L’ALF s’invite au procès en Autriche

Une action de l’ALF a eu lieu en Autriche, dont voici le communiqué (l’original peut être lu ici), alors que les médias ont passé sous silence cette action se déroulant pourtant dans un contexte très particulier.

Cette action vise en effet un magasin de la chaîne Kleider Bauer, qui est l’une des principales cibles des activistes légaux (voir une vidéo ici) passant dans le procès monstre (dont nous faisons régulièrement le compte-rendu).

Or, les responsables de Kleider Bauer sont justement en train de témoigner contre ces activistes, lors des dernières journées du procès…

« Les animaux et les humains sont soumis à la même logique capitaliste de rapports d’utilisation.

Une logique où il est considéré comme allant totalement de soi d’exploiter et de tuer.

Une composante de l’exploitation est l’industrie de la fourrure, qui signifie pour les individus animaux l’enfermement, une souffrance insupportable et la mort.

Un monopole qui est impliqué dans cette industrie est Kleider Bauer !

Prenant parti pour les animaux, nous avons placé en mars un engin incendiaire miniature dans une succursale de Kleider Bauer, à Innsbruck.

Cet engin incendiaire miniature, qui devait la nuit mettre en marche les systèmes anti-incendie, était si petit que nous avons pu le cacher dans un paquet de cigarettes.

Avec l’aiguille d’une montre-bracelet nous avons relié le circuit électrique à une ampoule, qui devait embraser l’allume-barbecue.

Puisque Kleider Bauer se sert pour ses intérêts, dans le but du profit, des êtres vivants capables de sensations, exige leur emprisonnement, leur meurtre et leur découpage en morceaux, nous considérons comme notre devoir moral de nous confronter, par l’action directe, aux exploiteurs et exploiteuses, aux meurtriers et aux meurtrières.

Comme Kleider Bauer et la police n’ont pas voulu informer l’opinion publique de cette action, nous le faisons ici savoir.

Le sang sur les mains de Kleider Bauer ne se laisse pas laver par des jurys et des enquêteurs corrompus. Nous n’arrêterons pas, tant que les coupables ne prennent pas leur distance vis-à-vis du marché avec la mort.

Contre la domination, pour la vie.

ALF. »

Gigantesques nappes de pétrole sous-marines dans le Golfe du Mexique

Depuis notre dernier article « Crise annoncée dans le Golfe du Mexique », il y a deux jours, une nouvelle « révélation » a été diffusée dans les médias.

Comme nous le disions, l’objectif de BP et du gouvernement américain était d’éviter que la marée noire n’atteigne la côte, la vie marine en plein océan leur important peu: ce qui compte c’est l’industrie de la pêche en Louisiane et le fait de pouvoir continuer l’exploitation pétrolière de manière traditionnelle – business as usual.

Par conséquent, le plan anti-marée noire de BP comprend depuis le départ, et avec l’assentiment du gouvernement américain, des campagnes de pulvérisation de dispersants, afin de… faire couler le pétrole, pour l’empêcher de dériver vers les côtes.

Un demi million de gallon du dispersant Corexit 9500 a été diffusé (un gallon étant équivalent à 3.785 litres)…

Comme nous le disions dans l’article « Echec et mensonges au sujet du Deepwater Horizon », la conséquence en est que « la nappe se transforme en une multitude de toutes petites gouttes, contaminant la mer et terminant au fond de l’océan, sous la forme d’une couche gluante et mortelle… »

Les médias parlaient auparavant des dispersants comme si de rien n’était, mais désormais il y a eu une prise de conscience.

Samantha Joye, chercheuse de l’université de Géorgie, explique ainsi dans le New York Times:

« Il y a une quantité abominable de pétrole dans les profondeurs en comparaison avec ce vous voyez à la surface. Il y a une énorme quantité de pétrole sur plusieurs couches, qui s’étagent sur trois, quatre ou cinq niveaux. »

Ont été ainsi constatées plusieurs grandes nappes de pétrole, sous-marines, dont une faisant… 16 kilomètres de long et 1,6 kilomètre de large, avec une centaine de mètres de profondeur!

Et certaines nappes vont jusqu’à 1.200 mètres de profondeur, allant assassiner des milliers et des milliers d’êtres vivants… Des centaines de milliers d’êtres…

Comme par exemple les bathynomes géants, de la famille des crustacés (on apprendra d’ailleurs, avec dépit, que l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer, l’Ifremer, n’a eu rien d’autre à faire que produire en rapport en 1993 expliquant que les bathynomes géants étaient comestibles, avec une chair « de bonne qualité » et « des qualités gustatives intéressantes »!).

A côté de cela, il semble bien que la marée noire soit d’une telle ampleur, qu’elle va bien atteindre les côtes. Hans Graber, expert de l’université de Miami (Floride), a expliqué que « C’est juste une question de temps et on va bientôt voir apparaître le premier niveau important de pétrole [sur les côtes]. »

C’est donc bien une terrible catastrophe qui est en train de se dérouler, un assassinat dont il faut absolument comprendre la dimension, alors qu’à côté de cela BP refuse toujours d’évaluer la fuite et se permet systématiquement des commentaires optimistes.

Ainsi, hier un tube géant d’1,6km de long a été placé sur le puits de pétrole, et BP espère intercepter la grande majorité du pétrole, d’ici une semaine.

Tel n’est pas le point de vue du gouvernement américain, qui a publié un communiqué signé par la secrétaire d’Etat à la Sécurité intérieure Janet Napolitano et le secrétaire d’Etat à l’Intérieur, Ken Salazar, et disant : « Cette technique n’est pas la solution au problème et on ignore dans quelle mesure cela peut réussir. »

D’ailleurs, il ne s’agissait pour l’instant que d’un test, le tube s’étant déplacé!

Dans le même ordre d’idées, on a appris également qu’une dizaine d’heures avant la catastrophe sur la plate-forme Deepwater Horizon, un véritable clash avait eu lieu entre le responsable de BP et celui de Transocean (la société suisse possédant la plate-forme et travaillant pour BP).

Apparemment, il y a eu une énorme confusion concernant la gestion de la mise en place d’un bouchon de ciment après que la boue ait été retiré.

Tout cela montre bien qu’il ne s’agit pas d’une tragédie, de la faute à pas de chance, ou au « destin. » Non, il y a des responsables, des coupables!

La catastrophe de l’Exxon Valdez

Nous avons plusieurs fois mentionné la catastrophe de l’Exxon Valdez ces dernières semaines, en raison de la sinistre actualité dans le Golfe du Mexique. Voici une petite présentation de cette catastrophe, après celle-faite de l’Ixtoc-1.

L’Exxon Valdez était un pétrolier récent, âgé de deux ans, il n’avait fait que 28 voyages. Valdez est une ville de quelques milliers d’habitants en Alaska, mais surtout un port.

Le pétrolier est parti de ce port le soir du 23 mars 1989, avec à son bord 163 000 tonnes de pétrole brut extrait du gisement de Prudhoe Bay.

On notera au sujet de ce gisement que BP a constaté en 2006 une fuite sur un oléoduc de transit… entre 700 000 et 1 000 000 de litres de pétrole se sont officiellement échappés…

L’origine de la catastrophe est incertaine, on considère que plusieurs facteurs ont joué.

On pense que le responsable de la manoeuvre, un lieutenant, était trop fatigué et seul au lieu d’être accompagné d’un officier…

Car le commandant de bord a quitté la passerelle pour une raison toujours inexpliqué (mais on pense à l’alcoolisme) tout en lançant le pilotage automatique et en augmentant la vitesse, alors que le centre de contrôle du trafic maritime n’a pas remarqué l’erreur de parcours…

En fait, il n’y avait personne à bord prêt à prendre le quart après s’être reposé selon la réglementation…

Le résultat a été que le 24 mars juste après-minuit, le navire s’est échoué sur des récifs, avec une déchirure de la coque sur toute sa longueur.

11 des 13 citernes du pétrolier furent endommagés : 40 000 tonnes de pétrole brut se déversèrent, formant 7 000 km² de nappes.

En terme de marée noire, celle de l’Exxon Valdez ne fait pas partie des plus grandes (pour comparer, cela fait 17 piscines olympiques, et n’est déjà plus dans la liste des 50 plus grandes marées noires).

Mais son impact a été dévastateur.

800 km de côtes (2 000 km avec tous les îlots et échancrures) furent touchés par la marée noire, alors qu’une mobilisation fut lancée pour tenter de l’enrayer, au moyen de 1 400 navires, 85 hélicoptères et 11 000 personnes.

Entre 250.000 et 500.000 oiseaux ont été tués, ainsi qu’au moins 1.000 loutres, 300 phoques, 250 pygargues à tête blanche, 22 orques et un milliard d’oeufs de saumons et de harengs.

Les dégâts sur la faune et la flore ne sont pas quantifiables, bien entendu, mais il y a eu des analyses pour savoir combien coûteraient les activités pour contrer les effets de la marée noire.

Le coût fut alors estimé à 8 milliards de dollars, mais Exxon ne paya que 900 millions de dollars.

De la même manière, les habitants humains touchés par la marée noire firent un procès à Exxon : si le premier jury leur accorda 5 milliards de dollars, 20 années de procès plus tard, la Cour Suprême des USA rabaissa cette somme à 500 millions de dollars.

Des milliers d’êtres humains ont souffert et sont morts des conséquences de la marée noire (commençant par des nausées et des vomissements et pouvant finir en de multiples cancers, des lésions au cerveau, etc.) sans pour autant qu’Exxon n’ait reconnu cela, bien entendu.

La zone de la marée noire est bien entendu encore polluée. Il en sera ainsi non pas pour des années, mais sans nul doute des décennies, selon les dernières études.

Crise annoncée dans le Golfe du Mexique

Ce qui devait arriver est arrivé : il est maintenant quasi officiel que la fuite de pétrole dans le Golfe du Mexique est bien plus importante qu’annoncée.

Ainsi, selon la radio publique américaine, la National Public Radio, il faut considérer qu’il n’y a pas 800.000 litres de pétrole passant dans la mer chaque jour, mais… 11 millions de litres !

La radio se fonde sur une enquête faite à sa demande et réalisée par Steven Wereley, professeur d’ingénierie mécanique à l’université de Purdue. Celui-ci a analysé les images des vidéos fournies par BP et montrant la fuite au fond de la mer.

Voici quelques vidéos de cette fuite, vidéos très impressionnantes :

Vidéo 1

Vidéo 2

Même si les calculs de Steven Wereley ont une marge d’erreur de 20% (en moins comme en plus!), et que BP réfute ces chiffres (tout en proposant aucune évaluation officiellement), il est évident que le message commence à être passer à l’opinion publique.

Alors qu’évidemment, les choses étaient relativement claires dès le départ, comme nous l’avions dit. Mais c’est une crise qui s’annonce terrible, et les médias lâchent du lest.

On a pu ainsi savoir que Timothy Crone de l’Université de Columbia, et Eugene Chiang, professeur d’astrophysique à l’Université de Californie, ont obtenu les mêmes résultats que Steven Wereley, avec une méthode différente.

On a également pu entendre dans les médias américains Ian R. MacDonald, spécialiste en océanographie à l’université de Floride, expliquant qu’il fallait multiplier les estimations officielles de la fuite facilement par quatre ou cinq !

Inversement, les experts Richard Camilli et Andy Bowen, de la Woods Hole Oceanographic Institution du Massachusetts, avaient été invités par BP pour évaluer la fuite au moyen de machines sous-marines ultra perfectionnées, puis finalement « décommandés » sans explication.

Il faut dire, les images satellites les plus récentes sont très parlantes…

Pour sa défense, BP explique que sa priorité est le colmatage, pas l’évaluation de la fuite… Le directeur général Tony Hayward a même expliqué au quotidien anglais le Guardian que

« Le Golfe du Mexique est un très vaste océan. Le volume de pétrole et de dispersant que nous y déversons est minuscule par rapport au volume total d’eau. »

Cette phrase restera certainement dans l’histoire. Malheureusement!

Et Obama lui-même a soutenu cette ligne de défense, tout en critiquant les compagnies pétrolières parce qu’il y est obligé devant la pression de l’opinion publique.

Surtout que le débat entre BP (locataire de la plateforme), Transocean (propriétaire de la plateforme), et Halliburton (qui a cimenté la base de la plateforme) a tourné au ridicule, chaque entreprise accusant l’autre d’être responsable de la catastrophe.

Obama a donc fait semblant de s’énerver, en bon showman, tout en cherchant à profiter de la situation pour préparer l’opinion publique. Il a ainsi expliqué « qu’il y a eu des informations différentes ces derniers jours sur l’importance de la fuite », tout en disant que « ce qui est vraiment important, c’est qu’il y a du pétrole qui fuit, et il faut le stopper, le stopper le plus vite possible. »

Comme on le voit bien, il s’agit d’en dire un peu, mais pas trop. Il s’agit de préparer au choc, tout en cherchant à éviter une prise de conscience ! Car justement, au Congrès américain, BP donne des chiffres.

Et ceux-ci sont impressionnants : dans le pire des cas, l’équivalent de la catastrophe de l’Exxon Valdez se réaliserait tous les quatre jours!

Et les réserves de la nappe pétrolière dont part la fuite sont… de l’équivalent de 50 millions de barils de pétrole.

C’est une terrible catastrophe à laquelle nous assistons.

Tout cela montre la vanité de ceux qui prétendent ne s’intéresser qu’à leur entourage, ou à leur propre pays. Il faut avoir une vision globale, à l’échelle de Gaïa!

Il faut un mouvement sans compromis luttant pour la libération de la Terre!

Notons aussi que la catastrophe du Deepwater horizon permet donc paradoxalement une critique auparavant étouffée. Ainsi, le Centre pour la diversité biologique a porté plainte contre le Service de gestion minier (MMS), qui dépend du ministère américain des affaires étrangères.

Le Centre pour la diversité biologique critique l’administration Bush qui a vendu l’autorisation à BP, ainsi que l’administration Obama qui l’a approuvé en avril 2009.

Il accuse l’État américain d’avoir « traité le golfe du Mexique comme une zone sacrifiée », en « oubliant » les autorisations nécessaires sur la protection des mammifères marins, ou bien carrément en faussant les rapports : « Si vous découvrez que les risques sont élevés ou que certaines espèces seront touchées, votre rapport finit dans un tiroir, et ils trouvent quelqu’un d’autre pour le refaire. »

Et le Centre pour la diversité biologique de constater : que se passera-t-il lorsqu’une telle catastrophe arrivera dans l’arctique ? Dans une zone éloignée de tout port, dans une eau glacée, en pleine nuit arctique, dans des conditions donc bien plus dures que dans le Golfe du Mexique?

Il y a 25 ans: l’assaut contre MOVE

Aux USA on « célèbre » les 25 ans de l’assaut contre MOVE, consistant en le bombardement à l’explosif du quartier général de cette organisation, provoquant un incendie général dans un quartier populaire de la ville de Philadelphie, le 13 mai 1985.

61 maisons ont été incendiées; 6 adultes et 5 enfants liés à MOVE ont été tués, alors que la police a tiré 10.000 balles.

MOVE était une organisation afro-américaine prônant l’autodéfense et l’écologie radicale, avec une critique de la technologie et une vision également très religieuse.

A noter que Mumia Abu-Jamal était (et reste) lié à MOVE et qu’il militait en faveur de cette organisation lorsqu’il fut lui-même arrêté, condamné (sans preuve) pour la mort d’un policier et placé depuis dans le « couloir de la mort », en attente de son exécution.

On peut voir également ici une vidéo d’une heure consistant en une conférence (en anglais) qui s’est tenue il y a dix jours au sujet de cette attaque à l’African American History Museum.

MOVE dispose d’un site internet et 9 de ses membres sont en prison depuis… 1978 pour le meurtre (non prouvé) d’un officier de police lors de l’assaut de leur quartier général (on peut voir un documentaire de 10 minutes à ce sujet en ligne ici).

Voici un article de présentation de MOVE, tiré de la brochure « Pour la libération animale. »

Le Move

« On the Move! »

L’organisation Move ne fait pas partie du mouvement proche de l’ALF ou de l’ELF, mais elle a une grande importance historique pour différentes raisons.

La première est que cette organisation afro-américaine fait partie de celles qui dans les années 1970 ont du affronter une grande répression de la part du FBI. Le programme du FBI appelé COINTELPRO consistait en un large programme clandestin d’élimination des militants, de désinformations massives, de faux communiqués, fausses lettres, sabotages, manipulations diverses, etc. Move est ainsi connu au même titre que le Black Panther Party ou encore l’American Indian Movement.

Une seconde raison est que Mumia Abu-Jamal, prisonnier politique afro-américain dans le couloir de la mort aux USA et issu des Black Panthers, dont la situation est relativement bien connue en France, était le porte-parole de Move au moment de son arrestation.

La troisième raison est que Movepossédait une orientation idéologique écologique très forte.

Cette dimension écologique est en fait très inspirée par une vision religieuse africaniste du monde, relativement proche par ailleurs de la religion rastafari. Move affirme défendre la « vie » et le terme de Move vient de l’expression « on the move » (en mouvement), qui est également la salutation des membres de la communauté. Car Move se revendique comme « communauté religieuse » et le fondateur de Move a un statut proche du gourou.

Pour Move en effet Dieu est en même temps « Mère Nature » ou « Mama » ; il existe une loi naturelle à laquelle il faut revenir, en se fondant sur la vie en communauté et l’auto-défense. Chaque personne adhérant à la communauté, quelle que soit son origine ethnique, prend comme nom de famille « Africa ».

De la même manière que les rastas ont « Babylone », pour Move le système est « une structure artificielle dont le fonctionnement repose sur un gouvernement, une armée, la grande production industrielle et son corollaire les compagnies financières internationales. »

Dans la philosophie de Move, « Les prodiges de la science et du soi-disant progrès technologique sont générés par un système cupide qui ignore les impératifs du vivant. ».

Les hommes politiques sont les alliés des industriels qui vendent du poison industriel : « Depuis plus d’un siècle, l’industrie vole à la terre d’innombrables tonnes de minéraux, des milliards de litres de pétrole et contraint des millions de gens à fabriquer des voitures, des camions, des avions et des trains qui polluent un peu plus l’atmosphère chaque jour. »

Et parce que tout ceci rapporte des milliards de dollars, le système encourage ensuite ce mode de déplacement artificiel qu’il substitue aux jambes dont mère nature nous a doté pour marcher et courir.

Ce sont ces mêmes industriels et hommes d’affaires qui favorisent la production massive et la vente forcée de cigarettes, d’alcool et de drogues, afin de tirer des profits supplémentaires de gens qu’ils ont rendu malades et dépendants. Puis des hommes politiques sont élus pour légaliser, soutenir et protéger les intérêts des grands industriels et de leurs compagnies : « c’est pourquoi nous ne croyons pas aux vertus de la politique. »

Les enfants de la communauté ne vont pas à l’école ; les accouchements se font au sein de la communauté et sans médicaments. Les membres de la communauté ne se coupent pas les cheveux, ne les coiffent pas non plus ; Move est hostile aux cosmétiques, aux détergents chimiques.

Les aliments doivent également être frais et crus, le régime alimentaire est végétarien. Move aurait pu être une simple « secte » si sa philosophie ne rentrait pas dans le cadre du grand mouvement révolutionnaire des années 1970 aux USA.

Les membres de Move étaient des naturalistes révolutionnaires considérant que le système empoisonnait les gens, et leurs activités militantes allaient de pair avec cet engagement. Les membres de Move menaient ainsi à Philadelphie des activités communautaires, balayaient les rues, enlevaient la neige, faisaient se promener les chiens, aidaient les SDF à trouver un logement et les personnes âgées pour les réparations.

Ils avaient également une station pour laver les voitures qui avait un grand succès. Ils prônaient la lutte contre les drogues, la violence et ils intervenaient même contre les guerres de gangs.

Après des interventions de plus en plus brutales de la police à leur encontre, le 20 mai 1977 les membres de Move apparurent armés dans le bâtiment de leur communauté.

Après plusieurs mois Move accepta de désarmer son bâtiment, uniquement en fait pour subir l’assaut en traître du FBI. Il n’y avait pas d’armes, et le seul policier tué le fut d’une balle dans le dos, depuis la rue, mais la police émit de fausses preuves, contre lesquelles travailla Mumia Abu-Jamal. 9 membres de Move furent condamnés à plus de 30 ans à perpétuité. Ils passèrent souvent plusieurs années en isolement en raison de leurs convictions religieuses (refus de se couper les cheveux, refus de donner du sang, etc.)

Les brutalités policières continuèrent jusqu’à un nouvel assaut militaire le 12 mai 1985, avec hélicoptères et explosifs. Au bout d’une dizaine d’heures d’un assaut sans opposition, 6 adultes et 5 enfants de Move furent tués. Move considère que 17 de ses membres (y compris 4 fausses couches) furent assassinés par la police. Depuis, Move existe encore et défend ses opinions, mais a été totalement marginalisé après la répression du FBI et sans nul doute aussi son incapacité à dépasser sa propre interprétation religieuse du monde.

Action contre la base nucléaire de Taverny

Voici un compte-rendu d’une action contre la base nucléaire de Taverny, dans le cadre de la lutte contre le missile M51:

Action contre la base nucléaire de Taverny

Taverny / Bessancourt (région parisienne). 5-6 mai 2010. Les militants du collectif ’non au missile M51’, présents aux côtés des jeûneurs qui demandent à la France de cesser de bloquer les efforts internationaux actuels en faveur du désarmement nucléaire, tentent une première ’inspection citoyenne’ du Poste de commandement de la Force Aérienne Stratégique française (nucléaire).

Ecoutés en permanence par la police depuis 10 jours, ils échouent et sont cernés par les policiers, qui les contraignent à limiter leur action à une simple manifestation symbolique devant les portes de la base. Mais le lendemain matin, les militants reviennent et prennent cette fois par surprise gendarmes et militaires. Deux militants parviennent à s’introduire dans la base.

La démocratie et le respect du droit ne s’arrêtent pas à la porte des bases nucléaires, surtout quand leur fonctionnement, et le réarmement nucléaire en cours en France (programme M51, Laser Mégajoule, etc.) contrevient à l’article 6 du Traité de Non-Prolifération… Le collectif ’non au missile M51’ poursuivra ses actions non violentes pour que cesse enfin le ’deux poids deux mesures’ qui condamne en Iran ce qui est permis en France…

Voir la vidéo

Meat is murder !

On dit souvent que la musique a un grand impact sur la société; si cela est vrai, alors la chanson « Meat is murder » est peut-être celle qui a eu le plus d’impact.

Le groupe qui en est à l’origine, The Smiths, pratiquait alors, en 1985, une pop anglaise très tourmentée et extrêmement critique par rapport à la société anglaise. Cet engagement social allait de pair, logiquement en Angleterre, avec une prise de conscience de la condition animale.

Voici donc les paroles de la chanson Meat is murder. On peut l’écouter en ligne ici, et pour les personnes intéressées par Morrissey, le chanteur des Smiths qui est à l’origine de la chanson, deux clips sont à ne pas manquer.

Il s’agit de Interesting drug (de 1989) et de Everyday is like sunday (de 1988). Bien que ces clips aient particulièrement vieilli, ils montrent parfaitement comment la critique générale d’une société va de pair avec celle de la banalisation du meurtre, et donc l’engagement pour la libération animale.

Heifer whines could be human cries
Closer comes the screaming knife?
Les gémissements de la génisse pourraient être des pleurs humains
Toujours plus prêt approche le couteau hurlant

This beautiful creature must die
This beautiful creature must die
Cette superbe créature doit mourir
Cette superbe créature doit mourir

A death for no reason
And death for no reason is MURDER
Une mort sans aucune raison
Et une mort sans aucune raison c’est le MEURTRE

And the flesh you so fancifully fry
Is not succulent, tasty or kind
Et la chair que tu fais bizarrement frire
N’est pas succulente, savoureuse ou gentille

It’s death for no reason
And death for no reason is MURDER
C’est une mort sans aucune raison
Et une mort sans aucune raison c’est le MEURTRE

And the calf that you carve with a smile
Is MURDER
Et le veau que tu découpes avec un sourire
c’est un MEURTRE

And the turkey you festively slice
Is MURDER
Et la dinde que tu tranches lors des fêtes
c’est un MEURTRE

Do you know how animals die ?
Kitchen aromas aren’t very homely
Sais-tu comment meurent les animaux ?
Les arômes des cuisines ne sont pas très accueillant

It’s not « comforting », cheery or kind
It’s sizzling blood and the unholy stench
Of MURDER
Ce n’est pas « réconfortant », joyeux ou gentil
C’est le sang brûlant et la puanteur impie
du MEURTRE

It’s not « natural », « normal » or kind
The flesh you so fancifully fry
Ce n’est pas « naturel », « normal » ou gentil
Que la chair que tu fais bizarrement frire

The meat in your mouth
As you savour the flavour
Of MURDER
La viande dans ta bouche
Alors que tu savoures le goût
Du MEURTRE

NO, NO, NO, IT’S MURDER
NO, NO, NO, IT’S MURDER
Oh … and who hears when animals cry ?
NON, NON, NON, C’EST DU MEURTRE
NON, NON, NON, C’EST DU MEURTRE
Oh… et qui écoute quand les animaux pleurent?

Wu Lihong, activiste emprisonné en Chine pour sa défense du lac Taihu

Le lac Taihu est l’un des plus grands lacs de Chine; sa superficie est de 2 250 km² et il est particulièrement victime de l’expansion économique au nom du profit, avec une large pollution.

La vague d’ultra-libéralisme des années 1980 a en effet amené la naissance de 2.800 usines de l’industrie chimique autour du lac, afin de profiter de son eau. Des canaux amènent ensuite les produits chimiques à Shanghai.

L’écologiste chinois Wu Lihong est la grande figure de la lutte contre cette pollution, depuis une dizaine d’années. Rien qu’entre 1998 et 2006, il a écrit 200 rapports sur la pollution du lac.

Salué comme un « guerrier de l’écologie » par le Congrès Populaire National chinois en 2005, il a ensuite été la victime d’une répression brutale, bien entendu organisée par les milieux industriels.

L’arrestation de Wu Lihong s’est faite au moment où il entendait diffuser les preuves de la pollution alors que l’Etat chinois allait remettre un prix à l’administration de la région pour sa lutte contre la pollution…

Voici ici son témoignage (publié notamment dans Le Monde) sur ses conditions de détention dans la prison de Dingshan, à Yishing, dans la province du Jiangsu.

  • Les conditions de détention

Il est extrêmement difficile pour de moi de me remettre de ma détention, surtout psychologiquement. Pendant trois ans, j’ai été confiné dans une pièce sans fenêtre de seulement 20 m2, où il était strictement interdit de me parler. Si des prisonniers osaient me parler, ils étaient punis de dix claques dans le visage et une déduction de point, ce qui équivaut à un délai supplémentaire de trois jours à compter de la date de sortie d’origine. Je n’étais pas autorisé à me déplacer là où d’autres prisonniers le pouvaient.

Deux caméras étaient installées sur le mur, j’étais donc surveillé de près par cinq ou six prisonniers. Ces « gardiens » étaient principalement des anciens chefs corrompus du Bureau de sécurité publique, ou du système judiciaire. Certains d’entre eux, qui avaient pu lire mon verdict, étaient d’ailleurs convaincus que ces comptes-rendus écrits étaient fabriqués de toute pièce.

En prison, j’ai été placé sous la procédure dite de yanguan (« contrôle disciplinaire »). Je n’aurais pas dû être affecté à cette prison de ma localité, puisque j’y avais été en détention provisoire, mais ils ont quand même décidé de m’y garder, afin de pouvoir me contrôler. Ils disaient que c’était approuvé par le gouvernement.

En prison, on m’a dit de me comporter de telle manière que je puisse être libéré un an et demi plus tôt. Mais en réalité cela ne s’est pas produit, puisque je n’ai pas cédé à leurs demandes en admettant toutes mes fautes et en baissant la tête. J’avais été condamné à trois ans de prison, et je n’ai obtenu aucune remise de peine jusqu’à la fin. Cependant, presque tous mes codétenus ont obtenu des remises plus ou moins importantes. Je suis le seul cas particulier, apparemment.

  • Le « contrôle disciplinaire » (yanguan)

J’ai été placé sous la procédure de yanguan (« contrôle disciplinaire »), qui est illégale, du 12 novembre 2007 à fin mars 2010. Voici les divers choses que l’on vous impose :

– Courir en cercles sous le soleil jusqu’à l’usure. Lorsque vous êtes à bout, deux personnes vous soutiennent et vous forcent à continuer.

– Manger tous ses repas en moins d’une minute et demie. Les bols placés à même le sol, on doit crier « 1, 2, 3 », puis approcher. Vous êtes autorisés à manger autant que vous pouvez en une minute et demie. Tout en mangeant, vous êtes parfois obligés de chanter. Ainsi, tous ceux placés sous « contrôle disciplinaire » sont voués à mourir de faim.

– Pour aller aux toilettes ou boire de l’eau, il faut le faire savoir et obtenir la permission de le faire.

– Il est interdit de lire des livres ou des journaux. Vous n’êtes pas autorisés à avoir un stylo ou un papier avec vous à tout moment.

La violence verbale est permanente. Les matons me disaient : « Ce n’est pas nous qui allons te faire du mal. Mais on peut demander à n’importe quel détenu de le faire. » Ils récompenseront ensuite ce même détenu avec une remise de peine. Dans mon cas, ils ont demandé à un prisonnier particulier de me frapper, un jeune criminel violent du Nord-Est de la Chine.

Il a par la suite obtenu une libération conditionnelle, ce qui est encore contraire à la loi, dans laquelle un criminel violent ne peut jamais obtenir de libération conditionnelle, encore moins sans permission du lieu où il a été jugé, c’est-à-dire dans son cas, le Nord-Est de la Chine.

  • Les relations sociales restreintes

Le 5 ou 6 novembre 2007, le personnel pénitentiaire a proposé de négocier avec les membres de ma famille pour une libération conditionnelle, en contrepartie d’un versement d’argent. Ma famille a refusé.

Plus tard, ils ont senti que mon cas était beaucoup plus compliqué, ils n’ont jamais plus fait ce genre de proposition. Concernant les autres détenus, d’après ce que j’ai entendu, la plupart des familles versent dans les 20 000 à 30 000 yuans (2 000 à 3 000 euros) pour obtenir une remise de peine.

Il y avait environ 5 000 prisonniers là où j’étais détenu, et aucun d’entre eux n’était censé échanger ne serait-ce qu’une phrase avec moi. Comme je le disais, deux caméras étaient installées pour me surveiller.

Contrairement à d’autres détenus je n’ai pas eu droit à des visites d’amis ou de camarades de classe entre 2007 et 2010. Je n’ai pas été autorisé à passer d’appels téléphoniques. Cependant, juste avant la date de sortie on m’a accordé un appel, donc j’ai finalement pu le faire une fois.

Les visites des membres de ma famille se déroulaient ainsi :

1) Deux employés doivent enregistrer notre conversation, par écrit et sur cassette.

2) La discussion doit se dérouler seulement en mandarin – aucun dialecte n’est autorisé !

3) En hiver 2008 (peut-être lors de la Fête du Printemps), alors qu’il neigeait beaucoup, ma famille s’est rendue à la prison pour me rendre visite. Ma femme a seulement eu le temps de me dire une phrase (moi, une ou deux), puis le téléphone a été coupé. C’est tout. Ainsi, la visite de trente minutes a duré seulement une ou deux minutes. En réalité ce scénario se produisait très souvent.

  • La souffrance physique

J’ai été plus chanceux que certains, qui ont dû subir des coups de matraques électriques (un coup au moins, parfois quatre), des gaz irritant ou le « banc du tigre ». Si un membre du personnel pénitentiaire nous parle, nous devons nous accroupir, en flagrante violation avec les lois de la RPC. Il n’y a aucune dignité du prisonnier.

  • La confession forcée

Lors de ma détention par le Bureau de la sécurité publique en avril 2007 [après son arrestation], j’ai été emmené dans une pièce spécialement conçue pour la torture et les soi-disants aveux. C’est une chambre avec des parois en caoutchouc pour empêcher que le détenu se suicide.

J’y ai été menacé avec les arguments suivants : « On va simplement mettre quelques kilos d’héroïne à ton domicile, et tu seras condamné » ; « On a des injections spéciales. Tu meurs, et le diagnostic est celui d’une hémorragie cérébrale. Tu veux essayer ? »

Autres détails de la condamnation forcée :

1) des gardes-à-vue de douze heures

2) j’ai été menacé avec des aiguilles

3) j’ai été fouetté avec des bâtons souples (la chemise était couverte de sang, mais chaque fois que je voulais la montrer au tribunal, on me l’a refusé)

4) j’ai été brûlé aux mains par des cigarettes allumées

5) j’ai reçu des coups de pieds au ventre…

  • Le procès

Quand j’ai voulu protester, on m’a dit que tout ce que le Bureau de la sécurité publique avait fait était licite. Ils peuvent faire appel à de faux témoins, et avoir de fausses preuves autant qu’ils veulent. La Cour a tenu un procès à huis clos: deux cent places étaient disponibles mais mes parents ont été interdits de séance. Le procès a duré jusqu’à 21 heures. On s’était « occupé » de mon micro et celui de mon avocat durant tout le procès : ils étaient coupés.

Nous avons exigé la présence du procureur pour un contre-interrogatoire, mais personne ne s’est présenté.

Pour offrir une seconde chance aux perles noires!

Comme l’année dernière (voir ici), l’association « Seconde chance »  lance une campagne d’adoption en faveur des animaux au pelage noir, campagne s’étalant sur tout le mois de mai.

Encore victimes des superstitions ou des phénomènes de mode, les animaux aux poils noirs sont bien trop souvent délaissés; le cas des chats noirs est malheureusement typique.

350 chiens et 260 chats attendent de la compassion pour leur terrible situation, dans près de 500 refuges en France!

Journée forêt libre le 6 juin: « Pour les Chambarans sans Center Parcs »

Dans le cadre de la lutte contre Center Parcs en Isère (voir notre article Isère: un Center Parcs aux dépens de 200 hectares?!), voici une information à faire tourner et un combat auquel il faut participer, bien évidemment!

Journée forêt libre le 6 juin, lendemain de la journée mondiale de l’environnement, nous vous invitons à venir marcher, cueillir les derniers muguets, repérer les coins à champignons ou châtaignes, casse-croûter, faire ou écouter de la musique, discuter et échanger…

lors d’une journée forêt libre dans le bois des Avenières à Roybon.

Nous nous réunirons sur ce site, pendant qu’il est encore accessible à tous avant sa transformation en Center Parcs, Tahiti de pacotille pour tourisme de masse.

Nous refusons que « Pierre et Vacances » mette la nature au service de la spéculation immobilière.

Rendez vous le 6 juin à partir de 10 h 30 devant l’office du tourisme de Roybon, ou, pour ceux qui connaissent, directement au bois, au milieu du chemin forestier, au niveau du mirador.

« Pour les Chambarans sans Center Parcs »

Echec et mensonges au sujet du Deepwater Horizon

La terrible catastrophe de la plateforme pétrolière Deepwater Horizon, qui est survenue mi-avril fait encore parler d’elle, même si le tapage médiatique à ce sujet est plutôt passé de mode, le peu d’informations fournies restant très partiel, voire faux.

Nous avons ainsi affirmé sur LTD le 3 mai dernier que La catastrophe du Golfe de Mexique dépasse déjà celle de l’Exxon Valdez !

Depuis cette date, les médias ont informé la plupart du temps comme quoi la catastrophe du Deepwater Horizon dépasserait celle de l’Exxon Valdez… dans deux mois.

Il faut dire qu’à partir du 1er mai, il y a eu l’arrêt de toute évaluation officielle du côté américain : l’amiral Thad Allen explique désormais que « tout estimation exacte est sans doute impossible en ce moment. »

Les évaluations sont pourtant possible, notamment grâce aux images satellites ! Voici justement une image prise par un satellite canadien, Radarsat 2.

La fuite provient de la tâche la plus grande, tout à droite (et se situe tout en haut à gauche de cette nappe).

En fait, si les médias continuent de parler de l’équivalent 5.000 de barils de pétrole pénétrant chaque jour dans la mer (utilisant le terme de « baril » pour montrer le « gâchis »), les scientifiques les plus impliqués estiment que la fuite correspond en réalité à 26.500 barils de pétrole par jour !

De la même manière, les médias reprennent systématiquement les opérations de propagande de BP.

La pose d’un un dôme de contention par exemple n’a jamais eu lieu à cette profondeur, et tous les experts restaient très sceptiques. Cela n’a pas empêché les médias télé d’affirmer à chaque fois que le dôme pourrait être posé, sans mentionner jamais la difficulté véritablement extrême de l’opération.

Et quand là l’échec est patent, à cause de la formation de cristaux similaires à de la glace, cela apparaît comme un « coup du sort », ou bien un simple échec temporaire.

Le responsable de BP chargé de cette opération, Doug Suttles, dit d’ailleurs de la même manière : « Je ne dirais pas que nous avons échoué, en fait. Ce que je dirais est que ce que nous avons essayé la nuit dernière n’a pas marché. »

Or, cela n’est que de la pure propagande, parce qu’en réalité BP et l’Etat nord-américain sont totalement dépassés.

La nappe fait 200 kilomètres de long sur 110 de large et rien ne peut être fait à court terme, car rien n’a été prévu. Même pour le cas où le dôme serait mis en place, le fuite continuerait d’ailleurs en petite partie (15%).

Les informations sur l’impact de la marée noire sont par contre, quant à elles, repoussées à l’avenir. On entend la plupart du temps parler de trois tortues mortes, et parfois de 21.

On peut malheureusement être sûr que les chiffres sont catastrophiques : cette marée noire a atteint les îles Chandeleur de la Louisiane, et ce malgré les 274 km de protections flottantes…

Exactement dans la même idée, les informations des médias concernant l’utilisation des dispersants est terrible.

En effet, ces dispersants ne font que disperser : la nappe se transforme en une multitude de toutes petites gouttes, contaminant la mer et terminant au fond de l’océan, sous la forme d’une couche gluante et mortelle…

Force est de constater que les moyens sont toujours présents lorsqu’il s’agit d’exploiter toujours plus, mais lorsqu’il s’agit de protéger et de réparer les moyens sont, comme par hasard, totalement inefficaces….

En attendant qu’une autre solution soit trouvée d’ici quelques jours, le pétrole continue de vomir sa dangerosité, sa toxicité, dans les eaux du Golfe du Mexique.

A la fin de l’année, une plate-forme sera construite pour la première fois au Ghana. Et les plate-formes vont pulluler sur la côte ouest-africaine, l’Arctique, le Golfe du Mexique et les côtes australiennes, en attendant la Chine et l’Inde…

BP dépollue aussi son image

D’habitude nous ne publions que des articles que nous avons écrit, ou bien des communiqués de telle ou telle association; nous évitons les articles des grands médias car leur point de vue, bien entendu, n’est en rien en adéquation avec le nôtre.

L’exception confirme la règle, parfois, dont cette fois avec un très intéressant papier du Monde, au sujet de l’intense activité de BP pour « dépolluer son image. »

La tactique n’est pas nouvelle: il faut que tout change, pour que rien ne change. BP prend les devants, encadrant autant que possible toute initiative concernant la marée noire.

Evidemment, cela est possible parce qu’il n’y a pas de mouvement en faveur de l’océan lui-même, pour Gaïa elle-même. En tout cas, l’article vaut le coup d’oeil.

BP est partout. BP s’occupe de tout. BP finance tout. Deux semaines après l’explosion de la plate-forme Deepwater Horizon, le géant du pétrole a déployé à terre une armada qui tente de compenser son impuissance à enrayer une fuite qui déverse encore 5 000 barils de brut par jour dans le golfe du Mexique.

Les personnels de BP sont omniprésents. Va-t-on à la conférence de presse de la responsable des pêcheries nationales sur le « mystère » des tortues échouées sur la plage ? Un représentant de la compagnie est assis à la même table et la conversation dérive sur le « dôme » de 98 tonnes de ciment et 14 m de haut que les robots de BP sont en train d’essayer de placer sur la fuite.

Une réunion à Biloxi de propriétaires de bateaux prêts à s’enrôler dans la lutte contre la marée noire ? C’est BP qui l’organise. Les mariniers toucheront 1 500 dollars par jour pour les petits bateaux. 2 000 dollars pour les gros. Ils devront surveiller la pollution ou traîner des éponges censées absorber le pétrole.

Une session de formation au nettoyage des plages organisée à l’université du comté de Pascagoula ? L’instructeur, un professeur de biologie, est indemnisé par BP. La compagnie a fourni les contenus, indique-t-il. L’établissement s’est contenté des diapositives.

Jusqu’à présent, les habitants du golfe du Mexique ne se plaignent pas de cette ubiquité, compte tenu de la responsabilité de la BP dans une marée noire qui continue de s’approcher des côtes comme dans un « cauchemar au ralenti ». Les associations de défense de l’environnement s’inquiètent, en revanche, du contrôle exercé par la compagnie britannique. La plus ancienne d’entre elles, le Sierra Club, a réclamé mercredi 5 mai une « nationalisation » des opérations de nettoyage par le gouvernement fédéral.

Depuis que Barack Obama est venu passer le dispositif en revue le 2 mai en Louisiane, le « commandement unifié » est passé sous la supervision de l’amiral Thad Allen, le chef des garde-côtes. Mais dans les faits BP joue le rôle d’organisateur en chef des opérations.

Du PDG Tony Hayward, qui apparaît tous les jours sur les chaînes locales, dans un polo d’homme du peuple, à Steve Rinehart, qui arrive tout droit d’une succursale de l’Alaska, près de 3 000 employés de la compagnie ont été dépêchés de la Louisiane à la Floride en passant par le Mississippi et l’Alabama.

Tony Hayward l’a dit : il veut « gagner les coeurs et les esprits ». Après avoir songé à une massive campagne publicitaire, la compagnie a tranché pour une communication de proximité. Des brigades légères d’une dizaine de personnes ont été dispersées dans chaque comté.

Les « BP » passent dans les mairies, contactent les associations, répondent aux numéros d’urgence, préparent le dépôt des plaintes. Ou attendent les journalistes au fin fond de la Louisiane, comme Irvin Lipp. Spécialiste de relations publiques et de gestion de crises, ancien de DuPont, il a été recruté par BP pour un contrat « marée noire ».

A Biloxi, BP s’est installée dans l’immeuble des services publics du Mississippi. Le directeur des affaires maritimes William Walker, qui travaille au troisième étage, a alloué l’auditorium à la compagnie britannique. Tous les bureaux sont flambant neufs, achetés en deux jours, et pourvus d’ordinateur. C’est le seul endroit protégé par un vigile privé.

Directrice de la communication interne au siège national, Lisa Houghton, est en jean et tennis, loin des tailleurs des cadres de Houston. Elle répète le message : « C’était une plate-forme Trans-Ocean, mais nous sommes responsables. Nous avons l’intention de payer. »

Le 5 avril, la compagnie a offert 25 millions de dollars (environ 20 millions d’euros) à chacun des Etats affectés pour accélérer la mise en place des plans d’urgence. Une broutille en attendant le gros des indemnisations, qui viendra plus tard. BP ne lésine sur rien.

« On avait besoin d’un appareil réfrigérant. Le lendemain, il était là », admire Sheryan Epperly, la spécialiste des tortues. La compagnie paie jusqu’aux bouteilles d’eau que les employés ont à coeur d’apporter en signe de bonne volonté. « Et si l’eau est à 1,5 dollar, on leur dit « Tenez voilà 2 dollars » ! », explique Lisa Haughton.

BP a recruté des sous-traitants dans tous les domaines. Pour la formation des milliers de bénévoles qui se sont inscrits pour sauver les oiseaux, pour les déploiements des barrières gonflables, pour la gestion des demandes de dédommagements. Et même pour les études de la qualité de l’air, qui ont été confiées à l’Institut CTEH (Center for Toxicology and Environmental Health) de l’Arkansas.

Pour le Sierra Club, c’est là que le bât blesse. Michael Brune, le directeur exécutif de l’association, est venu de San Francisco pour prendre la mesure des dégâts. Il est impressionné par l’étendue de la pollution et par la collusion public-privé dans l’organisation.

« Il est normal que BP compense les pertes, dit-il. Mais elle ne devrait pas avoir le pouvoir de prendre les décisions sur le nettoyage. » Selon lui, BP est juge et partie, alors qu’une tierce partie indépendante est nécessaire pour procéder aux tests. « Ce qu’ils nettoient surtout, c’est leur image. » Pour lui, le gouvernement fédéral est « beaucoup trop proche de BP. Nous avons besoin d’une séparation du pétrole et de l’Etat ».

Dans la baie de Mobile, à 2 km de la côte, les plates-formes continuent, quoiqu’il arrive, de s’activer. « Tout le monde sait bien que, dans le golfe du Mexique, le pétrole est roi », explique un entrepreneur. L’homme souhaite rester anonyme. BP lui a « interdit de parler ».

Ecocide avec l’exploitation des sables bitumeux au Canada

L’espèce humaine, toujours avide de pouvoir, de profits et de grands projets de destruction de la Nature, ne tire pas encore les conclusions des conséquences dramatiques de ses actes d’exploitation démesurée sur l’environnement.

Toutes les catastrophes pétrolières en sont un triste exemple, et la situation actuelle avec la terrible fuite du DeepWater Horizon, montre bien les priorités des industriels (et de l’Etat) : exploiter toujours plus et faire encore et toujours plus de profits sur le dos de la Nature.

La province de l’Alberta, au Canada, concentre ainsi les plus grandes réserves de sables bitumeux (soit environ 175 milliards de barils de pétrole), qui sont une forme semi-solide de pétrole brut, de sable, d’argile minérale et d’eau.

Après extraction et transformation des sables bitumineux, on obtient le bitume, qui est un mélange d’hydrocarbures sous forme solide ou liquide.

Pour extraire ces sables bitumeux, il faut détruire des hectares de la forêt boréale et le processus de séparation sable/pétrole demande l’utilisation de quantités astronomiques de litres d’eau : il faut de 2 à 5 barils (pour rappel 1 baril équivaut à environ 159 litres) d’eau douce pour produire un seul baril de pétrole.

Eau douce qui est directement puisée dans les cours d’eau, entraînant un assèchement des sols et de ce fait la disparition de vies animales et végétales.

Par ailleurs, l’eau restituée est polluée d’environ 250 ingrédients toxiques, nuisant ainsi aux populations locales d’un côté (le taux de cancer dans la région est conséquent) et tuant végétaux et animaux de l’autre côté. En 2008, plusieurs milliers de canards sauvages sont morts intoxiqués.

Enfin, pour extraire le bitume il faut chauffer des sables bitumineux avec du gaz naturel, augmentant ainsi les émissions de gaz à effet de serre et causant des pluies acides.

Dans la zone exploitée, il y a des bassins de décantation de 720 millions de mètres cubes d’eau polluée, avec des substances toxiques comme du cyanure, de l’huile, des graisses, des phényles et de l’arsenic.

Ce sont 130 km2 de territoire dans le nord de l’Alberta qui sont recouverts de bassins, qui contiennent 720 millions de mètres cubes d’eau polluée provenant directement de l’exploitation des sables bitumineux!

Dans un rapport publié l’an dernier, Environmental Defense Canada estimait que ces bassins laissaient échapper quatre millions de mètres cubes d’eau contaminée chaque année dans l’environnement…

Les rejets des groupes Shell, Syncrude et Suncor auraient contaminé la rivière Athabasca ainsi que trois autres cours d’eau.

Les sables bitumineux de l’Athabasca sont le plus important des trois dépôts de bitume de l’Alberta. Les trois gisements de sable bitumineux de la région prennent 21% de l’Alberta, soit 141 000 km2 de forêt boréale, de tourbières et de zones humides.

Autant donc de territoire où toute forme de vie est vouée à être exterminée à cause des souillures toxiques engendrées!

Forcément le gouvernement canadien est pointé du doigt à cause de son grand laxisme face à cette technique d’extraction du pétrole. Des écologistes canadiens et américains vont par exemple porter plainte contre le gouvernement canadien, afin de montrer que l’Etat ne respecte pas ses propres lois.

En effet, la loi sur les pêches interdit le rejet de « substances délétères » dans les milieux halieutiques. Le qualificatif halieutique se rapporte à la connaissance de l’exploitation des « ressources » de la pêche, en termes plus clairs il s’agit des poissons.

Comme quoi la destruction de Gaïa est insuffisamment comprise: on ne peut pas critiquer un Etat de l’intérieur, vue la nature de celui-ci. Les réserves de pétrole dans la zone sont considérées comme les plus grandes après celle de l’Arabie Saoudite: le profit est trop énorme et l’Etat canadien suivra inévitablement le mouvement.

De plus, le problème est vraiment gigantesque. Car ces pollutions ne s’arrêtent pas là : produire un baril de pétrole extrait des sables bitumineux, génère trois fois plus d’émissions de gaz à effet de serre que la production d’un baril de pétrole classique…

En 2012, l’exploitation des sables bitumeux au Canada produira… 100 millions de tonnes de CO2 par an!

Avec une exploitation de Gaïa galopante et toujours plus disproportionnée, on peut envisager le pire pour les années à venir avec le développement de ces sables bitumeux. Il faut que l’humanité change d’orientation, et adopte le point de vue de la libération animale et de la libération de la Terre!

Il faut sauver l’Athabasca!

Ixtoc-1 et la plus grande marée noire du 20ème siècle

Ixtoc-1 était un puit situé à 3,2 kilomètres de profondeur, géré par la plate-forme pétrolière SEDCO 135 dans la baie de Campêche, située dans le golfe du Mexique.

La plate-forme était située à 80 km au large de la ville de Carmen et à 950 kilomètres au large du Texas, et travaillait pour la société Perforaciones Marinas del Golfo, alors au service de Petroleos Mexicanos (Pemex).

Cette marée noire est quasi totalement inconnue de l’opinion publique, et pourtant il s’agit de la plus grande marée noire du 20ème siècle ; en fait, les autorités tant américaines que mexicaines ont tout fait pour que cette catastrophe ne soit pas mise en avant.

Il n’y a d’ailleurs aucun bilan scientifique, ou même financier ! Même la marée noire ne dispose pas de statistiques officielles : 470.000 tonnes de pétrole étant passées dans la mer suivant les estimations les plus basses, mais il s’agirait bien plus vraisemblablement de 1.500.000 tonnes !

De plus, une partie importante du pétrole a brûlé (entre le tiers et la moitié), provoquant une pollution atmosphérique massive.

Car cette catastrophe s’est étalée dans le temps : la destruction de la plate-forme pétrolière en raison de l’éruption de pétrole, suite à des erreurs techniques, a eu lieu le 3 juin 1979.

Et ce n’est que le 23 mars 1980 que l’intervention des équipes de secours parviendra à stopper le flux pétrolier, soit 295 jours après.

La marée noire est allée jusqu’au littoral autour de Vera Cruz, Tampico, Campêche, Laguna Madre du côté mexicain, et jusqu’au Texas du côté américain (le Mexique a toujours refusé de payer aux USA quoi que ce soit comme dédommagement).

La mousse produite par la marée noire a parcouru parfois entre 750 et 1000 kilomètres. Cette mousse est de couleur brune orangée, évidemment totalement toxique pour tous les êtres vivants, y compris bien entendu les plus petits organismes (anéantis à 90% dans la zone de la marée noire de l’Ixtoc-1).

Le fait que cette marée noire provoquée par l’Ixtoc-1 soit quasi totalement inconnue ne provient pas seulement du fait que les gouvernants des USA et du Mexique ont tout fait pour mettre de côté cet événement.

En effet, tant que les côtes ne sont pas directement affectées, les attaques contre Gaïa ne sont même pas considérées comme étant réellement « existantes. » Tant que les activités humaines ne sont pas menacées, la destruction de la planète est considérée comme relevant de la « normalité »…

Aucune valeur n’est donc attribuée aux animaux et aux végétaux ; la catastrophe provoquée par l’Ixtoc-1 n’est donc pas qu’un symbole de destruction, elle est aussi un symbole de par le silence entourant cette attaque d’une des brutalités contre Gaïa les plus terribles du 20ème siècle.

Il n’y a aucun procès pour cette marée noire, il n’y a eu aucun condamné. Cette catastrophe a été un « non – événement » du 20ème siècle et il est évident que tel ne doit pas être le cas au 21ème siècle : il faut comprendre la portée d’une telle catastrophe provoquée par l’humanité.

Surtout quand on sait que dans la même région, le 1 novembre 1979, une collision eut lieu entre le Burmah Agate et le Minosa, amenant 22 000 tonnes de pétrole brut à se déverser dans l’océan, et 65 000 tonnes à brûler à bord!

Lors de la catastrophe provoquée par le DeepWater Horizon, en 2010 dans la même région, le président américain Obama avait déclaré qu’il s’agissait d’un « désastre environnemental massif et potentiellement sans précèdent. »

Quand on connaît l’histoire, du côté de Gaïa, on voit l’immensité de ce mensonge.

Obama avait, juste avant la catastrophe du « DeepWater Horizon », décidé à la fin mars 2010 d’autoriser de nouveaux des forages, obéissant aux intérêts économiques des grandes entreprises alors qu’il y avait en 2006, dans le Golfe du Mexique du côté américain, déjà 3858 plate-formes pour le pétrole et le gaz.

Connaître la catastrophe de l’Ixtoc-1 est quelque chose de très important, pour comprendre ce que subit Gaïa, et la nécessité de la lutte pour la libération de la Terre!

Earth First !

Pour en revenir à ce qu’est Earth First!, voici un aperçu historique que l’on retrouve dans la brochure « Pour la libération animale » (disponible en PDF ici).

Faisons également quelques précisions. Tout d’abord, il est évident que si nous avons repris le slogan « la Terre d’abord! » c’est que nous sommes d’accord avec le principe fondamental d’Earth First!: la planète doit redevenir bleue et verte, libre de toute interférence humaine.

Ensuite, il faut bien voir deux choses: d’abord, Earth First! n’est pas une organisation, mais un mouvement décentralisé. Et ce mouvement s’est développé principalement dans deux pays où la nature sauvage se voit reconnaître une certaine valeur par l’ensemble de la population (les USA et la célébration des grands espaces, l’Angleterre et le romantisme national ayant donné naissance à la culture anglaise).

La France est le pays des jardins à la française, et le principe de défense inconditionnelle de la nature se heurte totalement à l’opinion dominante. C’est ce qui fait que nous ne sommes pas un « Earth First! » France: il y a un énorme travail de fond à mener, alors que les éco-activistes des USA et d’Angleterre pouvaient profiter d’une base dès le départ.

Et de plus, le véganisme n’était pas une composante d’Earth First!, alors que désormais la cause de la libération de la Terre est de plus en plus reliée à celle de la libération animale. C’est un saut qualitatif très important, dans lequel nous nous retrouvons bien entendu.

a) Les origines de l’ELF dans les USA des années 1980-1990

« Nous combattons pour nous-mêmes, partant de nos propres frustrations, rage et désespoir… comme thérapie et aventure. Parce que ne rien faire ou se résigner à une vie aussi aliénante de travail et de consommation ne nous paraît pas suffisant. » (EF ! Action update, N°91, décembre 2003)

L’Earth Liberation Front (ELF) est une organisation décentralisée qui trouve son origine dans les luttes écologistes radicales de la fin des années 1970 et des années 1980, et dont la dynamique repose entièrement sur la critique du mode de développement capitaliste comme celui des USA.

Le premier groupe de l’ELF est ainsi né en Angleterre, dans la ville de Brighton, sous l’impulsion des membres d’Earth First ! (La Terre d’abord !), la principale organisation écologiste militante ayant historiquement existé dans le monde. Earth First ! fut créée en 1980 dans l’Arizona aux USA par différents activistes considérant qu’il était nécessaire de défendre les zones encore sauvages de la planète, et également d’avoir une analyse de l’environnement partant des intérêts de la planète.

Les analyses du groupe étaient publiées dans le magazine Earth First ! The Radical Environmental Journal, plus connu sous le nom de Earth First ! Journal.

L’une des références d’Earth First ! était Edward Abbey (1927-1989), l’auteur du roman « The Monkey Wrench Gang » (le gang simiesque à la clef anglaise) publié en 1975 et retraçant des aventures farfelues mais extrêmement détaillées d’un groupe menant des sabotages écologiques.

Le terme de « monkeywrenching » est désormais en anglais militant le synonyme d’ecotage (sabotage écologique). Abbey lui-même fut souvent invité aux premières réunions publiques de l’organisation et écrivit plusieurs articles.

D’autres références étaient les auteurs défendant les points de vue de la « deep ecology » (écologie profonde) comme Arne Næss, Bill Devall, et George Sessions. L’idée de base de l’écologie profonde est que toute vie sur terre a la même valeur, quelle que soit l’utilité que l’être humain pourrait en tirer.

Il s’agit de défendre l’écosystème dans son ensemble et donc d’entretenir des rapports écologiques avec la nature et les animaux, car l’humanité n’a pas le droit de toucher à l’intégrité de la biodiversité. L’écologie considère qu’il y a une trop grande interférence de l’humanité dans le monde non-humain et que la situation ne fait qu’empirer.

On retrouve une autre référence dans le nom de la réunion annuelle appelée « Round River Rendez-vous », tiré d’une phrase de « A Sand County Almanac » d’Aldo Leopold (1887-1948), un grand pionnier nord-américain de la conservation de la nature. « A Sand County Almanac » est un mélange de philosophie, de descriptions détaillées et d’histoire naturelle.

Une citation très connue est « A thing is right when it tends to preserve the integrity, stability, and beauty of the biotic community » (Une chose est juste quand elle tend à préserver l’intégrité, la stabilité et la beauté de la communauté biotique).

Dans le domaine scientifique l’époque est également celle où l’« hypothèse Gaia » commence à être sérieusement formulée et au moins relativement acceptée au sein de la communauté scientifique.

Développée dans les années 1960 par le chimiste anglais James Lovelock puis par le microbiologiste Lynn Margulis dans les années 1970, l’« hypothèse Gaia » consiste en la théorie que la planète terre est « vivante » et réagirait de manière systématiquement favorable à la vie (par exemple selon Lovelock en maintenant la température de la surface constante malgré l’augmentation de l’énergie solaire de 30% depuis l’apparition de la vie sur terre, en rendant constante la salinité de l’eau et toujours en dessous du taux de 5% ne permettant généralement plus la vie, en maintenant stable la composition atmosphérique alors que celle-ci devrait être instable).

Toute une gamme d’analyses scientifiques existe, allant de considérer que le processus de régulation est spontané et plus ou moins mécanique jusqu’au fait de considérer la terre comme une seule grande entité vivante maintenant les écosystèmes en équilibre plus ou moins consciemment.Les conclusions pratiques sont également multiples.

Pour certains il s’agit de protéger l’équilibre (position de Greenpeace voire de théoriciens historiques prônant le tout nucléaire pour empêcher le réchauffement de la planète), pour d’autres de ralentir le processus de destruction en attendant une prise de conscience, pour les partisans de l’arcologie il faut développer les techniques climatiques et architecturales pour ne plus rentrer en conflit avec la nature, pour tout un courant anarchiste appelé « primitivisme » il faut combattre l’intégralité de la civilisation et la détruire, pour d’autres anarchistes il faut décentraliser la société en un municipalisme libertaire, pour d’autres encore l’espèce humaine doit assumer un rôle spécifique de gestion de l’équilibre écologique et organiser une industrie écologique planifiée.

Ces deux dernières positions sont d’ailleurs les positions classiques communiste libertaire et marxiste, issu des deux romans d’anticipation du 19ème siècle où des militants socialistes vont dans le futur et reviennent raconter le monde nouveau : News from Nowhere (Nouvelles de nul part) de l’anglais William Morris publié en 1890, avec un monde totalement décentralisé, une pratique de l’artisanat artistique et du troc, et le modèle des communes populaires chinoises ou du projet d’« agroville » de l’URSS de Staline : Looking Backwards (Regards en arrière) du nord-américain Edward Bellamy, publié en 1885.

C’est dans cet esprit général mettant au premier plan le fait de vouloir sauver la planète que Earth First ! a été le premier groupe à avoir généralisé l’écotage – le sabotage écologique. Le slogan d’Earth First ! était très clair : « No compromise in defense of Mother Earth! » (Pas de compromis dans la défense de notre Mère la Terre !).

Au printemps 1985 l’organisation avait lancé un mouvement d’installation dans les arbres de la Willamette National Forest afin d’empêcher leur destruction. A partir de là l’organisation généralisa sa pratique de désobéissance civile et d’actions  d’oppositions aux entreprises de construction ou de destruction attaquant la nature.

Dave Foreman, un des fondateurs, publia la même année A Field Guide to Monkeywrenchig, un petit manuel de sabotage écologique. Le mouvement se radicalisa clairement et en 1990 une partie des fondateurs quittèrent Earth First ! pour fonder The Wildlands Project, un groupe associé à la revue Wild Earth.

Le noyau dur des fondateurs était en désaccord avec le tournant idéologique du mouvement, qui assumait ouvertement l’anarchisme et critiquait ouvertement certaines positions conservatrices, n’hésitant pas à remettre en cause la « vieille garde » (comme Abbey qui critiquait le complexe militaro-industriel mais était sexiste et opposé à l’immigration).

L’une des figures historiques, Dave Foreman, fit en partie ses mémoires dans « Confessions of an eco-warrior » Earth First ! cessa alors d’exister en tant qu’organisation pour devenir un mouvement ; on parle plus de partisans d’Earth First ! que d’Earth First ! en tant qu’organisation.

L’action des groupes consiste autant en des actions légales (campagnes de propagande, protestations, etc.) que de la désobéissance civile (occupations d’arbres, de routes, sabotage notamment des machines ou encore par l’installation de pointes de fer dans les arbres pour saboter les tronçonneuses, personnes s’enchaînant à des objets, encollages de serrures, etc.).

Un groupe Earth First ! se forma en Grande-Bretagne en 1990, mais de manière indépendante de l’organisation aux USA. Il existait déjà une solide tradition de lutte à la base à caractère environnementaliste, d’actions de résistance passive et de désobéissance civile. Les premières actions eurent lieu à Londres et à Liverpool (200 personnes bloquant les docks en raison de l’arrivée de bois tropical) et coïncidèrent avec une tournée de nord-américains d’Earth First ! en Angleterre.

Un camp permanent de protestation fut construit à Tyford Down dans le cadre de la lutte contre le programme gouvernemental de construction de routes, campagne très large (Newbury Baypass, l’A30, la M11 link, avec des rues entières de Londres occupées). Sur 600 projets de routes, 500 durent être abandonnés.

La première occupation d’arbres eut lieu à Jesmond Dean à Newcastle en 1993. Un document à ce sujet de l’Etat canadien présentant la menace « éco-terroriste » affirme que « des travailleurs de la construction ont été blessés par des dispositifs à fil-piège, et d’autres ont été la cible de tirs à l’arbalète ou sont tombés dans des fosses de type viêt-cong, tapissées de pieux acérés (pungee) ; du matériel a été endommagé ou incendié.

Un magazine, Éco-terroriste, a publié des plans détaillés pour la fabrication de mortiers, de bombes incendiaires et de grenades, et recommandé l’usage d’explosifs enfouis contre la police.

Earth First ! organisa également la lutte contre l’aéroport de Manchester, celle contre les OGM ; il est également considéré que le groupe est à l’origine de la formation de Reclaim the streets, parade techno contestataire dans les rues. Les dommages matériels n’étaient pas rejetés, mais c’est la désobéissance civile qui était plutôt mise en avant. Lorsque des actions dures étaient menées, elles l’étaient dans la nuit et attribuées aux « elfes » de l’ELF : l’Earth Liberation Front.

Stephen W. Hawking et la destruction de la planète

Stephen W. Hawking est l’une des figures scientifiques les plus connues de par le monde.

Ce physicien, né en 1942, a fait des contributions dans le domaine de la cosmologie et la gravité quantique, et les travaux théoriques de ce savant sont également impressionnant en raison de la bataille physique qu’il a dû mener.

Stephen W. Hawking souffre en effet d’une dystrophie neuromusculaire qui est liée à la sclérose latérale amyotrophique et est pratiquement quasi totalement paralysé.

Depuis 1985 il ne peut pas non plus parler, et utilise un synthétiseur vocal. Stephen W. Hawking utilise sa joue pour communiquer ; répondre à une question peut lui prendre plusieurs minutes pour réussir à utiliser l’ordinateur correctement pour « écrire » les mots qu’il veut dire.

On peut entendre la voix de cet illustre savant ici (voir notamment à partir de 8:30 le courage énorme de Hawking pour répondre), et le thème qu’il aborde de manière centrale lors de ce discours est précisément pourquoi nous en parlons.

Stephen W. Hawking n’est pas seulement un spécialiste des trous noirs ; il a également formulé de nombreux questionnements au sujet des extraterrestres.

Or, comme nous l’avons souligné à de nombreuses reprises, pour nous la fameuse question des extra-terrestres est en réalité une question purement terrestre.

La vérité, c’est que l’humanité n’arrive pas à communiquer avec les espèces intelligentes sur la planète Terre ; incapable de comprendre cela, l’humanité pose la question de manière indirecte, par l’intermédiaire de figures plus ou moins menaçantes.

La peur de l’humanité d’une espèce supérieure est en fait le reflet de la domination de l’espèce humaine, de la domination tyrannique.

Et c’est justement ce que Stephen W. Hawking ne voit pas. Voici son point de vue qu’il a de nouveau exprimé il y a quelques jours, alors qu’il présentera sur une chaîne de télévision américaine différents documentaires sur les origines de l’univers.

« Nous devons simplement nous regarder et voir de quelle manière la vie intelligente pourrait se développer en quelque chose que nous n’aimerions pas rencontrer. J’imagine que cette vie intelligente pourrait parcourir l’espace dans de grands vaisseaux en ayant utilisé toutes les ressources de leur planète d’origine.

De tels extra-terrestres avancés seraient alors devenus nomades ; cherchant à conquérir et coloniser toutes les planètes qui les intéressent.

En cas de visite, je pense que le résultat ressemblerait à ce qui s’est passé lorsque Christophe Colomb est arrivé en Amérique. Le résultat n’a pas été terrible pour les Indiens. »

Stephen W. Hawking critique l’humanité, mais sans l’assumer: c’est pour critiquer les extra-terrestres.

Il est évident que la vision de Stephen W. Hawking est totalement sur la tête, et qu’il faut la remettre sur pied. C’est nous, l’humanité, qui saccageons notre planète!

La peur exprimée par Stephen W. Hawking reflète en réalité notre propre compréhension, lente à s’exprimer mais inévitablement victorieuse, que nous sommes les responsables de l’assassinat de Gaïa.

Stephen W. Hawking le sait bien quand il critique l’humanité en disant que nous n’aimerions pas nous rencontrer nous-mêmes…

Ce genre de raisonnement est absolument typique de la science-fiction.

Si dans les films de science-fiction, les extra-terrestres ne sont finalement toujours que des formes « monstrueuses », c’est parce qu’ils reflètent les animaux qui sont des « ennemis », des concurrents, mais aussi finalement une humanité « monstrueuse » ne vivant que dans la guerre et la destruction de « l’ennemi. »

Les extra-terrestres existent ainsi toujours en deux variantes: il s’agit soit de « monstres » plutôt de type animal (comme « Alien »), soit de « monstres » de type « humanoïde » (comme « Predator »)…

Lettre ouverte à des amis anglais?!

Nous voulons juste attirer l’attention sur un odieux article intitulé « Lettre ouverte à des amis anglais », datant de 2003 et publié il y a deux jours sur le site anarchiste Non-Fides.

Ce site peut intéresser certaines personnes lisant La Terre d’abord! car on y retrouve parfois des documents ou des informations du courant primitiviste, ou proches de Liberacion Total, qui prône la libération animale et la libération de la Terre.

Or, l’article « Lettre ouverte à des amis anglais » est ainsi littéralement à vomir, et consiste directement en une attaque contre les conceptions que nous défendons sur La Terre d’abord!

Nous avions en effet publié il y a exactement un mois un document intitulé « Teddy Goldsmith: le Tao du milliardaire », au sujet de Teddy Goldsmith dont nous critiquions les conceptions.

Eh bien l’article « Lettre ouverte à des amis anglais » parle de Teddy Goldsmith, mais pour dire que tous ceux et toutes celles qui parlent de Gaïa disent la même chose que Goldsmith!

Pour l’article, Gaïa = écologie profonde = théorie de Gaïa de Lovelock = Earth First! = Goldsmith = écofasciste.

Un raccourci absolument ridicule, et nous aimerions bien voir les anarchistes de Non Fides expliquer cela aux anarchistes du Chili ou au primitiviste suédois emprisonné Jonathan Strandberg, pour ne mentionner qu’eux, puisque Non Fides en a parlé de manière positive….

Il est incroyable qu’en 2010, il puisse être publié un article de… 2003 remettant en avant les sempiternelles critiques françaises comme quoi Earth First! est en fait réactionnaire, et comme quoi le nazisme aurait eu des « tendances écologistes »!

La catastrophe du Golfe de Mexique dépasse déjà celle de l’Exxon Valdez !

Nous en sommes au onzième jour de la catastrophe du Golfe du Mexique, et un terrible constat se fait déjà.

En effet, à partir du survol effectué le 28 avril par les gardes-côtes aux USA, il a été évalué que 8.9 millions de gallons de pétrole s’étaient déversés dans la mer.

Le gallon est unité américaine représentant 3,785 litres. Il suffit de 0.003 gallon de pétrole pour tuer un petit oiseau, en comptant que même des petites quantités peuvent s’accumuler, empoisonner à long terme.

A partir du constat dans le Golfe du Mexique, on pense donc qu’il y a au moins un million de gallons de pétrole par jour se déversant dans la mer, soit jusqu’à présent 12.2 millions gallons.

Or, la catastrophe de l’Exxon Valdez a elle consisté en 11 millions de gallons… C’est déjà un terrible record qui est battu.

Bien entendu le pire reste à craindre, vu que le déversement continue.

La plus terrible des catastrophes de ce genre a été celle de la plate-forme pétrolière Ixtoc I également dans le golfe du Mexique. Ce sont pendant neuf mois 140 millions de gallons de pétrole qui se sont déversés dans la mer, de juin 1979 à mars 1980.

Vue la prolifération des plate-formes pétrolières, et la course au profit mettant totalement de côté toute sécurité, ce genre de catastrophe était prévisible… et on peut (et doit) en prévoir d’autres.

C’est tout le sens de l’engagement pour la libération de la Terre : être réaliste et faire en sorte de se mettre à son service dans la bataille contre sa destruction.

Et sans compromis, car il suffit de voir les réactions des gouvernants : ce n’est que maintenant que le président des USA va daigner se déplacer.

Et ce alors qu’une tentative d’attentat a eu lieu en plein New York… Que cette tentative soit un coup monté ou bien une vraie tentative d’islamistes radicaux, on voit bien que dans tous les cas Gaïa importe peu!

Au lieu d’être au centre des préoccupations, Gaïa est niée. Tout ce qui compte au mieux, c’est la préservation des côtes afin de préserver l’industrie de la pêche, ou encore la « production » de crustacés !

Il est très impressionnant de voir les positions des pêcheurs, qui se placent dans une contradiction terrible : ils critiquent la mise à mort des poissons, alors qu’eux-même c’est ce qu’ils veulent !

Voilà une parfaite démonstration de la situation intenable de l’humanité, une situation intenable où elle s’est mise elle-même!

La situation empire au Golfe du Mexique

Les nouvelles ne sont pas bonnes du tout concernant l’écoulement de pétrole de la plate-forme « Deep water horizon » qui a sombré le 22 avril.

La situation est désormais bien pire, car 2 nouvelles fuites ont été détectées, aggravant encore bien plus une situation terriblement horrible et dramatique !

L’information est issue du journal The Mobile Press-Register qui cite un rapport confidentiel de la National Oceanic and Atmospheric Administration. Ce que cela signifie c’est que, selon les garde-côtes américains, la fuite pourrait désormais déverser des millions de litres de pétrole brut chaque jour.

Sachant que ce sont déjà six millions de litres qui se seraient déversés dans la Mer, on peut imaginer la suite!

Ce gigantesque déversement incontrôlé va détruire les populations végétales et animales de l’océan, et si le pétrole envahit les mangroves – entre autres – il sera quasiment impossible de le retirer. Sur le long terme une pollution pétrolière met au moins plusieurs décennies à totalement disparaître.

Sur le court terme, c’est un nombre incalculable de vies qui sont anéanties.

Vendredi 30 avril, les Etats de l’Alabama et du Mississipi ont décrété l’état d’urgence. La Louisiane, dont la nappe de pétrole a commencé à souiller le rivage jeudi soir, puis la Floride, où elle est attendue lundi, avaient déjà proclamé l’état d’urgence.

Cette terrifiante marée noire a été déclarée « catastrophe nationale » par le Président Obama. Mais c’est une initiative qui arrive bien entendu après la catastrophe, rien n’étant fait avant.

C’est exactement comme BP qui «assume toute la responsabilité de la marée noire et la nettoiera», comme l’a déclaré vendredi une porte-parole du groupe pétrolier. Des dommages et intérêts seront donc versés aux victimes de cette catastrophe écologique.

Mais BP a-t-il le choix? Non, BP n’a pas le choix. Mais BP pense, et malheureusement avec raison, qu’il suffit de sortir le carnet de chèque. Sans que rien ne change, jusqu’à la prochaine catastrophe.

D’ailleurs si Barack Obama ne cesse de pointer BP, c’est ce même Président des Etats-Unis qui a autorisé en mars dernier un précédent moratoire qui s’exerçait depuis vingt ans sur ces forages en haute mer. En clair, le profit avait les mains libres pour partir à la conquête de Gaïa.

Alors qu’en 2009, selon le Wall Street Journal, BP s’était opposé au durcissement des normes de sécurité régissant les forages en mer. Et que le rapport de BP de février 2009 au sujet de « Deep water horizon » expliquait qu’il n’y avait aucun risque de diffusion du pétrole en cas de problème…

Résultat: Obama a dû faire volte-face et stopper (temporairement) les nouveaux forages. Cela alors que les manoeuvres de BP pour colmater les fuites ont jusqu’ici toutes lamentablement échouées, malgré l’utilisation de bras robotiques opérant par 1500 mètres de profondeur.

Les incendies des nappes de pétrole se sont aussi révélés être infructueux. Les ingénieurs tentent alors de construire un large couvercle sous-marin destiné à endiguer la fuite, opération pouvant prendre pas moins de 90 jours ! Autant de temps pendant lequel la destruction de Gaïa et de ses habitantEs sera continue. Combien d’animaux et de végétaux vont mourir d’ici là?!

On déverse des millions et des millions de dollars pour inventer des plate-formes pétrolières ultra puissantes, qui vont de plus en plus loin dans les fonds marins (et qui sont donc extrêmement dangereuses) et lorsqu’il s’agit de réparer des erreurs, il n’y a plus personne ni aucune solution immédiate !

Tout cela montre bien les priorités de ces grands groupes capitalistes avides de profit, et la situation ne va pas aller en s’arrangeant car à cause du réchauffement climatique, la banquise Arctique fond, laissant envisager le pire quand les groupes pétroliers iront squatter et piller cette région, jusqu’à présent relativement préservée.

Préservée relativement car cette zone a commencé à être exploitée en 2007, depuis que l’on sait que l’océan glacial Arctique est une zone fertile en pétrole (et en gaz naturel).

C’est la planète entière qui est directement menacée de destruction.

Et ce qui est d’autant plus révoltant avec cette catastrophe, c’est que de la part des associations, et des gens sur les forums qui se disent en faveur des droits des animaux ou de la protection animale, il n’est pas question de ce massacre actuel de la planète.

Les océans sont peuplés de vies animales, alors pourquoi ces « militants » n’en parlent-ils pas? Il n’y aurait que les animaux exploités et torturés qui auraient de la valeur aux yeux de ces personnes? Les animaux sauvages n’auraient donc pas autant d’importance?

Les animaux peuplant les océans et les côtes ne sont-ils pas en train de payer les conséquences de ce drame?

Le business « écolo-végétarien »

Alors qu’en Louisiane, le saccage et la destruction de la planète montrent encore une fois de plus leur terrible actualité, on peut avoir à quel point se développe le business « écolo-végétarien. »

Un business qui vise à s’approprier l’image de la libération animale et de la libération de la Terre, tout en prônant bien sûr le statu quo, tout en tirant des profits de la confusion.

On a ainsi un restaurant végétarien qui s’ouvre à Auch (au 9 rue Lamartine), dans le Sud Ouest. Un Sud Ouest bien ancré dans les soit disantes « traditions » anti-animales, et donc l’ouverture de ce restaurant ne passe pas forcément inaperçu dans ce bastion anti-végan.

Seulement voilà : l’existence de ce restaurant relève du pur opportunisme. Sébastien Lescure et Laurent Massat, anciens commerciaux de l’entreprise Alvarez, ne sont même pas végétariens, alors ne parlons même pas du véganisme…

S’ils ouvrent leur restaurant, c’est

« Tout simplement parce qu’il n’y a pas une telle offre par chez nous. Nous souhaitons accueillir les habitués d’un tel régime et ceux qui veulent s’essayer à une nouvelle expérience. »

Et que pensent-ils du véganisme ?

« Non, mais là, ce sont carrément des « ayatollahs. » Nous aurions été contraints de servir des bananes et des carottes à croquer… »

C’est une excellente démonstration de pourquoi nous critiquons la « protection animale » qui nie le fait que le véganisme n’est pas négociable. Le véganisme est la seule démarche correcte par rapport aux animaux !

Ce restaurant relève donc clairement de l’esprit « écolo-végétarien » de type bobo, que l’on retrouve de plus en plus et dont le mot d’ordre est finalement: du bio pour les riches, le fast food pour les pauvres.

Les gens du restaurant d’Auch expliquent justement que:

« Mis à part les glaces, rien ne sera surgelé chez nous. Tout sera frais, parfois bio, provenant de l’agriculture locale et exclusivement de saison. On ne trouve pas cohérent d’accompagner des plats avec des tomates en hiver. »

La seule cohérence, c’est le bien être des humains qui pensent à leur santé. Le végétarisme est l’allié objectif de ce courant anti-végan.

Et anti-écologiste bien entendu. Car, de nos jours, il faut croire que tout le monde est finalement écologiste.

La « top-modèle » d’origine tchèque Eva Herzigova est désormais présentée par les médias comme une « écologiste engagée », censée avoir fondé une société prônant les énergies renouvelables en république tchèque… Alors qu’elle est une figure du show-business et des voyages autour du monde pour rejoindre les soirées les plus « chics. »

Pareil pour l’actrice Sigourney Weaver, elle aussi présentée comme « écologiste convaincue et engagée » ! Elle explique même: « J’ai fait assez de science fiction pour savoir que notre Terre va survivre à des scénarios de cauchemar. »

Elle aurait pu parler plutôt de « Gorilles dans la brume », mais en réalité tout cela n’est qu’une opération de marketing, tel que d’ailleurs lancé par l’université américaine de Harvard (et l’on retrouve dans la même idée l’acteur Edward Norton)

L’actrice Cécile de France se veut elle « écologiste » et « optimiste », qui sans avoir « l’âme d’un soldat » dont pourtant le « militantisme est au quotidien. » Bien pratique que ce militantisme là qui n’engage à rien! L’acteur Georges Clooney se met lui en avant comme écologiste de manière bien plus « visible » : il a acheté une ferrari testarossa à 100.000 euros (sans options), mais elle est électrique !

Tout ce business écolo-végétarien de la part de ces gens ne vise qu’une chose, avoir une bonne image auprès de la population, en apparaissant comme « responsables » et non pas pour ce qu’ils sont : des riches se comportant comme des riches, comme des privilégiés d’une société fondée sur le gaspillage, la mort, le massacre de notre planète et de ses habitantEs !