Tentative de recruter une taupe dans le bocage

La police fait son travail, ce qui est logique, mais si on pense à la répression, on ne pense qu’à la moitié de ce travail, comme le montre l’exemple ci-dessous…

Deux personnes à vélo se font contrôler dans la banlieue nantaise (à une quinzaine de km en direction de la ZAD) par une voiture « gendarmerie » et une banalisée, fin octobre.

C’est le jour de la « visite » des bureaux de Vinci par une cinquantaine de personnes et les flics affirment dès le début qu’il-es sont des squatteur-euse-s qui reviennent de l’action. Les camarades donnent leurs noms mais ne répondent pas aux autres questions, ni quand les flics leur demandent d’indiquer leurs domiciles sur une carte IGN de la zone occupée. Après la prise d’identité, la personne qui comprend le français est entièrement « prise en charge » par un des flics de la bagnole banalisée (c-a-d dans la voiture et au poste), et les deux sont emmené-es séparément à la gendarmerie de Sautron.

Dans le bureau le flic « spécial » (RG classique du coin qui bosse sur la ZAD ? Membre d’une équipe qui viendrait d’ailleurs et bosserait sur des faits précis?) continue à poser des questions qui semblent anodines, histoire de créer un climat de pseudo confiance, d’amorcer une conversation plus que d’obtenir des informations précises. Florilège : « depuis combien de temps t’es ici ? T’habites où ? Est-ce que tes parents savent que tu es là ? ».

Une gendarme entre et interrompt son monologue pour s’adresser à la camarade en lui disant « qu’on sait que tu es sur la ZAD depuis mai ». Et le flic pas comme les autres essaye de la faire réagir, de lui mettre la pression en la menaçant.

« T’étais à cette manif’ », « tu pourrais être poursuivie pour les délits du groupe », « si jeune, ça pourrait détruire ta vie », ou encore « si tu coopères pas je te laisse avec les gendarmes » (tu sortiras moins vite). Il sous-entend qu’il pourrait l’aider à sortir de la galère (matérielle et juridique) si elle se montrait coopérante. Juste au moment de la sortie du commissariat (à la fin des quatre heures de contrôle d’identité) et avant de remonter en voiture pour la raccompagner aux vélos, le super keuf donne un numéro de téléphone et un créneau horaire où appeler le lendemain en re-disant que si elle donne des informations, ils lui donneront un téléphone et de l’argent. (« comme ça tu pourras me joindre si tu as besoin de nous »)

Dans la bagnole, il s’assure qu’elle a assez d’argent pour le rappeller et tente un dernier coup de pression «si tu le fais pas, je te pourrirais la vie et ça sera plus possible pour toi de vivre sur la ZAD ». (sans suites ni du côté de la camarade qui n’a pas rappellé ni des keufs…)

Un des éléments qui est utilisé par les flics pour avoir ce qu’ils veulent dans ce contrôle d’identité, c’est le fait qu’ils affirment qu’ils savent qu’elle est là depuis plusieurs mois, alors qu’elle n’avait pas été contrôlée avant. (laisser entendre qu’ils la connaissent, qu’ils ont des informations sur elle…) . C’est bon de se préparer à ce genre de coup de pression parce que les flics prennent régulièrement des photos sur la ZAD (voitures banalisées/hélicoptère…) et qu’ un trombinoscope de personnes liées à cette lutte existe depuis plusieurs années (photos et noms, renseignés au moins par les rg de la région et par les contrôles d’identités successifs).

Ce trombinoscope a été vu dans les gendarmeries alentour et pendant certaines grosses opérations sur la ZAD (forages…).

A la gendarmerie de Sautron, d’autres camarades, ont été confronté-es à une gendarme « physionomiste » qui semblait être formée pour retenir les gueules, les noms et les cv des personnes relatives à cette lutte. Le fait de relier à des photos du trombinoscope des personnes contrôlées ensemble, ou repérées à un endroit leur permettant, à postériori, de retrouver toutes les fois où l’on a déjà eu affaire à une personne que l’on ait ou non pu mettre la main sur son identité.

Localement ça n’est pas la seule histoire qui traîne et dans les autres cas, les keufs ont semblé également s’intéresser à des personnes plutôt jeunes ou en embrouilles juridiques. Qu’on soit ou non réellement en embrouilles juridiques, les flics disent souvent qu’on est dans la merde pour foutre la pression, et forcer à lâcher des éléments qui vont vraiment jouer contre nous ou d’autres.

Dans tous les cas, il n’y a pas de conversations anodines avec eux. Une des façons les plus sûres de ne pas les aider dans leur boulot, de ne pas leur donner d’éléments sur soi ou d’autres, c’est de ne pas répondre à leurs questions, que ce soit dans le cadre d’une garde à vue ou d’une convocation en tant que « témoin ».

Se rendre à une convocation au comissariat, qu’elle soit transmise de manière orale (téléphone/tiers) ou écrite n’est pas obligatoire. Au pire les flics viennent nous chercher, au mieux ils lâchent l’affaire.

Dans certains contextes, cette décision prise collectivement a déjà facilité la vie à des personnes qui se sentaient en danger ou qui avaient peur de ce qu’il- es pourraient lâcher, à celles et ceux qui ne voulaint pas filer leur ADN ni tailler le bout de gras avec les condés. Si on ne se sent pas de refuser leur « invitation » à se rendre au comissariat, ce qui peut arriver, ou qu’on préfère savoir ce qu’ils nous veulent, c’est important de se préparer avec d’autres, d’anticiper leurs coups de pressions (et nottament un placement en garde à vue) pour ne pas y céder.

Ici et ailleurs, les flics sont tentés de recruter des indics pour y voir plus clair. C’est valable dans plusieurs « milieux », qu’il s’agisse d’activisme politique ou de trafics divers et variés…

Cette nouvelle tentative ressemble à celle décrite à Lyon (« 22 V’la la SDAT ») qui ressemble à celle décrites à Paris (« Quand la brigade criminelle cherche à acheter un camarade », « la police tombe sur un os »), qui ressemble à celle décrite à Bruxelles (« ils cherchent des mouchards, ils n’auront que des mollards »)…

Ce problème va au delà des indics recrutés à l’intérieur… Comme documenté récemment des infiltré-es d’état et d’entreprises (dont la mission va parfois plus loin qu’un territoire national, ou qu’une lutte ‘locale’) on été découvert-es à travers l’europe et c’est probable que certain-es soient encore présent-es dans ces groupes d’individu-es ou luttes.

L’intérêt de placer des personnes à « l’intérieur » se situant à long terme, dans le fait de mieux comprendre des tendances/groupes à l’intérieur d’une masse d’individu-es pour pouvoir être à l’occasion capable de faire très rapidement des hypothèses sur la ou les auteur-e-s d’une attaque qui les énerverait particulièrement mais aussi d’éllaborer au fur et à mesure, et dans une échelle assez large, une vision plus fine d’un qui-fait-quoi.

Sans céder à la paranoïa, et malgré le fait qu’on puisse à des périodes se sentir moins directement visées par la répression dans nos pratiques quotidiennes, c’est indispensable pour préserver nos espaces de luttes et nos amitiés de prendre des habitudes qui rende leur boulot de renseignement moins efficace.

Parce qu’on n’est jamais tout à fait sûres qu’iles ne sont pas présent-es, physiquement ou à l’aide de gadgets (micros, caméras, gps…) et qu’on ne leur donne pas, malgré nous, d’informations qui leurs rendraient service.

Compliquer leur boulot, en rendant publiques leurs tentatives échouées (ou non) de recruter des indics, en ne partageant pas d’information au delà de ce qui est nécessaire, en prenant l’habitude de ne pas discuter n’importe où (lieux surveillés potentiellement, téléphones) ni n’importe comment de ce qui peut attirer leur attention (écrits ou actions….) que cela nous concerne ou pire, en impliquant d’autres personnes, et en étant attentives à ce qui peut ce dire autours de nous… Tout en sachant que cela ne dépend pas que de nous, et que ces précautions ne suffiront jamais tout-à-fait.

Renversons l’existant !

C’est bientôt le 24 novembre! STOP CASTOR!

C’est bientôt le 24 novembre, bientôt le jour où il faut être prêt à s’interposer!

Hier le réseau Sortir du Nucléaire a fourni le trajet qui sera sans doute celui du Castor. Le PDF est téléchargeable ici.

Des covoiturages sont organisés, parfois des minibus ou des cars. Voici déjà ce qui est mis en place:

Départs de Metz, Nancy ou Strasbourg : leherissonvengeur arobase gmail
point com

Autres départs de l’est : infoest-campvalognes arobase riseup point net

Dijon : tousavalognes21 arobase riseup point net
Départ envisagé dans l’après-midi du mercredi 23 novembre; retour dans la
nuit du jeudi 24 au vendredi 25.
Texte d’appel :
http://valognesstopcastor.noblogs.org/files/2011/11/covoiturageDijon.pdf

Plateau des Millesvaches et Limousin : antinucplateau arobase riseup point
net

Départs du Morbihan : stop-nucleaire56 arobase laposte point net

Une page internet dédiée au covoiturage pour le camp et le
rassemblement se trouve sur http://covoiturage.action.free.fr/.

Il y a des initiatives ces prochains jours pour aider à l’organisation:

Lundi 14 novembre à St Lô – Pourquoi pertuber le passage du train de déchets radioactifs ?

Projection d’un reportage sur les blocages du train en novembre 2010.

Présentation du camp organisé à Valognes du 22 au 24 novembre 2011.

20h30 – Mairie de Saint Lô.

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Lundi 14 novembre à Rouen – Réunion au sujet du camp de Valognes.

Bouffe
Projection du film « L’Explosion » et d’autres courts métrages (en fonction du temps)
Discussion.

19h – Le Garage, lieu occupé, 22 Rue Duguay Trouin

(près de la fac de droit)

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Mercredi 16 novembre à Paris – Discussion publique

POUR DISCUTER DU RENDEZ VOUS DE VALOGNES, ET DE CETTE FORME DE LUTTE

Le 24 novembre prochain aura lieu à Valognes, dans le Cotentin, un rassemblement contre le train de déchets nucléaires castor. Un campement débutera deux jours plus tôt, en vue de partager des idées et des méthodes de lutte.
Le but d’un tel évènement sera de faire écho aux luttes du même type ayant lieu depuis des années en Allemagne, et de relancer le combat contre le nucléaire en France.

Toutes les personnes intéressées par la perspective de lutter directement contre le nucléaire plutôt que d’en laisser le soin à des spécialistes sont conviées.

18h30 – MAISON OCCUPÉE du 194 rue des PYRÉNÉES, Paris

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Mercredi 16 novembre à Anger – RDV pour discuter du camp de Valognes et projection de « L’explosion »

18h : Rendez-vous pour discuter du camp de valogne (organisation, divers…)

20h : Projection du film documentaire l’Explosion

Ce film L’explosion est tourné à Chooz, dans les Ardennes, 20 ans après que s’y est déroulée une virulente opposition à la construction de la centrale nucléaire. Nous avons suivi Jean Noël qui milita alors contre l’installation de cette centrale nucléaire. Avec lui, petit à petit nous retrouvons celles et ceux qui ont lutté. Une série de onze portraits se dessinent, et à travers eux, l’histoire des luttes de Chooz et de Vireux nous est relatée. 25 ans après, bien plus qu’une histoire qui nous est racontée, c’est sur notre actualité que nous nous interrogeons.

Enfin, voici quelques précisions du collectif Valognes Stop CASTOR:

4 précisions sur l’appel à bloquer le « train-train » nucléaire à Valognes

Rassemblement le Jeudi 24 Novembre à 11h
Campement les 22, 23 et 24 Novembre 2011

1. Un coup d’éclat ne suffira pas.

Après la catastrophe de Fukushima, l’acharnement du lobby nucléariste français l’amène à un déni total de la réalité. Ce lobby est persuadé qu’il est le plus beau et le meilleur, qu’il a une carte magistrale à jouer par rapport à tous les autres pays nucléarisés : il aurait un savoir-faire optimal sur tout ce qui concerne le nucléaire.

Au moment où les autres puissances, par réalisme, se sentent contraintes de prendre en compte les risques majeurs et composent avec leurs opinions publiques face aux catastrophes, la France, elle, continue comme si de rien n’était. Malgré une situation qui ne devrait qu’affaiblir l’industrie nucléaire force est de constater que sa puissance et son arrogance ne sont pas sérieusement ébranlées; cette industrie s’étend même davantage. Les perspectives économiques et industrielles d’Areva se jouent pour partie dans la manche : l’EPR et sa ligne THT, le retraitement des déchets, etc. Face à ce gigantisme de l’industrie nucléaire on peut agir directement sur ses rouages.

Les trains, qui depuis la Hague disséminent la radioactivité dans toute l’Europe, sont l’occasion de harceler cette industrie comme les allemands le font depuis de nombreuses années. Entendons nous bien, si cette action consiste dans les faits à tenter de bloquer des déchets retournant à l’envoyeur, il ne s’agit pas du tout de militer pour un maintien de ces déchets à La Hague. Chacun comprendra bien que c’est à la machinerie nucléaire dans son ensemble, et notamment à l’impossible gestion des déchets, que nous nous en prenons.

Un seul rassemblement avec l’ambition de bloquer le train castor ne suffira évidemment pas à bloquer pratiquement cette industrie, mais ce moment doit être celui de la construction d’un mouvement dans la durée, localement et internationalement, d’un harcèlement sans relâche de cette industrie.

2. Arrêter l’industrie nucléaire.

Ces trente dernières années, à quelques exceptions près, l’opposition au nucléaire s’en est tenue à une confrontation symbolique, faite de lobbying et d’appels à la démocratie parlementaire. Pour avoir prise, il nous faut rompre avec ses habitudes qui nous ont endormies dans le quotidien nucléarisé. Devenons artisan de l’arrêt du nucléaire. Perturber les chantier de construction de la ligne THT, perturber le train-train quotidien de déchets radioactifs, c’est contribuer à affaiblir concrètement le développement de l’industrie nucléaire.

Les chantiers du Nord Cotentin sont un des fronts de cette bataille. Il ne tient qu’à nous, en nous organisant, de le rendre visible et effectif. L’affaiblissement et l’arrêt de l’industrie nucléaire ne se jouera pas seulement sur notre capacité à nuire matériellement à ses intérêts. Défaire son arrogance et l’évidence non questionnée de sa présence dans notre quotidien est sans aucun doute ce que nous pouvons atteindre dès maintenant.

3. Premiers pas.

Pratiquement l’objectif du rassemblement du 24 novembre à Valognes est de collectivement se diriger vers les voies et tenter de les occuper. Les lieux précis du rassemblement et du camp ne seront dévoilés que quelques jours avant fin novembre pour amoindrir les pressions policières. Cela ne pourra marcher que si nous sommes plusieurs centaines.

Au delà de cette tentative de blocage, c’est la mobilisation déterminée contre le nucléaire qui sera une réussite. Notamment conscients de la difficulté pour beaucoup de se rendre disponible ces 3 jours de semaine, cette mobilisation ne doit pas s’en tenir à une présence à Valognes. Des réunions publiques doivent se tenir partout où c’est possible. Des actions autant de nuisances même symboliques que de soutien au rassemblement de Valognes peuvent s’organiser dès maintenant. Il est aussi possible pour des organisations constituées d’y prendre part en signant l’appel sur le blog du collectif (valognesstopcastor.noblogs.org).

A travers cet appel qui est aussi un processus qui ne fait que commencer, nous espérons y tisser des liens de confiance qui nous permettront de multiplier ces actions de harcèlement. Y faire naitre un mouvement d’opposition basé sur un fonctionnement horizontal.

Concrètement, ces trois jours de camp visent tout autant à nous permettre d’anticiper un départ avancé du train qu’à se donner le temps de penser collectivement la suite, de penser les différentes pratiques et de les mettre en musique.

Conscients des difficultés pratiques d’organiser un camp à l’orée de l’hiver dans ces douces contrées, nous pourvoirons à des abris, à la nourriture et à la chaleur (prévoir des tentes quand même). Pour que ce camp soit le plus confortable, nous nous en remettons à vous, matériel et propositions, et le blog comme le mail doivent nous permettre de nous organiser ensemble.

4. Avoir prise sur nos vies.

Par cette action concrète d’auto-organisation, nous souhaitons agir sans avoir à confier notre avenir à une délégation ni à nous en remettre aux illusions électorales qui ne manqueront pas d’habiter les esprits dans les mois qui viennent.

Il s’agit bien de créer ensemble un rapport de force, pour avoir prise sur nos vies. Une lutte contre l’industrie nucléaire ne peut pas s’en tenir à l’objectif de sa suppression. L’horreur du nucléaire est tout autant les désastres qu’elle engendre que la gestion quotidienne des populations qu’elle implique. C’est d’abord en cela que l’arrêt du nucléaire est un travail d’artisan. Parce que ce n’est que par ce biais que nous saurons tout à la fois en mesure d’éprouver les richesses d’une reprise en main de nos vies, et de se donner les moyens de saper les raisons d’être d’un monde qui a besoin du nucléaire.

Une stratégie possible pour remettre en discussion l’existence de l’industrie nucléaire passe par la remise en cause du rapport de domination qui prospère depuis des années, en même temps qu’elle met en évidence la réalité du déni.

En permettant à des individus de se mettre en situation de s’occuper des conditions qui leur sont faites, l’intérêt du camp pourrait être de rompre le ronron citoyen d’acceptation de ce rapport de domination, d’introduire le véritable enjeu pour les humains en cherchant à casser la spirale de la dépossession.

Le collectif Valognes Stop CASTOR

Mise à jour de la liste rouge de l’UICN

La liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature a été mise à jour. Cette liste s’agrandit, bien sûr. On peut la trouver en anglais ici, et il est honteux qu’elle n’existe pas en français. L’État prétend s’intéresser à l’écologie, Europe Écologie les Verts est une très grosse structure qui prévoit de participer au gouvernement en cas de victoire socialiste, mais l’existence d’une version française ne mobilise bien sûr pas de telles structures!

Voici une présentation de la mise à jour, qui a été rendue publique hier.

Un autre pas vers le Baromètre de la Vie

10 Novembre 2011

La dernière mise à jour de la Liste rouge de l’UICN des espèces menacées illustre les efforts entrepris par l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) et par ses partenaires pour accroître le nombre et la diversité des espèces évaluées, en améliorant la qualité des informations afin de dresser un meilleur tableau de l’état de la biodiversité. Avec plus de 61 900 espèces étudiées à ce jour, un autre pas de géant a été franchi pour faire de la Liste rouge un véritable « Baromètre de la Vie », que d’éminents experts appelaient de leurs vœux dans le magazine Science de 2010.

« Cette mise à jour nous apporte de bonnes et de mauvaises nouvelles sur le statut de nombreuses espèces du monde entier » dit Jane Smart, Directrice du Programme mondial de l’UICN pour les espèces. « Nous savons que les efforts de conservation donne des résultat si ils sont mis en oeuvre à temps mais, sans un ferme soutien politique associé à des efforts ciblés et à des ressources suffisantes, les merveilles de la nature et les services qu’elle nous offre pourraient être perdus pour toujours. »

Malgré les actions des programmes de conservation, 25% des mammifères sont menacés d’extinction. Par exemple, la réévaluation de plusieurs espèces de rhinocéros révèle que la sous-espèce de rhinocéros noir d’Afrique de l’Ouest (Diceros bicornis longipes) est désormais officiellement déclarée Eteinte.

La sous-espèce de rhinocéros blanc d’Afrique centrale, le rhinocéros blanc du Nord (Ceratotherium simum cottoni), est aujourd’hui à la limite de l’extinction et a été classée parmi les espèces Peut-être éteintes à l’état sauvage. Le rhinocéros de Java (Rhinoceros sondaicus) livre lui aussi sa dernière bataille : la sous-espèce Rhinoceros sondaicus annamiticus s’est probablement Eteinte au Vietnam, en 2010, suite au braconnage de ce que l’on pense avoir été le dernier spécimen.

Même si cela ne signe pas la fin du rhinocéros de Java, cela réduit néanmoins l’espèce à une unique population minuscule et toujours en déclin sur l’île de Java. Les menaces majeures qui pèsent sur ces animaux sont le manque de volonté et desoutien politique en faveur des efforts de conservation dans de nombreux habitats de rhinocéros, les groupes criminels internationaux organisés qui les ciblent , la demande illégale sans cesse croissante de corne de rhinocéros et le braconnage.

« Les hommes sont les gardiens de la terre, et nous sommes responsables de la protection des espèces qui partagent notre environnement » dit Simon Stuart, Président de la Commission de sauvegarde des espèces de l’UICN. « Dans les cas du rhino noir de l’Ouest et du rhino blanc du Nord, la situation aurait pu avoir des résultats très différents si les mesures de conservation suggérées avaient été mises en place. Il faut renforcer ces mesures maintenant, et particulièrement gérer les habitats de façon à améliorer les résultats de la reproduction, pour empêcher que d’autres, tel le rhinocéros de Java, disparaissent à leur tour. »

La conservation a déjà connu plusieurs succès, comme celui de la sous-espèce de rhinocéros blanc du Sud (Ceratotherium simum simum) dont on estime que la population sauvage est passée de moins de 100 individus à la fin du 19ème siècle à plus de 20.000 aujourd’hui. Le cheval de Prjevalski (Equus ferus) est aussi une belle réussite : il a vu passer son statut de En danger critique d’extinction à En danger.

Au départ, en 1996, il était classé comme Eteint à l’état sauvage, mais grâce à un programme de reproduction en captivité et à un programme réussi de réintroduction, on estime que la population sauvage compte aujourd’hui plus de 300 individus.

Les reptiles constituent une composante importante de la biodiversité, particulièrement dans les habitats arides et sur les îles un peu partout dans le monde. Ces dernières années, de nombreuses nouvelles espèces de reptiles ont été évaluées, notamment à la plupart de ceux que l’on trouve à Madagascar. Les résultats, alarmants, révèlent que 40% des reptiles terrestres de Madagascar sont menacés.

Les 22 espèces identifiées comme étant En danger critique d’extinction, une catégorie comprenant des caméléons, des geckos, des scinques et des serpents, sont aujourd’hui un vrai défi pour la conservation de la nature. Ces nouvelles informations aident à guider la planification de la préservation de la biodiversité et permettent de faire une évaluation de la protection que les réserves naturelles malgaches offrent aux reptiles.

Il est encourageant de savoir que de nouvelles zones de conservation sont créées à Madagascar et qu’elles aideront à préserver une proportion significative des espèces En danger critique d’extinction, comme le caméléon Tarzan (Calumma tarzan), le caméléon au nez bizarre (Calumma hafahafa) et le scinque apode (Paracontias fasika).

En raison de leur statut sur la Liste rouge, des espèces qui, de tout temps, ont été ignorées par les efforts de conservation, comme les geckos En danger Paroedura masobe et Uroplatus pietschmanni, figureront de façon plus voyante dans les nouveaux plans.

Les plantes sont des ressources essentielles pour le bien-être des hommes ; elles sont des composantes critiques des habitats sauvages. Elles sont pourtant sous-représentées dans la Liste rouge de l’UICN. Le travail actuellement en cours pour améliorer leur connaissance inclut une évaluation de tous les conifères. A ce stade, les résultats révèlent certaines tendances troublantes.

Le sapin d’eau chinois (Glyptostrobus pensilis), par exemple, qui était jadis très répandu en Chine et au Vietnam, est passé de En danger à En danger critique d’extinction. La principale cause de déclin est la perte d’habitat au profit de l’agriculture intensive, et, il semble bien qu’en Chine, il ne subsiste aucun plant sauvage.

La plus grande des populations récemment découverte au Laos a été détruite par l’inondation créée par la construction projet hydraulique et très peu d’arbres sur le sol vietnamien, s’il en reste, produisent encore des semences viables, ce qui signifie que cette espèce se dirige rapidement vers le statut Eteint à l’état sauvage. Un autre exemple, le Taxus contorta, qui est utilisé pour la production de Taxol, un médicament utilisé en chimiothérapie, est passé de Vulnérable à En danger à cause de sa surexploitation à des fins médicinales ainsi que de l’excès de prélèvement pour le bois de feu et le fourrage.

De nombreuses autres espèces végétales tropicales courent aussi un risque. La majorité des plantes à fleurs endémiques des îles granitiques des Seychelles ont été évaluées, et les études actuelles montrent que, sur les 79 espèces étudiées, 77% font face à un risque d’extinction. La plupart d’entre elles sont de nouvelles évaluations, mais une espèce, le fameux coco de mer (Lodoicea maldivica) a vu son statut passer de Vulnérable à En danger. Connu pour ses propriétés supposées aphrodisiaques, le coco de mer est menacé par les feux et la collecte illégale de ses noix. Actuellement, toute collecte et vente de ses noix sont fortement réglementées, mais on pense qu’il en existe un important marché noir.

La Liste rouge de l’UICN suit de près les découvertes scientifiques. Par exemple, jusqu’il y a peu, on ne connaissait qu’une espèce de raie Manta, mais de nouvelles comparaisons des observations de terrain révèlent aujourd’hui qu’il y a en fait deux espèces de raies Manta : la raie Manta de récif (Manta alfredi) et la raie Manta géante (Manta birostris). Toutes deux sont maintenant classées Vulnérables. La raie Manta géante est la plus grande raie vivante ; elle peut atteindre plus de sept mètres d’envergure.

Les produits tirés de la raie Manta ont une grande valeur sur le marché international, et des pêches ciblées les chassent pour leurs branchies filtrantes utilisées dans la médecine traditionnelle chinoise. Il est indispensable d’instaurer d’urgence un suivi et une réglementation de l’exploitation et du commerce des deux espèces de raies Manta mais aussi de protéger leurs principaux habitats.

Les résultats des évaluations de toutes les espèces de scombridés (thons, bonites, maquereaux et thazards) et de marlins (espadons et marlins) ont été récemment publiés dans le magazine Science. Les résultats détaillés qui se trouvent maintenant dans la Liste rouge de l’UICN montrent que la situation est particulièrement grave pour les thons. Cinq des huit espèces de thons sont dans les catégories menacées ou Quasi menacées.

Elles comprennent le thon rouge du Sud (Thunnus maccoyii), En danger critique d’extinction, le thon rouge du Nord ou thon rouge de l’Atlantique (T. thynnus), En danger, le thon obèse (T. obesus), Vulnérable, le thon jaune (T. albacares), Quasi menacé et le Germon ou thon blanc (T. alalunga), Quasi menacé. Ces informations seront très précieuses pour aider les gouvernements à prendre des décisions qui pourraient sauver l’avenir de ces espèces, dont beaucoup ont une très grande valeur économique.

Le statut du saumon rouge (Oncorhynchus nerka), une espèce emblématique que l’on trouve dans le nord du Pacifique a été récemment réévalué. Si le statut global de l’espèce reste inchangé, Préoccupation mineure, l’évaluation réalisée à l’échelle des sous-populations révèlede grandes menaces pour cette espèce dans ses habitats d’Amérique du Nord, 31% des sous-populations évaluées sont menacées, ce qui souligne le besoin de poursuivre les mesures de conservation.

Les amphibiens jouent un rôle vital dans les écosystèmes ; ce sont aussi des indicateurs de la bonne santé de l’environnement et de réelles pharmacies ambulantes utilisées dans la recherche de nouveaux médicaments.

En tant qu’un des groupes les plus menacés, les amphibiens sont suivis de près par l’UICN, et 26 amphibiens récemment découverts ont été ajoutés à la Liste rouge de l’UICN.

La grenouille bénite (Ranitomeya benedicta) est actuellement classée comme Vulnérable et la grenouille de Summers (Ranitomeya summersi) est En danger. Les deux espèces sont menacées par la perte de leur habitat et par les collectes destinées au commerce international d’animaux de compagnie.

« La Liste rouge de l’UICN est un indicateur critique de la santé de la biodiversité car elle identifie les besoins de conservation et elle renseigne sur les changements nécessaires dans les politiques et les législations destinées à faire progresser la conservation » dit Jean-Christophe Vié, Directeur adjoint du Programme de l’UICN pour les espèces. « Le monde est plein d’espèces merveilleuses qui pourraient très rapidement devenir des objets de mythes et de légendes si des efforts de conservation ne sont pas réalisés plus efficacement – si nous n’agissons pas maintenant, les générations futures pourraient ne jamais savoir à quoi ressemblent un sapin d’eau chinois ou un caméléon au nez bizarre. »

La honteuse fermeture de l’association Envol

Dans le même esprit qu’hier – où nous disions que l’État se moque de l’écologie – voici une nouvelle totalement affreuse.

Affreuse, écoeurante, révoltante : il s’agissait d’un des rares cas où l’humanité fait un pas vers les animaux, et il faut que tout s’effondre.

En l’occurrence une association, appelée Envol, qui récupérait et soignait les animaux sauvages blessés, et ne peut plus le faire : la loi exige que les oiseaux soient relâchés sur place, or en raison des éoliennes c’est trop dangereux !

Faut-il rappeler que si c’était une entreprise, s’il y avait des notables dans le lot, toutes les dérogations auraient été trouvées ?

L’article ci-dessous est tiré du Courrier Picard.

OISE Envol ne soignera plus la faune sauvage dans l’Oise

Après 16 ans d’existence et trois ans de conflits contre l’implantation d’éoliennes à proximité, le centre de soins Envol ferme ses portes. Situé à 20km au nord de Beauvais, à Francastel, l’établissement était le seul du genre dans l’Oise. Hier, durant l’assemblée générale, l’annonce officielle de cette fermeture a laissé les adhérents impuissants. «C’est un réel gâchis, nous fermons en pleine gloire!» s’exclame Éric Desesquelles, président de l’association Envol. Créé pour recevoir la faune sauvage (oiseaux et mammifères blessés), le centre n’a pas d’alternative. «Il est indiqué dans la loi que les oiseaux soignés ici, doivent être relâchés au même endroit. Avec les éoliennes à 700m, c’est trop dangereux» explique le responsable.

Douze éoliennes

Le parc des douze éoliennes en question est en attente depuis trois ans. Suite à un long contentieux entre l’association Bien Vivre à Francastel et le promoteur, le permis de construire avait été annulé par le tribunal administratif d’Amiens en2008. «En fait, il y a eu deux permis de construire, un premier qui était en cassation à Paris, et un second qu’ils ont fait passer en parallèle,» s’insurge Éric Desesquelles.

Pourquoi ne pas déménager? «Le conseil général et le préfet voulaient nous aider à délocaliser, nous serions devenus un centre départemental. Mais le projet a été abandonné à cause de restrictions économiques. Or il faut compter près de 700000 €. » Le conseil général, qui a toujours soutenu Envol, n’a pas donné plus de précisions, son représentant n’ayant pas pu être présent.

Avant la fermeture, une cinquantaine d’animaux blessés restent à soigner. Mais aucune admission n’est effectuée depuis le 1ernovembre. À présent, les personnes trouvant des animaux blessés devront se rendre au centre de soins de Picardie Nature, dans la Somme.

Un point sur l’incendie du Parc national de la Réunion

Le 25 octobre 2011, le Parc national de l’île de la Réunion a été touché par un incendie. Sachant que plusieurs départs de feu interviennent entre 15h00 et 16h30 à plusieurs kilomètres de distance, il est bien évident que cet incendie fut d’origine criminelle. Surtout qu’il y a un an, 800 hectares au Maïdo avaient déjà été ravagés et il avait fallu 1 mois pour contenir définitivement les flammes…

Près de 3000 hectares ont été touchés, atteignant des zones naturelles inscrites au patrimoine mondial de l’Unesco où se trouvent plus de 230 espèces rares.

Finalement, au moins 26 espèces végétales indigènes ou endémiques rares ont été touchées par cet incendie criminel et 16 d’entre elles sont considérées comme très menacées, comme le Bonduc, la Laîche de Balfour, le Mahot Blanc ou Mahot Cilié, la Faujasie écailleuse, le Petit maïs, Campanule de Rivals, le Pariétaire grêle, le Petit Tamarin des hauts…

Les animaux ont perdu soit leur vie soit leur habitat naturel. Les nichées des oiseaux Tec, des Papangues, des pétrels de Barreau et des passereaux ont été brûlées. Les papillons de nuit et le lézard vert des Hauts, peuplant cette nature rare, sont en danger…  Des centaines d’arbres, comme les tamarins, ont été réduits à l’état de poussière…

L’air a également été pollué par les particules des épaisses fumées dégagées par le brasier. En effet, la semaine dernière, sur une journée, les poussières fines en suspension atteignaient 55 microgrammes par mètre cube pour 24 heures alors que le seuil est de 50, fixé par arrêté préfectoral.

Pour tenter de contenir cet incendie, ce sont 4 hélicoptères faisant environ 50 rotations par jour qui ont été utilisés. Mais c’est seulement au bout de 8 jours que le premier Dash 8 (qui peut contenir 10 tonnes d’eau contre 600 litres pour un hélicoptère) est venu aider le travail difficile des hélicoptères !

On se souvient qu’à ce moment là, Eva Joly et Cécile Duflot avaient jugé « dramatiquement insuffisante » la mise en place des secours. Eva Joly avait alors annoncé en grande pompe qu’elle allait à la Réunion, pour soutenir la cause du parc national…

Mais finalement, elle n’y est pas allée. Il y avait le G20 à Cannes, la crise de l’Euro (qui n’en finit pas), et donc le parc national a été oublié…

L’incendie, lui est désormais contenu. Sur demande du Préfet, la caméra thermique utilisée par les scientifiques de l’Observatoire Volcanologique de la Réunion a été employée pour repérer les points les plus chauds au Maïdo. Grâce à ces données très précises, les autorités sont en mesure de redéployer les effectifs au sol et lutter efficacement contre le feu.

La météo a finalement également été favorable, sans vent en fin de semaine dernière, et le feu a été circonscrit sur le secteur Sud. Mais la situation tarde à réellement se stabiliser à cause d’une présence quotidienne de couverture nuageuse empêchant ainsi les Dash de déverser l’eau et à de nombreuses zones chaudes sur la partie Ouest, ainsi qu’à des foyers souterrains qui pourraient se déclencher.

Ce qui est en tout cas déjà certain et qu’on peut voir, avant que la situation ne se stabilise définitivement, c’est qu’une partie de la Nature de la planète dépend de l’État français, et que celui-ci ne considère nullement l’écologie – encore moins la libération de la Terre – comme une valeur essentielle.

On parle beaucoup d’écologie dans les médias, pour les élections, mais en pratique? En pratique, rien ne change fondamentalement!

Comment venir en aide aux pigeons en danger

Les pigeons bisets sont des êtres mal-aimés dont personne ne se soucie.

Le constater est très facile : il suffit de faire attention au comportement des gens dans la rue. Sur les trottoirs, les pigeons sont considérés comme inexistants, personne ne dévie sa trajectoire ne serait-ce que d’un pas si un pigeon est sur le passage. Dans la rue, les pigeons passent leur temps à faire apeurés des zigs-zags en courant ou bien à se résigner à partir en laissant leur nourriture pour ne pas se faire marcher dessus !

Quant aux corps aplatis et réduits en bouillie qui jonchent les routes…. Voir unE automobiliste qui ralentit ou s’arrête pour un pigeon sur la route est exceptionnel !

Les pigeons passent leur journée à chercher quelques miettes à manger. Cette occupation obsessionnelle et vitale associée à une absence totale de considération de la présence des pigeons font que des accidents arrivent très (et trop) souvent.

Si dans la rue un pigeon est prostré seul dans un coin, et qu’il ne bouge pas depuis un moment, il est fort possible qu’il soit blessé.

Sur la photo suivante par exemple, ce n’est pas flagrant: est-il blessé? Pour le savoir, il faut avancer tout doucement, s’il n’est pas blessé, il s’envolera, on l’aura dérangé, mais au moins n’aura-t-on pas pris le risque d’en abandonner un qui est blessé.

Sur les trois photos suivantes, les choses sont plus parlantes et l’animal est effectivement blessé.

Car un pigeon seul prostré ou allongé dans la rue, que se soit dans un coin, sur le trottoir, au bord de la route etc. correspond à un pigeon en danger qu’il faut secourir.

Avant toute chose, il convient d’observer de loin et attendre pendant quelques minutes afin de voir si l’oiseau peut se mettre hors danger ou non. Comme dit plus haut, il faut s’approcher doucement et dans le calme, en silence, afin de ne pas l’effrayer.

Notons bien un point important: un pigeon blessé, autant que possible, se mettra à l’écart. La nuit notamment, ne pouvant s’envoler pour s’abriter en hauteur, il se placera dans un endroit un peu caché.

Les pigeons étant diurnes, il faut penser à regarder dans certains endroits où un pigeon pourrait être en retrait. Il ne faut pas hésiter à faire un détour par ces endroits pour vérifier… Être vegan, c’est se discipliner pour aller vers nos amiEs éventuellement blesséEs!

Voici quelques images d’endroits où un pigeon blessé ou malade serait susceptible de se mettre, notamment la nuit.

Maintenant, parlons de la pratique pour s’occuper du pigeon. Un pigeon s’attrape les ailes collées au corps et jamais par la queue.

Quand on l’a dans nos mains, on le colle sur son corps, afin de mieux le caler et le stabiliser.

Et une fois l’oiseau attrapé il faut le mettre au calme, de préférence dans une pièce sombre. Il ne faut pas laisser la lumière en pensant que cela le rassurera: l’inverse est vrai.

Si un pigeon blessé ou malade est trouvé, il faut avant tout, et de suite, le mettre en sécurité en le prenant avec soi. Puis le mettre en sécurité dans un endroit calme.

Si le pigeon ne s’alimente pas du tout seul, il faudra lui donner à boire de l’eau à l’aide d’une seringue sans aiguille, en lui faisant couler doucement l’eau le long du bec. Attention à ne pas mettre d’eau dans les narines de l’oiseau.

Pour lui donner à manger il faut lui donner des graines pour tourterelles, ou à défaut des grains de blé (crus ou cuits). Le tout est de trouver une solution d’urgence afin que l’oiseau mange et prenne des forces.

Pour nourrir de force un pigeon, il faut s’asseoir, le tenir contre soin de la main gauche, les ailes collées au corps. Avec le pouce et l’index, il faut lui presser fermement, mais tout en douceur!, les commissures du bec, afin qu’il l’ouvre plus facilement et sans risquer de lui casser. Prendre une petite pincée de graines entre l’index et le pouce, et avec l’ongle de l’index droit lui ouvrir le bec afin de lui donner les graines.

Il faut surtout y aller en douceur et laisser à l’oiseau le temps d’avaler cette nourriture donnée de manière forcée. Lui donner l’équivalent de deux petites cuillères à soupe, le jabot ne doit surtout pas devenir dur.

Si l’animal s’alimente seul, lui mettre un ramequin d’eau et de graines dans sa cage, en attendant de l’amener dans un centre de soin. En région parisienne, seule la SPOV (Société Protectrice des Oiseaux des Villes, 92320 Châtillon, 01.42.53.27.22) prend en charge les pigeons bisets.

 

Les dangers extérieurs sont multiples pour les pigeons : voitures, empoisonnements, violences des urbains, chiens et chats, maladies (un pigeon aux plumes ébouriffées est probablement malade) etc…

Quand on prête un minimum d’attention aux pigeons, il est très courant de les voir avec des moignons ou bien boitant. Ce douloureux problème vient des fils qui traînent au sol. Il peut s’agir des fils des sacs poubelle, des fils de couture, des bouts de ficelle, des cheveux.

Ces fils finissent pas venir s’agglutiner autour des pattes des pigeons. Une fois le pied enroulé dans ce piège impossible à retirer par l’oiseau, la patte ou l’orteil se nécrose et finit par tomber après de longues semaines de douleur.

Il est possible d’aider les pigeons prisonniers de ces fils aux pattes. Il suffit d’avoir avec soi  une paire de ciseaux manucure et une petite réserve de graines pour tourterelles (ou du blé ou du riz) afin d’attraper le blessé. Les photos de cet article sont assez parlantes et laissent bien imaginer à quel point l’oiseau doit souffrir de cette mutilation. A nous d’agir pour leur rendre une vie plus décente.

Le petit sac de graines emporté dehors avec soi ne servira pas seulement à attraper un pigeon en détresse. Dans les villes, les pigeons sont tellement affamés que leur régime alimentaire s’est transformé en une alimentation anti-naturelle au possible. Oiseau granivore, il n’est pas rare de voir le pigeon biset manger des restes de conserves de viande par exemple… Cette aberration traduit malheureusement bien le fait que les pigeons ont faim et doivent s’adapter pour leur survie.

Ainsi, rappelons la présence d’âmes sympathiques qui, avec un petit sac de graines, jettent une poignée par-ci par-là, discrètement, tout en se promenant, en veillant à ne pas se faire alpaguer par la police (qui n’hésite pas à mettre des amendes). Précisons ici que le but  n’est pas ici pour ces gens de rendre les pigeons dépendants, mais bien de les aider dans une vie urbaine qui est un enfer bourré de dangers (par conséquent, cette distribution « sauvage » ne saurait avoir lieu tous les jours au même endroit à la même heure).

La vie en ville est tellement dangereuse qu’il est strictement impossible de ne pas trouver régulièrement de pigeons blessés.

Il faut faire du véganisme une nouvelle culture, une culture ouverte à tous les animaux, cela passe par l’apprentissage et la connaissance du mode de vie de nombreux animaux, par l’ouverture au monde animal (même urbain) qui nous entoure. C’est à tout le monde d’agir pour leur rendre une vie plus décente!

Il faut être attentif et attentive à eux lorsqu’on se promène dans la rue, et toujours penser à regarder dans les coins, dans le caniveau, dans les endroits reclus où un animal blessé pourrait être allé chercher un peu de calme!

Renaud – La Blanche

Les drogues sont largement présentes dans la société, dans leur forme légale ou illégale, ouverte ou bien cachée (comme certains médicaments entraînant une dépendance et largement distribués par certains médecins au service des labos).

A LTD nous considérons qu’être straight edge ce n’est pas qu’une chose normale pour soi-même, parce que la nature nous suffit. Être strict est important, parce que cela aide les autres, qui subissent la dépendance. Même si l’on boit peu, comment montrer l’exemple à quelqu’un tombé dans l’alcoolisme? Alors que si on ne boit rien, on montre que c’est possible, qu’il faut oser être strict.

La chanson de Renaud, « La Blanche », est une chanson belle et triste car en plus de montrer une affreuse réalité (celle de l’héroïne), elle souligne la difficulté qu’il y a à aider quelqu’un qui est tombé « dedans ». Dans la chanson d’ailleurs, Renaud propose l’alcool au lieu de l’héroïne, ce qui n’est pas une rupture culturelle suffisante.

Salut Michel ça fait une paye
Que j’t’ai pas vu traîner dans mes ruelles
Qu’est-c’que tu d’viens moi ça va bien
Paraît qu’toi tu marches dans un drôle de ch’min
T’as les joues creuses les mains caleuses
Et la démarche un p’tit peu chaloupeuse
Vraiment tu m’terrasses bonjour l’angoisse
Paraît qu’t’es tombé dans une drôle de crevasse
Paraît qu’c’est pas tous les jours dimanche

La blanche

Tu bois quelqu’chose non t’as pas soif
Y t’faut ta dose t’as pas d’tunes t’es en caraffe
Allez prend une bière ça peut pas t’faire de mal
C’est en vente libre profites en c’est pas cher
Au fait tu m’dois cent sacs j’en fais pas un sac
Mais tes p’tites arnaques ras l’bol j’en ai ma claque
Pour décrocher tu ma taxé
Pour descendre sur la côte t r’faire une santé
Est-c’qu’elle coûte moins cher à Villefranche

La blanche

Paraît qu’ta gonzesse s’est barré avec ta caisse
Paraît qu’tu bandais plus pour sa geule pour ses fesses
Tu veux que j’te dise t’étais trop bien pour elle
Comment ça j’ironise non j’suis pas cruel
Eh ben ma gueule te v’là tout seul
T’as l’regard triste comme un épagneul
T’es vachement speed mais t’as plus rien dans l’bide
T’as qu’la poudre au yeux et les yeux bien livides
Y a vraiment plus qu’une seule chose qui t’branche

C’est la blanche

T’as p’t’être raison j’te parle comme un vieux con
Mais j’suis un vieux con vivant j’ai la gaule j’suis content
Toi t’as les boules moi j’ai la frite
C’est pas du Bashung non mon pote c’est du Nietzsche
Toi tu t’fais une ligne moi une bibine
Pendant qu’tu t’dopes j’fume mes deux paquets d’clopes
Chacun son trip chacun son flip
Toi c’est pas souvent qu’t’as des parties gratuites
J’préfère t’laisser tout seul sur ta branche

Avec la blanche

Allez salut Michel à la prochaine
On s’téléphone on s’fait une bouffe ça baigne
Et pi j’vais t’dire si tu m’fais un sourire
Tout c’que j’t’ai dis ben j‘te jure que j’le r’tire
Mais si j’croise ton dealer j’y fous dans l’cœul
Un coup d’surin d’la part d’un copain
Ça risque d’être dur vu que c’t’ordure
Un cœur ça m’étonnerait qu’il en ait un
On couchera avant lui entre quatre planches

Toutes blanches

Soutenir Charlie Hebdo?!

Quel rapport y a-t-il entre le débat laïcité vs islam et la question animale ?

Aucun, bien entendu. A moins qu’on en veuille trouver absolument un. C’est ce que fait Brigitte Bardot, qui roule pour le Front National. Ce n’est pas bien, c’est attiser le racisme, c’est diviser les gens sur des questions secondaires par rapport à ce qui est urgent: sauver la planète!

Quel rapport y a-t-il entre Charlie Hebdo vs l’islam radical et la question animale ?

Aucun, bien entendu. C’est pourtant ce que fait l’association « Droit des animaux », dont nous ne parlons jamais sur LTD, parce que nous n’avons rien à faire avec elle, ni de près ni de loin.

Cette association soutient Charlie Hebdo, qui a vu ses locaux incendiés, en raison comme il est expliqué dans le tract d’une « irrévérence qui relève pourtant de la liberté d’expression. » Et assimile les musulmans radicaux aux fans de corridas !

Quelle chose étrange, totalement tirée par les cheveux… et la liberté d’expression a bon dos alors que Charlie Hebdo a attisé le racisme, dans une provocation complète, une agression authentique, chose flagrante pour quiconque n’est pas de mauvaise foi!

LTD rejette les gens comme ceux de Charlie Hebdo, qui pourrissent la situation et empêche les vrais thèmes d’être mis en avant. Les religions disparaîtraient rapidement si l’écologie radicale et le véganisme devenaient la culture quotidienne des gens, qui n’auraient plus besoin chercher de l’opium !

Se focaliser sur l’Islam n’a aucun intérêt, à moins de chercher à attribuer à une minorité religieuse l’origine de tous les problèmes !

Voici donc le contenu du communiqué de « droit des animaux », avec également un extrait de leur tract destiné aux musulmans et que l’on peut trouver ici, et en plus un… extrait justement du numéro « Charia Hebdo » de « Charlie Hebdo », avec une attaque en règle contre, on l’aura deviné… l’abattage rituel!

De manière fausse et démagogique, il est prétendu dans le tract de « droit des animaux » que l’Islam serait compatible avec les respect des animaux, ce qui – comme dans toutes les religions monothéistes – est faux.

Mais surtout, la référence citée est… Tariq Ramadan ! Tariq Ramadan, l’un des plus grands théologiens musulmans, dont le grand-père a fondé les « Frères musulmans », et qui tente à tout prix de renforcer les positions de la religion musulmane en modernisant son discours en France.

Aucune contradiction à cela. Tariq Ramadan a fait son doctorat sur Nietzsche, et ce qui est évident, c’est que tous ces gens ne sont pas progressistes !

Plus on se rapproche des élections présidentielles, plus les masques tombent!

Soutien de Droits des Animaux à Charlie Hebdo

News du 05/11/2011

Comme tous, l’association Droits des Animaux condamne les incendies criminels dont Charlie Hebdo a été victime, au seul motif d’une irrévérence qui relève pourtant de la liberté d’expression.

Nous nous associons d’autant plus à la défense de cette valeur fondamentale, frappée à travers l’hebdomadaire, que nous avons nous-mêmes été victimes, à Rodilhan, de la barbarie des tortionnaires d’animaux, pour avoir usé de notre liberté d’expression en nous enchaînant pacifiquement dans une arène pour protester contre la corrida.

Nous l’avons payé par de nombreux coups, fractures, insultes, crachats, et certaines par des humiliations de nature sexuelle. Depuis, les aficionados ont tenté de justifier ce lynchage odieux et lâche en invoquant la « provocation » qu’ils auraient subie.

N’est-ce pas exactement la justification des intégristes qui ont incendié Charlie Hebdo ?

 

Un ex-séroprisonnier accuse Sarkozy et son gouvernement d’un nouveau scandale du sang contaminé

Voici un texte très intéressant, un texte d’accusation sur la situation dans les prisons, des lieux de souffrance où les drogues circulent librement. Pas officiellement du moins, puisque l’État nie qu’il y ait des drogues dans les prisons…

Ce qui amène une situation sanitaire catastrophique, qu’il est juste de dénoncer.

A LTD, nous sommes contre toutes les drogues, mais nous ne sommes pas pour stigmatiser les personnes qui prennent des drogues. Nous sommes pour un monde où l’impression qu’on a besoin de prendre des drogues n’existe plus.

Le texte vient du blog de Laurent Jacqua. Ce dernier, alors un punk de 17 ans, a été détenu de 1984 à décembre 2009, pour s’être défendu lui et une amie face à une attaque de néo-nazis; à cette occasion, il en tuera un et blessera grièvement le chanteur du groupe de musique « skinhead » néo-nazi « Evil Skins » (qui faisait l’apologie des chambres à gaz, etc.).

Anecdotes intéressantes: ce chanteur n’est plus raciste (mais toujours en chaise roulante depuis), et un autre membre du groupe a abandonné l’ultra-violence pour devenir un dévot de Krishna (et jouant dans un groupe de musique pour propager cette culture religieuse).

Un ex-séroprisonnier accuse Sarkozy et son gouvernement d’un nouveau scandale du sang contaminé

En France les taux de prévalence (nombre de personnes contaminées) et d’incidence (nombre de contaminations sur une période donnée) du VIH et du VHC (hépatite C) de la population carcérale sont effrayants : 4 à 5 fois supérieurs à la population générale pour le VIH, 5 à 8 fois pour le VHC. Je dénonce dans ce « j’accuse » la responsabilité du ministère de la Santé et de la justice dans ces contaminations en refusant de donner aux prisonniers toxicomanes l’accès à un matériel d’injection stérile.

Je sais ce que c’est d’être « séroprisonnier ». Durant mes 25 ans d’incarcération j’ai vu des détenus mourir du sida et j’ai vu aussi l’arriver les trithérapies et  antirétroviraux.

Mais en prison la drogue circule toujours autant. J’ai pu constater un retour en force de l’héroïne pendant mes dernières années de détention. Dans les années 90 et 2000 la guerre en Afghanistan avait tué le marché, mais depuis 5 ans il y a une recrudescence massive de l’héro en France.

Depuis 1987 on observe une baisse des contaminations au VIH et VHC grâce à l’application de la loi Barzach (qui autorise la mise en vente libre de seringues en pharmacie ndlr). Sauf en prison, où il n’y a aucune mesure de réduction des risques (RDR) : les détenus toxicos n’ont pas accès à un matériel stérile. Ils sont plusieurs sur une même seringue. C’est une véritable catastrophe sanitaire.

Le gouvernement a rejeté les PES (le plan d’échange de seringues en milieu carcéral). L’institution pénitentiaire refuse de reconnaître l’usage de la drogue en prison et refuse de protéger ceux qui sont à l’intérieur malgré des taux de contamination hors normes.

Il y a des salles de shoot improvisées en maison d’arrêt, sous le préau à 4 sur une seringue. Les chiffrent parlent d’eux-mêmes : 30% des détenus toxicomanes continuent à se shooter en prison (rapport Coquelicot 2006) et 18% des infirmeries des maisons d’arrêt importantes admettent avoir découvert des seringues usagées dans l’établissement, cellule, couloir ou parloir (rapport PREVACAR 2011).

J’ai été à plusieurs réunions au ministère de la Santé et venant du fond des promenades, la prison comme il  me la raconte n’existe pas. Les rapports officiels du ministère sur la contamination désignent les rapports sexuels, le coiffage, le tatouage et le piercing comme vecteurs de transmission. Pas un mot sur la plus importante cause de transmission  les injections, les shoots d’héro !?

La vision de la toxicomanie défendue par l’institution est répressive et stigmatisante au lieu d’être médicale. Oui, depuis 1994, la loi sur l’égalité des soins en prison et à l’extérieur autorise l’accès aux traitements de substitution à l’héroïne. Mais quand il y a une arrivée de came, et l’héro n’est pas une drogue chère, les toxicos s’accrochent rarement au Subutex.

Il y a du trafic de seringue : volées à l’infirmerie ou entrées par parloirs. Elles ne sont pas échangeables, c’est un outil rare : les usagers se la partagent. Fermer les yeux là-dessus est criminel et scandaleux. Depuis 1996, les pouvoirs publics assurent la distribution d’eau de Javel au sein des établissements pénitentiaires pour décontaminer les seringues.

Déjà, il ne s’agit d’eau de Javel qu’à 12% pour des raisons de sécurité, et l’efficacité d’un tel procédé n’est pas garantie. Ensuite, il faut laisser tremper longtemps les seringues, puis les faire sécher. Un groupe de camés ne va certainement pas prendre ce temps entre chaque injection, et l’urgence est renforcée par la peur de se faire prendre.

86% des 90 000 personnes entrant en détention chaque année effectuent une peine de moins d’un an. La promiscuité annule le secret médical, puisqu’on est deux par cellule au minimum. Les porteurs du VIH/VHC savent que s’ils se déclarent malades auprès des UCSA ou de l’administration pénitentiaire ils vont être dans une situation de soins et repérés par les autres détenus.

Le sida est extrêmement stigmatisant, et expose à la mise à l’écart et à l’isolement. Or on ne peut pas être faible en prison. Ils pensent, et encore plus sur des peines courtes “je me soignerai à la sortie”. S’ils ont une addiction à l’héroïne, un tour en promenade suffit pour comprendre qu’il est possible d’obtenir de la came et de partager une pompe.

En Espagne depuis 2010 le programme d’échange des seringues s’est généralisé dans toutes les prisons. Contrairement aux arguments avancés par le gouvernement français, de tels dispositifs ne concourent pas à l’augmentation de la consommation de drogues injectables ni à l’accroissement de l’insécurité au sein des lieux de détention. Personne n’a vu un détenu agresser un maton avec une seringue.

Dès 1991, l’OMS estimait que refuser la réduction des risques était une violation du droit. En 2007, elle recommandait l’introduction urgente de programmes d’échange de seringues en détention. Rien n’a changé. L’Etat français abandonne une catégorie entière d’individus, soumis à la possibilité de se contaminer, en faisant prevaloir le prétexte sécuritaire sur la donnée sanitaire. »

J’accuse donc Sarkozy et son gouvernement de laisser, volontairement et en toute connaissance de cause, les prisonniers se contaminer par le refus de la mise en place du  programme d’échange de seringue qui aura inévitablement pour conséquence  une catastrophe sanitaire et un nouveau scandale de contamination du sida dans les prisons françaises.

Source : 1) « Risque infectieux en prison : un réel enjeu de santé publique », chez VIH.org. 2) Etude Coquelicot, 2006.

Combattre l’abattage seulement ou l’exploitation animale grandissante?

La question de l’abattage est, selon nous, une question secondaire par rapport à celle de la libération animale. Bien entendu, l’abattage est criminel, mais c’est un aboutissement logique en cohérence avec une société où l’exploitation animale rapporte et où la population consomme passivement.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Chaque jour, l’exploitation animale est plus grande. Chaque jour, la consommation de « viande » est plus grande.

La production « animale » représente 40% de la valeur brute de la production agricole mondiale, et ce chiffre ne cesse d’augmenter.

Se focaliser sur l’abattage, c’est chercher à aménager un massacre toujours plus grand ! C’est refuser de voir la réalité en face !

Voici des statistiques données par la FAO de l’ONU (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture).

Certaines personnes demanderont : cela ne sert à rien d’être vegan, alors ? Une telle question est erronée, car être vegan c’est la fin d’un processus (où l’on aboutit à la compassion), mais surtout le début d’un autre : la libération animale !

D’ailleurs, si l’on ne comprend pas cela, on ne reste pas vegan, on est écrasé par la pression environnante…

L’abattage est donc une fausse question : se focaliser sur l’abattage pose deux soucis énormes, deux écueils sur lesquels se brisent immanquablement la « protection animale. »

Déjà, parce qu’inévitablement il est proposé des « réformes » qui signifient aménager le meurtre, et donc inévitablement le cautionner, si ce n’est moralement, ou du moins culturellement.

Ensuite, parce qu’encore et toujours revient la critique contre « l’abattage rituel », qui serait le plus barbare, le plus odieux, etc., avec immanquablement un antisémitisme et un racisme anti-arabe, dont on sait qu’à l’approche des élections présidentielles ils sont de plus en plus virulents.

Voici d’ailleurs une nouvelle de l’Agence France Presse qui montre comment cette question de l’abattage va être utilisée électoralement, sans que la situation des animaux ne change. On remarquera de manière avisée la dernière phrase, « balancée » de manière « subtile. »

Expertise sur l’abattage des animaux

Saisie par le ministère de l’Agriculture, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) conduit actuellement une expertise sur les méthodes d’abattage des animaux, dont les résultats seront communiqués courant 2012.

« Il y a assez peu de données sur les risques différenciés selon qu’il y ait anesthésie ou pas, mais il y a une expertise collective en cours », a déclaré Gérard Lasfargues, directeur général adjoint de l’Anses.

Dans ce cadre, un groupe de travail sur le bien-être des animaux destinés à la consommation va se former prochainement, selon Gilles Salvat, directeur de la santé animale.

Les animaux sont abattus selon diverses méthodes: asphyxie, électrocution, décérébration… Les questions à se poser, a-t-il précisé, c’est la durée de la mise à mort et les techniques d’anesthésie plus ou moins douloureuses, donc l’intensité de la souffrance. La loi impose l’abattage après anesthésie, mais avec une dérogation pour les groupes religieux.

A LTD, nous ne voulons en aucune manière cautionner une expression aussi halluciné que « le bien-être des animaux destinés à la consommation. »

On remarquera d’ailleurs que ce « bien-être » va être jugé par… un organisme de… « sécurité sanitaire » !

Et que le résultat sera connu « courant 2012 » révèle bien qu’il s’agit d’un plan de magouille électoral, pour faire croire que ces gens se « préoccupent » de la condition animale. Faudra-t-il être naïf pour croire à une chose pareille !

Mais disons le tout net : la naïveté est parfois de l’escroquerie et de la mauvaise foi, par peur et refus d’être radical face à la réalité de l’exploitation animale, qu’il s’agit alors « d’oublier », justement par exemple en se concentrant sur l’abattage.

Cette manœuvre révèle facilement son inutilité et son caractère absurde, quand on sait que l’État est au service du business, et l’exploitation animale rapporte. C’est là que tout se joue.

Montrons le rôle de l’État avec par exemple cette information d’il y a deux semaines :

Bruno Le Maire s’est réjoui vendredi d’avoir rassemblé la veille les présidents de la Fédération nationale bovine (FNB), de la Fédération nationale de l’industrie et du commerce en gros des viandes (FNICGV), de la Fédération française des commerçants en bestiaux (FFCB), de l’interprofession et de Coop de France autour du projet de structure interprofessionnelle destinée à l’exportation française. Autrement dit, le GIE export.

Ce dernier change de nom. Il devient le Groupement export français (GEF). Le ministre de l’Agriculture rappelle que cette structure doit « organiser stratégiquement la conquête des marchés porteurs en bovins vivants, viande et génétique bovine. Il donne rendez-vous à toute la filière au début de novembre pour la signature d’un accord-cadre marquant une nouvelle dynamique collective de la filière à l’exportation.

Les choses sont très claires : tant que l’exploitation animale existera, les animaux seront des marchandises, des « objets », des victimes de la société humaine. C’est là qu’il faut agir !

Un des jardins d’utopie a été rasé

Il se passe plein de choses en France, et il y a plein de gens qui veulent faire plein de choses, et qui font plein de choses, le problème étant un manque d’information, de coordination, un certain esprit individualiste français aussi…

Voici un exemple représentatif, avec une initiative vraiment intéressante, qui peut donner des idées, dont il y a plein de choses à apprendre, mais dont on apprend là la fin… enfin, en partie seulement, donc il faut défendre le reste!

Il s’agit, sur le grand campus de Grenoble (se situant dans sa banlieue plus exactement), de la réalisation de potagers !

Une idée épatante et alternative, simple mais tellement parlante ! On peut lire ici un historique de cette initiative.

Et voici malheureusement le communiqué racontant la destruction d’un des jardins. Il faut défendre l’autre jardin!

Nous nous rendons compte ce soir qu’un des deux jardins des « jardins d’utopie » (avec pleins de supers framboisiers, cassis, pommiers ..etc ..un jardin dans lequel on semait des navets il y a encore deux semaines ..) a été RASE pendant les vacances !

Soigneusement exterminé ..sur les lieux du crime, traces de bulldozer, barrières de chantier… soigneusement rasé, pour laisser place au béton vert, communément appelé gazon par la fac…

Ce jardin est d’autant plus dérangeant pour l’administration qu’il constitue l’acquis d’une lutte menée par les étudiant-e-s en 2006 lorsqu’ils occupaient la galerie des amphis pendant le mouvement dit « anti-CPE ».

Agrandi et maintenu depuis, c’est l’occasion pour beaucoup d’apprendre, d’expérimenter et d’échanger … quelques pas vers la reprise en main de notre alimentation, de nos espaces de vie …

Ce jardin avait déjà été l’objet d’une tentative de destruction par la fac mais une mobilisation et un campement de soutien l’avaient heureusement empêchée.

Le motif invoqué à l’époque était « l’esthétique et la transparence de l’univérité » !? Pour éviter une mobilisation l’univérité à cette fois profité des vacances pour transparentiser la fac encore un peu plus. C’est vrai que JC Déco n’assure pas assez !

Nous ne nous laisserons pas faire, venez défendre les jardins, participer ! Ce crime ne restera pas impuni, vengeance pirate et potagère !!

Les bancs de type exedra

L’exedra est une forme très connue : il s’agit de ces bancs semi-circulaires que l’on peut trouver dans des bâtiments ou des parcs.

Le terme est grec et provient de l’antiquité grecque, où ces bancs permettaient de tenir une discussion en petit comité, le débat étant facilité par la forme semi-circulaire.

Cette pratique de discuter en petits groupes s’est par la suite généralisée dans la Rome antique, notamment à partir de Néron.

Le terme a désigné également l’endroit d’où parlait le tribun, ou plus exactement la « niche » composée par l’exedra. On en trouvait en Grèce avec des statuts, puis dans les basiliques avec des représentations, ou bien dans les moquées sous la forme du mihrab qui indique la direction de la ville de La Mecque.

Mais évidemment cette forme est le contraire de la démarche originelle, permettant le débat, la discussion.

C’est certainement d’ailleurs une forme à redécouvrir, alors que dans les lieux publics, l’architecture pousse à l’isolement, à empêcher les discussions, à ce que les individus soient isolés.

On peut très bien imaginer, dans une société nouvelle, la multiplication des exedras dans un cadre naturel, dans un esprit similaire aux jardins de Platon, Aristote et Epicure.

Voici des exemples d’exedra, nullement des modèles, car par exemple, sur la dernière image, on peut lire sur le banc dans un jardin anglais de Munich en Allemagne que là où on est assis, il n’y avait auparavant que la forêt et le marais.

Mais il y a des idées : comment les humains non dénaturés vont-ils construire un rapport authentique avec la nature, dont ils font partie ?

Retour sur la réglementation des cantines

Nous avions parlé de la nouvelle réglementation qui fait que les cantines sont obligées de servir de la « viande. » Cette réglementation ne change pas grand chose en pratique, et consiste en fait en une offensive laïque contre les minorités religieuses (voir notre article « Manger les animaux sera une obligation légale » ?!).

Les milieux religieux prennent évidemment cela très au sérieux. On a par exemple le « Collectif contre l’Islamophobie » qui en France fait semblant de soutenir les végétariens, afin évidemment de renforcer ses propres positions, alors qu’à Varsovie en Pologne se réunit la plus grande réunion de rabbins européens depuis la seconde guerre mondiale, avec comme central l’abattage rituel (qui bien évidemment passe moins en moins en raison de la contradiction entre l’utopie messianique religieuse, censée être pacifique, et la réalité des rites).

Et cette réglementation sert surtout de prétexte à une unité dans la « protection animale » où cette réglementation est considérée comme un complot contre le « végéta*isme ». La libération animale passe à la trappe, il faudrait l’unité à tout prix afin de préserver un semblant d’opposition, ce qui est totalement illusoire.

Il y a ainsi eu une manifestation (avec très peu de monde) à Paris le mercredi 26 octobre, et voici à titre documentaire la position de Jacques Boutault, maire d’Europe Écologie les Verts du second arrondissement de Paris (un arrondissement central et donc très chic, revenu à EELV en raison des accords avec le Parti Socialiste).

Jacques Boutault est un ancien alternatif devenu journaliste (notamment dans les business avec L’usine nouvelle, Challenges etc.) et il fait justement du « végéta*isme » l’un de ses drapeaux. C’est très intéressant parce que si lors d’une première lecture, on se dit que cela va dans le bon sens et que c’est bien, si on y réfléchit on voit qu’il n’y a aucune perspective, que les animaux ne sont pas pris en considération, bref que c’est du « végéta*isme » qui s’accommode très bien à la société, même s’il y a une espérance de « réformes »…

Moins de sel et de graisse dans les cantines ? Quand une bonne nouvelle en cache une mauvaise.

par Jacques Boutault, le 06.10.11

Je me réjouis de constater que les mesures prises dès mon élection dans les cantines du 2e figurent en partie dans le récent décret publié par le ministère de  l’agriculture issu de la loi de modernisation de l’agriculture de juillet 2010 .

Dans le 2e, on ne met à disposition des enfants ni ketchup, ni sauces, ni sel depuis près de 10 ans ! Les huiles de palme, les huiles végétales hydrogénées ou contenant des OGM sont strictement prohibées.

A 70%, les aliments servis proviennent de l’agriculture biologique ou sous label de qualité (AOC). Chaque mardi, c’est un repas végétarien qui est proposé.

Malheureusement,  le décret  remet  en partie en cause ces bonnes intentions ! Il impose en effet, à hautes doses, la présence de produits d’origine animale dans les menus.

Sous couvert de santé publique, cet arrêté laisse entendre que
calcium = produit laitier,
protéines = protéines animales,
fer et oligoéléments = viande ou poissons.
Il répond ainsi beaucoup plus aux volontés des industries agroalimentaires désireuses de placer le produit de leurs élevages intensifs, qu’a de réelles intentions de qualité nutritionnelle.
C’est aussi une façon d’imposer un modèle alimentaire dépassé, privilégiant l’élevage animal couteux en terme d’empreinte écologique, au détriment d’une agriculture tout aussi riche en éléments nutritionnels, mais plus respectueuse de l’environnement, et seule capable d’assurer un partage équitable des ressources alimentaires mondiales.