Semaine contre la civilisation à Montréal

Du 5 au 12 mai 2011 aura lieu une « semaine contre la civilisation avec des réunions d’information et de débats. Voici la présentation de cette initiative:

Il faut abattre le capitalisme. Plusieurs autour de nous, de bien des manières, reconnaissent cet impératif. Nous éprouvons pourtant la nécessité de porter l’attaque au-delà de cette perspective restreinte.

Les générations futures se foutront bien de savoir si nous avons recyclé, si nous avons fait pression sur les dirigeants, si nous avons envisagé des alternatives devant le désastre : du plus plat des réformismes, celui qui nous suggère de consommer responsable-équitable-bio au réformisme plus agressif qui nous enjoint à l’action directe non-violente pour orienter cette civilisation. Ce dont illes auront cure, ce sera de pouvoir boire l’eau, respirer l’air, être nourri-e-s par la terre, offrir un monde habitable à celleux qui les suivront.

La dévastation ne peut plus s’étendre: elle est partout. Mais elle peut encore s’approfondir. C’est pourquoi celles/ceux qui ne veulent pas comprendre, qui s’obstinent à dialoguer avec le pouvoir -même en luttant, qui demandent plus de démocratie, qui ne souhaitent qu’une autre façon de gérer cette civilisation n’obtiendront de nous aucune explication.

Nous nous réunirons autour de ce constat : il faut détruire la civilisation avant qu’elle ne nous détruise. Mais comment ?

Nous ne sommes pas d’accord avec le primitivisme, qui est d’ailleurs de plus en plus anti-végan, se séparant en pratique du principe la « libération de la Terre » qui pour le coup est assumé en Amérique (du nord et du sud) d’une manière de plus en plus associée à la libération animale.

Cette « semaine contre la civilisation » est d’ailleurs organisée par « La mauvaise herbe » , une initiative primitiviste qui n’hésite pas à mettre en avant l’horrible livre « Le mythe végétarien; bouffe, justice et durabilité. »

Cet ouvrage est la bible anti-végan des primitivistes – nous en reparlerons très bientôt. Mais pour résumer, la libération animale est attaquée comme un produit du monde moderne et comme étant liée à l’agriculture qui serait la véritable première cause de la destruction des animaux. Le seul modèle vraiment écologiste serait le retour à une humanité peu nombreuse, pratiquant la chasse et la cueillette.

En tout cas, les questions posées par les primitivistes sont importantes, même si leurs réponses sont purement indiviualistes et consistent en une négation pure et simple de la société.

Voici d’abord le programme de la « semaine contre la civilisation », et un article (tiré de Vert et Noir) reflétant un aspect important de l’inquiétude écologiste face aux destructions en cours.

Jeudi 5 mai 2011, 17h

Le mouvement écologiste peut-il réellement contribuer à une transformation radicale de la société? :

Critique des mouvements écolos dominants d’une perspective anti-civilisationnelle

Conférencier : La Mauvaise Herbe, Lieu : Bar Populaire, 6584 St-Laurent, métro Beaubien

Langue : Français, traduction chuchotée vers l’anglais.

Vendredi 6 mai 2011, 19h

Première montréalaise du documentaire End:Civ, de Franklin Lopez, Suivi d’une discussion avec le réalisateur.

Lieu : L’Alizée, 900 Ontario Est, Langue : Anglais, sous-titré en français, traduction disponible pour la discussion.

Samedi le 7 mai 2011, 19h

Une critique de la science, Conférencier: Denis Rancourt (physicien et anarchiste)

Lieu: 1800 Létourneux, coin La Fontaine, métro Pie-IX, Langue : Français, traduction chuchotée vers l’anglais.

Autres détails : Activist Teacher, le site de Denis Rancourt

Lundi le 9 mai 2011, 19h

Luttes autochtones contre la civilisation occidentale

Conférencier: Clifton Arihwakehte Nicholas, Lieu : 1800 Létourneux, coin La Fontaine, métro Pie-IX

Langue : Anglais, traduction chuchotée vers le français. Autres détails : Garderie disponible

Mardi le 10 mai 2011, 19h

Histoire de l’action directe au Canada, Conférenciere : Ann Hansen, auteure du livre Direct Action, par webcam

Lieu : 1800 Létourneux, coin La Fontaine, métro Pie-IX, Langue : Anglais, traduction chuchotée vers le français.

Autres détails : Garderie disponible

Jeudi le 12 mai 2011, 18h

Au-delà de la civilisation :

Agir pour démanteler la civilisation, Conférencier : atelier collectif

Lieu : 1800 Létourneux, coin La Fontaine, métro Pie-IX

Langue : Français, bilingue, traduction disponible. Autres détails : Bouffe collective et garderie disponible.

Voici donc un article intéressant, présentant bien une question qu’on se pose forcément…

Que faut-il de plus ?

Quelqu’un m’a posé la question: « La destruction en cours de la planète n’est manifestement pas suffisante pour nous pousser à bout. Que faut-il de plus pour que les masses s’unifient derrière une solution efficace ? »

Je me demande sans cesse ce qu’il faut. Jusqu’où devra aller le massacre de la planète ? Devrons-nous souffrir de la faim et suffoquer pour briser le déni ? Nous sommes presque à ce point et le déni est toujours généralisé.

Une partie du problème est que la plupart des gens de notre culture n’ont aucune idée de la façon de vivre en dehors de la production industrielle, sans eau au robinet, sans la nourriture du supermarché. Si le système est la seule source de biens de première nécessité et si les gens ne connaissent aucune autre façon de vivre, alors il continueront de le défendre.

C’est comme le marché de l’emploi. Dans le contexte de cette société, la plupart d’entre nous ne peuvent vivre sans un travail bien qu’il soit l’arène dans laquelle nous sommes exploités. Alors tant que nous n’avons pas compris que ce système doit être abandonné et tant que nous ne pouvons vivre autrement, nous ne pouvons que lui demander de fournir plus de travail.

J’ai vu à la TV quelqu’un montrer des légumes communs (aubergines, tomates, etc.) à des écoliers et aucuns d’eux ne pouvait les identifier. La plupart des adultes des dernières générations ont perdu la capacité de produire de la nourriture, même si nous pouvons toujours l’identifier. Et encore plus grave, la plupart des gens n’ont pas accès à la terre.

Beaucoup de gens disent qu’il faut vivre en communauté, faire de la permaculture, des éco-villages, des jardins communautaires, et ainsi de suite pour montrer un exemple de vie soutenable. Je pense qu’il n’y a pas de mal à faire ces choses mais ce n’est pas ce qu’il faut pour vaincre le système.

Il y a eu plusieurs cultures qui vivaient de manière soutenable sur ce continent (Amérique) et ils ont été tous systématiquement annihilés. Il ne suffit pas de se retirer. Dès que le système voudra ce que vous avez ou demandera votre participation, il détruira violemment tous ceux qui ne coopèreront pas.

Qu’est-ce qu’il faudra faire ? Les mêmes choses qu’il faut pour faire une révolution et extirper toutes les formes d’exploitation et d’oppression.

Il faut dans un premier temps :

  • une large prise de conscience que ce système est en train de tuer la planète et que pour sauver toute vie, y-compris la nôtre, nous devons vaincre et démanteler le système.
  • la reconnaissance de qui est l’ennemi
  • le sentiment qu’il est plus dangereux de laisser aller les choses que de se lever et se battre
  • une vision d’un avenir viable

Ces idées se répandent et nous devons les diffuser encore plus, pour unir le plus de gens possible en un mouvement puissant pour abattre ce système. Nous devons relier la lutte pour la sauvegarde de la planète avec la lutte pour la justice sociale car l’ennemi est le même.