L’armée française investit la vivisection

Un nouveau décret est passé concernant les animaux « utilisés à des fins scientifiques », ce début février 2013 :

JORF n°0032 du 7 février 2013 page 2199
texte n° 24
DECRET
Décret n° 2013-118 du 1er février 2013 relatif à la protection des animaux utilisés à des fins scientifiques
NOR: AGRG1231951D

Publics concernés : établissements utilisateurs, éleveurs et fournisseurs d’animaux utilisés ou destinés à être utilisés à des fins scientifiques.
Objet : protection des animaux utilisés à des fins scientifiques.

Il y a plusieurs aspects très intéressants, que nous allons présenter en 3 articles, parce qu’il y a eu plusieurs choses à remarquer.

La première chose, qui est vraiment importante, c’est l’irruption de l’armée française dans la question. Le décret légalise en effet la toute puissance de l’armée dans le domaine de la vivisection.

C’est-à-dire que dans les deux autres articles nous allons parler de la nature de ce décret, mais à l’intérieur de ce décret il y a des passages concernant l’armée, et qui lui accorde la toute puissance.

Voici le passage concernant l’armée, maquillée sous le vocable « défense nationale » :

Établissements relevant de la défense nationale

Art. R. 214-127.-Pour l’application des dispositions de la présente section, le ministre de la défense est seul compétent pour recevoir et instruire les demandes d’autorisation, d’agrément et de dérogation et pour accorder ou refuser ces autorisations, agréments et dérogations lorsque les procédures expérimentales concernent les établissements relevant de son autorité ou de sa tutelle. Pour le placement ou la mise en liberté prévus à l’article R. 214-112, l’autorisation du préfet du département du lieu de ce placement ou de cette mise en liberté est également demandée.

Le ministre de la défense est seul destinataire des déclarations et informations concernant les établissements relevant de son autorité ou de sa tutelle.

Art. R. 214-128.-Lorsque le ministre de la défense adopte par arrêté une des mesures provisoires prévues aux articles R. 214-94 et R. 214-108, il en informe immédiatement les ministres chargés de l’environnement, de l’agriculture et de la recherche. Il informe la Commission européenne de cette mesure provisoire.

Art. R. 214-129.-Les inspections prévues par l’article R. 214-104 sont effectuées par des vétérinaires spécialement habilités à cet effet par le ministre de la défense, pour les établissements relevant de son autorité ou de sa tutelle.

Voici également la modification expliquée par le décret, permettant au ministre de la défense d’établir une juridiction parallèle dans la vivisection en France.

II.-Dans l’intitulé du décret n° 97-1196 du 19 décembre 1997, les mots : « du 1° » sont remplacés par les mots : « et au ministre chargé des anciens combattants, du premier alinéa ».

A l’article 1er de ce décret, après les mots : « sont prises » sont insérés les mots : « soit par le ministre de la défense, soit ».

Dans l’annexe à ce décret, après le tableau relatif aux décisions individuelles prises par le ministre de la défense sur le fondement de dispositions du code de l’éducation, il est inséré le tableau suivant :
Code rural et de la pêche maritime

1

Autorisation d’exécution de projets utilisant des animaux vivants à des fins scientifiques lorsque les procédures expérimentales concernent les établissements relevant de son autorité ou de sa tutelle

Article R. 214-127

2

Agrément des établissements éleveurs, fournisseurs ou utilisateurs d’animaux utilisés à des fins scientifiques lorsque ces établissements relèvent de son autorité ou de sa tutelle

Article R. 214-127

Non seulement l’armée peut décider de la vivisection comme bon lui semble, car un ministère a le droit de procéder à des autorisations de mise de côté des « droits » des animaux lors des expérimentations si c’est « nécessaire »…

Mais l’armée s’arroge également le droit d’évaluer à sa guide des « établissements éleveurs, fournisseurs ou utilisateurs d’animaux utilisés à des fins scientifiques » dont elle s’occupe directement ou qu’elle place sous sa coupe.

Cela fait froid dans le dos, bien entendu, sur tous les plans !

L’affaire Findus-Comigel-Spanghero- (?)

Nous parlions il y a peu du grand n’importe quoi de l’industrie de l’exploitation animale, de son irrationalité dans sa marche au profit. L’affaire Findus en est un parfait exemple.

Déjà parce que le problème a un grand impact médiatique en raison du fait qu’une « viande » a été remplacée par une autre dans un plat de lasagnes – alors qu’il est évident que moralement cela ne change rien.

C’est le simple fait qu’il s’agisse de « viande » de cheval, à la place de la « viande » de bœuf, qui a choqué une partie de l’opinion, voyant en le cheval un animal « noble », le pauvre bœuf étant censé être « programmé » pour mourir.

Mais il faut noter le parcours délirant de la production de l’exploitation animale. A la base, Findus se procure ses plats chez Comigel, une société française, à Metz.

Cette société produit… au Luxembourg. Et elle-même dispose de sous-traitants (donc des sous-sous-traitants, donc), comme Spanghero, une société française, à Castelnaudry (cela se situe dans l’Aude).

Cependant cela ne s’arrête pas là, puisque Spanghero sous-traite également, auprès d’une société roumaine qui s’occupe de « l’abattage. »

Ce n’est pas l’affaire Findus, mais l’affaire Findus-Comigel-Spanghero- (?), puisque la dernière entreprise est… inconnue.

Alors, quand on voit l’État, après, parler de traçabilité, on voit que tout cela n’est qu’une vaste fumisterie. L’industrie de l’exploitation animale est une industrie de très gros profits, de profits faramineux, et il est cocasse de voir des gens critiquer le capitalisme ne pas avoir le moindre souci devant l’un des phénomènes les plus importants du capitalisme !

De la même manière, la contradiction de la morale dominante saute aux yeux, surtout en Angleterre où la « viande » de cheval n’a pas la reconnaissance culturelle qu’elle a en France. Pourquoi serait-il plus moral de tuer un animal et pas un autre ? Le meurtre est le meurtre, et la hiérarchisation est une aberration.

Il est intéressant de voir comment Findus joue sur cette ambiguité dans son communiqué. L’entreprise parle d’un « enjeu moral et culturel »… Reste à savoir lequel !

Findus France retire temporairement des rayons 3 de ses plats préparés

Cette décision est motivée par la confirmation de la présence de viande de cheval dans des recettes 100% viande de bœuf

Les produits peuvent être consommés et ne comportent aucun risque sanitaire

Ce sont les contrôles Qualité systématiques opérés par Findus qui ont permis d’identifier cette anomalie

Noisy le Grand, le 8 février 2013. Findus a pris la décision, le 4 février dernier, d’arrêter l’approvisionnement de certains lots concernant 3 de ses plats préparés dont la fabrication est assurée par un fournisseur extérieur : les Lasagnes Bolognaise, le Hachis Parmentier et la Moussaka. Cette décision a été motivée par la suspicion de présence potentielle de viande de cheval, dans des recettes devant contenir 11 à 18% de viande de bœuf.

En effet, dans le cadre des contrôles Qualité systématiques opérés par Findus, le sous-traitant a constaté que l’un de ses fournisseurs de viande ne pouvait garantir la conformité de ses approvisionnements. Informées dès le 4 février, les autorités françaises compétentes n’ont requis aucune mesure particulière, en l’absence de tout risque sanitaire.

Conscient de l’enjeu moral et culturel de ce problème de conformité, Findus a décidé aujourd’hui, vendredi 8 février, suite à l’obtention des résultats des analyses complémentaires, d’aller au-delà de ses premières mesures en procédant au retrait des produits concernés dans les points de vente.

Rappelons tout de même que la viande de cheval identifiée provient d’un abattoir agrée de l’UnionEuropéenne, qui produit du bœuf et du cheval pour la consommation alimentaire humaine, et se doit de respecter donc les normes sanitaires alimentaires en vigueur.

La marque tient à s’excuser de ce problème de conformité auprès des consommateurs avec qui elle entretient une relation de transparence et de confiance. Elle tient à les rassurer sur le fait qu’aucun des 200 autres produits de la gamme Findus n’est concerné.

« Par respect du consommateur et en cohérence avec les valeurs et les standards qualité de la marque Findus, nous avons préféré retirer des rayons les lots concernés », a déclaré Christophe Guillon, Directeur des Opérations de Findus France.

« Dès lundi, Findus sera en mesure de reprendre les approvisionnements avec des produits certifiés conformes à la recette attendue ».

Rappelons que la sécurité alimentaire, comme la prise en compte des attentes des consommateurs, sont des priorités absolues pour Findus, que ce soit en termes de qualité des produits, d’enjeux nutritionnels ou éthiques. Ainsi, Findus est la première société agro-alimentaire en France à avoir supprimé l’huile de palme de ses produits, les colorants et les conservateurs. Dans un souci de sécurité alimentaire, de fiabilité et de traçabilité, Findus a également renforcé ses contrôles depuis 5 ans auprès de ses fournisseurs, ce qui a notamment permis de détecter le problème de conformité dont il est question aujourd’hui.

Findus France s’engage à répondre aux questions des consommateurs et à rembourser ceux qui auraient acheté des produits potentiellement concernés par ce problème de conformité. Dans ce cadre, les consommateurs sont invités à contacter l’entreprise via son site internet www.findus.fr ou au n° vert suivant : 0800 20 50 53.

Les 4 écoles sunnites et les animaux

Voici un document vraiment très intéressant, et à notre sens très parlant. Les religions ont toutes la prétention d’être universelles, de représenter « l’ordre naturel. »

L’Islam notamment revendique très fortement cet esprit de conformité : si le christianisme considère que la nature est insuffisante et que Dieu est au-dessus et qu’il faut le rejoindre (d’où le refus de la sexualité), l’Islam considère que la nature est en elle-même divine, conforme (le judaïsme se situant, grosso modo, entre les deux).

C’est pour cela qu’il y a toute une scène végane, dans son option « révolutionnaire », qui a historiquement eu beaucoup de sympathie pour une interprétation mystique de l’Islam (le mouvement hardline, Walter Bond à un moment, etc.).

Il y a d’ailleurs historiquement eu des tendances musulmanes dans le chiisme, l’un des grands courants de l’Islam, allant vers le végétalisme lors d’une crise messianique où le paradis s’instaurerait au retour du dernier représentant de Dieu sur la planète (le christianisme a connu des expressions similaires avec les cathares, les mouvements messianiques paysans à la fin du moyen-âge).

Mais au sens strict, si l’on obéit aux règles établies, aucune religion n’assume le véganisme, et pour cause, par définition c’est une expression moderne fondée sur une possibilité pacifique, féministe, égalitaire.

C’est ainsi un argument parlant que de voir le tableau suivant. Il s’agit d’un document, très bien fait, établi par les sites musulmans al-kanz, Paris Halal et Studio Bdouin. On peut y voir présentée la conception du halal dans les quatre courants sunnites.

Il n’est pas difficile de voir qu’il y a des distinctions entre les animaux qui sont faites, des distinctions que nous, qui aimons Gaïa dans son ensemble, ne faisons aucunement. C’est là qu’on a un argument contre les religions, toutes les religions : elles ne sont pas universelles, leur compassion est biaisée, elles n’ont pas un projet de société en paix avec tous et toutes.

Bien entendu, il pourra y avoir un tour de passe-passe des religieux selon quoi lors du retour du messie, tout changera. C’est une manière de récupérer des gens entrevoyant le projet vegan, mais n’en saisissant pas tous les aspects, et « attendant que cela se passe. »

Mais en quoi certains animaux ne seraient-ils pas innocents dès aujourd’hui ? Pourquoi distinguer un animal d’un autre dans sa dignité ? C’est là une contradiction à laquelle la religion n’a aucune explication, à part la « volonté divine » et autres balivernes. Car Gaïa est Gaïa et tout choix arbitraire est forcément erroné, mesquin, humain jusqu’à présent !

La consommation de cocaïne a augmenté de 50 % en cinq ans

« Au cours des cinq dernières années, la consommation de cocaïne dans notre pays a augmenté de 50 %. » C’est un constat absolument terrifiant fait hier par la ministre des affaires sociales et de la santé lors du débat parlementaire concernant l’ouverture d’une « salle de shoot » expérimentale à Paris, à côté de la Gare du Nord.

Dans l’ordre des choses, cette question de la cocaïne devrait faire la une des journaux, cela devrait être une question culturelle de grande importance, mais au lieu de cela, il n’y a rien du tout. Le racisme, cette autre drogue, est bien plus utile pour les médias et les populistes, car finalement que tout soit anesthésié socialement en France arrange beaucoup de monde…

Voici le débat parlementaire retranscrit, pour bien montrer l’idéologie sous-jacente à la « dénonciation » des drogués et inversement l’urgence sanitaire, avec des socialistes qui jouent les pompiers en se voilant la face.

Nous avons de notre côté déjà exprimé notre position, et nous le rappelons, car c’est important : nous sommes contre toutes les drogues, mais nous ne pratiquons pas le social-darwinisme, nous sommes pour aider les personnes basculant dans les drogues, pas les ostraciser, ni nier les origines sociales des dépendances.

Nous sommes pour que dans les couches populaires il y ait une prise de conscience sur l’emprise des drogues (la chanson culture et dépendances est un bon exemple) et nous savons que la fuite dans les religions ne permet pas de dépasser les causes de la prise de drogues.

Nous sommes conscientEs de la terrible situation dans les prisons, nous sommes conscientEs du populisme conservateur sur la question des drogues et des salles de shoot… et nous savons quelle est la seule option : la culture positive, straight edge, vegan straight edge !

Expérimentation d’une salle de shoot à Paris

M. le président. La parole est à M. Philippe Goujon, pour le groupe de l’Union pour un mouvement populaire.

M. Philippe Goujon. Monsieur le Premier ministre, la nécessité d’amener des toxicomanes (« Ah ! » sur les bancs du groupe SRC) à quitter le chemin de souffrance et de désespérance qui les conduit inéluctablement à la détresse et à la maladie est une conviction que nous partageons tous. Mais les sortir de la drogue, ce n’est pas les accompagner dans la drogue, prétendument proprement, et encore moins leur en faciliter l’accès. C’est pourtant ce que vous avez décidé hier, en autorisant l’expérimentation d’une salle de shoot à Paris,…

Plusieurs députés du groupe UMP. Scandaleux !

M. Philippe Goujon. …aveu tragique de vos insuffisances en matière de santé publique. Tout médecin sait bien que nulle intoxication ne peut être traitée par le produit qui l’a créée.

La première priorité est de réduire la consommation, et non de l’organiser. Le seul objectif médical est le sevrage, qui doit bien entendu aller de pair avec la réduction des risques, ce qui ne saurait conduire à installer le confort des addictions et à rendre l’usage incitatif.

Vous prenez le risque d’aggraver la toxicomanie par la banalisation de la drogue (« Oh ! » sur les bancs du groupe SRC), dispensée sous la supervision de l’État – pour un coût d’un million d’euros par salle de shoot – et premier pas vers la légalisation. En légitimant ainsi l’usage de la drogue, vous faites douter de votre détermination à lutter contre le trafic (Exclamations sur les bancs du groupe SRC) et vous envoyez un message contradictoire aux éducateurs et aux familles, comme aux milliers d’usagers qui cherchent à rompre avec leur addiction.

Alors que votre ministre de l’intérieur a affirmé à juste titre « qu’en matière de lutte contre la drogue, les interdits sont essentiels », est-il besoin de vous rappeler que la loi française punit ceux qui facilitent l’usage de stupéfiants ? Monsieur le Premier ministre, l’État et la ville de Paris se mettront-ils hors-la-loi ? Vous apprêtez-vous, en violation des conventions internationales et de la loi française, à dépénaliser l’usage de la drogue ? (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP et sur plusieurs bancs du groupe UDI.)

M. le président. La parole est à Mme la ministre des affaires sociales et de la santé.

Mme Marisol Touraine, ministre des affaires sociales et de la santé. Monsieur le député, en effet, le Premier ministre a confirmé hier qu’il répondait favorablement à la demande de la ville de Paris (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et écologiste) de permettre l’expérimentation d’une salle de consommation réduite (Exclamations sur les bancs des groupes UMP et UDI) dans le 10e arrondissement de la capitale. Il s’agit de procéder à une expérimentation, qui sera suivie d’une évaluation et prend appui sur les expériences menées dans de très nombreux pays, en Europe et ailleurs, notamment en Espagne, en Suisse, en Allemagne, aux Pays-Bas, au Luxembourg et au Canada.

Il ne s’agit pas de banaliser l’usage de la drogue. (Mêmes mouvements.)

M. le président. S’il vous plaît, mes chers collègues !

Mme Marisol Touraine, ministre. Nous vous le répétons, le Gouvernement affirme très fortement qu’il n’y a aucune tolérance à avoir à l’égard des trafiquants et de la consommation de drogue.

M. Christian Jacob. Soyez cohérents, alors !

Mme Marisol Touraine, ministre. Le bilan en matière de drogue, n’est pas si réjouissant que l’on puisse ne pas en tenir compte. (Protestations sur les bancs des groupes UMP et UDI.) Au cours des cinq dernières années,…

M. Jean Glavany. C’est vous !

Mme Marisol Touraine, ministre. …la consommation de cocaïne dans notre pays a augmenté de 50 %. (Mêmes mouvements.) Comment faut-il répondre à ce phénomène, monsieur le député ? Par l’idéologie ou par la volonté de soigner et d’accompagner ? (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste, GDR et RRDP. – Exclamations sur les bancs des groupes UMP et UDI.)

Le Gouvernement fait le choix d’une politique de dignité, parce que les personnes concernées sont les plus précarisées et les plus marginalisées. Il fait le choix d’une politique de santé publique, pour accompagner et soigner, et d’une politique de sécurité, pour que les voisins, les enfants, ne soient pas gênés (Exclamations sur les bancs des groupes UMP et UDI) par la présence de seringues dans la rue.

M. Philippe Vitel. Vous vous enfoncez !

Mme Marisol Touraine, ministre. Monsieur le député, vous faites le choix de l’idéologie ; nous faisons celui de la santé publique ! (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste, GDR et RRDP. – Exclamations sur les bancs des groupes UMP et UDI.)

Les vins et leur filtrage

C’est un article très intéressant qu’a publié Libération hier. Sur le papier, cela concerne juste une directive de l’Union Européenne qui en raison des allergies exige des indications sur un produit de consommation.

Par conséquent, le vin doit mentionner le contenu des agents filtrants, qui le plus souvent sont d’origine animale (c’est d’ailleurs le cas du jus de pomme, une personne végane ne pouvant pratiquement que le boire en version bio, car non filtrée).

Du point de vue journalistique, les producteurs de vin vont donc passer aux filtres végétaliens et c’est une histoire anecdotique un peu marrante. En pratique pourtant, car le vin ne nous intéresse pas en tant que straight edge, cela révèle surtout les terribles contradictions d’une exploitation animale qui s’effondre sur elle-même de par ce qu’elle induit : des déséquilibres économiques mondiaux, la destruction de la Nature, des crises sanitaires, des problèmes de santé, une crise morale…

Il est évident en tout cas que les choses ne se passeront pas aussi « simplement » que le pense l’article et que tous les vins vont devenir végétaliens d’ici six mois. Ce n’est tout simplement pas possible. Et c’est là que les contradictions d’un système intenable se renforcent.

Dans 3 ans, un millésime sans viande ajoutée

Contraints dès 2013 de mentionner les traces d’œuf ou de lait, les vignerons pourraient être tentés de produire du vin végétalien.

Dans deux ou trois ans, la tribu des végétariens (ni viande, ni poisson) – et même celle de leurs cousins végétaliens (ni lait, ni œuf non plus) – pourront déguster sans souci de bons petits vins ou des grands crus garantis sans aucune trace de substances animales, ce qui est impossible actuellement. Car ce produit symbole du terroir est loin d’être 100% végétal. Dans le processus séculaire de fabrication du vin intervient souvent l’adjonction d’agents plutôt inattendus : blancs d’œufs, extraits de lait (sous forme de caséine), mais aussi diverses gélatines issues de restes de bœuf ou de porc (peau, os…) ou, encore moins ragoûtant, des «colles de poisson». Il y a quelques années, nombre de vignerons ajoutaient aussi gaiement du sang de bœuf dans leurs vins. Mais, depuis la vache folle, c’est interdit.

Allergènes. Toutes ces protéines animales constituent les ingrédients d’une opération fondamentale et méconnue : le «collage». Elle consiste à utiliser ces agents «collants» pour récupérer les particules en suspension et ainsi «clarifier» le vin (et améliorer la couleur). «Ces techniques ancestrales ont fait leurs preuves, tout le monde y a recours», affirme Marie-Madeleine Caillet, vice-présidente de l’Union des œnologues de France. Selon une étude remontant à 2005, au moins la moitié des 100 000 vignerons français injectent des protéines animales dans leur production.

Seulement voilà, un nouveau règlement européen (1) a déclenché une petite révolution : à partir de 2013 (donc du millésime 2012), les vignerons doivent obligatoirement indiquer sur leurs étiquettes la présence de tout ingrédient susceptible de déclencher des allergies. Les œufs et le lait étant catalogués comme allergènes, tous les vignerons de France (et d’Europe) utilisant albumine ou caséine sont donc priés d’apposer des nouvelles mentions. Soit, au choix : «Produit de l’œuf», «Œuf», «Protéine du lait», «Lait», etc. Autre solution : opter pour un pictogramme figurant un œuf ou une brique de lait (avec le terme «allergène» dans les dix langues de l’Union). On imagine l’effet sur un meursault réputé ou un très noble premier cru classé de pauillac…

Une majorité de vignerons va donc devoir modifier ses étiquettes ou apprendre à se passer des protéines animales. Quelques-uns y travaillent d’ailleurs depuis longtemps. «Je ne clarifie plus mes cuvées aux protéines animales depuis quinze ans. Pour moi, ces pratiques n’apportaient rien», explique Frédéric Brochet, 39 ans, patron d’Ampelidae, seule «winery» française labellisée par la Vegan Society de Londres, le QG mondial des végétaliens.

A l’origine, ce jeune professionnel a élaboré un vin «vegan» pour des raisons purement commerciales : les exigences d’un appel d’offres finlandais, ainsi que les opportunités sur le marché indien où un milliard de consommateurs sont végétariens. Mais Brochet sait aussi que le temps où les plus grands crus engloutissaient des rivières d’albumine est révolu – il se souvient d’un premier cru classé de 100 hectares de vignes où les techniciens devaient mélanger au batteur l’équivalent de 6 000 œufs par vendange ! L’époque est au végétal, au bio, et les consommateurs goûteront peu d’apprendre que leur vin peut contenir des traces de nageoires ou d’os de porc.

Cellulose. Nombre de vignerons sont donc prêts à tenter des pratiques alternatives de collage. «Ces nouveaux procédés existent déjà, ce sont des protéines végétales produites à partir de poix ou de soja, par exemple», explique Sophie Pallas de l’association Oenoppia, spécialisée dans les pratiques œnologiques. D’autres solutions relèvent du minéral, comme le procédé de filtration par «terre de diatomées», une poudre naturelle d’algues unicellulaires aussi vieilles que les dinosaures et dont les microscopiques squelettes, calcaires et poreux, servent de tamis. Selon Frédéric Brochet, la technique donnerait d’excellents résultats et permettrait aussi une meilleure stabilisation du milieu microbien.

Autres pistes : la clarification sur bentonite (sorte d’argile, celui dont on fait de la litière pour chats), à travers une plaque de cellulose (comme un filtre à café géant), etc. D’ici quelques années, le vin français pourrait donc faire du «zéro protéine animale» un nouvel argument de vente. La Commission européenne ne s’attendait sans doute pas à lancer une révolution végétalienne dans nos vignobles.

(1) Publié au «JO» du 29 juin 2012.

« Non au béton, oui au bétail » !?

Nous ne parlons plus de la lutte à Notre-Dame-des-Landes depuis que nous considérons que celle-ci a pris un tournant, disons, conservateur. Un choix peut-être discutable, car il y a des aspects positifs comme négatifs, mais qui selon nous est justifié : nous ne considérons pas comme défendable le dernier appel concernant la ZAD, avec une conférence de presse à la clef.

Le mot d’ordre : « Non au béton, oui au bétail »…

Voici ce que cela dit :

[ZAD] Mobilisation à la Ferme de Bellevue

Voici un appel de la Confédération Paysanne 44

Comme vous le savez, la Ferme de Bellevue est occupée depuis lundi (lire communiqué de presse ci-dessous). Aujourd’hui, des travaux ont été entamés pour la remettre en état, mais il y aura encore besoin d’un coup de main demain !

C’est pourquoi nous appelons tous ceux qui le peuvent à se rendre demain, samedi 2 février sur la Ferme de Bellevue à Notre Dame des Landes, avec des pelles, des brouettes, … La Ferme doit être remise en état pour l’arrivée des animaux le lendemain et c’est notre rôle de le faire.

Vous êtes également invités à venir pour la réintroduction des animaux ce dimanche 3 février, à partir de 12h00.

Merci d’avance pour votre mobilisation.

Le Secrétariat de la Conf’ 44

COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Le Collectif des Organisations Professionnelles Agricoles INdignées par le projet d’aéroport (COPAIN), occupe depuis lundi, la ferme de Bellevue libérée la veille. Cette occupation la protège de sa démolition et de son démantèlement afin qu’elle garde son potentiel de production en attendant l’arrêt du projet.

C’est dans une démarche constructive qu’un jeune paysan s’est déclaré résidant et actif dans la ferme et qu’une réintroduction d’animaux (vaches, moutons, poules) va se faire dimanche 3 février et nous vous invitons à une conférence de presse lors de l’arrivée des animaux, dimanche à 12h sur le site de « Bellevue ».

Une conférence de presse organisée lors de l’arrivée des animaux condamnés à l’exploitation et à la mort, c’est une apologie ouverte de l’exploitation animale. Ce n’est pas parce que c’est en mode « petite entreprise », voire « petite entreprise individuelle », que cela en serait défendable.

On peut voir ici une vidéo de cette conférence de presse, avec des fermiers rigolards, « fiers » de « leurs » animaux. Des vaches ont même eu à subir des taggages anti-Vinci.

Cela se veut rebelle et cela fait défiler devant les journalistes des vaches avec des étiquettes…

Il ne s’agit pas d’opposer une lutte quelconque à la lutte pour la libération animale, il ne s’agit pas de sectarisme, mais simplement de voir qu’une lutte authentique exprime l’universalisme. Et qu’y a-t-il d’universaliste à exposer des animaux exploités devant des journalistes ?

Pour parler, qui plus est, de « potentiel de production », pour proposer comme modèle l’exploitation animale locale… Qui inévitablement, se transformerait de toutes manières en exploitation industrielle, comme en témoigne l’histoire. Le gros capitalisme vient du petit capitalisme ; il n’est pas difficile de comprendre que la concurrence, l’esprit d’accumulation, etc. aboutit inévitablement à ce que les petites entreprises donnent naissance à quelques grosses entreprises !

Il est temps de dire stop, il n’est certainement pas temps de revenir en arrière et de tout recommencer à zéro. C’est pourtant, comme nous l’avons dit, l’esprit désormais dominant, constitutif de l’esprit de la lutte à Notre-Dame-des-Landes.

L’ACIPA – Association Citoyenne Intercommunale des Populations concernées par le projet d’Aéroport de Notre Dame des Landes – soutient d’ailleurs la ferme, expliquant benoîtement :

« L’ACIPA apporte son soutien sans réserve, au COPAIN (Collectif des Organisations Professionnelles Agricoles INdignées par le projet d’Aéroport) pour le maintien des activités paysannes sur le site de la ferme de Bellevue.

Ce beau corps de ferme, dans son environnement bocager exceptionnel, était voué à la destruction par AGO/Vinci, de même que le site de l’ancienne ferme de Saint Jean du Tertre rasé en toute hâte récemment, bafouant ainsi la période de trêve souhaitée par la « commission du dialogue ».

Nous nous engageons avec nos adhérents et sympathisants à venir défendre ce site autour du COPAIN, en participant au maximum de nos possibilités, tant matérielles que morales, à la reprise d’activités paysannes. »

Tout cela est une preuve indiscutable du caractère de la lutte à Notre-Dame-des-Landes. Ce n’est pas une lutte pour changer le monde, ce n’est même pas une lutte « contre ce monde », c’est une lutte pour revenir en arrière.

« Cool et végétarien »

La revue « A nous Paris », le magazine gratuit diffusé dans le métro parisien et d’esprit bobo (et existant à Lille, Lyon et Aix/Marseille) a publié dans son dernier numéro un article intitulé « Végétarien Choix ou nécessité ? », avec une petite partie sur le véganisme.

La voici donc, et évidemment, c’est encore un grand n’importe quoi, où le véganisme est un végétarisme « ultra radical » qui serait récent et qui devrait son succès aux « personnalités. »

On est là dans une idéologie ultra-libérale qui ne conçoit même pas que la société ait des contradictions, que ces contradictions produisent des mouvements, des changements…

Il y a par contre une vérité très forte dans cet article. En France, il y a encore et toujours cette « incompréhension générale », c’est vrai. Et cela souligne le caractère « révolutionnaire » du véganisme dans une société française compassée, frileuse, ultra-conservatrice, ultra-individualiste.

Même le véganisme le plus élémentaire, le plus réformiste, le moins radical possible – pour autant qu’il puisse vraiment exister, d’ailleurs – est impraticable en France. Les magasins bobos se mettent au véganisme de-ci de-là, mais cela reste dans une démarche « flexitarienne » – le véganisme, trop discipliné, reste inacessible.

La mode meurtière des doudounes à duvet

Nous avions déjà parler de la marque Canada Goose, blouson utilisant des plumes des Bernaches du Canada, avec également un col en fourrure de coyote.

Malheureusement, ce qui devait arriver arriva. Symptôme de notre société entièrement tournée vers l’individualisme, la mode des beaux quartiers – une parka coûte 800 euros, grosso modo – a envahi les classes populaires.

La mode est aux Canada Goose, Moncler et autres marques portées au départ par une « élite » sociale et désormais copiées par des gens s’identifiant autant que possible à un standing social plus élevé.

Il n’y a d’ailleurs pas que Moncler et Canada Goose qui produisent ces objets de « standing », on a aussi Dior, Chanel, Bel Air, Chevignon, Rossignol qui a un partenariat avec Jean-Charles de Castelbajac, Look qui travaille avec Ludovic Alban (un ancien d’Yves Saint-Laurent et d’Hermès)… ou encore Pyrenex, une marque d’alpinistes travaillant avec Alexandre Vauthier (passé par Thierry Mugler et Jean-Paul Gaultier)…

Il y a même un modèle Canada Goose « Colette », du nom du magasin parisien ultra « hype »… Et les sites de vente pullulent, comme un petit « malin » ayant acheté doudounecanadagooseparka.com, canadagoosedoudouneebay.com, canadagoosedoudounebeige.com, etc. !

Ces parkas vendent toute l’année, et évidemment c’est d’autant plus fou que ces parkas sont faites pour ne pas avoir froid par -20° au Canada, qui n’a pas le même climat qu’en France !

Ce qui n’empêche pas ces doudounes – originales comme copies – de s’être vendues à pas moins de 2 millions exemplaires en France l’année dernière ! Ce qui a donné un chiffre d’affaires de 113 millions d’euros, avec une progression de 8 % par rapport à 2012.

Il faut bien voir que cela a une incidence directe sur un secteur de l’exploitation animale très important en France : le foie gras. Les campagnes contre le foie gras ont des limites, que nous avons déjà souligné, et ici elles affrontent une barrière gigantesque.

En effet, ces doudounes n’ont pas que des cols faits de poils arrachés aux coyotes, aux renards, aux ratons laveurs. Elles utilisent des plumes, « sous-produit » de la production de foie gras.

Plus précisément, les marques utilisent des plumes particulières, le duvet, soit entre 8 et 15 % des plumes d’origine française (représentant à peu près 12000 tonnes).

Quand une doudoune coûte moins de 50 euros, elle n’aura pas de duvet, sauf pour les modèles « light » comme le « Ultra Light Down » d’Uniqlo, qui est une sorte de veste à mettre en-dessous, qui va même exister en version chic, sous le nom de « Mademoiselle Plume » !

Et là est encore plus le problème par rapport au foie gras : le duvet le plus prisé, car le plus imperméable, est le duvet d’oie, et non pas de canard. Les doudounes les plus chères utilisent le duvet des oies.

Et vu que les riches restent riches, le marché n’est pas prêt de s’effondrer… Et c’est le double jackpot pour l’exploitation animale utilisant des oies. Foie gras + doudounes ultra-luxes, le panorama est terrible.

Pour les autres, moins riches mais voulant imiter les classes aisées, le duvet vient souvent de Chine, où les canards sont abattus à 8 semaines, contre 13 semaines en France (la « qualité » du duvet étant meilleure si le pauvre animal a davantage grandi), ou bien encore d’Europe de l’Est. Les oies sont plumées vivantes, puisqu’il n’y a souvent pas de « foie gras » de produit…

Tout cela est catastrophique et reflète une sale mentalité, où l’imitation des grands bourgeois va de pair avec exploitation animale « raffinée. »

C’est quelque chose de certainement important à comprendre, puisque c’est en France qu’on trouve cette combinaison, avec le duvet directement lié à la production de « foie gras. »

[Pétition] Sarenne : lettre ouverte au directeur du Tour de France

Voici une lettre ouverte qui est surtout un appel à la mobilisation contre le passage du Tour de France dans une zone encore largement préservée de la folie humaine et urbaine. On ne peut que soutenir l’initiative quand on sait ce que représente le Tour de France en terme de nuisances (voir par exemple « Il n’est pas question que la création d’un parc régional annule une étape du Tour de France »,  propos tenus par un maire président de la fédération des parcs naturels régionaux!).

Lettre ouverte au directeur du Tour de France à propos de la pétition : Non au passage du Tour de France au Col de Sarenne.

Monsieur,

Vous avez l’intention de faire passer le 18 juillet prochain les coureurs du Tour de France sur la route pastorale du Col de Sarenne. Nous sommes nombreux à nous inquiéter de la disproportion de l’impact environnemental que pourraient avoir les travaux afférents à l’événement et l’étape en elle-même. La pétition Non au passage du Tour de France au Col de Sarenne a ainsi récolté plus de 4000 signatures.

Très peu fréquentée (sur 16 kms, on ne compte que deux traces de civilisation : un refuge et une bergerie), la route reliant l’Alpe d’Huez à Clavans traverse un espace sauvage d’une grande richesse. Les paysages sont somptueux, la flore est luxuriante, la faune est opulente. Outre les chamois, niverolles, aigles royaux et marmottes, certaines espèces très fragiles, menacées d’extinction, sont présentes sur le site : des tétras lyre et des lagopèdes.

Au Col, on ne dénombre guère plus qu’une voiture toutes les dix minutes en période de pointe (des locaux le disent) : autant dire que nous avons affaire à une belle terre de quiétude ! D’ailleurs, compte tenu du caractère singulier de cette route pastorale, un arrêté municipal datant de 1989 y limite la vitesse à 20 kilomètres/h.

20 kms/h !? Le Tour serait-il une fois de plus au-dessus des lois ? Notez que la route est si sauvage qu’elle se confond même, par endroits, avec le célèbre GR54. Le peloton a-t-il sa place sur les chemins de randonnées du Tour des Ecrins ?

Spécifiquement pour cette étape, des travaux vont être engagés. Tenant compte de l’étroitesse de la chaussée, de son état, des éboulements récurrents, de la sinuosité de la descente, de la raideur de la pente, nous pouvons aisément imaginer que si vous tenez à ne pas envoyer trop de coureurs à l’hôpital, l’ampleur des travaux (purge, goudronnage, aménagement des virages) sera importante. Ce n’est pas un hasard si, à ce jour, le Tour de France est passé 27 fois à l’Alpe d’Huez et zéro fois à Sarenne.

Certains penseront peut-être : un peu de goudron en plus, un peu de goudron en moins, quelle importance ? Leur tort serait de faire abstraction du contexte : interposé entre les stations de l’Alpe d’Huez et des Deux Alpes, l’étau se resserre autour de l’Oisans sauvage ; et vous comprendrez certainement, Monsieur Prudhomme, que nous sommes nombreux à être attachés à une beauté qui, décennie après décennie, se réduit comme nos glaciers !

C’est pourquoi nous souhaitons que la tranquillité du Col de Sarenne soit respectée. Non, vraiment, nous avons beaucoup de mal à accepter que des travaux soient engagés dans le secteur pour une simple journée de vélo. (C’est à Sarenne que j’ai vu pour la première fois des chamois, ne les faites pas fuir !)

Nous ne sommes pas dupes, et restons persuadés que ces premiers « aménagements » de la route pastorale pourraient être les prémices d’une dénaturation beaucoup plus importante du site ; en témoigne ce propos du maire de l’Alpe d’Huez : « [ce premier passage du Tour de France] offre beaucoup de possibilités pour le futur ». Qu’entend-il au juste ? Démentirait-il que, par le passé, certains entrepreneurs ont clairement manifesté leur désir de relier la station de l’Alpe d’Huez à Clavans ?

Vous nous rétorquerez sans doute que pour faire passer le Tour de France par Sarenne, vous avez obtenu l’autorisation des maires concernés ; mais n’oubliez pas que si l’Oisans appartient à ceux qui y vivent, il appartient également à tous. Sa richesse fait parti du patrimoine commun de ceux qui ont aimé la montagne, de ceux qui l’aiment et de ceux qui la découvriront ; en somme : de nous tous !

En 2011 déjà, l’arrivée au Cap Fréhel, au beau milieu de « landes uniques en Europe », n’a-t-elle pas été qualifiée « d’hérésie » par un professeur d’Université spécialisé en environnement ? Répondez-nous ! L’an dernier, pour subvenir aux besoins de votre entreprise, le sommet de la Planche des Belles Filles n’a-t-il pas été rasé et bétonné ? Répondez-nous !

A Sarenne, la foule, les véhicules, les travaux, les hélicos auraient-ils un impact positif sur l’environnement ? Répondez-nous ! Pour une simple journée de course, tout ce remue-ménage dans ce vaste espace sauvage est-il raisonnable ? Répondez-nous !

De tels comportements ne sont-ils pas à l’origine de la catastrophique accélération de l’érosion de la biodiversité, de la crise écologique actuelle, de la crise sociale qui en découle ? Répondez-nous ! Imaginez que nous soyons sept milliards à agir de la sorte, à impacter durablement la nature pour 30 minutes de divertissement : que deviendrez notre planète ? Répondez-nous !

Nous sommes plus de 4000 à vous demander de respecter Sarenne, ce sublime sanctuaire sauvage ; et nous vous invitons à modifier le tracé de l’étape du 18 juillet en suivant un autre itinéraire qui pourrait être : Bourg d’Oisans – Huez – Villard Reculas – Allemont – Bourg d’Oisans – Alpe d’Huez. Ainsi, le profil de votre course ne serait que très peu affecté, et Sarenne demeurerait encore et toujours en paix !

« Il y a assez de tout dans le monde pour satisfaire aux besoins de l’homme, mais pas assez pour assouvir son avidité. » disait Gandhi.

Ayez cette phrase en tête. Agissez en votre âme et conscience.

La pétition : http://avaaz.org/fr/petition/Non_au_passage_du_Tour_de_France_2013_au_Col_de_Sarenne/

« Organisation mondiale de la santé animale »

L’une des organisations les plus importantes au monde concernant la question animale est « l’Organisation mondiale de la santé animale« , qui rassemble tous les pays du monde. Et pour cause: cette organisme international chapeaute un aspect extrêmement important de l’exploitation animale: le combat contre la diffusion des maladies provoquée par les meurtres en masse d’animaux.

Né en 1924, au moment du véritable début de la généralisation industrielle de l’exploitation animale, cet organisme s’appelait à l’origine « Office international des épizooties ». La source directe de sa création a été une peste provoquée à Anvers par des Zébus venant d’Inde et allant au Brésil. Lors de la fondation de l’ONU, cet organisme a maintenu son existence en étroite liaison avec la FAO et l’OMS.

Voici, à titre d’illustration pour comprendre le style et l’approche de cet organisme, son dernier éditorial en ligne. On y trouvera la preuve, si besoin en était, que l’exploitation animale est parfaitement installée sur le plan institutionnel.

« Une seule santé »

Soixante pour cent des pathogènes capables de s’en prendre à l’homme et donc de provoquer des zoonoses, maladies humaines d’origine animale, proviennent de l’animal domestique ou sauvage.

Des maladies d’origine animale auxquelles l’homme est sensible comme la grippe aviaire, la rage, la brucellose, l’encéphalopathie spongiforme bovine représentent des risques mondiaux de santé publique qu’il convient impérativement de combattre ou prévenir à tous les niveaux, y compris mondial.

Combattre tous les pathogènes zoonotiques en les contrôlant au niveau de leur source animale est la solution la plus efficace et la plus économique pour protéger l’homme. Elle nécessite une approche politique originale conduisant à des investissements spécifiques au plan de la gouvernance notamment de l’orientation des ressources publiques et privées.

Les pathogènes qui ne sont pas zoonotiques mais qui ont un impact négatif sur la production de protéines d’origine animale ne doivent pas être oubliés, notamment dans les pays en développement car les problèmes de production et de disponibilité alimentaire quantitative et qualitative conduisent aussi à de graves problèmes de santé publique.

Le concept « Une seule santé » est né de la prise en compte des grandes opportunités liées à la protection de la santé publique par des politiques de prévention et de contrôle des pathogènes au niveau des populations animales à l’interface homme/animal/environnement.

La mise en œuvre de ces politiques place en première ligne les vétérinaires et les propriétaires d’animaux mais aussi tous ceux qui sont en contact régulier avec la faune sauvage et l’environnement, notamment les pêcheurs, les chasseurs, et les gestionnaires d’espaces protégés.

Elles impliquent de nouveaux mécanismes amenant tous ces acteurs à s’informer mutuellement et à agir d’une manière concertée, en liaison avec les gestionnaires de la santé publique qui travaillent le plus souvent dans nos Pays Membres sous l’égide des ministères de la Santé, qu’ils soient fonctionnaires de l’Etat, personnels de collectivités ou médecins libéraux.

La mise en pratique de la vision « Une seule santé » a été facilitée par une alliance formelle sur ce thème entre l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’Organisation des Nations Unies pour l’Agriculture et l’Alimentation (FAO) et l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE). Les trois Organisations ont publié une note commune clarifiant leurs responsabilités réciproques et leurs objectifs dans ce domaine (lire la note).

Elles ont par ailleurs décidé de choisir comme thèmes prioritaires pour leurs actions communes la rage, qui tue encore près de 70 000 personnes par an, les virus zoonotiques de l’influenza (par exemple ceux qui provoquent certaines grippes aviaires) et l’antibiorésistance.

Pour sa part l’OIE poursuit son travail normatif à la fois sur les méthodes de prévention et de contrôle des maladies animales et sur les normes sanitaires relatives à la sécurité sanitaire des échanges internationaux d’animaux et leurs produits tout en donnant la priorité à la prévention des maladies transmissibles à l’homme.

L’OIE publie également des normes au niveau mondial sur la bonne gouvernance des composantes publiques et privées des Services Vétérinaires, y compris sur la formation initiale et continue des acteurs, en proposant à tous ses Pays Membres une évaluation indépendante de la conformité de leurs Services Vétérinaires aux normes de qualité de l’OIE, ainsi que des outils spécifiques pour calculer les investissements et réaliser les réformes législatives et techniques pour se conformer à ces normes de qualité de leurs Services.

Cette prestation de l’OIE, désignée sous le vocable « Procédure PVS », a déjà bénéficié à près de 120 Pays Membres. Elle comporte aussi un outil pilote optionnel d’évaluation spécifique « Une seule santé », déjà testé avec succès dans trois pays, qui est destiné à contribuer à mettre en place dans tous les pays qui le souhaitent une collaboration renforcée entre les Services Vétérinaires et les Services de Santé publique dans le respect des normes de qualité publiées par l’OIE et des obligations des Pays Membres de l’OMS découlant du Règlement Sanitaire International adopté par ses pays membres.

Toutes ces synergies entre spécialistes de santé animale, de santé publique et de l’environnement appliquées aux niveaux local, national et mondial contribuent sans nul doute à l’amélioration continue et simultanée de la santé publique et de la santé animale dans le monde.