Earth Crisis, texte de la chanson Forged in the flames

Voici les paroles de la chanson « Forged in the flames », qui est en fait la suite de « Firestorm » (on peut en écouter une version ici).

Forged in the flames of chaos
Hammered by trials to tempered steel
Forgé dans les flammes du chaos
Martelé, par des essais, en acier trempé

Convictions, tried and tested, onto a razor’s edge, that’s true and real
Wrought between the hammer and the anvil, strengthened to never break
Des convictions, essayées et éprouvées, en un fil du rasoir, qui est vrai et réel
Ouvragé entre le marteau et l’enclume, renforcé pour ne jamais se briser

The weakness that surrounds is the evil that I forsake
Never have I taken in vain the sacred vessel of my soul
La faiblesse qui entoure est le mal que j’abandonne
Jamais je n’ai pris en vain le vaisseau sacré de mon esprit

I am the master of my faith, my destiny I control
Nobility lies in actions, corrections where once was wrong
Je suis le maître de ma croyance, je contrôle ma destinée
La noblesse repose dans les actions, les corrections de ce qui a été faux

Ascension from evil with a heart that’s true and strong
Through this veil of shadows, the light of truth is my only guide
L’ascension depuis le mal, avec un coeur qui est vrai et fort
A travers de voile d’ombres, la lumière de la vérité est mon seul guide

A knight unyielding
To the X I’m crucified.
Un chevalier inflexible
Au X je suis crucifié.

La quête pour leur liberté ne cessera pas jusqu’à la victoire

Paroles de la chanson The wrath of justice (La fureur de la justice), du groupe Earth Crisis.

Night of justice, knight of justice. Liberations crusades begun. Your laws will have no meaning past the setting of the sun.
Nuit de la justice, chevalier de la justice. Les croisades des libérations ont commencé. Vos lois n’auront aucune signification une fois le soleil passé.

Demons feeding off of the innocents pain. Generations of oppression – one generation will break this chain.
Les démons se nourrissent de la souffrance des innocents. Des générations d’oppression – une génération brisera cette chaîne.

Emancipation from the hands of the deranged. Vengeance for the dead, freedom for the enslaved.
L’émancipation des mains des détraqués. La vengeance pour la mort, la liberté pour les esclaves.

From love comes this hatred. Feel the rage, antagonist of the helpless. Tormented inside a cage. I refuse to turn my back, I refuse to shut my eyes.
De l’amour vient cette haine. Sens cette rage, antagoniste des sans défense. Tourmentés dans une cage. Je refuse de tourner le dos, je refuse de fermer mes yeux.

Steadfast against the deluge of evil of man’s devise. The quest for their freedom won’t cease until it’s won.
Inaltérable contre le déluge du mal de l’invention de l’homme. La quête pour leur liberté ne cessera pas jusqu’à la victoire.

Reconcile your sins or your blood will have to run. You have no respect for life. Violence you can understand.
Renonce à tes péchés ou ton sang aura à couler. Tu n’as pas de respect pour la vie. La violence tu peux comprendre.

Your turn to feel the pain. Retribution, from my hand!
Ton tour de sentir la douleur. La rétribution, de ma main!

You have no respect for life. Violence you can understand. Your turn to feel the pain. Retribution, from my hand!
Tu n’as pas de respect pour la vie. La violence tu peux comprendre. Ton tour de sentir la douleur. La rétribution, de ma main!

A bullet for every demon. Only your blood can cleanse you of your sin. Your actions proved that you value profit over others lifes.
Une balle pour chaque démon. Il n’y a que ton sang qui peut te nettoyer de ton péché. Tes actions ont prouvé que tu valorises le profit fait au dépens de la vie d’autres.

Images of your mutilated victims as I line you in my sight. The wrath of sanity unleashed. Justice on Judgement Night.
Les images de tes victimes mutilés alors que je t’aligne. La fureur de l’équilibre mental déchaînée. La justice dans la nuit de la justice.

Sauvons le mot Hardcore… et ce qui va avec! (2)

Nous en avions parlé au mois de mars 2009: des fachos allemands voulaient s’approprier le mot « hardcore » en émettant un copyright dessus. Cette fois la cause est entendue: l’institut des marques en Allemagne a annulé le dépôt de la marque « hardcore. »

C’est une grande victoire pour une campagne antifasciste de longue haleine en Allemagne: 150.000 autocollants, 50.000 tracts, toute une série d’initiatives…

Mais attention! Cette bataille gagnée ne signifie pas que la guerre soit gagnée, très loin de là!

Et notamment en France où deux phénomènes se conjuguent: celui des fachos récupérant le look, le style hardcore, en général, et celui du faux « hardline » qui tente de récupérer la culture straight edge ainsi que hardline (voir notre article à ce sujet ici, et une présentation de ce qu’est vraiment le mouvement hardline là).

Dans les deux cas, ces initiatives sont le prolongement d’initiatives d’extrême-droite sur le plan international (voir l’article sur le Hatecore sur le site de l’action antifasciste).

Et il est facile de comprendre que dans l’ambiance sociale actuelle, l’extrême-droite a le vent en poupe. Elle a tellement le vent en poupe que ceux et celles qui sont antifascistes se font traiter de « fascistes », d’« intolérants », de « sectaires », etc.

Évidemment nous-mêmes avons à de nombreuses reprises dû subir ces accusations.

Mais l’antifascisme ce n’est pas l’intolérance en général, c’est l’intolérance en particulier. Il n’y a pas de place pour les fascistes, nulle part.

Il n’y a pas de place pour les gens qui sont homophobes, qui considèrent que les femmes doivent être soumises, qui considèrent que les gens se divisent en peuples et en « races » ou encore en « ethnies », qui font tout pour que l’on ne se confronte pas au vrai problème: le principe de l’exploitation…. Et surtout l’exploitation animale.

L’exploitation animale, voilà le critère: les fachos pourront au mieux prôner la « protection animale » parce que leur but est de récupérer des gens, ou un style: le contenu ne les intéresse pas. Les fachos sont au maximum « pro vegan », « sympathisants », « intéressés », etc.

Nous c’est le contenu qui nous intéresse: la libération animale, la libération de la planète!

La canette de bière a 75 ans…

Le 24 janvier 1935 apparaissait sur le marché américain un produit qui devait révolutionner la consommation d’alcool: la canette de bière.

Avec la canette, l’industrie de l’alcool pouvait partir à l’assaut des grandes masses. Tout un horizon de consommation nouvelle apparaissait.

Cette canette de 1935, produite par la Gottfried Krueger Brewing Company, était lourde et dure à ouvrir : il fallait une sorte d’ouvre-boîte appelé Church Key. Ce n’est qu’en 1963 que le modèle utilisé actuellement sera mis en place.

La canette pesait également relativement lourd, en gros 5 fois plus qu’aujourd’hui, et la bière était alors « peu » forte (3.2%) en comparaison avec les taux véritablement assommant d’aujourd’hui, mais les USA sortaient alors de la prohibition et la marge de manoeuvre des fabricants était encore faible comparé à aujourd’hui.

La bière (et sa canette) fait partie du quotidien, même s’il est vrai qu’en France on en boit moins (35,4 litres par an par habitant) que le vin.

Le vin est considéré comme « différent », comme noble (comparé à la bière, qui a une image plus nordiste et plus ouvrière). D’ailleurs, il suffit de voir la réaction de beaucoup à l’image d’une canette de vin: l’idéologie du pinard se révèle alors au grand jour et le français moyen au fond de nous refait surface, s’exprimant par une expression choquée…

Vivant à un âge d’extinction de masse

Voici les paroles de la chanson Living In An Age Of Mass Extinction (Vivant à un âge d’extinction de masse) du groupe Purification (voir ici les paroles de leur chanson Holy War).

We´re at the present time living in a age of mass extinction. Each year, more than 20.000 unique especies disappear from this planet forever.
This represents more that two species for hour. Mass extinction is the outcome of the ever increasing progress of the machinery of civilization.
Nous vivons à présent à l’âge de l’extinction de masse.
Chaque année, plus de 20.000 espèces uniques disparaissent pour toujours de cette planète.
Cela représente plus de deux espèces par heure. L’extinction de masse est le résultat de la progression toujours plus grande de la machinerie de la civilisation.

Alienated from the natural world
guided by the anthropocentric attitudes
The average human being is unaware and uncaring
About the biological holocaust
Aliéné du monde naturel
Guidé par des attitudes anthropocentriques
L’être humain moyen n’a pas conscience et ne se préoccupe pas
De l’holocauste biologique

Rise up and fight back
How long will the Earth survive?
rise up and fight back
Or it will be too late
Soulève toi et résiste
Combien de temps la Terre survivra?
Soulève toi et résiste
Ou bien il sera trop tard

Mankind – the plague killing the Earth
Unseeing eyes, uncaring hearts
Human impact on the Earth must diminish
For the violent assault on nature to cease
L’humanité – la plaie assassinant la Terre
Des yeux incapables de voir, des coeurs qui ne prennent pas soin
L’impact humain sur la Terre doit diminuer
Pour que cesse l’assaut violent contre la nature

You have been taught that you have freewill,
That you have the right to do whatever you feel like.
So do you really think you are free?
Tu as eu comme leçon que tu disposais du libre-arbitre
Que tu as le droit de choisir ce que tu préfères
Ainsi penses-tu vraiment être libre?

But your freedom is a lie, at the expense of others who die
Countless, with every second passing by
Countless, they suffer, they die
Mais ta liberté est un mensonge, aux dépens d’autres qui meurent
Innombrables, à chaque seconde qui passe
Innombrables, ils souffrent, ils meurent

We must find again our roots to link ourselves back to the Earth
It´s a way in which to search for the truth
Nous devons retrouver nos racines pour nous relier de nouveau à la Terre
C’est une manière pour trouver la vérité

Rise up and fight back
How long will the Earth survive?
rise up and fight back
Or it will be too late
Soulève toi et résiste
Combien de temps la Terre survivra?
Soulève toi et résiste
Ou bien il sera trop tard

The facts are clear. More plant and animal species will go trough extinction within our generation than have been lost for natural causes over the past two hundred million years.
And that will be the price of progress, ecological collapse, the death of the Nature.
Day after Day this world draws closer to the end
Les faits sont clairs. Plus de végétaux et d’espèces animales seront éteintes lors de notre génération qu’ont été perdues pour des causes naturelles ces 200 millions d’années.
Et ce sera le prix du progrès: l’effondrement écologique, la mort de la Nature.
Jour après jour, le monde se rapproche de la fin.

Leur sang coule, rouge comme le mien ou le tien

Voici le texte d’une chanson du groupe Purification, dont on peut découvrir la musique (hardcore / metal) sur cette page.

Holy war, Fight the holy war
Overthrow the empire built on blood
Guerre sacrée, mène la guerre sacrée
Renverse leur empire fondé sur le sang

Countless lives perish day by day
While you stand still in front of this sickness
My life´s mission to bring them liberation
Un nombre infini de vies périt chaque jour qui passe
Alors que tu fais face à cette horreur
La mission de ma vie est de leur apporter la libération

Holy war, Fight the holy war
Overthrow the empire built on blood
Guerre sacrée, mène la guerre sacrée
Renverse leur empire fondé sur le sang

Countless lives perish day by day
While you stand still in front of this sickness
My life´s mission to bring them liberation
Un nombre infini de vies périt chaque jour qui passe
Alors que tu fais face à cette horreur
La mission de ma vie est de leur apporter la libération

Members of species that has collectively waged relentless war against defenseless creatures and all of the natural world
The human Destruction of its own kind and of the myriad forms of life with whom we cohabit the Earth must be halted
Des membres d’une espèce qui mènent collectivement implacablement une guerre contre des créatures sans défense et tout le monde naturel
Il faut arrêter la destruction humaine de sa propre espèce et de myriades de formes de vie avec qui nous cohabitons sur la Terre

Fight fire with fire, that´s what we must do
To put an end to the slaughter of the innocent
Combattre le feu avec le feu, c’est ce que nous devons faire
Pour mettre un terme au massacre de l’innocent

Their blood flows red just like yours or mine
Their suffering is just as real as yours or mine
Yours or mine
Leur sang coule, rouge comme le mien ou le tien
Leur souffrance est aussi réelle que la tienne ou la mienne
La tienne ou la mienne

As a thousand tears have been shed
Brothers and sisters continue to cry and bleed
Alors que des milliers de larmes ont coulé
Les frères et les soeurs continuent de pleurer et de crier

Staring into the depths of hell now i know
What my place in this world is
For justice will only be attained
If I throw myself in the frontline
Conscience is the light guiding me out of this swamp
Les yeux fixés sur les profondeurs de l’enfer maintenant je sais
Ce qu’est ma place dans ce monde
La justice ne sera obtenue que
Si je me jette dans la ligne de front
La conscience est la lumière qui me guide hors de cette ornière


Now I know what has to be done
Talk is ineffective and tears won´t end the slaughter
Only action counts
Maintenant je sais ce qui doit être fait
La parole est sans effets et les larmes n’arrêteront pas le massacre
Seule compte l’action

Hoy war, fight the holy war
Overthrow the empire built on blood
Guerre sacrée, mène la guerre sacrée
Renverse leur empire fondé sur le sang

BD straight edge

De manière anecdotique, car il ne s’agit pas d’une grande réalisation, mais avec quand même un certain intérêt, la « première BD straight edge » est téléchargeable. Elle provient des USA, du début des années 1990 (et est donc en anglais).

Pour résumer ces quelques pages, qui ont une problématique intéressante: un garçon est amoureux d’une fille, et ne parvient pas à lui dire. Au concert les nazis attaquent la fille (pas de fille dans le pit pour eux, parabole critique des machos et de leur culture fasciste), et le garçon l’aide. Mais la fille se sent humiliée d’avoir à être défendue…

Minor Threat sur un canon?!

Le groupe Minor Threat, dont la chanson « straight edge » a donné naissance à l’identité straight edge, et qui a ensuite donné Fugazi, a toujours cherché à éviter de s’engager en quoi que ce soit dans l’American way of life. C’est l’un des grands principes du « désengagement. »

Seulement à la différence d’autres groupes, les gens de Minor Threat ont également refusé de se revendiquer straight edge, ou d’une quelconque idéologie radicale. Avec un risque évident de récupération donc, comme on le voit sur cette image tiré d’un reportage sur la guerre en Irak

On notera l’humour noir, « Minor Threat » signifiant « Danger mineur » (dans la chanson il s’agit de la jeunesse).

Sang Vert, de Raid

A côté des Californiens de Vegan Reich, la scène Hardline a eu deux autres groupes de musique principaux: RAID de Memphis aux USA ainsi que Statement, un groupe d’Angleterre. Voici le texte d’une chanson de RAID, intitulée « Blood Green » (Sang Vert), le texte étant également archivé ici.

Pour la petite histoire anecdotique mais marrante au sujet des hardline, le batteur Andy Hurley a joué dans Vegan Reich avant de rejoindre Fall Out Boy. Il est toujours vegan straight edge, mais se dit désormais également « anarcho-primitiviste ». Quand on lui a fait remarqué que, quand même, Fall out boy avait vendu 12 millions de disques et que donc c’était assez éloigné d’une négation de la société, il a répondu qu’il faisait simplement cela pour gagner sa vie.

born into an age of anthropocentricity. where nature is considered an evil, a wild that must be tamed.
Né à un âge d’anthropocentrisme, où la nature est considérée comme le mal, une sauvagerie qui doit être soumise.

humanity is now a plague, a cancer to the ecosystem.stop the machine; society, before we reach total annihilation. BLOOD GREEN. BLOOD GREEN.
L’humanité est maintenant une plaie, un cancer pour l’écosystème. Stoppons la machine, la société, avant d’en arriver à l’anéantissement total. SANG VERT. SANG VERT.

Burn it down. ecotage for self defense, nature is our home that we must defend. man and earth are one. this is the final truth for global salvation.
Mets y le feu. L’écotage pour l’auto-défense, la nature est notre foyer que nous devons défendre. L’homme et la terre ne sont qu’un. C’est la vérité finale pour le sauvetage global.

This is a call to arms for those who put nature above themselves. 4 1/2 billion years of earth is on the verge of extinction. BLOOD GREEN. BLOOD GREEN.
Ceci est un appel aux armes pour ceux qui mettent la nature au-dessus d’eux. 4 milliards et demi d’années de la planète sont à la limite de la destruction. SANG VERT. SANG VERT.

Burn it Down. destroy the poison of technology that is killing the land. this is your ultimatum and you better heed our demand
Mets y le feu. Détruis le poison de la technologie qui tue la campagne. C’est votre ultimatum et il vaut mieux pour vous tenir compte nos exigences.

Le mouvement Hardline

Nous avions parlé récemment de fachos tentant de s’approprier en France le terme de « hardline » et avions alors présenté de manière sommaire ce qu’était le mouvement hardline. En voici ici une présentation plus complète (également présente dans la catégorie culture de nos archives).

Avec le développement de la scène straight edge durant les années 1980, puis l’intégration du véganisme dans les principes, il y a eu un grand besoin au tout début des années 1990 d’englober tout cela dans un système de pensée cohérent.

L’une de ces tentatives a été la scène « Hardline », qui a en fait surtout consisté en une sensibilité plus qu’un courant organisé, même s’il existe des principes très stricts définissant le mode de vie Hardline. Ces principes ont été la source de très nombreuses polémiques, tant menées correctement que provoquées par des rumeurs sans fin concernant les Hardline.

Les principes Hardline proviennent d’un manifeste, publié parallèlement à un maxi de 4 chansons du groupe Vegan Reich, en 1990. Le choix provocateur du nom a grandement desservi les idées de ce groupe, qui se situe en fait dans la tradition punk provocatrice: il s’agit d’une réponse à l’attitude très négative que recevaient les vegans à ce moment là.

Au tout début des années 1990, les vegans subissaient un grand ostracisme, et cela même au sein d’une scène punk comme en Californie. Le choix du nom est une réponse provocatrice à la manière de les voir, sur un mode punk. Musicalement, il s’agit d’ailleurs de musique punk, influencé grandement toutefois par Iron Maiden et le heavy metal.

Le discours de Vegan Reich se situe donc dans la tradition contestataire et provocatrice de l’anarcho-punk européen, mais toutefois avec une perspective positive, visant la construction, typique de l’esprit straight edge californien. On retrouve ainsi la tentative de construire une ligne révolutionnaire radicale concernant la libération animale.

« La production de viande et de lait torture, tue, pour aucune raison vous répandez leur sang pour votre ego et votre goût.
Belsen, Auschwitz, Dachau, les similitudess sont effrayantes. Une mentalité de race dominante, la liberté pour ceux qui seraient supérieurs.
Votre société morale et civilisée est construite sur la brutalité et la cruauté.

Là où la normalité est folie et le fait d’être sain d’esprit une idéologie extrême,
comme la Résistance à l’Allemagne nazie, nous n’obéirons pas aux lois de la barbarie.

(…) Coupable de meurtre, vous ferez face à la nouvelle loi! »

(Chanson « The way it is« )

Le Hardline considère donc que la lutte armée est justifiée pour la défense des animaux, et même que cette défense doit s’élargir: la lutte est pour « la défense du futur de la terre et toutes les forme de vie, [et] tout est justifié contre tous ceux qui s’y opposent ».

Et cette lutte est vue comme forcément liée à la lutte contre toutes les autres formes d’oppression: Vegan Reich est un groupe d’extrême-gauche, issu de la scène punk californienne (certains membres du groupe « Fall out boy » viennent même de Vegan Reich).

Mais la situation fut vite intenable pour Vegan Reich, en raison des projections faites sur le groupe, dont la réputation traversa vite tous les USA et atteignit également l’Europe, provoquant incompréhension, scandale, annulation de concerts.

A cela s’ajouta trois problèmes essentiels: tout d’abord, au nom de la défense de toute vie, le hardline considérait que l’avortement était à éviter. Dans un pays comme les USA, cela fut vite assimilé à une position « prolife » typique de l’extrême-droite.

Ensuite, la vie étant naturelle, le hardline mit en avant le principe de « l’ordre naturel », et au nom de cela rejetait l’homosexualité. Cette position homophobe et l’ambiguïté concernant le droit à l’avortement fit qu’en Europe des groupes d’extrême-droite commencèrent à s’intéresser à Vegan Reich, qui se saborda alors.

Mais le hardline en tant que principe continua à se développer, avec une tentative d’organisation. Celle-ci se déroula au même moment que le développement de la scène krishnacore, lancée par des groupes comme Shelter et 108. Les personnes se définissant comme Hardline rejetaient foncièrement le krishnacore, en raison de leur végétarisme (au lieu du véganisme) et de leur rejet de la question social-révolutionnaire.

Le principal média des hardline était alors la revue « Vanguard » (Avant-Garde), lancée par le principal activiste et membre de Vegan Reich, Sean Muttaqi. Le slogan sur le numéro 1 de la revue était « On the frontline for Earth liberation » ( « Sur la ligne de front pour la libération de la Terre »).

Pourtant, les hardlines cherchaient eux aussi une manière de résoudre la question sociale, et une division eut alors lieu en leur sein, en 1998.

Après le départ de Sean Muttaqi en 1992, David Agranoff était devenu le principal « dirigeant » du mouvement et avait ancré le hardline dans l’activisme d’extrême-gauche, avec une participation à d’autres structures, comme Earth first, et sa tendance devint « Education For A Sustainable Future » (Education pour un futur durable), définitivement ancrée dans le camp progressiste.

L’autre tendance Hardline, la seule à conserver le nom à côté d’autres petits groupes, suivit Sean Muttaqi, alors de retour, après avoir été influencé par le mystique musulman Bawa Muhaiyaddeen, et s’être davantage tourné vers le Reggae et le Hip Hop.

Une partie de la scène Hardline s’orienta alors de manière idéaliste vers une sorte d’Islam interprété de manière anticapitaliste. Etre Hardline fut alors lié au fait de reconnaître un « ordre naturel » fondé par Allah, Dieu d’un Islam rejetant fondamentalement (selon eux) toute exploitation et toute oppression.

La revue « Vanguard » cessa alors d’exister, au profit d’Ahl-i Allah (« Le peuple d’Allah ») puis de Taliyah al-Mahdi. L’objectif était la pratique d’une sorte d’Islam vegan influencé par la culture rastafari. La scène Hardline explosa alors de nouveau, entre les partisans de l’affirmation uniquement de l’Islam, et des groupes éparpillés tentant de maintenir une identité Hardline (les Hardline chapters – chapitres hardline).

Le label Path of Perfection (voir leur interview ici) ne se définit plus que comme musulman, avec une grande influence de Malcolm X, tout en affirmant des valeurs d’extrême-gauche (lutte contre le racisme, l’impérialisme, l’oppression des femmes, l’exploitation des animaux, etc.).

Sean Muttaqi ne se définit pareillement plus que comme musulman, tout en étant en pratique toujours vegan et straight edge. S’il prône toujours la spiritualité musulmane, il est en accord avec la violence en faveur des animaux et ici aussi des valeurs progressistes (le refus de toute oppression et exploitation, et on notera qu’il réfute l’antisémitisme, prône la légalisation de la Marijuana, etc.).

Comme on le voit, la scène Hardline a toujours été un microcosme, et il y a eu énormément de fantasmes à son sujet. La méconnaissance au sujet de ses options politiques a longtemps permis à des gens de la scène straight edge de rejeter les vegans straight edge, comme quoi cela reviendrait au « Hardline », etc.

Être hardline serait ici être intolérant, brutal, sectaire, bizarre, dangereux, etc.

Alors qu’en réalité, la scène hardline est une particularité nord-américaine, et consiste en des vegan straight edge cherchant une option révolutionnaire, et qui ont été influencés par les mouvements sociaux-révolutionnaires afro-américains marqués par la spiritualité: Malcolm X, mais aussi MOVE (dont a fait partie Mumia Abu-Jamal).

Ceux et celles qui ont refusé cette option religieuse, ou plutôt mystique, faisant référence quant à eux / elles au Weather Underground, la guérilla anti-impérialiste des USA des années 1970.

Vaccination et propagande

Le combat au sein des institutions est perdu d’avance, il faut bien comprendre cela, et bien saisir l’énorme campagne qui est en train d’être menée avec la vaccination « volontaire ». Celle-ci s’accompagne en effet d’un battage médiatique énorme, de pressions diverses et variées (notamment au sein des institutions médicales).

Et le mot d’ordre est clair: l’utilisation des animaux est mis en avant par les institutions comme une chose « utile » tout comme les tests sur les animaux.

Prenons par exemple le questionnaire médical (ici au format PDF), que toute personne voulant se vacciner doit remplir. On peut y lire:

Avez-vous une allergie aux protéines de l’œuf ou de poulet, à l’ovalbumlne ou à certains médicaments ?

C’est on ne peut plus clair. Cela veut dire que chaque personne qui se fait vacciner intègre, plus ou moins directement, le fait que des animaux sont utilisés. Bien sûr tout le monde ne va pas y penser en lisant. Mais justement c’est là que tout se joue: il n’y a pas besoin de convaincre de ce qui est déjà une norme!

Il s’agit juste de maintenir l’hégémonie. Pour s’en convaincre d’ailleurs, il suffit de lire le document d’information sur les vaccins, dont voici le principal extrait.

Toutefois, rappelez-vous bien d’une chose en le lisant: ce document est fourni à toutes les personnes dans les lycées, et dans notre raisonnement ce sont principalement les jeunes qui vont assumer la libération animale et la libération de la Terre, les personnes plus âgées étant souvent coincées dans leurs habitudes et ayant du problème à acquérir une conscience correcte de la dimension révolutionnaire qui existe.

Les institutions savent très bien ce qu’elles font!

Voici donc l’extrait:

Les adjuvants utilisés dans les vaccins de GSK, de Novartis et dans un vaccin de Sanofi sont à base de squalène (huile de foie de requin). Le squalène est une substance que l’on trouve à l’état naturel dans les plantes, chez l’animal et chez l’homme. Dans l’organisme humain, il est synthétisé dans le foie et véhiculé par la circulation sanguine.

On le trouve également dans différents aliments, médicaments en vente libre et compléments alimentaires. Il est commercialement extrait de l’huile de poisson, en particulier de l’huile de foie de requin. Il est ensuite purifié et utilisé dans certains produits pharmaceutiques et vaccins.

Le risque associé à la présence d’adjuvants à base de squalène dans les vaccins grippaux A(H1N1) est actuellement théorique. En effet, les données chez l’animal n’ont permis de retrouver aucun effet toxique.

Dans le dernier passage, c’est de vivisection dont on parle, mais bien entendu cela est dit à mots couverts. Les institutions ont des experts sachant manier les mots et bien manipuler!

Et comme on le voit donc, à tous les niveaux il y a un discours à prétention scientifique, se voulant incontournable, où les animaux sont des esclaves. C’est une démonstration très claire du caractère illusoire des réformistes s’imaginant qu’au sein de cette société, il serait possible que les animaux aient des « droits. »

Par définition, dans notre société, le droit est fondé sur l’exploitation, la loi du profit. Pourquoi? Parce que la loi est le reflet des rapports de force qui existent dans cette société, dans notre société façonnée par le capitalisme. Conséquence logique: tant que l’exploitation existera en tant que réalité, les animaux subiront la tyrannie!

C’est dans cette perspective que doit s’engager notre activisme pour la libération animale et la libération de la Terre!

Refuser les drogues, voilà qui n’est pas banal

L’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies, qui est l’agence de l’Union Européenne concernant ce domaine, a publié son rapport annuel, disponible au format PDF.

Il est toujours intéressant d’étudier ce genre de documents. Bien entendu, avec une dimension critique. Il ne s’agit pas seulement que l’alcool n’y est pas considéré comme une drogue, ni le tabac évidemment. Ou encore qu’il y a des erreurs ridicules (l’ecstasy comme issu des milieux « dance music », il y a de quoi croire que les fonctionnaires « experts » surpayés ont goûté ce dont ils parlent).

Le problème est plutôt qu’une agence de l’Union Européenne ne va pas expliquer que la population de chaque pays se sent « mal » et cherche des échappatoires. Or, le malaise social est au coeur du problème de la drogue.

Et vu comment la drogue se banalise, vu comment elle est massivement présente dans la société, il faut savoir être clair. Ne pas prendre de drogues soi-même, sans pour autant assumer une attitude straight edge, ce n’est pas aider les autres. Il faut que les choses soient claires! Il faut être franc et solidaire!

La vie vaut la peine d’être vécue, nous pouvons nous épanouir dans un rapport correct avec les animaux et notre planète.

Si l’on assume pas cela, on doit alors faire face à un tas d’ordures de taille imposante, colossale. Car les drogues sont largement banalisées.

En Europe, une personne sur cinq a déjà consommé du cannabis et cela concerne 31,5% des personnes entre 15 et 34 ans. Le rapport est obligé d’admettre qu’alors qu’il était inconnu dans les années 1980, « l’ecstasy a connu une croissance spectaculaire au cours des années 90. »

Le Royaume-Uni est le plus concerné: 15,3% des 15-64 ans ont déjà pris des amphétamines! Et 12,7% ont déjà pris des ecstas!

En Espagne, 8,3% des 15-64 ans ont pris de la cocaïne et 11,8% des 15-34 ans.

Ces chiffres sont imposants. Et après, ceux qui critiquent les straight edge voudraient nous faire croire que la consommation des drogues est une rebellion?

Au contraire, elle rentre totalement dans la culture de nos sociétés, jusque par sa production qui part du tiers-monde et profite dans les pays riches à une poignée de spéculateurs sans scrupules.

D’ailleurs, une étude récente concernant le Canada montrait que dans ce pays 54 % des consommateurs d’ecstasy ou de méthamphétamine achètent des drogues au contenu différent de leur attente au niveau des ingrédients (présence d’antidépresseurs, concentrations différentes, etc.).

Comme quoi, une vie organisée ne peut que se passer de drogues. Quand on veut du positif, on n’oeuvre pas à la destruction, ni de soi-même, ni des autres, ni du monde.

Quelques précisions

Sur le livre d’or, quelqu’un a posté hier la remarque suivante:

Parler de ce mouvement (par rapport à la zic)
est oublier de citer Minor Threat et Ian MacKaye ??

La croix sur la paume de la main du au concert au U.S ou il était interdit de servir de l’alcool au moins de 21 ans etc.

Bref si on parle du coté historique et omettre cela.
He bien bravo !

Ces remarques ne sont pas du tout juste. Faisons ici quelques précisions pour les personnes intéressées.

1.Il y a un article sur le straight edge et la musique, qui s’appelle justement Straight Edge: un mouvement issu du punk hardcore.

Il parle naturellement de Minor Threat et des Teen Idles, des groupes de musique ayant joué un rôle dans la naissance de la scène hardcore où sont nés les principes Straight Edge.

2.La question du X sur la main est expliquée non pas dans l’article sur la musique, mais dans le FAQ. Là il n’est plus vraiment question directement de musique, mais plus de culture. Les textes des chansons « Straight Edge » et « Out of step » de Minor Threat sont donc également évidemment citées et expliquées.

Le rôle du groupe Minor Threat n’a pas du tout été oublié.

3.Parler de Minor Threat a un sens historique, parler de Ian MacKaye en tant qu’individu beaucoup moins. Lui-même ne serait d’ailleurs pas du tout intéressé par une telle démarche où il serait mis en avant en tant qu’individu, et encore moins pour quelque chose dont il ne se revendique d’ailleurs pas.

Ian MacKaye a en effet toujours dit qu’il ne se sentait pas associé au mouvement straight edge; sa démarche est individuelle. Ce qui n’est déjà évidemment pas si mal du tout; lui-même est straight edge et même vegan selon plusieurs sources.

Mais il n’a jamais souhaité être une figure, ni n’a voulu assumer le principe d’un « mouvement » straight edge.

4.Y a-t-il un intérêt à s’intéresser aux figures individuelles? On peut les connaître, mais ce n’est pas la question principale, loin de là. A ce niveau justement, se consacrer de manière centrale au contenu vegan straight edge, aux animaux et à la planète plutôt qu’aux « individus » et à nous-mêmes (en tant que « scène », « mouvement » etc.), est une différence entre La Terre d’abord! et ses « ancêtres ».

L’un des deux anciens sites – http://straightedge.free.fr/ – a justement des interview de Ian McKaye, Ray Cappo, Rick Ta Life, Karl Buechner.

C’est intéressant culturellement et historiquement, cela peut être rajouté, mais ce n’est nullement notre priorité qui est l’engagement Vegan Straight Edge pour la Terre et tous ses habitants et habitantes.

Du refus (straight edge) au désengagement (vegan straight)

Une personne straight edge nous a demandé (sur le livre d’or) de donner notre point de vue sur le lien entre straight edge et veganisme… Nous allons tenter de l’expliquer, mais en nous fondant sur l’histoire du mouvement straight edge lui-même. Bien entendu il n’y a ici que les grandes lignes; des améliorations et corrections sont certainement possibles.

Mais c’est suffisant pour s’orienter, et pour comprendre les deux principales attitudes que l’on peut retrouver chez les personnes straight edge. Ce document est également en ligne ici.

Lorsque les premiers groupes de musique d’esprit straight edge sont apparus, ils étaient directement issus (voire carrément liés) à la scène punk. La différence étant qu’ils ont modifié les codes du punk: le punk célébrait le refus de la société et l’autodestruction, la culture straight edge par contre mettait en avant le refus de la société et le respect de soi-même.

Etaient refusés les aspects destructeurs de la société: l’alcool, les drogues, mais aussi les relations superficielles (notamment sexuelles), mais aussi dans certains cas le nucléaire, la répression policière, etc.

Le principal représentant de cet esprit straight edge est le groupe Minor Threat. Mais ce groupe n’a pas vraiment assumé la mise en avant de l’attitude straight edge. Il lui a donné naissance, a donné ses principes généraux, mais est parti dans une direction différente, avec le groupe « Fugazi », pratiquant un hardcore plus intimiste, plus cérébral.

On doit ainsi plutôt considérer que le principal fondateur d’une scène straight edge en tant que tel est le groupe « Youth of today ». Ce groupe du milieu des années 1980 a mis en avant les points suivants (bien que bien entendu d’autres groupes ont participé à ce processus):

-le fait d’assumer de manière revendicative l’attitude straight edge, par exemple avec le X dessiné systématiquement sur la main lors des concerts

-le fait de faire partie d’un mouvement, le principe étant résumé dans la chanson « Youth Crew » (de Youth of Today donc) :

« Moi toi l’équipe de la jeunesse
si la terre était plate j’aiguiserai les bords
je dédie mon coeur à la jeunesse positive
le X sur la main maintenant fais le serment
à la jeunesse positive à la croissance positive
aux esprits positifs, aux esprits purs et cleans
ce sont tous mes objectifs
marche avec moi et mon crew »


-le fait de considérer que tout cela fait partie d’un désengagement global de la société, comme expliqué dans la chanson « Disengage » de Youth Of Today :

« Eh bien il est tellement de triste de voir que toutes nos bonnes qualités
fondent et disparaissent graduellement
et nous devrions agir vite car je deviens malade
de comment tout se dégrade
en cet âge quand tout s’effondre
désengage (toi) ne pense pas que je sois fou
pour ne pas vouloir prendre part
là où la moralité est défaite
la compassion est effacée
tout cela au nom de nos désirs
et nous sommes aveugles
ou en train de perdre l’esprit
si nous ne pouvons voir que ce monde est en feu
nous devons nous désengager
ne peux-tu voir cet âge
nous entraîner vers le bas
jusqu’au fond
nous devons nous désengager
et je pense qu’il est triste que notre société est devenue folle
possédée par le fait de prendre plus qu’on a besoin
et notre motivation est une triste situation
parce qu’elle a comme causes la rage l’envie l’avarice »


-enfin, le fait de considérer que pour se désengager complètement, il faut se désengager de la culture « hamburger ». C’est la chanson « No more » qui donne ce point de vue, et est l’une des plus connues de Youth of today. Le clip (qu’on peut voir ici) est explicite quant à la démarche.

« Plus jamais
je ne participerais plus
nous avons le pouvoir nous avons la puissance
de prendre quoi que ce soit de visible
sans même se soucier, c’est un combat injuste
eh bien nous avons un coeur pour nous dire ce qui est juste »

Comme on le voit, le végétarisme a été considéré par Youth of Today comme le prolongement logique du « désengagement. »

En fait on peut voir les choses ainsi: si l’on considère l’esprit straight edge comme un refus, on est lié à la culture straight edge du départ (et inversement). Dans cette optique, être straight edge relève d’un choix individuel.

Si par contre on considère que l’esprit straight edge relève du désengagement, on est davantage lié à la culture mise en avant par Youth of today (et inversement). Plus que d’un choix individuel, il s’agit d’une tentative d’apporter quelque chose de positif à la société, d’amener une évolution, de faire que les choses aillent dans le bon sens, etc.

Dans la culture straight edge du « refus », être végétarien ou bien vegan relève d’un choix personnel; tout comme le choix de refuser la viande ou bien les produits d’origine animale est compris comme tout aussi personnel.

Dans la culture straight edge du « désengagement », à l’opposé, il existe une sorte de « pression de groupe ». Soit on fait partie de la tendance, soit on en fait pas. Il y a ainsi une grande pression pour être au moins végétarien, et il est considéré dans l’ordre des choses d’être vegan.

On retrouve ici un esprit de « groupe », qui dépasse les simples choix individuels considérés comme « secondaires » par rapport à la morale, qui est celui des utopistes du début du 19ème siècle, qui souvent refusaient l’alcool, la viande, etc.

De fait, la culture straight edge du « désengagement » a passé un cap dans la radicalité, en assumant une posture sociale-révolutionnaire. On y retrouve associé de manière quasi systématique les thèmes de la libération animale et de la libération de la Terre, tant dans les groupes de musique (Earth Crisis, Refused…) que dans les initiatives sociales et politiques prises par les vegan straight edge.

Les gens qui à l’opposé sont dans la culture straight edge du « refus » sympathisent souvent avec cette nouvelle culture « vegan straight edge », mais la démarche ne relève pas de leur sensibilité, beaucoup plus individuelle, voire individualiste. Ce qui donne deux types d’attitude: soit l’attitude « éducative » (bien que vegan, le groupe « Good Clean Fun » rentre tout à fait dans ce schéma), soit l’attitude « straight edge in your face » (représentée par des groupes comme « Ten Yard Fight », « Slapshot »).

Les fachos tentent l’OPA sur des valeurs inassumables pour eux / Hardline?

Un ami straight edge nous a parlé d’un forum francophone straight edge. Il vaut le coup d’oeil, même s’il faut noter qu’à l’opposé de nous, il n’associe pas obligatoirement veganisme et straight edgisme, et que sa philosophie consiste surtout en une « voie du milieu », une attitude mesurée, une distance par rapport aux choses, etc.

Bref, ce forum n’est pas pour la libération animale et la libération de la Terre, et se contente de parler de la culture straight edge telle qu’elle existait dans les années 1980.

En tout cas, ce n’est pas pour autant qu’il s’agirait de personnes naïves ou qui n’auraient rien à dire, loin de là. Ainsi lorsqu’un facho a tenté de faire de l’entrisme, c’est tout naturellement qu’il s’est fait refoulé (voir ici les pages du topic).

Le facho en question a adopté une tactique très « efficace »: se la jouer ni droite ni gauche ni centre, ne pas aborder les sujets qui fâchent (racisme…) tout en concentrant l’attention sur des idéaux (la « pureté », le refus des drogues). Sauf que, évidemment, le facho en question finit immanquablement par se lâcher sur l’homophobie, le sexisme, le mépris des gens en général et des personnes droguées en particulier…

De manière très révélatrice aussi, le facho qui fait un blog visible en ligne ici (le lien est anonymisé) met en avant des logos (comme « action hardlines autonomes ») « empruntés » à l’action antifasciste, comme aux « nationalistes autonomes » qui dans les pays d’Europe centrale justement volent les logos antifas pour… promouvoir le fascisme.

Dans l’idée, c’est un peu le même principe que le site espagnol PECTA (lien anonymisé), les « patriotes animalistes » (sic!).

Bien évidemment ces gens ne sont pas vegans; le véganisme est inassumable par les fafs, à part pour une toute petite poignée d’illuminés bien souvent « nationaux-révolutionnaires » (d’où d’ailleurs les tendances de ceux-ci, par opportunisme car un faf reste un faf, à prôner non pas la libération animale, mais une fédération animaliste, une plate-forme généraliste non radicale, etc.).

Summum du n’importe quoi, le facho en question se dit.. hardline! Ce qui est aberrant car le mouvement Hardline était une tendance des débuts de la scène vegan, et le facho en question n’est bien entendu pas vegan!

En fait il ne fait qu’utiliser à son compte le terme de « hardline »tout comme les fachos russes qui se prétendent « straight edge »!

Rappelons à ce titre ce qu’est ou plutôt ce qu’a été le mouvement hardline.

1. Il est issu des gens du groupe de musique « vegan reich » qui malgré son nom provocateur était plus ou moins d’extrême-gauche, et prônait l’hégémonie de la culture vegane par l’utilisation de la violence.

2. Ce groupe fondé en 1987, qui jouait une sorte de hardcore/metal à la iron maiden, a tenté d’élaborer un système de pensée pour justifier sa démarche. Il a alors assumé une sorte d’Islam plus ou moins mystique.

3. S’en est suivi une sorte de mouvement hardline, dont on peut trouver un historique ici en anglais. Plutôt qu’un mouvement il faudrait parler de sensibilité, car les hardlines n’ont jamais été vraiment nombreux, mais leur posture « radicale » en a fait un serpent de mer dans la scène vegan et straight edge.

4. Les valeurs du mouvement hardline étaient les suivantes: reconnaissance des « lois naturelles » comme étant celles données par Allah (soit une sorte d’islamisme mystique), refus de toute domination (capitalisme, spécisme, racisme, sexisme), mise en avant de la violence (jusqu’à la liquidation physique) comme stratégie. Avec deux points par contre ayant fait que le mouvement a été clairement refusé et a échoué: tout d’abord le refus absolu de l’avortement, ensuite celui tout aussi catégorique de l’homosexualité (dans les deux cas au nom de la nature).

Le label et distro « Path of Perfection » (voir notre interview ici), qui mixe positions d’extrême-gauche et Islam réinterprété, est en quelque sorte un courant post hardline.

Car les hardlines, en tant que mouvement, n’existent plus vraiment, à part quelques personnes et groupes (politiques ou de musique) que l’on retrouve sur Myspace. Les hardlines ne sont plus une actualité depuis longtemps! Sans doute au moins une quinzaine d’années!

Mais quand une personne straight edge ne veut pas assumer le veganisme et tout ce qui s’en suit quand on est vegan straight edge, elle dit: « je ne suis pas hardline. » Ainsi, aux yeux des straight edge refusant le veganisme, la Terre d’abord est un site « presque » Hardline. Ce qui ne veut rien dire, mais permet de « justifier » sa distanciation…

Interview du projet Vegan Edge Hip Hop

Après avoir vu l’aspect organisé avec l’interview de BerTA, qui rassemble des activistes en Allemagne sur une base radicale et actuelle, jetons un oeil sur un autre aspect plus culturel touchant les vegans, et plus particulièrement les vegans straight edge, avec un regard cette fois américain.

L’interview est celui du projet Vegan Edge Hip Hop, qui fait la liste des artistes de ce genre et a sorti une compilation de soutien aux prisonnierEs.

Rappelons d’ailleurs qu’aux USA existe un nouveau site, Voice of the Voiceless, qui lui aussi met en avant la libération animale et la libération de la Terre! On remarquera que ce site fournit « Flashpoint », avec les adresses aux USA des abattoirs, laboratoires pratiquant la vivisection, des éleveurs d’animaux non humains pour les labos, des fermes « à fourrure »…

1. La culture Vegan Straight Edge est à l’origine liée à la musique hardcore. Maintenant ce n’est plus le cas: le hardcore se divise en de nombreux genres, et d’autres secteurs musicaux ont été touchés.
C’est le cas avec le Hip Hop. Pouvez-vous nous dire ce que vous faites, et pourquoi vous le faites?

La culture Vegan Straight Edge a produit plus de collections de disques et de pages Myspace que de libérations dans les fermes pour les fourrures ou de fermetures de laboratoires pratiquant la vivisection, alors peut-être qu’il est temps de cesser de s’inquiéter à maintenir cette sous-culture en vie.

Ces dernières années, des universitaires ont commencé à faire des études sur la sous-culture straight edge, ce qui parle clairement pour sa faiblesse et non sa force. Qu’elle puisse être étudiée, cela signifie qu’elle est morte.

Nous avons sorti Vegan Edge Hip Hop Vol. 2 afin de donner voix à une nouvelle vague vegan straight edge qui ne serait pas intéressée à revivre encore et encore les années 1990. Les bénéfices du CD iront aux prisonniers pour la libération de la terre et animale, ou ceux qui font face à la prison. Nous ramassons de l’argent pour des gens comme Marie Mason, quelqu’un qui est vegan depuis longtemps et qui fait plus de 20 ans de prison pour avoir détruit par le feu des OGM et des équipements d’exploitation forestière.

2. Le Hip Hop, en tant que culture populaire, met en avant un certain nombre de valeurs et la volonté de changer les choses. Et être vegan straight edge est certainement quelque chose de politique.
Malheureusement, souvent les gens qui sont vegans manquent de confiance et sont plutôt pessimistes. Est-ce que d’une certaine manière le Hip Hop vegan straight edge est là pour ramener la volonté de changer la société, de sortir de l’attitude hardcore plutôt élitiste?

Sortir cette compilation a prouvé (à moi qui répond ici) que sortir un disque est très facile. C’est une question d’énergie et d’initiative. C’est vrai pour plein de choses qui ont l’air d’être inatteignables, non faisables. Lorsque quelqu’un se lance, tout cela a l’air moins intimidant.

Le projet de la libération animale est intimidant également sur le long terme, mais il y a des tâches et actions immédiates qui peuvent être réalisées par presque tout le monde.

La question difficile et non résolue pour ceux et celles voulant la libération animale est celle de savoir comment faire passer l’idée que les animaux existent pour eux-mêmes, pas pour l’utilisation et la consommation humaines.

Comment faire passer de manière efficace cette idée aux milliards de gens autour de nous? Comment faire passer une idée? Je pense que ces derniers temps nous sommes devenus plus créatifs et sommes sortis du carcan pamphlet/vidéo, où le milieu de la libération animale a été coincé pendant un certain temps. Une rupture complète avec le welfarisme animal [=le réformisme du type protection animale, NDLR] serait un bon début! Je peux dire de manière honnête que nous n’avons pas une attitude de type élitiste.

3. Est-ce que Dead Prez est d’une certaine manière un « modèle » pour les artistes Hip Hop qui sont vegan straight edge?

Non. Dead Prez n’est pas drug free [=qui ne consomme aucune drogue, NDLR], et pour ce que j’ai compris ils ne sont plus vegan. Leur sorte de nationalisme est un cul-de-sac pour ceux et celles recherchant une voie de libération plus grande, et finalement leur musique n’est plus très bonne.

Si nous voulons des modèles, je pense que nous devrions rechercher au-delà de la scène musicale et des musiciens, et prendre de l’inspiration des gens ouvrant les cages ou refusant de participer au système judiciaire.

4. Pouvez-vous nous en dire plus au sujet des artistes de Hip Hop vegan straight edge aujourd’hui, et sur la manière dont ces artistes comprennent leur travail?

Je ne préfère pas pas parler pour les artistes, parce que je pense que dans le mouvement Hip Hop vegan straight edge il y a une multitude de voix et de perspectives. La chose qui unifie le mouvement, au-delà d’une manière de vivre en commun, est le désir d’élever le niveau du Hip Hop politique.

Nous haïssons les flics, mais nous savons que haïr les flics n’est pas suffisant. Seulement haïr les flics n’a jamais été suffisant.

Creusons plus profondément et frappons plus fort. Qui ose gagne, n’est-ce pas?