi un modèle du genre du « darwinisme » social dans sa forme moderne : apologie de la loi du plus fort en se moquant des « esclaves », rejet à la Nietzsche des « faibles » qui sont assez « stupides » pour éprouver de la compassion…