Les chasseurs à l’école pour enseigne l’environnement?!

Le rassemblement anti-chasse publie un communiqué très intéressant concernant l’incessante propagande de la part des chasseurs. L’Etat veillerait en effet à créer un label pour permettre à des fédérations de chasseurs de mener des actions de « découverte de l’environnement. »

Il faut par contre bien saisir une chose: une « lettre ouverte » ne sert à rien. Il ne faut pas rêver. A ce niveau, ce n’est pas même un espoir démocratique, c’est carrément une illusion. Le profit est à la base de la société, et l’Etat est au service de la quête de profit. Et l’Etat aime bien les chasseurs, bien entendu, car ils sont une figure bien conservatrice, bien « comme il faut. »

Lettre ouverte adressée au Ministre de l’Education Nationale, cosignée par une cinquantaine d’associations

STOP aux interventions des chasseurs en milieu scolaire !

Une cinquantaine d’associations s’insurgent contre le prosélytisme des chasseurs dans les établissements scolaires, par le biais d’une lettre cosignée adressée à Monsieur Luc Chatel, Ministre de l’Education Nationale.

Usant du prétexte de « découverte de la faune et de la nature », les fédérations de chasse organisent de plus en plus d’actions auprès des écoles. Un accord entre ministères aurait été conclu sur une labellisation des fédérations des chasseurs en vue d’actions de découverte de l’environnement pour les scolaires.

Récemment, deux articles de presse relatant ces rencontres sont parus. Dans le premier, concernant une école maternelle, intitulé « En Sologne, la chasse… en classe ! » et publié le mardi 13 octobre 2009 dans le quotidien Le Parisien, un président de fédération de chasse explique : « Il faut que les jeunes possèdent une autre image de la chasse. Chasser, ce n’est pas uniquement tuer des animaux, c’est aussi s’intéresser à la gestion de la nature et à la régulation du monde animal ».

Selon l’intervenante « Les enfants ont une image négative de la chasse. Je leur explique qu’il est pourtant utile de tirer sur les animaux ». Elle aurait également indiqué comment « repérer les différentes techniques de piégeage » et conclu en dévoilant que « expliquée simplement, la chasse sera mieux tolérée. ».

Le second article, nommé « Faire l’école buissonnière dans une palombière », paru le lendemain, soit le mercredi 14 octobre, dans le journal La Dépêche, est tout aussi révélateur. Il débute en expliquant que « les élèves de l’école de Roquetaillade sont partis à la découverte de la palombière ». Selon le journaliste « les élèves ont écouté avec beaucoup d’attention comment se pratiquait la chasse à la palombe ». Des explications sur « les différentes méthodes de chasse » ont été données, et la classe aurait « eu droit aussi à la simulation de la capture [d’oiseaux] au filet ».

Ainsi, le rôle de ces rencontres est clairement indiqué : faire découvrir et accepter la chasse aux enfants.

Les associations cosignataires de la lettre condamnent fermement ce prosélytisme et requièrent, auprès du Ministre de l’Education Nationale, de faire abroger la labellisation et de veiller à une stricte application du principe de laïcité dont l’une des composantes est la neutralité ; ceci, en mettant un terme immédiat à ces immixtions du lobby chasse dans les établissements scolaires.

La lettre est téléchargeable ici.

Isaac Asimov: Gaïa et Galaxia

Rien ne serait plus faux de penser que les utopies appartiennent au passé. Bien au contraire, elles se développent selon les besoins de l’humanité, car l’imagination ne tombe pas du ciel, mais reflète les possibilités.

Il y a ainsi vraiment lieu de s’intéresser à Isaac Asimov et à son utopie qu’est Gaïa / Galaxia. Cette utopie est le point culminant de l’ensemble des romans de science-fiction d’Asimov, ce dernier gagnant en 1966 le prix Hugo de « la meilleure série de tous les temps » (Hugo Gernsback étant le rédacteur de la première revue consacrée à la science-fiction.

En France, Isaac Asimov est surtout connu pour son travail d’anticipation sur ce que pourraient être les robots dans le futur, et quel rapport les humains auraient avec eux (les fameuses « lois de la robotique »), surtout que ceux-ci s’humanisent.

Isaac Asimov a cherché à comprendre quelle évolution aurait l’humanité. Il a ainsi imaginé le futur, et au bout de cette évolution, après que le grand Empire regroupant toutes les planètes se soit effondré, il y a plusieurs options possibles. Mais celle qui apparaît comme la meilleure est Gaïa.

Sur la planète en question, tout est relié. Voici un extrait, au moment où le principe est expliqué pour la première fois. La personne répond à la question de savoir qui est Gaïa:

« Il dit enfin: « Vous?

-Oui, moi. Et le sol. Et les arbres. Et ce lapin là-bas, dans l’herbe. Et l’homme que vous apercevez à travers les arbres. Toute la planète et tout ce qu’elle abrite est Gaïa. Nous sommes tous des individus – des organismes séparés – mais nous partageons tous une même conscience globale.

La planète inanimée y contribue pour la plus faible part, les différentes formes de vie à des degrés divers, et les êtres humaisn pour la plus grande proportion – mais nous la partageons tous.

-Je crois », nota Pelorat à l’adresse de Trevize, « qu’elle veut dire que Gaïa est une sorte de conscience de groupe. »

Trevize opina. « Je me doutais de quelque chose comme cela… Dans ce cas, Joie, qui dirige ce monde?

-Il se dirige tout seul. Ces arbres poussent en rangs bien alignés de leur propre initiative. Ils se multiplient juste assez pour assurer le renouvellement de ceux qui pour quelques raisons meurent. Les êtres humains récoltent les pommes dont ils ont besoin; les autres animaux, y compris les insectes, mangent leur part – et seulement leur part.

-Les insectes savent quelle est leur juste part, c’est ça? dit Trevize.

-Oui… en un sens. Il pleut quand c’est nécessaire et il arrive même qu’il pleuve à verse quand c’est une averse qui est nécessaire – tout comme il peut y avoir aussi une période de sécheresse, si c’est de la sécheresse qu’il faut…

-Et la pluie sait ce qu’elle a à faire, pas vrai?
-Oui, absolument », fit Joie, imperturbable. »

Bien entendu, il y a une part de naïveté, toutefois une telle démarche même littéraire ne tombe pas du ciel. Elle est le fruit d’un questionnement, non pas seulement d’Asimov, mais de l’humanité entière.

Ce qu’il y a derrière l’art, c’est la découverte pour ainsi dire de notre planète, du fait qu’elle existe à part entière, qu’elle a une identité. Plus l’humanité à conscience de la Terre, plus cela se reflète dans les idées et dans l’art.

De manière très intéressante pour nous également, la question du véganisme est posée. La réponse est différente de dans « Demain les chiens », où tous les animaux deviennent vegans. Mais elle est très intéressante de par son questionnement.

Voici un extrait concernant cet aspect:

« Puisque toute chose sur Gaïa participe de la même conscience de ce groupe, comment se fait-il que vous, un élément de ce groupe, puissiez manger ceci, qui en est manifestement un autre élément?

-C’est vrai! Mais toute chose se recycle. Il faut bien se nourrir, et tout ce qu’on peut manger, plante ou animal, et même les sels minéraux, fait partie de Gaïa. Mais là, voyez-vous, on ne tue jamais par plaisir ou par sport, et on ne tue jamais en infligeant des souffrances inutiles. »

De manière très intéressante également, on découvre que les Gaïens acceptent la mort. La mort fait partie de la vie, et la vie continue justement. Quand on meurt, le corps en décomposition est récupéré par la planète. Voici ici l’extrait en question:

« Et puis, d’ailleurs, ce qui est mangé continue malgré tout à faire partie de la conscience planétaire: à partir du moment où tous ces éléments sont incorporés dans notre organisme, ils participent dans une plus large mesure à la conscience totale. Quand je mourrai, moi aussi je serai dévoré – ne serait-ce que par les bactéries – et je participerai, pour une part bien plus réduite, à ce tout. Mais un jour viendra où des fragments de moi deviendront des fragments d’autres êtres humains. De quantité d’autres humains. (…)

-Mais, dit Trevize, votre conscience individuelle – ce je ne sais quoi qui fait que vous êtes Dom – cette conscience ne sera plus jamais réassemblée?

-Non, bien sûr que non. Mais quelle importance? Je serai toujours partie intégrante de Gaïa et c’est cela seul qui compte. »

L’oeuvre d’Isaac Asimov est donc riche en questionnement. Surtout, la colonisation d’autres planètes permet de remettre en avant la Terre elle-même. Dans les romans d’Asimov (qui forment des cycles unis) celle-ci est la planète d’origine, elle est devenue un mythe, elle a de nouveau de la valeur. Inversement, la planète appelée Gaïa est une sorte d’utopie, ce que la Terre aurait dû être si elle n’avait pas été massacrée par les technologies.

Asimov pousse même l’utopie à expliquer que Gaïa deviendra Galaxia, c’est là par contre un prolongement créatif et imaginaire. Mais la question de Gaïa est posée. Et désormais, elle ne cessera plus de l’être.

Refuser les drogues, voilà qui n’est pas banal

L’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies, qui est l’agence de l’Union Européenne concernant ce domaine, a publié son rapport annuel, disponible au format PDF.

Il est toujours intéressant d’étudier ce genre de documents. Bien entendu, avec une dimension critique. Il ne s’agit pas seulement que l’alcool n’y est pas considéré comme une drogue, ni le tabac évidemment. Ou encore qu’il y a des erreurs ridicules (l’ecstasy comme issu des milieux « dance music », il y a de quoi croire que les fonctionnaires « experts » surpayés ont goûté ce dont ils parlent).

Le problème est plutôt qu’une agence de l’Union Européenne ne va pas expliquer que la population de chaque pays se sent « mal » et cherche des échappatoires. Or, le malaise social est au coeur du problème de la drogue.

Et vu comment la drogue se banalise, vu comment elle est massivement présente dans la société, il faut savoir être clair. Ne pas prendre de drogues soi-même, sans pour autant assumer une attitude straight edge, ce n’est pas aider les autres. Il faut que les choses soient claires! Il faut être franc et solidaire!

La vie vaut la peine d’être vécue, nous pouvons nous épanouir dans un rapport correct avec les animaux et notre planète.

Si l’on assume pas cela, on doit alors faire face à un tas d’ordures de taille imposante, colossale. Car les drogues sont largement banalisées.

En Europe, une personne sur cinq a déjà consommé du cannabis et cela concerne 31,5% des personnes entre 15 et 34 ans. Le rapport est obligé d’admettre qu’alors qu’il était inconnu dans les années 1980, « l’ecstasy a connu une croissance spectaculaire au cours des années 90. »

Le Royaume-Uni est le plus concerné: 15,3% des 15-64 ans ont déjà pris des amphétamines! Et 12,7% ont déjà pris des ecstas!

En Espagne, 8,3% des 15-64 ans ont pris de la cocaïne et 11,8% des 15-34 ans.

Ces chiffres sont imposants. Et après, ceux qui critiquent les straight edge voudraient nous faire croire que la consommation des drogues est une rebellion?

Au contraire, elle rentre totalement dans la culture de nos sociétés, jusque par sa production qui part du tiers-monde et profite dans les pays riches à une poignée de spéculateurs sans scrupules.

D’ailleurs, une étude récente concernant le Canada montrait que dans ce pays 54 % des consommateurs d’ecstasy ou de méthamphétamine achètent des drogues au contenu différent de leur attente au niveau des ingrédients (présence d’antidépresseurs, concentrations différentes, etc.).

Comme quoi, une vie organisée ne peut que se passer de drogues. Quand on veut du positif, on n’oeuvre pas à la destruction, ni de soi-même, ni des autres, ni du monde.

L’exploitation des animaux, une tradition des mines

Voici un très intéressant article concernant l’exploitation des animaux dans le bassin minier. Il est exactement à l’opposé de la démarche prônant les « droits des animaux » de manière abstraite, coupée de la réalité et de l’histoire, coupée de la vie quotidienne des gens et sombrant inéluctablement dans la misanthropie et le pessimisme.

L’article est également en ligne ici, mais provient du blog de « l’Action antifasciste Artois. »

Les violences faites aux animaux sont une tradition dans le bassin minier. Elles ont en commun, quelque soit l’espèce des animaux violentés, d’être liées à l’argent, aux gains que peut générer la naissance, l’exploitation, et la mort de l’animal.

1. L’animal-machine, le cheval de fond.

L’extraction du charbon nécessitait qu’une fois décroché de la terre, le minerai soit remonté à la surface. Très tôt dans l’hitoire du « bassin minier », le cheval, déjà largement utilisé aux champs, s’est imposé au fond pour sa puissance.

Ainsi, le « barritel » constitue la première machine d’extraction de charbon : le cheval est le moteur de cette machine. Condamné toute sa vie à tourner en rond autour d’un axe pour actionner les poulies qui permettaient de remonter les ascenceurs chargés de travailleurs, ou les berlines remplies de minerai, on peut imaginer la souffrance de cet animal travaillant loin de son milieu naturel, dans la chaleur et l’obscurité.

Au début du 20ème siècle, il n’était pas facile de descendre les chevaux au fond des mines, les cages d’ascenceur de l’époque, aux dimensions trop étroites, ne permettaient pas le transport des chevaux. Une fois administrés de puissants calmants, on sanglait l’animal avec de solides liens, les pattes attachées ensemble, on lui couvrait les yeux d’un bandage opaque, avant de l’accrocher sous le plancher de la cage pour le descendre jusquà l’étage où il était affecté.

A la fin des années 1940, les compagnies minières introduisent les berlines de 3000 litres qui nécessitent l’élargissement et le réhaussement des cages, ce n’est qu’alors que les conditions de descente des chevaux s’améliorent.

Des écuries spécifiques étaient aménagées, avec des boxes individuels. Un ouvrier est affecté à l’entretien de ces animaux, « le méneux d’quévaux » (conducteur de chevaux), en plus de le guider dans son travail de force.

Au début du 20ème siècle, les 7 mines de Bruay-en-Artois emloyaient 150 chevaux au fond et une trentaine « au jour ». Au cours du siècle, les techniques modernes, et notamment les machines automobiles, se généralisent. Néanmoins, le cheval reste un travailleur de fond, il est utilisé dans les galeries pour la manutention des ceintres d’étayage (poutres), là où le passage des locotracteurs était risqué, essentiellement en raison de présence de grisou (gaz explosif).

Après une dizaine d’années au fond, ceux de ces chevaux qui ne sont pas morts, d’épuisement ou d’accident, sont envoyés à l’abattoir, souvent proche de la mine, pour y être tués et vendus pour leur viande. Certains d’entre eux, devenus poussifs avant l’âge, sont vendus aux agricultueurs des communes voisines. Habitués à tracter de fortes charges, ils sont utilisés aux travaux de labours ou au tractage des charettes jusqu’à la fin de leur vie.

Le dernier cheval de fond est remonté en 1970, il est mort de vieillesse dans une ferme à Tilloy-les-Hermaville, après moins d’un an de retraite.

Les chevaux appartenaient et étaient exploités pour le profit des compagnies minières, ils partageaient donc le quotidien, et le destin, des travailleurs du fond. Les mineurs avaient un très grand respect pour ces animaux, comme en témoigne les vers du poète-mineur Henri Raimbaut :

« Il est noir, brave cheval
En galére au pied de la taille
Tirant les rames de charbon
Ca fait dix ans qu’il est au fond

La poussière, plein de sueur
Obscurité et la chaleur
Une existence pleine de peines
A charrier l’charbon de la veine

Dans tes yeux, une clarté
La lampe du « meneu d’bidet »
Une douceur du compagnon
Te v’là reparti pour les fronts

Quand il tire la rame
Et qui compte de tête
Une berline de plus
Le voila qui s’arrête

Pauvre cheval dans la misère
Pour le mineur tu es un frère

Parfois tu fermes les yeux
Tu dois songer aux jours heureux
Où tu étais dans la prairie
Au grand soleil, un paradis
Nous te savons condamné
Pourtant tu ne l’as pas mérité »


2. L’animal-évasion : le pigeon voyageur.

L’élevage, comme les compétitions de pigeon voyageurs étaient l’un des loisirs les plus populaires dans les mines, et, au delà, dans tout le Nord Pas-de-Calais. Au début des années 1980, la région compte 23000 « coulonneux ». Dans son livre « Gueules noires », Frédéric Denhez poétise : « Le pigeon était une promesse d’évasion spirituelle pour les mineurs (…) sortant de l’oscur monde souterrain, le mineur se progetait dans cet être blanc qui s’échappait à son gré… »

La réalité est que ce « sport » était largement encouragé par les compagnies minières qui voyaient dans ce loisir prenant un moyen de plus de garantir la paix sociale. Une saine occupation en somme. Les compagnies allaient même jusqu’à accepter que les mineurs construisent des pigeonniers, parfois monumentaux, dans le jardin de l’habitation qu’elles mettaient à disposition des mineurs.

De nos jours, les colombophiles sont encore nombreux, nourrissant une réelle économie : un pigeon coûte entre 10 et 80 euros, il faut compter 150 euros par mois pour nourrir 120 pigeons. Dans les pigeonniers, en dépit du soin des éleveurs en matière d’hygiène, la promiscuité est source de maladies. Le vaccin « colombac » est obligatoire et coute 25 euros pour 50 pigeons. L’équipement de chronométrage, indispensable à la compétition, se vend entre 100 et 500 euros, selon les modèles. Les « champions » sont revendus pour la compétition ou la reproduction, à des coulonneux moins patients ou plus fortunés, et s’échangent parfois jusqu’à un millier d’euros.

Parallèlement, les bizets, les pigeons d’église, ou les pigeons des villes font l’objet d’une destruction massive, soit par l’emploi de produits toxiques, soit par la destruction de leur habitat traditionnel.

3. L’animal-compétition : le chien ratier.

Ces chiens donnaient lieu à des concours, dans les mines, et notamment dans la région de Bruay, Lens et Liévin. D’après Luc Delporte, il existait deux types de concours dans lesquels les amateurs engageaient leurs favoris. Les rats étaient dans les deux cas l’accessoire de ces jeux, et étaient voués à mourir. Ils étaient capturés dans les décharges environnantes quelques jours avant, et retenus captifs jusqu’à l’instant de la compétition.

– Le concours de vitesse : Deux rats sont placés dans une arène métallique d’environ deux mètres de long sur autant de large, pour un mètre de haut. Le chien est introduit dans la boite et, affamé, se rue sur les rongeurs pour les tuer. Les chronomètres ne s’arrêtent que lorsque les deux rats sont morts. La scène ne dure guère plus de quelques secondes et le record en la matière serait même inférieur à deux secondes.

– Le concours au pot : Le parc est le même que dans le concours de vitesse, mais le rat est caché sous un pot de fleurs retourné, et placé parmi une dizaine de pots semblables, vides. Le ratier doit ici, en un minimum de temps, retourner le bon pot et tuer le rongeur.

Ce genre de concours se déroulait en plein air le jour de la ducasse (fête populaire), au carrefour de deux rues, jusqu’en 1930 environ.

Un gallodrome dans le Nord

4. L’animal-meurtre : le coq de combat.

Les combats de coqs comptent parmi les loisirs les plus populaires de la région. Interdits en Belgique dès 1935, les combats sont limités en France aux « lieux à tradition locale ininterrompue » par un décret du 8 juillet 1964.

Les coqs « batillards » sont issus du croisement entre les faisans et les poules. Les propriétaires de ces animaux, les « coqueleux », les nourrisent d’avoine macérée dans la bière, de fèves et d’eau dans laquelle on a ajouté des clous rouillés (!) .

Les combats se déroulent dans un « gallodrome », parc de trois mètres sur deux. Les pattes armées d’éperons d’acier, pointus, de 5 cm de long, ces animaux s’affrontent, à mort.

Avant le combat, la tradition veut que les coqs ingèrent une gousse d’ail arrosée d’une giclée d’eau de vie, afin d’attiser l’aggressivité des « athlètes ».

Présentés face à face pendant quelques secondes, les animaux sont ensuite lachés dans le parc clos. Le combat ne dure souvent pas plus de 5 minutes. Le corps lacérés et troués, le vaincu meurt généralement le coeur transpercé par l’éperon de son adversaire.

Mais, bien souvent, le vainqueur s’écroule quelques dizaines de secondes après la mort de son congénère.

Dans ce cas, le combat est déclaré « nul ». Comme au casino, un préposé est affecté à collecter les mises des parieurs avant et pendant le combat. Les engagements sur les paris sont verbaux, une grande tension règne dans ce milieu d’initiés.

Vainqueur ou vaincu, les combattants terminent à la casserole, avec une sauce au vin ou à la bière, agrémenté de lardons, de champignons, et de carottes, suivant la recette locale.

Animal-machine, Animal-évasion, Animal-compétition, Animal-meurtre, tous sont utilisés par les hommes du Bassin minier dans un but qui touche toujours de près à l’enrichissement, à l’argent. Que ces pratiques existent toujours ou non, elles continuent à imprégner notre culture, notre quotidien.

Les chiens sont toujours domestiqués, et les agents de la fourrière de la Communaupôle de Lens Lièvin doivent intervenir fréquemment pour saisir des animaux qui, bléssés gravement lors de combat, doivent être euthanasiés. Certains chiens, souvent de type « chien d’attaque », ont les crocs remplacés par des crochets de métal, ou les dents plombées. Ils sont élevés pour les combats, pour parier.

La viande de cheval est toujours très populaire dans le Bassin Minier, qui compte un grand nombre de boucheries chevalines. La tradition perdure alors que les dernières mines ont fermé en 1990.

Pour l’Action Antifasciste Artois, la lutte contre le fascisme ne peut se faire sans la prise en considération de souffrance animale, qui répond toujours aux intérêts du capitalisme.

Le régime alimentaire strictement végétalien, et le mode de vie exempt de toute souffrance animale est une solution offerte à la classe ouvrière, au prolétariat, pour combattre les élèments de notre culture qui nous rendent complices des fascistes.

Be antifascist ! Go Vegan !

Action Antifasciste Artois

Le Cerro Chacaltaya, symbole de mutilation

A une heure de La Paz en Bolivie, on trouve le Cerro Chacaltaya, c’est-à-dire le « chemin froid » en langue aymara. Cette montagne culminant à 5 395 mètres d’altitude est devenu l’un des symboles de la mutilation de notre planète.

Le glacier devait fondre en 2015 selon les experts l’étudiant depuis une quinzaine d’années, pourtant cette année il est déjà mort. Les êtres humains étaient contents de pouvoir skier sur «la piste la plus haute du monde» mais ils l’ont laissé mourir. Et au lieu de comprendre la situation, les skieurs regrettent… le fait de ne plus pouvoir skier.

Alors que c’est comme si un être vivant était mort. Un être mutilé encore de pylônes de remontée mécanique rouillant, alors que la nappe de glace neigeuse est passée de 1 600 m2 à 50 m2. La fonte est passée d’un mètre par an dans les années 1940 à six mètres par an désormais. Autour du Chacaltaya, la Cordillière royale de Bolivie a perdu 43 % de sa surface en trente-trois ans…

Découvrez la beauté unique de la réserve naturelle du Tsingy de Bemaraha

A Madagascar, les Tsingys sont d’énormes pics de calcaire, d’une dizaine de mètres de haut, formés par l’érosion de l’eau en plusieurs centaines de milliers d’années. Le Massif des Tsingys forme un réseau serré de profondes crevasses séparées par des lames cannelées et des pointes aiguës.

Ce phénomène géologique est extrêmement rare, et ce parc national s’étendant sur environ 150 000 hectares a été classé « patrimoine de l’humanité » par l’UNESCO en 1990.

Et comme la Nature nous réserve toujours de merveilleuses surprises, des arbres de la forêt primaire poussent dans les creux de ces falaises. Phénomène incroyable que des arbres aussi géants que ces falaises (soit environ 10 mètres de haut), trouvant de quoi vivre dans cet univers « inhospitalier ».

Tout comme ces arbres installés dans les cavités de la falaise, certains animaux se sont adaptés à cet environnement difficile où les sommets des Tsingys sont acérés comme des lames de rasoir. C’est le cas de certains lémuriens, des reptiles, des caméléons et des oiseaux où des lacs et des mangroves leur servent de lieu de vie.

Comme quoi la vie s’impose toujours dans la Nature et les espèces végétales et animales savent systématiquement s’adapter, pour tirer profit de ce que la Nature leur offre, pour leur survie.

Libération animale

Nous avions parlé récemment de Barry Horne, et le site Bite Back informe justement des actions qui ont eu lieu en salutation à son engagement.

On notera justement qu’au Chili a eu lieu une action de sabotage (blocage des portes, « vandalisme » avec de la peinture, slogans écrits), dans l’esprit justement des primitivistes du Chili dont nous parlions, la mémoire de Mauricio Morales étant salué dans le communiqué au même titre que celle de Barry Horne.

En Uruguay 17 lapins ont été libérés de la faculté de médecine, par l’ALF, alors qu’un groupe légal a libéré quatre moutons en Espagne.

Au Mexique a eu lieu une libération menée par le Frente de Liberación Animal – Comando Verde Negro (ALF – commando vert et noir):

« Encore une fois, uni dans une cellule du Front de Libération des Animaux – Commando Vert et Noir (FLA-CVN), nous sommes allés dans la rue pour réaliser le rêve de nombreux veg(etariens.)ans qui célèbrent, crient, chantent et gémissent pour la Libération Animale lors des concerts, devant un ordinateur, en voyant des photographies d’animaux torturés et mourant, lors de manifestations pacifiques, dans d’autres événements et lieux situés bien loin des éleveurs, des laboratoires, des fourrières, des animaleries, des fermes, etc.

Alors que les animaux espérent véritablement que vous remettiez en cause votre peur, votre attitude défaitiste et que vous vous déciderez une fois pour toutes à commencer à réaliser votre rêve, votre aspiration, votre désir pour la Libération Animale. »

L’intégralité du communiqué en anglais et en espagnol peut être lu ici. Les photos des animaux libérés, dans un nouvel environnement qui est en fait le leur, peuvent être vues ici.

Quelques précisions

Sur le livre d’or, quelqu’un a posté hier la remarque suivante:

Parler de ce mouvement (par rapport à la zic)
est oublier de citer Minor Threat et Ian MacKaye ??

La croix sur la paume de la main du au concert au U.S ou il était interdit de servir de l’alcool au moins de 21 ans etc.

Bref si on parle du coté historique et omettre cela.
He bien bravo !

Ces remarques ne sont pas du tout juste. Faisons ici quelques précisions pour les personnes intéressées.

1.Il y a un article sur le straight edge et la musique, qui s’appelle justement Straight Edge: un mouvement issu du punk hardcore.

Il parle naturellement de Minor Threat et des Teen Idles, des groupes de musique ayant joué un rôle dans la naissance de la scène hardcore où sont nés les principes Straight Edge.

2.La question du X sur la main est expliquée non pas dans l’article sur la musique, mais dans le FAQ. Là il n’est plus vraiment question directement de musique, mais plus de culture. Les textes des chansons « Straight Edge » et « Out of step » de Minor Threat sont donc également évidemment citées et expliquées.

Le rôle du groupe Minor Threat n’a pas du tout été oublié.

3.Parler de Minor Threat a un sens historique, parler de Ian MacKaye en tant qu’individu beaucoup moins. Lui-même ne serait d’ailleurs pas du tout intéressé par une telle démarche où il serait mis en avant en tant qu’individu, et encore moins pour quelque chose dont il ne se revendique d’ailleurs pas.

Ian MacKaye a en effet toujours dit qu’il ne se sentait pas associé au mouvement straight edge; sa démarche est individuelle. Ce qui n’est déjà évidemment pas si mal du tout; lui-même est straight edge et même vegan selon plusieurs sources.

Mais il n’a jamais souhaité être une figure, ni n’a voulu assumer le principe d’un « mouvement » straight edge.

4.Y a-t-il un intérêt à s’intéresser aux figures individuelles? On peut les connaître, mais ce n’est pas la question principale, loin de là. A ce niveau justement, se consacrer de manière centrale au contenu vegan straight edge, aux animaux et à la planète plutôt qu’aux « individus » et à nous-mêmes (en tant que « scène », « mouvement » etc.), est une différence entre La Terre d’abord! et ses « ancêtres ».

L’un des deux anciens sites – http://straightedge.free.fr/ – a justement des interview de Ian McKaye, Ray Cappo, Rick Ta Life, Karl Buechner.

C’est intéressant culturellement et historiquement, cela peut être rajouté, mais ce n’est nullement notre priorité qui est l’engagement Vegan Straight Edge pour la Terre et tous ses habitants et habitantes.

L’incroyable oiseau lyre

Originaire des forêts humides d’Australie de l’est, l’oiseau lyre, nommé ainsi à cause de la forme que prend la queue du mâle pendant la parade nuptiale, a la capacité d’imiter environ une vingtaine de chants d’oiseaux différents.

Cet étonnant oiseau terrestre ne se contente pas d’imiter les autres oiseaux, car à force d’intrusions de plus en plus profondes et répétées dans la forêt, l’oiseau lyre est tout aussi capable d’imiter le clic de prise de vue d’un appareil photo, le moteur d’une voiture ou bien une tronçonneuse !

Cette vidéo nous confirme que c’est terriblement triste qu’un être aussi intelligent soit capable d’imiter un engin – comme la tronçonneuse  – qui va détruire son environnement.

Ce talent d’imitation qui paraît fantastique au premier abord, n’est une triste réalité qui montre une fois de plus que l’espèce humaine envahit tous les milieux naturels. Et finalement cette capacité à reproduire tous ces nouveaux sons électriques anti-naturels sont plus que malvenus dans l’habitat de cet oiseau.

Il est donc grand temps de sauver Gaïa et tous les êtres qui la peuplent, et pour cela il est temps de passer à une écologie radicale afin que plus aucun lieu de vie ne soient plus jamais perturbés par ces nuisances que nous imposons de plus en plus à la Nature.

Les primitivistes chiliens et les anti-civilisation en France

L’article sur le primitivisme a mis en avant une perspective qui est importante, que l’on soit d’accord… ou pas. Il faut d’ailleurs savoir que dans certains pays cette tendance politique est forte, et touche même le veganisme; c’est le cas en Amérique latine (comme au Mexique mais surtout au Chili), mais aussi en Espagne.

Le principal pays où ce courant idéologique est extrêmement actif est donc le Chili, et il existe justement quelques documents en français. Il y a en effet un pack de documents récents – appelé Peste noire –  suite à la mort de Mauricio Morales, un vegan du Chili. Ce dernier a été tué par la bombe qu’il transportait.

Dans le pack il y a une partie intitulée « Bref aperçu de la situation avant la mort de Mauri » qui révèle l’ampleur, quasi inconnue en France, des pratiques illégales des primitivistes chiliens, dont les compte-rendus sont diffusés par le site Liberación Total por la destrucción de la civilización! (Mauricio Morales est également en photo dans la colonne de gauche sur ce site).

Et si ces primitivistes du Chili assument les positions du primitivisme (refus de la civilisation et de ses techniques), et veulent également l’anarchie (et récusent l’anarchisme dans sa forme organisée), ils assument en même temps la libération animale et la libération de la Terre.

C’est quelque chose de certainement très intéressant, et donc à connaître quand on est vegan. Toutefois, c’est une chose étrange aussi. Nous avions expliqué en parlant du primitivisme que le retour à la figure du « chasseur cueilleur » était incompatible avec les valeurs du veganisme.

C’est même évident. On en fait même l’expérience tous les jours, car à notre époque être vegan est de moins en moins malaisé sur le plan des moyens de se procurer une alimentation et de l’habillement vegan; retourner en arrière sur le plan technique ne nous aiderait en rien.

De plus, la position chilienne semble plus velléitaire qu’autre chose, car les primitivistes ne sont le plus souvent pas des vegans; en France il existe dans ce qu’on peut appeler au sens large les « autonomes » de nombreuses personnes très proches des thèses anti-civilisation, et elles ne sont pas proches du veganisme, très loin de là.

On peut même dire que les « anti-civilisation » en France sont absolument opposés non seulement au veganisme, mais aussi à l’écologie. Pour ce courant, tout ce qui traite de l’écologie est un vaste complot au service du capitalisme.

Il n’y a donc pas une critique de la fausse écologie, mais une critique de l’écologie tout court, considérée comme une nouvelle idéologie de domination.

Le site anarchiste Non Fides reprend ainsi un article du Collectif contre la société nucléaire intitulé Notes sur l’écologisme d’État et le capitalisme vert, où l’écologie est plus prétexte à une critique de la société qu’autre chose. La Terre ne compte pas. Sans parler des animaux.

Pareillement, tout récemment d’ailleurs le groupe grenoblois « Pièces et Main d’œuvre« , qu’on peut considérer comme « anti-technologie » et proche du primitivisme sous cet angle, publiait un ouvrage, où en présentation il est parlé de manière rapide et dédaigneuse de « l’écoterrorisme », ennemi à peu près imaginaire, produit du FBI et de l’écrivain Jean-Christophe Rufin (Le parfum d’Adam). »

Dit de cette manière, cela ne veut strictement rien dire, et si le FBI considère l’ALF et l’ELF comme l’ennemi intérieur numéro un, ce n’est pas pour rien et il s’agit peut-être de l’expliquer, à moins de voir des complots partout.

Pareillement, ce groupe grenoblois prône l’opposition au pucage des animaux (voir ici et ), en prenant les animaux simplement comme prétextes pour refuser le pucage des humains.

Bref, les primitivistes critiquent la civilisation, et apparemment au Chili ils assument le veganisme. Tant mieux à ce niveau, mais il est évident pour autant que le veganisme a besoin d’un projet de société, et ne peut pas être uniquement une expression négative.

Et on voit très bien qu’en France, les gens proches du primitivisme sont très loin du veganisme, tout comme d’ailleurs le plus souvent les vegans eux-mêmes, malheureusement… car à quoi sert de se dire vegan si c’est pour se désintéresser complètement non seulement de la vie animale, mais aussi de son habitat?

L’animal est abstrait, il sert de prétexte. Soyons bien conscients et conscientes qu’il existe une forme de veganisme (d’ailleurs plus orienté « végétalisme » qu’autre chose), ou encore « l’antispécisme », qui consiste à prendre les animaux « en otage » pour critiquer « radicalement » le monde, sans s’intéresser pour autant aux animaux.

C’est en quelque sorte un christianisme radical, où l’amour du prochain est maquillé en compassion pour les animaux. Sauf que les animaux restent à l’écart, il n’y a pas de bataille pour sauver leur environnement.

Il faut bien voir que pour critiquer radicalement le monde, il ne faut pas être abstrait, et être concret, c’est s’intéresser à la nature en général, aux animaux dans leur habitat. Sans cela, sans la participation à cette bataille, aucun projet « révolutionnaire » n’a de sens, et encore moins d’identité réelle.

Car ce n’est qu’avec la libération animale et la libération de la Terre que l’humanité peut être elle-même. L’humanité travaille et en ce sens choisit ce qu’elle fait – il ne reste plus qu’à choisir le meilleur! C’est le sens universel du veganisme et de la reconnaissance de Gaïa.

Victimes des essais atomiques

Un journal américain a publié en ligne de très intéressantes photos prises de gens victimes des conséquences des radiations atomiques provoqués par les tests dans le polygone atomique de Semipalatinsk, au Kazakhstan.

Ces photos sont « intéressantes » parce qu’elles sont atrocement difficiles, mais témoignent de la capacité de l’être humain à faire face, à éprouver de la compassion. Être humain, c’est s’ouvrir au courage de ces gens, c’est se reconnaitre en eux, c’est développer sa capacité de compassion.

Ce sont les gens ordinaires qui sont les véritables héros. C’est également là dessus qu’il faut se fonder pour affirmer le refus de la guerre et du nucléaire! C’est le bonheur qu’il faut, pas l’anéantissement!

Et si ces photos concernent l’URSS, rappelons que ni les USA, ni la France ne valaient et ne valent mieux! Rappelons que les essais français attaquaient directement la nature!

Là est l’histoire qui nous reste à écrire. On peut lire un début de cela sur le site Moruroa.org, qui sur cette page décrit les dégâts environnementaux. Cela ne va pas très loin, mais c’est déjà une direction qui s’affirme… Car la libération animale et la libération de la Terre, c’est aussi la libération humaine, de par la résolution du « conflit » avec la nature!

Du refus (straight edge) au désengagement (vegan straight)

Une personne straight edge nous a demandé (sur le livre d’or) de donner notre point de vue sur le lien entre straight edge et veganisme… Nous allons tenter de l’expliquer, mais en nous fondant sur l’histoire du mouvement straight edge lui-même. Bien entendu il n’y a ici que les grandes lignes; des améliorations et corrections sont certainement possibles.

Mais c’est suffisant pour s’orienter, et pour comprendre les deux principales attitudes que l’on peut retrouver chez les personnes straight edge. Ce document est également en ligne ici.

Lorsque les premiers groupes de musique d’esprit straight edge sont apparus, ils étaient directement issus (voire carrément liés) à la scène punk. La différence étant qu’ils ont modifié les codes du punk: le punk célébrait le refus de la société et l’autodestruction, la culture straight edge par contre mettait en avant le refus de la société et le respect de soi-même.

Etaient refusés les aspects destructeurs de la société: l’alcool, les drogues, mais aussi les relations superficielles (notamment sexuelles), mais aussi dans certains cas le nucléaire, la répression policière, etc.

Le principal représentant de cet esprit straight edge est le groupe Minor Threat. Mais ce groupe n’a pas vraiment assumé la mise en avant de l’attitude straight edge. Il lui a donné naissance, a donné ses principes généraux, mais est parti dans une direction différente, avec le groupe « Fugazi », pratiquant un hardcore plus intimiste, plus cérébral.

On doit ainsi plutôt considérer que le principal fondateur d’une scène straight edge en tant que tel est le groupe « Youth of today ». Ce groupe du milieu des années 1980 a mis en avant les points suivants (bien que bien entendu d’autres groupes ont participé à ce processus):

-le fait d’assumer de manière revendicative l’attitude straight edge, par exemple avec le X dessiné systématiquement sur la main lors des concerts

-le fait de faire partie d’un mouvement, le principe étant résumé dans la chanson « Youth Crew » (de Youth of Today donc) :

« Moi toi l’équipe de la jeunesse
si la terre était plate j’aiguiserai les bords
je dédie mon coeur à la jeunesse positive
le X sur la main maintenant fais le serment
à la jeunesse positive à la croissance positive
aux esprits positifs, aux esprits purs et cleans
ce sont tous mes objectifs
marche avec moi et mon crew »


-le fait de considérer que tout cela fait partie d’un désengagement global de la société, comme expliqué dans la chanson « Disengage » de Youth Of Today :

« Eh bien il est tellement de triste de voir que toutes nos bonnes qualités
fondent et disparaissent graduellement
et nous devrions agir vite car je deviens malade
de comment tout se dégrade
en cet âge quand tout s’effondre
désengage (toi) ne pense pas que je sois fou
pour ne pas vouloir prendre part
là où la moralité est défaite
la compassion est effacée
tout cela au nom de nos désirs
et nous sommes aveugles
ou en train de perdre l’esprit
si nous ne pouvons voir que ce monde est en feu
nous devons nous désengager
ne peux-tu voir cet âge
nous entraîner vers le bas
jusqu’au fond
nous devons nous désengager
et je pense qu’il est triste que notre société est devenue folle
possédée par le fait de prendre plus qu’on a besoin
et notre motivation est une triste situation
parce qu’elle a comme causes la rage l’envie l’avarice »


-enfin, le fait de considérer que pour se désengager complètement, il faut se désengager de la culture « hamburger ». C’est la chanson « No more » qui donne ce point de vue, et est l’une des plus connues de Youth of today. Le clip (qu’on peut voir ici) est explicite quant à la démarche.

« Plus jamais
je ne participerais plus
nous avons le pouvoir nous avons la puissance
de prendre quoi que ce soit de visible
sans même se soucier, c’est un combat injuste
eh bien nous avons un coeur pour nous dire ce qui est juste »

Comme on le voit, le végétarisme a été considéré par Youth of Today comme le prolongement logique du « désengagement. »

En fait on peut voir les choses ainsi: si l’on considère l’esprit straight edge comme un refus, on est lié à la culture straight edge du départ (et inversement). Dans cette optique, être straight edge relève d’un choix individuel.

Si par contre on considère que l’esprit straight edge relève du désengagement, on est davantage lié à la culture mise en avant par Youth of today (et inversement). Plus que d’un choix individuel, il s’agit d’une tentative d’apporter quelque chose de positif à la société, d’amener une évolution, de faire que les choses aillent dans le bon sens, etc.

Dans la culture straight edge du « refus », être végétarien ou bien vegan relève d’un choix personnel; tout comme le choix de refuser la viande ou bien les produits d’origine animale est compris comme tout aussi personnel.

Dans la culture straight edge du « désengagement », à l’opposé, il existe une sorte de « pression de groupe ». Soit on fait partie de la tendance, soit on en fait pas. Il y a ainsi une grande pression pour être au moins végétarien, et il est considéré dans l’ordre des choses d’être vegan.

On retrouve ici un esprit de « groupe », qui dépasse les simples choix individuels considérés comme « secondaires » par rapport à la morale, qui est celui des utopistes du début du 19ème siècle, qui souvent refusaient l’alcool, la viande, etc.

De fait, la culture straight edge du « désengagement » a passé un cap dans la radicalité, en assumant une posture sociale-révolutionnaire. On y retrouve associé de manière quasi systématique les thèmes de la libération animale et de la libération de la Terre, tant dans les groupes de musique (Earth Crisis, Refused…) que dans les initiatives sociales et politiques prises par les vegan straight edge.

Les gens qui à l’opposé sont dans la culture straight edge du « refus » sympathisent souvent avec cette nouvelle culture « vegan straight edge », mais la démarche ne relève pas de leur sensibilité, beaucoup plus individuelle, voire individualiste. Ce qui donne deux types d’attitude: soit l’attitude « éducative » (bien que vegan, le groupe « Good Clean Fun » rentre tout à fait dans ce schéma), soit l’attitude « straight edge in your face » (représentée par des groupes comme « Ten Yard Fight », « Slapshot »).

Quand la vie reprend ses droits

Voici une feuille d’une plante grasse malencontreusement tombée de la plante mère.

Posée sur du terreau, de nouvelles jeunes pousses et des racines apparaissent en seulement quelques jours.

Comme quoi, la Nature veut vivre et prospérer. Et elle y réussit malgré les obstacles et les circonstances.

Les fachos tentent l’OPA sur des valeurs inassumables pour eux / Hardline?

Un ami straight edge nous a parlé d’un forum francophone straight edge. Il vaut le coup d’oeil, même s’il faut noter qu’à l’opposé de nous, il n’associe pas obligatoirement veganisme et straight edgisme, et que sa philosophie consiste surtout en une « voie du milieu », une attitude mesurée, une distance par rapport aux choses, etc.

Bref, ce forum n’est pas pour la libération animale et la libération de la Terre, et se contente de parler de la culture straight edge telle qu’elle existait dans les années 1980.

En tout cas, ce n’est pas pour autant qu’il s’agirait de personnes naïves ou qui n’auraient rien à dire, loin de là. Ainsi lorsqu’un facho a tenté de faire de l’entrisme, c’est tout naturellement qu’il s’est fait refoulé (voir ici les pages du topic).

Le facho en question a adopté une tactique très « efficace »: se la jouer ni droite ni gauche ni centre, ne pas aborder les sujets qui fâchent (racisme…) tout en concentrant l’attention sur des idéaux (la « pureté », le refus des drogues). Sauf que, évidemment, le facho en question finit immanquablement par se lâcher sur l’homophobie, le sexisme, le mépris des gens en général et des personnes droguées en particulier…

De manière très révélatrice aussi, le facho qui fait un blog visible en ligne ici (le lien est anonymisé) met en avant des logos (comme « action hardlines autonomes ») « empruntés » à l’action antifasciste, comme aux « nationalistes autonomes » qui dans les pays d’Europe centrale justement volent les logos antifas pour… promouvoir le fascisme.

Dans l’idée, c’est un peu le même principe que le site espagnol PECTA (lien anonymisé), les « patriotes animalistes » (sic!).

Bien évidemment ces gens ne sont pas vegans; le véganisme est inassumable par les fafs, à part pour une toute petite poignée d’illuminés bien souvent « nationaux-révolutionnaires » (d’où d’ailleurs les tendances de ceux-ci, par opportunisme car un faf reste un faf, à prôner non pas la libération animale, mais une fédération animaliste, une plate-forme généraliste non radicale, etc.).

Summum du n’importe quoi, le facho en question se dit.. hardline! Ce qui est aberrant car le mouvement Hardline était une tendance des débuts de la scène vegan, et le facho en question n’est bien entendu pas vegan!

En fait il ne fait qu’utiliser à son compte le terme de « hardline »tout comme les fachos russes qui se prétendent « straight edge »!

Rappelons à ce titre ce qu’est ou plutôt ce qu’a été le mouvement hardline.

1. Il est issu des gens du groupe de musique « vegan reich » qui malgré son nom provocateur était plus ou moins d’extrême-gauche, et prônait l’hégémonie de la culture vegane par l’utilisation de la violence.

2. Ce groupe fondé en 1987, qui jouait une sorte de hardcore/metal à la iron maiden, a tenté d’élaborer un système de pensée pour justifier sa démarche. Il a alors assumé une sorte d’Islam plus ou moins mystique.

3. S’en est suivi une sorte de mouvement hardline, dont on peut trouver un historique ici en anglais. Plutôt qu’un mouvement il faudrait parler de sensibilité, car les hardlines n’ont jamais été vraiment nombreux, mais leur posture « radicale » en a fait un serpent de mer dans la scène vegan et straight edge.

4. Les valeurs du mouvement hardline étaient les suivantes: reconnaissance des « lois naturelles » comme étant celles données par Allah (soit une sorte d’islamisme mystique), refus de toute domination (capitalisme, spécisme, racisme, sexisme), mise en avant de la violence (jusqu’à la liquidation physique) comme stratégie. Avec deux points par contre ayant fait que le mouvement a été clairement refusé et a échoué: tout d’abord le refus absolu de l’avortement, ensuite celui tout aussi catégorique de l’homosexualité (dans les deux cas au nom de la nature).

Le label et distro « Path of Perfection » (voir notre interview ici), qui mixe positions d’extrême-gauche et Islam réinterprété, est en quelque sorte un courant post hardline.

Car les hardlines, en tant que mouvement, n’existent plus vraiment, à part quelques personnes et groupes (politiques ou de musique) que l’on retrouve sur Myspace. Les hardlines ne sont plus une actualité depuis longtemps! Sans doute au moins une quinzaine d’années!

Mais quand une personne straight edge ne veut pas assumer le veganisme et tout ce qui s’en suit quand on est vegan straight edge, elle dit: « je ne suis pas hardline. » Ainsi, aux yeux des straight edge refusant le veganisme, la Terre d’abord est un site « presque » Hardline. Ce qui ne veut rien dire, mais permet de « justifier » sa distanciation…

1 litre sur 4 disparaît dans une fuite ou une rupture de canalisation.

Le journal du dimanche publie un article intitulé « Le scandale de la distribution de l’eau » qui « révèle » ce qu’on sait déjà depuis longtemps: en France l’eau est très mal gérée. 1 litre sur 4 disparaît ainsi dans une fuite ou une rupture de canalisation…

Une compréhension de Gaïa changerait tout cela. Pourquoi cela? Parce que la mentalité « anti-gaspi » se moque de l’eau. La mentalité « anti-gaspi » se la joue écologique, mais ce qui l’intéresse c’est la gestion, ni plus, ni moins.

L’article du journal du dimanche parle d’ailleurs de « l’état calamiteux des réseaux d’eau potable en France. Un litre sur quatre est perdu. Coût de ce gaspillage pour la collectivité: 2 milliards d’euros. »

L’eau ne se voit pas attribuée une valeur en soi, ce qui compte c’est uniquement le coût. C’est un problème écologique car cela concerne l’eau, mais pour autant cela n’a rien à voir avec « l’écologie. » C’est exactement le genre de problème où interviennent des experts verts ou Nicolas Hulot, se moquant bien de la terre, mais spécialistes « pour ce genre de problème. »

Il va de soi que tous ces « experts » et autres « spécialistes » ne changeront rien à la situation, ou si peu. Car la logique de fond est mauvaise. Par exemple, à quoi sert de critiquer des villes comme Rouen, Avignon, Amiens et surtout Nîmes (6 litres sur 10 sont perdus!), si c’est pour faire l’apologie de Paris?

On voit en effet très bien comment les calculs sont faits avec ce genre de raisonnement. Paris est riche et bien organisée, donc c’est bien, les autres n’ont pas les moyens, c’est mal. C’est totalement simpliste et diviseur. Il faut prendre le problème à la racine et poser le problème en général, remettre en question le principe même sur lequel existent les villes, qui après s’être fondées contre les campagnes commencent à les avaler par la rurbanisation après les avoir saccagé par une industrialisation irrationnelle.

Il ne faut pas parler que des villes, mais également et surtout des rivières et des nappes, celles-ci voyant leur eau prise et cela pour rien car se perdant « dans la nature ».

Infiltration dans un labo, la vidéo

La BUAV (British Union for the Abolition of Vivisection) – Union britannique pour l’abolition de la vivisection a mené une infiltration au sein d’un laboratoire.

Il s’en résulte une vidéo, disponible ici. Celle-ci est très brutale, mais la réalité doit être connue! Cette réalité fait partie de la vie quotidienne la plus banale en France, comme dans les autres pays!

Oui, ce laboratoire est un véritable enfer pour les animaux, digne de la barbarie nazie, où les souris se font briser le dos à coups de stylos (les mêmes stylos que pour écrire les résultats des tests), où les lapins sont parqués dans des boîtes, souffrant en raison des mutilations, tentant de s’enfuir.

Et les tests pratiqués concernent le Dysport, une toxine botulique concurrente du Botox aussi et servant à lutter contre les contractions du muscle oculaire, les mouvements convulsifs faciaux et les spasmes musculaires. En clair: un anti-rides.

Mais cette réalité est valable pour tous les produits, systématiquement! Rappelons que dans la société française, tous les produits sont testés, sauf certains faisant partie d’une liste très précise. Si vous achetez des produits ne faisant pas partie de cette liste, produits où l’absence de tests est explicite, alors vous participez à la guerre contre les animaux!

Soit on est une partie du problème, soit on est une partie de la solution! Rejoignez le camp de la libération animale! Pas de compromis dans la défense de notre mère la Terre et de tous les êtres qui y vivent!

Détruis les machines qui tuent les forêts, qui défigurent la Terre

Paroles de la chanson « Destroy the machines », du groupe Earth Crisis.

Détruis les machines qui tuent les forêts, qui défigurent la Terre
L’écotage quand les efforts pour raisonner
échouent et n’ont plus droit de citer.

L’action directe est le seul choix quand les terres sauvages font face à la destruction.
Maintenant il est temps pour la contre-agression.
Chaque jour qui passe l’assaut contre la nature s’accélère.

Ce monde ils détruisent pour les voies excessives des nations industrielles.
Chaque biome [=écorégion] sur chaque continent subit l’attaque de l’homme.
Avec tout à perdre nous avons tracé la ligne pour les bloquer.

De nouveaux ponts, de nouvelles routes et de nouveaux barrages
pavent la voie pour le développement contre ce qui reste de la nature sauvage.
Tout cela doit être empêché à l’avance ou bien détruit pour que durent les terres sauvages.

Luttant pour sauver les animaux. Leur liberté est notre paix.
Pour la préservation de leurs habitats, pour que cesse la violence contre eux.
La libération de la Terre par l’écodéfense.
Stopper cette folie consistant en l’avancée des machines de mort jaunes [=bulldozers…]

Encore un incident au Tricastin !

Voici un communiqué de presse du réseau Sortir du nucléaire à propos du récent accident survenu à la centrale de Tricastin, qui montre bien une fois de plus que l’industrie du nucléaire joue à la roulette russe avec la sécurité et la vie de la population.

Le Réseau « Sortir du nucléaire » dénonce une situation périlleuse à la centrale nucléaire du Tricastin

– Une barre de combustible nucléaire reste suspendue au dessus du cœur du réacteur pour la 3° fois en quelques mois

– La vétusté et la dégradation du parc nucléaire français va aboutir à des pénuries d’électricité… ou à des accidents

Le Réseau « Sortir du nucléaire » dénonce une situation périlleuse à la centrale nucléaire du Tricastin (Drôme). Pour le 3ème fois en quelques mois, une barre de combustible se retrouve
« suspendue » au dessus du cœur du réacteur, menaçant à chaque instant de se décrocher et de causer un accident nucléaire.

Des situations identiques se sont produites en septembre/octobre 2008 à la centrale nucléaire du Tricastin (déjà !) et en août/septembre 2009 à la centrale nucléaire de Gravelines (Nord)

Un seul précédent avait eu lieu dans le passé, à la centrale nucléaire de Nogent, en 1999. Il est donc stupéfiant de constater que cette situation aussi rarissime que dangereuse vient de se
produire à trois reprises en quelques mois, illustrant la rapide dégradation du parc nucléaire français.

Les réacteurs nucléaires français, vieillissant, sont de plus dans un état extrêmement dégradé du fait du fonctionnement « en suivi de charge » imposé par la prédominance du nucléaire dans le
production française d’électricité.

Les conséquences sont claires :

– des réacteurs de plus en plus souvent arrêtés, et de forts risques de pénurie d’électricité dès cet hiver
– des risques plus élevés que jamais d’accident nucléaire, voire de catastrophe

Les graves problèmes de sûreté rencontrés par le « nouveau » réacteur nucléaire, l’EPR, montrent bien que l’option nucléaire mène la France dans une véritable impasse. Avant la pénurie d’électricité et/ou l’accident nucléaire, il faut de toute urgence programmer une sortie du nucléaire la plus rapide possible, et lancer dans le même temps, et massivement, des plans d’économies d’énergie et de développement des énergies renouvelables.