Walter Bond et Earth first !

Il y a quelques semaines, Walter Bond a accordé une interview aux Etats-Unis, depuis sa prison, sur son expérience personnelle de la scène straight edge, de l’activisme pour les animaux, etc.

Il constate bien entendu que la scène straight edge et de la musique hardcore a été marquée par le virilisme, une certaine violence interne (même si n’ayant rien à voir avec la violence des milieux où prédominent l’alcool et les drogues), bref il a un regard lucide.

De manière intéressante, voici son point de vue concernant Earth first ! Rappelons en effet que Walter Bond associe, de manière fort logique à notre sens, libération animale et libération de la Terre. Voici son point de vue, qu’on peut accepter ou refuser, mais qui est en tout cas toujours intéressant, comme d’habitude avec Walter Bond.

J’ai remarqué que tu as deux tatouages identiques sur chaque partie de ton cou, avec des clefs croisées. Ce qui est un symbole typiquement associé à l’organisation Earth first ! As-tu déjà été associé avec EF ?!

Les clefs sur mon cou sont similaires à l’emblème d’Earth First ! mais pas tout à fait le même. Ils utilisent une clef à mollette se croisant avec un tomahawk. Mes clefs à mollettes sont celles de l’emblème d’Earth first !, qui est devenu synonyme de Vegan Straight Edge.

Pour moi, c’est un symbole de la résistance Vegan Straight Edge. Cela dit, j’aime le roman « Le gang à la clef à mollette » d’Abbey et je pense que groupe Earth First ! d’origine était spectaculaire. Ces vieux activistes comme David Foreman et Howie Wolke ont été des véritables pionniers et des activistes super efficaces.

Malheureusement, la version actuelle d’Earth First ! n’a rien à voir avec le groupe d’origine. Je n’ai jamais été affilié à Earth First ! autrement que par une décalaration de solidarité que j’ai écrit à leur demande. Je dirais que la dernière fois que j’ai été emprisonné en Iowa en 1997, j’ai eu le livre de Foreman « Confessions d’un éco-guerrier » et cela a été vraiment inspirant et influent !

Quand Foreman est parti et que Judi Bari est devenu plus intéressé à l’établissement d’une cohérence idéologique communiste / socialiste au sein du groupe, beaucoup de gens sont partis. Il semble que tu fais davantage le lien avec l’EF ! d’origine, avec sa multitude de perspectives idéologiques. Foreman, on m’a dit, était disposé à travailler avec tout le monde : anarchistes, républicains, vegans, mangeurs de chair, tant qu’ils étaient biocentriques et orientés vers l’action directe.

Tu dis vrai, je me réfère bien plus à l’EF ! de Foreman, principalement parce que c’était bien plus efficace que le nouveau anarcho-EF ! Quelques fois lors de mon activisme je me suis considéré comme relevant de l’anarchisme, ou en tout cas verbalement je m’y référais, étant donné que c’était si prévalent dans ce qui est considéré comme le radicalisme et la militance dans la communauté pour la libération animale.

J’en suis venu à regretter cela, et j’en suis vraiment arrivé à comprendre que l’anarchie / l’anarchisme est préjudiciable, contribuant à diviser et distraire le mouvement.

Le point sur lequel se concentrent la libération animale et de la Terre devrait évidemment être les animaux et la Terre. Non pas des théories ou des programmes politiques ridicules et schizophrènes.

C’est le cas avec le nouveau EF ! et la plupart des anarchistes en général. Il semble que pour ces gens la libération animale et de la Terre ne sont importants que dans la mesure où c’est placé à la queue de leur liste initiale des questions politiques. Dans ce processus, un grand nombre de gens se sentent étrangers au mouvement.

J’ai toujours admiré l’EF ! de Foreman, en partie parce que c’était tellement politiquement synthétique. Tout comme le mouvement Vegan Hardline et le mouvement Vegan Straight Edge à ses débuts, certains points de vue étaient très conservateurs et d’autres très progressistes. J’admire aussi le fait que quand EF ! a commencé cela a vraiment été lancé par un groupe comme noyau dur d’activistes à la base, et non pas de politiques. Il n’y avait pas de motivation ultérieur ou de programme de questions reliées en dominos. Seulement la défense de la Terre et de la nature sauvage.

Il est facile de voir le grand intérêt de la réflexion de Walter Bond. Ces derniers mois, on a ainsi pu voir débarquer des gens se définissant comme plus radicaux que radicaux, se définissant comme anarcho-queer et allant jusqu’à célébrer le porno, qui n’ont amené qu’une réaction de défiance générale, contribuant à renforcer au maximum l’extrême-droite qu’ils prétendaient combattre.

Il est vrai que leur démarche relève de l’esprit du moment, qui privilégie le spectaculaire, le grotesque, le glauque, comme avec les catastrophiques actions à la « 269 ».

Rien de cela ne parle aux gens « normaux », aux acteurs et actrices du quotidien, qui font face aux questions concrètes de la condition animale. On est libre après de ne pas opposer la théorie et la pratique ; Walter Bond est ici pessimiste plus qu’autre chose.

Le porte parole de la Fondation Brigitte Bardot et l’ALF

Depuis le départ, nous ne publions rien de la « Fondation Brigitte Bardot », en raison de sa porosité avec l’extrême-droite, et nous boycottons de la même manière toute initiative qui lui est liée. C’est une question de cohérence et inversement comme cette « fondation » ne l’est pas, voici un article écrit par Christophe Marie, porte-parole de la Fondation Brigitte Bardot.

Si nous publions cet article, paru dans le Nouvel Observateur en ligne, c’est pour son dernier paragraphe…

Serge le lama, une star ? Il faut interdire l’exploitation d’animaux dans les cirques

LE PLUS. Après sa virée dans le tramway, Serge le lama est devenu la nouvelle mascotte de la cité bordelaise. Et le cirque propriétaire de l’animal a décidé de profiter de ce succès inopiné. En effet, le camélidé a donné le coup d’envoi dimanche 10 novembre du match Bordeaux-FC Nantes. Christophe Marie, porte-parole de la Fondation Brigitte Bardot, s’insurge d’une telle provocation.

On pensait à une blague de potaches mais l’escapade, bien involontaire, de Serge le lama dans le tramway bordelais a eu pour conséquence un regain d’intérêt pour le cirque franco-italien qui affiche désormais complet et loue les services (bien involontaires eux-aussi) du camélidé.

Que le cirque tire profit de la situation c’est assez logique et prévisible, mais de là à utiliser cette notoriété fulgurante pour rendre « sympathique » une activité basée sur l’exploitation d’animaux captifs, c’est aller un peu loin dans la provocation.

Interdire l’exploitation d’animaux dans les cirques

Trimbalés dans des camions-cages, qui ne répondent nullement à leurs besoins les plus élémentaires, contraints d’exécuter des numéros contre-nature, ces animaux-esclaves ont une existence qui n’a rien d’amusante, bien au contraire…

Il y a un peu plus d’un an, la Fondation Brigitte Bardot a pris en charge un alpaga trouvé errant près de Nîmes… L’animal aveugle provenait de toute évidence d’un cirque, mais son handicap l’a condamné à l’abandon.

Outre Serge le lama, le cirque franco-italien présente des fauves, malheureux félins condamnés à perpétuité. Nous avons procédé à de nombreuses saisies de lions détenus sans autorisation, mais c’est un combat sans fin, et la France doit absolument légiférer à son tour, comme d’autres pays l’ont déjà fait, pour interdire l’exploitation d’animaux dans les cirques.

Considérer l’animal comme un individu

Serge le lama est devenu un produit publicitaire, nous le déplorons, mais peut-être deviendra-t-il un symbole de l’animal objet, et qu’à travers lui l’homme apprendra enfin à considérer l’animal comme individu ayant des droits, à commencer par celui de vivre dans un environnement adapté à ses besoins.

Enfin, c’est peut-être anecdotique mais c’est très révélateur, il est curieux et assez affligeant de constater l’élan de sympathie dont bénéficient ces jeunes bordelais éméchés, qui ont voulu s’amuser avec un animal, lorsque dans le même temps ceux qui prennent des risques pour libérer des animaux exploités (dans des élevages pour la fourrure, des laboratoires d’expérimentation, etc.) sont traités comme des terroristes…

Christophe Marie a ouvert ici la boîte de Pandore. Depuis la sortie de « ALF le film », tout un pan institutionnel de la protection animale a décidé de jouer sur l’image radicale de l’ALF. Une chose d’autant plus facile qu’en France, l’ALF n’existe pratiquement pas ou pour des actions de très faible envergure.

On a donc un romantisme de la « libération animale » qui n’existe pas, d’où le boulevard populiste pour Christophe Marie, qu’on voit mal diffuser manuels et communiqués de l’ALF…

Lutte anti-THT: procès à Angers

Ce 19 septembre aura lieu un procès à Angers, et un rassemblement de solidarité se tiendra devant la cour d’appel à 12h30 , place du général Leclerc. Voici l’appel donnant le contexte, et prétexte à un sujet de réflexion nécessaire sur le rôle de la gendarmerie pour une répression musclée et discrète, illégale…

Un militant de la lutte antiTHT est poursuivi de violences envers une personne dépositaire de l’autorité publique sous prétexte de s’être garé trop près d’une gendarme qui se prétend victime au point d’avoir obtenu 300 euros de dommages et intérêts ainsi que le remboursement de ses frais d’avocat en première instance à Laval (53).

Ces poursuites ne sont que la concrétisation d’un harcèlement des autorités (préfecture, gendarmes, RTE, etc) envers les populations sous le tracé de la ligne THT Cotentin-Maine, au point de se demander qui est vraiment la victime dans cette affaire.

Comme de nombreux/euses opposant-e-s à la ligne THT Cotentin-Maine, le prévenu du jour n’a pas manqué de faire l’objet de contrôles routiers incessants et de fouilles régulières de son véhicule tout au long de l’année 2012.

Ce harcèlement atteint son apogée le 28 avril 2012 quand, après avoir participé à une randonnée sous les pylônes à Saint Cyr le Gravelais, deux motards et un véhicule de gendarmerie l’escortent jusqu’à son domicile sans pour autant lui octroyer le statut de VIP.

Un hameau devenu zone interdite : Le Mesnil à St Pierre des Landes (53)

Notre ami a en outre le malheur de toujours être présent quand la solidarité avec les riverain-e-s s’avère nécessaire. Ce qui fut le cas chez des riverains du Mesnil à Saint Pierre des Landes qui s’opposaient à l’implantation d’un pylône et à la destruction d’arbres et du biotope d’un plan d’eau.

Ainsi le 1er juin 2012, à la simple annonce du début d’un chantier de la ligne sur le Mesnil, l’accès au hameau lui est refusé par la gendarmerie (sans décision de justice d’aucune sorte ni raison valable).

Le lendemain, si comme une cinquantaine de personnes solidaires, il a pu rejoindre une parcelle privée pour assister à une conférence de presse. Il fut lui comme les autres, y compris les propriétaires des lieux, expulsé violemment du terrain.

Le 4 juillet 2012, alors que venait de débuter le chantier prévu un mois plus tôt, c’est encore l’ensemble du hameau qui est déclaré zone interdite par la maréchaussée, obligeant le militant aujourd’hui en procès à laisser son véhicule (après menace de contravention pour stationnement gênant) sur le bas côté. Un comble, alors qu’un véhicule de gendarmerie entravait sans aucun motif légal le passage d’accès au village.

C’est en ce début du mois de juillet 2012 (les 4 et 5 juillet) que suite aux exactions gendarmesques menées sous l’égide de RTE et de la préfecture de la Mayenne au Mesnil, une plainte collective est déposée par les habitant-e-s affecté-e-s par le chantier et la ligne, avec certain-e-s de leurs soutiens. Ceci pour dénoncer les entraves à la liberté individuelle et la complicité de dégradation volontaire de la propriété d’autrui.

Il semblerait que le 6 juillet 2012, la gendarme citée ci-dessus se soit subitement rendue compte qu’elle fut victime de violence de par la peur occasionnée par la manœuvre du véhicule se garant à sa proximité, déposant alors plainte pour ces faits. Vu la présence des gendarmes sur les lieux, l’accusé n’aurait-il pas été arrêté en flagrant délit dès le 4 juillet s’il avait vraiment représenté une menace de violence.

Cette peur et la plainte qui a suivi ont donné lieu a une mobilisation digne de l’ennemi public numéro 1, le 10 juillet 2012. À 8h du matin, au domicile du militant, une opération de type antiterrorisme fut entreprise afin de l’interpeller et ce, avec une violence sans commune mesure avec celle qu’il aurait soi-disant occasionnée en se garant six jours plus tôt. Au bout de 9 h de garde à vue, et après le refus du prélèvemebt de son ADN, il se voyait notifier une convocation au tribunal qui nous amène ce 19 septembre à Angers.

Pendant ce temps là, les plaintes déposés par les riverain-e-s et militant-e-s du Mesnil ont été classées sans suite, nécessitant le dépôt d’une caution de 1000€ chacun-e pour que soit mandaté un juge d’instruction. Le motif ? « les faits dont vous vous êtes plaint ne sont pas punis par la loi ». L’article 432-4 du code pénal (entrave à la liberté individuelle par une personne dépositaire de l’autorité publique) ne serait-il plus en vigueur?

C’est donc par le porte-monnaie qu’on veut nous reconvertir. Ces diverses manipulations, intimidations, inculpations, accusations mensongères, et le fonctionnement de notre justice qui nous coûte cher ne font que renforcer notre détermination.

Une soirée Infotour sur la lutte antiTHT aura lieu en amont et en solidarité le 17 septembre à l’Étincelle, 26 rue Maillé à Angers.

Face à ces procédures qui s’enchainent et les frais de justice qui s’amoncèlent…La solidarité financière est aussi de mise pour pouvoir faire face à la répression : Merci d’envoyer vos dons à l’Association pour la solidarité et l’aide juridique (chèque à l’ordre de APSAJ, mention THT au dos), 6 cours des alliés, 35000 RENNES.

 

Kevin et Tyler ont besoin de soutien !

Tyler Lang et Kevin Olliff sont deux activistes américains pour les animaux, de la ville de Los Angeles. Lors d’un contrôle de police, il a été trouvé le 14 août dans leur voiture du matériel « suspect. »

Ils ont été arrêté sur le champ, et depuis ils sont emprisonnés dans des conditions très dures, avec un procès en attente avec une condamnation pouvant aller jusqu’à trois ans de prison.

L’accusation est la suivante :

« l’accusé était en toute connaissance en possession de cagoules de ski, d’une veste de camouflage, d’une tenaille, d’une pince coupante et d’acide chlorhydrique, adapté pour une utilisation lors d’effraction dans un immeuble, avec l’intention d’entrer dans un tel endroit et avec l’intention d’y commettre un vol. »

3 ans de prison pour cela, cela peut sembler incompréhensible en France, mais ce n’est pas le cas aux États-Unis où la libération animale est un mouvement réel. C’est ici l’intention qui est jugée, il y a tout un arrière-plan.

Kevin Olliff a 25 ans et est végan depuis l’âge de 15 ans. Il a participé à de nombreuses campagnes activistes, et est parti pour un temps en mer avec le Sea Shepherd.

Tyler Lang a 23 ans et est végan depuis l’âge de 14 ans. Il a participé à de nombreuses campagnes de manifestation devant les maisons de personnes liées à la vivisection, notamment contre le groupe financier Fortress Investment Group qui au bout de six mois a renoncé aux liens avec HLS.

Tyler a d’ailleurs été attaqué juridiquement en 2011 et 2012 par AstraZeneca, BlackRock et Beckman Coulter pour son rôle dans l’organisation des protestations.

C’est en raison de leur activisme que Kevin et Tyler doivent affronter la répression d’Etat. Ils ont été pour l’instant placés dans une petite prison intermédiaire, une prison de comté (en l’occurrence le Woodford County Jail), accueillant une vingtaine de personnes.

En raison de l’organisation d’un site de soutien – supportkevinandtyler.com -, la prison leur a confisqué le 6 septembre leur téléphone et leur accès à un email, et les interdit de voir un médecin.

L’interdiction a concerné toutes les personnes en prison, afin bien sûr d’isoler les deux végans et de former une atmosphère hostile à leur encontre.

Devant la pression, le 10 tout cela a été rétabli. C’est très important, car une autre interdiction avait été mise en plus : le fait de « cantiner », c’est-à-dire acheter des aliments par l’intermédiaire de la prison.

Or, depuis leur arrestation, la prison leur refuse des plats végétaliens, ils sont obligés de piocher ce qui est végétalien dans les plats, quand il y a quelque chose de végétalien, ce qui n’est pas forcément le cas.

Dans un même ordre d’idées, à partir du moment où une liste de livres a été mis en ligne pour les envoyer à Kevin et Tyler, la prison a interdit tous les livres. Cette interdiction est toujours en place.

Bien entendu, la prison a séparé depuis le début Kevin et Tyler. Et le juge a exigé des cautions impossibles à payer : au lieu des 15-25 000 $ exigés au maximum dans l’Illinois, il est demandé 200 000 $ à Kevin et 100 000 $ à Tyler.

La situation de Kevin et Tyler ne dépend pas que des activistes aux Etats-Unis, qui appellent et envoient des messages à la prison et au maire local. Plus leur situation sera connu de par le monde, plus il y aura une pression en leur faveur : leur isolement est leur faiblesse, notre solidarité une arme décisive !

Walter Bond: « s’il le faut, alors nous choisissons les animaux »

Voici une nouvelle lettre de Walter Bond, publiée comme d’habitude à l’initial sur Support Walter. On retrouve toujours la même sincérité et la même affirmation des principes… Toujours la même dignité dans la bataille au service des animaux.

Supreme Vegan Power

Walter Bond

20 août 2013

Le consumérisme a vraiment affecté notre éthique et la façon dont nous nous comportons. Même celle de beaucoup des personnes qui se croient progressistes, ouvert d’esprit ou anarchistes d’une grande radicalité.

Les publicitaires nous ont appris à penser en termes de profitabilité, au lieu de principes.

Par exemple, quand il s’agit de véganisme beaucoup de gens que j’ai été amené à rencontrer apprécient de débattre de la validité de l’efficacité en tant que critère.

Et sans nul doute je comprends la validité de beaucoup de ces critiques. Comme je l’ai écrit plus d’une fois: « Pour chacun d’entre nous qui devient vegan, 100.000 enfants sont sevrés avec la chair comme nourriture. »

Cela étant dit, le véganisme est toujours un important premier pas et un impératif moral. D’un point de vue théorique, si tout le monde adhérait au véganisme, toutes ces dégoûtantes et maléfiques entreprises exploitant les animaux n’existeraient pas.

C’est ce que Bertrand Russell appelle une « vérité universelle » dans son livre, « Pourquoi je ne suis pas un chrétien. » Il dit: « Si vous pouvez prendre un comportement et l’étendre à l’infini [dans un contexte social] et qu’il est toujours bon pour tous, alors que le comportement est une vérité universelle. »

D’un point de vue fondamental, il est moralement inacceptable d’utiliser les cadavres et les sous-produits de l’esclavage de tout être qui a un intérêt dans la liberté ou le désir de vivre à l’abri de la douleur et de la souffrance. Les circonstances dans lesquelles vous les utilisez ne comptent pas.

Utiliser des corps d’animaux morts ou des sécrétions est moralement scandaleux, que ce soit sur une étagère de magasin ou en le sortant d’une benne à ordures.

Mangeriez-vous des cadavres brisés d’enfants travailleurs laissés à la poubelle? Si ce n’est pas le cas, pourquoi? Ils vont à la poubelle, autrement. D’ailleurs, vous ne les avez pas acheté, perpétuant ainsi leur exploitation. Vous ne voudriez pas les manger, parce que c’est mauvais que de participer à leur utilisation sous aucun prétexte à part la famine.

Tout comme il est erroné de s’engager dans l’esclavage et le racisme, et cela que sa propre participation perpétue le problème ou non.
Ou que sa non-participation arrête le problème. Le spécisme prend de nombreuses formes passives et le « freeganisme » du premier monde est l’un d’eux.

Nous sommes Vegan parce que le problème n’est pas dans la façon dont nous utilisons les animaux, le problème est que nous utilisons les Animaux. Une fois que vous ouvrez la porte de la transformation en objets interspéciste, c’est la boîte de Pandore qui est ouverte.

Alors pourquoi est-ce mal d’utiliser d’autres êtres pour la nourriture, les divertissements, les vêtements, la vivisection, etc? Quel est le raisonnement derrière notre idéologie du « laisser vivre » ? C’est ceci: « Vos droits s’arrêtent là où commencent ceux d’un autre. »

Contrairement à la société conduite par la consommation, chaque fois que vous avez une envie ou un désir, cela ne signifie pas que vous avez le droit de réaliser ce désir.

Juste parce que vous avez cinq dollars dans votre poche ne signifie pas que vous méritez des choses. Les animaux ont le droit de vivre leur vie sans la tyrannie humaine. Comme vous. Quoi que ce soit qui traverse cette ligne de démarcation n’est pas un droit.

C’est une capacité et cela ne doit pas être toléré ou protégé comme si cela serait en quelque sorte valide. C’est pourquoi le droit d’un animal à vivre ou à être défendue par tous les moyens nécessaires surpasse la capacité des commerces à tirer profit de leur exploitation, ou de leur mort.

« Vos droits s’arrêtent là où commencent ceux d’un autre » est également la raison pour laquelle il n’est jamais bien de prendre la décision consciente de choisir des produits de l’exploitation animale.

Bien sûr, la seule échappatoire à cette question est la famine ou si vous n’avez littéralement pas d’autre choix pour survivre. Mais à ce stade, vous ne faites pas une décision de consommateur, vous avez choisi de vivre au lieu de périr.

C’est une situation complètement différente de la fouille de poubelles chez Pizza Hut ou de manger un être abattu pour Thanksgiving parce que vous choisissez la tradition humaine plutôt que la vie d’un être innocent victime de l’avarice humaine.

Le droit des animaux à être laissé seul par les humains surpasse les faiblesses et les traditions humaines.

Nous ne devons pas tomber pour les petite mentalités comparant les « -istes » ou les « -ismes. »

Plusieurs fois, lorsque j’ai promu ou défendu le véganisme comme un mode de vie naturel et supérieur, j’ai dû faire face à des arguments microcosmiques jetés à ma face, comme la réfutation par « les indigènes. » La version courte de cet argument ressemble à ceci:

On dit que : « les gens doivent devenir vegan ! »

Ils répondent : « Et les peuples indigènes ? Pourquoi devraient-ils avoir à succomber à cette idée occidentale? Pourquoi devraient-ils avoir à encore plus changer leur culture déjà décimée pour répondre à cet idéal de l’homme blanc? »

Ceci est la version simplifiée, il y a tellement davantage dans le genre avec cet argument indigène. Et je suis d’accord avec, à 100 pour cent! Malheureusement, le plus souvent la personne qui utilise l’argument n’est pas tant préoccupé par la protection des droits des populations tribales que de tenter d’assimiler le véganisme au racisme. Et comme je le disais, c’est un argument microcosmique.

La dernière fois que j’ai vérifié, les blancs ne voyageaient pas dans la forêt tropicale ou en Arctique obligeant les natifs à consommer des Tofurkey [didon de tofu] et du lait d’amande.

Par ailleurs, je n’ai aucun souci avec les sociétés de chasseurs / cueilleurs vivant comment ils le font, en accord avec leur environnement et même, oui, en mangeant des animaux. Mais je pense toujours que les 5 milliards d’autres personnes sur la planète devraient devenir vegan !

Aussi, je ne souscris pas à l’idée qu’il soit correct de tuer des animaux en toute impunité parce que vous êtes brun ou parce qu’il y aurait des raisons culturelles pour le faire.

Désolé, mais je suis un activiste de la libération animale et il y a plusieurs milliers d’espèces, de variétés et de types d’animaux qui souffrent une terrible vie et la mort, de par le monde, et même l’extinction de la part des oppresseurs spécistes, humains, en Amérique, au Mexique, au Canada, en Chine, en Inde, en Australie , en Europe, en Afrique et ailleurs.

Nous ne sommes pas racistes ou sexistes. Nous ne sommes pas des impérialistes ou des bigots. Nous sommes des activistes de la libération animale. Nous sommes abolitionnistes et en tant que tel, nous étendons notre compassion, notre souci, notre férocité et notre l’énergie vers la libération de toute vie.

Si cela interfère avec la suprématie humaine de quelqu’un, qu’il en soit ainsi.

Le fait d’avoir à choisir entre les humains ou les animaux ne se produit pas toujours, mais s’il le faut, alors nous choisissons les animaux.

Pourquoi? Parce qu’ils sont innocents.

Les cerfs ne s’habillent pas en camouflage urbain et ne viennent pas dans votre voisinage et vous tirent une balle dans le visage, puis montent votre tête et ceux de votre famille dans leur espace de vie.

Les poulets ne construisent pas d’abattoirs mécanisés et n’élèvent pas des gens génétiquement modifiés et domestiqués pour être assassinés à grande vitesse, ou esclavagisés pour les œufs.

Les animaux ne constituent pas des religions ridicules qui exigent des sacrifices humains pour apaiser les hommes imaginaire dans le ciel.

Ils ne font pas des fermes pour notre peau, ils ne mangent pas nos cerveaux, ils ne font pas des vidéos de sexe tordus impliquant nos morts, ils ne nous impliquent dans des combats en cage, ils ne mettent pas nos enfants dans des caisses pour veau et les forçant à s’alimenter de régimes liquides.

Ils ne nous battent pas dans les rodéos, ils ne nous poignardent pas à mort dans des arènes bondées, ils ne montent pas nos crânes sur le devant de camions!

Les éléphants ne nous asservissent pas ou ne nous battent pas jusqu’à ce que nous réalisions pour eux comme des marionnettes, les tigres ne nous condamnent pas pour la vie dans une cage afin qu’ils puissent nous présenter dans un zoo, les serpents ne nous écorchent pas vifs pour faire de nous des ceintures, etc., etc., etc !

Non. Ce sont des activités humaines, chacune et chacune, je me trompe? Il y a une bonne raison de faire une dénomination spécifique entre les humains et les animaux et ce n’est pas parce que les humains sont supérieurs. C’est en raison de notre dépravation, de notre perversion, et de la soif de sang comme espèce, qui sont profondes et inquiétantes!

Il est vrai qu’il y a beaucoup de factions du véganisme mainstream en Amérique et en Europe, qui ruinent la pureté de l’éthique végane avec leur connerie classiste, mère de familles de classes moyennes, bobo !

Mais je pense que ce serait une grave erreur de la part d’une personne activiste de la libération animale que de simplement laisser des élitistes comme Francione, Peter Singer, ou un de leurs semblables, ruiner complètement notre mode de vie sans combat, parce que beaucoup d’entre nous ne sont pas eux.

J’ai rencontré des rastas végans (de Jamaïque). J’ai connu et aidé une soupe communautaire tenue par des noirs et pour des Noirs dans le centre-ville de Denver. J’ai lu des centaines de communiqués par des personnes guerrières vegans de l’ALF et de l’ELF du Mexique. J’ai rencontré des Africains qui ont tué des braconniers en Afrique. Et moi-même je suis un Latino.

Beaucoup de groupes Food Not Bombs groupes nourrissent des sans-abri chaque semaine avec des repas végétaliens. La plupart de gens de la communauté vegan et pour les droits des animaux sont des femmes.

Donc cette idée que le véganisme est une culture blanche ou élitiste est une image que perpétuent les publicitaires afin qu’ils puissent escalader les prix en recouvrant des emballages d’un grand « V. »

Mais si nous ne nous en tenons pas au véganisme en tant que tel et à ses idéaux, alors il continuera à être dépouillée de sa vitalité et de sa vérité. Jusqu’à ce qu’un jour être végétalien soit aussi ridicule que de suivre le régime Atkins [régime à la mode, réduisant les féculents].

Depuis que je suis vegan, j’ai vu que nous sommes passés d’être vue comme « ces cinglés des droits des animaux » à « ces hipsters branchés et yuppies blancs. »

Je préfère être de mon côté le lunatique des Droits des Animaux, pas un suppliant mendiant l’approbation et la validation de la part de connards de droite ou de gauchistes à peau fine.

Ce monde est destiné à tous les êtres. Compris ? Compris ! Bien !

La Libération Animale, quel qu’en soit le prix !

Nouveau procès en Autriche

Il y a du nouveau dans le procès autrichien des activistes de VGT. Il y a quelques temps, le méga procès s’était soldé par l’acquittement des 13 activistes. Cet acquittement s’est vu rejeté par la haute autorité juridique autrichienne pour 5 personnes.

Cette fois, par contre, l’accusation d’association criminelle / mafieuse n’est pas rétablie. Les accusations sont cependant les suivantes (dans les catégories du droit autrichien) : assaut, dommages criminels, cruauté envers les animaux et résistance à la violence de l’État.

Parallèlement, le procureur du méga procès a grimpé les échelons et a été nommé procureur principal d’État, alors qu’il y a deux jours la télévision nationale diffusait un reportage sur le méga procès !

Il n’est pas difficile de voir ce que cela signifie : le procès a été perdu, mais l’État autrichien compte bien « maîtriser » la libération animale, parce que cela a un contenu explosif.

Rien que le mois dernier la mairie de Vienne organisait une conférence gratuite sur les pigeons en ville, de 9h à 17h, avec buffet, pour une discussion entre experts de l’urbanisme et associations s’occupant des animaux, le tout étant ouvert officiellement « à toutes les personnes amies des pigeons. »

Autant dire que par rapport à la France, on a plus l’impression que cela se passe non pas à 1000 km, mais pratiquement sur une autre planète…

Autant dire donc que la question animale est d’un écho tel qu’il faut, pour l’État, « gérer » la situation, d’où les bâtons dans les roues sur le plan juridique, pour faire perdre du temps, de l’argent, décourager, etc.

Les 5 activistes ne sont pas membres de l’association VGT, qui pour autant et bien entendu s’opposent formellement à la répression.

Les actions concernées par les accusations sont des actions illégales de 2006 à 2008, la destruction de panneaux publicitaires et de vitres, une intervention contre une ferme de cochons (qualifiée de cruauté contre les cochons), des tentatives « d’intimidation » contre des entreprises, une opposition à une arrestation en mars 2007.

Ce qui est visé, c’est l’activisme pour la libération animale en tant que démarche autonome. Au mieux, la question animale est censée se limiter à une sorte d’à côté surveillé et n’allant pas trop loin.

L’État autrichien ne veut pas que ce soit une culture alternative autonome par rapport aux institutions, car cela risquerait de « déborder » et de déboucher sur une remise en cause du système en plus.

Tout cela est évidemment une situation très différente d’en France, mais pas forcément dans le sens où on peut le penser de prime abord. Contrairement à ce que pensent ceux qui veulent effacer la libération animale au profit d’un réformisme végétarien, la situation est en fait encore plus explosive en France qu’en Autriche.

En France, la question de la Nature a tellement été niée qu’elle ne peut s’exprimer que de manière franche, radicale, bouleversant tout sur son passage. Le véganisme n’est pas aussi fort qu’en Autriche aujourd’hui, mais demain quand la prise de conscience absolument inévitable va se faire, cela va frapper encore plus fort, encore plus profondément.

Encore faut-il que le véganisme soit authentique et populaire – bien loin donc des revendications d’oeufs bio chez Monoprix…

« Je suis ici à cause de qui je suis, de ce que je crois et de ma position de non-repenti »

Cela fait bien longtemps que nous n’avons pas parlé de Walter Bond! Voici une lettre de lui, et rappelons l’adresse du site de soutien : Supportwalter.org. Les gens qui n’aiment pas LTD n’en parleront jamais, alors si vous appréciez notre travail, n’oubliez pas la solidarité avec Walter Bond, quelles que soient les différences de conception, ou de stratégie.

WALTER EDMUND BOND (37096013)

Merci pour votre soutien

Il y a bien entendu les pouvoirs qui font souvent que mes communications sont une impossibilité bureaucratique.

Je fais de mon mieux pour répondre à toutes les lettres que je reçois et à tous ceux et toutes celles qui ont contribué à rendre mon temps plus facile en m’aidant avec des fonds, de sorte que je puisse avoir les quelques objets et le confort de créature qui me sont permis [allusion au court-métrage et à la série en pâte à modeler Creature Comforts, où des animaux critiquent leur captivité].

La prison est, comme vous pouvez peut-être l’imaginer, pleine de difficultés et de frustrations.

Mais je suis très chanceux d’avoir autant de personnes très grandes et attentionnées dans mon coin. Je veux vous dire merci du fond de mon cœur pour les mouvements à travers le monde pour la libération animale et la libération totale.

Chaque fois que j’ai lu vos lettres, à la fin cela m’a renforcé et dans un système carcéral qui tient sans cesse à vous faire intérioriser les attitudes négatives à votre sujet, vous m’avez rappelé maintes et maintes fois quant à la compassion de notre cause.

Loin d’être des « terroristes » comme les gouvernements essaient de nous dépeindre, nous sommes les obstacles à leur terrorisme parrainé par l’Etat et les grandes entreprises contre les Animaux, la Terre et les humains.

Je remercie chaque jeune Straight Edge qui m’a écrit pour me dire que je ne suis pas oublié, chaque Vegan qui a partagé ses histoires de triomphe et de frustration.

Merci pour toutes les images d’Animaux et pour chacune de leurs vies qui a été sauvée et enrichie grâce à vos soins ou votre inquiétude.

Comme beaucoup d’entre vous savent que je suis sous oppressions restrictives.

Même au sein de la prison, je suis distingué parmi des centaines de milliers de détenus et mis à l’écart dans une unité comme « terroriste domestique. » J’ai été dans cette situation depuis mon arrestation en 2010, pas à cause de ce que j’ai fait.Le crime d’incendie est doux par rapport aux agresseurs d’enfants et de meurtriers qui jouissent du statut de population générale dans les prisons fédérales.

Je suis ici à cause de qui je suis, de ce que je crois et de ma position de non-repenti.

Je m’attends à passer le reste de ma peine de prison dans la CMU [Communication Management Unit, où les communications sont étroitement surveillées].

Parce que si une stipulation de ma libération de ces unités est d’arrêter de se préoccuper et de cesser de me prononcer, je crains bien que ce sont les deux choses que je ne peux tout simplement pas faire.
Et vous, de votre côté, ne cessez pas de vous préoccuper et de parler non plus !

Si je peux prendre soin [des animaux] et continuer à le faire à partir d’une cage, et si les animaux se soucient encore de leur vie dans une cage, alors vous pouvez en prendre soin aussi!
Encore une fois merci à vous tous et toutes, grands et petits, pour me suivre, jusqu’à ce que tous et toutes soient libres.

Pour la Libération,

Walter Bond

37096-013

USP Marion CMU

PO Box 1000

Marion IL 62959

USA

« Filmer la cruauté envers les animaux, un crime aux Etats-Unis »

Parallèlement à l’éloge de la petite exploitation et à la propagande – confusion, il y a bien sûr la répression. Cet article du Monde est très parlant; il montre le caractère idéaliste de la « protection animale », sa naïveté face à l’exploitation animale.

Filmer la cruauté envers les animaux, un crime aux Etats-Unis

Sur une vidéo filmée en caméra cachée, des ouvriers agricoles brûlent les chevilles de chevaux du Tennessee avec des produits chimiques. Une autre montre des éleveurs dans le Wyoming donner des coups de poings et de pieds à des porcs et porcelets, les bousculer ou les jeter en l’air.

Et chez l’un des principaux fournisseurs d’œufs du pays, on découvre des poules en cage aux côtés de cadavres en décomposition d’oiseaux, tandis que des ouvriers brûlent et cassent le bec de poussins.

Ces films d’une cruauté extrême, réalisés au cours des deux dernières années par des militants de la cause animale, essentiellement Mercy for Animals, The Humane Society of the United States et PETA (People for the Ethical Treatment of Animals), ont choqué l’opinion publique et entraîné une réaction rapide : le dresseur de chevaux du Tennessee a été reconnu coupable d’avoir enfreint la loi.

Des autorités locales du Wyoming ont inculpé neuf ouvriers agricoles de cruauté envers les animaux. Et le fournisseur d’oeufs a perdu l’un de ses plus gros clients, la chaîne de restauration McDonald.

« LOIS BÂILLONS »

Pourtant, depuis quelques mois, une douzaine d’Etats américains ont proposé ou adopté des lois criminalisant la dénonciation de ces pratiques dans les élevages et abattoirs.

Avec quelques différences selon les Etats, ces législations interdisent de filmer ou de prendre des photos secrètement au sein de fermes d’élevage et de postuler pour un emploi dans l’un de ces établissements sans divulguer des liens avec des groupes de défense des animaux – un délit punissable d’un an d’emprisonnement et de 1 500 dollars d’amende en Utah.

Elles contraignent aussi les ONG à livrer les vidéos dénonçant des abus aux autorités dans les 24 ou 48 heures qui suivent leur réalisation. Le plus extrême de ces textes, en Arkansas, va même jusqu’à proposer d’interdire à quiconque d’autre que les autorités d’enquêter sur les animaux.

La plupart de ces projets de loi punissent non seulement les militants qui prennent des photos et des films, mais aussi les médias et les organisations de défense des droits des animaux qui diffusent les documents.

Ces futures lois, surnommées « agriculture bâillonnée » (« ag-gag » en anglais), sont actuellement débattues dans les Etats de l’Arkansas, la Californie, l’Indiana, le Nebraska, la Pennsylvanie, le Tennessee et le Vermont.

Elles ont d’ores et déjà été votées dans l’Iowa, l’Utah et le Missouri, à la fin de l’année dernière. Dans le New Hampshire, le Nouveau-Mexique et le Wyoming, par contre, leur examen a été reporté en raison de l’opposition des défenseurs des droits des animaux, mais également des organismes veillant sur la sûreté sanitaire, comme le Food and Water Watch.

THINK-TANK CONSERVATEUR

Selon le New York Times, ces tentatives de l’industrie de l’élevage de mettre fin aux enquêtes dans leurs enclos ont en partie été chapeautées par l’American Legislative Council (ALEC), un think-tank conservateur connu pour ses travaux législatifs controversés – comme la loi « Stand your Ground » (« Défends-toi ») qui autorise tout citoyen à utiliser la force, quitte à tuer, s’il se sent menacé.

Cet organisme avait aussi proposé le premier texte en matière de bien-être animal, en 2002, le Animal and Ecological Terrorism Act (AETA), qui interdisait de pénétrer « dans une ferme pour prendre des photos ou vidéos avec l’intention de porter atteinte à l’image de l’établissement ou de son propriétaire », les contrevenants se voyant placer sur un « registre terroriste ».

Plusieurs législateurs des récentes lois « ag-gag » sont liés à l’industrie agro-alimentaire et l’ALEC, confirme le journaliste d’investigation indépendant Will Potter. « Ces lois ne portent aucune trace de leurs auteurs, et il est impossible de savoir si elles proviennent de l’ALEC, mais cet organisme fait sans aucun doute partie du contexte général qui a permis de les promulguer », affirme l’enquêteur.

« DROIT DE SAVOIR »

Selon les représentants des firmes d’élevage, ces tournages, dont ils mettent en cause l’honnêteté, nuisent injustement à la réputation de la filière.

« C’est aussi une question de droits à la propriété et à la vie privée, estime, dans les colonnes d’Associated Press, Bill Meierling, porte-parole de l’ALEC. Vous ne voudriez pas que je vienne dans votre maison avec une caméra cachée. »

« Ces projets de loi pourraient créer un précédent dangereux dans le pays en fermant les portes de fermes d’élevage industriel et en permettant aux abus d’animaux, aux atteintes à l’environnement, et à la contamination de la nourriture de passer inaperçus », rétorque Nathan Runkle, directeur exécutif de Mercy for Animals, interrogé par ABC.

Car pour les ONG, les agences officielles, dont le nombre d’inspecteurs est réduit par les coupes budgétaires, ne disposent pas de ressources suffisantes pour empêcher l’ensemble des cas de maltraitance animale et de manquements aux normes sanitaires.

« Les fermes industrielles, comme toutes les maisons et entreprises, sont déjà protégées par la loi contre les intrusions. Les lois « ag-gag » n’ont en réalité rien à voir avec la protection des biens, dénonce le New York Times dans un éditorial engagé, mardi 9 avril. Leur seul but est de maintenir les consommateurs dans l’obscurité, afin de s’assurer qu’ils en savent le moins possible sur le fonctionnement sombre de l’élevage industriel. Ces projets de loi sont poussés par le lobbying intensif des sociétés de l’agrobusiness. A la place, nous avons besoin de lois qui garantissent notre droit de savoir comment notre nourriture est produite. »

Il faut aider Giuseppe !

Il y a quelques mois nous parlions de la situation terrible dans laquelle se trouvait Giuseppe, un SDF du 4ème arrondissement de Paris, qui nourrit, soigne et protège les pigeons. Quand Giuseppe trouve un pigeon malade ou blessé, il contacte la SPOV (Société Protectrice des Oiseaux des Villes, à Châtillon en banlieue parisienne), afin que cette association prenne en charge les oiseaux en danger.

Tout le monde pensera qu’une personne sans domicile aurait autre chose à faire que de nourrir des pigeons et d’être attentif à leur sort. Ce qui n’est heureusement pas le cas de cet homme au grand cœur passionné par les pigeons. Bien que Giuseppe fasse les poubelles et vive dans sa voiture, bien que Giuseppe soit détesté par certains et qu’il ait déjà été plusieurs fois agressé, son combat pour les pigeons ne s’arrête pas.

Notre combat pour soutenir Giuseppe ne doit pas s’arrêter non plus. Sa voiture a déjà plusieurs fois été ramassée par la fourrière. Mais l’année 2013 commence encore mal pour Giuseppe car la police va encore lui supprimer sa voiture – son seul abri.

On peut lire sur le site Facebook en soutien à cet homme, Les amis de Guiseppe, le dialogue retranscrit entre la police et Giuseppe. Il est très facile de comprendre que toutes les excuses, même les plus ridicules, sont bonnes à prendre pour que cet homme quitte le quartier du Marais (dont le maire, socialiste, est un ancien d’Yves-Saint-Laurent  et de LVMH). La méchanceté n’arrête pas de progresser, c’est le social-darwinisme.

Déjà chassé de son appartement, il est maintenant menacé d’être privé de sa voiture sous un prétexte totalement farfelu et infondé.

Comme la page Facebook le montre, Giuseppe a du soutien, mais bien trop peu de soutien. Il faut que le peu de personnes compatissant à la dureté de la vie de cet homme sans ressources se bouge et aille soutenir directement Giuseppe!

Pour apprendre à connaître Giuseppe ainsi que ce qu’il vit au quotidien, ainsi que sa passion pour nos amis pigeons, voici 2 vidéos (14 novembre) et (16 septembre) riches en émotions, qui devraient remplir chacun et chacune de compassion, que se soit envers Giuseppe ou envers les pigeons ! Les 2 étant intimement liés, détestés, maltraités et chassés de leur territoire.

Notons enfin, que sur la première vidéo, celle du mois de novembre, on assiste à une scène devenue banale, que l’on peut voir tous les jours dans la rue : des enfants s’amusant à courir après les pigeons.

C’est une terrible banalité qui amuse les enfants et les parents. Une banalisation de la violence qui échappe à tout le monde, vu que les pigeons sot des êtres haïs et considérés comme des « nuisibles » à « exterminer. »

La police infiltre et réprime sur la ZAD!

La police infiltre et réprime sur la ZAD! Voici deux témoignages édifiants à ce sujet. Tout d’abord la lettre édifiante d’un médecin détaillant la brutalité policière.

Et ensuite un document racontant l’infiltration policière, avec des gendarmes déguisés en opposants pour les arrêter!

Hier en effet une personne passant en comparution immédiate (qu’il faut toujours refuser afin que la solidarité puisse se monter), pour avoir apparemment blessé, avec une masse reliée à une laisse, un gendarme déguisé en manifestant sur la ZAD!

Elle a été considérée coupable de violences avec usage ou menace d’une arme suivie d’incapacité inférieure 8 jours, port prohibé d’arme de sixième catégorie (une arme blanche), participation avec arme à un attroupement par une personne dissimulant volontairement son visage afin de ne pas être identifiée.

Elle a été condamnée à 10 mois de prison dont 5 avec sursis par le tribunal correctionnel de Nantes, ainsi que deux ans de mise à l’épreuve pendant lesquels cette personne est interdite de séjour en Loire-Atlantique sauf dans la commune où elle habite.

Pas difficile de voir le jeu que joue EELV avec les pseudos négociations, alors qu’à côté la gendarmerie infiltre et réprime!

Voici la lettre du médecin (rendue publique hier):

Lettre d’un médecin au préfet détaillant la gravité des blessures à Notre-Dame-des-Landes

Monsieur le préfet,En ma qualité de médecin, je suis intervenue à Notre-Dame-des-Landes samedi 24 et dimanche 25 novembre 2012. J’ai passé deux jours à soigner des blessés. Je tiens à porter à votre connaissance le nombre de blessés que nous avons eu à prendre en charge.Pour le samedi 24 novembre :11 blessures par flashball touchant :
– Le thorax pour 2 personnes avec un doute sur une lésion hépatique,
– La joue et la lèvre supérieure pour 1 personne avec probable lésion dentaire ou maxillaire,
– Le genou pour 2 personnes,
– Des doigts pour 2 personnes,
– La cuisse pour 2 personnes,
– Les côtes pour 1 personnes avec doute sur fracture de côtes,
– Le poignet pour 1 personne,

3 traumatismes de genoux,

2 traumatismes de poignets,

1 plaie tympanique,

1 choqué par gaz,

1 plaie de crâne suturée par 2 points,

1 plaie de crâne suturée par 15 points,

6 blessures par explosion de bombes assourdissantes dont :
– 3 impacts dans les cuisses de 3 personnes,
– 1 impact dans l’avant-bras d’1 personne,
– 1 impact dans la malléole d’1 personne,
– 10 impacts dans les jambes d’1 personne,
– 10 impacts dans les jambes d’1 personne avec probable lésion du nerf sciatique,
– 1 impact dans l’aine d’1 personne avec suspicion d’un corps étranger près de l’artère fémorale.

J’insiste sur la gravité de ces blessures par explosions. Les débris pénètrent profondément dans les chairs risquant de léser des artères, nerfs ou organes vitaux. Nous avons retiré des débris de 0,5 à 1 cm de diamètre, d’aspect métallique ou plastique très rigide et coupant. D’autres, très profondément enfouis, ont été laissés en place et nécessiteront des soins ultérieurs. Impossible de prévoir les lésions secondaires !

Les hospitalisations n’ont pas été simples. Mon collègue a contacté le SAMU et l’ambulance des pompiers a été retardée par les barrages des forces de l’ordre, ce qui est inadmissible ! J’ai donc amené moi-même un deuxième blessé devant être hospitalisé. J’ai ainsi pu avoir des nouvelles d’une troisième personne hospitalisée dans la journée.

Pour le dimanche 25 novembre :

Une blessure par bombe assourdissante avec ablation d’un débris dans le doigt,

1 réfection d’un pansement de cuisse,

1 fracture de cheville,

1 blessure de main,

1 impact de flashball au thorax avec suspicion de fracture de côte et lésion pulmonaire.

Je ne vous fais ici que la liste des patients les plus gravement blessés. Il semble que l’on dénombre une centaine de blessés durant ces deux jours. Je vous précise également que nous tenons à votre disposition les photos des lésions constatées.

En ma qualité de médecin, je souhaite attirer votre attention sur la gravité des blessures infligées par l’utilisation des armes des forces de l’ordre et cela en dehors de toute considération partisane.

Dans l’espoir que ma description permette un usage plus mesuré de la force, veuillez croire, monsieur le Préfet, en ma respectueuse considération.

Stéphanie L., le 26 novembre 2012

Copie aux parlementaires de Loire Atlantique

Voici le message de gens racontant l’infiltration et l’arrestation:

Des flics en civil s’infiltrent sur une barricade et arrêtent plusieurs de nos camarades

Hier [28 novembre 2012], sur la barricade-sud à hauteur du pré qui va au Far-Ouezt nous sommes une centaine à faire face aux forces du désordre afin de défendre un de nos derniers lieux-de-vie encore intact.Il est 16 heures. Une cinquantaine de Play-mobiles se mettent en formation d’attaque en moins d’un quart d’heure.6-7 personnes masquées passent la barricade, se rapprochent dangereusement des flics et incitent les autres camarades à se rapprocher aux aussi de la flicaille. À nouveau 7-8 potes passent la barricade ce qui surprend les résistant.e.s restés derrière. Du coup, ils se retrouvent à une quinzaine à faire face à la charge des forces de destruction de l’État saucialiste sans aucune protection.Alors qu’un nuage de lacrymos envahie la barricade, nous voyons subitement une scène hallucinante se dérouler sous nos yeux, nos camarades se battre entre eux.

Nous comprenons rapidement qu’il s’agit d’infiltrés.

Deux BAC-heuh (flics en civil ou gendarmes peu importe) déguisés en mode black-block jettent littéralement un des nôtres dans le fossé. Deux autres BAC-heuh défoncent un camarade et le plaquent au sol.

Tout va très vite, derrière la barricade, les nombreux tirs de lacrymos rendent d’un coup l’air irrespirable et obligent la résistance à reculer.

Alors que derrière le chaos est total, le mur de Play-Mobiles s’arrête à trois mètres de la barricade et nos potes disparaissent rapidement derrière eux.

Tout était calculé au millimètre. La flicaille vient pour la première fois depuis le début de l’opération César, initiée le 16 octobre dernier, d’arrêter au moins 4 de nos camarades sur une barricade. C’est en effet la première fois que des flics s’infiltrent parmi nous de la sorte.

Il est évident que les raclures mafieuses qui sont directement intervenues ont volontairement isolé nos potes, les incitant même à les suivre et à se rapprocher le plus possible des forces armées terroristes saucialistes afin de les défoncer et de les arrêter en soit disant flagrant délit alors que nos camarades ne font que défendre les derniers lieux de vie encore debout après 6 semaines de destruction systématique de la ZAD.

Alors que le Gouvernement, par la bouche du Préfet de Loire-Atlantique, ose parler d’apaisement, cette ultime provocation de l’État terroriste remet les pendules à l’heure et détruit, de fait, toute possibilité de dialogue en utilisant ce genre de procédés immondes.

La seule alternative qu’a le Gouvernement saucialiste est de retirer au plus tôt les agents provocateurs qu’il envoie sur les barricades et sur nos lieux de vie (flicaille en civil, indics, etc.) ainsi que toute présence militaire sur la ZAD.

Rien n’est à négocier. Le projet d’Ayraultporc doit être définitivement abandonné au plus vite à moins que le gouvernement n’ait pour unique désir de continuer à jeter de l’huile sur le feu en pariant sur un hypothétique pourrissement alors qu’il est le seul responsable de cette situation qui lui échappe totalement.

Que le gouvernement ne se fasse aucune illusion, il est aux abois et il n’arrivera jamais à entamer notre détermination malgré ses basses manœuvres.

Non à projet d’Aéroport et à la destruction de 2000 hectares de bocage et de lande !

Non aux provocations de la flicaille saucialiste !

Notre mode de vie autogéré, sans chef, sans aucune hiérarchie, qui refuse en bloc la société consumériste capitaliste que l’on veut nous imposer, n’est pas négociable.

Nous sommes ici chez nous et nous ne partirons pas.

La répression d’État ne passera pas !

Libération immédiate de nos camarades arrêtés hier !

Vinci dégage !

Des zadistes témoins oculaires directs des arrestations de nos camarades

Walter Bond au sujet du nom d’Abdul Haqq

Walter Bond avait choisi de prendre le nom d’Abdul Haqq, au moment de sa conversion à l’Islam (voir ici). Il a choisi de reprendre son nom d’origine, afin de ne pas parasiter son message.

Des esprits mesquins diront qu’il ne sait pas ce qu’il veut, mais un regard réaliste permet de voir aisément la véritable quête de Walter Bond: trouver un chemin praticable pour la libération animale.

Qu’est-ce qu’il y a dans un nom?

J’ai décidé de laisser tomber le nom d’Abdul Haqq pour les raisons suivantes:

Tout d’abord, la religion n’est pas l’aspect déterminant de ma lutte, c’est la libération animale qui l’est.

Si ma spiritualité est un aspect important de ma vie personnelle, cela n’a rien à voir avec la lutte pour la totale liberté des opprimés.

La religion a une expérience terrible de persécution d’à peu près tous les groupes sociaux qu’on puisse imaginer, et je ne suis pas ici pour jouer l’apologiste de la tyrannie, au nom de Dieu, ou de magouilles politiques ou de consommation, ou d’autres motifs lamentables que trouvent des gens pour justifier leur soif de sang!

En outre, plus ma propre spiritualité dans le mysticisme a progressé, plus je me rends compte que l’institution de la religion est un poison pour mon chemin spirituel.

Les soufis du passé ont souvent eu à parler et à écrire leur sagesse ésotérique en paraboles et en énigmes pour éviter d’être assassiné par les régimes orthodoxes de leur temps, je ne le fais pas.

Et je trouve réducteur pour soi et pour le contenu toute cette affaire d’étiquetage et de packaging de mes croyances et de ma foi sous les auspices de telle ou telle religion.

Deuxièmement, je vis dans une unité de prison où tout ce que j’entends environ 24 heures par jour, c’est la religion et la politique. Je suis tout simplement épuisé À mon humble avis, il faut avoir une sorte de pathologie pour ne littéralement avoir aucune autre pensée dans sa tête à part ces deux sujets, 24 heures par jour, pour toute la vie!

Les hommes ici ne sont pas mieux ou pire que tout autre groupe de personnes que j’ai fréquenté. Mais ne croyez pas le battage médiatique, pas tout le monde dans le CMU [communication management unit, unité de prison où les communications sont surveillées] est debout en tant que combattant de la liberté. Nous avons notre part de balances et d’informateurs du gouvernement fédéral, qui sont simplement gardés ici pour leur propre sécurité.

En troisième lieu, un nom est une identité, que j’ai déjà. Je suis Walter Bond, le Lone Wolf [Loup Solitaire] de l’ALF. Mon orthodoxie dans ce monde est appelée Vegan straight edge.

Je suis un prisonnier de guerre pour la Terre Mère et les Nations animales.

Et je ne juge pas les autres par leurs croyances ou non-croyances. Je tiens les agresseurs responsables de leurs actes.

Et enfin, Abdul Haqq signifie « esclave de la vérité »… « Walter » signifie « guerrier puissant »…. Je préfère Walter.

2 appels à solidarité pour les 3 prévenuEs de Valognes

Voici deux appels à la solidarité face à la répression contre le mouvement anti-nucléaire. Le gouvernement aimerait bien, avec l’aide d’EELV, faire en sorte que cette lutte appartienne au passé. Pour cela, il continue la répression, l’accentue même! Car il veut détruire le patrimoine de la lutte, sa culture, ses activistes…

Version pdf de l’affiche à télécharger pour impression
Version pdf de “Un train vaut mieux que tu l’auras” pour impression
Version pdf de “La justice atomise” pour impression

LA JUSTICE ATOMISE
Solidarité avec les inculpés de la presqu’île du nucléaire

En novembre 2011, un appel lancé par le collectif Valognes-Stop-Castor invitait à venir s’opposer au régime ordinaire de l’industrie nucléaire.

Ce texte annonçait un campement pour perturber le passage d’un train CASTOR (transport de déchets nucléaires hautement radioactifs) en provenance de l’usine de la Hague et à destination du site de stockage de déchets de Gorleben, en Allemagne, où l’attendaient des dizaines de milliers de contestataires, comme chaque année à la même période depuis une vingtaine d’années. Au même titre que les trois personnes qui seront jugées à Cherbourg le 9 octobre 2012, nous sommes plusieurs centaines à avoir répondu à cette proposition et à nous être rendus dans le Cotentin, cette presqu’île du nucléaire, pour vivre une opposition concrète au nucléaire.

La lutte antinucléaire semblait en effet à beaucoup coincée dans une impasse. A coups de slogans simplificateurs, de manifestations ritualisées jusqu’à l’ennui, de contre-expertises sans conséquences et d’alternatives dérisoires, elle s’est vue réduite au fil des ans à un simple marketing. Le désastre de Fukushima nous a brusquement rappelé que le nucléaire est d’abord terrible en ce qu’il nous dépossède durablement de nos conditions d’existence et étouffe toute aspiration à la liberté. Quelle vie reste-il à mener un dosimètre autour du cou ?

En visibilisant la banalité des transports de matières radioactives, l’action de Valognes a voulu rappeler qu’en France nous vivons tous à bout portant du nucléaire, notamment dans le Cotentin1. Et qu’il est encore possible de renouer avec des actions directes collectives et publiques comme le mouvement antinucléaire en menait lors des luttes contre l’installation des centrales (Plogoff, Chooz, Golfech, SuperPhénix, Flamanville, Le Carnet pour n’en citer que quelques-unes). Le campement de Valognes s’est donc accompagné d’un effort d’explicitation afin de désamorcer une figure médiatique et policière –le casseur masqué- et afin de rendre le plus largement public ce type d’action.

Mais pris au jeu d’un coup d’éclat spectaculaire, nous sommes passés de la réunion publique au communiqué de presse, de la presse locale aux caméras du 20heures et, en chemin, de l’explicitation à la publicité. Ce glissement a amené à désigner des porte-parole. Trois personnes durent endosser ce rôle inconfortable au cœur d’un dispositif simpliste et abêtissant où l’efficacité de l’action politique et l’existence d’un mouvement se mesurent à l’aune de la couverture médiatique.

Cette exposition médiatique a offert les images dont la justice s’empare à présent pour fabriquer des chefs. Le raisonnement du parquet est le suivant : le rôle qu’ont joué les inculpés dans les médias prouverait leur implication dans le collectif Valognes-Stop-Castor et les rendrait responsables de l’organisation du campement, de la coordination des actions sur le terrain et, par là-même, des dégradations. La justice achève ici de faire disparaître le caractère collectif d’actes dont le code pénal fait des délits. Pour instruire cette affaire et fabriquer ces trois coupables, elle atomise et construit des boucs émissaires comme elle le fait jour après jour dans tous les tribunaux de France. Il s’agit moins de criminaliser une parole publique que de protéger la propriété privée et les intérêts de l’Etat.

Rien de nouveau sous le soleil vert d’une société entre autre nucléarisée. Dans cette histoire, c’est la SNCF qui veut se voir rembourser 163 000 euros de dégâts sur une ligne. Et c’est l’Etat français – producteur et exportateur d’énergie nucléaire à l’échelle mondiale – qui voudrait retrouver le calme et la soumission qui accompagnent d’ordinaire son florissant commerce.

Tentant de fissurer cette chape de plomb, Valognes se voulait un début. Quelques mois plus tard, un rassemblement s’organise au Chefresnes, dans la Manche. Il invite les opposants au nucléaire à rejoindre la résistance à la construction de la ligne électrique à très haute tension Cotentin-Maine. Cette fois l’action est brutalement réprimée, faisant des blessés graves et une arrestation entraînant une condamnation à trois mois ferme. Dans le même temps, les membres de l’assemblée du Chefresnes sont inculpés les uns après les autres ; inculpations répondant manifestement aux multiples perturbations qu’ont connu les chantiers durant des mois et tout particulièrement depuis valognes….

Ces tentatives d’organisation collective n’ont pas ralenti le rouleau-compresseur de l’industrie nucléaire et le nouveau gouvernement français n’a d’ailleurs rien perdu de son arrogance2. Elles ont néanmoins jeté quelques bases pour recomposer une opposition antinucléaire en France. D’une part, l’expression d’un mouvement excluant toute illusion citoyenne et refusant toute reconnaissance à l’Etat pour négocier une quelconque sortie du nucléaire. D’autre part, le souci d’horizontalité et l’absence de hiérarchie dans la prise de décisions qui ont offert la possibilité d’une action directe collective.

Le petit théâtre judiciaire et son rythme usant ne nous feront pas oublier les raisons du rassemblement de Valognes, dans cette région rongée par les cancers et le silence où plus qu’ailleurs encore, le nucléaire, on en vit et on en crève. Solidarité avec les inculpés de la presqu’île du nucléaire et rendez-vous au tribunal de Cherbourg avec les inculpés de Valognes, pour que ce procès ne reste pas enfermé dans le huis clos judiciaire.

Un des collectifs de soutien aux inculpés de la presqu’île du nucléaire

1 Le Cotentin est une des régions les plus nucléarisées du monde : à La Hague, une usine de retraitement des catastrophes quotidiennes qui stocke le combustible d’une soixantaine de réacteurs ; à Flamanville, un EPR, étendard mondial et déjà mité des centrales nucléaires françaises ; à Cherbourg, un arsenal militaire consacré à la terreur atomique mondiale ; à Digulleville, un centre de stockage de déchets radioactifs qui contaminent la nappe phréatique ; partout autour, ces territoires quadrillés, assujettis et balafrés par ces lignes « très haute tension » (THT) destinées à alimenter le marché concurrentiel et international de l’énergie.
2 En quelques mois, il aura nommé comme porte-parole du gouvernement Cazeneuve – député Cogema dans la Manche depuis des lustres -, relancé la recherche sur le surgénérateur Astrid de quatrième génération, acté le maintien du parc nucléaire actuel, annoncé l’ouverture de la plus grande mine d’uranium du monde à Imuraren au Niger, validé le développement de l’EPR en France et à l’international, poursuivi la construction de la ligne THT Cotentin-Maine etc.

Les trois inculpés sont convoqués le 9 octobre 2012 à 10 heures au tribunal de Cherbourg pour les chefs d’inculpations suivants :

  • Complicité de destruction de biens d’autrui par l’effet d’un moyen dangereux pour les personnes.

  • Incitations directes ayant provoqué un attroupement de plusieurs centaines de personnes dont certaines étaient armées.

  • Organisation d’une manifestation sur la voie publique ayant été interdite.

Coordonnées pour envoyer les soutiens financiers (pour payer les avocats) :
Chèques à l’ordre de APSAJ – 6 cours des Alliés – 35000 Rennes
IBAN : FR76 4255 9000 5541 0200 1473 207 Code BIC : CCOPFRPPXXX

Contacts : legalteamvalognes@riseup.net

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UN TRAIN VAUT MIEUX QUE DEUX TU L’AURAS

Le 23 novembre dernier, aux alentours de Valognes dans la Manche, 800 personnes se mettaient en tête de retarder un train CASTOR de déchets radioactifs et y réussirent. Pour la première fois depuis longtemps en France, le mouvement anti-nucléaire reprenait le chemin de l’action directe de masse. Il faisait entendre une voix qui ne tremble pas. Il répondait aux dizaines de milliers d’allemands qui bloquent ce même train chaque année depuis vingt ans. Dans la région la plus nucléarisée du pays le plus nucléarisé du monde, ce n’était pas chose acceptable. Et puisqu’on a coutume de passer sous silence les incidents qui ponctuent l’existence des centrales et des installations dites de retraitement, on voudrait aussi faire taire les opposants.

Ainsi, sur le terrain et six mois plus tard, on a lâché toute bride à la police et le camp anti-THT de Montabot se terminait avec vingt-cinq blessés dont trois graves. Ensuite, c’est une véritable déferlante de procédures judiciaires qui s’abat sur tous ceux qui résistent au nucléaire dans la région : neuf inculpés pour Valognes ; le maire du Chefresne gardé à vue qui démissionnait en même temps que son conseil municipal ; plusieurs procès et condamnations, dont une de prison ferme, pour participation à la lutte contre la THT Cotentin-Maine ; pléthore de convocations intimidantes. Cet acharnement judiciaire n’est autre que le masque d’une attaque politique contre les ennemis du nucléaire.

Un nouveau procès aura lieu le 9 octobre 2012 à Cherbourg, contre trois des personnes qui ont pris sur elles d’expliquer aux médias le sens de l’initiative du camp de Valognes. Ce serait un précédent pour toutes les luttes politiques que le simple fait de répondre à des journalistes soit condamné sous de tels chefs d’inculpations : provocation directe suivie d’effet à un attroupement armé, organisation d’une manifestation interdite et complicité de destruction du bien d’autrui. Et quelles preuves pour étayer un tant soit peu de si lourdes accusations ? Deux ou trois interviews à BFM TV, Le Figaro ou France Soir, qui suffiraient à les désigner comme des sortes de leaders auto-proclamés ordonnant à une armée d’obéissants moutons.

L’opération est donc grossière. On voudrait faire en sorte que des événements comme celui de Valognes ne puissent pas être accompagnés d’un discours assumé publiquement. On voudrait que ceux qui y participent soient des criminels sans phrase ou des fous irresponsables. On voudrait absolument qu’il y ait des chefs pour nier la possibilité qu’il existe des manières de s’organiser qui ne soient pas hiérarchiques. Ce qui est recherché, c’est d’empêcher toute formulation intelligible d’un engagement collectif et offensif. Ce que nous recherchons, c’est à rendre possible l’insolente coïncidence entre des gestes et des pensées.

Ce procès ne pourra jamais paraître vraisemblable ailleurs que dans le huis-clos ronronnant d’une salle de tribunal. C’est pourquoi nous appellons à le déborder par le plus large soutien des trois personnes inculpées et vous invitons à vous rendre devant le tribunal lors du procès :

RENDEZ-VOUS DEVANT LE TRIBUNAL DE CHERBOURG LE 9 OCTOBRE A 10 H

Collectifs de soutien aux inculpés de Valognes
legalteamvalognes@riseup.net.

Pour du soutien financier :

chèque à l’ordre de APSAJ – 6 cours des Alliés – 35000 Rennes – France
IBAN : FR76 4255 9000 5541 0200 1473 207 Code BIC : CCOPFRPPXXX

Les « 4 de Barchem » et leur procès

Voici un document de personnes qui vont passer en procès en Hollande pour avoir libéré 5000 visons d’une ferme. Le site concernant cette affaire est http://www.svat.nl/barchem4/en/index.html, mais apparemment il est hors ligne, pour des raisons toutes récentes et inconnues.

Quatre personnes, véganes, sont concernées par le procès, une de 34 ans et trois de 24 ans ; elles ne collaborent en rien avec la police.

Deux des personnes arrêtées ont déjà passé respectivement deux mois et trois semaines en prison sans avoir droit à des coups de téléphone ni d’envoyer des lettres, n’ayant le droit de parler qu’à son avocat. Une des deux personnes n’avait même pas droit à une alimentation végétalienne.

Ces mots sont pour chacunE d’entre nous qui s’est déjà senti impuissant contre un ennemi mille fois plus grand que soi-même.

Dans ces dernières années, la répression contre toute lutte de libération s’est renforcée. Dans différents pays, l’attention des autorités s’est focalisée sur différents mouvements, mais le fond reste le même: l’État et les gouvernements protègent les agresseurs, et non la agressés.

Ils protègent ceux qui perpètrent, et non les victimes. Ils protègent ceux qui violent, tuent et asservissent. Pas ceux qui contestent l’existence même des cages. Pour ce faire cela, ils utilisent des nouvelles lois, des unités spéciales de la police, des techniques de surveillance plus nombreuses et plus efficaces.

Dans cette affaire récente contre le mouvement de libération animale, ceux qui écrivent ont été accusés d’un crime: d’avoir soi-disant libéré près de 5000 visons de leurs cages, où ils auraient vécu une vie de peur, de détresse et d’isolement avant d’être tués et transformés en manteaux de fourrure, dans une ferme à fourrure dans le village hollandais de Barchem.

Pour cette raison, nous serons jugés les 25 et 27 Septembre en Hollande.

Nous n’allons pas dépenser plus de mots sur cet événement précis, étant donné que le procès est encore à venir, mais nous aimerions offrir notre point de vue au mouvement, au sujet de ce que fait la répression, de ce que la répression signifie vraiment pour nous.

La répression doit être traitée de front. Elle doit être prévu, nous avons à être préparés et prêts à accepter les conséquences de contester l’état actuel des choses.

Sans cette prise de conscience, nous allons vivre notre vie dans la peur et sans combattre d’une manière efficace, quelle qu’elle soit. La répression est née de l’efficacité. Chaque action a une réaction, c’est pourquoi les gouvernements et la police interviennent pour stopper les moyens efficaces pour atteindre nos objectifs. Si nous étions inefficaces, alors rien ne serait fait pour nous stopper, parce que les autorités ne s’en soucieraient pas.

Nous devons accepter l’idée de la répression, si ce que nous voulons, c’est créer une lutte qui amènera un réel changement quel qu’il soit. La répression et un changement effectif sont essentiellement deux faces d’une même médaille. La pire réaction à la répression est, pour nous, est d’accueillir cela avec peur.

Cela donne à la répression sa puissance.Nous, en tant que mouvement, choisissons la manière dont nous réagissons à la répression, et si nous pouvons nous permettre ce que cela nous affecter ou pas.

Continuer les campagnes qu’ils tentent d’arrêter est absolument la meilleure manière de contester et de combattre la répression. Revenez plus durement, de meilleure manière, de manière plus organisée, de manière plus forte et de manière plus préparée. Prévoir et gérer la répression pour réduire l’impact quand elle se produit.

Apprendre les unEs des autres quant aux erreurs et renforcer nos stratégies. Dans le cas contraire, nous laissons les autorités avec une carte blanche pour fouler aux pieds toute sorte de dissidence, dans tout type de mouvement.

C’est leur façon de travailler: ils en frappent un pour en éduquer mille. C’est l’objectif même d’arrestations et de raids contre des logements, d’isolement et d’emprisonnement. C’est leur meilleure arme: inculquer la peur dans nos têtes pour nous rendre sans danger, pour nous faire taire.

Pour cette raison, alors que nous sommes confrontés à ce procès, nous aimerions que chacunE se souvienne que nous aussi nous avons notre arme. C’est une arme plus forte que la leur parce qu’elle est fondée sur la compassion et la rage, elle est fondée sur le dévouement et la sincérité entre les personnes qui partagent le même sentiment d’urgence: on l’appelle la solidarité.

La solidarité, c’est se soutenir mutuellement dans les périodes de nécessité, mais aussi rendre les coups, ne pas laisser la peur gagner notre vie ou nous empêcher d’être efficace.

Cela signifie qu’il faut se réunir en tant que mouvement, avec toutes nos forces, nos compétences, et nos capacités. Et en fin de compte, se réunir par le biais de notre objectif commun: mettre fin à l’exploitation impitoyable de ceux et celles qui sont des êtres vivants comme nous, de la planète qui nous héberge tous et toutes.

La solidarité est la clé pour maintenir en vie tous les combats et pour créer un mouvement qu’ils ne pourront jamais briser.

Parce que personne n’est libre, jusqu’à ce que TOUS et TOUTES soient libres.

Certains accusés du procès des « 4 de Barchem. »

Les infos sur : http://www.svat.nl/barchem4/en/index.html

Définition du soutien au prisonnier par Walter Bond

Abdul Haqq, auparavant Walter Bond, définit dans son dernier message ce que doit être le soutien aux personnes emprisonnées pour leurs actions illégales. En voici la traduction.

Définition du soutien au prisonnier

En cette ère technologique de communication instantanée où il est facile pour l’activiste sur internet (un oxymore évidemment) de perdre la ligne de mire ce qu’est et n’est pas le soutien aux activistes en prison.

Voici une brève explication d’un bon soutien aux personnes emprisonnées et pourquoi c’est important pour la personne condamnée et le mouvement de Libération Totale.

-LES QUATRE GRANDS-

En tant que prisonnier, il y a quatre choses qui font toute la différence dans nos vies. Ce sont: l’argent, des lettres, des photos et des livres / magazines et la presse écrite.

1. ARGENT

Alors que l’on nous donne le strict minimum en prison pour survivre, les fonds font toute la différence.

Tout comme dans le monde extérieur hors des murs et des barbelés, les vêtements personnels comme des shorts, sweat-shirts et même des sous-vêtements de qualité coûtent de l’argent, une hygiène décente coûte de l’argent.

Les aliments (autres que celui qui vous est donné au moment du repas, ce qui n’est pas suffisant, quel que soit votre régime alimentaire, mais surtout pour un végétalien) coûtent de l’argent.

Comme c’est le cas pour les timbres, envoyer et recevoir des e-mails, télécharger de la musique, passer des appels téléphoniques, etc.

Mais, contrairement au monde extérieur, les personnes emprionnées n’ont aucun moyen de gagner de l’argent. Même avec un emploi en prison qui, si vous en avez un bon, pourrait ramener 50 dollars par mois (au maximum), le système pénitentiaire arrive à prendre jusqu’à 100% de ce que nous devons pour des restitutions ou des amendes. Par conséquent, un peu d’argent est toujours apprécié par les prisonniers.

2. LETTRES

Les prisonniers n’ont aucun moyen de rester dans le coup, de se tenir au courant des événements, ou de savoir que quelqu’un se soucie de lui, tant que nous n’obtenons pas une lettre.

En ce jour, en cette période, des milliers de personnes peuvent visiter un site de soutien ou une page facebook.

Mais dans des endroits comme la CMU (Unité de gestion des communications) pour les prisonniers politiques, nous ne sommes même pas autorisés à recevoir les impressions de ces textes de présentation agréable de soutien dans notre courrier postal.

Demandez-vous, est-ce que je poste ceci pour faire partie d’une communauté en ligne ou parce que je soutiens cette personne dans la réalité? Si oui, alors envoyez une lettre. Rappelez-vous alors que si les détenus fédéraux ont des accès limités aux mails, nous n’avons AUCUN accès à l’Internet.

3. PHOTOS-

En tant que prisonnier, notre monde est visuellement déprimant. Peinture grise, béton, portes, murs, des barreaux, des cages et des fils barbelés.

Nous voyons les mêmes personnes tous les jours, pas de changement.

Des photos d’animaux, de la Nature, les villes, vous les appréciez certainement. J’ai un album photo et deux panneaux de liège dans ma cellule.

J’épingle des photos de nature sur eux afin d’avoir des paysages de fortune sur mes murs et de temps en temps, je feuillette mon album photo pour me rappeler ce à quoi ressemblent les Vegans et les Animaux.

LIVRES / MAGAZINES ET MÉDIAS IMPRIMÉS

Les détenus ont plus de temps pour se concentrer sur les livres que quiconque sur la planète! Mais s’ils ne sont pas envoyés, il n’y a rien d’intéressant à lire. la plupart des bibliothèques des prisons actions utilisent la romance et la fiction dans des romans sans rien de substantiel.

Un livre ou magazine ne sera pas seulement lu par la personne à qui vous l’envoyez, mais par chaque prisonnier qui peut mettre la main dessus!

Les livres ont un public captif dans la prison. Je me souviens que quand j’allais au tribunal à Salt Lake City, les livres que j’ai lu et placé sur le chariot de livres ont vite fait le tour et ont été lus par des centaines de détenus.

La plupart de ces livres sont toujours en circulation dans cette prison longtemps après que je l’ai quittée.

Ces « grands quatre » est ce que vous pouvez faire pour aider ceux et celles d’entre nous qui ont perdu leur liberté, luttant pour la liberté de la Terre et des Animaux.

Le soutien aux prisonniers est vital pour le P.O.W. [prisoner of War – prisonniers de guerre] qui le reçoit, mais plus important encore pour l’avenir de la résistance.

La réalité est que la prison est tout simplement le risque professionnel pour les guerres de la Terre et des Animaux.

Il est important que les personnes libératrices en devenir et futures savent que si et lorsqu’elles font face à l’oppression du gouvernement, elles seront prises en charge et gardées dans le souvenir aussi longtemps qu’elles ont parlé ou combattu pour la Mère la Terre et les Nations Animales, et n’ont JAMAIS INFORMÉ SUR LES AUTRES ACTIVISTES.

C’est le cercle qui maintient la libération comme une lutte vivante et pas seulement une idée ou un idéal. Nous sommes ici pour la Terre et les Animaux, vous êtes là dehors pour nous!

Animal Liberation, Whatever It May Take!
ALF POW
Abdul Haqq

Sauvetage d’un animal en vie au CMU !

Voici une belle histoire qui s’est déroulée dans la prison où est Walter Bond / Abdul Haqq. La traduction a été difficile, car Walter décrit une clôture et des tuyaux faisant partie de la prison. Ce qu’on pourrait avoir du mal à se représenter, mais c’est bien entendu totalement secondaire.

Et c’est une leçon sur la nécessité d’être attentif et attentive, où que l’on soit…

Pour rappel, l’expression « Communication Management Unit » désigne un secteur de la prison où toutes les communications sont surveillées de très près par le FBI.

Sauvetage d’un animal en vie au CMU !

Le 13 Juillet 2012, un oisillon est tombé de la clôture de la cage de loisirs du CMU [Communication Management Unit] de Marion.

Le poste depuis lequel il est tombé était d’environ six mètres de hauteur et creux au sommet, tout comme les postes sur une clôture de jardin standard, destinée aux oisillons dont il existe une quantité surprenante ici.

Cela peut être un monde perfide où l’on apprend à voler. Ils sont parfois pris dans les barbelés à lames de rasoirs qui sont partout, ou, comme dans ici ce malheureux jeune faisant l’éprouvante expérience d’essayer de se percher, mais glissant et faisant une chute de six mètres au fond d’un étançon [renforcement de la clôture].

La seconde partie de ce scénario malheureux, c’est que le fond du poteau de clôture se termine sur une bordure de béton, alors pour essayer comme nous l’avons fait de l’aider à sortir vers la liberté était une manœuvre impossible.

Il y avait donc ce bébé oiseau avec un quart de pouce de jeu entre un tuyau et une bordure de béton, criant à l’aide vers sa famille qui restait vigilante à 20 pieds de haut, à l’ouverture des postes et sur le terrain en criant vers nous, les malheureuses victimes de la ridicule guerre de l’Amérique contre le terrorisme.

Son petit bec sortait et quand on était sur le sol on pouvait voir sa petite tête, le bec et les coins jaunes de sa bouche.

Pendant 5 jours, il fut coincé. Son sort au niveau du poste se propagea rapidement à travers la communauté musulmane et a été une cause de détresse pour nous tous. Nous l’avons tour à tour nourri à la main avec des morceaux de pain et une cuillère pour l’alimenter en eau.

Au cinquième jour de sa difficile situation, un plan a été conçu. Un morceau de fil a été lentement manœuvré vers le poste. Il y avait un petit rocher attaché à l’autre extrémité, de sorte qu’il tomberait sur la longueur des tuyaux, tout en étant pas assez lourd pour blesser le bébé oiseau.

Une fois que cela a été accompli, le fil a été retiré du fond du tube. Puis un panier préparé avec un crochet, qui ressemblait à un panier miniature que l’on peut voir sur un ballon à air chaud, a été lié à la chaîne.

Un des prisonniers politiques, ici dans le CMU, a commencé à tirer la chaîne, en faisant cela il l’a fait plier dans le fond du tuyau, enveloppant facilement le bébé oiseau et le remontant le long du tuyau, qui était essentiellement un petit ascenseur juste fait pour lui.

Alors que nous étions en train de voir cela à partir du sol, il a atteint le sommet et maladroitement, mais rapidement, s’est envolé depuis le poteau de clôture. Il est venu se reposer sur le sol dans la cage avec nous dans la cour de récréation!

Sa famille a commencé à gazouiller frénétiquement et heureusement, et est aussi descendu pour voir qu’il allait bien, tandis que les 5 humains captifs criaient Allahu Akbar (Dieu est le plus grand)!

Littéralement sautant de haut en bas avec joie, moi y compris!

Miraculeusement, il allait bien, avec pas même une égratignure. Bientôt, tous les frères étaient dans la cour de récréation à venir voir l’oiseau libéré. Nous l’avons nourri avec du pain et avons regardé sa famille prendre le relais à partir de là.

On m’a demandé : « est-ce qu’il va bien, Abdul Haqq ? » et « tu dois raconter cela à tout le monde ! » J’ai répondu : « il va aller bien et bien sûr je serai fier d’annoncer ça! »

Sur une note personnelle, je dirais que cela m’a rappelé que peu importe qui nous sommes et où nous pouvons nous trouver, nous pouvons aider et sauver une vie animale, si nous le choisissons.

Il n’y a pas besoin d’être dans des circonstances idéales ou une personne vegan parfaitement politiquement correct pour le faire. Tout ce dont vous avez besoin est d’être attentif, compatissant et prêt à prendre des mesures avec votre cerveau et votre corps.

La Libération Animale, quel qu’en soit les moyens !

ALF POW [prisoner of war, prisonnier de guerre],

Abdul Haqq

Opération policière en Italie et en Allemagne

Voici des nouvelles d’une vague de perquisitions en Italie et en Allemagne; l’information a été diffusée par la stucture anti-répressive belge le Secours Rouge.

Italie : Nouvelle opération policière contre les verts-anarchistes

Moins de deux mois après l’opération « Ardire », les services anti-terroristes des Carabiniers ont déclenchés le 8 août une vaste opération policière appelée « Mangiafuoco » dans plusieurs régions d’Italie et en Allemagne, contre ce qu’ils accusent d’être un réseau vert-anarchiste.

30 perquisitions ont été diligentées par le Procureur de Bologne contre 21 personnes.

Elles sont accusées d’être responsable d’une série d’attaques incendiaires entre 2010 et 2012, parmi lesquelles l’incendie d’un restaurant grill à Bologne (revendiquée en solidarité avec Billy, Costa et Silvia, prisonniers verts-anarchistes détenus en Italie), d’IBM Italie (revendiqué par le Front de Libération de la Terre, ELF) et de deux cabines électriques à Bologne, des locaux d’ENI à Ravenne), d’un Département de la Faculté d’Agriculture de l’université de Bologne, cette dernière action étant revendiqué ‘Animal Liberation’, également en solidarité avec ‘Billy’, ‘Costa’ and ‘Silvia’.

Les policiers disent avoir trouvé lors de ces perquisitions « 250 pétards, quelques manuels pour la fabrication d’engins explosifs et pour le crochetage des serrures et de la documentation sur des multinationales, parmi lesquelles ENI, IBM et McDonald’s. »

[stop-tht] La répression ne fera pas baisser la tension (THT) !

Ces derniers temps, la question de la répression a été malheureusement un thème très actuel. Voici encore des informations, avec des appels à la mobilisation, pour un agenda anti-répression!

Depuis plusieurs mois, la répression contre les personnes impliquées dans la lutte contre la ligne Très Haute Tension (THT) Contentin-Maine a très fortement augmenté. Ces lignes THT, imposées aux populations locales, sont dangereuses sur le plan sanitaire et ne servent que les intérêts privés liés à l’industrie nucléaire. Cette lutte a pris son essor dès le début du projet, et a connu une nouvelle accélération après le blocage du train de déchets nucléaires Castor et le début des travaux, en novembre 2011.

Elle s’est ensuite notamment développée autour du Chefresne (50), village concerné par la ligne THT et opposé au projet, tant du côté de la mairie que de la population, contre la ligne THT et pour l’arrêt immédiat du nucléaire. L’assemblée générale du Chefresne constituée, de nombreuses actions publiques ont été organisées (déboulonnages de pylônes, occupation de chantiers etc), afin d’enrayer les chantiers de construction menés par RTE (Réseau de Transport de l’Electricité, filiale d’EDF).

L’Etat nucléocrate, marchant main dans la main avec RTE, a décidé d’utiliser une fois de plus la répression pour enrayer cette lutte, arrêtant des militant-e-s, en convoquant d’autres, et en passant certain-e-s en procès.

Tout dernièrement, un week-end anti-THT a été organisé à côté du Chefresne, du 22 au 24 juin, afin d’organiser des débats et des réflexions notamment sur la lutte anti-nucléaire, clôturé par une action publique contre les lignes THT. Mais 600 gendarmes ont attendu les 500 participant-e-s, dont les ordres étaient bien plus de blesser (25 blessé-e-s) que de s’interposer (un interpelé qui passe en procès).

L‘Etat et RTE préfèrent ainsi réprimer et tenter de museler une contestation légitime. Les forces aux ordres de RTE en sont à chercher le moindre prétexte. Ainsi, le 2 juin 2012 à Saint Pierre des Landes (53), après avoir blessé un militant, ils en profitent pour le poursuivre au motif de rébellion ; au même endroit, il est reproché à un militant d’avoir garé son véhicule trop près d’une gendarme…

Une infraction tellement évidente qu’il fut interpellé 6 jours après les faits, une fois RTE, la préfète et les gendarmes poursuivis pour leurs exactions… Enfin, ayant préféré blesser qu’interpeller le 24 juin, les autorités tentent de charger au maximum la seule personne à leur disposition, allant jusqu’à lui reprocher l’entorse au doigt et les contusions à la main des deux gendarmes “blessés”, bien qu’il ne corresponde pas à la description de la personne mise en cause par eux. Plusieurs procès sont à venir (un est déjà passé).

A chaque fois, nous appelons à un rassemblement de soutien devant le tribunal.

La répression ne nous fera pas plier !

Arrêt immédiat du nucléaire et de ses pylônes THT !

AGENDA ANTI-REPRESSION :

6 août 2012 : 14h, tribunal de Coutances  – Procès de l’interpellé du 24 juin à Montabot.

21 août : Tribunal de Coutances, verdict du procès du 19 juin.

23 août : 14h, tribunal de Laval – Procès du militant blessé puis interpellé le 2 juin à Saint Pierre des Landes.

23 novembre : 9h, tribunal de Laval – Procès du militant arrêté le 10 juillet pour des faits remontant au 4 juillet.

9 octobre : Procès à Cherbourg de 3 personnes suite aux actions menées près de Valognes le 23 novembre 2011.

Pour aider et/ou participer :

– Venir aux rassemblements et actions…

– Faire un don par chèque (avec mention THT au dos) à l’APSAJ : Association Pour la Solidarité et l’Aide Juridique : 6 cours des alliés, 35000 Rennes.

Anti-répression de la lutte anti-THT

tél : 07.53.36.62.48

Mail :antirep-tht arobase riseup point net.

Plus d’infos sur : www.stop-tht.org ou antitht.noblogs.org

AGENDA ANTI-THT :

1 et 2 Sept. 2012: Assemblée Générale au Chefresne, au bois (occupé) de la Bévinière.

29 Septembre : Rassemblement anti-THT et anti-nucléaire à Avranches

Rock in Gats, 27 & 28 juillet à Glandage (26): Concert de soutien contre le projet d’aéroport à NDDL

Voici l’annonce pour un concert de soutien à la lutte, dans quelques jours!

On organise le 27 et 28 juillet un week-end de soutien à la lutte contre le projet d’aéroport de notre dames des landes. Au programme projection de film docu le premier soir, et concert le deuxième soir .

Comme chaque année c’est pour nous l’occasion de s’exprimer sur les politiques de notre territoire, alors on en profite.

En gros c’est l’occasion pour nous de dire ça :

Ils veulent aménager nos territoires mais, seulement, on y habite !
L’aménagement de nos territoires passe, en Loire-Atlantique, par la construction d’un aéroport. Mais, qu’en est-il de notre territoire et de leurs politiques d’aménagement? Que ce soit un sillon alpin voué aux technologies de pointe (nano et biotechnologie), l’implantation d’une ligne à grande vitesse entre Lyon et Turin (NO TAV), un parc pour touristes angoissés dans la forêt des Chambaran, des tentatives d’extraction de gaz de schiste, l’A51 dans le Trièves…

L’ensemble de ces perspectives n’est pas celle de l’amélioration d’une qualité de vie d’une population donnée, mais bien celle d’accroissements de capitaux de l’oligarchie meurtrière ; usant du contrôle social comme matraque et de leur démocratie comme anesthésiant. Et c’est à grand renfort de réunions et débats publics qu’ils travaillent à l’acceptabilité de leurs projets là où nous ne sommes que les spectateurs de leur pseudo démocratie qu’ils disent participative.

Nous avons déjà 10 tranches de réacteur nucléaire sur le Rhône, plus de 50 établissements Seveso « seuil haut » (type AZF) sur la région Rhône-Alpes, un CRA à Lyon (centre de rétention administrative), la liste est sans fin.
Nous avons également des élus aussi toxiques que leurs usines quand ils nous parlent de leur famille, de leur sécurité, de santé, de solidarité, de leurs frontières, d’agriculture, d’économie.

Évidement nous en savons suffisamment.Alors que nous manque-t-il pour arrêter la mascarade du pouvoir étatique ?

Évidemment le constat est amer, mais ce n’est pas pour autant que nous voulons des impasses, du repli communautaire, du mercantilisme de la vague verte, des croyances protéiformes, de la gentrification rurale si chers à notre territoire.

Évidemment et avidement nous voulons tout mais surtout une solidarité de classe entre opprimés face à l’oppresseur.

Et maintenant, devrions-nous nous satisfaire d’être le premier département bio ?
Ce n’est pas le parfum de l’huile essentielle qui masquera l’odeur des cheminées de Feyzin.

Collectif Rock In Gats

Programme vendredi 27:
18H pROJECTION DES FILMS DOCUMENTAIRES

Programme sAMEDI 28juiLLet :
Concerts:
– Les choses qui fachent (rapidy)
– Mr Marcaille (heavy freaks cello )
– Les Pertes blanches (punk moite)

tOUT LE LONG / ATELIER SERIGRAPHIE SUR PLACE /RAMENE TES FRINGUES
iNFOKIOSQUE
cOIN pARENTS /ENFANTS AUTOGERE

Apporte une lampe, une doudoune ,et campe dans le pré sans ton chien !!!

PRIX LIBRE

Jordan Halliday sort de prison

Jordan Halliday vient de sortir de prison, ramené par un ami végan, en écoutant Earth Crisis dans la voiture.

C’est tout un symbole pour ce qu’a vécu Jordan, après avoir fait quelque chose de « normal » mais de très courageux aussi.

Américain né en 1987, Jordan avait été convoqué par un « grand jury », à Salt Lake City.

Voici comment Wikipedia présente ce qu’est un « grand jury » :

« Un grand jury est, dans les systèmes juridiques de common law, un type de jury qui est réuni afin de déterminer si, dans une affaire, les preuves recueillies au cours de l’enquête de police, et qui lui sont présentées par un procureur, sont suffisantes pour ouvrir un procès, ou au contraire s’il convient de prononcer un non-lieu.

Les grands jurys sont traditionnellement composés d’un plus grand nombre de jurés que les jurys utilisés durant les procès, d’où leur nom. »

Jordan a refusé de répondre aux questions du « grand jury » ; à la base le prétexte consistait en des actions de libération de visons par l’ALF, mais c’était aussi, voire surtout, un moyen d’obtenir des informations sur la scène militante pour la libération animale.

Il a par conséquent été mis quatre mois en prison, puis devant son nouveau refus, condamné à dix mois au total. Il vient de sortir de prison, et on ne peut que saluer son courage et sa grand droiture vis-à-vis de la cause de la libération animale et de la libération de la Terre.

Jordan Halliday aurait pu éviter la prison, en donnant des informations à la police, non pas forcément des informations sur des « crimes » par ailleurs, mais bien des informations sur la scène en général, sur qui connaît qui, sur qui fait quoi.

Grâce à cela, la police peut avoir un aperçu global et empêcher des avancées le cas échéant, même quand le mouvement est légal (comme on l’a vu avec le procès-monstre de l’association VGT en Autriche tout récemment).

Voici comment Jordan explique la position à avoir :

Les systèmes de grand jury visent, en plus de harceler et d’intimider les activistes, à recueillir des informations sur eux, leurs amis, leur famille, et la communauté.

Donc, en tant que communauté, nous devrions avoir un objectif similaire pour recueillir des informations sur les procès de grand jury. Donc, nous allons tous et toutes être prêtEs à résister à ses abus quand un agent vient frapper à la porte.

Une autre chose que nous devrions faire, c’est informer nos amiEs « non-activistes », notre famille et collègues de travail.

Aidez-les à apprendre leurs droits. Demandez-leur de ne pas coopérer et à vous faire savoir si jamais ils / elles sont approchéEs ou contactéEs.

Car à la fin, ils sont tout autant une partie de la communauté que nous.

Comme ce fut le cas avec certains membres de ma propre communauté ; on m’a demandé : « Où est le mal de témoigner si on ne sait rien ? »

Or, une vieille blague d’avocats est la suivante : « un grand jury pourrait inculper un sandwich s’il le voulait. »

Parce que dans un grand jury il n’y a pas d’avocat de la défense et les gens peuvent être mis en accusation à partir de simples rumeurs, des insinuations et des ouï-dire.

Et de choisir de simplement témoigner et d’en finir avec cela vous amène à être mis sur une liste de personnes dont ils « savent qu’ils parleront » et vos chances d’être cité à comparaître à nouveau et harcelé à l’avenir sont augmentés de manière significative.

Mais plus important encore est le fait que les grands jurys sont une violation de nos droits fondamentaux civils et politiques.

Et ses abus doivent être abordés et subir une protestation. Croyez-moi, je n’avais aucune envie d’aller en prison pour avoir refusé de témoigner au sujet de quelque chose dont je n’avais aucune connaissance.

Mais, certaines questions sont plus importantes que de sauver sa propre peau. Et c’est l’une de ces raisons.

Pour la Terre, pour les Animaux, pour Nous-mêmes.

Répression à Notre-Dame-des-Landes

Voici une information datant d’hier fin après-midi concernant la répression à Notre-Dame-des-Landes:

Après les survols d’hélicos du début de semaine, les condés sont revenus nous emmerder ce matin.

Entre 7h30 et 10h00, ‘y a une armée d’environ 80 gendarmes et gardes mobiles, accompagnée d’un huissier et de 5 sinistres experts, qu’a déboulé dans au moins 5 des lieux occupés sous prétexte d’y réaliser des relevés « de plomd, d’amiante et d’espèces protégés ». ‘z ont aussi ramené un papier signé d’un juge qui leur disait en gros « allez y ».
Ils en ont profité pour repérer les lieux, prendre des photos, balancer de la lacrymo sur les véhicules et surtout embarquer une personne qu’à été placée en garde-à-vue.

On donnera plus d’infos quand on en saura plus…

Toujours au sujet de Notre-Dame-des-Landes, le collectif Sons en lutte est passé la semaine dernière là-bas et a rendu visite au Cent chênes et au Sabot, terrains occupés contre le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes.

Retour sur le week-end de résistance à la ligne THT, par quelques un-es du groupe « médical »

Nous avions fait part du compte-rendu Résistance au Chefresne: « J’ai 15 impacts de métal dans le corps »; cette fois il s’agit d’une présentation, par l ‘équipe de soutien médical, de la situation lors de la répression.

C’est un document édifiant, parfaitement clair et décrivant la brutalité et le cynisme de la répression policière. C’est vraiment aussi un document exemplaire de par sa concision; c’est exactement ce genre de documents qu’il faut être capable de produire au cas où, afin d’expliquer de manière posée et de montrer au grand jour la nature de la répression. La peur est dans le camp des dominants, c’est la grande chose qui ressort de la brutalité policière, à côté de l’énorme solidarité qui doit aller aux personnes blessées et grièvement blessées!

Retour sur le week-end de résistance à la ligne THT, par quelques un-es du groupe « médical »

Du 22 au 24 juin dernier a eu lieu un week-end de résistance à la construction de la ligne THT (Très Haute Tension) Cotentin-Maine. Ce week-end s’inscrit dans la continuité de réflexions, d’informations et d’actions collectives menées depuis plusieurs mois.

Les deux premiers jours étaient consacrés à des échanges entre locaux et militants-es antinucléaires venus-es d’un peu partout. Le dimanche étant une journée d’action dont la finalité était double, à savoir rendre visible cette résistance, et saboter l’avancée des travaux sur la ligne THT.

Retournons plus précisément sur cette journée :

Deux cortèges sont partis du camp, l’un marchant vers la mairie du Chefresne, l’autre vers les pylônes. Ces deux cortèges étaient totalement solidaires, en lien permanent, et poursuivant la même volonté politique.

Au sein de ces deux cortèges nous étions une vingtaine de personnes, toutes antinucléaires, à s’être constitué comme un groupe « médical » autogéré en capacité d’assumer les premiers secours. Nous tenons à bien préciser que nous n’étions pas là en tant que prestataires de services, mais bien en tant que personnes participant activement a la construction de la lutte collective contre le nucléaire et son monde.

Au sein même de cette équipe médic, nous nous inscrivons dans une perspective politique d’échanges et de transmissions de savoirs et pratiques, rejetant les notions d’experts et de spécification des tâches.

Nous écrivons ce texte afin de faire un constat précis des événements et de dénoncer les violences « policières » assumées et préméditées par la préfecture de la Manche qui ont eu lieu ce dimanche 24 juin. Parce que cette journée n’est ni à oublier ni à banaliser, et qu’elle marque une nouvelle fois l’impunité et la monstruosité militaire, il nous semble important que ces constats et ces dénonciations soient diffusés largement aussi bien au cercle antinucléaire, aux professionnels en contact avec les victimes, qu’à n’importe qui ayant à faire aux forces de l’ordre. Cela, à la fois en solidarité avec nos amis-es et à visée d’auto-médiation.

Les moyens utilisés par la gendarmerie, outre les effectifs évidemment conséquents, étaient tous employés en vue de nuire et de blesser avec une détermination forte, pensée et assumée.

Pour le cortège se dirigeant vers les pylônes THT était déployé un arsenal comprenant des grenades explosives dites assourdissantes ou de désencerclement, des grenades lacrymogènes et des matraques. Les tirs, au lance grenades ou à la main, étaient sciemment dirigés vers les personnes, arrivant au niveau du visage le plus souvent. Rappelons que les grenades sont mortelles lorsqu’elles sont lancées à tir tendu (pratique interdite par la loi), ce qui était le cas et qui devient une norme.

L’attaque a débuté de façon immédiatement brutale (à environ 200m du camp) avec des blessés-es graves dès la première charge, et n’a pas diminué d’intensité même lors de notre repli vers le camp. Et même lorsque des cordons de sécurité étaient constitués par nous-même autour de nos blessés-es et qu’ils signalaient verbalement aux bleus la situation, les charges et les tirs ont continués exactement avec la même violence.

L’autre cortège a essuyé des tirs de grenades lacrymogènes, sans sommation, au bout d’à peine quelques centaines de mètres de marche, ce qui a entrainé son repli immédiat.

En ce qui concerne les blessés-es :

-une personne a été blessée à l’œil de manière très grave, elle a été transférée d’un hôpital périphérique au CHU de Caen le jour même, sa vision est largement amputée par une hémorragie du vitré et le pronostic est réservé quant à la récupération de son acuité visuelle.

-une personne a subit un traumatisme crânien grave avec atteinte de l’œil suite à un tir tendu de grenade, il a été opéré le soir même. Il souffre d’une triple fracture du massif facial et la rétine de son œil a été touchée par la violence du choc. Sa vision est également altérée de manière irréversible à 1/20ème.

Ces deux personnes ont nécessitées une évacuation en urgence. Hors, la préfecture a volontairement saboté l’arrivée des véhicules médicalisés sur le camp.

Les consignes étaient données de bloquer le premier véhicule médicalisé à quelques dizaines de mètres du camp. Une journaliste présente sur les lieux a constaté ce blocage par un cordon de gendarmes, ce qui a certainement permis son lever. Le deuxième a carrément été réquisitionné par la gendarmerie.

Ces deux victimes ont donc attendu plus d’une heure trente. Peut-on parler d’autre chose que de cynisme et de sadisme ?

-une autre personne a eu une plaie importante au niveau du front (coup de matraque), ayant nécessité des points de suture.

Les blessés-es restant (environ 20) sont consécutifs aux multiples explosions de grenades assourdissantes et de désencerclement. En explosant des impacts métalliques se logent dans les chairs en profondeurs, jusqu’à plusieurs centimètres sous la peau, sectionnant potentiellement nerfs et artères.

Ainsi, une blessée a été transféré au CHU et 15 éclats ont été constatés (jambe os, genou, vagin, sein, bras). L’un d’entre eux a carrément sectionné un nerf de l’avant bras. Elle a été opérée (ce qui ne signifie pas qu’on lui ait retiré tous les éclats de son corps) mais garde des séquelles motrices et sensitives des doigts.

Les autres gardent leurs éclats dans leur corps, ce qui n’est pas sans poser problème, à court comme à long terme.

A noter, le médecin régulateur du SAMU, avec qui nous étions en lien, était harcelé par le chef de cabinet de la préfecture afin de fournir les identités des blessés-es et leur hôpital de destination.

Si lui et d’autres soignants-es s’en sont tenu au secret médical, des employés-es de l’hôpital d’Avranches ont sciemment communiqué avec la gendarmerie préférant être indic plutôt que soignant… Chapeau les collabos !

Des policiers étaient également en faction devant certains hôpitaux du coin. Il a aussi été signalé de véritables barrages policiers (en ligne sur la route avec tenue de combat) arrêtant tous les véhicules et contrôlant les identités. Et ils ont même été jusqu’à surveiller l’entrée du CHU de Caen où deux fourgonnettes et « une ligne » de gardes mobiles attendaient sur la voie d’accès. La répression prime clairement sur l’assistance.

Enfin, malgré la solidarité entre nous tous, le sentiment d’effroi laisse, pour certains-es d’entre nous, des marques dans nos psychés qui mettront du temps a cicatriser… Marques façonnant, mais n’effaçant rien de notre désir de révolte.

Notre propos n’est pas « de pleurer sur notre sort » car nous savions dans quoi nous nous impliquions.

Nous ne sommes pas dupes, la France est un État policier qui montre son vrai visage quand on s’attaque à ses piliers fondateurs, notamment l’industrie nucléaire. Certes cela n’est pas nouveau, mais mérite d’être rappelé sans cesse.

L’état ne supporte pas sa contestation, et avoir du sang sur les mains ne lui fait pas peur. Et ce texte a pour but d’informer, encore et toujours, que la violence étatique n’est pas que symbolique, mais s’incarne aussi dans le corps de nos compagnes et compagnons touchées-s.

Infos sur la lutte anti THT : http:stop//stop-tht.org et http://www.percysoustension.fr

« Ecoterrorisme » dans Desperate Housewives, New York Police Judiciaire, New York Unité Spéciale…

Nous parlions « d’écoterrorisme » il y a peu, et c’est une chose ici très utile de voir un épisode passé il y a deux jours sur TF1 de la série New York Unité Spéciale.

TF1 replay ne le repasse pas, mais les gens ayant une box peuvent essayer de le revoir ; cela vaut vraiment le coup de par le niveau de propagande.

Rien d’étonnant bien sûr : on a droit de la même manière à l’écoterrorisme dans Desperate Housewives ou encore dans New York Police Judiciaire.

Faisons ici une petite présentations de ces trois exemples.

Pour New York Unité Spéciale, il s’agit de la saison 8, épisode 1. On y voit une enquête sur un viol se mêler à une autre enquête clandestine menée par le FBI contre des « défenseurs de la Terre » (qui sont en fait, on le devine facilement, un équivalent de l’ELF).

Les activistes écologistes radicaux sont présentés comme des hystériques semi-associaux fascinés par la dynamite ou des sortes de hippie mous et aisément manipulables. Au cours de l’enquête, le véganisme est cible de moqueries, tant pour l’alimentation (avec le tofu par exemple) qu’au niveau de la sensibilité pour les animaux (une femme est présentée comme ayant de nombreux chiens hébergés dans un petit appartement, etc.).

L’écoterrorisme est présenté comme une menace très sérieuse, risquant de se propager et nécessitant donc tous les moyens, la responsable du FBI n’hésite pas à tirer pour tuer, expliquant que face au terrorisme il ne faut pas hésiter pour défendre « des vies innocentes », etc.

Pour New York Police Judiciaire. Il s’agit de la saison 12 épisode 7, intitulé « Jeux d’empreintes » (en anglais « The Fire This Time »). L’histoire est la suivante : un immeuble en construction est incendié et on y retrouve une femme morte. Il s’agit en fait « d’écoterroristes » qui n’avaient pas assez pris de précaution et pas assez vérifié qu’il n’y avait personne dedans.

Les activistes avaient détruit la bâtiment qui avait été construit à la place d’un jardin en friche utilisée par la population locale, et les enquêteurs sont « scandalisés » de voir qu’il y a une sorte de théoricien cynique encourageant sur internet « l’écoterrorisme » sans pour autant qu’il soit condamnable, alors qu’il « manipule » des jeunes en les amenant à des actes illégaux.

Pour Desperate Housewives, il s’agit de cinq épisodes de la saison 6, nous en avions brièvement parlé. On y découvre qu’une femme fuit depuis 20 ans un « écoterroriste » cynique et naturellement après un attentat meurtrier, « écoterroriste » qui parvient toutefois à la retrouver.

Cet « éco-terroriste » roule en grosse voiture, est utlra-violent et machiste, c’est un véritable esprit pervers. Il retrouve son ex-femme, qui s’était enfuie avec son bébé pour sortir du « milieu » écoterroriste, lui force à construire une bombe pour finalement vouloir tuer son propre fils !

Dans les trois cas mentionnés ici, on a des choses récurrentes :

  • les écologistes radicaux seraient « dans leur propre monde », ils ont des valeurs coupées du réel et tournant à l’obsession ;
  • les écologistes radicaux auraient un mode de vie alternatif, consistant en du tofu plus de l’activisme, un activisme passant vite au terrorisme ;
  • les écologistes radicaux mépriseraient la vie humaine et cela ne les dérange pas de tuer, leurs actions étant considérées comme « plus importantes » moralement.

Y a-t-il lieu de combattre cette propagande ? En fait, c’est impossible : ces séries ont été vues par des centaines de milliers, voire des millions de personnes, qui ont été influencées, leurs esprits ont été marqués à différents degrés.

La seule chose possible, c’est de persévérer, car inévitablement il y aura une propagande de la part de ceux qui profitent de l’exploitation animale et de la destruction de la Terre. Il faut croire en ce qu’on vit, ce qu’on pense, ce qu’on ressent, et chaque instant la nature nous rappelle qu’elle existe, qu’elle seule porte du sens !

Walter Bond: « Vous ne pouvez pas arrêter la vie »

Voici une nouvelle lettre de Walter Bond (qui désormais s’appelle Abdul Haqq, comme nous l’avions expliqué). Cela fait longtemps que nous parlions de lui – en fait nous l’avions même interviewé avant son arrestation, en rapport avec un clip retraçant son parcours précèdent.

On peut être en désaccord avec sa démarche, ou encore ses croyances, mais il est impossible de nier que Walter Bond / Abdul Haqq est quelqu’un qui vit dans l’abnégation, qui rejette tout ego. Il se soumet à Gaïa, à l’ensemble, ce qui est indéniablement très moral.

Et il aime les animaux. Cela a l’air tout à fait simpliste de le mentionner. Mais il le dit et il le montre, et c’est quelque chose de normal et de touchant, et quelque chose qu’on ne voit jamais dans les démarches « antispécistes ».

Même dans sa cellule, il remarque la vie. Alors que tellement de gens, et même des vegans qui ne vont pas jusqu’au bout de leur conviction profonde, ne la remarquent pas alors qu’elle est devant eux. Il est par exemple impossible de vivre en ville et de ne pas avoir croisé un pigeon malade. Mais encore faut-il le remarquer, et savoir quoi faire!

On ne peut pas non plus être vegan et ne pas avoir chez soi de boîtes de transport. Aider les animaux, aider la vie, y participer, cela demande une sensibilité et un esprit d’initiative, un peu de bon sens et une bonne intendance!

WALTER EDMUND BOND (37096013)

2 juillet 2012

Vous ne pouvez pas arrêter la vie

Dans le rebord de la fenêtre de la maison de cellule ici à la CMU (unité de gestion des communications ou également « l’unité terroriste ») à [la prison de] l’USP Marion vit une mère Tourterelle triste [également appelée Tourterelle de la Caroline] et ses deux nouveaux poussins nés, et elle n’est pas la seule.

J »ai compté quatre nids d’oiseaux tout au long des rebords des fenêtres des quartiers cellulaires, avec d’autres mères vigilantes et leurs jeunes.

Cela illumine mon coeur de savoir que bien que nous, environ 40 prisonniers politiques et prisonniers de guerre, depuis les frères palestiniens jusqu’aux activistes ALF / ELF, ayons affaire à notre oppression fédérale 24 heures par jour et 7 jours par semaine, nous sommes encore en minorité au sein même ce quartier cellulaire et que la plupart de la vie au CMU Marion est absolument libre.

Des tourterelles tristes, Moineaux, Martinets et hirondelles. Jusqu’aux mites Regals, Impériales, Lunas et Polyphème d’Amérique.

Sans oublier les Hannetons, les Lucanes, les Guêpes rouges, les Guêpes de la boue et les Mantes religieuse.

Et aucun petit Cercle de la vie ne serait complet sans les prédateurs qui, dans ce campement, est composé de plus d’un chat sauvage.

C’est un symptôme de la société contemporaine à ne voir le monde qu’en termes humains, cela devient agrandi dix fois en tant que prisonnier parce que votre monde se rétrécit vers le bas au niveau d’une boîte de béton, de barbelés, de murs, de clôtures et des barres.

Cela peut devenir presque impossible à certains moments que de voir au-delà de son propre sort, sa lutte et sa propre propre incarcération. Mais, heureusement, la Terre est abondante avec la Vie et continue avec ou sans vous et moi.

Vous ne pouvez pas arrêter la vie !

Le complexe industriel carcéral peut arrêter, une vie, ou même des milliers de vies, mais ils ne peuvent pas arrêter la vie.

Et longtemps après que ces donjons de béton qu’ils ont érigées sur une conception malicieuse, raciste et de classe s’érodent et s’effritent, ce sera la Terre elle-même qui les fera s’effondrer par les tremblements et les avalera entièrement, se levant dans les vagues du tsunami et les emportant par des vagues au loin, descendant les collines avec des feux sauvages et brûlant le tout jusqu’en cendres, venant avec les tornades et déchirant tout, sortant avec des vents puissants soufflant des coups pour tout souffler, ou peut-être juste prenant lentement le tout alors que le liquide versé sur les décombres sur ce qui reste, érode, fait se craquer et s’effondrer de nouveau le tout dans des cailloux d’où ils proviennent.

Il s’agit du solde de la vie, et on ne peut l’arrêter. Pour chaque acte méchant et fou consistant à mettre bas la Terre, pour chaque entreprise gloutonne internationale à l’échelle mondiale, il y aura un jour des comptes.

J’ai foi dans l’équilibre de la vie, j’ai foi en la cause et l’effet. Toute la vie est un, Dieu est un. Les différentes manifestations que nous voyons, les personnes individuelles, des espèces distinctes, du microscopique tout le chemin jusqu’au macrocosmique Tout émane de l’ensemble, le caractère d’ensemble du « Un. »

Notre décision finale est : où allons-nous placer notre allégeance? Avec l’artifice de la construction humaine ou la réalité de la biosphère ?

Allons-nous être des agents du béton, du plastique, de la perversion et de la mort? Ou des guerriers pour les Animaux, l’Air, les Arbres, et toute la Vie ?

Je ne parle pas de nos démonstrations extérieures de la solidarité avec les opprimés et damnés, mais notre amour interne, intuitif et intrinsèque qui guide nos actions dans la défense de la Libération.

Avez-vous cela? J’espère que oui. Quand vous voyez des vidéos ou des images de vivisection, de brutalités policières, ou de destruction de l’environnement, pensez-vous que un morceau de vous-même est agressé? Cela vous rend-il malade?

Est-ce que cela créé le désir de se battre? J’espère que cela le fait. Parce que si c’est le cas, nous pouvons commencer à nous comprendre les uns les autres. Et je tiens à vous comprendre, je veux que vous me comprenez. Les connexions sont une belle chose, en particulier les connexions de sentiments réciproques.

Très souvent, nous expulsons les pensées criminelles de nos vies. Nous les avons découpés et jetés en raison de divergences d’opinion sur les questions abstraites ou tactiques qui nous sont proches et chères

Je pensais aujourd’hui au sujet de combien de fois je l’ai fait à d’autres à cause de mes propres croyances tenaces.

Combien de fois ai-je rétréci mon monde vers le bas parce que quelqu’un n’a pas fait la coupe dans ma vision du monde idéologique. Quel gâchis, honte à moi.

On se rend compte de la folie quand on est dans la boîte de béton à regarder les mites [donnant des papillons] et les bébés oiseaux. On se rend compte de l’erreur de sa propre attitude « ma manière à moi ou rien d’autre » quand on veut de la compagnie juste pour avoir de la compagnie.

Non pas que nous pouvons tous simplement nous entendre, car ce n’est pas la réalité de la vie sur Terre. Mais peut-être nous devrions avoir plus de respect pour nos connexions, parce que sans elles, nous nuisons et exploitons, nous perdons la direction, nous succombons à la mentalité autonome qui mène à la folie, à l’élitisme et aux inégalités sociales. Nous oublions qu’il y a le « Un », et que ce n’est pas nous-mêmes personnellement.

Le monde change, que nous parlions du climat, de la politique, de la spiritualité ou de l’effondrement économique. Le monde change. Il y a un certain quota de douleur et de souffrance que cette Terre va permettre, comme n’importe quel autre organisme, après quoi l’action drastique et les bouleversements sont immanents.

Mais à la fin ce qui rétablit l’équilibre vaut la difficulté et les bouleversements, que ce soit dans la santé écologique à long terme de la création d’Allah, ou bien dans la vie d’un activiste incarcéré de l’ALF.

Pour ceux à qui j’ai injustement nui, je m’en excuse. Pour tous ceux qui détruisent la Terre et les Nations animales, puissiez-vous brûler en Enfer. Et à tous ceux que je n’ai pas réussi à sauver, je promets que je vais essayer plus fort la prochaine fois.

Prenez soin de vous et je ferai de même. La Libération Animale, quelle qu’en soit le prix !

Much love,

Abdul Haqq

ALF POW [Prisonnier de Guerre du Front de Libération des Animaux]

« L’écoterrorisme débarque en Europe »

Voici un article sur la répression publiée sur le site OWNI. Ce qui est par contre à noter, c’est qu’il y a bien plus d’articles sur la répression ou les actions illégales que sur le contenu de ces actions. En fait, il n’y a pratiquement jamais d’articles expliquant ce qu’est la libération de la Terre… Et pour cause! Le journalisme ne se pose jamais qu’en observateur, bienveillant rarement, malveillant et voyeur le plus souvent, mais toujours observateur et relativiste!

Voilà pourquoi à LTD, nous ne répondons par principe pas aux (nombreuses) questions de journalistes (ou d’étudiants). L’écologie radicale n’est pas une démarche que l’on peut regarder de manière extérieure et ne doit jamais servir des intérêts personnels ou racoleurs!

L’Ecoterrorisme débarque en Europe

Aux États-Unis, la législation sur l’écoterrorisme condamne de simples activistes à des peines de prison lourdes souvent plus élevées que pour des meurtriers. Le récent rapport d’Europol et un certain nombre de procès sur le sol européen font craindre des dérives semblables malgré l’absence de législation claire sur le sujet.

Aujourd’hui, aux États-Unis, le simple fait de filmer, de photographier ou de faire un enregistrement dans une ferme ou une entreprise animale pour une utilisation politique peut constituer un délit relevant de l’écoterrorisme.

En 2001, Jeff Luers est condamné à 22 ans de prison  pour avoir brûlé  trois voitures de sport chez un concessionnaire automobile dans le but d’attirer l’attention sur la consommation excessive de pétrole. Il sera relâché au bout de 10 ans.

Mai 2008, Eric McDavid est condamné à 20 ans de prison pour complot visant à saboter les installations fédérales (antennes relais téléphoniques et autres) au nom de l’environnement.

Aucun mort dans ces actions. Les condamnations de ce type se comptent par dizaines. Michael Hough, directeur de la section justice criminelle et sécurité intérieure au FBI estime que les actions d’écoterrorisme ont entraîné plus de 200 millions de dollars de dégâts entre 2003 et 2008. Apparue au Royaume-Uni dans les années 70, la notion d’écoterrorisme est arrivée aux États-Unis dans les années 80. Elle est devenue, en l’espace de deux décennies, une expression utilitaire bâtarde, emblématique de l’Amérique sécuritaire post-11 septembre.

L’expression écoterrorisme était initialement utilisée pour désigner une minorité d’activistes environnementaux et de défense des animaux. Malgré leur caractère non violent revendiqué, ces derniers utilisaient des techniques de protestations potentiellement dangereuses pour la vie humaine: techniques de “tree spiking” pour empêcher les exploitants  de couper les arbres, incendies, bombes artisanales, etc.

Les États-Unis s’attaquent déjà aux activistes des droits des animaux en 1992 par le biais d’un Acte de protection des sociétés animales condamnant les militants à de lourdes amendes. Puis, c’est dans le contexte d’une Amérique meurtrie par les événements des tours jumelles et avec le vote du Patriot act, que l’expression écoterroriste va progressivement se généraliser jusqu’à concerner n’importe quel activiste environnemental causant des dégâts matériels.

En 2002, le FBI envoie un rapport au congrès américain intitulé “La menace de l’écoterrorisme” (The threat of ecoterrorism), stipulant qu’il s’agit de la plus grande menace terroriste aux États-Unis. Il définit l’écoterrorisme comme:

« L’utilisation ou la menace d’utilisation de la violence de nature criminelle contre des personnes ou des biens par un groupe environnemental, infra-national pour des raisons politico-environnementales, ou destiné à un public au-delà de la cible visée, souvent de nature symbolique »

Le glissement sémantique et symbolique élevant l’attaque contre des biens au rang du terrorisme est définitivement franchi en 2006, lorsque le Congrès américain vote sa première loi sur l’écoterrorisme. Il classifie dès lors certains actes de résistance passive tels que le blocus, la violation de frontières, l’atteinte à la propriété privée ou la libération d’animaux comme des actes “terroristes”, les mettant sur le même plan d’égalité que des attentats à la bombe, des agressions racistes ou encore des tueries à l’arme à feu.

La loi annonce également que plus les dégâts matériels sont élevés, plus la peine de prison sera lourde. Jusqu’à 5 ans pour moins de 10 000 dollars, jusqu’à 20 ans si les pertes dépassent un million de dollars. Loin de rester lettre morte, les condamnations pour écoterrorisme vont alors tomber en cascade.

Will Potter, journaliste américain indépendant auteur d’un ouvrage consacré à la question, Green is the new red (“Les verts sont les nouveaux rouges”, allusion à l’ex-menace communiste) montre qu’il y a depuis une trentaine d’années un retour progressif de la rhétorique et des enquêtes relatives au terrorisme. C’est ce qu’on appelle désormais communément la “peur verte“.

Si ce type de langage était initialement réservé à des crimes contre des biens ou du harcèlement essentiellement effectués par le Front de libération des animaux et le Front de libération de la planète, cette législation a étendu sa classification du terrorisme.

Loin de n’être qu’une lubie sécuritaire américaine, l’écoterrorisme est devenu un appareil législatif hautement répressif qui semble avoir été repris pour la première fois dans des textes européens en 2003. C’est cependant depuis 2008 qu’Europol, le bureau de police criminelle intergouvernemental consacre une place à l’activisme environnemental dans son rapport sur le terrorisme.

Le terrorisme sauce Europol

Le rapport souligne qu’aucune attaque terroriste ou arrestation liée aux droits des animaux n’a été rapportée par les États membres en 2011 mais qu’un grand nombre d’incidents ont été signalés par la France, l’Italie, les Pays Bas, le Royaume-Uni et l’Irlande.

Par ailleurs, une analyse des informations publiques mises à disposition par les États montre qu’un grand nombre d’incidents ne sont jamais signalés à l’Union Européenne.

L’office précise que les activités menées par les extrémistes des droits des animaux et de l’environnement utilisant la violence regroupent aussi bien “des actes de vandalisme de faible niveau (tags, détérioration de serrures, etc.) que des actes de destruction avec usage de matériel incendiaire et dispositifs explosifs improvisés”.

Si l’on en croit le rapport, l’industrie pharmaceutique a rapporté 262 incidents dans le monde en 2011. La majorité des attaques  visaient des laboratoires, des écoles et cliniques procédant à des tests sur les animaux pour des produits alimentaires, cosmétiques ou médicinaux.

Viennent ensuite des sociétés variées liées à ces enjeux : des institutions bancaires qui financent ces recherches, des sociétés qui développent des nanotechnologies, une compagnie aérienne ayant organisé des transports d’animaux entre différents labos, ou encore des fast foods…

En France, le rapport pointe du doigt des protestations contre la construction de deux aéroports qui ont tourné à une escalade de violences causant 8 blessés du côté des forces de l’ordre. Il relate également des protestations contre la construction de la ligne de train à grande vitesse Lyon_Turin. Les analystes avancent par ailleurs que l’utilisation de l’énergie nucléaire reste une question centrale pour les groupes écologistes extrémistes qui continuent les actions traditionnelles contre le transport des déchets radioactifs entre États membres.

Malgré le faible nombre d’incidents majeurs dont le rapport rend compte, c’est bien l’argument économique qui est souligné pour justifier la lutte contre ces groupes ainsi que leur potentiel rapprochement avec des groupes d’extrême gauche. On peut en effet lire que ces incidents causent des millions d’euros de dommage aux compagnies et institutions impliquées dans ces activités. Le rapport précisant que “des individus liés à ces entreprises, ou parfois même des personnes aléatoires sont ciblées comme victimes”

D’après Europol et malgré l’absence  de prototype de groupes ou d’acteurs extrémistes liés à une cause politique environnementale, certaines caractéristiques générales permettent de dégager un “portrait” de l’écoterroriste européen:

« La majorité sont relativement jeunes et peuvent être trouvés dans des groupes idéalistes, souvent relativement défavorisés, des jeunes qui ne sont pas d’accord avec certaines tendances à l’oeuvre dans la société et qui, par <conséquent cherchent à atteindre leurs objectifs grâce à l’action violente. Ces groupes tendent à avoir des similarités avec des groupes d’extrême gauche, c’est peut-être une explication de leur coopération grandissante. Ils continueront à attirer des individus radicaux qui sont prêts à utiliser des tactiques violentes. Le professionnalisme et les compétences élevées des membres de ces groupes, tout comme l’usage d’Internet pour le recrutement et la propagande augmente la menace qu’ils constituent »

Libérer des visons est un acte terroriste

Le 22 juin 2011, la police espagnole arrêtait 12 activistes membres des organisations Igualdad animal, Animalequality et Equanimal dans une série de raids simultanément organisés dans différentes régions du pays. Le coup de filet avait été commandité par le juge du tribunal de première instance de Santiago de Compostela, suite à la libération de 20 000 visons d’une ferme d’élevage pour fournir le marché de la fourrure.

Si les libérations massives de visons n’ont jamais fait partie des revendications des deux ONG, elles avaient publié peu de temps avant les arrestations des informations compromettantes sur les fermes d’élevage de visons. Les activistes suspectés ont été accusés d’atteinte à l’ordre public, de conspiration, d’association illicite  et de crime contre l’environnement.

Dans des déclarations faites à l’agence d’information Europa Press, le 23 Juin, le juge avançait que les actes des militants arrêtés relevaient de “l’écoterrorisme” et non de l’écologie. Il ajoutait qu’ils provoquaient la terreur et que certaines fermes avaient été contraintes de fermer à la suite de ces actions.

D’après les inculpés, la procédure a échappé à de nombreuses règles de droits fondamentaux notamment durant l’investigation. A titre d’exemple, le maintien en détention des militants (plus de 20 jours pour trois d’entre eux) après leur arrestation était anticonstitutionnel. Plus d’un an après les faits, les inculpés sont toujours dans l’attente d’un procès. (mis à jour le 28 Juin)

C’est un cas similaire encore plus grave qui s’est déroulé en Finlande en 2009. En décembre, de nombreux médias finlandais divulguaient des vidéos et des photos prises légalement pendant deux mois par Justice for Animals ,le principal groupe de défense des droits des animaux du pays, lors de visites dans 30 fermes d’élevage porcin.

Les vidéos (voir ici, attention la vidéo peut choquer) rendent compte de porcs malades, blessés et en piteux état.

Si diverses autorités du pays liées à l’agriculture avaient promis d’enquêter sur ces révélations, l’affaire prit un tournant improbable deux ans plus tard. En octobre 2011, alors que les fermiers étaient mis hors de cause, deux activistes qui avaient pris part au tournage des vidéos étaient inculpés pour 10 cas d’entrave à la paix et 12 cas de diffamation aggravée.

Les accusations ne s’arrêtaient pas là puisque le bureau du procureur réclamait à l’époque une peine de détention ferme pour le premier militant et une condamnation avec sursis pour la deuxième. En outre, on exigeait des deux activistes ainsi que de deux membres d’une association de soutien à l’organisation Oikeutta eläimille, 180 000 euros de dommages et intérêts. Cette association avait eu le malheur de proposer sur son site le lien vers les vidéos filmées dans les fermes, comme la majorité des sites de médias finlandais à l’époque…

Après une forte mobilisation de soutien et une large couverture médiatique, les activistes ont finalement été acquittés.

Incarcérés pour activisme suspect

Enfin c’est sans doute l’Autriche qui a connu l’un des pires épisodes en matière de procès écoterroriste.

Malgré sa réputation de pays progressiste en matière de droits des animaux, (voir la loi de 2004 sur le sujet) le pays a connu de 2008 à 2011 une affaire judiciaire visant des activistes environnementaux accusés de “terrorisme”.

En 2007, suite à de nombreux rassemblements et actes de vandalisme sur des magasins de fourrure, deux responsables de la société concernée rencontrent des haut cadres de la police ainsi que le ministre de l’Intérieur. La réunion acte la création d’une unité spéciale d’investigation visant à infiltrer les organisations de défense des animaux pour mieux les connaître.

Durant l’année suivante, les membres de ces organisations sont ainsi espionnés : écoutes téléphoniques, interceptions d’e-mails, traceurs dans leurs voitures, leurs bureaux et jusque dans leur propre domicile. Des agents en civil infiltrent également les ONG pour observer leurs pratiques.

L’affaire prend corps le 21 Mai 2008, lors d’une opération de police organisée à l’échelle nationale. 23 locaux sont perquisitionnés et dix personnes liées à la protection animale (personnes travaillant dans des refuges, enseignants du bien-être animal et organisateurs de campagnes de sensibilisation publiques) sont arrêtées. Les forces de l’ordre défoncent les portes des appartements et locaux visés et rentrent armes au poing.

Les activistes, parmi lesquels figure Martin Balluch, ancien assistant de recherche à l’Université de Cambridge, sont mis en détention provisoire. Quatre d’entre eux y resteront trois mois sans parvenir à savoir précisément les chefs d’accusation pour lesquels ils sont détenus.

Il faudra trois ans et deux requêtes rejetées par la police avant que la juge en charge du dossier ne rende publique la non conformité des procédures policières et l’absence de preuves avérées quant à la construction ou le soutien à une organisation criminelle.

La raison pour laquelle les dix activistes ont été inculpés sans preuves réside dans un certain nombre de rapprochements établis entre eux et des coupables non identifiés, suspectés d’avoir commis des dommages matériels, des attaques au gaz et une menace à la bombe.

C’est sur cette base, et par un tour de force juridique, que les membres sont suspectés d’être liés à une organisation criminelle. C’est également par ce biais que des activités qui rentrent normalement dans le cadre d’actions d’ONG légales (filmer les conditions des animaux dans les fermes, organiser des manifestations, conférences et ateliers, stocker des tracts contre la chasse ou discuter des stratégies de campagne de communication) sont devenues des preuves, relevant du terrorisme.

Résistance au Chefresne: « J’ai 15 impacts de métal dans le corps »

Voici un message parvenant d’une personne victime des interventions policières au Chefresne… Un témoignage édifiant, qui montre à quel point on a besoin de solidarité, de média alternatif, sans quoi effectivement, l’Etat peut faire « ce qu’il veut »!

Derrière l’urgence, la bêtise. Retour sur le week-end de résistance du Chefresne.

Avancer en ayant oublié sa tête c’est revenir en ayant perdu un bras.

Laisser place à la fragilité ou tout détruire.

Je me suis fait tirée dessus par un flic. J’ai 15 impacts de métal dans le corps et ils y resteront ; la jambe, l’os du genoux, le vagin, le sein, le bras.

Le nerf de mon bras droit a été sectionné, on a du opérer. Dans un an peut être je retrouverai ses capacités.

J’écris pour qu' »on » ne puisse pas dire qu »on » ne savait pas. Qui veut savoir sait.

J’écris pour qu’on arrête de nous censurer, frapper, enfermer, tuer derrière une soit disant démocratie et un soit disant état de droit. J’écris parce que je n’en peux plus qu’on renvoie les violences aux pays lointains et pauvres en se décharge lâchement des questions révolutionnaires qui se posent en tunisie, en lybie, en Egypte, en Syrie … disant qu’en France c’est pas la même, qu’en France c’est différent, et même pire…

Ecrire parce qu »à 20ans j’ai subie, vu et entendu trop de violences policières derrière des vitrines de mensonges et de propagande marchande. Écrire parce qu’il m’est insupportable de sentir cette boule d’angoisse dans mon ventre quand je croise un flic, et ce brouillard de solitude et d’impuissance face au système policier.

Écrire faute hurler que ça ne peut plus durer, et de prendre acte. Ecrire parce que la liberté dans la civilisation occidentale est un mensonges meurtrier. Ecrire parce qu’il y a trop de silences et de mensonges sur la répression, sur nos luttes, sur les dangers du nucléaire, entre autre, sur la violence du système.

Cette fois-ci, ça s’est passé au Chefresne, une commune qui résiste à l’implantation d’une ligne très haute tension de 170 km de long (cette ligne participe à la création d’un gigantesque réseau de circulation d’information mondial, avec non seulement vente d’électricité mais aussi contrôle des populations et automatisation de leurs échanges avec
l’administration centrale. Le courant électrique sera produit par des éoliennes en mer du Nord, par des centrales nucléaires comme l’EPR de Flamanville, mais aussi mécaniquement par les trois réacteurs de Tricastin qui sont maintenant libérés de l’alimentation électrique de l’usine Eurodif qui a fermée ; http://antitht.noblogs.org/255).

Mais je porte en mois bien des blessés, bien des morts, bien des non dits, pas qu’en France, pas qu’ailleurs . Je porte en moi des prisons pleines et je sais les impunités à répétions
pour les bourreaux légitimes.

Amin Bentounsi a été assasiné le 21 avril par balle, dans le dos, et suite à ça des policiers manifestent armés, en uniforme, revendiquant le droit de tuer en prevention.
Depuis leur mise en services le flash ball, les grenades assourdissantes et celles de desenclerment ont fait beaucoup de blessés, des oeils perdus, des plaies, des handicaps, des morts; personne n’a gagné devant la justice.

Je sais des villes de plus en plus sécuritaires, un arsenal juridique de plus en plus liberticide, le perfectionnement du contrôle de la population en meme temps que celui des frontières. J’écris parce que j’en ai marre qu’on me demmande si « ça va ». A ceux à qui j’ai dit « oui », la politesse ou l’habitude. bref.

Nous nous sommes fait tirés dessus sous des pylones THT qui pullulent dans la campagne, dans un désastre mondial qui menace de péter à tout moment et dans lequel on nous voudraient civilisé, passif. Nous, à force, dépossédés de presque tout; de notre histoire, de son sens, du langage, de l’information, de nos corps, de nos désirs, de notre temps, de nos vies.

Alors qu’on nous voudraient inoffensifs, craintifs, non violents, je ne veux pas qu’on me parle comme à « la malade », qu’on m’infantilise, qu’on me plaigne. J’ai besoin qu’on prenne soin des uns des autres, pour durer, j’ai besoin qu’on riposte aussi. J’ai besoin, pour guérir, d’un système sans flics, sans pouvoir.

Oui, tenons compte des dégâts d’un fragment de guerre sociale explicite, de son lot de douleurs et de violence, mais n’abandonne pas, organisons nous. Ce qui ne tue pas rend plus fort parait-il, à condition de ne pas se mentir.

Vous voulez des détails? Les mass-médias sont venus dans ma chambre d’hôpital avant l’opération. Un médecin généraliste, présent sur le camps, avait témoigné des violences policières et de l’utilisation d’armes de guerre ( grenades de Dé-encerclement, grenade assourdissantes, gaz lacrymogène, matraque…) laissant de nombreux blessés.

Il avait été formidable sur le camps mais là il arrivait géné ; les mouches à merde du pouvoir, autrement dit les journalistes, voulaient filmer les impacts de métal dans les corps pour diffuser le témoignage. Pas d’image, pas de parole, c’était leur chantage. Ils restèrent une heure dans la chambre, tentant de se défendre de la bassesse de leur journaux (voir les revues de presse sur : http://www.percysoustension.fr)et de leur démarche. En voyant, sans surprise, ce qui en sort, un rectificatif s’impose.

L’avancée des travaux de la ligne rend plus qu’urgente et nécessaire une résistance concrète et de terminée sur les infrastructures. « Il est maintenant évident et nécessaire, vu ce que nous imposent les pylônes dressés sur nos terres, que beaucoup de personnes sentent l’envie en eux d’agir directement contre ce maillon faible de l’industrie nucléaire vu l’inacceptable répression des opposants, les droits fondamentaux des personnes bafoués, les humiliations qu’inflige RTE à la population. » (extrait de l’appel tous au chefrenes, wk de resistance; http://www.stop-tht.org/)

Ces lignes participent à la dépossession de nos vies et s’imposent avec la même arrogance et le même fascisme que l’aéroport à Notre Dame des Lande, le tgv entre Lyon et Turin, la centrale à gaz au Finistère, les éco-quartiers dans nos villes gentrifiées ou encore que les prisons à visages humains, belle image de l’hypocrisie du merdier actuel. Alors d’où vient la violence?

On le sait et on peut s’en indigner après coups, mais il est important de le rappeller : les appels publiques de rencontres ou d’action entrainent inévitablement un énorme déploiement du dispositif policier: Occupation policière et militaire du territoire, contrôle et fouilles de ceux qui y passent, surveillance (hélicoptères, dispositif d’écoute), renforts entrainés au terrain ( dans le cas du Chefresne, la spig, les garde mobile de blain, entrainé sur la lutte de notre dame des landes). ILs étaient plus de 500 armés sous les pressions d’une préfecture traumatisée par Valognes (ou la perte de la maitrise d’un territoire.) Leur volonté semble clair : casser le mouvement, faire mal, physiquement et moralement.

Alors que les mass-media construisent méticuleusement la figure du dangereux radical qui veut en finir (avec on ne sait quoi) et qui vient de loin pour ça ( figure menaçante et complètement dépolitisée), ils passent sous silence les luttes et la répression croissante qu’elles subissent. Un territoire qui résiste est souvent occupé militairement, comme on le voit au Chefresne, à Notre Dame des Landes ou encore au Val de Suse; Sur fond d’expropriation, d’expulsions se déroulent quotidiennement les pressions psychologiques, financières, judiciaires et policières. Derrière la soit disant liberté de penser: l’interdiction d’agir. On nous tanne d’être non violent sous une violence croissante.

Le 24 juin, une manifestation est partie vers le château d’eau, lieu de rencontres et de résistances, expulsé le mercredi 20 juin. Un autre cortège, dont je faisait partie, est allé en direction des pylônes (deux debout et un encore au sol). Il est difficile de dire s’il faut définitivement abandonner toute action de masse annoncée, si c’était un casse pipe d’aller à ce qui ne serait qu’affrontement anticipé par des flics mieux équipés, de se dire que la peur l’envie d’annuler était présente la veille et le matin et qu’elle était peut être sagesse.

Il semble important de questionner nos mode de prise de décision dans des moments d’urgence et de « spectacle » comme celui-ci. « La marche pour l’honneur » mentionné dans un retour (lien ci dessus) laisse un triste arrière gout de ces armées de déja-vaincus avançant vers leur perte. Être transversales, imprévisibles, inattendus pour ne pas devoir devenir force militaire… Un ami me dit après coup  » cette fois encore on est pas passé loin de la mort, un d’entre nous aurait pu y rester ».

Dans la campagne grise de gaz nous n’avions pas le rapport de force ou l’intelligence nécessaire pour ne pas se faire repousser assez rapidement et violemment vers le camp. On entendait des détonations, des cris et sur la dernière charge les regards que je croisais étaient effrayés ou souffrants.

Les lignes de flics, en entendant « il y a des blessés, du calme » se sont mis a charger en gueulant et tirant. Après avoir eu l’impression de bruler, j’ai eu celle de perde mon bras, puis la peur qu’ils nous tirent dans le dos ou qu’ils arrêtent. Quelqu’un m’a saisit et m’a sortie de là.

A ceux qui disent que la guerre est finie, je leur dis qu’elle est latente, cachée, mais qu’on peut compter nos morts, pour ne pas les oublier. Un opposant est passé il y a quelque années sous un train castor qu’il a voulu bloquer en s’enchainant sur la voie. D’autres y ont laissé leur tendons, brulé par la disque use des flics qui voulaient les enlever,
d’autres … la liste est incomplète. Combien de morts par le nucléaire, de Hiroshima à Fukushima en passant par ceux qu’on cache chez nous, combien de tonnes de déchets qui s’entassent, combien d’irradiés, et combien de faux débats démocratiques?

Là, c’était une tente médic pleine de blessés. Tristement mais efficacement les gestes et les réflexes se mettent en place : soigner dans l’urgence, maitriser sa douleur et accompagner celle des autres, évacuer malgré les barrages de polices, éviter celui qui bloquaient l’accès à l’hopital de st Lo, attendre deseperement les pompiers bloqués, subir la réquisition d’un de leurs véhicules pour évacuer un policier égratigné au détriment d’une fille risquant de perdre la vue …

En arrivant à l’hopital, je raconte tous ça en montrant mon corps mutilé. On s’indigne, on s’énerve, on déplore dans le service hospitalier pas familier des violences policière de la France de 2012. Certains auraient voulu aller à la manifestation mais travaillaient, certains m’ont dit en levant le poing de continuer la lutte, d’autres n’en revenait pas, quelqu’un m’a dit « nous avons fait la guerre en Normandie, on sait ce que c’est ».

J’ai au téléphone un responsable de l’accessibilité des soins de l’hôpital de st Lo ( par rapport au barrage, deux fourgons et une lignes de garde mobile sur la route-sur la voie d’accès au CHU).

Je répète, je dis que les pompiers n’arrivent pas à accéder au camp, il me répond qu’il fait ce qu’il peut. Il ajoute surtout qu’il reçoit, depuis le matin, des pressions de la préfecture pour avoir le nom et la nature des lésions des blessés du Chefresne. Il m’assure que le secret médical ne permet aucune fuite. Je lui dit de tenir face aux pressions et je le remercie pour cela.

Je serai transférée et opérée. Je vous passe les moments où, dans cette chambre, j’ai eu l’impression d’être en taule ou que j’ai craint l’arrivée des flics, les moments où l’étonnement des gens me donnait envie de leur dire mais ouvre les yeux et informe toi, l’inquiétude pour ceux resté au camps, l’envie de parler avec tous ceux qui ont vécu ce moment, l’envie de
dire que je n’en veux qu’aux flics, l’envie de casser la télé ou d’occuper le plateau au moment des infos régionales…

Je sais juste qu’un moment me hante; cette heure entière où, mon bras anesthésié dans la salle d’attente du bloc opératoire, je n’ai pu m’empêcher et m’arrêter de pleurer. Pas que mon bras, pas que ces éclats, pas que le stress, mais la détresse de se savoir partie prenante d’une guerre pacifiée et dont les raisons comme les conséquences ne resteront connus que d’un petit nombre de camarades, noyées dans une indifférence générale.

J’ai une grosse question dans la gorge, que faire maintenant par rapport à cette violence policière. Je sais que je n’ai rien à attendre de cette justice de classe sinon une tribune ou une médiatisation du problème. Et encore. Je la sais quotidienne cette violence. Je nous sais nombreux enragés. Je nous sais un peu seuls et démunis aussi. Déjà j’en profite pour affirmer que ce n’est pas être violent que d’aller avec casque masque à gaz et protection en manifestation, c’est la condition de notre survie physique. Ensuite qu’il nous faudra être plus intelligents que la police, que leur juges, que leur infiltrés, que leur système de contrôle.

Et pour finir que j’aimerai bien qu’on ne laisse pas faire parce que l’on sait, car « qui ça étonne encore », les violences policières sont entrées dans la réalité et la banalité du politique.
Amal Bentounsi appelait à un mouvement national contre le permis de tuer pour la police, j’appelle à une insurrection internationale contre la police, ce qu’elle nous inflige, contre ce qu’elle défend, contre ceux à qui elle sert. C’est facile d’écrire mais on ne sait jamais que ça soit lu.

A bientôt

Le procès pour avoir pénétré sur l’aéroport Charles-de-Gaulle

Une cause populaire ne peut pas être criminalisée, c’est aussi simple que cela. Si on est isolé dans un coin, alors bien entendu l’Etat peut faire ce qu’il veut. Mais avec un peu de jugeote et surtout avec une cause juste, tous les rapports de force sont modifiés.

En voici un exemple, avec une action annoncée il y a peu et dont nous avions parlé : la tentative de pénétrer sur un aéroport par un écologiste.

Il a été arrêté une première fois, puis a recommencé deux jours après ! Mais la peine à laquelle il a été condamné est de trois mois de prison avec sursis et à 1000 euros d’amende… Ce qui est peu en comparaison avec si cet acte rentrait dans un autre contexte.

Surtout que ne se sont pas constitués partie civile ni Aéroports de Paris ni Air France ! C’est tout de même dire l’importance populaire de la question : une compagnie aérienne attaquant un activiste écologiste, ce n’est pas aussi simple que cela…

Si par contre, l’activiste recommence la même chose, là il en aura « trop fait » aux yeux de gens et sera isolé, donc facilement une cible.

Voici comment le Figaro racontre l’action et le procès :

Ce militant, qui se décrit comme non-violent, est parvenu à s’introduire à deux reprises sur le tarmac de l’aéroport francilien. «J’ai d’abord acheté une pince puis je suis allé couper le grillage. J’ai marché calmement sur la piste et je me suis positionné en face de l’avion», raconte-t-il au micro de RTL. C’est le 6 juin dernier qu’il fait face à un Airbus A320 pour l’empêcher de décoller.

Interpellé immédiatement, Pierre-Emmanuel Neurohr est placé en garde à vue puis remis en liberté. Loin d’être découragé, il récidive dans le même aéroport seulement deux jours plus tard, enfreignant le contrôle judiciaire qui lui interdisait de se rendre à Roissy.

Quelques jours auparavant, Pierre-Emmanuel Neurohr avait publié sur son site Internet, le «Parti de la Résistance», une lettre annonçant son projet. «Dans quelques jours, je vais aller sur la piste de l’aéroport Charles-de-Gaulle pour bloquer la machine la plus destructrice qui soit en ce début de XXIe siècle», écrivait-il alors à propos des avions. Selon lui, ces appareils très polluants sont les grands responsables de la destruction du climat planétaire, situation qui, à terme, conduirait à un véritable «génocide» humain.

«Avec le problème du changement climatique, ce que je dis aujourd’hui va devenir demain une évidence pour beaucoup», a-t-il expliqué lundi au tribunal.

«C’est au Parlement de changer les lois», a, pour sa part, rétorqué le président de la 14e chambre, Jean-Pierre Menabé. «Vos moyens de pression, vous les utilisez en infraction avec la loi», a ajouté le magistrat.

Le parquet, qui avait dénoncé «un comportement dangereux pour la sûreté aéroportuaire», avait précédemment requis 3 mois de prison avec sursis assortis d’une mise à l’épreuve et de l’interdiction de se présenter sur toute zone aéroportuaire. Aéroports de Paris et Air France ne se sont pas constitués partie civile dans l’affaire. À la fin de l’audience, Pierre-Emmanuel Neurohr a, lui, prévenu: il recommencera dès que possible.

Valognes, train Castor 2011 : trois nouvelles personnes en procès en octobre 2012 !

La répression frappe en raison de la tenue en novembre dernier d’un camp antinucléaire; une preuve que la répression frappe quel que soit le gouvernement, en raison de la nature même de la société! Voici une présentation de la situation.

En novembre de l’année dernière, année qui restera tristement celle de la catastrophe de Fukushima, un camp antinucléaire a eu lieu à Yvetot Bocage, à côté de Valognes dans le Cotentin (50).

Ce camp autogéré appelait à perturber le passage du train CASTOR (train de déchets nucléaires hautement radioactifs) qui se rendait à Gorleben, en Allemagne, où l’attendaient quelques dizaines de milliers de contestataires à travers tout le pays, comme chaque année à la même période depuis une vingtaine d’années. Le mot d’ordre, ici dans le Cotentin, « Le train CASTOR ne passera pas comme ça ! » était l’occasion de vivre une opposition concrète, sur le terrain, au nucléaire et au monde qui va avec.

Trois des personnes ayant répondu aux médias ce jour-là sont aujourd’hui convoqués le 9 octobre 2012 à 10h au tribunal de Cherbourg et accusés de :
– Complicité de destruction de biens d’autrui par l’effet d’un moyen dangereux pour les personnes (guérites de signalisation de la SNCF incendiées, déballastage, soulèvement des rails)
– Incitations directes (écrit, parole, image : tracts, blog, affiches, communiqués, conférence de presse) ayant provoqué un attroupement de plusieurs centaines de personnes dont certaines étaient armées (fumigènes, armes blanches et containers lacrymogènes…)
– Organisation d’une manifestation sur la voie publique ayant été interdite

Ces dernières semaines…

Quatre personnes ont été auditionnées : le propriétaire du champ (incité, en vain, à la délation) et trois des personnes qui ont réalisé des interviews télévisées sur le camp de Valognes.

Le raisonnement policier semble être le suivant : la place des personnes inculpées dans les médias serait la marque de leur «rôle prépondérant au sein du collectif», c’est-à-dire de l’organisation du camp, de la communication (tracts, affiches, blog) et de la coordination des actions sur le terrain. Il est a noté qu’il y a eu, à ce jour, deux perquisitions. La gendarmerie cherchait surtout des petits papiers, des cartes du terrain, des carnets d’adresse…

Les personnes poursuivies n’ont pas encore eu accès au dossier, mais il semblerait que la justice cherche à les rendre juridiquement coupables d’une détermination collective, et à leur faire porter cette responsabilité “morale”.

Il ne faut pas oublier que 6 personnes se sont retrouvées au tribunal fin janvier et début février suite à leur interpellation le jour de l’action, le 23 novembre 2011, que certains sont en appel, et que les deux vagues de poursuites sont nécessairement liées. La période de cette nouvelle vague d’intimidation n’est pas non plus anodine : elle arrive un mois avant le camp anti-THT, dans la Manche lui aussi, où les gardes-à-vues, les auditions et les contrôles d’identité pleuvent depuis plusieurs semaines.

La solidarité est de mise.

Nous appelons tous les réseaux antinucléaires, militants et mouvements sociaux, ceux qui ont soutenu le camp d’une manière ou d’une autre, les réseaux proches et les personnes sensibles à manifester leur solidarité face à ce procès qui constitue une attaque réelle à la possibilité même de lutter contre le nucléaire. Les rencontres et les “complicités” ne manqueront pas de se renforcer face à cette nouvelle intimidation.

Collectif de soutien aux personnes poursuivies suite à “Valognes Stop Castor”