« Expérimentation animale, à qui profite le crime ? »

« Expérimentation animale, à qui profite le crime ? » : tel est le titre d’un article, qui a en fait la forme d’une tribune, publié dans La Croix.

Son auteure est Anne-Laure Boch, neurochirurgienne, praticienne hospitalière et docteur en philosophie.

Ce n’est pas un article contre la vivisection, mais c’est un article qui constate que la vivisection est, en pratique, déconnectée en bonne partie de toute rationalité à prétention scientifique.

C’est une tradition, un moyen de se faire valoir, sans forcément de réelle utilité.

Eh bien oui, c’est vrai, mais si elle allait au bout de son raisonnement, elle comprendrait que l’expérimentation animale est plus qu’une méthode : c’est une idéologie…

Une idéologie dont les incohérences ne sont pas des erreurs, mais des fautes liées à sa substance même, anthropocentriste et criminelle.

L’expérimentation animale pose problème. Les défenseurs des animaux dénoncent sa cruauté et la barbarie de ceux qui la pratiquent. Pourtant, l’immense majorité des chercheurs ne sont pas des sadiques. Beaucoup aiment les animaux.

Ils souffrent de les faire souffrir, de les sacrifier. Cette souffrance morale croît à mesure qu’on monte dans l’échelle des espèces.

Les expériences sont déjà pénibles quand elles sont faites sur des rats et des souris ; avec les animaux de compagnie (lapins, chiens, chats…), elles deviennent odieuses ; et insupportables avec les singes, qui nous ressemblent tant.

Mais l’expérimentation animale est présentée aux médecins et biologistes comme nécessaire. Elle fait partie intégrante de la recherche en sciences de la vie. Il faut donc en passer par là.

C’est-à-dire prendre sur soi, serrer les dents, se faire violence, « se blinder ».

Contraints à des actions qui heurtent leur sensibilité, voire leur conscience morale, la plupart des chercheurs élaborent une stratégie classique en matière de discordance affective : ils se persuadent que les travaux sur les animaux sont essentiels pour vaincre les maladies humaines. Forcés d’infliger des souffrances aux bêtes, ils invoquent les souffrances qu’ils évitent aux hommes.

Pour tenir le coup, ils pensent aux vies prétendument sauvées grâce à leurs recherches. Au nom de cette raison supérieure, ils font taire leur sensibilité accusée d’être sensiblerie.

Si la caricature de la sensibilité est bien la sensiblerie, la caricature de la raison est l’argumentation spécieuse. Trop souvent, la raison profonde d’accepter de telles pratiques est de faire progresser notre carrière – notamment pendant notre jeunesse, dévolue aux « manips » sanglantes.

Ces manips permettent d’obtenir des diplômes, de monter en grade, d’être titularisé.

C’est pour cette raison prosaïque que nous nous les imposons à nous-mêmes autant que nous les imposons à nos innocentes victimes animales.

Combattant nos répugnances, nous cédons aux pressions du système qui nous fait miroiter master, doctorat et habilitation à diriger les recherches.

L’expérimentation animale, qui exige d’être durs avec nous-mêmes, nous apparaît comme un rite initiatique pour devenir un vrai chercheur.

Nous avons si bien appris qu’il n’y a pas de progrès sans effort, que nous nous convainquons que l’effort entraîne nécessairement le progrès.

Malheureusement, ce n’est pas parce qu’un protocole de recherche est douloureux pour l’animal (physiquement) et pour le chercheur (psychologiquement) qu’il est véritablement utile pour la communauté.

Faut-il pour autant renoncer à l’expérimentation animale ? Sans doute pas.

Mais le bilan doit être fait avec rigueur : les expériences sur les animaux sont trop nombreuses au regard des enseignements qui en sont tirés.

Si on se donnait la peine de pousser la réflexion théorique, d’envisager d’autres options, et surtout si on refusait de se laisser fasciner par la difficulté des expériences (difficulté morale, qui est souvent le masque de la facilité intellectuelle), on économiserait beaucoup de souffrances, animales et humaines.

Serait-ce trop demander que chacun, au moment d’entreprendre son protocole de recherche, se pose honnêtement la question : est-ce que cette expérience sert vraiment la santé humaine, ou seulement mon intérêt personnel ?

Le Parlement européen ne se prononce nullement pour la fin des lapins en cage

Voici un exemple tout à fait exemplaire de l’escroquerie que représente le bien-être animal.

Il s’agit, encore une fois, de la journaliste Audrey Garric qui est à l’oeuvre, à travers le blog écologie du journal Le Monde, avec un article au titre racoleur :

Le Parlement européen se prononce pour la fin des lapins en cage

Il est expliqué la chose suivante :

« Mardi 14 mars, les députés européens ont voté, en séance plénière, un rapport d’initiative demandant l’élaboration de « normes minimales » pour améliorer le bien-être de ces mammifères et notamment la suppression progressive des cages.

Ils ont également appelé la Commission européenne à adopter une législation spécifique sur cet élevage industriel répandu mais qui reste méconnu. »

Est-ce vrai ? Absolument pas. Ce ne sont pas les députés qui ont voté, mais ceux de la commission de l’agriculture.

Il ne s’agit pas d’un rapport au sens strict, mais d’un projet de résolution.

Par conséquent, et naturellement, cette résolution est symbolique, c’est une proposition.

[Le parlement a bien voté en faveur de la résolution – qui est purement symbolique, rappelons le – à la suite de sa mise en place, avec 29 voix pour, 7 contre et 9 abstentions, sur un total de… 751 députés, la quasi totalité ne s’étant donc pas déplacé pour l’occasion, voyant « l’inutilité » de la chose!]

Le titre expliquant que « le Parlement européen se prononce pour la fin des lapins en cage » est donc entièrement mensonger. Il n’est pas que trompeur, il ne consiste pas en une erreur.

Il est un mensonge qui relève de l’idéologie du pseudo-progrès vanté par les partisans du « bien-être animal ».

L’article donne d’ailleurs à plusieurs reprises la parole à Léopoldine Charbonneaux, directrice de CIWF France (à la quelle était liée la « Protection mondiale des animaux de ferme »).

En voici un exemple :

« C’est une victoire formidable, un changement de paradigme. Ce combat était difficile car les lapins sont souvent associés aux clapiers. Mais les cages sont bien pires.

Nous nous réjouissons que le texte parle de leur fin progressive et non de leur aménagement, se félicite Léopoldine Charbonneaux, qui avait remis aux ministres européens de l’agriculture une pétition de 600 000 signatures en ce sens.

C’est un signal fort que la Commission ne peut ignorer. »

L’article est pourtant lui-même obligé de concéder que ce n’est pas le cas du tout :

« L’exécutif européen n’a aucun projet en ce sens, a toutefois indiqué dans l’hémicycle la commissaire chargée des consommateurs, Vera Jourova. Les lapins, a-t-elle rappelé, sont déjà protégés par une directive du Conseil concernant l’ensemble des animaux dans les élevages, datant de 1998.

En outre, « la Commission est d’avis que les Etats membres concernés sont les mieux placés pour gérer les problèmes relevant de la production de lapins« , a-t-elle ajouté. »

Mais donc pourquoi alors ne pas constater l’inanité de l’initiative, sa vanité ?

Tout simplement, parce qu’il y a besoin de prétendre qu’il y ait un progrès, il y a le besoin de faire miroiter l’espoir fumeux que les choses changent, même lentement.

On est ici dans une escroquerie morale, une arnaque pratique qui permet aux associations de bien-être animal de siphonner les personnes engagées et les moyens, tout cela pour amener dans un cul-de-sac complet.

La responsabilité historique de ces gens est énorme. Tout comme par ailleurs ceux, bien entendu, qui ont organisé cette résolution à la commission de l’agriculture.

Voici d’ailleurs ce qu’on lit dans l’exposé des « motifs » de la résolution. Le passage est long, mais il est nécessaire de l’avoir en entier, pour bien comprendre que de bout en bout, il est ici lutté pour la pérennité de l’exploitation animale, sa modernisation, l’amélioration de son image…

« Avec ce rapport d’initiative, votre rapporteur entend lancer un vaste débat sur l’élevage de lapins dans l’Union européenne et sur les méthodes de détention des lapins d’élevage, et encourager la Commission européenne à présenter une proposition législative ambitieuse.

La proposition devrait viser à combler les lacunes existantes qui donnent lieu à de graves abus en matière de bien-être animal dans la détention, l’élevage, la production, le transport et l’abattage des lapins d’élevage.

Dans l’Union européenne, les conditions de bien-être et les besoins propres à l’espèce des lapins sont la plupart du temps ignorés dans l’Union européenne.

Dans la majorité des États membres, il n’y a pas de législation spécifique contenant des exigences minimales obligatoires pour la protection des lapins dans l’agriculture.

L’application, la mise en œuvre et le respect des réglementations européennes et nationales sur le bien-être animal en général sont globalement insuffisants et les installations habituellement utilisées dans l’Union pour l’élevage et l’engraissement des lapins destinés à la production de viande ne satisfont même pas aux normes les plus élémentaires de bien-être animal.

Il est urgent d’améliorer la situation des lapins d’élevage dans l’Union et, de l’avis de votre rapporteur, la meilleure voie à suivre serait l’adoption d’une législation européenne imposant des normes minimales pour la protection des lapins dans les élevages.

Votre rapporteur a formulé plusieurs recommandations dans le présent rapport et dans le document de travail qui l’a précédé.

En bref, il est impératif d’éliminer progressivement l’élevage de lapins en batterie dans des cages stériles grillagées et de s’orienter vers d’autres méthodes d’élevage telles que les systèmes de parcs qui prévoient un espace suffisant par lapin et dans lesquels les lapins peuvent être élevés en groupes.

Les éleveurs procédant à cette reconversion devraient recevoir un soutien dans le cadre des programmes de développement rural de la PAC. Les systèmes de logement pour les lapins devraient comporter des plates-formes ou un espace similaire surélevé et suffisamment de matériaux d’enrichissement.

En outre, les temps de transport devraient être aussi limités que possible, en raison de la sensibilité de l’espèce, et les lapins devraient être nourris avant le transport et devraient disposer de suffisamment de nourriture, d’eau et d’espace pendant le transport.

Les caisses et cages de transport devraient permettre une position normale. Enfin, les lapins devraient être complètement étourdis avant l’abattage, en veillant à ce qu’il n’y ait ni souffrance, ni douleur ou stress. L’abattage devrait être fait en évitant que l’animal étourdi reprenne conscience.

Par ailleurs, votre rapporteur estime que l’adoption d’une législation européenne assurerait une interprétation uniforme, créerait des conditions de concurrence équitables et répondrait à la demande croissante des consommateurs d’une meilleure protection des animaux dans l’agriculture.

Ces dernières années, les grandes organisations et ONG européennes actives dans la protection du bien-être animal ont de plus en plus souligné la question de l’élevage de lapins et ont lancé des campagnes pour l’abolition des cages en batterie. On peut s’attendre à une augmentation de la pression du public sur cette question dans un avenir proche.

Enfin, compte tenu des maladies propres à l’espèce et du taux élevé de mortalité associés à l’élevage des lapins, l’administration systématique et généralisée d’antibiotiques est devenue une nécessité. Cette réalité exacerbe les problèmes liés à l’augmentation de la résistance antimicrobienne.

L’élevage des lapins sous sa forme actuelle pose ainsi également un problème de santé publique, d’autant plus que des antibiotiques très puissants, de dernier ressort ou de réserve, sont utilisés dans ce domaine.

Votre rapporteur est convaincu que le remplacement de l’élevage en cages par des systèmes d’enclos réduirait la nécessité de recourir à des antibiotiques et diminuerait ainsi les risques pour la santé publique.

Votre rapporteur est d’avis que, si ces recommandations étaient reprises dans une proposition législative future imposant des normes minimales pour la protection des lapins d’élevage et si, afin d’assurer des conditions équitables, ces mêmes normes s’appliquaient aux produits à base de lapins qui sont importés, nous pourrions alors commencer à améliorer la santé et le bien-être de millions de lapins élevés dans l’Union européenne et satisfaire aux exigences des consommateurs qui demandent des normes plus strictes en matière de bien-être animal dans l’agriculture. »

L’exploitation animale a un allié de poids avec les partisans du « bien-être animal » !

Vidéo au sein d’un centre de recherche animalier à Montréal

La vidéo suivante a été filmée par une personne de l’association canadienne Last chance for animals infiltrée dans un centre de recherche animalier ITR Laboratories, à Baie-D’Urfé, à Montréal.

Il n’est pas possible de la commenter : les sentiments doivent prédominer, combinés à la raison, avec le besoin de justice.

Aucun compromis n’est moralement acceptable.

Braconnage d’un rhinocéros en France

C’est une nouvelle de portée historique, parce que la portée de cet acte montre qu’il n’y a plus de frontières dans la barbarie généralisée envers les animaux.

Nous vivons une époque du quitte ou double : ou bien la reconnaissance de Gaïa, de la planète comme lieu de vie, ou bien la généralisation de la destruction.

Et comme nous sommes le 8 mars, journée de la femme, soulignons que les acteurs de ce crime sont forcément des hommes. Il y a dans le fait d’aller fracturer plusieurs portes d’un zoo, tuer un rhinocéros de trois balles dans la tête, de couper sa corne à la tronçonneuse, quelque chose qui relève d’une attitude typiquement patriarcale.

Voici le communiqué du zoo de Thoiry où s’est produit ce crime, dont le zoo est d’ailleurs en partie responsable. Cette prison pour animaux prétend protéger : la vanité de ses prétentions est flagrante.

Parc Zoologique de Thoiry
[NEWS]
LE DOMAINE DE THOIRY VICTIME DU BRACONNAGE
DANS LA NUIT DU 6 AU 7 MARS

Dans la nuit du lundi 6 mars au mardi 7 mars 2017 des malfaiteurs se sont introduits dans le Domaine de Thoiry malgré les mesures de sécurité mises en place et ont tué l’un des trois rhinocéros blancs pour s’emparer de l’une de ses cornes.

L’ensemble du personnel est extrêmement choqué. Une enquête de gendarmerie a été diligentée dès les premières heures de la matinée. La direction du Domaine de Thoiry va porter plainte.

LES FAITS

Les malfaiteurs sont entrés au Domaine de Thoiry en forçant l’une des grilles extérieures proches de la Plaine africaine. Ils se sont ensuite dirigés vers le bâtiment des rhinocéros blancs dont ils ont forcé la porte métallique et ont fracturé une porte intérieure intermédiaire. Cela leur a permis d’accéder aux loges des animaux.

Ils ont alors tué par balle Vince un jeune mâle de 4 ans pour couper l’une de ses cornes, probablement à la tronçonneuse. Sa seconde corne n’a été que partiellement tranchée ce qui laisse imaginer que les criminels ont été dérangés ou que leur matériel s’est révélé défectueux.

Les deux autres rhinocéros blancs vivant à Thoiry, Gracie âgée de 37 ans et Bruno âgé de 5 ans, ont échappé au massacre et sont sains et saufs.

Vince a été trouvé ce matin par sa soigneuse qui, très attachée aux animaux dont elle s’occupe, est profondément affectée. Cet acte odieux a été perpétré malgré la présence de cinq membres du personnel zoologique vivant sur place et de caméras de surveillance.

LE CONTEXTE

Les cornes de rhinocéros font l’objet d’un commerce illégal car on leur prête des propriétés médicinales infondées. En 2015 sur le marché noir, 1kg de corne de rhinocéros était vendu 51 000 euros. Il existe 5 espèces de rhinocéros et 11 sous-espèces, toutes menacées.

Vince est né fin 2012 au Burger’ Zoo d’Arnhem aux Pays-Bas. Il est arrivé en mars 2015 au Domaine de Thoiry.

Il appartient à la sous-espèce rhinocéros blanc du Sud qui, après avoir frôlé l’extinction au 19ème siècle (seulement 20 à 25 animaux dans la nature), a vu ses effectifs remonter jusqu’à atteindre un peu plus de 20 000 individus dont 18 000 se trouvent en Afrique du Sud.

Il s’agit donc d’une sous-espèce extrêmement menacée pour laquelle la reproduction et la conservation en parcs zoologiques et sur le terrain est essentielle.

250 rhinocéros blancs du Sud sont actuellement hébergés dans les zoos européens et font l’objet d’un programme d’élevage.

Ces dernières années le braconnage en Afrique du Sud a connu une hausse exponentielle. En 2007, 13 rhinocéros blancs ont été tués, en 2011, 448 rhinocéros blancs, en 2014, 1 215 et en 2015, ce sont 1 175 rhinocéros blancs qui ont été braconnés.

Le 21 février dernier, l’orphelinat dédié aux rhinocéros de Thula Thula en Afrique du Sud a été attaqué. L’équipe a été sérieusement molestée et plusieurs jeunes rhinocéros tués.

Les vols de cornes de rhinocéros sont également en recrudescence à travers l’Europe. Il s’agirait cependant de la première fois qu’un zoo subit une attaque entraînant la mort d’un rhinocéros.

Très impliqué dans la sauvegarde des animaux et leur protection, le Domaine de Thoiry avait déjà, à sa façon, tiré la sonnette d’alarme en organisant en 2013 une conférence portant sur le trafic de cornes de rhinocéros.

Différents spécialistes du rhinocéros et de la faune sauvage y avaient participé dont la Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières (DNRED), la Direction de la nature et des paysages du Ministère de l’Écologie, du Développement Durable et de l’Énergie (MEDDE), la Brigade CITES – Capture de l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS), le Président de l’African Rhino Specialist Group de l’Union International pour la Conservation de la Nature (UICN), le responsable TRAFFIC pour le World Wildlife Fund (WWF).

En France, un arrêté, publié le 17 août 2016 au Journal officiel, interdit «sur tout le territoire national et en tout temps» le transport à des fins commerciales, le colportage, l’utilisation commerciale, la mise en vente, la vente ou l’achat de défenses et d’objets composés en tout ou partie d’ivoire des espèces d’éléphants ou de corne de rhinocéros.

Cet arrêté concerne toutes les espèces d’éléphants (d’Afrique et d’Asie) et de rhinocéros (blanc, noir, indien, de Sumatra et de Java). Des dérogations à cette interdiction sont toutefois prévues. Ces dérogations concernent le commerce des antiquités (objets travaillés datant d’avant 1947), «actuellement libre de documents Cites, au cas par cas», a précisé le ministère de l’Environnement.

Le commerce et la restauration d’objets travaillés datant d’après mars 1947 et d’avant le 1er juillet 1975 restent également possibles, «sous réserve d’avoir obtenu préalablement, au cas par cas, le certificat intra-UE (CIC) prévu par le règlement Cites».

Le trafic d’espèces sauvages et de leurs produits est sévèrement puni par la loi en France.

Le trafic d’espèces sauvages protégés représente le 4ème trafic au monde après celui de la drogue, de la contrefaçon et celui d’êtres humains.

Sources des informations chiffrées
IFAW – WWF – Save the Rhino – IUCN RedList

C’est un exemple terrible, un de plus. Il montre que la boucle est bouclée dans le cadre de l’accroissement exponentiel de l’exploitation à l’échelle mondiale.

Les frontières tombent ! Mais pas pour la compassion, pour la défense de la Nature ! Seulement pour le crime, l’exploitation.

« Les éleveurs doivent pouvoir choisir d’abattre leurs animaux à la ferme »

L’hebdomadaire Marianne a publié sur son site une tribune d’un Collectif « Quand l’abattoir vient à la ferme », intitulé « Les éleveurs doivent pouvoir choisir d’abattre leurs animaux à la ferme ! ».

C’est un point de vue rétrograde au possible, bien entendu, avec cet éternel éloge de la petite production, présentée comme « éthique ».

Ce serait le « système industriel » qui serait le vrai problème, lit-on dans cette prose pétainiste, dont on se souviendra encore du passage suivant dans dix ans, comme exemple de remarque barbare :

La qualité des produits animaux repose avant tout sur une qualité morale, celle du respect des animaux.

On notera que parmi les signataires de ce collectif, on trouve notamment :

– Elisabeth De Fontenay, très souvent présentée comme une très grande philosophe pro-animaux par le milieu du bien-être animal (L214 etc.),

– le réseau France Nature Environnement, qui montre par là qu’il passe totalement à côté de la problématique animale,

– Laurent Pinatel, porte-parole de la Confédération Paysanne, qui rappelle que la ligne à la José Bové n’est qu’une nostalgie d’un passé idéalisé.

Voici la tribune.

Les éleveurs doivent pouvoir choisir d’abattre leurs animaux à la ferme !

Après des décennies d’ignorance voire d’indifférence collective quant au sort des animaux de ferme arrivant par milliers chaque jour dans les abattoirs français, un focus médiatique a récemment rappelé l’existence des abattoirs et a mis en évidence les conséquences graves de leurs dysfonctionnements structurels sur les animaux.

Les travaux de la commission parlementaire sur « les conditions d’abattage des animaux de boucherie dans les abattoirs français », en conclusion d’un grand nombre d’auditions et de la rédaction d’un rapport avançant 65 propositions, ont finalement donné lieu à une proposition de loi relative au respect des animaux en abattoirs.

Un article, notamment, de cette proposition de loi a été voté par l’assemblée le 12 janvier dernier : la mise en place de la vidéosurveillancedans les abattoirs à partir du 1er janvier 2018.

Surveiller ou changer de système ?

Même si cette mesure recueille l’assentiment d’un grand nombre de nos concitoyens, nous savons qu’elle ne constitue pas une réponse suffisante, ni même efficace, aux graves problèmes que pose la majorité des abattoirs français aujourd’hui.

Car, il faut le rappeler, les animaux sont majoritairement abattus comme ils sont produits, industriellement. Les « productions animales », ce sont les usines de production des animaux (les porcs, les volailles…) et des produits animaux (le lait, les œufs…) et les usines de transformation de cette matière animale.

Entre les deux, l’abattage, simple procédure technique de passage du vif au mort. Car, si les animaux sont produits comme des choses, ils sont également traités comme des choses à l’abattoir.

Ce n’est donc pas la surveillance de travailleurs eux-mêmes en souffrance qui changera quoi que ce soit aux conditions de vie et de mort des animaux.

C’est le système industriel qui s’impose dans nos relations aux animaux de ferme, de leur naissance à leur mort, à quoi il faut d’urgence renoncer.

L’innovation est notre culture. La qualité, notre priorité
En dehors de ces systèmes industriels, des milliers d’éleveurs travaillent de manière digne et respectueuse des animaux, de l’environnement et des consommateurs.

Mais, pour ces éleveurs, il n’existe pas d’alternatives à l’abattoir. Il reste encore sur le territoire des abattoirs « de proximité » mais ils sont le plus souvent pensés sur le modèle industriel et ils doivent répondre aux mêmes normes et aux mêmes procédures.

Autrement dit, même si des éleveurs élèvent leurs animaux dignement, ils ne peuvent se soustraire à un abattage indigne. Ils doivent déléguer l’abattage de leurs animaux à des structures opaques en lesquelles ils n’ont pas confiance.

Cette délégation obligée est cause de souffrance pour les éleveurs car ils ont le sentiment d’abandonner leurs animaux à un moment ou au contraire ils devraient plus que jamais assumer leurs responsabilités envers eux.

Une réalité : des éleveurs refusent l’abattoir

C’est pourquoi un certain nombre d’entre eux refusent l’abattoir et, de manière illégale, abattent leurs animaux à la ferme. Ils risquent en cela six mois de prison et une amende de 15 000 €.

Or, ces éleveurs cherchent simplement à être à la hauteur de leurs animaux et à être cohérents dans leur métier.

Est-il normal que ce soient ces éleveurs, qui engagent leur sens moral dans le travail, qui soient passibles de prison ?

Depuis près de deux ans, notre Collectif dénonce cette injustice et travaille au développement d’alternatives et notamment au développement des abattoirs mobiles en France.

Car nous affirmons que non. Non, ce n’est pas normal de risquer la prison parce que l’on respecte ses animaux. Les éleveurs doivent pouvoir faire un travail digne de la naissance à la mort des animaux. Pour cela, il faut qu’ils puissent avoir la possibilité de choisir et de maîtriser l’abattage.

Cela veut dire pouvoir abattre les animaux là où ils sont nés, à la ferme. Cela implique également qu’ils puissent prendre le temps nécessaire à cette étape pour les animaux et pour eux-mêmes.

Lors des auditions de la commission « Abattoirs » et lors des débats à l’Assemblée, le collectif « Quand l’abattoir vient à la ferme » a demandé à pouvoir mettre en place des expérimentations d’abattage à la ferme notamment via des abattoirs mobiles.

Ces demandes ont été rejetées laissant de nombreux éleveurs dans le désarroi. De nombreux éleveurs mais également de nombreux consommateurs.

Car l’abattage à la ferme est également une demande d’une part croissante de nos concitoyens refusant le système industriel.

Eux aussi veulent pouvoir assumer leurs responsabilités envers les animaux et pouvoir faire confiance aux éleveurs.

Il en est de même pour un grand nombre de professionnels, bouchers, chefs, artisans, vétérinaires…

La qualité des produits animaux repose avant tout sur une qualité morale, celle du respect des animaux.

Ayons enfin le courage de nos voisins Européens !

Des solutions d’abattage à la ferme existent. Elles sont mises en œuvre en Suède, en Allemagne, en Suisse… via des équipements adaptés à différentes tailles de troupeaux et différents systèmes d’élevage.

Ce qui est possible dans ces pays est possible en France. C’est pourquoi nous demandons aux pouvoirs publics français de soutenir les expérimentations d’abattage à la ferme proposées par notre Collectif. Pour les animaux, pour leurs éleveurs et pour la pérennité d’un élevage en France digne de ce nom.

Le Collectif « Quand l’abattoir vient à la ferme »

Co-signataires de cette tribune: Association en faveur de l’abattage des animaux dans la dignité (AFAAD) ; Collectif Plein Air ; Nature et Progrès ; Bio Where; Yves-Marie Le Bourdonnec (Maître Artisan-boucher et spécialiste de la maturation, Titré Meilleur boucher de Paris) ; Thierry Bedossa (vétérinaire et comportementaliste, Clinique du Pont de Neuilly ) ; Elisabeth De Fontenay(philosophe et essayiste) ; Christian Laborde (écrivain, poète, chroniqueur et pamphlétaire) ; France Nature Environnement (FNE) ; Frédéric Lenoir(philosophe, sociologue, conférencier et écrivain) ; Thierry Marx (chef cuisinier étoilé) ; Laurent Pinatel (porte-parole de la Confédération Paysanne) ; Philippe Radault (réalisateur-documentariste, auteur notamment du documentaire A l’abattoir) ; Isabelle Saporta (journaliste et écrivaine) ;Perico Légasse (critique gastronomique et rédacteur en chef de Marianne) ; Denis Fric, Pierre Froment, Paul Polis, Hubert Hiron, Nathalie Laroche (vétérinaires, GIE Zone verte).

Grippe aviaire : les oiseaux migrateurs une fois de plus incriminés à tort

Alors que 1,3 million de canards ont été assassinés en raison de l’épizootie frappant les élevages de la filière du foie gras, on vient d’apprendre qu’il y a encore 360 000 autres canards qui vont être tués afin de tenter de stopper la propagation du virus H5N8.

573 communes de la Haute-Garonne vont devoir pratiquer un « vide sanitaire », alors qu’il y a eu officiellement 373 foyers de contamination.

Les éleveurs sont bien entendu furieux, malgré que l’État leur ait débloqué 120 millions d’euros… On reconnaît le fonctionnement de l’exploitation animale et le soutien permanent de l’Etat à son égard.

Ce qui n’empêche pas le populisme outrancier des éleveurs : à Pau des « canards en colère » ont déversé des plumes de canards, de la paille, du maïs et des pneus devant la MSA, sécurité sociale des agriculteurs…

Et un aspect inévitable est l’accusation faite à la Nature d’être la « cause » de tous les problèmes. La Ligue de Protection des Oiseaux a publié un intéressant document à ce sujet.

Grippe aviaire : les oiseaux migrateurs une fois de plus incriminés à tort.

La LPO dénonce le détournement des causes réelles de cette épizootie. Explications !

Le 23 février 2017, après avoir découvert que des Tourterelles turques avaient été victimes du H5N8 dans le Lot et Garonne et supposant qu’elles étaient à l’origine de la contamination des élevages, une battue administrative a été organisée dans ce même département.

Face à cette nouvelle contamination des volailles domestiques, les oiseaux sauvages sont une fois de plus incriminés comme étant les vecteurs essentiels du virus.

Il n’est pas question de nier que l’oiseau sauvage peut être porteur. La question est de savoir s’il est à l’origine ou s’il subit le virus.

La LPO tient à soulever des incohérences face à ces conclusions qu’elle estime fausses :

Les Tourterelles turques victimes du H5N8 et supposées être à l’origine de la contamination sont sédentaires. De fait, la probabilité d’être contaminées vient donc davantage de la fréquentation d’un élevage du sud-ouest que d’un voyage vers les contrées asiatiques.
Les oiseaux hivernant en France ne croisent pas de région d’élevages industriels de plein air, sauf… dans le sud-ouest de la France, et ponctuellement depuis les élevages de l’Europe centrale et de l’ouest.

Il n’existe pas d’oiseau migrateur reliant l’Asie du sud-est et la France. La seule espèce « long courrier » est la Sterne arctique qui effectue un déplacement vertical de 40 000 km, entre la Scandinavie et l’Antarctique.

Les seuls oiseaux qui nous arrivent en masse d’Extrême-Orient sont des volailles domestiques qui prennent l’avion !

Ce n’est pas un hasard si la flambée du H5N8 est apparue en France en particulier durant les fêtes de fin d’année, pendant que la filière palmipèdes (78% des foyers recensés dans cette filière, notamment celle des canards gras) s’affairait dans les opérations de négoce.

Et c’est encore moins un hasard si la région Nouvelle Aquitaine est particulièrement affectée par cette flambée du H5N8 puisqu’elle assure à elle seule plus de 57% de la production française et près de 43% de la production mondiale de foie gras.

Ce n’est pas un hasard non plus si le département des Landes est le plus impacté : avec une production de 11 millions de palmipèdes en élevage, dont 8 en gavage.

La concentration des élevages sur de petites surfaces, l’augmentation considérable du nombre d’exploitations et de leur taille durant ces dernières années (multipliées par 6 en 30 ans !) nécessite en particulier des règles d’hygiène intra et inter-élevages très strictes qui ne sont manifestement pas toujours bien appliquées.

Une enquête a d’ailleurs été ouverte début février afin de vérifier si les conditions d’hygiènes ont été respectées par les divers maillons de la chaine industrielle lors des transports d’animaux.

La LPO s’étonne que l’on ait continué à autoriser l’usage « d’appelants » (canards domestique destinés à attirer les canards sauvages) pour les chasses à la hutte, alors que le H5N8 est apparu dans le Pas-de-calais, à partir « d’appelants », et tandis que tous les éleveurs ont eu l’interdiction de transporter leurs volatiles, y compris au Salon de l’Agriculture.

La LPO surveillera de près les résultats de l’enquête ouverte début février et devant mettre en lumière le respect ou non des conditions d’hygiènes par les divers maillons de la chaine industrielle lors des transports d’animaux.

Un embryon chimère « homme-cochon »

C’est une information très grave qui montre que, sans changement complet de perspective, on court à la catastrophe générale.

En effet, des chercheurs du Salk Institute de La Jolla, en Californie ont réussi à mettre en place des embryons chimères, humains et porcins, avec un embryon composé à 99,999 % de cellules de cochon, le matériel génétique humain faisant 0,001 %.

C’est un premier pas vers un but lointain, mais à la teneur catastrophique : la modification d’animaux afin qu’ils produisent des organes humains qu’on leur enlèverait ensuite pour les greffer à des humains.

Le comble de l’horreur approche donc un petit peu plus. On aurait ici un véritable esclavagisme du vivant.

S’il faut mépriser les religions et leur obscurantisme, cela ne veut pas dire pour autant qu’il faille célébrer cette science sans conscience, où des humains peuvent payer d’autres humains pour porter des bébés, où des animaux vont naître pour porter des organes d’autres êtres et mourir.

Surtout que l’une des raisons de cette situation est le manque de dons d’organes : au lieu de renforcer cette perspective, on fait tourner la science vers la barbarie.

Il faut également souligner l’hypocrisie ignoble des chercheurs, par ailleurs, qui tentent de nier le caractère vivant des animaux afin de leur donner un statut de non-être, de stock qui serait à notre service, tout en sachant très bien que ce n’est pas le cas.

Voici les terribles propos, sans morale aucune, de John de Vos, professeur, responsable du département ingénierie cellulaire et tissulaire au CHU de Montpellier, dans une interview pour Francetvinfos :

« Il y a certains organes qu’il ne faut surtout pas « humaniser ».

Le premier qui tombe sous le sens, c’est le cerveau de l’animal. Il ne faut à aucun prix que le cerveau de l’animal soit humanisé et qu’on se retrouve avec un porc qui aurait un cerveau en grande partie d’origine humaine.

Ensuite, il y a aussi les organes reproducteurs, et tout ce qui touche à la représentation de l’humain. Cela concerne la peau, les membres, les cordes vocales, etc.

Même si l’animal garde son cerveau, cela brouillerait la frontière entre l’animal et l’humain et ce serait inacceptable. »

En clair, ce chercheur a tout à fait conscience de la contradiction complète où se situe sa démarche : si l’animal est « humanisable », alors on voit bien qu’il y a unité du vivant et donc dignité du vivant en tant que tel, au-delà des définitions.

Il faut donc masquer ces définitions… Laisser l’animal à tout prix comme « stock ».

Voici un exemple de prose en cette direction, dans un article de Futura Sciences, qui de notre point de vue relève du néant moral absolu :

« Le cochon est un animal particulièrement intéressant pour cette recherche car ses organes sont de taille proche de celle des organes humains.

De plus, la croissance de cet animal est bien plus rapide que celle des humains puisqu’il est possible, à partir d’une cellule fécondée, d’obtenir un cochon de 100 kg en seulement neuf mois. »

Cette dimension de stock va tellement loin que le caractère animal de l’organe est assumé, comme le constate Sputnik news :

« Comme la gestation des cochons dure quatre mois et qu’un porcelet atteint une masse de 90 kilos en cinq mois environ, il serait possible d’obtenir un organe prêt à être greffé en seulement neuf mois.

L’organe résultant aurait une anatomie animale, mais sa composition génétique serait humaine, ce qui diminuerait le risque qu’il soit rejeté par le système immunitaire du patient. »

Sputnik News a même mis en illustration pour l’article abordant ce thème… une image du film Porco Rosso de Hayao Miyazaki des studios Ghibli !

Une tentative de dédramatiser une situation terrifiante : la science sans conscience atteint un seuil critique !

Le gavage, la corrida et la chasse n’incarnent pas «l’esprit du Sud»

Une tribune très intéressante a été publiée dans Libération, qui cherche à remettre en cause, en quelque sorte, l’idéologie dominante du terroir du Sud.

Mais le Sud existe-t-il ? Est-ce que de toutes manières l’universalisme ne doit-il pas être affirmé envers et contre toute culture « locale » qui reste prisonnière d’une manière passéiste de vivre ?

Par exemple, faut-il un « foie gras » végétalien ou l’idée même de quelque chose s’y rapprochant ne devrait-il pas être rejeté ?

Il y a ici plein de questions qui se posent, il y a matière à réflexion.

Le gavage, la corrida et la chasse n’incarnent pas «l’esprit du Sud»

La production de foie gras est une activité qui n’est pas exempte de périls ; les éleveurs de canards et d’oies destinés au gavage en font, une nouvelle fois, la triste expérience avec l’épidémie de grippe aviaire qui a conduit l’Etat à ordonner l’abattage de plus de 1 million de palmipèdes, sacrifiés afin d’éviter la contamination des populations humaines.

Pourtant, le foie gras, selon certains, ferait partie de ces traditions «participant de l’esprit du Sud», qu’il faudrait maintenir à tout prix. Ainsi, au mois d’octobre à Mont-de-Marsan, une manifestation a été organisée pour «défendre les traditions» et «l’esprit du Sud».

On pouvait y entendre : «Gardons nos traditions», «Nos ortolans, cessez d’en faire tout un fromage», ou encore «Les interdits, ça suffit !» A cette occasion, une «charte des libertés et de la diversité culturelle», aussi appelée «charte de Plumaçon» du nom des arènes de Mont-de-Marsan, a même été remise à la préfecture.

La grandiloquence de ce titre ne doit pas dissimuler que les traditions, qui sont ainsi bruyamment défendues, sont d’abord celles qui autorisent et encouragent la souffrance et la mort des animaux.

Nous aussi, nous sommes du Sud. Et nous refusons de laisser certains résumer son esprit à ces traditions moyenâgeuses de torture animale qui nous font honte : la corrida, la chasse ou le foie gras. Nous avons grandi dans le Sud et nous défendons une certaine idée de la justice : celle des droits des animaux.

Les organisateurs de ces diverses manifestations se posent en victimes et dénoncent «une volonté d’uniformisation de la société». Ils nous feraient presque oublier les véritables victimes…

Chaque année, en France, ce sont 40 millions de canards qui sont gavés par pompe hydraulique ou pneumatique à l’aide d’un embuc métallique d’une vingtaine de centimètres enfoncé dans l’œsophage. Et on sait que durant la période de gavage, le taux de mortalité des canards est multiplié par dix (1).

Dans les arènes françaises, ce sont plusieurs milliers de jeunes taureaux qui sont torturés pendant vingt minutes, puis tués à l’arme blanche.

Quant à la chasse, elle implique que plus de 30 millions d’animaux sauvages soient traqués dans leur habitat – pour certains jusqu’à l’épuisement – avant d’être tués par balle. A cela s’ajoutent tous les animaux piégés, comme les 30 000 ortolans capturés (de surcroît dans la plus grande illégalité) et engraissés dans le noir pour finir, le plus souvent, noyés dans de l’armagnac.

On notera au passage qu’avec seulement 2 % de femmes parmi les adhérents de la Fédération nationale des chasseurs, cette tradition n’est pas partagée par une moitié de la population. L’esprit du Sud, vraiment ? Les organisateurs de ces manifestations se voient comme des résistants. Mais défendre son bout de foie gras, ce n’est pas résister à un occupant.

Faut-il le rappeler, les traditions lorsqu’elles sont profondément injustes et cruelles ne méritent pas d’être maintenues.

C’est d’ailleurs ce qu’a fait Mataelpino, un village espagnol situé dans les montagnes près de Madrid. Depuis quelques années, cette petite commune organise un boloencierro (3), c’est-à-dire un lâcher de taureaux où les animaux sont remplacés par des boules géantes en polystyrène de 125 kilogrammes et 3 mètres de diamètre.

Cet événement a augmenté l’attraction touristique du village (4) ; voilà l’esprit du Sud que nous aimons ! Et cet esprit, c’est aussi celui de nos voisins catalans, qui, à la suite d’un long processus démocratique, ont voté, en 2010, l’abolition des corridas.

De même, chez les Républicains espagnols qui voulaient, en cas de victoire, abolir les corridas sur tout le territoire (5).

Malheureusement, Franco gagna la guerre civile et développa ce spectacle barbare dans toute l’Espagne.

Pour nous, l’esprit du Sud-Ouest, c’est aussi un véritable esprit de résistance qui nous fait prendre le parti des plus faibles.

Et aujourd’hui, les plus faibles sont souvent les animaux. Nous défendons ceux qui n’ont pas de droits, comme au XVIIIe siècle la Montalbanaise Olympe de Gouges plaidait la cause des femmes. Nous le faisons, comme au XIXe siècle le Castrais Jean Jaurès défendait les ouvriers et s’élevait contre l’injustice.

Et nous croyons, avec Claude Lévi-Strauss, qui a enseigné la philosophie au lycée Victor-Duruy de Mont-de-Marsan, qu’«un jour viendra où l’idée que, pour se nourrir, les humains du passé élevaient et massacraient des êtres vivants et exposaient complaisamment leur chair en lambeaux dans les vitrines, inspirera sans doute la même répulsion qu’aux voyageurs du XVIe ou du XVIIe siècle, les repas cannibales des sauvages américains, océaniens ou africains (6)».

Enfin, il n’est pas non plus interdit de regarder ce qui se passe autour de nous. Israël était le quatrième producteur de foie gras au monde. Caracas au Venezuela ou encore les Etats Sonora, Coahuila et Guerrero au Mexique organisaient des corridas.

La chasse à courre était également une tradition ancrée en Grande-Bretagne. Pourtant, à un moment donné, ces peuples se sont questionnés et ont interdit ces pratiques. Et à chaque fois, la raison invoquée était la souffrance animale.

Voilà pourquoi, nous, enfants du Sud, nous nous désolidarisons de cette minorité, qui prétend représenter l’esprit du Sud, alors qu’elle ne fait qu’avaliser l’injustice et la cruauté.

SIGNATAIRES: Hervé Berbille Ingénieur agro-alimentaire, Marie Bernadou Psychologue clinicienne en Haute-Garonne, Jean-Baptiste Del Amo Ecrivain, Mylène Demongeot Actrice, Jean-Paul Dubois Ecrivain, Tristan Garcia Ecrivain et philosophe, Héloïse Guay de Bellissen Ecrivaine, Théo Ribeton Journaliste auxInrockuptibleset à Stylist, Olivier Steiner Ecrivain.

(1) Rapport du Comité scientifique de la Commission européenne de la santé et du bien-être des animaux : «les Aspects de bien-être des canards et oies dans la production de foie gras», adopté le 16 décembre 1998. (2) Serge Ravanel, l’Esprit de résistance, Seuil, 1995. (3) El Mundo, du 21 août 2011 http://www.elmundo.es/elmundo/2011/08/21/ madrid/1313932751.html (4) http://www.digitaljournal.com/news/world/running-of-the-balls-becomes-major-event-in-spanish-town-video/article/405755 (5) Journal espagnol ABC, du 11 juillet 1937, pp. 5. (6) Claude Lévi-Strauss, «la Leçon de sagesse des vaches folles», Etudes rurales, pp. 157-158, 2001.

34 animaux massacrés au refuge « la ferme de doudou »

« La ferme de doudou », un refuge dans l’Hérault faisant également office de sanctuaire, a été victime d’une ou plusieurs personnes qui ont massacré 34 animaux.

Parmi les animaux recueillis par le refuge, il y a par exemple Leggy, une jeune lapine lâchement jetée au bord d’une route avec triple fracture de la patte arrière, Angel un cochon d’inde handicapé des pattes arrières provenant d’une animalerie, Chanel et Prada jeunes furettes retrouvées dans une cave d’un immeuble enfermées dans une cage à oiseaux sans eau ni nourriture.

Pour l’année 2016, le refuge a récupéré 989 animaux d’abandons ou de sauvetages,  procédé à 18 adoptions, donné 32 850 repas, avec 17 tonnes de nourriture.

Il y a un appel à soutien, bien entendu. Le site de l’association est ici, le facebook , une cagnotte ici.

Voici un compte-rendu de la sinistre découverte.

Il y a 15 jours, un couple de 60 ans était venu de Montpellier au sanctuaire adopté Mojitos et en arrivant pour l’adopter , le type me dit « je prends le truc et je me casse » et je n’ai fais qu’un tour , et je l’ai dit de prendre sa bagnolle et se casser, mojitos le furet n’est pas un truc mais un animal!

Il voulait me casser la gueule mais voyant que je lui tenais tête (malgrès mes 1m50) sans avoir peur de lui et le regardant droit dans les yeux , il a été surpris, genre je suis légionnaire (oui et alors) bref menace et insulte mais il n’a pas adoptés Mojitos et repartie en gueulant comme un con et sa femme n’a pas bronché..

L’histoire en est resté là
Mojitos se fait adopté hier

Cette nuit un ou plusieurs individus sont rentrés au sanctuaire au fond (le sanctuaire possède 2 hectares de terrain) protégés par un filet éléctrifié de 1m10 (aucun animal ne peut rentrer)J’habite sur place mais les doudous se trouvent à 400m de la maison, je n’ai rien entendu ni les 4 chiens aboyés ni les oies , je n’ai pas de voisins et il n’y a pas de lumière non plus de ce coté

Le sanctuaire est isolé de tout.

Ce matin: découverte du carnage,enclos du fond défoncé, des animaux au sol, mon sang n’a fait qu’un tour, déboussolée , des vertiges , je n’ai rien touchée, j’ai emmené mon fils à l’école et je suis parti directement au commissariat « déposé plainte » , j’ai indiqué les soupçons à la police et donnez le téléphone que j’avais gardé puis je suis revenue ramassé les cadavres :oasis et Noisette divaguaient , je n’ai pu contaster que le massacre en attendant la police à 14h00

La police est venu prendre des photos mais malheureusement il ne fit que constater l’ampleur du massacre et ne m’a pas laisser d’espoir pour la suite!!Difficile d’exploiter quoique ce soit
J’espère tout de même que mes soupçons seront pris au sérieux!

Les soupçons ne veut pas dire coupable
Il manquaient des doudous aux milieux de ces cadavres , j’ai retrouvé Rosalie sui était revenu dans son enclos, la seule survivante avec les poils arrachés sur le dos , il étaient 6 dans cet enclos

J’ai retrouvé un autre cochon d’inde à l’extérieur du sanctuaire qui peut être grâce aux roseaux et herbes hautes, a dû être lançé mais les herbes ont ammortis la chute, il va bien!
J’ai changé de place Tilou dont l’enclos est en miette
Après l’école de mon fils, radiographie des corps pour connaitre la cause,

Verdict: non ce n’est pas un animal qui a fait ça mais un monstre d’humain, il y a été à l’aveugle en détruisant tout sur son passage avec quoi, je sais pas: batte de base ball ou à une masse pour les enclos en acier et nos doudous ont subis le massacre de la lançée tel une balle de tennis, ils ont pris les doudous par les poils et les ont fait voltiger jusqu’à s’écraser au sol, le vétérinaire confirme les suspicions du policier, aucune trace de sang

UN MASSACRE GRATUIT et je pleure je pleure et je pleure encore

Mais une chose est sure: « plus jamais « je vais installer des caméras partout partout
Je suis anéantie mais je me batterez jusqu’au bout pour eux quoi qu’il arrive, je ne me rabaisserais pas même après ça, je continuerais pour eux




« Foie gras » : plus d’un million de canards massacrés en raison d’une grippe aviaire

C’est une catastrophe de plus, d’une ampleur terrifiante, surtout si l’on prend en compte que cela est considéré comme « normal ».

Plus d’un million de canards vont être assassinés par l’exploitation animale, ceux-ci ne correspondant plus à la forme de marchandise dont elle a besoin.

La concentration d’êtres vivants à haut degré est, effectivement, anti-naturelle et par conséquent vecteur de maladies. En l’occurrence, c’est la grippe aviaire H5N8 qui est en cause.

Le sud-ouest, avec ses multiples élevages, est concerné avec pas moins de 89 foyers de cette forme de grippe!

Rien que le département du Gers contient 45 foyers…

Voici, à titre d’illustration, la liste officielle de ces foyers du Gers présentés par le ministre de l’agriculture.

Le 2 janvier 2017,  un foyer a été détecté à Sauviac dans une exploitation de 16800 canards.
Le 2 janvier 2017, un foyer a été détecté à Manciet dans une exploitation de 7000 canards.
Le 31 décembre 2016, un foyer a été confirmé à Bars dans une exploitation de 5800 canards.
Le 31 décembre 2016, un foyer a été confirmé à Mirannes.
Le 30 décembre 2016, un foyer a été confirmé à Monlezun d’Armagnac dans  une exploitation de 11500 canards.
Le 30 décembre 2016, un foyer a été confirmé à Saint-Michel dans une exploitation de10500 canards.Le 29 décembre 2016, un foyer a été confirmé à Eauze dans une exploitation de 8000 canards.
Le 29 décembre 2016, un foyer a été confirmé à  Ségos une exploitation de 10900 canards.
Le 29 décembre 2016, un foyer a été confirmé à Manciet dans une exploitation de 12000 canards.
Le 29 décembre 2016, un foyer a été confirmé à Duffort dans une exploitation de 1000 canards.
Le 28 décembre 2016, un foyer a été confirmé à Tillac dans une exploitation de 9000 canards.
Le 28 décembre 2016, un foyer a été confirmé à Caupenne d’Armagnac dans une exploitation de 9500 canards.
Le 28 décembre 2016, un foyer a été confirmé à Barcugnan dans une exploitation de 8000 canards.
Le 28 décembre 2016, un foyer a été confirmé à Monguihem dans une exploitation de 5200 canards.
Le 28 décembre 2016, un foyer a été confirmé à Barcelone du Gers dans une exploitation de 4400 canards.
Le 28 décembre 2016, un foyer a été confirmé à Eauze dans une exploitation de 9200 canards.
Le 28 décembre 2016, un foyer a été confirmé à Monguihem dans une exploitation de 4000 canards.
Le 24 décembre 2016, un foyer a été confirmé à Ste-Christie-d’Armagnac dans une exploitation de 8000 canards ; un autre foyer a été confirmé le même jour à Duffort dans un élevage de 9 000 canards.
Le 23 décembre 2016, un foyer a été détecté à Montesquiou dans une exploitation de 390 canards.
Le 23 décembre 2016, un foyer a été détecté à Lannux dans une exploitation de 900 canards.
Le 23 décembre 2016, un foyer a été détecté à Sainte Christie d’Armagnac dans une exploitation de 10 600 poulets et 1 900 pintades.
Le 19 décembre 2016, un foyer a été détecté à Castex d’Armagnac dans une exploitation de 8 100 canards.
Le 19 décembre 2016, un foyer a été détecté à Segos dans une exploitation de 1 469 canards.
Le 19 décembre 2016, un foyer a été détecté à Bernede dans une exploitation de 1 144 canards.
Le 18 décembre 2016, un foyer a été détecté à Laujuzan dans une exploitation de canards.
Le 18 décembre 2016, un foyer a été détecté à Bars dans une exploitation de 5 900 canards.
Le 17 décembre 2016, un foyer a été détecté à Laujuzan dans une exploitation de 1 640 canards.
Le 17 décembre 2016, un foyer a été détecté à Barcelone du Gers dans une exploitation de canards.
Le 16 décembre 2016, un foyer a été détecté à Saint Medard dans une exploitation de 8 800 volailles.
Le 16 décembre 2016, un foyer a été détecté à Tillac dans une exploitation de 7 000 canards.
Le 16 décembre 2016, un foyer a été détecté à Monlezun d’Armagnac dans une exploitation de 900 canards.
Le 16 décembre 2016, un foyer a été détecté à Saint Médard dans une exploitation de 2 000 volailles.
Le 15 décembre 2016, un foyer a été détecté à Laujuzan dans une exploitation de 7000 canards.
Le 13 décembre 2016, un foyer a été détecté à Mauléon d’Armagnac dans une exploitation de 650 canards.
Le 13 décembre 2016, un foyer a été détecté à Mansempuy dans une exploitation de canards.
Le 11 décembre 2016, un foyer a été détecté à Avéron-Bergelle dans une exploitation de 800 canards.
Le 11 décembre 2016, un second foyer a été détecté à Segos dans une exploitation de 8 800 poulets et 3 000 canards.
Le 11 décembre 2016, un foyer a été détecté à Eauze dans une exploitation de 900 canards.
Le 10 décembre 2016, un foyer a été détecté à Caupenne d’Armagnac dans une exploitation de 19 000 canards.
Le 8 décembre, un foyer a été détecté à Segos dans une exploitation de 1 200 canards.
Le 8 décembre 2016, un foyer a été détecté à Ricourt dans une exploitation de 7 600 canards et 17 600 poulets.
Le 2 décembre 2016, des foyers en lien épidémiologique avec le foyer du Tarn (du 1er décembre) ont été détectés dans les communes de :

Monlezun, dans un élevage de 15 600 canards
Eauze dans un élevage de 1 640 canards
Beaumont sur l’Osse dans un élevage de 690 canards

Comme on le voit, il n’y a ici ni malchance ni hasard, c’est le résultat direct de la nature même de cette « production ».

A la concentration énorme s’ajoute d’ailleurs une division du travail tout à fait moderne, malgré la présentation imaginaire d’un « terroir » ancestral.

En l’occurrence – on parle ici d’animaux destinés à faire du « foie gras » – il y a les naissances chez des éleveurs, ensuite le transport jusqu’aux « gaveurs », et enfin le parcours jusqu’à l’abattoir.

Ce processus, nullement artisanal, mais obéissant à des lois précises – celles du marché – fait que les décisions sont unilatérales, sans arrière-pensées.

Juste avant Noël, il y a déjà eu 600 000 canards abattus, là ce sont 800 000 qui vont l’être d’ici le 20 janvier. Si cela ne suffit pas pour enrayer la grippe, 500 000 autres canards présents dans la zone seront assassinés eux aussi.

Des chiffres énormes, qui ne font que pourtant environ 9% du « cheptel » des canards liés à l’industrie du foie gras… En sachant que, l’année dernière, c’est 25% du « cheptel » qui a été assassiné!

Une simple mesure « économique », supervisée par une industrie énorme en France : chaque année, il y a 37 millions de canards et 700.000 oies qui sont gavées pour satisfaire cette industrie…

Rappelons aussi deux points très importants :

– c’est l’Etat qui paie les « opérations de dépeuplement » (il s’agit de l’expression officielle) ;

– l’Etat indemnisera les entreprises pour leur arrêt de production.

Comme on le voit, l’Etat est clairement dans le camp de l’exploitation animale (et du capitalisme en général).

Et pour l’anecdote, le document du ministère annonçant l’abattage a trois mots-clefs : « INFLUENZA AVIAIRE », « SÉCURITÉ SANITAIRE » et… « PROTECTION DES ANIMAUX ».

La mort atroce lors des incendies des fermes-usines

Ce qui s’est passé à Ploubalay, village de 3000 habitants au nord de Dinan dans les Côtes-d’Armor, en dit long sur la manière dont les animaux sont considérés comme des marchandises, et rien d’autre.

Hier, un ouvrier agricole arrive à neuf heures du matin sur son lieu de travail et s’aperçoit que ce lieu, une ferme industrielle, est en feu.

2 200 porcelets meurent dans la destruction par les flammes d’un hangar de 700 m², ainsi que 220 truies dans un second bâtiment.

C’est un chiffre énorme et on imagine à quel point leur mort a été atroce.

Car il faut prendre en compte le résultat de ce calcul sordide : 700 m² divisé par 2 200, cela donne comme résultat 0,32.

Cela fait 30 centimètres carré par porcelet, dans une ferme-usine où les 2 200 porcelets étaient « élevés sur caillebotis », comme la quasi totalité des cochons dans l’industrie de l’exploitation animale.

C’est terrifiant !

Nous avions considéré qu’il était erroné de parler de manière unilatérale de camp de concentration pour les élevages industriels, comme cela a été fait récemment (« non aux camps de concentration » écrit comme slogan lors de l’incendie volontaire à la « ferme des mille veaux »).

Cependant, là, on doit bien reconnaître qu’un feu ravageant 2 200 être vivants collés les uns contre les autres, des êtres vivants jeunes, terrorisés, cela a dû correspondre à ce qu’on appelle l’enfer.

On doit penser bien sûr qu’il en a été de même pour les truies, qui étaient sans doute bloquées chacune par tout un appareillage métallique, dans l’incapacité de bouger.

Et on en déduit, puisque l’ouvrier découvre cela à 9 heures du matin, qu’il n’y a aucune surveillance. Quant à l’efficacité d’alarmes ou de quelque chose de ce genre, sans doute qu’il y a bien peu à espérer ici : on est dans une industrie qui, comme toutes les industries, associe pression commerciale et pragmatisme d’entreprise.

Pourtant, la loi est formelle et citons ici un arrêté préfectoral concernant une ferme-usine de Ploubalay. Nous ne savons pas si c’est celle-ci qui est concernée, il y en a plusieurs là-bas.

Néanmoins, on se doute que le principe est le même partout :

« 2.4. – Sécurité

2.4.1 – L’installation électrique doit être conforme aux normes en vigueur ainsi que les installations de chauffage et de stockage de combustibles, s’il en existe.

2.4.2 – L’établissement doit être doté de moyens de lutte contre l’incendie appropriés aux risques à défendre (extincteurs pour feu d’origine électrique).

2.4.3. – L’installation classée dispose à 200 mètres au plus de l’établissement, en un emplacement facilement accessible par les sapeurs-pompiers et visiblement signalé, d’un poteau d’incendie de 100 m / m conforme à la norme NFS 61 213 capable de fournir en permanence un débit de 1000 litres / minute sous une pression dynamique de 1 bar minimum, ou d’une réserve d’eau d’une capacité utile de 120 m3 équipée d’une aire de mise en aspiration viabilisée, d’une surface de 32 m2 au moins, accessible en tous temps et en toutes circonstances.

2.4.4. – A défaut de disposer de moyens suffisants de lutte contre l’incendie implantés à moins de 200m au plus du risque ou d’un avis favorable des services d’incendie et de secours sur les moyens alternatifs de lutte contre l’incendie proposés par l’exploitant, celui-ci devra mettre en oeuvre une réserve d’au moins 120m3 destinée à l’extinction d’un sinistre dans un délai de 6 mois. »

Passons sur le fait qu’il n’y ait pas une surveillance 24 heures sur 24, des alarmes… Alors qu’en toute conscience cela devrait être le cas.

Si l’on se contente de ces lignes, alors le propriétaire de la ferme-usine est coupable de négligence… et de ce fait de maltraitance (c’est le moins qu’on puisse dire).

Or, on peut partir du principe qu’il n’y aura rien et que les assurances paieront.

Or, ce n’est pas la première fois que cela arrive, ces fermes-usines, en temps de crise économique massive, ont une bien étrange habitude de flamber…

Comme par exemple ici, en mai 2016, dans la Manche :

« Un incendie a entièrement décimé un élevage de porcs appartenant à la SARL Dorenlor, au lieu-dit “Le Chemin”, à Barenton (Manche), ce vendredi 27 mai. Le bâtiment, construit en 1994 et rénové en 2001, abritait trois lots de 300 porcs (300 porcs de 30 kg, 300 porcs de 80 kg et 300 porcs de 115 kg). »

En août 2016, dans la Vienne, deux fermes ont connu un incendie au même moment à Coulonges-les-Hérolles et Coussay-les-Bois, pourtant distants de 65 km…

Même localement, il y a eu plusieurs départs simultanés, et la nouvelle République rapporte à ce sujet l’hypothèse selon laquelle

« Un rat enflammé aurait pu propager l’incendie sur les différents lieux. »

Pour résumer : des bâtiments contrôlés et même modernes brûlent, les animaux meurent d’une mort atroce, personne n’est responsable.

Et cela ne relève pas de la stupidité, ni de la méchanceté : c’est ici un système économique parfaitement rôdé et protégeant ses intérêts.

Contre l’abattage massif de cervidés dans le Cher

Voici une pétition qu’on peut signer en ligne afin de s’opposer contre le meurtre de cervidés sur le terrain d’une agricultrice qui fait 125 hectares en bordure de l’autoroute A71 Paris-Clermont-Ferrand.

L’Etat considère que celle-ci doit procéder elle-même à la mise à mort d’animaux sauvages, sous peine d’amendes, l’Etat envoyant par ailleurs sinon quelqu’un effectuer le « travail »…

Agissons contre l’abattage massif de ses cervidés!

Nous sommes contre l’abattage qui suscite polémique sur la propriété de Mme Kaak Antoinette. En effet celle-ci est contrainte de faire abattre 60 cervidés car ils causent trop d’accidents de la route.

Or celle-ci a déjà procédé à un prélèvement à la demande du préfet il y a quelques années en échange d’une construction d’une passerelle promise par ce dernier.

Mais il n’a pas tenu promesse, aujourd’hui cette femme est dans la détresse et engage des procédures qui sont rejetées: trois cervidés ont déjà été abattu dans la nuit de mercredi à jeudi illégalement!

en voici les liens de presse
http://www.leberry.fr/epineuil-le-fleuriel/faits-divers/2016/12/24/nouveau-litige-autour-des-cervides-trois-ont-ete-abattus_12221125.html
http://www.leberry.fr/epineuil-le-fleuriel/environnement/2016/12/21/la-requete-contre-l-abattage-des-cervides-a-ete-rejetee_12218552.html

Tant de solutions existent pour éviter cette boucherie: transférer les cervidés dans d’autres milieux et la CONSTRUCTION D’UNE PASSERELLE qui avait pourtant été promise par Le préfet! Or elle n’existe que sur plan!

Mme Le préfet, cette propriétaire s’est déjà pliée à vos exigences avec pour promesse cet aménagement que vous n’avez pas respecté! Nous vous demandons de revenir sur votre décision de jugement et d’aboutir la construction de cette passerelle pour solutionner la circulation du gibier.

Merci pour votre considération

Un chien enterré vivant à Turquant

On se souvient de l’affaire du chien retrouvé enterré vivant, l’année dernière à Carrières-sur-Seine.

Le coupable ayant par la suite été retrouvé, le verdict avait été le suivant lors du procès : 8 mois d’emprisonnement avec sursis, 1 000 euros à sept organisations de défense des animaux (voir Dénouement heureux à un crime odieux à Carrières-sur-Seine et Le sens du verdict de l’affaire de la chienne enterrée de Carrières-sur-Seine).

On a désormais une affaire similaire à Turquant, petit village près de Saumur et d’Angers. Un pauvre chien a été retrouvé, sous cinq centimètres de terre, avec encore au-dessus deux tôles sur lesquelles étaient posées trois grosses bûches!

Il n’a malheureusement pas survécu. Voici le texte d’une pétition présentant les faits et appelant à une « peine maximum », des « dommages et intérêts ».

Quel sens cela a, lorsqu’on voit l’affaire précédente de Carrières-sur-Seine, nous ne le savons pas trop : il faut être réaliste et ne pas semer des illusions sur ce qu’il est possible de faire dans le cadre des institutions, sur ce qu’il n’est pas possible de faire sans révolution permettant la libération animale!

Justice pour Aslan: enterré vivant

Dimanche 11 décembre matin vers 7h, quelle fut la surprise d’un habitant de Turquant promenant son chien en entendant un jappement de détresse d’un chien dans un terrain à proximité de la rue des Ducs d’Anjou. Après un instant pour localiser le bruit, celui ci compris vite ce qu’il se passait.

Une fois le maire arrivé en renfort sur les lieux après l’appel de cet habitant, le sauvetage a pu commencer. L’habitant pour sauver ce chien à du retire 3 grosses bûches d’arbre posées sur 2 tôles.

En dessous de cette tombe, de la terre fraîchement remuée, qui un fois creusée a fait apparaître un Epagneul Breton en mauvais état général, enterré vivant.

« Quand je l’ai sorti j’avais l’impression qu’il ne respirait plus, je l’ai prit contre moi et je l’ai stimulé. Il a pu reprendre un souffle ».

Entre temps l’association Droits de Vivre prévenu par le villageois avait prévenu le vétérinaire de garde de Saumur. Le chien a été emmené dans un état comateux par cette personne chez le vétérinaire en urgence.

Le chien a reçu les premiers soins, été mis sous perfusion, puis sur une plaque chauffante car il était en hypothermie et en état de déshydratation avancée.

Le pronostic vital étant engagé. Au vue de son état général, l’association en collaboration avec la vétérinaire a décidées de pratiquer une euthanasie sur le chien (que l’on a appelé Aslan) après 2 jours et demi de soins afin d’abréger les souffrances de celui-ci.

Aslan est donc parti pour son dernier voyage mardi soir en compagnie des membres Saumurois de l’association.

L’association Droits de Vivre à déposée une plainte pour acte de cruauté envers un animal au nom d’Aslan. Des dommages et intérêts seront demandés pour payer les frais vétérinaire.

L’association ce porte partie civile dans cette affaire accompagnée par une autre association : l’association Stéphane Lamart. Aslan n’étant pas identifié, peut-être le propriétaire pensait-il échapper à d’éventuelles poursuites.

Une peine maximum et exemplaire sera demandée pour rendre justice à Aslan. Cette pétition à été lancée afin d’apporter son soutient aux associations pour régler cette triste affaire.

Genève : deux initiatives populaires cantonales anti-vivisection

«Le système de financement de la recherche est tel qu’un scientifique qui veut travailler sur autre chose que des souris ne le peut pas» constate la Ligue suisse contre la vivisection, qui lance une initiative à ce niveau à Genève.

L’approche est très intéressante dans la mesure où elle part d’une étude très détaillée de la situation. En voici le principe :

Genève – Lancement de deux initiatives populaires cantonales

Une meilleure recherche médicale et un réel contrôle de l’expérimentation animale, sans coût supplémentaire pour les contribuables ?

C’est ce que proposent les deux initiatives lancées par la LSCV le 20 décembre 2016 dans le canton de Genève.

La première initiative, constitutionnelle, intitulée « Pour une meilleure recherche médicale », vise à contraindre l’Etat à soutenir financièrement le développement de nouvelles méthodes de recherche sans animaux, par l’ajout de l’article 197A dans la constitution genevoise.

Les fonds publics alloués à ces méthodes devront être au moins aussi importants que ceux alloués à l’expérimentation animale.

Actuellement, les contribuables genevois financent chaque année, à hauteur de plusieurs dizaines de millions, la détention des animaux et les recherches in vivo menées par l’Université, contre seulement quelques centaines de milliers de francs pour les méthodes de remplacement.

Malgré le peu de moyens qui leur sont alloués, ces méthodes sont en plein essor et démontrent leur efficacité dans un grand nombre de recherches. Alors on peut rêver à ce qu’il serait possible de faire si ce n’était plus quelques centaines de milliers de francs mais des dizaines de millions qui leur étaient consacrées !

Le manque d’efficacité de ces multiples études menées sur des cohortes d’animaux en sera plus flagrant encore. Peut-être qu’à ce moment, la majorité de la population prendra conscience que l’avenir de la recherche n’est pas le modèle animal, mais la modélisation de l’organisme humain, qu’elle soit informatique ou in vitro.

La mise en œuvre de l’art. 197A Cst sera sans coût pour la collectivité car le soutien aux nouvelles méthodes de recherche sera assuré par les financements publics déjà alloués à la recherche.

La seconde initiative, législative, intitulée « Pour un meilleur contrôle de l’expérimentation animale » vise à donner de nouvelles prérogatives à l’actuelle commission sur l’expérimentation animale et à renforcer son indépendance vis-à-vis de l’autorité.

Pour quelles raisons ces commissions cantonales fonctionnent-elles aussi mal ? Parce que les cantons rivalisent d’ingéniosité pour les rendre inefficaces. En y plaçant majoritairement des représentants des milieux de la recherche.

Mais aussi en y faisant nommer des représentants d’organisations de protection des animaux mous ou désintéressés par le sujet. Et parmi les refuges SPA, il n’y a que l’embarras du choix.

La première disposition prévue dans cette nouvelle loi, vise à contraindre le Conseil d’Etat à faire nommer dans la commission des représentants de protection des animaux issus d’organisations actives dans le domaine de l’expérimentation animale, et ouvrir une possibilité de recours en cas de violation de cette disposition.

La loi permettra également à chacun des membres de la commission de contrôler en tout temps et sans préavis les expériences, de recourir contre une autorisation abusive délivrée par l’autorité, ainsi qu’à solliciter des experts pour l’évaluation d’un projet.

La proposition de loi reprend les dispositions de l’actuel règlement M 3 50.02 du 23 juin 2011.
La mise en œuvre des deux nouvelles dispositions ajoutées (droit de recours et possibilité de solliciter une expertise) sera sans coût pour la collectivité car à la charge du membre de la commission qui décide d’y faire appel.

Nous avons 4 mois pour récolter 10’000 signatures pour chacune des deux initiatives, afin de pouvoir les déposer en avril prochain.

Merci de signer les listes de signatures et de nous les retourner dès que possible. Vous pouvez également nous commander d’autres listes. Nous vous les enverrons dans les meilleurs délais. Vous pouvez également participer à la récolte de signatures sur la voie publique. Contactez-nous pour vous joindre à un groupe existant.

»» Liste de signatures à télécharger

Faites connaître ces initiatives autour de vous ! Si nous réussissons à obtenir ces 10’000 signatures, les initiatives seront par la suite soumises à une votation populaire. Et en ce cas, tout est possible !

attention : Seul-e-s les électrices et électeurs de nationalité suisse ayant leur droit de vote sur le canton de Genève peuvent signer ces initiatives cantonales

Infos plus détaillées sur www.recherche-sans-animaux.ch

Est-il juste de se fonder sur la « démocratie locale » et non pas sur le principe d’une campagne à l’échelle nationale, au nom d’un mot d’ordre universel ?

On peut en discuter, mais force est de constater que les affiches parlent d’un « contrôle » de l’expérimentation animale, et non de son abolition ou de son « dépassement » scientifique.

Les employés de l’abattoir du Vigan sont-ils les vrais coupables ?

Qu’est-ce que la justice ? A-t-elle une nature universelle et concerne-t-elle les causes, ou bien est-elle particulariste et traite-t-elle des effets ?

C’est une question cruciale, qui détermine la nature de la bataille en faveur des animaux. Et un « cas de conscience » flagrant arrive avec la mise en examen de trois employés d’un abattoir, pour maltraitance animale.

Or, qu’est-ce qu’un employé d’un abattoir ? C’est un prolétaire, qui mène un travail harassant, entièrement aliénant, totalement répétitif. Un travail que personne ne choisit de faire, mais qu’on fait parce qu’on n’a pas le choix : quand on est pauvre, c’est ainsi !

Et cela se passe dans les Cévennes, dans un village de 4000 habitants, avec sa foire de la pomme et de l’oignon, son grand marché des potiers !

On voudrait nous faire croire que ce sont ces employés les salauds, les responsables « spécistes » des crimes commis envers les animaux ?

La réponse est non. Le combat doit viser les rentiers de l’exploitation animale, les profiteurs du meurtre, les spéculateurs de la souffrance, les boursicoteurs de l’horreur.

Trois pauvres employés qui portent le chapeau, alors qu’ils sont eux-mêmes aliénés, exploités ? C’est vraiment là couvrir les assassins, masquer le rôle des véritables criminels, qui pendant ce temps-là continuent de jouer au golf.

Voici d’ailleurs comment paris-normandie.fr présente la mise en examen.

« Trois employés de l’abattoir du Vigan (Gard) ainsi que la communauté de communes du Pays viganais sont renvoyés les 23 et 24 mars 2017 devant le tribunal correctionnel d’Alès notamment pour maltraitance à animaux, dans le cadre de l’enquête ouverte après la diffusion d’une vidéo montrant ces mauvais traitements, a-t-on appris jeudi auprès du parquet.

Un employé de l’abattoir est renvoyé pour les délits « d’actes de cruauté et sévices graves sur animaux », tandis que deux autres salariés « seront jugés pour des faits de mauvais traitements sur animaux », a précisé dans un communiqué le procureur de la République à Alès, Nicolas Hennebelle.

La communauté de communes du Pays viganais, « personne morale responsable de l’abattoir, devra répondre de plusieurs infractions à la réglementation des animaux », est-il indiqué dans le communiqué.

Une enquête avait été ouverte par le parquet après la diffusion, le 22 février, d’une vidéo par l’association L214 montrant, pendant 4 minutes 30, des animaux mal étourdis, égorgés ou recevant des coups répétés à la matraque électrique, ainsi que des moutons lancés violemment contre des barrières dans cet abattoir intercommunal, certifié bio.

Dès la diffusion des images, le président de la communauté de communes du pays viganais, Roland Canayer, avait annoncé la fermeture de l’établissement « à titre conservatoire », la suspension de son personnel « jusqu’à nouvel ordre » et l’ouverture d’une procédure disciplinaire.

L’abattoir, auquel se rendaient une centaine de petits éleveurs des Causses et des Cévennes, a rouvert partiellement un mois après, le 23 mars, avec la mise en place de « mesures techniques et humaines nécessaires », et notamment « une réintégration partielle du personnel sur qui il ne pèse aucune faute grave », avait alors précisé M.Canayer. »

Tant de la part de l’employé de l’abattoir renvoyé pour les délits « d’actes de cruauté et sévices graves sur animaux », que des deux autres salariés jugés « pour des faits de mauvais traitements sur animaux », il va falloir de l’intelligence, beaucoup d’intelligence pour ne pas servir de « bouc-émissaire » à l’exploitation animale.

La réalité criminelle de leurs actes était une conséquence inévitable de l’aliénation du travail à la chaîne, des ordres correspondant à ce type de production immorale. La seule défense qu’ils ont de leur dignité – car il en va de la dignité humaine – est de prendre une posture offensive contre toute cette réalité du monde salarié au service du profit toujours plus exigeant, toujours plus pressurisant les travailleurs.

On voit ici tout de suite le caractère illusoire de l’antispécisme, sa nature idéaliste, qui refusant d’assumer la lutte contre l’exploitation animale, aboutit à porter l’offensive sur les pauvres, aliénés et prisonniers du salariat pour vivre, au lieu de viser ceux qui exercent une véritable tyrannie sur les animaux.

« Et, quoi qu’il arrive demain… »

Le témoignage que l’on va trouver ici est celui d’un végétarien devenu éleveur, un peu le contraire de celui d’avant-hier, avec un ancien chasseur devenu vegan.

Il s’agit des extraits les plus intéressants d’un article publié par Le Monde, avec comme titre racoleur :

« Je suis éleveur de cochons et j’ai longtemps été végétarien »

Ce qui est réellement intéressant ici, c’est que ce témoignage a été donné à Camille Labro, dans le cadre de la réalisation de son ouvrage « Fourche et fourchette » où elle fait l’éloge du savoir-faire culinaire des « petits paysans ».

Une vision totalement romantique, totalement réactionnaire et ce qui est formidable, c’est que cette journaliste indépendante a écrit pour les publications suivantes : Vogue Paris, Vogue Hommes, Beaux Arts Magazine, Air France Madame, M le magazine du Monde, Le Monde!

Comme quoi l’éloge du terroir est vraiment quelque chose qui vient d’en haut, des grands bourgeois, prêt à proposer un romantisme pour empêcher une remise en cause de la situation!

Je  n’ai pas mangé de viande pendant près de vingt-cinq ans, et aujourd’hui cela m’arrive de manière très occasionnelle, notamment quand mes parents viennent dîner à la maison. Mes parents et moi, nous nous entendons bien, mais mon système agricole [bio et polyculture] est à l’opposé du leur.

Je suis paysan, fils de paysans. J’ai grandi à Coron, dans le Maine-et-Loire. Mon père a repris la ferme familiale avec ses frères dans les années 1970. Les ateliers d’élevage hors sol, c’est-à-dire les bâtiments d’engraissement des porcs, avaient été mis en place avant lui : 800 porcs et 250 veaux à viande. (…)

J’ai commencé à chercher du boulot, mais je n’avais aucune envie de travailler dans des bureaux d’études. Pendant un temps, j’ai été animateur ­Civam [Centres d’initiatives pour valoriser l’agriculture et le milieu rural], pour mettre les petits agriculteurs en réseau et développer avec eux des systèmes agricoles cohérents.

La plupart de ceux qui se sont convertis au bio sont passés par là : on se réunit pour apprendre les uns des autres – l’un qui fait du système « tout-herbe », l’autre du pâturage tournant, du non-labour, de la permaculture… On ­explore ensemble et on se consolide.

Peu à peu, j’ai commencé à faire un potager, un poulailler, à aller sur les marchés. Et l’évidence s’est imposée à moi : il me fallait être paysan, cultiver, vendre et en vivre, tout ça au même ­endroit.

J’ai d’abord fait des légumes, un peu de pain, mais très vite je me suis rendu compte que, sans animaux, il n’y avait pas de fumure, ça ne marchait pas, et qu’il fallait pratiquer la polyculture. De fil en aiguille, je suis revenu aux cochons. Je fais ce que j’ai toujours connu, mais aux antipodes de la manière dont je l’ai vu faire.

En 2008, je me suis installé, avec ma compagne Lucie, à la ferme du Bois-Landelle, à Hudimesnil, dans la Manche. Nous nous sommes construit une yourte – un vrai palace, avec grand salon et poêle à bois, cuisine aménagée, chambres… Sur la ferme, nous cohabitons avec d’autres paysans : un éleveur laitier fromager, des paysans-boulangers, un maraîcher.

Nous sommes complémentaires, à la fois indépendants, interdépendants et autonomes. Nous n’achetons rien à l’extérieur.

J’élève, en plein air, des ­cochons de Bayeux, une race locale en voie de disparition, qui a une croissance deux ou trois fois plus lente que le ­cochon rose classique.Il faut être un peu fou pour faire ça. Comme le bayeux est rare, c’est difficile de trouver des animaux génétiquement compatibles.

Je cultive en bio toutes les céréales qui alimentent mes bêtes. J’essaie de faire au mieux, mais l’élevage de monogastriques, ce n’est pas très cohérent avec l’environnement, car il faut cultiver beaucoup d’hectares pour les nourrir. Alors je fais un petit système : j’ai six truies, qui font quarante cochons par an.

Mes huit vaches allaitantes permettent de valoriser les prairies temporaires, qui rentrent dans mes rotations de cultures. La paille sert pour les étables en hiver, le fumier pour amender les cultures. C’est un système agro-écologique circulaire. (…).

J’ai une vision assez sombre de l’avenir, je vois les centrales nucléaires qui pètent, une révolution civile, le système libéral qui se casse la gueule. Et pourtant je continue, je fais des enfants, parce que j’espère que je me trompe.

Je continue, parce que j’ai encore foi en l’humain, en sa capacité à s’entraider, à modifier son comportement. Et, quoi qu’il arrive demain, il fera toujours meilleur vivre en campagne qu’à la ville, sur un petit lopin de terre que l’on traite bien.

C’est tout à fait la démarche correspondant au pétainisme. C’est le retour à la terre, à la petite production, avec une critique du « monde moderne », avec la mise en place d’un mode de vie pseudo-alternatif (la yourte, etc.).

Faire la révolution et changer le monde ? Assumer la morale, combattre la cruauté, défendre la Nature ? Trop compliqué, la petite propriété et la petite production, c’est bien mieux !

Aïcko, dauphin mort en captivité après une vie de souffrance

Aïcko est mort. C’était un dauphin du parc animalier «Planète Sauvage», situé à Port-Saint-Père, à côté de Nantes.

Ses conditions de vie ont été terrifiantes et sa souffrance atroce, en raison de la captivité empêchant des rapports naturels entre les dauphins.

Voici le communiqué de l’association One Voice, qui a défendu ce pauvre dauphin, expliquant quelle a été la situation.

AÏCKO, LE « PETIT AMOUR » OUBLIÉ

À Planète Sauvage, Aïcko dépérit. « Jamais je n’ai vu un jeune dauphin aussi mal en point » écrit la Dre Naomi Rose [Docteure en biologie animale de l’University of California] dans son rapport sur le delphinarium, après sa visite du 29 octobre, à l’invitation de One Voice qui va déposer un complément de plainte pour petit Aïcko.

La petite crevette que tout le monde aimait

« C’est un dauphin qui ressemble à une crevette, tellement il paraît petit et chétif entouré de sa maman et de sa marraine. Aïcko est né samedi et déploie depuis ses nageoires dans les bassins du Parc Astérix. Le bébé pèse 12 kg, contre 180 kg pour ses parents, la jolie Aya, 14 ans, et le séducteur Guama. »

Guama, qui est aussi le papa de Galéo. Pour éviter les dangers, Aïcko peut compter sur sa mère poule Aya et sur sa vieille marraine de 35 ans, Beauty : « Elles le suivent à la trace. Beauty se met sur le côté pour éviter qu’il se cogne au bord et, dès qu’il y a de l’agressivité dans le bassin, Aya accourt et prend en sandwich Aïcko pour qu’il ne reçoive pas de coups des autres dauphins », nous raconte Christel, sa soigneuse » (1).

C’est ainsi que la naissance d’Aïcko, « petit amour » en japonais, était annoncée en août 2010.

Pour dégager de la place et éviter que « ces jeunes mâles ne se reproduisent pas avec leur mère et/ou leurs sœurs », comme l’avoue le Parc Astérix (alors qu’en mer, aucun dauphin ne songerait à violer ses parents !), Aïcko a pourtant été vendu, avec son demi-frère Galéo, à Planète Sauvage en janvier 2015.

Ici, plus de jolie maman Aya, plus de marraine pour le protéger : il est livré à l’arbitraire de Péos à la gueule cassée, un grand mâle qui lui aussi a subi de graves traumatismes durant son enfance et qui agit comme un caïd, victime de sa propre histoire.

Aïcko s’enfonce dans le désespoir

C’est ainsi que l’a trouvé la Dre Rose, qui s’est rendue à la Cité Marine le 29 octobre dernier avec One Voice. Elle y a découvert un petit Aïcko maigre à faire peur. « Jamais durant toute ma carrière, je n’ai vu un jeune dauphin captif aussi chétif ».

Comme Galéo il y a quelques mois, Aïcko présente des signes de malnutrition graves et son corps de profondes morsures en râteau, toujours à vif.

À l’exception des deux nouveau-nés, Aïcko est le plus jeune dauphin du parc. Ce n’est encore qu’un delphineau de six ans, placé tout en bas de la hiérarchie féroce qui règne à Planète Sauvage.

En liberté, les dauphins subalternes peuvent aisément fuir les interactions agressives avec des individus plus âgés. Rien de tout cela en captivité, où règne un ordre démentiel dans un huis clos infiniment trop petit.

Pendant le spectacle bruyant et si peu naturel, Aïcko n’obéit pas ou bien se lance à corps perdu à la rencontre de son demi-frère qui nage avec un dresseur.

Tout indique chez lui une grande confusion et un stress immense. Peut-être y survivra-t-il, mais il est affligeant de devoir traîner un delphinarium en justice pour qu’il s’occupe correctement de ses détenus à vie.

La visite de la Dre Ingrid Visser semble pourtant avoir eu cet effet. Galéo va un peu mieux, il a repris du poids et ses blessures cicatrisent.

Mais quelle vie atroce ! Il n’est pas normal, assène Naomi Rose, que le parc laisse ainsi ses dauphins subadultes à la merci d’adultes agressifs.

Arrêtez les bébés !

La Dre Rose s’inquiète aussi de l’avenir d’Amani et Nouma, les deux petits mâles nés à la fin de l’été.

Quelle vision du monde vont-ils pouvoir se faire, enfermés jour après jour avec leurs mères terrifiées, tandis que Péos vient claquer rageusement des mâchoires devant la porte qui les sépare du bassin principal ?

Les parois du bassin de maternité où ils grandiront se couvrent d’une algue noire, qu’on laisse croître sur le substrat d’excréments pour diminuer la réflexion solaire. Pourquoi ne pas leur donner de l’ombre à tous avec un simple auvent, alors que les dauphins captifs, toujours en surface, souffrent gravement des rayons UV ?

Les deux delphineaux ne pourront se développer normalement dans ce bassin, conclut Naomi Rose, et Planète Sauvage devrait renoncer une fois pour toutes à la reproduction. Mais voilà ! Un bébé qui naît, c’est tant de clients en plus !

Alors, tant pis si les « petites crevettes » si populaires à la naissance deviennent ensuite les souffre-douleur de dauphins rendus fous par la captivité et l’ennui ! Ici, la compassion n’a pas sa place.

Signez et diffusez notre pétition [pour fermer les delphinariums] !

Aïcko est mort, blessé, affamé, torturé, pendant des mois dans les bassins de Planète Sauvage !

Maltraitance : le crime reste impuni

C’est une chronique sordide, mais qu’il est nécessaire malheureusement de reprendre régulièrement, afin de souligner une chose simple : rien n’a changé dans le panorama juridique français concernant les animaux.

On connaît le discours des partisans du « bien-être animal » : l’animal serait reconnu comme un « être sensible » par le droit, donc un progrès est inévitable, etc.

Or, que voit-on ? Que le meurtre, la torture, même dans les cas où c’est interdit, ne sont pas condamnés.

Hier avait lieu un procès dans l’Aisne : une personne a tué son chien à coups de marteaux, pour soi-disant arrêter la souffrance provoquée par son eczéma.

Verdict : six mois… avec sursis, ainsi que 500 euros de dommages et intérêts pour préjudice moral à chacune des neuf associations de défense des animaux qui s’étaient portées parties civiles.

Autre procès, il y a deux jours, à Caen. Un homme laisse mourir de faim et de soif un poney,  au milieu de détritus, immobilisé par un fil.

Voici son explication :

« Je ne sais pas ce qui m’a pris. Je ne me l’explique pas moi-même. J’allais la voir tous les jours, mais un jour il a plu, ça m’a découragé et je ne suis pas allé la voir puis un jour repoussant l’autre… J’avais ensuite peur d’aller la voir et de la découvrir comme les gendarmes l’ont retrouvée. Je dormais mal à cette idée. »

« Il est mort dans des souffrances atroces ! », a expliqué le parquet.

Verdict :  deux mois de prison… avec sursis, ainsi que 100 euros pour défaut de puce électronique sur le poney, 150 euros pour privation de soins, 1 800 euros à verser à la Fondation d’assistance aux animaux.

Autre procès, à Nantes, hier. « Deux chiens très affaiblis, attachés, sans eau ni nourriture. Un autre blessé. Des cadavres de lapins, chats, poules et coqs. Trois chiots à l’agonie… »

Verdict : 6 mois de prison… avec sursis, interdiction de détenir un animal pendant cinq ans,  3 400 euros à verser à des associations.

Autre procès, à la fin du mois dernier, dans le Morbihan : celui de « l’élevage de l’horreur », dixit les services vétérinaires.

« Malnutrition, retard de croissance, bâtiments inadaptés, environnements souillés, les 200 vaches laitières, génisses, taurillons et autres animaux vivaient dans une très grande souffrance, privé d’eau, de fourrage, vivant entourés d’excréments, et souvent couverts de blessures et d’infections. »

Le verdict :

48 bêtes avaient été placées, et le parquet avait réclamé la confiscation du reste du troupeau« pour les mettre à l’abri ».

Le tribunal a maintenu la confiscation des 48 animaux, mais l’éleveur peut conserver le reste de son cheptel. Sa société est condamnée à verser 11 176 € à l’association protectrice des animaux, et devra s’acquitter de plusieurs amendes pour un montant total de 4 850 €.

Il y a deux jours, procès  à Marmande de l’asphyxie de 24 chiens ayant eu lien en 2014, lors d’un transport de la SPA de Tarbes à Paris (nous présentions ce drame ici).

L’entreprise de transport est condamnée à 7 500 euros d’amende, dont 2 500 avec sursis, pour « transport d’animaux à but lucratif sans agrément et sans autorisation ».

Le chauffeur du véhicule est condamné à deux mois de prison avec sursis, la SPA n’a rien.

L’information explique donc que l’amende est donnée en raison de l’absence d’autorisation, sans plus…

Et comme on le voit avec les exemples cités plus hauts, seules les amendes sont données, et encore existent-elles en raison surtout d’associations.

Cela montre bien que rien n’a changé, que les partisans du « bien-être animal » mentent, que les associations se fourvoient dans une posture juridique utile mais qui devient une fin en soi, une obsession, bloquant l’émergence d’une conscience générale du problème.

Il faut être à la hauteur de notre époque, à la hauteur morale, en confrontation avec l’exploitation animale !

Un exemple d’horreur : aperçu sur les fermes de poules sans cages

Voici un article absolument terrible donnant un aperçu sur les fermes de poules sans cages. L’approche est à la fois réformiste et radicale, tentant de prendre en compte la dimension économique tout en essayant d’amener à changer les choses de l’intérieur du système.

Une contradiction en soi, bien sûr, mais cela ne nuit pas aux informations fournies par ce texte publié sur le Huffington post canadien.

«Elles se font dévorer vivantes»: ce que j’ai vu dans une ferme de poules sans cages

Wayne Hsiung

Avocat, ancien professeur de droit à l’Université Northwestern et enquêteur en chef de l’Open Rescue Network du Direct Action Everywhere

La première chose que j’ai entendue, dans la noirceur, c’est un cri. Je me suis demandé s’il y avait des enfants. Ça sonnait comme un bébé qui pleure.

Mais, avec un peu de lumière, j’ai compris d’où venait ce cri. À l’autre bout du bâtiment, des poules hurlaient parce qu’elles se faisaient attaquer. Plusieurs d’entre elles – une douzaine, selon les données de la ferme – n’allaient pas passer la nuit. Dans cette ferme de Costco, où il n’y a pas de cages et les poules sont «en liberté», elles s’étaient fait dévorer vivantes.

Des centaines de grandes bannières se mettent à l’élevage sans cages, croyant offrir aux animaux un cadre de vie plus humain. Mais en tant qu’enquêteur en chef de l’Open Rescue Network du Direct Action Everywhere, je vois les choses autrement. Je suis habité par l’horreur. Parce qu’en allant au-delà de l’aspect marketing de l’opération, on se rend compte que l’élevage sans cages est loin d’être inoffensif pour les poules.

Mise en garde : la vidéo ci-dessous montre des images crues de poules blessées et tuées. Certains passages pourraient choquer.

Le cannibalisme est le premier côté sombre de l’élevage de poules sans cages

Une étude démontre que le taux de cannibalisme augmente de 3 000 % dans ces conditions. C’est une façon horrible de mourir. Le cloaque de la poule (l’équivalent du vagin) est pris pour cible parce qu’il est mou, charnu et couvert de fluides de l’œuf. Rendues un peu folles par la surpopulation, les volailles attaquent cette partie et, ce faisant, tirent des organes internes hors de la poule. Les victimes de ces attaques meurent à petit feu. À la ferme de Costco, j’ai regardé un oiseau – en sang et incapable de marcher – traîner son corps dans un tas de fumier pour tenter de s’enfuir. Malgré les efforts de notre équipe, cette poule n’a pu être sauvée.

Le cannibalisme n’est que la pointe de l’iceberg. Sur presque tous les points de vue, de la qualité de l’air jusqu’aux fractures, les poules se portent moins bien dans un système sans cages. Trois fois plus de poules meurent prématurément. Si de telles statistiques pesaient sur une prison, ses directeurs seraient poursuivis en justice.

Voici le principal problème auquel les poules font face : dans les fermes sans cage – comme dans celles avec cages – les oiseaux sont entassés dans un espace pas plus grand qu’une feuille 8,5 x 11. Imaginez passer toute votre vie dans votre douche. Maintenant, imaginez passer toute votre vie dans votre douche… avec une foule d’étrangers! Cage ou non, les conditions sont atroces.

Les fermes sans cages ne sont pas bonnes pour les animaux, mais elles profitent à l’industrie

Bloomberg a démontré que le consommateur moyen était prêt à payer plus du double pour une douzaine d’œufs venant de poules élevées dans une ferme sans cages. Une prime de 2 $ par douzaine d’œufs. Mais les coûts reliés à cet élevage n’augmentent que de 0,15 $ par douzaine. Si tous les œufs étaient produits dans des fermes sans cages, l’industrie verrait ses profits augmenter de 7 milliards de dollars!

Ces chiffres ne sont pas que spéculatifs. Après une année marquée par plusieurs passages au système sans cages, l’American Egg Board projette un accroissement de 5 % de la consommation d’œufs par habitant. Les investissements dans la production d’œufs ne cessent d’augmenter. Ce qui veut dire que des millions de poules vivront dans des conditions horribles sur des fermes d’œufs dites modernes. La ferme de Costco, où nous avons enquêté, vient de recevoir une aide d’un million de dollars pour agrandir ses installations.

La solution à ce problème n’est pas de changer les pratiques des entreprises, mais bien les systèmes à la prime qui se cachent sous ces pratiques.

Les entreprises vivent dans un monde où les actionnaires veulent des profits, où les animaux sont des «choses» qui aident à atteindre ces profits et où les réglementations sur le fait de transformer ces animaux en profits sont inexistantes. Ce n’est donc pas une surprise si –contrairement au monde financier – les réformes volontaires sont sans cesse sapées. Avec le système actuel, les entreprises ont les mains liées. Celles qui tentent de faire les choses correctement sont punies par le marché pour avoir mis leur argent au mauvais endroit.

C’est exactement ce qui se produit avec les productions sans cages. Les sociétés trouvent des moyens ingénieux pour entasser plus d’oiseaux dans des espaces déjà trop exigus. Tant que le système ne changera pas – en donnant un semblant de droit légal aux animaux – ces abus vont se poursuivre.

Le vrai changement ne peut dépendre d’entreprises comme Costco. Le changement viendra, comme de grands mouvements nous l’ont prouvé par le passé, en changeant les règles politiques. L’idée d’avoir une Déclaration des droits animaux semble utopique, mais c’était le cas aussi, il n’y a qu’une génération, du mariage entre conjoints de même sexe ou du droit de vote pour les femmes, au tournant du 20e siècle. Pourtant, nous avons fait du progrès.

En résumé, nous devons «libérer les poules», comme l’a si bien dit Bill Maher à Costco l’an dernier. Mais cette liberté ne viendra pas en faisant la promotion de l’élevage sans cages. Elle viendra quand nous reconnaîtrons la liberté, la dignité et même la personnalité des animauxsur des bases légales.

Cette situation vous choque? Demandez à Costco de prendre des mesures pour cesser ces pratiques.

« La situation des éléphants dans les cirques est gravement préoccupante »

Voici un appel de scientifiques, consistant en une tribune dans Le Monde, en défense des éléphants emprisonnés dans les cirques.

Le ton se veut mesuré et réformiste, alors que le texte explique clairement que les éléphants subissent un véritable terrorisme dans les cirques.

Certains diront que c’est pour que le message passe mieux… On est libre de penser que c’est une mise en conformité avec un réformisme apparent, masquant l’explosion de l’exploitation animale à l’échelle mondiale.

Nous avons besoin d’une insurrection morale et il n’y a pas de raison de séparer la cause des éléphants de celle de tous les animaux.

« La situation des éléphants dans les cirques est gravement préoccupante »

A la lumière des connaissances scientifiques actuelles, nous, éthologues, zoologistes et vétérinaires, lançons un appel d’urgence sur la situation, gravement préoccupante, des éléphants dans les cirques et demandons l’arrêt immédiat de leurs représentations.

Tout d’abord, ces éléphants ont tous, sans exception, été arrachés à leur pays d’origine, ainsi qu’à leur famille lorsqu’ils n’étaient que des bébés.

C’est ainsi qu’un animal sauvage se dresse : très jeune, isolé des siens pour le briser psychologiquement, alors que, de surcroît, les éléphants sont des animaux extrêmement sociaux. C’est un premier traumatisme qu’ils n’oublieront jamais.

Ensuite, ces individus, isolés, subissent au quotidien des souffrances physiques et psychologiques, dans des structures itinérantes non conformes à leurs impératifs biologiques et sociaux.

L’histoire de l’éléphante Samba illustre cruellement ce tragique destin. Elle est capturée à l’âge d’un an, au Kenya, après que sa famille a été tuée par des braconniers.

Samba est alors vendue à un dresseur. Commence un intense dressage au moyen de piques métalliques qui, créant un climat de peur, permettent de dominer et de forcer les animaux, par la violence, à prendre des positions humaines (se tenirdebout par exemple).

Au début des années 2000, Samba commence ses représentations dans les cirques. Le 20 mai 2003, à Rochefort-du-Gard (Gard), elle refuse de faire son numéro : mimer sa propre mort.

Après le spectacle, son dresseur la roue de coups. Des enfants assistent à cette scène d’une rare violence et, en pleurs, le supplient d’arrêter.

Malgré une plainte de l’association de défense animale One Voice, elle continue à subir la captivité et le dressage. Samba passe la majorité de son temps dans un enclos de 100 m2.

A cela s’ajoute la promiscuité avec d’autres espèces comme les tigres ou les primates, l’interaction forcée avec le public, le transport routier régulier, la musique et les applaudissements bruyants et des lumières agressives lors des représentations.

Cette situation est d’autant plus inquiétante que les éléphants sont des animaux d’une grande sensibilité sensorielle et émotionnelle, comparable aux orques.

En 2004, le cirque qui la détient change de nom et Samba aussi. Désormais, ses dresseurs l’appellent Tania. Le 8 septembre 2013, à Lizy-sur-Ourcq (Seine-et-Marne), la détresse de Samba est telle que l’éléphante jette une bâche sur le fil électrique de sa clôture et s’échappe en tuant accidentellement un homme dans sa course folle.

Malgré un procès, la justice ne modifiera en rien cette situation : Samba continuera à être exploitée et vivre sa vie d’éléphant martyr dans le Cirque d’Europe.

Le cas de Samba n’est pas sans nous rappeler celui de Tyke qui, en pleine représentation, à Honolulu (Hawaï), s’était évadée d’un cirque en tuant son dresseur et blessant un employé du cirque.

L’éléphante s’était alors retrouvée en pleine rue et la police l’avait criblée de balles sous le regard terrifié des passants.

Les numéros de cirque exigés des éléphants les poussent au désespoir.

Des acrobaties non adaptées à leur morphologie : la douleur physique

Les numéros exécutés régulièrement sont une source de blessures aux articulations (principalement du coude et du genou), aux disques intervertébraux et peuvent causer des fissures dans les ongles. Faireasseoir un éléphant fait partie des numéros classiques.

Pourtant, cette position humaine conduit à une pression excessive sur le diaphragme pouvant causer une hernie. C’est un état grave qui peut entraîner la mort.

C’est la raison pour laquelle, afin d’éviter cette pression interne, les dresseurs imposent par la violence à leurs éléphants de déféquer avant d’entrer en piste.

La captivité et l’isolement : la douleur psychologique

Comme tout animal de cirque itinérant, les éléphants passent leur vie attachés et enfermés dans des remorques pendant les transports.

Un cirque sillonne jusqu’à 10 villes par mois, ce qui représente des milliers de kilomètres chaque année et de longues heures durant, sans eau ni nourriture.

Les éléphants sont des animaux grégaires : à l’état sauvage, ils peuvent former des groupes sociaux de 30 à 40 individus. Il est temps de prendre en compte les besoins fondamentaux des éléphants détenus par les cirques.

Accepter cette situation, c’est cautionner la condamnation de ces animaux si majestueux.

Rappelons que la Fédération des vétérinaires d’Europe, qui regroupe 46 organisations dans 38 pays, recommande l’interdiction de l’utilisation d’animaux sauvages dans les cirques en déclarant dans un communiqué de presse en date du 6 juin 2015 : « Leurs exigences physiologiques, mentales et sociales ne peuvent être atteintes de manière adéquate ».

Aujourd’hui, 23 pays ont interdit les cirques avec animaux (dont 9 pays européens).

Une retraite bien méritée…

Au vu de ces éléments, nous recommandons vivement que les éléphants détenus dans les cirques soient placés dans une structure adaptée à leurs besoins fondamentaux liés à leur espèce, comme Elephant Haven.

Située dans le Limousin et fondée par des spécialistes des éléphants, Elephant Haven est un sanctuaire européen destiné aux éléphants captifs pour leur offrir un havre de paix. Les éléphants n’y seront jamais enchaînés ou contraints par la force.

Ce sanctuaire ouvrira ses portes dès 2017. Il s’agit donc d’une formidable chance de mettre un terme heureux au calvaire de ces « éléphants clowns », enfin !

Les actes de résistance de Samba sont fréquents et préoccupants. Avoir une mémoire d’éléphant n’est pas seulement une expression populaire. Les éléphants n’oublient jamais et encore moins lorsqu’ils ont subi des traumatismes multiples.

Allons-nous attendre que Samba soit la nouvelle Tyke pour que l’Etat agisse ?

Dorothée Aillerie, vétérinaire.

Thierry Bedossa, vétérinaire, comportementaliste et président de l’association AVA (Aide aux vieux animaux).

Norin Chaï, vétérinaire.

Philippe Devienne, vétérinaire et philosophe.

Claire Fournier, vétérinaire.

Yann Huchedé, directeur du refuge animalier de l’Arche.

Julie Lasne, éthologue.

Cyril Leduc, éthologue et président de l’association Les Félins.

Joël Minet, biologiste, Muséum national d’histoire naturelle.

Le point de vue du président de la Commission d’enquête parlementaire

Olivier Falorni, député de Charente-Maritime, est le président de la Commission d’enquête parlementaire sur les abattoirs dont nous avons beaucoup parlé ces derniers temps.

Il vient de remettre ses « propositions de Loi relatif à la protection animale en abattoir » à Stéphane Le Foll, le ministre de l’Agriculture, donnant à cette occasion une interview au Figaro.

Rien que le nom de ces propositions montre, évidemment, que le projet est opposé par définition à la libération animale. L’initiative a pourtant été portée par l’association L214 et toute sa mouvance : il y a ici une césure historique flagrante avec les personnes refusant cela, une césure qui aura des retentissements pour au moins les cinq prochaines années.

En arrière-plan, il y a la question de savoir si non pas simplement le réformisme, mais la participation à l’exploitation animale est acceptable.

Car c’est bien de cela dont il s’agit. Voici par exemple ce qu’explique Olivier Falorni au Figaro :

Pour assurer davantage de transparence sur le fonctionnement des abattoirs nous préconisons la mise en place d’un comité national d’éthique dans les abattoirs qui rassemblera les professionnels de ces entreprises, des représentants des agriculteurs ainsi que des associations des consommateurs et du bien-être animal. (…)

Deux nouveautés supposent un changement de la loi.

La première concerne l’obligation de la présence d’un agent des services vétérinaires au poste d’étourdissement et de mise à mort dans les abattoirs de plus de 50 salariés pour éviter les dysfonctionnements.

Par ailleurs on veut systématiser l’installation des caméras dans les abattoirs à toutes les étapes où les animaux sont manipulés: de leur arrivée jusqu’à leur mise à mort.

La finalité exclusive de ces installations est la protection animale. (…)

Les associations de bien-être animal pourront se constituer partie civile pour toutes les infractions relevant du Code rural, et plus particulièrement la maltraitance des animaux dans les transports et dans les abattoirs. Elle constitue un délit pénal depuis un amendement voté dans le cadre de la Loi Sapin.

Cela constituait une forte attente des associations. Il s’agit de convaincre le ministre du chemin que l’on fera ensemble!

Par ailleurs, je souhaite à titre totalement personnel la constitutionnalisation du droit des animaux, le développement de l’enseignement du droit animalier dans les facultés de droit et pourquoi pas la création d’un ministère de l’Agriculture et du Bien être animal.

Quand on voit la teneur de ces propos, on se demande franchement comment ceux qui au nom des animaux ont soutenu une telle chose pourront l’assumer demain.

Ce qui ressort, en effet, c’est la présence de caméras dans les abattoirs (de plus de 50 salariés seulement!), des rencontres entre assassins de l’industrie et des associations, la participation des dites associations à la gestion juridique d’une mise à mort industrielle « moderne », et enfin un appel d’air universitaire en faveur de l’idéologie du « bien-être animal ».

Quel rapport avec un programme de libération animale, même réformiste ? Strictement aucun : on est ici dans une sorte d’auto-intoxication où les avancées sont fictives, virtuelles, ne servant que de faire-valoir.

D’ailleurs, la « veggie pride » qui est une expression de la mouvance L214 n’a eu aucun impact, malgré le côté « festif » rassemblant quelques centaines de personnes. La presse n’en a pas du tout parlé.

La vidéo montrant le cortège a eu simplement 310 vues sur youtube en une semaine, soit plus de moitié moins que la vidéo « Végane ET sans sucre : Galbe ton cul avec conviction » postée un jour après…

Le « café des chats » à Paris sélectionne ses chats et en met à l’adoption

Voici des nouvelles du « café des chats » à Paris où le festival de l’hypocrisie continue. Ce qui se passe est dans le droit fil de la nature même d’un tel projet et ce que nous disions en juin 2013 se voit malheureusement toujours plus vrai (Pour que le premier « bar à chats » de France n’ouvre pas).

En mai 2016, la personne ayant monté le projet comptait passer à autre chose, les deux cafés étaient annoncés comme à vendre et on s’apercevait que les chats  étaient « propriétés » de l’entreprise (La vente des « cafés des chats » parisiens).

Désormais, elle garde un des cafés et afin de se débarrasser des chats, il est expliqué… qu’en fait, certains seraient mieux ailleurs que dans un café !

C’est doublement honteux. Déjà parce que le café des chats du Marais est fermé et que donc les chats attendent dans leur coin avant d’être « sélectionnés » selon leur capacité ou non à se plier aux exigences du second « café des chat ». C’est là la même démarche que de l’élevage, ni plus ni moins.

Ensuite parce qu’on retrouve l’hypocrisie classique de gens cherchant à se dédouaner de toute responsabilité : c’est mieux pour lui, il n’est pas bien là, etc.

On apprend également que certains chats n’ont à la base même pas supporté le café : voilà qui est révélateur. Ce projet était vicié à la base, reposant sur la subjectivité de quelqu’un montant une entreprise avec des êtres vivants comme objets spectaculaires.

Le discours de la personne responsable du café des chats continue d’ailleurs d’être odieux comme précédemment. L’explication officielle censée justifier la décision de faire adopter les chats consiste à affirmer que tout est une question de business, de rentabilité.

Les chats n’ont jamais été rien d’autre, dans ces cafés, que des marchandises, réduites au statut de meubles, servant un projet prenant en otage les bons sentiments en faveur des animaux.

Les gens qui ont soutenu ce projet n’ont fait que valoriser quelque chose desservant ces animaux et la cause animale en général.

Abattoirs : la position de la commission d’enquête parlementaire

C’était une initiative annoncée depuis quelques temps par le milieu de la protection animale et voici comment cela a été présenté hier par un communiqué AFP :

Une commission d’enquête parlementaire a rendu publiques mardi 65 propositions pour augmenter la transparence sur l’abattage des animaux de boucherie en France.

L’association L214, qui a participé à l’enquête de la commission parlementaire, a d’ailleurs rendu hier une nouvelle vidéo – la cinquième cette année déjà – filmée dans un abattoir, en l’occurrence de « maltraitance dans un abattoir de moutons », avec le soutien pour cela du quotidien Le Monde pour la médiatisation.

Sauf qu’en réalité, la commission d’enquête parlementaire n’a pas rendu publique les mesures qu’elle conseille. Elle le fera dans une semaine seulement.

Prôner la transparence dans les abattoirs en diffusant des communiqués sur un rapport, alors qu’on ne peut pas lire celui-ci, c’est une drôle de transparence !

Mais c’est qu’en arrière-plan, il y a tout un commerce. Un commerce universitaire, un commerce de magasins, un commerce associatif, avec un seul but : neutraliser la révolte morale complète qui devrait se produire en raison de la condition animale.

Au lieu de mobiliser pour la révolution, seul moyen de changer une réalité toujours plus ignoble, des voies de garage sont proposées. Comment comprendre autrement la proposition de la commission parlementaire de « création d’un comité national d’éthique des abattoirs » ?

Parler de morale dans les abattoirs,  c’est comme considérer que les camps de la mort nazis ont droit à une inspection de la Croix Rouge.

Nous parlerons la semaine prochaine, en détail, de chacune des mesures proposées par la commission parlementaire, lorsqu’elles seront rendues publiques. Voici déjà le communiqué officiel à ce sujet, qui mentionne dès le début l’association L214.

Adoption du rapport d’enquête

Mardi 20 septembre 2016 matin, la commission d’enquête a examiné puis adopté le rapport d’enquête.

Créée le 22 mars 2016 à la suite de la révélation par l’association L214 de nombreux cas de maltraitance animale dans des abattoirs, la commission d’enquête a entrepris « de faire la lumière sur les boîtes noires » que constituent les 941 abattoirs de boucherie et de volaille en France, « en étant le plus exhaustifs rigoureux et objectifs possible » a expliqué son Président, Oliver Falorni, député de Charente-Maritime.

Composé de 30 députés, la commission d’enquête a ainsi auditionné près d’une centaine de personnes dans l’objectif d’entendre l’ensemble des acteurs impliqués dans l’abattage des animaux. Elle s’est également déplacée à quatre reprises de façon inopinée dans les abattoirs afin de constater sur place les conditions de fonctionnement et d’abattage des animaux.

La campagne nationale d’inspection des 263 abattoirs de boucherie menée en avril à la demande du Gouvernement et les visites inopinée des membres de la commission « ont fait la lumière sur des dysfonctionnements souvent mineurs, parfois majeurs » auxquels la commission estime qu’il est indispensable de remédier.

Sur la base d’un état des lieux des abattoirs en France, le rapport, qui constitue le premier travail parlementaire sur le sujet, avance 65 propositions pour améliorer le bien-être animal mais aussi celui des salariés.

Ces propositions visent notamment à pallier « l’insuffisance des contrôles des abattoirs et de transparence ».

Les députés souhaitent que la prise en compte du bien-être animal dans la règlementation [sic] soit pensée d’une façon évolutive. Cette réflexion pourrait être initiée via la création d’un Comité national d’éthique des abattoirs qui réunirait les acteurs de la filière, des philosophes, des parlementaires, des représentants de l’administration et des représentants des cultes dans la mesure où les questions d’abattage rituel seraient abordées.

En ce qui concerne le contrôle, le rapport recommande de rendre obligatoire le contrôles vidéo dans les abattoirs. Celui-ci serait généralisé dans « toutes les zones des abattoirs dans lesquelles des animaux vivants seraient manipulés », y compris les postes d’abattage.

Le rapport recommande que ce contrôle soit « encadré par la loi afin d’en délimiter strictement les finalités et éviter qu’il devienne un outil de surveillance des salariés ». Les enregistrements seraient mis à disposition des services vétérinaires, de la direction et des représentants du personnel dans un objectif de contrôle du respect du bien-être animal et d’amélioration des pratiques et procédures.

Le rapport recommande également d’augmenter les effectifs des services vétérinaires et de mieux les former à la protection animale. Le rapport constate ainsi qu’actuellement le rôle des services est tourné vers l’inspection sanitaire au détriment du bien-être animal.

Ainsi, le rapport recommande la présence obligatoire d’un agent vétérinaire au poste d’étourdissement et d’abattage des abattoirs de plus de cinquante salariés. Il s’agirait « de mettre fin au sentiment de quasi-impunité de certains opérateurs ». Par ailleurs, les députés proposent de requalifier les actes de maltraitance en délit, en cas de récidive.

Le rapport estime que le contrôle doit également passer par la transparence via « une plus grande ouverture aux associations, un droit de visite des parlementaires et la mise en place de comité locaux de suivi de site rassemblant les parties ».

Les députés invitent également à investir dans la modernisation du matériel, et à renforcer la formation des salariés et à revaloriser leurs métiers.

Enfin, le rapport aborde la question de l’abattage rituel. Les règlementations [sic] européenne et française autorisent les abattoirs à déroger à l’obligation d’étourdir les animaux avant l’abattage au nom de la liberté des cultes.

Les députés proposent, dans le respect de la liberté de culte, d’introduire dans la règlementation [sic] à côté de la simple jugulation sans étourdissement deux nouvelles techniques : l’étourdissement réversible et l’étourdissement post-jugulation (qui consiste à rendre les animaux inconscients quelques instants après la saignée).

Le Président et le rapporteur de la commission souhaitent suivre l’application des 65 recommandations par le biais de la création d’un groupe d’étude informel.

Le rapport sera disponible en ligne à compter du 27 septembre 2016.

Le prix de laisser des animaux mourir de faim

Il est faux de se précipiter dans les événements sordides qui marquent le pays au sujet de la situation des animaux. Mais il faut avoir un aperçu dessus et bien regarder ce qui est exemplaire, ce qui reflète la tendance de fond.

Ces derniers mois, on sait à quel point il y a eu (et il y a encore) tout un discours affirmant que les animaux voient leurs droits être mis en place, qu’ils sont reconnus légalement comme être sensibles, etc.

Regardons les faits en face avec ce que raconte ici Ouest-France.

Couffé. Le chef d’entreprise laisse ses animaux mourir de faim

Le chef d’une entreprise de Couffé a expliqué ne pas avoir eu le temps de s’en occuper. Son employé a découvert lapins, poules, coq, chat, chiens, morts de faim.

Le procureur a requis six mois de prison avec sursis et une interdiction de détenir un animal pendant cinq ans.

L’employé d’une entreprise de Couffé soupçonnait son patron de ne pas être un tendre avec les animaux.

En janvier 2016, il est entré dans son hangar et a fait une découverte bien surprenante. Des lapins, poules, coq, chat, chiens, étaient morts de faim et de soif.

Leurs cadavres jonchaient le sol. Seuls deux chiens attachés ainsi que trois chiots affamés restaient en vie.

Parmi les rescapés, une chienne malinoise blessée a été rendue à son propriétaire. Le jeune homme l’avait volée cinq mois plus tôt à Ancenis.

En garde à vue, il a déclaré ne pas avoir eu le temps de s’en occuper.

À l’audience, où il ne s’est pas présenté ce lundi, le procureur a requis six mois de prison avec sursis et une interdiction de détenir un animal pendant cinq ans.

Et non à vie, « pour lui laisser la possibilité de s’amender », a-t-il précisé.

Notons que l’histoire ici mentionnée d’un vol de chien n’est pas explicitée.

Voici, en tout cas, le droit tel qu’il existe. Toutes les prétentions concernant l’avancée des droits pour les animaux, le progrès de la condition animale, tout cela est faux, car non conformes à la réalité.

Laisser les animaux mourir de faim, l’assumer, l’expliquer qu’on n’avait pas le temps, ne pas être présent au procès (ce qui est considéré comme une provocation), tout cela n’est pas réellement punissable selon le droit actuel.

Et il ne s’agit pas de rêver un droit différent avec des gens ayant changé de mentalité comme par magie, comme le fait « l’abolitionnisme », ou d’accuser des valeurs de domination, comme le fait « l’antispécisme ».

Ce qui détermine la valeur d’une chose, dans notre société, ce n’est pas sa valeur naturelle, mais son prix.

Les procureurs et les juges évaluent deux choses : le prix, le rapport à l’ordre public. Rien de plus et certainement pas la réalité naturelle des êtres vivants, car la Nature n’est pas reconnue.

Le droit positif s’oppose ici, de manière logique, au droit naturel. Et c’est ce droit pour lequel il faut lutter!

Interdiction institutionnelle d’une campagne contre la castration des porcelets

C’est un exemple tout à fait représentatif de ce qui est vrai : les éleveurs sont des fanatiques de l’exploitation animale, parmi les plus agressifs des businessmen, les réformistes de la protection animale sont des faire-valoir d’un masque de démocratie, rien n’est possible sans un véganisme populaire mobilisant à la base en remettant fondamentalement en cause toutes les institutions.

Car là, ce qui s’est déroulé relève ni plus ni moins que du coup de force.

A la base, il y a l’ancienne PMAF (Protection Mondiale des Animaux de Ferme), une association outrageusement réformiste qui a pris d’ailleurs l’année dernière le nom de Welfarm. Cela fait plus « ONG international », c’est sûr.

Elle a lancé une campagne d’affichage contre la castration à vif de porcelets. Notons que cette affiche, de part son « slogan » « couic ! » est de très mauvais goût.

85% des porcs sont castrés sans anésthésie… Comparons cette situation actuelle à cette information de l’AFP, en 2012…

La fin de la castration des cochons, c’est pour demain en France
Les premières viandes de porcs non castrés doivent être mises sur le marché français à partir de mars 2013.

Les promesses n’engagent que ceux qui y croient.

Et là qu’est-ce qui s’est passé, avec ces affiches ? Les agriculteurs ont menacé d’agir… Donc les institutions ont pris cela comme prétexte pour interdire la campagne d’affichage à Brest, à Langueux, à Saint-Brieuc.

La préfecture de la Sarthe a assumé la mesure à l’échelle du département… Sans d’ailleurs rien communiquer de public à ce sujet sur les médias sociaux… Résultat, au Mans les affiches ont été enlevées.

On voit bien ici que la situation est ce qu’elle est : l’exploitation animale est organisée, solide, capable de pressions efficaces. Les institutions se mettent à leur service, comme du capitalisme en général.

Les réformistes du « bien-être animal » ne sont que les aménageurs de l’exploitation animale, et encore ils n’y parviennent même pas réellement. Ils n’y parviennent que lorsque les grosses boîtes ont besoin de mesures pour couler les petites boîtes ne pouvant pas suivre.

Il est tout à fait clair qu’il n’est pas possible de passer « par en haut », par les institutions, au moyen de campagnes qui tentent de forcer une voie dans l’opinion publique.

Seul peut réussir un travail à la base, avec la population dans son existence quotidienne, modifiant son approche concernant la Nature, lui faisant comprendre la nature doublement odieuse de ce que représente les McDonald’s, les kébabs et les restaurants du terroir (socialement et par rapport aux animaux).

Il faut des personnes ancrées dans les réalités locales, expliquant le caractère des phénomènes qui s’y déroulent à la lumière de la nécessité de défendre la Nature, d’aimer les animaux et de promouvoir le véganisme.

Sans cela, la situation sera toujours la même : une petite pression des éleveurs, les institutions qui bougent un levier administratif… et toute possibilité d’avancer sera bloquée.

« Dissections animales en cours de sciences de la vie et de la Terre et bio-physiopathologie humaine »

La dissection est toujours la norme dans les collèges et les lycées de notre pays. Il y avait eu une polémique, récemment, autour du choix des animaux devant être utilisés (voir Le syndicat des professeurs SNES en première ligne pour la vivisection).

Voici la nouvelle liste réglementaire, fournie par l’Éducation nationale fin juillet 2016.

Dissections animales en cours de sciences de la vie et de la Terre et bio-physiopathologie humaine

La présente circulaire fixe les nouvelles règles relatives à la pratique des dissections d’animaux morts dans les activités d’enseignement au collège et au lycée.

Dans le cadre des travaux pratiques de sciences de la vie et de la Terre (SVT) et de bio-physiopathologie humaine (BPH) dans la série sciences et technologies de la santé et du social (ST2S), et plus généralement dans toutes les classes jusqu’au baccalauréat, des dissections ne peuvent être réalisées que :

– sur des invertébrés, à l’exception des céphalopodes ;

– sur des vertébrés ou sur des produits issus de vertébrés faisant l’objet d’une commercialisation destinée à l’alimentation.

Par conséquent, il n’est plus procédé à des dissections d’animaux morts élevés à seule fin d’expériences scientifiques.

Les formations supérieures des lycées et notamment les classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) biologie, chimie, physique et sciences de la Terre (BCPST) et technologie et biologie (TB), qui préparent aux concours d’entrée des écoles vétérinaires, ne sont pas concernées par ces restrictions.

Les inspecteurs d’académie-inspecteurs pédagogiques régionaux des disciplines scientifiques concernées, dans le cadre de leur mission de formation et d’accompagnement des enseignants et en relation avec l’inspection générale de sciences et technologies du vivant, de la santé et de la Terre (STVST), apporteront aux enseignants toutes les précisions nécessaires quant aux alternatives à privilégier.

La ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche
Najat Vallaud-Belkacem

Nous vivons une époque où bien souvent rien ne veut rien dire et on en a ici un exemple assez parlant.

La liste, déjà, n’est pas valable pour les « formations supérieures », qui ne sont « pas concernées par ces restrictions ».

Cela contredit d’ailleurs non seulement la liste en tant que tel, mais également la méthode, puisqu’il était expliqué que :

« il n’est plus procédé à des dissections d’animaux morts élevés à seule fin d’expériences scientifiques »

Cela n’est donc pas valable pour les « formations supérieures ».

Autre contradiction : on conçoit bien que, pour les vertébrés, les professeurs iront donc se procurer au supermarché ou au marché des animaux tués. Encore que cela soit peu évident, puisque le processus de transformation industrielle est important.

Mais qu’en est-il des invertébrés? Où les professeurs trouveront-ils des invertébrés?

Il en ressort que l’idée de l’Éducation nationale est de prétendre ne plus tuer des animaux spécifiquement pour les dissections. C’est de la poudre aux yeux, destinée à marquer les esprits au collège et au lycée, pour masquer le reste.

Et c’est tellement une opération de poudre aux yeux que l’incohérence pratique de la circulaire en découle nécessairement.

Would You React : les abandons d’animaux

Même si les vacances se terminent, cette vidéo est et restera d’actualité. Cette vidéo, qui est une expérience sociale, concerne l’abandon des animaux, lors des départs en vacances.

L’expérience est réalisée plusieurs fois, 5 en tout, et est filmée en caméra cachée. Un couple de parents avec leur fille simule l’abandon de leur chien sur une aire d’autoroute, lors de leur départ en vacances. La mère impuissante se plie à la décision du mari, et la petite fille ne cesse de pleurer en refusant que le chien soit abandonné. La famille dépose le supposé chien, qui est dans un carton, au pied d’une poubelle. Les pleurs de chien viennent en fait d’un haut parleur caché dans le carton. Les 3 protagonistes de la vidéo sont des comédiens.

La vidéo montre bien l’étonnement des riverains, mais aussi parfois leur passivité ou leur impuissance face à ce genre de situation. Heureusement que lors de chaque essai une personne a réagi en faveur de ce chien lâchement abandonné. Et même le réflexe de noter la plaque d’immatriculation de la voiture des personnes qui abandonnent est acquis chez certaines personnes, ce qui est une bonne chose.

Cette expérience se déroule en Belgique, où plus de 60 000 chiens et chats sont abandonnés chaque année. En France, les abandons ont été plus nombreux cette année. Dans la vidéo, le raisonnement de l’homme était qu’ils partaient en vacances, que les animaux n’étaient pas autorisés, et que de ce fait la présence du chien l’empêchait de partir en vacances et qu’il n’allait pas s’embêter avec cet animal trop encombrant.

Les propos de ce comédien reflètent malheureusement la vision consumériste qu’ont beaucoup de personnes envers les animaux, à savoir, qu’il y aura un autre animal après lui, en remplacement. On dégage un être vivant comme on dégage un objet qui ne convient plus et on en rachète un autre. Sans se soucier bien évidemment du bien-être de l’animal, de ses peurs et de ses désirs.

Étant donné que les animaux ne sont pas acceptés dans de nombreux endroits publics (et touristiques), même si, il est vrai, il est parfois difficile d’organiser des vacances lorsque l’on vit avec des animaux, il existe diverses solutions quand on veut bien se donner la peine : gardes en familles ou entre amis ou entre voisins, pensions, annonces multiples de « pet-sitters » sur les forums animaliers et dans les cabinets vétérinaires.

Quand on veut on peut, si l’on ne peut prendre avec soi son animal ou ses animaux, une petite recherche de solutions n’est franchement pas difficile, et c’est la moindre des choses pour l’animal que l’on a choisi de prendre en charge.

Would You React a pour but de sensibiliser via des caméras cachées les citoyens et citoyennes aux injustices et/ou incivilités et a, ainsi apporter plus de solidarité dans la vie quotidienne. La vidéo du chien abandonné est la 21ème de ce groupe, les autres sujets étaient, entre autres, les remarques misogynes, le harcèlement scolaire, l’homophobie, l’agression d’une personne SDF.