Le bonheur simple avec Gaïa, ou bien une question de morale ?

Revenons sur le texte d’hier, « un vegan au pays du foie gras. » Revenons dessus, ou plutôt sur un aspect précis, parce que dans sa démarche il n’a rien à voir avec nous.

Nous avons en effet déjà critiqué la nature de ce texte, brièvement et à nos yeux c’est bien suffisant. « Un vegan au pays du foie gras » c’est un antispéciste qui a reconnu sa faillite totale et tente de s’agripper à la « libération de la Terre » pour sauver sa démarche.

Non, ce qui est vraiment très important à nos yeux, c’est que le texte nie purement et simplement la nature.

Ou pour exprimer cela de manière plus claire : le « vegan au pays du foie gras » est vegan ET écologiste.

Or, pour nous cela est une seule et même chose. Nous voulons vivre de manière naturelle, c’est-à-dire de manière végan, écologiste, straight edge… Tout cela étant finalement une seule et même chose.

Pas besoin de paradis artificiels, la nature nous suffit. Pas besoin de guerre, la coopération nous va très bien.

C’est cela Gaïa, pas seulement un lieu, mais bien un système. Une fois qu’on a saisi ce système, alors on comprend qu’il faut choisir son camp, faire que tout change afin de satisfaire ses exigences.

Le « vegan au pays du foie gras » ne se veut nullement un serviteur de Gaïa. Un exemple très symbolique de cela est qu’il dit à la fin de son texte : « pas de compromis dans la défense de la Terre » au lieu de « pas de compromis dans la défense de notre mère la Terre. »

Cette « erreur » sur le slogan historique (« No compromise in defense of Mother Earth ! ») des personnes luttant pour la libération de la Terre, depuis Earth first ! jusqu’à l’ELF, est absolument significative…

Le « vegan « au pays du foie gras » se bat pour la « justice », pas pour sa « mère. » Il se veut un individu aux idées généreuses, ce qu’il est très certainement, et c’est sans nul doute déjà très bien !

Mais cela n’a rien à voir avec nous. Nos idées ne sont pas généreuses, elles sont simplement justes, correspondant à la réalité. Il n’y a pas du bien ou du mal, il y a Gaïa.

Les exigences de Gaïa sont impératives. Toutes les vaines prétentions seront balayées par les exigences naturelles, dont le réchauffement climatique est un exemple très parlant.

Et parmi ces exigences naturelles, il y a aussi le besoin des humains à vivre en paix, naturellement. C’est pourquoi l’écologie radicale considère que la vie sauvage est quelque chose à considérer différemment de comment la civilisation nous la présente.

Le philosophe panthéiste Spinoza résumait cela à sa manière quand il disait : « Nous avons déjà dit que toutes choses sont nécessaires, et que dans la nature il n’y a ni bien ni mal. »

Rien de cela chez notre « vegan au pays du foie gras », c’est-à-dire notre « bien » au pays du « mal. »

Notre « bien » qui s’aperçoit que des associations comme PeTA ou DDA n’ont rien avoir avec lui.

La belle affaire ! Nous, nous le savons depuis bien longtemps. Et nous n’avons pas attendu pour lancer LTD (son ancêtre, Vegan Revolution, a même ouvert en octobre 2004), pour diffuser la culture de la libération animale et de la libération de la Terre, qui sont une seule et même chose.

Nos articles ne consistent d’ailleurs pas surtout en une critique des autres, mais surtout en la promotion de toute une culture, de toute une vision du monde, avec une présentation de l’actualité.

Quand quelque chose ne nous plaît pas, on fait autre chose, voilà tout. La critique des autres est secondaire, ou bien elle n’a pas de sens.

Prenons ici et pour finir un exemple, avec ce qui est dit dans le texte du « vegan au pays du foie gras » :

Il est inquiétant qu’en 2011, ces associations de « défense animale » ne trouvent rien à dire au fait qu’on veuille enfermer en hôpital psychiatrique quelqu’un qui s’attaquait à des abattoirs (un lieu ou les animaux pourraient sans doutes être « mieux traités » ? Pardonnez l’ironie) ou qu’un couple de végétaliens soient condamnés pour la mort accidentelle de leur bébé en mettant en cause leur régime alimentaire (ce qui s’apparente à un procès politique), qu’un groupe de végans soit terrorisé par la police simplement pour des prises de positions en faveur de la libération animale et de ses prisonniers à l’étranger.

Le silence de ces associations et organisation est inquiétant parce qu’il traduit cette incapacité à prendre position sur des sujets politiques graves et sensibles dans l’actualité récente et cela même quand « ça s’est passé près de chez vous » (parce qu’ils sont polémiques et risqueraient de « perturber » leur petite lutte parcellaire, ou simplement parce que certains des ces gens pensent au fond que le végétalisme est « dangereux » ou pas essentiel, ou peut être que les abattoirs sont sans doutes tolérables d’un point de vue « animaliste » -osons la question-) même lorsque ces sujets concernent directement la question des animaux, et que ce sont ces associations qui sont les plus directement concernées et donc censées réagir à de tels événements.

Au lieu de cela, on préfère y parler de « végéphobie » tout en métant seulement en avant un régime alimentaire qui ne défend même pas complètement les animaux. C’est là qu’est l’escroquerie

S’il y a escroquerie, c’est de critiquer ceux qui n’ont rien dit, tout en passant sous silence que certains en on parlé… Car justement LTD a longuement parlé de l’affaire de l’enfermement psychiatrique de la personne s’attaquant à des abattoirs, tout comme de l’affaire du « couple végétalien »…

Il est tout de même étrange de privilégier la critique au fait de saluer quelque chose de bien…

Car inévitablement, et de manière juste, les partisans des « droits des animaux » diront qu’ils n’ont rien à voir avec cette critique. Cela ne sert à rien de s’attarder à cela! Il aurait mieux valu critiquer LTD, ou nous rejoindre, là au moins dans un cas comme dans l’autre cela aurait fait avancer la libération de la Terre!

Sans cela on perd pied avec la réalité, comme avec la phrase sur le fait « qu’un groupe de végans soit terrorisé par la police simplement pour des prises de positions en faveur de la libération animale et de ses prisonniers à l’étranger. »

Pourquoi? Tout simplement parce que le groupe de personnes qui a eu à faire face à la police a refusé de communiquer à ce sujet… Reprocher ici un silence à qui que ce se soit n’a donc aucun sens !

Et cela démontre d’autant plus que les reproches ne servent à rien. Quand on pense avoir raison, on travaille surtout pour diffuser ses idées et sa culture, la critique des autres ne peut être que secondaire…

Ou alors on critique de manière ferme et constructive ceux et celles qui veulent avancer de manière réelle, afin de faire progresser. Mais on ne peut pas affirmer être pour la libération de la Terre et s’attarder des heures sur la veggie pride, cela n’a pas de sens, ce sont deux mondes totalement séparés…

Reportage en français sur le peuple Bishnoi

Nous avons déjà parlé des Bishnois (se prononce Bishnoï) (ici, , et ) peuple du Rajasthan (en Inde) qui voue sa vie aux animaux et aux végétaux.

Les documentaires en français les concernant sont très rares, mais France 5 nous propose un documentaire tout frais de 2011, visionnable en ligne pendant quelques jours.

Le documentaire présente comment cette tribu religieuse récupère et sauve les animaux dans le besoin, mais aussi leur militantisme contre la destruction de la Nature, notamment à cause des sacs en plastique. Il est aussi évoqué dans ce documentaire le problème des chiens errants (on voit un refuge Bishnoi qui en accueille 1000) qui « envahissent » les régions périphériques des villes et blessent/tuent les animaux sauvages.

Voici la présentation de France 5 :

La sauvegarde de la planète est l’enjeu majeur de notre siècle. Un nombre de plus en plus grand d’organisations oeuvrent en ce sens. Certaines, comme Greenpeace, sont qualifiées d’  » éco-warriors « . En Inde, au coeur du désert du Thar, une communauté y travaille aussi depuis plus de 500 ans ! Les Bishnoïs vivent en complète symbiose avec la nature, allant jusqu’à sacrifier leur vie pour préserver la faune et les arbres.

Ainsi, ils offrent chaque année un dixième de leur récolte à la vie sauvage et les femmes allaitent les faons orphelins dont les mères ont été tuées par les braconniers ou les chiens errants. Quelle est la raison d’un tel dévouement ?

Dans un pays en pleine croissance économique, où l’environnement est loin d’être une priorité, comment sont-ils perçus ? Quel regard portent-ils en retour sur notre monde ? En suivant le destin croisé de plusieurs membres de la communauté Bishnoï, ce film interroge sur la place de l’homme au sein du vivant et sa responsabilité envers les générations futures.
(Programme sous-titré par télétexte pour les sourds et les malentendants)

 

« Un Vegan au pays du foie gras » ou pourquoi je n’irai pas à la « Veggie Pride »

Voici un texte (publié sur Indymédia) au sujet de la Veggie Pride et de la situation du mouvement « animaliste. » C’est un texte long, très long, voire trop long peut-être, mais qui vaut le coup d’oeil.

Même si finalement, il dit plein de vérités pour pas forcément grand chose de notre point de vue, car il arrive au véganisme et à l’écologie en tentant de dépasser le « mouvement animaliste. » Or, en ce qui nous concerne, nous n’y arrivons pas, nous en partons dans un grand élan nous menant à la défense de la nature…

Une nature qui est la grande oubliée de ce document, un comble alors qu’est mise en avant la libération de la Terre. Il y a là une incohérence profonde.

Pareillement, la démarche est classiquement « antispéciste » dans son approche des animaux, encore et toujours considérés ici comme des êtres « abstraits » (il n’y a ni appel à l’adoption, à soutenir les refuges, à s’ouvrir à la vie animale et végétale, etc.).

Bref, pas de Gaïa, mais simplement un antispécisme « refondé » en piochant dans la libération de la Terre…

D’emblée, il faut dire que j’écris d’un point de vue « individuel ». Que je ne me pose pas en « guide » et n’incite personne à « me suivre » ou à adhérer à une organisation politique en particulier.

Même si je me rattache à des idées et luttes que je ne cache pas, et que je vais défendre ici avec ma façon de voir, mes conclusions ayant rapport à ma « courte » expérience dans les milieux « animalistes » (tout ce qui a trait à la question des animaux), et je veux seulement exposer pourquoi je défend le principe de libération animale et de libération de la Terre, et contre l’exploitation humaine, et pourquoi ça me conduit « paradoxalement » à refuser de me rendre à un des plus grands rassemblement « animalistes » de ces dernières années qui soit organisé en France : La veggie pride.

Même si je considère que la veggie pride et son gloubiboulga militant est une escroquerie, et comme je me suis rendu aux autres depuis que je suis vegan (déjà quelques années…) je souhaitais me rendre à l’édition 2011 de cette marche de la veggie pride qui se déroule à Paris le 11 juin 2011 : parce que c’est (malgré tout) toujours l’occasion d’y faire des rencontres, de partager, de garder un oeil sur l’évolution des diverses composantes de ce mouvement et de convaincre -les meilleurs ennemis de la veggie pride qui partagent mes arguments contre celle-ci y ont en général tous et toutes été au moins une fois-. Plusieurs raisons qui me semblent valables m’ont cependant convaincu de ne pas y aller.

Je crois qu’il est important que je dise pourquoi : déjà parce que je partage en premier lieu l’idée que « l’inaction est une trahison » en général lorsqu’on prétend être engagé dans une lutte, et en particulier lorsqu’on prétend vouloir lutter pour les animaux et plus généralement la nature qui sont des êtres sensibles ou des ensembles qui ne peuvent pas se défendre par eux-même, comme l’ont si bien remarqué les « libertaires » du journal de l’O.C.L dans l’anti-véganisme primaire de leur article « vegan, une mode pour temps de crise ».

Ce devrait être la première raison de la solidarité et de l’entraide : aider, soutenir et arracher des griffes de la domination sociale les êtres qui ne peuvent pas le faire par eux-mêmes (même si je défend de tout coeur l’idée d’autonomie des luttes, de la nécessité de mener des luttes spécifiques et d’auto-organisation, à chaque fois que c’est possible : c’est à dire dans l’ultime majorité des cas).

Cela étant dit, il faut à ce sujet rétablir une vérité sur laquelle nous reviendrons dans le développement de ce texte. En effet, si la plupart ne sont pas capables de se libérer des cruels stratagèmes mis en place par les être humains pour les asservir, pour autant l’idée que les animaux ne se défendent pas, ou ne se révoltent pas est absurde : de nombreux chiens maltraités tuent leurs maîtres en leur déchirant la jugulaire ou en les mordant au sang et sont ensuite euthanasiés, certains animaux en cages saisissent le moment d’inattention humaine pour s’enfuir et se défendre violemment lorsqu’on essaye de les reprendre, etc…

La plupart des animaux, lorsqu’ils ressentent de l’hostilité, chercheront à se défendre, parfois même en groupe, et généralement se battront pour sauver leur vie et reprendre leur liberté.

Pour en revenir à ce que j’identifie comme des impasses, je peux déjà commencer par dire qu’apriori, le mouvement « animaliste » étant faible en France (et en particulier la tendance pour la libération animale, qui y est marginalisée derrière une tendance majoritaire de plus en plus marquée qui est celle du « réformisme à dominante végétarienne »), je considère en général -à l’inverse de pas mal de vegans assez dépités de l’état du mouvement en France- que tout « grand » rassemblement qui pose la question de l’animal comme sujet politique et le relie à celle de l’exploitation (même de manière parcellaire) est intéressante et représente toujours une occasion de rencontrer des personnes sensibles à ces questions et de les faire évoluer, d’évoluer soi-même et de développer un véritable mouvement de libération animale. Bref, de pousser la contradiction, de mettre les choses en branle, en mouvement : de refuser la stagnation, voir les retour en arrière.

J’aurai même tendance à dire que malgré tout les reproches qu’on peut lui faire (notamment sur la confusion complaisante entre « protection animale » et « libération animale », « pisco-ovo-lacto-végétarisme » -bientôt carno-végétarisme ?- et véganisme, etc…), la « veggie pride » restait jusque là malgré tout une occasion de renforcer les solidarités et les connaissances, créer des opportunités de rencontre et même de manière extrêmement insignifiante : d’espérer que le mouvement évolue vers plus de cohérence politique et donc plus de pertinence et d’efficacité. Mais depuis des années, c’est exactement l’inverse qui se produit.

Lorsque les gens à l’origine de cette « veggie pride » sont pour certain-e-s des vegan-e-s sincères depuis des années, qui ont fait les 400 coups du militantisme et de l’activisme pour la libération animale (et parfois bien plus : pas seulement pour les animaux) et se retrouvent aujourd’hui avec ce mouvement ridicule entourés de gens qui assument désormais de ne mettre qu’en avant le « végétarisme », en se victimisant dans une attitude complaisante de soi-disants « exclus ». Attitude qui confine au plus pur narcissisme petit-bourgeois où la dénonciation de la « végéphobie » devient l’argument suprême en faveur … des animaux ?

Il est clair qu’avec cette attitude, qui consiste à prétendre qu’il est « difficile d’être végétarien » (ce qui est complètement faux, et en particulier à paris ou ile de france où il est facile de trouver une alimentation ovo-lacto végétarienne à bas prix, et que le végétarisme « ovo-lacto » -ou pire « pisco »- a même plutôt bonne presse depuis quelques temps…) n’amènera certainement pas les gens à devenir végans (c’est à dire pleinement « végétariens » -après tout, depuis quand les oeufs et le lait poussent sur les arbres ?-) de manière conséquente.

Parce qu’elle pousse ses participant-e-s à se présenter comme des gens « courageux » au seul prétexte qu’ils ont renoncés à quelques petits privilèges de l’exploitation animale, et encore : même pas à tous.

Je vais donc expliquer pourquoi selon moi, les idées de véganisme, de libération animale et de libération de la terre sont essentielles et inséparables, et pourquoi il est préférable d’aborder les choses sous cet angle plutôt que sous le seul angle de l’anti-spécisme et de la souffrance animale, en commençant par expliquer en quoi l’actuel mouvement et ses principales composantes font fausse route.

Pourquoi surtout, cette « fausse route » nous conduit à adopter ces attitudes dénoncées plus haut plutôt qu’à évoluer vers des mouvements écologistes radicaux, réellement politiques, végans ou pro-vegans (c’est à dire mettant en avant le véganisme même lorsque certaines personnes ne sont « que » végétariennes : parce que c’est la seule véritable démarche cohérente vis à vis des animaux) et défendant clairement l’idée de libération animale (même si cela se fait souvent avec une large composante welfariste-réformiste) comme cela s’est fait dans d’autres pays comme l’angleterre, l’allemagne ou l’autriche,etc.

C’est à dire des pays où ces mouvements sont arrivés dans un lapse de temps plus ou moins court à des résultats conséquents : création d’un large mouvement vegan avec une culture de libération animale (mettant en avant la nourriture végétalienne dans les grands rassemblements culturels ou contestataires), abolition de la chasse, réduction drastique ou interdiction dans certains cas de l’expérimentation animale, obligation de mention sur les produits alimentaires ou autres de préciser si il contiennent des produits animaux, ont poussé des grandes entreprises à arrêter l’expérimentation ou l’exploitation animale ou à fermer, etc…

Toutes ces choses qui si elles ne sont pas « l’abolition ou la libération animale totales », représentent des avancées conséquentes et tangibles en ce sens et reposent sur des mouvements puissants, offensifs et cohérents qui s’en revendiquent.

Pour développer mon point de vue, j’ai la sensation qu’en france, le mouvement pour les animaux est resté prisonnier de plusieurs pièges qu’on pourrait aborder sous deux angles de vue :

Le premier est celui de la « protection animale » : évidemment, cette tendance est complètement « apolitique » (du moins « a priori », parce qu’elle refuse toute réflexion politique sur la thématique animale comme sur le reste) et considère le problème des animaux comme un problème à « traiter », à « gérer » de la manière la plus « humaine » qui soit et surtout par l’invocation de la loi et de la « justice » (tendance qu’on retrouve même chez certains vegans, comme ceux de « vegan.fr » : le rejet de la politique confinant au slogan « c’est une question de justice ») .

Il est donc essentiellement associatif, légaliste et moraliste. Il consiste surtout à jouer sur le sentimentalisme (jouer sur les émotions des gens) et à tenter de sensibiliser sur la question de la souffrance animale. Ses « bons points » sont que ses militant-e-s mettent en général en avant le fait d’adopter des animaux (pour leur offrir refuge et éviter l’euthanasie ou les mauvais traitements) et de se comporter de la manière la plus « respectueuse » qui soit envers ces derniers, tout en reconnaissant que les animaux peuvent souffrir, ont des besoins et des désirs.

Toute proportion gardée, je prétend que ce sont des bons points car dans le marasme dans lequel nous sommes, la plupart des gens refusent aux animaux l’idée qu’ils peuvent souffrir et que si ils traitent plus ou moins bien « leurs » animaux de compagnie en général (parce qu’ils savent que cela leur procure « comme par magie » l’affection et la fidélité de ces derniers), ils n’éprouvent aucun sentiment à l’idée de manger quotidiennement les cadavres des autres animaux qui sont « faits pour », et ressentirons parfois du plaisir ou de l’amusement à voir d’autres animaux se faire torturer (comme sur les vidéos de violences qui circulent sur youtube ou d’autres sites, illégales comme les combats de chiens, tolérés comme les combats de coq ou simplement légaux comme la corrida…).

Si on leur laissent la parole, les partisans de cette stratégie arguent souvent aussi que leur activisme a permis des évolutions dans la loi, ou au moins dans les moeurs puisque les lois restent souvent lettres mortes ou au moins inefficaces lorsqu’elles ne reposent pas sur une culture forte qui soutient ces avancées (la police et la justice se moquent bien plus de la situation des animaux que de celles de certaines catégories -minoritaires ou non- d’êtres humains qui sont déjà dans des situations d’oppression extrêmes et tout aussi intolérables, à moins de servir d’alibi, lorsqu’il s’agit par exemple de condamner un violeur, un patron « voyou » ou des crimes racistes.

Alibi parce que le fait de condamner des gens voir les enfermer ou même les tuer ne réparent pas les préjudices subit et évitent encore moins la dégradation des conditions d’existence des exploité-e-s humain-e-s ou non-humains lorsque les systèmes d’oppression racistes, sexistes, de classe, et spécistes se maintiennent, voir se renforcent et augmentent donc la reproductibilité et la violence des préjudices infligés aux exploité-e-s humains et non-humains.)

Cet argument me semble essentiel : dans les problèmes humains comme pour les animaux, l’Etat est dans une incapacité technique à résoudre les problèmes sociaux, et d’abord parce qu’il existe comme instrument d’exploitation : d’une classe sur une autre, d’un sexe sur l’autre, et d’un genre sur les autres (hétéro-patriarcat), à la faveur d’une « identité nationale » plutôt que d’une autre, donc d’un modèle culturel et ou « racial » -excluant par définition-, des animaux humains sur les non-humains, de « l’Homme », sur la nature, etc.

On pourrait, de ce point de vue, parler de « l’immoralité » de la peine de mort, de la torture, des conditions d’enfermement dans les prison, et même de la prison elle-même (du fait d’enfermer et séquestrer des « animaux humains »). Et nous ferions la même chose que ce que fait la S.P.A ou brigitte bardot avec les animaux, mais avec les humains cette fois-ci : c’est à dire en ne parlant que de « morale ».

C’est en fait une façon d’appliquer le statut d’animaux en tant que sujets, tels qu’ils sont perçus dans la mentalité et la culture dominannte, aux êtres humains (comme des êtres tout juste « sensibles » incapables de vivre et se mouvoir par eux-même ou elles-mêmes et qui ont besoin d’une autorité supérieur pour bien vivre) : lorsque l’idée de libération est bien plus puissante et radicale parce qu’elle critique à la fois la manière dont les animaux non-humains sont traités, mais aussi la manière dont la terre, et même et surtout l’ensemble des animaux, c’est à dire en premier lieu et de « notre » point de vue les êtres humains (et notamment les plus opprimé-e-s) sont traité-e-s et dans quels systèmes de domination ils et elles sont impliqué-e-s, parfois comme exploiteurs, souvent comme exploité-e-s, presque toujours comme tel dans le cas des animaux.

Cette mentalité de « pitié » à l’égard des animaux devrait nous interroger parce que la pitié est un sentiment « culturellement théologique » (ce qui veut dire qu’on a pas besoin d’être soi même croyant pour reproduire un schéma religieux), et qu’il a toujours été réservé à des êtres perçus comme faibles et condamnés à l’être par la morale et/ou les « saints écrits ».

Les animaux ne sont pas « mignons » ou « gentils ». certains sont capables de nous déchiqueter en quelques secondes juste parce qu’ils nous perçoivent comme une menace ou ont faim. Mais nous ne devons pas projeter sur les animaux ni nos mauvais comportement (« agir uniquement par pulsions du moment ») ni nos visions idéalisées de ce qu’est le bien (« gentil », « mignon », « doux », « rassurant », « protecteur », « providentiel »).

Parce qu’agir ainsi procède d’une pensée cruellement limitative, et ne peut résoudre la question des animaux car comme nous l’avons vu : les êtres humains, comme les autres animaux, peuvent être « doux », « attentionnés » et « gentils » puis se comporter froidement quelques secondes plus tard. Mais ces comportements, en particulier chez les êtres humains n’ont rien de « naturels » (au sens d’innés et d’immuables), ils dépendent simplement des circonstances.

Les animaux sont placés dans des circonstances qui les obligent à être violents (pour se libérer d’un piège, pour manger, pour survivre en bref). L’étude de la psychologie animale révèle que les animaux changent de comportement et de mentalité en fonction du milieux dans lequel ils sont placés, de la satisfaction de leurs besoins et désirs, et de l’hostilité qu’ils rencontrent.

Comme chez les être humains, l’enfermement tend à les dégrader, les abrutir, leur provoquer des psychoses ou des dépressions, les rendre renfermés sur eux-même et apathiques, méfiants et/ou aggressifs, et parfois même à refuser de se reproduire (absence de libido en captivité ou simple apathie dépressive).

Souvent, les humains aussi sont violents (et parfois, c’est complètement « justifié », lorsque que comme les animaux : le but est la résistance à l’oppression et la révolte contre la domination), mais rien ne nous oblige dans l’ultime majorité des cas à être violent vis à vis des autres animaux : certainement pas pour manger, à moins d’être perdu dans la jungle ou de confronter une famine du à une catastrophe naturelle ou des régions arides et désertes lorsqu’en bref c’est « ça ou mourir de faim ». Mais ces situations n’existent pas en France, ou quasiment pas, et même la plupart des sans-abris ne chassent pas pour se nourrir (du moins dans les grandes villes et en périphérie).

Nous ne devrions pas nous identifier uniquement qu’à la « nature » ou penser que tout comportement humain n’est acceptable ou « bon » que parce qu’il est « spontané » ou « naturel », même lorsqu’il tend à défendre les animaux dans certains cas.

Nous devrions nous interroger sur les motivations, les dires, et aussi les silences de chacun de nous : si le but de nos combats ou luttes est de libérer les animaux de l’exploitation humaine, et à fortiori de nous en libérer nous-même, alors nous ne devons pas nous complaire dans le sentimentalisme, parce qu’il se révèle, pour les raisons exposées plus haut, parfaitement impuissant à changer les mentalités de manière significative, et à s’attaquer au système de l’exploitation animale.

Parce que le sentimentalisme, comme la pitié et le moralisme, procède d’une façon de penser très religieuse, qui consiste à s’appesantir sur le sorts des martyrs en réclamant que « Dieu » ou une quelconque autorité morale (y compris la justice) fasse les choses à notre place.

Et les « choses », c’est de changer les mentalités, de faire évoluer la critique, et de détruire une culture de mort fondée sur l’exploitation des êtres humains, des animaux en général et même de la nature. A ton jamais vu « Dieu » ou un système judiciaire ou un quelconque « pouvoir public » se manifester significativement pour venir à bout de questions aux implications si profondes et si importantes ? Il est clair que non.

Et il y a une bonne raison à ça : Dieu et la justice ont cela en commun d’avoir été inventés pour déposséder les gens de leur capacité à changer les choses en profondeur dans la société, et pour parler simplement : tout les grands changements significatifs apportant plus de liberté ou de « bien-être » dans l’histoire se sont fait contre les deux et en particulier dans l’histoire contemporaine (même si la justice a presque toujours tenté de formaliser les « acquis sociaux » des luttes politiques, ce qui a surtout consisté à en faire des acquis « juridiques » facilement démontables : c’est un autre exemple du fait que seule la lutte, et l’action payent) et par l’action autonome des exploité-e-s et leurs soutiens.

La loi n’est rien d’autre qu’un rapport de force -au service de qui contrôle l’Etat- (qui est, et a toujours été un instrument de classe et de domination), et il n’est donc pas étonnant que rien de solide ne puisse reposer dessus étant donné que celle-ci change en fonction des intérêts des classes dominantes, et que celle-ci n’a clairement pas intérêt à ce que l’exploitation animale soit réduite (au moins dans un premier temps, on peut aussi imaginer un système dans lequel l’exploitation animale redevienne un luxe bourgeois ou seul certains produits « bios » par exemple, très couteux, soient tolérés – c’est déjà en partie le cas concernant les produits animaux « de qualité » et des produits alimentaires en général) et encore moins à ce qu’elle disparaisse.

En effet, la disparition de l’exploitation animale signifierait la fin d’un monde pour une classe dominante qui a toujours apprécié (comme le remarquaient déjà les philosophes des Lumières) de s’exposer comme grande consommatrice de produits animaux, et en particulier de produits « non alimentaires » de « richesse ostentatoire » : des cosmétiques à la fourrure en passant par le cuir (souvent vu comme plus « masculin ») et tout ses dérivés. Ce sont aussi les vestiges du colonialisme et de sa mentalité qui a toujours vu dans les produits animaux de luxe (alimentaires ou non) comme un certain « exotisme ».

Qui, dans les pays industrialisés aujourd’hui, à part des bourgeois occidentaux, mange du requin ou consomme de la fourrure de vison, se vente de porter un bijou en peau d’animal mort ou voit dans la chasse quelque chose de romantique ? L’exploitation animale est intimement liée à l’exploitation d’une classe humaine sur une autre, et même sur plusieurs autres.

N’est-ce pas Louise Michel qui disait à peu près que « plus l’homme est cruel envers le bête, plus il est rampant devant ceux qui le dominent » ? Le style « baroque » d’une bourgeoisie en pleine auto-célébration d’elle-même dans un monde où les 2/3 de l’humanité ne possèdent quasiment rien sinon les moyens rudimentaires de sa survie, ne peut pas ne pas être mise en lien avec l’exploitation animale et sa défense idéologie virulente jusque dans les milieux politiques dits révolutionnaires.

Elle ne peut pas être ignorée. Et réciproquement, la lutte pour les animaux et leur libération ne peut plus se payer le luxe de refuser aujourd’hui encore de faire le lien avec les autres questions humaines, c’est à dire de la « politique » (au sens « noble » du terme : comme « vie de la cité » impliquant tout le monde, et non justement comme seul « lobbying », spectacle médiatique ou de la gestion).

Elle ne peut plus non plus se payer le luxe d’ignorer à quoi l’exploitation animale est liée culturellement, idéologiquement et politiquement : et ainsi comment la combattre réellement et espérer y mettre un terme ou au moins la faire reculer à court terme dans les mentalités comme dans la réalité.

Il est inquiétant qu’en 2011, ces associations de « défense animale » ne trouvent rien à dire au fait qu’on veuille enfermer en hôpital psychiatrique quelqu’un qui s’attaquait à des abattoirs (un lieu ou les animaux pourraient sans doutes être « mieux traités » ? Pardonnez l’ironie) ou qu’un couple de végétaliens soient condamnés pour la mort accidentelle de leur bébé en mettant en cause leur régime alimentaire (ce qui s’apparente à un procès politique), qu’un groupe de végans soit terrorisé par la police simplement pour des prises de positions en faveur de la libération animale et de ses prisonniers à l’étranger.

Le silence de ces associations et organisation est inquiétant parce qu’il traduit cette incapacité à prendre position sur des sujets politiques graves et sensibles dans l’actualité récente et cela même quand « ça s’est passé près de chez vous » (parce qu’ils sont polémiques et risqueraient de « perturber » leur petite lutte parcellaire, ou simplement parce que certains des ces gens pensent au fond que le végétalisme est « dangereux » ou pas essentiel, ou peut être que les abattoirs sont sans doutes tolérables d’un point de vue « animaliste » -osons la question-) même lorsque ces sujets concernent directement la question des animaux, et que ce sont ces associations qui sont les plus directement concernées et donc censées réagir à de tels événements. Au lieu de cela, on préfère y parler de « végéphobie » tout en métant seulement en avant un régime alimentaire qui ne défend même pas complètement les animaux. C’est là qu’est l’escroquerie

On aura au mieux droit à un communiqué larmoyant (ce qui n’a pas été le cas de tout le monde pour les cas cités) : on peut légitimement se demander si c’est suffisant. Je pense que c’est à partir d’un tel constat qu’on peut résolument comprendre que ce type d’organisation est au mieux complètement insuffisant, et parfois même franchement limitant et incapacitant puisqu’il engage des individu-e-s, leur temps et leur énergie dans des stratégies et des organisations qui sont incomplètes, voir même mauvaises (puisqu’inefficaces et parcellaires).

En outre, je ne crois pas qu’on puisse faire confiance à des associations qui passent leur temps à jouer sur les sentiments et la morale en se payant des affiches de pubs gigantesques et extrêmement onéreuses sur le fait qu’il ne faille « pas manger de viande de cheval » parce que le « cheval est notre ami » lorsque c’est sans doutes l’une des viandes les moins consommées parmi les produits animaux, et que ce type de campagne ne fait pas le lien avec le simple fait de manger de la viande comme un problème, mais encore que l’argent pourrait être employé à des choses simplement plus utiles : comme dénoncer directement les abattoirs, l’exploitation animale ou que sais-je… quoi que ce soit de plus essentiel et de plus fondamental !

Quitte à parler d’un animal en particulier, je préfère de très loin une affiche anglaise qui disait il y a longtemps « mangeriez vous votre chien ? » (puisqu’elle pose la question de la hiérarchie de valeur entre les différentes espèces d’animaux dans la culture). On ne peut de toute façon pas faire confiance à un mouvement de « défense animale » qui en vient à tolérer l’exploitation animale ou à observer un silence complaisant devant la répression de ceux et celles qui le combattent en actes.

L’antispécisme me semble être l’autre « écueil » dans lequel est tombé le mouvement animaliste. Il constitue sa frange en général la plus « radicale » dans l’imaginaire collectif : se dire antispéciste, c’est être vu comme « plus radical » que le simple végétarien ou le défenseur des animaux.

La critique antispéciste, qui est en général déjà plus avancée parce qu’elle défend le véganisme, exprime en effet une idée déjà plus radicale, qui consiste à dire que les espèces animales et la hiérarchie entre ces espèces est une construction sociale humaine faite pour justifier la domination sur les autres animaux.

Le problème est que cette critique s’est très vite constituée en une idéologie auto-suffisante et un peu four tout, où peuvent s’identifier à la fois ovo-lacto-pisco-végétariens, végétaliens et vegans, quelle que soit leur positionnement politique, qu’ils soient athées dogmatiques à la limite du fascisme (je suis athée moi même et me sens mieux au contact de rationalistes athées, mais même si je me montre critique vis à vis de la religion, je ne pourchasse pas ou ne cible pas pour autant les religieux ou certains adeptes de religions en particulier, ni ne les tiens pour particulièrement responsables de l’exploitation animale : il s’agit plutôt de la religion en général, et de ses principaux prêches et représentants) ou inversement de vegans complètement mystiques (les délires sectaires sur la conception hindou de la nature, les gens qui fantasment sur les djaïns, et les « aspects positifs » de la spiritualité vis à vis des animaux et de la nature).

L’antispécisme académique pose aussi un certains nombre de problèmes et notamment lorsqu’il revêt l’habit du calcul utilitariste le plus méprisable : qui irait jusqu’à justifier les tests sur les êtres humains ou l’eugénisme au prétexte qu’il vaut mieux agir pour « plus de bien être » du point de vue « social » sans autre considération éthiques, politiques et philosophiques.

Ce genre de raisonnement peut facilement justifier l’esclavage, la stérilisation forcée de masse, l’eugénisme ou d’autres abominations dans un certain contexte. Parce que le bricolage utilitariste oublie presque toujours d’intégrer dans son calcul une donnée essentielle, à savoir se poser la question de « plus de bien être pour qui ? ».

L’antispécisme ou tout autre animalisme académique (« l’abolitionnisme » hippie et dogmatiquement légaliste de Garry Francione par exemple) pose aussi un autre problème, plus fondamental, de par le fonctionnement de la pensée académique et de ses structures, car il produit des maîtres à penser, des mandarins de l’animalisme qui ont « tout mieux compris que tout le monde » et qu’il devient hasardeux de remettre en cause : même lorsque vous leur mettez le nez dans leur merde. A savoir que leurs idéologies circulaires ne sont ni les seules, ni forcement les meilleurs façon de voir le monde et de penser la lutte.

Ce qui est notoirement le cas de Peter Singer qui continue d’être invité depuis des années un peu partout dans les médias pour parler de l’égalité animale ou de la libération animale alors qu’il avoue n’être « que végétarien » (c’est à dire ni végétalien, ni vegan), ne fait plus grand chose, voir rien au niveau activisme (en gros, ne mouille plus trop la chemise), et a été le principal défenseur de l’antispécisme teinté d’utilitarisme à la sauce Bentham tel qu’exposé plus haut.

Il y a un autre courant que je relie à l’antispécisme, et qui est le « welfarisme » activiste à « l’américaine » (qu’on pourrait traduire par « réformisme animaliste » porté la bas et ici principalement par l’association d’envergure « multinationale » PETA, qui vient des états-unis.

Je dis « à l’américaine » parce que c’est l’image qu’en ont beaucoup de gens ici. Je n’ai rien contre les américains, certainement pas du point de vue de l’écologie radicale et de la libération animale. Ce n’est qu’une façon de parler) parce que ce courant partage en france l’essentiel de la critique antispéciste (même quand il ne s’en revendique pas) et se veut une solution à la question animale.

Il est donc principalement incarné en France par l’organisation internationale « Peta » (People for Ethical Treatment of Animals, ou « association pour un traitement éthique des animaux ») et quelques petites associations se revendiquant plus clairement et plus essentiellement de l’antispécisme (ses membres sont en général vegans et comparent souvent le spécisme au racisme et au séxisme, et sont en général plus critiques vis à vis du welfarism et de l’apolitisme mais leur analyse reste souvent strictement limitée à la seule question des animaux). Il faut aussi dire que le « Welfarism » est un terme anglais qui est lié à l’idée de « Welfare State », c’est à dire d’Etat providence, de l’Etat comme « protecteur » : qui est un concept social-démocrate et social-libéral.

Bien que les membres de la Peta, dans un esprit justement très « association humanitaire » se refusent à assumer des positions politiques très claires, ce courant est relié à la gauche social-démocrate la plus libérale et la plus « keynesienne », qui pense qu’il faut intervenir dans l’économie capitaliste uniquement pour mieux la sauver.

C’est en fait exactement ce que ce courant propose de faire pour l’exploitation animale : en limiter les « mauvais travers », les « dérives », ou les aspects les plus criants ou spectaculaires par la loi et l’évolution dans les moeurs, et pour le reste tenter d’offrir une mort « la moins douloureuse possible » jusqu’à parler de « viande bio et éthique », ou d’autres aberrations du même type.

Evidemment, tout-e-s les membres de Peta ne vont pas jusque là, et l’essentiel de sa composante, assez populaire, va en général à l’essentiel en défendant simplement le végétarisme, voir le véganisme comme la meilleur solution à la question animale. Le véganisme est en effet, je pense, la meilleur solution à l’exploitation animale car elle consiste à refuser purement et simplement tout les produits qui en sont issus : mais le dire ne suffit pas.

D’abord parce que cette position n’est pas toujours facile à tenir quand on a été éduqué à penser le contraire de ce qu’elle suggère (à savoir que les animaux ne devraient pas être considérés comme des objets), et en particulier lorsqu’on est pauvre et qu’on a pas beaucoup de ressources économiques, qu’on ne sait pas cuisiner ou qu’on a pas les bons plans pour « s’acheter son véganisme » comme le font certaines stars ou certains bourgeois par effet de mode avant de passer à autre chose.

Et d’autre part, le véganisme n’est pas la seule solution à l’exploitation animale, d’abord parce qu’il ne doit pas être considéré que comme un insignifiant ou temporaire « boycott » ou un acte individuel mais comme une tentative collective de construire une culture (notamment culinaire) saine et basée sur la liberté des animaux.

Mais cette culture du véganisme a d’autant plus de chances de se construire en dehors des associations « welfaristes » qui ne le mettent pas vraiment en avant et par des gens qui n’ont pas beaucoup de ressources du fait que ces derniers seront forcés de l’inventer, de la réinventer, de la porter par eux-mêmes.

Il est souvent argué que le véganisme serait une espèce « d’ascétisme ». Pour ma part (qui est rencontré pas mal de « vegans bon vivant ») je crois que cette vision des choses est très française et tend à voir la « culture gastronomique nationale » comme quelque chose d’exceptionnel et d’irremplaçable alors qu’elle est surtout constituée de produits animaux de luxe peu accessibles, très gras, qui rendent ses consommateurs facilement malades et a nécessité une production qui implique souvent plus de souffrance encore pour les animaux (le foie gras notamment).

Ici encore, le lien entre vie animale, idéologie, culture, position de classe et chauvinisme n’est pas à démontrer : étrangement, cette « vanité nationale » n’a pas cours (ou pas autant, et reste un argument facilement identifié comme bourgeois) dans des pays qui bénéficient pourtant d’une aussi grande richesse dans leur culture culinaire -même si cette appréciation reste en fait très contingente- (comme l’Italie, l’Espagne, ou plusieurs pays d’Amérique latine). Des pays où on trouve pourtant plus de vegans qu’en France.

En fait, ce qu’il faut dire est que la viande et le produits animaux « bon marché » -dont la qualité nutritive reste à prouver- constituent la base alimentaire de la plupart des gens en France comme dans d’autres pays, mais ici particulièrement où les apports en Fer, en Potassium, en protéines et en vitamine B sont faibles dans les produits végétaux de la cuisine traditionnelle française, ce qui n’est pas forcement le cas ailleurs où on favorise les associations « féculents-légumineuses », « Fer-vitamine C », les protéines végétales, etc. Dans des pays auxquels on ne pourra pas reprocher d’être sous le joug du « puritanisme anglosaxon » ou de ne « manger que des hamburgers » ou « de la merde » (je pense aussi au moyen-orient, à l’amérique latine ou à l’Inde), à moins de persister dans une remarquable mauvaise foi chauvine justement.

Je parle de ces choses en les incluant dans la critique de l’antispécisme car ce dernier tend aussi à accepter et limiter le débat avec ses contradicteurs sur la seule « faisabilité » d’une alimentation végétalienne ou d’un mode de vie vegan : ce qui n’est qu’une question de moyens et de bonne volonté (et surtout d’organisation collective). Les points que cet argumentaire occultent et qui sont d’une importance capitale sont en fait le caractère souhaitable et nécessaire, du point de vue humain, écologique et (donc pas seulement) animal du véganisme et de la libération animale.

Ces derniers ne sont pas seulement nécessaires parce que les animaux non-humains souffrent de l’exploitation animale, mais parce que les êtres humains et à fortiori la planète (comme habitât et comme ensemble vivant) subissent aussi les méfaits inhérents à l’exploitation animale.

En conséquence, le dernier reproche que je ferai à l’antispécisme (même si ce n’est pas le cas de tout ses partisans -« l’action antispéciste » notamment qui se démarque très nettement de tout les reproches que je formule ici– et c’est tant mieux, je parle ici de manière très générale) est qu’il cumule aussi parfois l’essentiel des reproches qu’on peut faire à la protection animale et que les deux se retrouvent dans une certaine approche du welfarisme : c’est à dire celle qui consiste à traiter la question animale dans une catégorie politique distincte (celle des animaux comme « sujets à part ») et dans son incapacité à questionner le lien entre exploitation animale, exploitation humaine, nuisances et destructions écologiques et capitalisme, et donc à faire le lien entre véganisme et écologie, libération animale et libération humaine : elle tend à tomber dans les mêmes pièges et les mêmes activismes centrés sur le moralisme qui aboutit à se comporter de manière méprisante, élitiste et prétencieuse envers tout les « non-vegans » ou les non-végétariens, et le sentimentalisme qui pense que crier des slogans provocants ou traiter tout les non-vegans « d’assassins » avec un mégaphone représente la quintessence de la lutte pour la libération des animaux. Que les choses soient claires : je ne rechigne pas à l’activisme.

Au contraire, je trouve même positif, et je pense nécessaire et relativement efficace dans la plupart des cas le fait par exemple, de faire de l’agitation devant une devanture d’un fast food d’une grande enseigne, de crier des slogans ou de décharger ses pulsions négatives en sortant dans la rue plutôt qu’en se droguant, en restant enfermé chez soi, ou faisant du mal aux autres : mais pas lorsqu’on s’imagine que c’est la seule chose à faire, qu’il est inutile de parler d’autre chose à travers cette thématique des animaux, et donc de le faire de manière élitiste.

En parlant aux autres de « respectabilité », de « crédibilité », en se présentant comme des modèles au prétexte qu’on est « bien habillé-e », qu’on « présente » comme un-e bon-ne militant-e et en moralisant tout les non-vegans (ou non-végétariens) ou en se prétendant irréprochables et donc « les meilleurs » -voir les seul-e-s- interlocuteurs/interlocutrices du mouvement : parce que ce genre de comportement tend à l’élitisme militant, est hermétique à la réflexion et à la critique, ne participe en rien à créer une culture populaire du véganisme et dissuade même parfois les gens de devenir vegans ou même végétariens (parce que « végétarien ça sert à rien »). Et même si ça y participait, cette conception de la lutte est autoritaire, et il en existe d’autres et de plus efficaces.

Cette interprétation apolitique de l’antispécisme, très répandue en France, peut aussi conduire (et il n’est pas étonnant qu’elle y conduise effectivement en période propice) à nier complètement les questions humaines, voir à rendre certaines catégories de population en particulier responsables des problèmes écologiques, animaux ou même humains : « la faute aux américains, aux musulmans, aux juifs, aux chinois, à l’immigration des pays de l’est etc. »

Et il n’est pas étonnant que toute la rhétorique de l’extrême droite française en « défense des animaux » soit centrée sur cette question (comme sur d’autres) sur le prétendu « problème de l’immigration » ou de catégories de populations qui seraient plus responsables que d’autres de l’exploitation animale.

Pas étonnant non plus que ce soit le F.N qui porte ces thèmes parce que c’est le parti d’extrême droite le mieux organisé en France, et pas étonnant non plus à ce que ce soit avec les idées et le chef de ce parti que Brigitte Bardot se soit découvert une proximité. Pas étonnant non plus à ce que dans le milieux de la « défense animale », on retrouve une proximité idéologique et politique entre certains membres d’un parti comme la « France en action » et les antisémites du Parti Antisioniste. Pas étonnant à ce que soit les mêmes qui critiquent le « véganisme politique » et l’idée même de libération animale.

Et enfin pas étonnant à ce qu’un groupe comme « Droits des animaux » qui se voulait à la base « plus radical » et même pour l’action directe se retrouve aujourd’hui, au milieux de toute cette mélasse à faire une fixette sur la religion musulmane et à produire une brochure culpabilisatrice à déstination des musulmans avec des arguments religieux !

Tout simplement parce que les dirigeants de ces organisations sont des opportunistes et même parfois pires, et qu’ils se moquent même parfois au fond éperdument des animaux et du véganisme (ou s’en moquent en tout cas plus que de leur carrière et de leurs prestiges individuels).

Ces dérives démontrent surtout, comme d’autres l’ont déjà dit avant moi, la nécessité d’une réflexion et d’une lutte antifascistes au sein du mouvement des animaux (comme dans la société en général). Ce sont sans doutes parmi les pires dérives qui existent dans l’animalisme, mais ce ne sont pas les seules.

En guise de complément et à titre d’exemple : il faut dire que l’idée de « réduction de l’exploitation animale » comme solution ultime est une aberration non seulement du point de vue animal et écologique, mais aussi du point de vue humain. Et le fait qu’on organise des rassemblements internationaux sur la seule thématique du « végétarisme » et de la « végéphobie », sans parler du reste après toutes ces années, et alors que des gens sont encore en prison, et maintenant en hôpital psychiatrique pour avoir combattue l’exploitation animale dans son ensemble démontre l’étendue du problème.

Notamment parce que personne ou presque ne parle de ces prisonnier-e-s, et de ces psychiatrisé-e-s (on pourrait aussi parler par exemple de ces agents de la norme que sont ces psychiatres pour qui « refuser la viande » est une forme de « cannibalisme refoulé », et en clair une pathologie à soigner).

Au final, c’est toute l’infrastructure sociale qu’on invoque, et toute sa superstructure qui se mobilise pour réprimer les tendances au véganisme, et la critique en actes de l’exploitation animale et de la nature. Du reste, manger des animaux et détruire la nature est une chose « naturelle » dans l’idéologie dominante, n’est-ce pas ?

On ne peut pas comprendre ça si on ne se demande pas comment fonctionne l’économie. C’est à dire le capitalisme. Beaucoup de monde, parmi les antispécistes s’accorde en général pour dire qu’il n’y a pas d’exploitation animale sans la grande industrie aujourd’hui.

Qu’un retour à une exploitation « familiale » est illusoire et même « petit bourgeois », que les animaux souffrent quand même et/ou ne sont pas libres et que son développement mène inéluctablement à un plus grand développement, dans le but de « démocratiser » ces produits.

Ce qu’on dit moins en revanche, c’est que historiquement, l’industrie du capitalisme a notamment pour origine l’exploitation animale (pas seulement, mais en partie). Le capitalisme s’est particulièrement développé dans les campagnes anglaises (ce qu’explique parfaitement une auteure comme Ellen Meiksins Wood dans « l’origine du capitalisme », malgré un ton très marxiste et professoral assez typique des universitaires anglais « de gauche »), avec pour base la production agricole et donc animale.

Dans le même genre universitaire, Theodor Adorno a tout aussi parfaitement démontré en quoi l’exploitation animale est en grande partie à l’origine de la violence entre les êtres humains et en quoi par conséquent, l’exploitation industrielle des animaux est une base de l’industrie capitaliste et de la division sociale du travail, de l’urbanisme, etc.

Du reste, « bourgeois » ne veut il pas dire, étymologiquement « celui qui vit dans le bourg » c’est à dire au centre de la ville ? L’industrialisation de l’exploitation animale répond pour la bourgeoisie à la double nécessité de satisfaire ses intérêts : en fournissant massivement une nourriture de basse qualité et peu coûteuse qui satisfasse les besoins alimentaires de la majorité de la société tout en continuant à exploiter la main d’oeuvre toujours plus massive. L’exemple le plus criant en france est celui des abattoirs de la Villette au début du 20e siècle, gigantesque complexe de mort qui alimentait toute la capitale et sa périphérie en viande bovine.

Mais on le sait aujourd’hui, ce développement industriel ne supporte aucun frein, et se perfectionne toujours dans sa « rationalisation », l’idéologie du capitalisme et son principe même impliquant d’aller toujours plus vite, de produire toujours plus de profits pour accumuler et concentrer toujours plus de capital, et donc d’exploiter toujours plus à la fois les êtres humains (à travers divers systèmes d’oppression), les animaux, et la Terre.

Mais à mesure que le temps passe et que ce système se restructure par les crises qu’il y a lui même provoqué, les êtres humains comme les animaux sont détruits et de plus en plus asservis de générations en générations.

N’est il pas inquiétant de penser que les poules ou les cochons d’élevages intensifs ne pourraient pas être « remis en liberté » du jour au lendemain parce que la plupart ne survivraient pas à « l’état naturel » tellement ils ont été « abâtardis » par l’exploitation ? Inquiétant parce que cela suggère que cette incapacité à éprouver la liberté et à faire preuve d’autonomie est le produit de la société dans laquelle nous vivons, et que ces phénomènes qui tendent à transformer les êtres sensibles en « espèces d’esclaves » s’appliquent malheureusement aussi à l’humanité (même si une fois encore, rien n’est immuable, bien heureusement).

C’est à dire que l’angoisse des gens qui disent « mais on ne peut pas remettre en liberté tels ou tels animaux » parce qu’ils auraient été trop domestiqués ou que leur milieux naturel à été détruit interroge notre propre capacité à éprouver la liberté, et dans quel environnement social, politique et écologique celle-ci est possible. En clair, la liberté et l’égalité totales sont souhaitables et nécessaires : mais elle sont rendues impossibles.

Dès lors, la question n’est pas « Est-ce possible ? » devant une impossibilité immédiate : mais comment se libérer de cette temporaire impossibilité ? Comment devenir libres ? Comment arrêter de regretter qu’on puisse désirer quelque chose ardemment tout en se résignant à penser que « ça ne marche pas ». Comment arrêter de se comporter comme une sorte de statue en cage qui dissèque des lieux communs en pensant que c’est là le meilleur des moindres maux dans le meilleur des mondes « possibles » ?

A mon sens, cela commence par constater que ce n’est pas avec des associations ou des organisations de défense animale, ou même avec des partis politiques (par nature éléctoralistes et/ou opportunistes, voir parfois sectaires et fascisants -comme la « France en Action » ou carrément fasciste comme le FN), citoyennistes, populistes, moralistes et sentimentalistes comme décrits plus haut qu’on pourra s’en sortir.

Et je pense malheureusement qu’un rassemblement comme celui de la veggie pride, tout comme la marche contre la vivisection, aussi européenne et « massive » soit elle (bien que j’en doute), ne fait figure que de démonstration d’hypocrisie et d’impuissance collective.

Les seules pistes qui me semblent cohérentes, je les ai déjà exposées. Je pourrai insister sur celle ci : partout, la lutte pour la libération animale doit faire le lien avec l’écologie (la libération de la terre), et avec l’émancipation humaine (et les luttes locales), se développer dans et avec les luttes populaires, parce que c’est seulement ainsi que ces luttes ont une chance de se renforcer mutuellement en prenant tout leur sens. Partout on doit aussi dénoncer et combattre en même temps qu’on parle des animaux, l’écocide : la destruction de leur habitat et qui est également le notre, la Terre.

Construisons un monde sans exploitation, sans dominations, sans hiérarchies, sans frontières, sans misères. Et pas de compromis dans la défense de la Terre.

Voilà ma conclusion, si je devais la résumer en une phrase : Pas de libération animale sans libération de la terre et sans libération humaine.

Comme disent les anglais : « One Struggle, one fight »

Signé : Un Vegan au pays du foie gras

Au bout des racines il était la terre…

Il était une feuille

Il était une feuille avec ses lignes
Ligne de vie
Ligne de chance
Ligne de cœur.
Il était un arbre au bout de la branche.
Un arbre digne de vie
Digne de chance
Digne de cœur.
Cœur gravé, percé, transpercé,
Un arbre que nul jamais ne vit.
Il était des racines au bout de l’arbre.
Racines vignes de vie
Vignes de chance
Vignes de cœur.
Au bout des racines il était la terre.
La terre tout court
La terre toute ronde
La terre toute seule au travers du ciel
La terre.

Robert Desnos

Russie : Air France-KLM face à leurs crimes à Moscou !

Le site Air Souffrance relaie les multiples initiatives de lutte contre les compagnies qui transportent des animaux qui devront subir la vivisection. Voici entre autres une action qui a eu lieu la semaine dernière à Moscou, notamment contre Air France.

Le 3 juin des militants d’Alliance For Animal Rights Russia ont manifesté devant les bureaux d’Air France-KLM à Moscou.

Les manifestants ont demandé à l’entreprise d’arrêter de transporter des animaux pour des expériences cruelles.

Les défenseurs des droits des animaux tenaient des pancartes avec comme slogans « Air France-KLM – les avions de la mort », « Air France-KLM stop au commerce cruel », « Prenez conscience de leurs souffrances ! », « Vos avions sentent la mort », « Ne voyagez pas avec Air France-KLM ».

Les activistes ont distribué des tracts aux passants, les ont mis au courant des affaires violentes d’Air France-KLM et leur ont demandés de ne pas utiliser les services de cette entreprise.

La manifestation s’est déroulée sous forme de mise en scène théâtrale, qui montrait la vie de misère et de souffrance des animaux de laboratoire. Des personnes déguisées étaient assises dans des cages et imitaient les cris des animaux de laboratoire torturés pour attirer l’attention des employés d’Air France-KLM.

Un « vivisecteur », la « Faucheuse » (qui est une amie d’Air France-KLM!) et un « PDG » ont aussi eu un rôle à jouer dans la mise en scène.

Les employés ne s’attendaient pas à voir des défenseurs des droits des animaux devant leurs bureaux et étaient étonnés de voir cette scène. Un employé a filmé la manifestation avec son caméscope.

Des journalistes étaient présents et ont essayé d’interviewer les cadres de l’entreprise, malheureusement ces derniers ont refusé toute déclaration. L’entrée des bureaux était protégée par une équipe de sécurité et de nombreux employés ont quitté le travail par la porte arrière.

Les militants ont essayé de donner la « Lettre ouverte aux représentants d’Air France-KLM » aux employés, mais ils n’ont pas eu le droit d’entrer dans les bureaux sans aucune explication.

Guérilla champêtre à notre dame des landes?

Voici un compte-rendu de l’initiative du 5 juin à Notre-Dame des Landes! Un compte-rendu « haut en couleur » et qui témoigne de la lutte contre l’aéroport et la destruction!

Le dimanche 5 juin 2011, 17 heures, chacun chacune arrive au « RDV barricades ». Le ciel est gris, bas, et la pluie tombe sans arrêt.
Alors voilà, c’est lui, le fameux champs. De bataille. Il est très grand !
Sous un hangar les chaises sont disposées en cercle, prettes à accueillir les 3 heures de parlottes traditionnelles. Pourtant, malgré la tentative des plus bavardes, après quelques conseils organisationnels, la grande majorité enfilent bottes et cirés et s’attaquent à la construction des barricades protectrices.

Avec 5 entrées, il y a de quoi faire et les matériaux accumulés là ont du demander bien des efforts.Bravo.
Sous les cirés, ça s’active : sa creuse, ca cloue, ca attache, ca soude, et les barricades se montent avec chacune le charme de ses créateurstrices. Chacune est une œuvre d’art à part entière.

C’est déjà l’heure de se rassembler pour discuter des meilleurs moyens de protéger des foreuses ce carré de verdure. A une petite centaine, on écoute un résumé du contexte, et on réfléchie à une résistance collective efficace sans pour autant forcément bien se connaître, ou se reconnaître.

C’est bientôt à peut prêt en place pour l’installation de notre défense, en espérant une résistance la plus longue possible. Et si les matraques pénètrent sur le stade, chacun chacune jugera de sa réaction, mais sans jamais s’isoler des autres.
Il est déjà bien tard, la nuit va être courte, le réveil est prévu pour 5 heures. Et il reste la 5ème barricade à monter, celle qui doit permettre le passage de notre soutien à cornes, les 80 vaches qui ont sur ce pré leurs petites habitudes!

C’est l’heure, d’abord il faut rejoindre le champs de bataille. Il fait encore nuit noire. Dans les chemins de préférences, parfois sur la route, où sans savoir qui arrivent en face, il paraît plus sage de se dissimuler dans les fossés avant de continuer.

La pluie a cessée, et le son des tronçonneuses se repend dans le noir, annonçant le sacrifice de quelques arbres pour en sauver plusieurs milliers. ça ne doit plus être loin ! Frissons.

Sur place, le café est chaud, et chacun chacune observe silencieusement, se rassurant un petit mieux à chaque nouvelle arrivée ! Surtout qu’il faudra encore se séparer en 5 groupes de soutien au 5 barricades+tripodes, 3 perches reliées en tipi par dessus les barricades et permettant à l’un ou l’une de s’y fixer au sommet, dans une posture bien plus que précaire ! Mais la précarité, c’est bien bon pour nous, soit disant ?

Toutes et tous en place, c’est l’attente. Collectivement, on est prêt.

Alors chacun chacune s’affairent à son équipement. Le numéro des avocats circule, le citron est frais pressé de chez leclerc, les capuches, cagoules, écharpes sont de sortie. Et c’est calme, et c’est paisible, et c’est beau. Même avec beaucoup d’imagination tordue, impossible de matérialiser là cette tour de 45 mètres, le béton, les parkings, le bruit des réacteurs, le bitume, le kérosène
Impossible.

La première saloperie, c’est pourtant par les airs qu’elle arrive, c’est l’hélicoptère. En survol bas, il analyse la situation. Comme en réaction, montent dans le ciel les fumées noires des barricades sur les routes d’accès !!! bien !!!
Au loin, des chiens policiers, ou plutôt des chiens de policiers, aboient leur agressivité. Dans le champs, on est à peu près aussi rassuré qu’une poignée d’enfants abandonnée dans les bois du moyen-âge avec une meute de loups au cul

C’est dans cette ambiance tendue qu’arrive notre troupeau de camarades de lutte. De lutte syndicale bien sur, une devant et toutes derrière qui marchent sans savoir pour aller où !!! On doit ouvrir sur le côté d’une barricade, et nos copines sont pas moins stressées que nous .

Mais elles entrent quand même, en frôlant les pieds du tripode. On aurait préféré 80 paysansanes avec leurs tracteurs, mais ça fait du bien quand même.

Pas pour longtemps, les machines arrivent : avec en tête une pelleteuse, et des flics par centaines, et des jeeps, et des camions militaires par dizaines, et des fourgons, et les foreuses . Toute cette ferraille entre dans le pré voisin, où une cavalière essaie avec courage de zigzaguer entre pour freiner un peu la catastrophe. Mais la pelleteuse avance, et arrache la haie d’arbres entre 2 barricades, protégée par une pluie de gaz lacrimos.

Chacun chacune doit abandonner les tripodes, déjà les casques à pointes franchissent la haie et canardent à tout va !
A ce moment, on ne sait toujours pas si ils vont chargés et nous évacués les ununes après les autres, les gaz sont partout !!!

Dans le sillage de la pelleteuse, la flicaille rentre en convoi et se dispose en arc de cercle, qu’ils élargissent petit à petit à grand coup de gaz. A la frontière du respirable, le cordon d’opposition s’étire donc petit à petit. Et on voit bien qu’ils veulent nous repousser comme ça aux limites du champs, c’est un déluge de gaz qui nous tombe sur la tête !

Tout est là, parfaite symbolique : en élargissant leur territoire de violence et de feu, ils finissent par limiter celui des vaches qui, a moitié folles de panique, les oeils exorbités, les naseaux palpitants, foncent et perforent le cordon policier, sous nos cris d’encouragement ! Ce que les vaches ont fait, plus nombreuxses, on l’aurait fait aussi ! Et on le refera !
Mais en attendant, on pleure et on étouffe. Les gaz et la colère.

Dans le champs, la pelleteuse détruit la tente collective de la nuit, ce qui est trop d’émotion pour un habitant d’une maison voisine, qui voyant ce qui bientôt arrivera aussi à la maison où il vit encore si heureux, craque et courre vers la machine de guerre. Plaqué au sol, menotté, puis maintenu par les flics comme un trophée de chasse dans une position humiliante, il ne sera relâché que plusieurs heures plus tard. Courage à toi.

Dans le champs, les bombardements de gaz nous expulsent jusqu’à la parcelle de maïs voisin, plus caillouteuse. On entend les camions militaires se rapprochés encore derrière la fumée. Là, les pierres volent maintenant en rang serré, et les véhicules reculent. Pareil, on reçoit un déluge de gaz.

Mais on s’accrochent, et canardent. Certain certaine sont maintenant allongées au sol, d’autres à genoux dans la terre nourricière, ils suffoquent. Un est choppé là, et mis en garde à vue pour rébellion. Et oui, dans cette belle démocratie, si vous manifestez en tournant en rond, ça va, mais si vous manifestez après sommations, vous êtes un rebelle bon pour une cellule. Il y passera 6 heures.

C’est maintenant irrespirable, et derrière le maïs, on se réfugie dans une épaisse forêt, la plus belle du secteur condamné par VINCI. Pas facile de reprendre son souffle, pourtant ici tout est calme et paisible, alors que là bas, les foreuses commencent à cracher leur venin.

Il est 10 heures et demi. Si maintenant on pouvait passer le relais à une autre centaine de résistantstes lève-tard, fraîche et motivée ! Mais vous êtes où ???
Partout, c’est la fatigue. Normal.

Et même dans le champs, la nature environnante réussie malgré tout à diffuser son atmosphère particulière.
C’est l’ heure pour les papets et ugolins du secteur pour aller discuter leur version à la presse. Pas des avions, des œillets ! Et de la monnaie.

Le lundi soir, les foreuses repartent par le même chemin, avec la moitié de leur échantillon. Donc mardi, le cirque « casques à pointe » nous promet une seconde représentation. Ça tombe bien, comme on est fans, on avait pris 2 billets !!!

Le mardi matin, RDV est pris à 6 heures. Bien plus nombreuxses que la veille, tant mieux ! Mais l’action prévue tombe à l’eau, et on décide de retourner sur les forages soutenir la poignée qui a décidé de redormir sur place.
Sauf que sans barricades, le cordon policier est en place nettement plus tôt, et quadrille le secteur.

Comme des rats [sic], ses crevards de flics découpent les pneus aux sécateurs de tous les vélos qu’ils trouvent. Il faut marcher à pied, connaître le secteur, ou avoir une carte du coin dans la poche !

Le résultat, c’est qu’on est qu’une quarantaine a atteindre les forages, et il est 7 h 30 quand le convoi funéraire réapparait, reprenant le même chemin que la veille, avec en plus de quoi évacuer les barricades côté route.

2 des nôtres choisissent le harcèlement oral, qui consiste à répéter pendant des heures un appel à discuter avec les ouvriers des foreuses, pas habitués à travailler dans ces conditions.

Phrase du style : « eh la casquette, t’as du café ? Il paraît qu’à une dizaine, cette technique de déstabilisation est particulièrement efficace parce que très chiante. A force. C’est un peu comme si vous écoutiez par malchance une chanson de djonny que vous n’aimez pas tout en sachant qu’elle va vous rester dans le tête toute la journée .c’est vrai que c’est chiant.

Et vers 10 heures, branle-bas de combat chez les bleus. Casques, matraques, flash-balls, boucliers,gazs, chiens de combat, treillis, tout est là. En 2 groupes de 25, ils se dirigent vers nous, dans le champs de maïs. On recule avec prudence, et on les voit piétiner les plants de maïs, un crime pour un poulet [sic], et escorter dans chaque groupe un jeune abruti de chez biotop, l’organisme « indépendant » sensé faire ses propres prélèvement de terre un peu partout. La caution verte. Du goudron bio et des plumes de pigeon [sic] bio pour ses traîtres !!!

Les 2 escadrons de la mort finissent par entrer dans l’épaisse foret.
C’est ça la mégalopole. Un jour un champs, le lendemain c’est déjà trop petit qu’on colonise la forêt voisine mais pourquoi ???

En voyant ça, une vingtaine décide de prendre le risque de la confrontation forestière. Un quart d’heure après, tans pis pour les chiens, on se réfugiera dans les arbres, on attaque de front. Et on retrouve vite un des escadrons au milieu des fougères, des ronces et des arbres, pas à l’aise du tout les échecs scolaires !
A peine arrivée, sous les insultes, tout ce ptit monde plie bagages et rebrousse chemin vitesse LGV direction le champs de forage.

Encouragé, on trace en courant trouver l’autre escadron, toujours occuper à tarauder l’humus à champignons. Plus agressifves encore, on les encercle et comme une meute de loups à la chasse au poulet rôti, on les expédie des bois ! Fallait les voir ses bons à rien reculer dans les racines, les ronces et les branches des châtaigniers ! Pas facile la reculade dans un bois !

Fallait voir leurs visages rongés par la peur, en sachant que le premier groupe n’était plus là pour leur venir en renfort . On les a badgés d’autocollants « police partouze,justice en cavale », on les a empalé sur les barbelés en lisière, incapables avec leur boucliers de se dépêtrer ! Plus nombreuxses

Dommage, partout dans le bois d’autres était là, mais cachées, croyant d’après les cris que les bleus nous coursaient dans les bois.

Imagination et communication, comme me disait la veille une camarade vache, sont 2 mamelles du pis de la victoire !!

A 14 heures, autre RDV, l’après-midi s’annonce chaude comme la braise.
Laissons les foreuses forer, mais jusque tard dans la nuit . . Ça sera blocage des routes, et barricades de feu ! Départ en ptit groupe, c’est grand 2000 hectares de guérilla champêtre, marche à pied, pied au cul, cul de bouteille, bouteille molotov !!!! ouais.

Branches, pneus, feux. Partout sur la ZAD (zone à défendre), ça flambe et le goudron fume . Les biotopbiocops dans le goudron !

Les pompiers tournent en rond, les flics restent à distance, et font la circulation. Après tout, on ne leur en demande pas plus. Il fait chaud sous les cagoules, et ça fait chaud au cœur aussi.

On est entre nous, on sait pourquoi on est là, et on vous attend parce que votre place est là aussi !
Le soir, détente collective, rires et sourires, visages fatigués mais pas résignés. La lutte continue, jusqu’à la victoire !!!!!!

Il est prévu d’accueillir sur un grand camps au mois de juillet tous et toutes les volontaires !
Plus de détails sur le net où sur place. ON VOUS ATTENDS.

La veggie pride abandonne le « végéta*isme » au profit du végétarisme

Nous avons toujours considéré que la Veggie Pride était une escroquerie, pour de multiples raisons. Mais la raison principale est que la distinction entre véganisme et végétarisme est niée.

Revenons brièvement sur les faits : être végétarien c’est consommer du lait issu de l’exploitation animale, c’est manger du fromage fait à partir de présure issue du meurtre de bébés animaux, c’est prendre et consommer le oeufs de poule, c’est ne pas refuser le cuir…

Le véganisme est le refus strict de toute exploitation animale, et cela n’a donc rien à voir avec le végétarisme, qui était une pratique qui avait du sens il y a 60 ans, mais certainement plus maintenant.

Mettre sur le même plan végétarisme et véganisme est donc une escroquerie ; prétendre comme le fait la veggie pride que les végétariens sont comme les végétaliens dans la mesure où ils n’auraient pas de sang sur les mains est totalement faux et insultant pour les animaux.

La veggie pride a donc toujours été marquée par l’hégémonie du végétarisme et l’utilisation de l’image « radicale » du véganisme. Un terme a été inventé pour cela : le « végéta*isme. »

La veggie pride de 2011 change de ligne. Fini le « végéta*isme » ou les références au végétalisme, voire au véganisme. La veggie pride est désormais la marche « végétarienne. »

Le « végétalisme » sera sans doute présent, mais seulement à titre de faire-valoir. Voici en effet l’appel à la veggie pride dans sa version parisienne, ce 11 juin :

Soixante milliard d’animaux tués par an !

Végétariens, végétariennes,

exprimons notre refus de participer au massacre !

Les 21 mai et 11 juin 2011,

Venez à la Veggie Pride

Marche de solidarité avec les animaux victimes de l’élevage et de la pêche

Nous sommes des personnes solidaires avec les animaux. Nous avons choisi d’être végétariens. Notre société tue un milliard d’animaux par an pour les manger, mais nous avons dit « non » à ce massacre.

Il est facile de devenir végétarien et d’être végétarien chez soi. Mais à l’extérieur, les choses sont différentes. En France, les autorités font croire que l’alimentation végétarienne est dangereuse pour la santé, voire une « pratique à risque de dérive sectaire ». Les hôpitaux, les professionnels de santé, les cantines ignorent encore ce qu’est un repas végétarien équilibré. En famille, à l’école, au travail, ce sont souvent railleries et stigmatisations pour les personnes végétariennes.

Nous ne sommes pas traités comme les autres citoyens. Nous sommes discriminés à cause de nos idées. Cette discrimination s’appelle végéphobie.

Nous sommes discriminés parce que nous refusons de tuer pour vivre. Parce que nous refusons de fonder notre dignité d’êtres humains sur la dégradation idéologique et matérielle des animaux. Parce que nous voulons transmettre notre choix non-violent à nos enfants.

C’est pourquoi, une fois dans l’année, nous nous rassemblons à la Veggie Pride, marche de la fierté végétarienne et de solidarité avec les animaux victimes de l’élevage et de la pêche.

Venir à la Veggie Pride, c’est manifester POUR…

… notre droit d’opinion.

… affirmer notre refus de participer au carnage, et notre droit de dire « non ».

… affirmer notre solidarité avec les animaux, et notre droit de mettre en pratique cette solidarité en étant végétariens.

DANS UNE SOCIÉTÉ QUI NE DONNE AUCUNE IMPORTANCE À LA VOIX DES ANIMAUX, FAISONS ENTENDRE LA NÔTRE : NOUS AVONS LE DROIT D’ÊTRE ENTENDUS, NOUS NE NOUS TAIRONS PLUS !

Ceci est honteux. Le végétarisme n’est certainement pas une rupture avec le carnage, c’est de l’hypocrisie pure et simple, c’est une participation indirecte à l’exploitation animale, voilà tout.

Quant à expliquer qu’il est dur d’être végétarien en France, cela est bien ridicule quand on voit la situation du véganisme ! Un véganisme qui n’est pas prêt de se développer s’il reste le « parent pauvre » ou « extrémiste » du végétarisme !

Et soulignons à quel point ce phénomène est français : dans les autres pays, les structures veganes sont indépendantes des structures végétariennes, ces dernières n’ayant pas la dynamique des structures véganes par ailleurs.

La veggie pride témoigne ici de l’esprit français dégonflé et de la peur d’assumer à 100% le véganisme, par des gens se contentant de se donner la conscience tranquille en étant végétariens !

11 juin: manifestation anti-nucléaire à Paris

Une grande manifestation est prévue à Paris le 11 juin, contre le nucléaire. Cela est évidemment très bien. Le problème ici est que la question du combat contre le nucléaire est parasitée par la question d’un « référendum » exigé par EELV dans le cadre d’un accord (éventuel et en fait certain) avec le Parti Socialiste.

Cela fait que c’est « l’urgence » qui est mise en avant. Cela a son importance, bien entendu. Mais cela gomme une fois de plus la dimension essentielle: celle du rapport à notre planète. Le nucléaire ne tombe pas du ciel: il est relié à plein d’autres choses, à une toute vision de la Nature, ou plutôt de sa négation…

11 juin : Manifestation / Tribunes / Concerts

Paris répond présent à l’appel de la société civile japonaise à manifester pour la sortie du nucléaire, 3 mois jour pour jour après le début de la catastrophe de Fukushima.

La manifestation partira à 14h30 de la Place de la République. Nos amis japonais ouvriront le cortège, suivis des autres organisations signataires. Nous comptons sur une forte présence citoyenne pour dire non à cette bombe à retardement qu’est l’énergie nucléaire.

Entre 16h et 20h, sur le Parvis de l’Hôtel de Ville, des prises de parole à la tribune, en alternance avec concerts et animations, clôtureront cette journée d’action.

Manifestation pour sortir du nucléaire

à Paris, le samedi 11 juin à 14h30,

à l’appel de la société civile japonaise

pour une journée d’action internationale.

Le 11 juin 2011, trois mois se seront écoulés depuis le début de la catastrophe de Fukushima et la pollution continue.

Des substances hautement radioactives se déversent toujours dans l’air et dans l’océan. Sortir du Nucléaire Paris, Attac France et Echo Echanges ONG France Japon se joignent pour inviter les citoyens, associations, syndicats et partis politiques à protester contre l’industrie nucléaire et ses mensonges couverts par les autorités, et demander la sortie du nucléaire.

La manifestation partira à 14h30 de la Place de la République pour rejoindre l’Hôtel de Ville. La deuxième partie de l’événement commencera à 16h sur le Parvis où des prises de paroles et des concerts se succéderont. L’événement prendra fin à 20h après un concert final.

En France, une catastrophe peut survenir à chaque instant. Alors que les principaux arguments pro-nucléaires sont contredits par la réalité et que les avantages du nucléaire sont illusoires, le gouvernement français continue de faire courir un risque insensé à la population.

Pourtant, les scénarios de sortie exploitant les énergies renouvelables existent. Il suffit d’une volonté politique, à l’instar d’autre pays européens tels l’Allemagne ou la Suisse, pour les mettre en œuvre et créer par la même occasion de nombreux emplois non délocalisables.

En s’entêtant, les autorités nationales compromettent notre avenir en faisant le choix passéiste d’une industrie dangereuse, déjà obsolète, et socialement très coûteuse.

Cette manifestation sera l’occasion d’exiger des pouvoirs publics l’établissement de procédures démocratiques associant syndicats et organisations citoyennes pour la définition du programme de fermeture progressive des centrales et de leur démantèlement.

Eruption du volcan Puyehue

C’est après une douzaine de secousses sismiques (de moyenne intensité) que le volcan Puyehue est entré en éruption. Situé au Chili, il est au cœur d’un parc national (homonyme) de 1 068 km².

Endormi depuis un demi-siècle, il s’est exprimé de nouveau il y a quelques jours. La dernière fois qu’il avait grondé, c’était en 1960, après un séisme de magnitude 9,5. Ce séisme (alors meurtrier) avait réveillé plusieurs volcans et même formé une vague géante sur lac Nahuel Huapi.

Le nom du volcan provient de la langue Mapudungun, puye signifiant « la crique aux poissons » et hue voulant dire « endroit. » On notera au passage qu’il existe des associations de solidarité avec les Mapuche (peuple parlant justement le Mapudungun) en France (voir aussi ici), en Belgique et en Suisse (voir ici un lien international).

Le volcan Puyehue a dégagé une colonne de gaz d’une hauteur de plus de 10 kilomètres et recouvert les alentours de cendres, d’une épaisseur entre 2 et 5 cm.

La ville touristique de Bariloche (140.000 habitantEs), un haut lieu touristique de montagne, est touchée, les avions ne peuvent plus passer par le sud du Chili, l’important lieu de passage qu’est le col Cardenal Samoré entre le Chili et l’Argentine est fermé. C’est malheureusement surtout pour cela que les médias ont diffusé l’information.

Voici une photographie du volcan non actif.

Ce qui est scandaleux: si l’on accordait de l’attention à la vie de Gaïa, alors les valeurs positives l’emporteraient! Rien que les photographies d’un phénomène très rare comme un orage passant au-dessus du volcan sont incroyables.

Les photographies prises depuis l’espace sont également très impressionnantes.

Un tel événement est, pour les médias et la plupart des gens, un fait divers. Il est vrai qu’à l’échelle de Gaïa, cela est anodin. Mais cela témoigne de sa vie, de sa complexité. Éprouver du dédain pour un tel phénomène, c’est passer à côté de l’essentiel!

Près de 200 animaux sauvés à Rochefort grâce à une grande mobilisation

Il y a quelques jours, une information sordide, et qui devient tristement régulière, a été publiée dans de nombreux médias. Pas moins de 200 animaux étaient laissés à l’abandon dans un studio de 20 m2 à Rochefort en Charente-Maritime.

Ces animaux se trouvent être 11 chats, 60 rats, des perruches, 1 pigeon, 3 tourterelles, 4 tortues de Floride, 30 cochons d’Inde, 5 hamsters, 20 souris, des gerbilles, 30 octodons, 30 lapins et lapereaux, 1 écureuil, 1 furette.

Tous les animaux n’ont malheureusement pas été sauvés : l’écureuil était introuvable et certains rats – luttant pour leur survie – se sont enfuis de leurs cages en rongeant les barreaux et étaient introuvables.

La responsable de cette catastrophe est une trentenaire qui aurait des difficultés financières l’empêchant donc de prendre soin et de s’occuper de tous ces animaux !

En suivant cette terrifiante affaire sur le site de sauvetage rescue, on apprend (ce qui est guère étonnant!) que les animaux sont dans des états de santé terribles (faméliques, tumeurs, abcès, yeux crevés, queues mutilées…), certains sont morts, d’autres se sont mangés entre eux…

Suite à une belle et forte mobilisation, les animaux ont été placés dans des associations ou dans des Familles d’Accueil (FA) sous contrat d’association. Et contrairement à ce que stipule l’article du journal mentionné plus haut, aucun animal n’a été placé en animalerie.

Vue l’extrême urgence de la situation (il fallait prendre tout le monde en quelques heures seulement car l’appartement devait être libre pour le lendemain) et la situation sanitaire de la pièce (plus d’électricité et voir les photos) il est incroyable qu’une telle mobilisation se soit avérée aussi efficace en si peu de temps. Comme quoi, quand on veut se bouger et se battre, on peut !

Voici le témoignage d’unE bénévolE de Rongeurs en déstress qui a récupéré des rongeurs :

Les animaux sont arrivés chez moi à 10h et j’ai seulement eu le temps de les installer et SOIGNER 2 todons et là je commence les cobayes.

Les animaux sont dans un état que je n’ai JAMAIS vu durant toutes mes années de sauvetage. Il ‘y a même pas de mots pour décrire. Les chons n’ont plus de poils à cause des carences, ce sont des SQUELETTES sur pattes, avec des plaies, des dents pourries….

Les octodons pas mieux, squelettiques, dents abimées, yeux crevés, certains ont le sexe sorti sur plusieurs centimètres et ça ne date pas d’hier ! J’ai passé 20 minutes à mettre du sérum phy sur un zizi sorti et collé par de la crotte séchée qui l’empeche de le rentrer. Ils sont déhydratés au plus haut point et affamés…

Les souris n’ont plus de queue ! C’est sectionné A RAS, sanglant, boursoufflé…

Un des lapins avait du pus plein l’oeil et le vétérinaire lui a coupé des incisives de 2cm de long. Un cobaye est mort hier, il avait les dents qui lui rentraient dans la bouche et a du mourir de faim et d’épuisement.

Les hamsters russes bébés sont extremement MAIGRES…la mère fait ce qu’elle peut la pauvre…

Bref je ne changerai pas d’avis sur les portées à venir car là ces animaux sont dans un état pitoyable et déja qu’on déconseille aux gens de faire de la repro pour préserver la santé de leur femelle, je ne me verrai pas imposer cela à des animaux dans un tel état.

Le vétérinaire hier était CHOQUE

JE suis choquée, après avoir sorti tout le monde des paniers, je me suis assise et j’ai pleuré, ce qui ne m’est JAMAIS arrivé sur des sauvetages pourris.

Ces animaux ne méritaient pas ça. Ils sont tous mignons et gentils, même l’octodon le plus maigre (il n’a plus de poils sur le dos et on peut compter ses vertèbres sous la peau) a été très gentil quand j’ai du retiré les anneaux de poils qui garotaient son sexe sur plusieurs centimètres.

Là tout le monde mange, et se repose au propre, mais on va avoir BEAUCOUP de soins et de coccooning non stop si on veut juste LES SAUVER. Hors de question de consacrer du temps à des portées, au détriment des cas présents.

Par contre l’association La grange des petits Nacs avait dit ok pour des souris, donc nous lui avons fait suivre une famille de souris : 2 femelles adultes sans queue et 9 bébés qui viennent d’ouvrir les yeux.

J’ai fait les photos et je vais les charger sur notre facebook mais là franchement j’ai encore beaucoup de boulot, je dois préparer le crit*cal care pour les cobayes qui sont tellement maigres qu’on a eu du mal à sexer certains (les vulves des femelles sont gonflés, et très saillantes du fait de l’extrême maigreur des animaux…

Il faut savoir que les femelles récupérées sont enceintes, qu’il y avait déjà sur place plusieurs « portées », un comble quand on apprend que la personne responsable de ce cruel défaut de responsabilité faisait partie du monde de la « protection animale ».

La stérilisation ou la séparation des sexes (si l’on s’obstine à vouloir faire cohabiter ensemble mâles et femelles d’une même espèce) sont totalement indispensables sinon les animaux se retrouvent dans des situations catastrophiques du genre ! Il y a tellement d’animaux abandonnés à adopter qu’il est certes parfois difficile de ne pas craquer et de les recueillir tous et toutes. Mais on ne rappellera jamais assez qu’assumer des animaux demande du temps, de la patience, de l’amour, de l’argent, de l’engagement etc. etc…

Cette personne s’est probablement fait déborder en voulant sauver ces animaux (c’est le phénomène du Animal Hoarding) mais au final ils paient de bien horrible manière la folie de ces personnes qui ne peuvent plus s’occuper de leurs animaux recueillis. Même si son intention du départ était bonne, se laisser déborder et ne pas connaître ses limites est trop dangereux et risqué pour les animaux. L’enfer est pavé de bonnes intentions, on en a un triste exemple…

Sauvons les vallées de Saux et de La Gela!!‏

Dans les Pyrénées, deux vallées sont menacées : celles de Saux et de La Gela. La raison en est le projet de construction d’une station de ski, une énième intervention humaine, une énième urbanisation.

Un site s’est monté pour s’opposer à ce projet: sauvons-la-gela.org. Une résistance bien évidemment juste, même si elle ne comprend pas l’enjeu véritable qui existe aujourd’hui et l’unique alternative: soit l’urbanisation, soit le recul de l’urbanisation.

En défendant les vallées comme au service d’une certaine utilisation humaine contre une autre, l’initiative perd sa radicalité et ce qui devrait être sa nature: la défense de la vie sauvage en soi. Et en perdant cette radicalité, l’horizon de la victoire se bouche, car il faut vivre en comprenant les enjeux terribles de la destruction actuelle de Gaïa!

En haute vallée d’Aure (Pyrénées centrales), le projet d’une création de station de ski et d’une liaison avec Piau-Engaly menace de défigurer les deux magnifiques vallées de Saux et de La Gela.

Situé en zones sensibles (proximité du Parc National des Pyrénées, aires Natura 2000, Patrimoine Mondial de l’Unesco (Pyrénées Mont Perdu), ZNIEFF …), ce secteur abrite une flore et une faune inestimables.

En outre, depuis des temps immémoriaux, ce territoire est un lieu d’estives qui sera condamné par de tels aménagements.

Oubliés le réchauffement climatique et le Plan National d’Adaptation au Changement Climatique que le gouvernement français élabore actuellement,

oubliées les nécessaires économies d’énergie et la diminution souhaitée des prélèvements d’eau (cf neige artificielle),
oubliés la crise économique espagnole et les investissements immobiliers inconsidérés …

Qu’on ne se trompe pas, à travers ces deux vallées, c’est la montagne qu’on assassine !

Au nom de la promesse de quelques emplois précaires, on est prêt à sacrifier des hauts-lieux de tourisme appréciés des randonneurs, alpinistes… lesquels, par leur venue, font également vivre la vallée.

Contre ce projet aux financements espagnols hypothétiques, contre ces comportements irresponsables et irrespectueux de la nature et des hommes, la population s’indigne.

Madame la ministre, Monsieur le préfet de Région, nous vous remercions de prendre en considération l’opinion publique incarnée par cette pétition, lors de vos prises de décisions sur ce dossier.

Nous vous en remercions.

La pétition

Voici une présentation de ce qui est en jeu en termes d’impact, selon l’association.

L’impact environnemental

Le projet de création de station de ski entre le tunnel de Bielsa et la station de Piau-Engaly (Hautes-Pyrénées) se situerait dans une zone très sensible : en limite du Parc National des Pyrénées, entouré de 3  Zones spéciales de Conservation Natura 2000  (ZSC) ainsi que de 4 Zones Naturelles d’Intérêt Écologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF) (voir les liens dans la colonne de gauche du site).

Il est par ailleurs limitrophe d’une zone déclarée patrimoine mondial de l’Unesco (Monte Perdido)

Outre les isards et perdraux, on trouve en ce coin peu fréquenté en hiver, une faune protégée lagopèdes, gypaètes barbus, grand tétras, faucon crécerelle et même des aigles royaux (2 aires de nidification y ont été recensées). La zone comporte également des lieux de reproduction pour les batraciens et amphibiens avec la présence, entre autre, de l’euprocte des Pyrénées. De plus cette zone est lieu de passage des oiseaux migrateurs. La présence de câbles constituera un danger pour eux.

Ne doutons pas que les travaux de terrassement qui auront lieu sur le site (traçage des pistes de ski, canalisations pour les canons, arasement de la crête, creusement de la réserve d’eau, piste d’accès à l’Aiguillette, bétonnage pour les poteaux des remontées …) mettront en péril tous les fragiles écosystèmes du milieu montagnard.

Tous ces travaux généreront également un impact visuel paysager important dans les deux vallées.

Et le climat dans tout ça ?

Le Plan National d’Adaptation au Changement Climatique piloté par le ministère de l’Écologie, du développement durable des transports et du logement prend aujourd’hui le relais du Grenelle 2 de l’.

Ce plan s’appuiera sur  les conclusions de l’Observatoire National sur les Effets du Réchauffement Climatique (ONERC).

Ce dernier a publié une fiche fort instructive portant sur les conséquences environnementales et économiques du réchauffement climatique sur la montagne

Déclinaison régionale de cette prise de conscience environnementale, l’Observatoire du changement climatique dans les Pyrénées a été créé en janvier 2010 par la Communauté de travail des Pyrénées (). Cette dernière regroupe 3 régions françaises, 4 communautés autonomes espagnoles ainsi que la principauté d’Andorre.

L’objectif poursuivi par cet organisme est de mieux suivre et comprendre les évolutions du climat à l’échelle du massif montagneux et de devenir ainsi un outil d’aide à la décision.

Selon l’Observatoire pré-cité, l’avenir est incertain pour les domaines skiables. Dans ces conditions, ne faut-il pas appliquer  un principe de précaution avant de laisser des traces indélébiles sur le site ?

 

Prey Lang : une forêt, un futur, une menace terrible

Situé entre le Mékong et le Stung Sen, la forêt de Prey Lang, au Cambodge, est menacée. Faisant approximativement 3600 km², elle consiste en des arbres à feuilles persistantes, avec des marécages, une très riche biodoversité ; la moitié au moins de la forêt est primaire.

700 000 personnes vivent en marge de cette forêt, la plupart faisant partie de la minorité Kuy, présente sur les lieux depuis des centaines d’années.

La forêt est menacée par l’exploitation forestière illégale et l’exploitation minière. Sa destruction est programmée, en raison des plantations agro-industrielles prévues, des mines, de barrages hydroélectriques.

Depuis 1990, le Cambodge a perdu 22% de ses forêts. Le commerce international est un ennemi mortel pour Gaïa, et toutes les lois sautent dans les pays écrasés par les grandes entreprises ; ainsi 9000 hectares du parc national Vereak Chey vont être transformés en plantations pour la production de caoutchouc…

Pour Prey Lang, la population locale, 300 communautés reliées les unes aux autres, organisent des patrouilles forestières et un mouvement pour s’opposer à la destruction de Prey Lang.

Il y a deux semaines, c’est déguisées en population indigène du film « avatar » que deux cent personnes ont manifesté dans la capitale, Phnom Penh. Une manière d’alerter l’opinion publique internationale, qui ne voit pas forcément que c’est le sort de notre planète qui se joue également au Cambodge !

Sur la dernière photographie, on peut voir des constructions en arrière-plan. C’est malheureusement tout un symbole de l’urbanisation totalement chaotique qui assaille littéralement Gaïa, et est en train d’asphyxier toute la vie sur la planète!

5 juin: fête des mares

Le 5 juin a lieu la « fête des mares », une initiative annuelle afin de créer des mares! Car les animaux et les végétaux ne peuvent pas vivre si les humains bétonnent Gaïa! Voici la présentation faite par l’ASPAS.

Un écosystème unique et menacé

Les zones humides et les marais comptent parmi les milieux naturels qui ont été les plus dénaturés et détruits par l’homme.

En seulement un siècle, les 3/4 des zones humides sur le territoire français ont été asséchées et 90 % des mares ont disparu, souvent au profit d’une agriculture intensive et déraisonnée.

Ces biotopes abritent pourtant un véritable réservoir de biodiversité, d’une richesse faunistique et floristique insoupçonnée !

Des invertébrés aux oiseaux aquatiques en passant par les mammifères, les reptiles et amphibiens, aujourd’hui gravement menacés, l’univers des mares a la particularité d’abriter une multitude d’espèces aussi bien aquatiques que terrestres.

Les amphibiens, hôtes en danger

Parmi les espèces animales que l’on associe à la mare, les premières nous venant à l’esprit sont celles des amphibiens regroupant entre autres : grenouilles, crapauds, salamandres ou encore tritons.

Cette classe animale compte parmi les vertébrés les plus menacés au monde, une espèce d’amphibiens sur cinq risque de disparaître de France métropolitaine dans les prochaines années !

A l’initiative de Laurent Baffie et de l’ASPAS, la fête des mares est un événement annuel qui consiste à créer concrètement une ou plusieurs mares. Cette démarche doit également inviter les concitoyens à creuser leur propre mare, écosystème unique et irremplaçable.

En créant ces biotopes aquatiques, nous contribuons à sauvegarder l’étonnante diversité de la faune et de la flore des zones humides.

Plutôt que de baisser les bras, soyons réactifs : creusons des mares. Le 5 juin, ça démarre !

Voir la vidéo du lancement de la Fête des mares avec Laurent Baffie et Marc Giraud

Voir la campagne « Protégeons nos amphibiens »

Télécharger la fiche pratique de l’ASPAS pour creuser une mare :  pdf fiche-aspas (ou en cliquant sur l’image ci-dessous).

Photos de la VeganMania en Autriche

La VeganMania est une fête vegan qui a lieu chaque année dans plusieurs villes en Autriche; en cliquant sur l’image vous verrez les photos de celle ayant eu lieu à Vienne il y a quelques jours. A cette occasion a été réalisé un roulé au chocolat (vegan bien entendu), de 110 mètres de long.

[ND des Landes] Contre les forages du 6 au 9 juin

Voici un aperçu de la situation et un appel à la lutte contre l’aéroport de Notre dame des Landes.

La lutte contre l’aéroport de Notre dame des landes s’intensifie.

Les machines et les robocops qui les protègent sont en route.

L’état Français a prévenu un agriculteur du coin qu’il y aurait quatre forages dans son champ du 6 au 9 juin. Ce champ est supposé accueillir la tour de contrôle de leur aéroport. Les forages de juin sont les premiers travaux sur le lieu réél de l’aéroport. La plupart des travaux précédents préparaient la construction de l’autoroute qu’ils prévoient d’aménager au sud de l’aéroport. L’agriculteur local qui cultive le champ est un opposant à l’aéroport et un membre de l’ADECA (Association de Défense des Exploitants Concernés par l’Aéroport).

En février, comme d’autres fois avant, les foreuses étaient escortées par un énorme convoi policier. Une fois dans le champ, les machines sont protégées par des 4×4, des gendarmes mobiles, mais aussi des patrouilles dans la zone. Nous attendons cette fois le même genre de mobilisation policière. Jeudi 12, ils avaient prévu de faire des piquetages pour préparer ces forages, mais en ont été dissuadés par les nombreu-ses-x opposant-e-s présent-e-s.

Pour une autonomie locale, contre les expropriations et la destruction des terres, contre l’extention d’un état industriel et policier, et pour toute la longue liste de raisons qui expliquent pourquoi le projet d’aéroport ne devrait jamais aboutir, opposons-nous aux travaux prévus du 6 au 9 Juin ainsi qu’à tous les autres concernant l’aéroport et son monde.

En solidarité avec ceux qui veulent rester et protéger les habitations et les terrains, et avec les nouveaux occupants de la ZAD, on appelle à 4 jours d’action(s). Ce champ, étant l’endroit des premiers travaux pour l’aéroport, est un endroit stratégique à la fois pour l’avancement du projet et pour notre résistance. On vous invite à venir occuper le champ en question dès le dimanche soir, et pour toute la durée des forages.

R.D.V dès le 5 juin à 17h à la Vache-Rit (25km au nord de Nantes, entre Vigneux de Bretagne et Fay de Bretagne) pour se préparer !

Pendant toute la durée des forages (du 6 au 9 a priori) point sur la situation tous les jours à 13h et 19h et point info aux Planchettes.

Si les lieux de rendez-vous ne sont pas accessibles, on se retrouve sur la parking Jules Vernes à La Paquelais.

Plan de situation de la zone de forages

Parcelle sur laquelle les forages doivent avoir lieu

Perturbation d’une conférence de Total à l’IEP de Rennes

Voici le compte-rendu d’une intervention lors d’une conférence de Total à Rennes.

Hier à 18h30 à l’IEP de Rennes [soit le 30 mai 2011 – NDLR], le Kiosque Citoyen organisait une « conférence/débat » sur le thème: « Vision énergétique et stratégie de Total », présentée par Pierre Sigonney, chef économiste de Total, à la Direction Stratégie et Intelligence Economique, en charge des analyses économique sur les marchés énergétiques à moyen et long terme.

En réaction et pour les raisons décrites ci-dessous, un groupe de jeunes militants a interrompu la présentation de Mr Sigonney, 10 minutes après le début de son intervention. L’un des militants a lu une partie du texte suivant à l’assistance de la conférence, son propos illustré de la banderole « Totalement hypocrite, Durablement nuisible », déployée sur le mur en face du fameux conférencier.

Sans prendre en compte les insultes du représentant du Kiosque Citoyen qui hurlait « fascistes, fascistes, fascistes », le groupe de militants a terminé sa lecture du texte et retenu encore quelques minutes l’attention sur l’hypocrisie de cette « conférence-débat » avant de quitter cette mascarade « démocratique » et laisser au public, à présent informé, le soin de juger de sa présence…

Nous tenons à saluer Total pour ses engagements vertueux et désintéressés en faveur de l’Humanité et de la préservation de son environnement, tout particulièrement pour son implication dans la lutte pour la préservation de la biodiversité: l’entreprise a en effet activement participé à la sauvegarde de nombreuses espèces menacées.

On peut ici citer l’actionnaire à testicules dorés, dont le groupe Total a contribué à maintenir les effectifs aux lendemains de la crise, en enregistrant des bénéfices de plus de 10 milliard d’euros en 2010. On ne peut également s’empêcher d’avoir une pensée émue pour l’attendrissant dictateur en uniforme, espèce birmane que la compagnie pétrolière française, aidée par son homologue américaine Chevron, contribue à préserver via une aide financière conséquente.

Même si ces efforts n’ont pas étés reconnus à leur juste valeur, puisque total a été poursuivi pour complicité de crime contre l’humanité et pour utilisation du travail forcé, nous saluons l’oeuvre des humanistes du cac40. Total s’est également impliqué dans la lutte contre la surpopulation des oiseaux marins, en envoyant dans un élan de solidarité envers le peuple breton l’Erika, et dans une plus large réflexion sur l’urbanisme de demain, en libérant un vaste terrain du centre de Toulouse grâce au démantèlement express de l’usine chimique AZF.

Ces exemples ne sont que des illustrations, l’œuvre de l’entreprise, que dis-je, de l’ONG, étant trop importante pour être ici évoquée dans son intégralité.

Nous devrions donc remercier Total tous les jours? C’est en tout cas ce qu’est venu vous dire Mr Pierre Sigonney ici présent. Après avoir repeint nos plages en noir, Total tente de repeindre le capitalisme en vert. Nous ne pouvons que saluer un tel effort en faveur de notre planète, qui ne relève certainement pas d’un discours démagogique visant à nous faire tourner la tête sur leur ambition de vider notre planète de sa dernière goutte de pétrole pour la gloire de la France.

Donc pour les enfants birmans, pour la population toulousaine, et pour les mouettes bretonnes, Merci M.Sigonney pour l’exploitation que votre compagnie exerce sur le Myanmar ! Merci d’avoir pollué durablement nos côtes de Bretagne !

Merci de nous avoir fait gouté à un accident industriel à grande ampleur ! Merci, de nous apprendre que le charbon, énergie des plus sales que l’on connaisse, peut grâce à Total devenir propre et figurer avec le nucléaire au rang des énergies de l’avenir ! Merci de nous cacher que vos salaires sont payés en pillant les populations, et les richesses des pays producteurs de matière première!

Merci de nous dissimuler le fait que vos euros proviennent du vol, pardon des hausses des prix, au quotidien, de carburants ! Merci de nous faire croire que vous faites passer le bonheur des générations à venir avant vos profits ! Merci de rendre la planète tous les jours un petit peu plus invivable ! Et finalement merci de nous prendre pour des CONS !

Totalement hypocrite, durablement nuisible, le groupe Total doit être combattu

Changeons le système, pas le Climat. Arrêt total!

EELV : résultats des votes internes et tripatouillages électoraux

Les « résultats officieux définitifs » (sic!) sont tombés chez Europe Écologie – les Verts, suite aux votes des délégués pour le congrès qui aura lieu du 3 au 5 juin.

Quatre motions se concurrençaient, voici donc leur présentation et leurs résultats.

« Construire l’écologie pour toutes et tous »

Le site

C’est la motion portée notamment par José Bosé et Daniel Cohn Bendit, un Cohn-Bendit qui a très mal pris les résultats, au point d’affirmer que désormais il ne serait plus qu’un « coopérateur » d’EELV.

Il est vrai qu’avec 26,24 %, Cohn-Bendit n’est pas en position de force et devrait donc refaire de la « politique », ce qu’il ne veut surtout pas faire, pas plus d’ailleurs que lancer une bataille pour le contenu. Il se met donc de côté.

Il annonce déjà, ceci dit, une nouvelle campagne pour l’automne, avec José Bové… Avec, on peut en être certain, une tentative de court-circuiter par en haut l’appareil d’EELV.

En arrière-plan, il y a bien entendu la question Hulot, encore en suspens. Si Hulot passe, EELV est en tant que tel débordé, et Cohn-Bendit pourrait se relancer…

Ce que Hulot a bien compris et s’est illico empressé de rappeler, en précisant hier aux journalistes : « Je lui ai dit et redit que j’ai besoin de lui », « Ce n’est pas le moment de se passer de Dany et réciproquement »…

«Maintenant ! L’écologie !»

Le site

Pour Cécile Duflot, c’est le triomphe. Avec 50,61 % des voix, sa motion est en tête et majoritaire. Une motion qui rassemble ce qu’on peut appeler les « technocrates » d’EELV, sur ce point Cohn-Bendit voit bien les choses.

Car cette motion rassemble ceux pour qui rien ne doit changer, EELV pouvant tourner en roue libre tout en restant dans l’orbite du Parti Socialiste. Cette motion est un savant bricolage entre d’anciens carriéristes et de nouveaux carriéristes, avec une bataille pour les places et pour être bien placé dans l’organigramme.

EELV serait une sorte de parti de propositions vaguement alternatives, tournées vers l’écologie, bref un parti de bobos, comme à Montreuil en banlieue parisienne avec Dominique Voynet. Cette victoire arrange évidemment le Parti Socialiste, et institutionnalise EELV.

«Envie»

Le site

Avec 18,74 % des voix, cette motion montre la faillite d’une conception de « l’écologie sociale. » Car ici il y a du contenu, une sorte d’esprit alternatif de gauche, de type altermondialiste voire décroissant. Mais comment faire passer le message entre les motions de Duflot et Cohn-Bendit ?

Il ne suffit pas de dire « Nous voulons ! une écologie de rupture, de transformation et de transition, ancrée dans les territoires, porteuse d’émancipation, créatrice de nouvelles valeurs, une écologie d’alternatives. Héritiers/es des valeurs de gauche, nous ne voulons pas d’une écologie d’alternance soluble dans le social-libéralisme, ni d’une écologie marketing électoraliste. »

Ni de dire que « La montée de l’abstention et les résultats du FN révèlent un profond désarroi et, bien au-delà du rejet de la politique de Sarkozy, le besoin d’un autre projet de société. »

Car, où est le contenu ? Expliquer que l’on veut une écologie « populaire, non productiviste, anticapitaliste » n’a aucun contenu, d’ailleurs une partie de l’extrême-droite raconte la même chose.

Quant aux mesures sociales, ce sont les mêmes que le programme commun de 1981, alors quelle est la dimension écologiste ?

Il n’est donc pas difficile de voir que si Duflot prône l’alliance avec les socialistes, cette motion prône une alliance « plus à gauche. » Mais le fond est le même : pas un mot pour les animaux, aucune urgence juste des appels à une gestion « meilleure », aucune revendication pour que la nature reprenne ses droits, aucune attaque frontale contre l’idéologie de l’exploitation animale, etc.

La nature et les animaux, pour résumer, ne sont pas du tout pris en compte.

«Objectif terre»

Le site

Cette motion est grosso modo la même que la précédente : là aussi on veut une sixième république, une vraie démocratie, du social, un système de santé performant, combattre les effets négatifs de la mondialisation, etc.

Ses représentants se présentent souvent comme des « anciens » des années 1970, un peu comme s’il s’agissait d’une sorte de recyclage de l’extrême-gauche de cette époque là. D’ailleurs, cette motion est portée par « Utopia » qui est en même temps actif dans le PS, le Parti de Gauche, le NPA, etc.

La motion n’a par contre obtenu que 4,37 %. Ce n’est guère étonnant, puisque le discours est finalement le même qu’une autre motion, l’identité EELV en moins !

Donc finalement, on peut voir qu’aucune motion d’EELV ne prend en compte la question animale, sans même parler dans le sens de la libération animale. Rejetant la nature, les motions d’EELV ne comptent donc aucunement remettre en cause le paysage français et redonner ses droits à la vie sauvage.

Quant à la « décroissance », c’est une idéologie qui finalement, par le même rejet de la nature, ne traite que la question du « productivisme » et veut en fait retourner en arrière, sans plus.

EELV ne voit donc même pas notre planète, elle ne voit ni le bleu, ni le vert…