Nicolas Hulot : candidat pour une « mutation écologique » visant à sauver le capitalisme

Lors de sa déclaration faite à Sevran où il a expliqué qu’il était candidat à la présidentielle de 2012, Nicolas Hulot a lu son texte. C’est très révélateur. Car lorsqu’on a quelque chose à dire, on y croit, on le vit, et on ne pratique pas la langue de bois, en regardant un texte totalement fabriqué.

Car là, Hulot a embrayé directement sur les fins de mois difficiles, les pertes de repère, les difficultés économiques… Expliqué qu’il espérait tout de la jeunesse, notamment de banlieue…

Quelque chose dont il n’a jamais parlé, et pour cause : c’est un présentateur télé totalement conformiste, et avec TF1 il gagne 33 000 euros par mois, à quoi il faut ajouter les royalties sur les produits dérivés Ushuaïa (700 000 euros environ en 2006, derniers chiffres disponibles).

Pourquoi ce changement ? Par carriérisme. La preuve en est que s’il a parlé de « social », il n’a rien dit sur le nucléaire. Un mois après la catastrophe de Fukushima, il fallait le faire ! Rappelons ici que le Grenelle de l’environnement, lancé par Hulot, n’abordait pas non plus la question du nucléaire…

Hulot ici fait allégeance, comme tous les principaux partis politiques du FN au PCF, à l’industrie du nucléaire.

Autre preuve de carriérisme : l’enfumage complet d’Europe écologie – les Verts (EELV). Hulot a en effet très clairement annoncé qu’il était candidat à la présidentielle. Il a expliqué il est vrai qu’il se sentait le plus proche des gens d’EELV, mais pour expliquer qu’il espérait avoir leur soutien ainsi que celui de tous les écologistes en général.

Il n’a donc jamais expliqué qu’il était candidat aux « primaires » d’EELV (même s’il l’est également, comme on peut le voir sur le site 2012hulot.fr). EELV doit donc plier et céder aux caprices de monsieur Hulot…

Et finalement, Hulot va jouer un rôle historique positif. Pas à court terme, bien entendu, car là il est à l’apogée d’une tendance forte depuis quelques mois : la saturation complète autour d’une « écologie » non définie et dont tout le monde se revendique. Hulot va finir de dégoûter de l’écologie.

Mais Hulot va faire tomber le masque de cette fausse écologie. Car Hulot a un programme clair. C’est celui de la mutation écologique, visant à empêcher l’épuisement des ressources naturelles de plomber la société et son fonctionnement, son économie et ses acquis sociaux.

Hulot veut donc l’écologie pour sauver le capitalisme. Nous avons critiqué l’ultra-gauche pour qui l’écologie était fondamentalement un complot capitaliste, ce qui est totalement absurde. Mais là la critique est valable pour Hulot.

Ce que propose Hulot, la « transition vers la société nouvelle écologique et sociale », n’a aucun contenu à part aider les petites entreprises, prendre en compte les exigences des consommateurs, préserver l’énergie à grande échelle, rendre la fiscalité plus efficace, soutenir l’innovation, rendre ainsi son « éclat » à la France, etc.

C’est pour cela que Hulot a longuement salué Stéphane Gatignon, maire de Sevran, ville de banlieue parisienne où Hulot a pris la parole. Nous avons déjà expliqué en quoi ce maire, ancien membre du Parti Communiste français, a choisi EELV par pur carriérisme (notons d’ailleurs qu’il veut relancer l’économie en autorisant le cannabis et en créant 100 000 emplois sous la forme de petits commerçants de drogue!).

Et c’est pour cela que cette « transition écologique et sociale » n’aborde jamais la question des animaux, bien évidemment. Ce qui n’empêche pas Hulot de se vanter de connaître la nature…

Face à toutes ces postures, soulignons ce qui à nos yeux devrait être au coeur d’une démarche écologiste authentique :

1. Les écosystèmes doivent se voir reconnaître une valeur en soi, aucune destruction ne doit plus être tolérée.

Les villes et les zones rurbaines, dans leur forme actuelle, doivent être démantelées et réorganisées afin de ne pas agresser la Nature.

L’humanité doit reculer et redonner de l’espace à la vie sauvage, la planète doit redevenir bleue et verte.

2. Il doit être mis un terme à l’exploitation animale, sous quelque forme que ce soit.

Il faut se débarrasser de l’idéologie dénaturée d’une humanité anthropocentriste refusant de reconnaître la beauté de la Nature et la primauté de la vie.

La culture dominante doit considérer l’humanité comme une composante de Gaïa, composante consciente et à son service.

Pas de compromis dans la défense de notre mère la Terre !