« Devenez vegan »

Faut-il promouvoir le véganisme en tant que tel, et le considérer comme point de départ de quelque chose de nouveau? Ou bien faut-il considérer le véganisme comme un aboutissement, le fruit d’un long cheminement ?

Ou bien faut-il encore considérer que le véganisme est indépendant de tout le reste, qu’on peut ajouter à quelque chose d’autre ou pas ?

On a là trois conceptions totalement différentes. La première est la nôtre, elle considère que le véganisme est non pas la fin, mais le commencement : de la remise en cause de l’anthropocentrisme, de la reconnaissance de la Terre comme système global.

La seconde, c’est celle du réformisme, de la « protection animale », du « wellfarisme », une option largement majoritaire en France.

La troisième, c’est celle de gens comme le philosophe américain Francione qui conçoit le véganisme comme une formidable idée morale, ou encore des « antispécistes » anarchistes qui ajoutent cette idée à d’autres idées considérées comme tout aussi morales.

Il s’agit de conceptions très différentes, surtout les deux premières qui, en fait, ne s’intéressent guère l’une à l’autre étant donné que la dynamique est radicalement différente (bataille culturelle et révolutionnaire / bataille institutionnelle), tandis que la troisième est en lutte incessante avec la seconde pour « l’hégémonie » (et a la première en horreur).

Cela peut sembler compliqué, mais finalement c’est simple : tout dépend, de notre point de vue, de si l’on reconnaît une existence à la Nature ou non. A nos yeux, la Nature est une réalité ; elle a évolué, elle évolue et elle évoluera et si nous avons prétendu en sortir, en réalité nous lui appartenons toujours.

Le véganisme est ainsi un pas essentiel allant de pair avec la reconnaissance de la vie en général, de sa lutte pour l’épanouissement à travers des centaines et des centaines de millions d’années.

Nous ne pensons pas que le plus grand fruit de l’évolution soit un homme sur un bulldozer en train de pratiquer la déforestation pour permettre la production de hamburger et d’huile de palme…

Et nous pensons par contre qu’une humanité au service de la planète est par contre le plus grand humanisme qui soit.

C’est le sens de notre mot d’ordre « La planète doit redevenir bleue et verte ! » et voilà pourquoi sur une de nos affiches, les photographies en couleurs d’animaux libres dans la Nature s’opposent à celles en noir et blanc, témoignant de la souffrance, de la torture, de la mort provoquée par les humains à d’autres êtres vivants.

La Nature a une direction, il y a lieu de l’accepter : la sensibilité veut être plus profonde, la compassion veut triompher, la vie veut gagner !

« Les refuges ont besoin de ton aide ! »

 

Il faut répéter inlassablement l’indispensable nécessité d’aider les animaux des refuges.

Les possibilités d’aide sont tellement multiples que quelle que soit sa situation il est possible de faire quelque chose : les idées ne manquent pas, aider les animaux des refuges est très facile !

Bénévolat dans les refuges, dons matériels, dons financiers, aide pour le transport (covoiturage, aller chercher un animal ou l’amener au refuge), accueillir momentanément un animal en devenant famille d’accueil….

Offrir des promenades aux chiens des refuges, venir jouer avec les chats ou aider tout simplement un refuge par le bouche à oreille, ou bien encore mettre une bannière du refuge sur son blog ou diffuser des annonces d’adoption sur les réseaux sociaux…

« Faisons vivre les refuges », tel devrait être le leitmotiv de toute personne végane !

« Les refuges ont besoin de ton aide !

Au nom du profit, la société capitaliste considère tous les êtres vivants comme des marchandises. Les rapports entre les êtres relèvent de la consommation, du jetable.

Les refuges luttent pour accorder dignité et protection aux animaux abandonnés. Les soutenir est un acte morale de grande envergure et de grande signification.

Soutenez les refuges, devenez famille d’accueil, soyez bénévoles, aidez matériellement et techniquement !

Faisons vivre les refuges, combattons la barbarie à l’encontre des animaux ! »

La forêt comme « investissement »

La forêt est une marchandise, tout comme les animaux. Cela signifie qu’une forêt se vend, s’achète ; il y a un marché pour cela, tel que proposé par exemple par foret-investissement.com, qui affirme directement :

« Vous souhaitez acheter une forêt pour placer votre argent ou vendre du bois ? Vous souhaitez vendre une forêt en passant par un professionnel reconnu ? »

« Les parts de groupements forestiers s’adressent à tous les ménages soucieux de se bâtir un patrimoine pleinement diversifié dans un cadre fiscal avantageux (réduction d’impôt sur le revenu, exonération partielle en matière d’ISF et de transmission à titre gratuit ) et à tous ceux pour qui l’achat d’une forêt reste trop onéreux et trop important en temps de gestion. »

« Investir dans une forêt, c’est d’abord acquérir un patrimoine foncier. C’est une valeur concrète au même titre que la pierre, elle représente un investissement stable dans le temps, qui ne subit pas les aléas des marchés financiers.

C’est aussi une source de revenus réguliers liés à la production de bois. Ce dernier est une matière première renouvelable à l’infini avec des taux de croissance de l’ordre de 3% annuel. »

Voici qu’on lit, avec un jeu de mots dans le titre en prime, sur BFM Business :

« L’appel de la forêt : un investissement refuge

Placement sûr et rentable, investir dans les forêts permet de diversifier son patrimoine. Mais surtout, cet investissement bénéficie d’un régime fiscal intéressant. »

« En effet, acheter une parcelle de bois ou de forêt, un placement autrefois réservé aux plus fortunés, se démocratise de plus en plus. Ainsi, en 2011, le volume des transactions a progressé de 3,8% par rapport à 2010, selon les chiffres des Safer (Sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural). Avec 112.700 hectares, le volume des surfaces échangées s’est accru de 10,9%. Et le prix moyen des forêts a atteint 3.960 euros par hectare, soit un bond de 10,8% par rapport à 2010. »

Et voici un extrait tiré de la revue L’Expansion, dans son numéro d’octobre, avec comme titre :

« Placements

Les pistes pour « performer » en 2014. »

Nous reparlerons de comment le marché des forêts se présente, mais déjà il faut avoir en tête que le capitalisme n’a pas reculé devant les forêts, bien au contraire !

« Cette nuit nous allons créer un nouvel interstice : les fenêtres deviendront des portes, les champs des routes vers la liberté »

Sur LTD, nous avons comme principe de toujours publier les communiqués de l’ALF en France, et parfois dans d’autres pays, mais jamais en tant que premier article. Nous considérons en effet qu’il faut éviter toute célébration romantique, dégradant la libération animale en du symbolisme.

Voici une exception confirmant la règle, en raison du fait que le communiqué (qui est italien) est long et aborde par ailleurs cette question, tout comme il rejette de manière explicite l’extrême-droite.

Soulignons également pour conclure que l’ampleur de l’action ne tient pas seulement en le « vol » de 407 cochons d’Inde, mais également en le fait de les placer.

Les personnes qui ont par exemple rendu leur nom public dans le soutien à « ALF le film » sont totalement « grillées » et ne peuvent, éventuellement, plus adopter de tels animaux sans risquer la vie de ceux-ci. C’est bien la preuve de l’hypocrisie de tout ce genre de choses.

Précisons aussi que le communiqué ne vient que d’être rendu public alors que l’action a eu lieu le mois dernier, pour des raisons bien entendu de sécurité.

Par ce communiqué, nous prenons la responsabilité de la libération de 407 cochons d’Inde de la ferme d’élevage « Bettinardi », située rue Cascinini à Alzate di Momo, dans la province de Novara, qui s’est déroulée le 5 septembre 2013.

Depuis plus de dix ans, la ferme de cochon d’Inde et de lapin possédée par Giuseppe Bettinardi fournit l’industrie de la vivisection, dans l’anonymat le plus complet.

Nous ne sommes pas surpris que juste après la libération, les médias ont tenté de cacher la vérité au sujet de ce complexe, décrit comme une « ferme d’animaux de compagnie. » Malheureusement pour Bettinardi, nous avons toutes les informations nécessaires pour révéler finalement ses liens avec les tests sur les animaux.

Bettinardi élève des lapins (principalement des « New Zealand white ») et des cochons d’Inde « Dunkin Hartley », un type de cochon d’Inde exclusivement utilisé pour des méthodes de recherche.

Nous sommes parvenus à recueillir des informations sur les innombrables expérimentations cruelles de « recherche fondamentale » dans différentes universités italiennes et nous savons de manière certaine que cette ferme fournit sur une base régulière les universités de Milan et de Pavie.

Nous avons connaissance d’expérimentations dans lesquelles des cochons d’Inde élevés par Bettinardi ont été tués uniquement pour retirer des bandes de muscles de leur estomac, afin de voir si ceux-ci pouvaient être stimulés électriquement, dans la tentative d’établir si le médicament « Levolsulpiride » avait ou non un effet procinétique (ce qui signifie qu’un certain médicament est capable d’activer la fonction motrice de l’intestin).

Durant deux autres expérimentations, la cage thoracique de 40 lapins venant de cette ferme ont été ouverts, une canule a été insérée à l’intérieur alors que les animaux étaient encore vivants et conscients, et une solution spéciale a été injectée dans leurs poumons.

Les animaux ont finalement été tués, afin que les échantillons liquides de leurs poumons puissent être collectés durant la recherche sur le fonctionnement de cet organe.

Durant deux autres expériences, cette fois juste il y a quelques mois, 38 puis 22 lapins élevés dans ce complexe ont été tués par exsanguination (ce qui signifie que leur gorge a été tranchée et qu’on les a laissé se vider de leur sang jusqu’à la mort), seulement pour que les vivisecteurs puissent enlever leur cage thoracique et leurs poumons dans une expérience sur la lubrification du système respiratoire.

Ce sont seulement quelques exemples d’expériences que cette ferme a rendu possible en fournissant les laboratoires au fur et à mesure des années.

Même si une partie du mouvement, et la plupart des gens, se concentrent souvent sur les autres animaux utilisés dans la recherche (comme les chiens ou les singes), les espèces plus petites sont toujours le plus utilisées dans la vivisection.

Rien qu’en Italie, 13870 cochons d’Inde sont utilisés en moyenne par les laboratoires chaque année, alors que le nombre moyen de chiens utilisés est de 950.

Les réactions sont souvent plus fortes quand nous parlons des chiens, probablement parce que les gens peuvent plus facilement se relier avec ces animaux, ou simplement parce qu’ils leur semblent plus familiers.

Mais les individus souffrant et mourant à l’intérieur des laboratoires de recherche sont bien plus nombreux et notre lutte vise à la libération de tout un chacun d’entre eux.

La vivisection, à l’intérieur d’un système capitaliste et mondialisé comme le notre, représente un des secteurs de l’exploitation animale le plus profitable, pour une des industries les plus puissantes du monde : l’industrie pharmaceutique – chimique.

La confiance aveugle dans le progrès scientifique et technologique, poussée en avant par les chercheurs et les multinationales, c’est l’expression ultime de la mentalité capitaliste et anthropocentriste.

Cette idéologie, qui se présente à nous comme un chemin inévitable de l’espèce humaine vers une supposée amélioration de nos conditions de vie, est utilisée comme justification pour la domination sur la nature, la torture et le meurtre d’innombrables animaux non-humains, mais également d’être humains utilisés comme « objets de recherche » dans les pays pauvres, les prisons ou les hôpitaux psychiatriques.

La ferme Bettinardi se compose de deux bâtiments centraux reliés l’un à l’autre, formant une structure divisée en plusieurs sections, certaines étant utilisées pour les lapins et une pour les cochons d’Inde.

Tous les lapins emprisonnés dans cette ferme sont gardés dans d’étroites cages vides, où ils n’ont pas la possibilité de se tenir debout, de se retourner ou de faire un quelconque mouvement.

La plupart des cochons d’Inde sont gardés dans des boîtes en bois en groupes relativement grands, alors que des petits nombres d’animaux sont enfermés dans des cages en plastique, en groupes de 3 à 5.

Dans aucun des endroits où les animaux vivent, ils n’ont la possibilité de trouver aucun type de refuge, alors même que c’est un de leur besoin primaire ; ils sont forcés à demeurer constamment exposés ce qui est une énorme source de stress.

Durant la libération, nous avons trouvé l’évidence de procédures de chirurgie sur les animaux déroulées déjà dans la ferme elle-même. Beaucoup de cochons d’Inde ont des cicatrices ou des plaies récentes sur des parties du corps.

Ces animaux ont été gardés dans une partie séparée de la pièce, ensemble avec d’autres avec des zones rasées sur le dos ou des marques d’identification sur leur pelage.

Nous avons choisi de décrire ces conditions pour révéler les horreurs de cela, comme dans toute autre ferme d’élevage, mais nous n’éprouvons pas d’intérêt pour les tailles des cages, puisque nous visons pour rien de moins que la destruction de la cage elle-même.

Le foyer des propriétaires est une grande maison de campagne située juste à quelques mètres des hangars. Tout autour il y a d’autres maisons et des champs, que l’on traverse pour atteindre la ferme. L’herbe touche nos jambes lorsque l’un derrière l’autre, nous prenons un chemin non tracé.

Les animaux n’ont pas d’issue qui leur est accordée, mais cette nuit nous allons créer un nouvel interstice : les fenêtres deviendront des portes, les champs des routes vers la liberté. Nous donnerons un air frais à nos rêves et aux animaux qui ne savent pas encore ce que c’est.

Combien y en aura-t-il ? Serons-nous en mesure de prendre beaucoup d’entre eux ? Auront-ils peur ?

Nous, nous avons peur, nous ne sommes pas des héros au sang-froid avec un cœur sans peur. Les doutes et les erreurs sont présents, mais la rage est trop grande, la haine trop forte. Rien ne peut enlever la volonté d’agir, afin que nos ennemis commencent à être ceux qui ont peur.

En nous rapprochant de la ferme, nous voyons une étoile filante, pour le moment juste un vœu : revenir sains et saufs, avec beaucoup et beaucoup de museaux autour de nous.

Une personne pour surveiller prend position pour vérifier les mouvements à l’intérieur de la maison et durant l’action nous bougeons en essayant de minimiser le bruit, alors qu’à l’intérieur quelqu’un allume la lumière et l’éteint, regardant un écran, ignorant de ce qui se passe juste à quelques mètres.

Pour couvrir un peu le bruit de nos mouvements et les sifflements de cochons d’Inde, il y a le système de ventilation de la ferme et de temps en temps l’aboiement du chien du propriétaire, ou d’un des voisins, ou encore le bruit d’un train passant au loin.

Nous enlevons la moustiquaire d’une fenêtre, sur la face arrière du hangar, du côté opposé de la maison, que nous avons repéré dans la préparation de l’action. La fenêtre est haute de plus de deux mètres, aussi nous plaçons deux escaliers, un à l’extérieur et un à l’intérieur de la pièce, où des centaines de cochons d’Inde sont emprisonnés.

Une fois dedans, nous nous familiarisons avec l’environnement nous commençons immédiatement à remplir les containers que nous utiliserons pour le transport des animaux.

La nuit avant l’action, notre groupe a discuté longtemps quant à la possibilité de libérer également certains lapins, mais pour des raisons pratiques nous avons été amené à une décision extrêmement difficile.

En fait, en raison de la dimension étroite de la fenêtre, d’où nous prenions les animaux, ainsi que des conditions particulières dans lesquelles notre action se menait, nous avons choisi d’enlever le plus grand nombre possible d’individus, et cela signifie, pour des raisons évidentes de temps, d’espace et de poids, de se concentrer sur les cochons d’Inde, réussissant finalement à vider pratiquement tout le hangar.

Nous sommes véritablement désolés de ne pas avoir pu tous les libérer. Ceux qui sont venus avec nous sont maintenant dans des foyers sûrs, avec tous les soins nécessaires, ils auront tout le temps du monde pour oublier la ferme et ils ne connaîtront pas les froides mains des vivisecteurs.

Avant de partir, nous avons laissé un message à Bettinardi, écrit à l’intérieur, sur les murs du hangar presque vidé : « Leur cauchemar est fini, le tien a juste commencé », signé ALF avec A dans un cercle.

Et maintenons, fuyons d’ici avant l’aube ! Nous courons, mais lentement… Parce que 407 cochons d’Inde sont plutôt lourds !

Une fois que nous sommes en sûreté, nous nous regardons, nous voyons un millier d’yeux, et il n’y a pas de doutes : l’ALF a de nouveau gagné.

Cette libération, comme toute autre action directe, ouvre des brèches de liberté que le système n’est pas en mesure de recouvrir, frappant directement la cible. L’action directe est un outil efficace, mais pas seulement cela, nous le revendiquons politiquement en tant qu’elle contient en soi une critique de l’exploitation et notre volonté de frapper en retour.

Les sabotages, les attaques et les libération sont hors de la triste dynamique de « l’activisme légale », nous montrant le potentiel subversif de nos rêves, et ce que nous pouvons réellement faire si nous décidons de nous placer sur la ligne de front.

Force et solidarité à ceux et celles qui, dans la lutte pour la libération animale et de la Terre, ont dû faire face avec la répression de l’État et résistent toujours.

Cette libération est dédiée à vous et à ceux et celles qui, avec la complicité de la lune noire sont en train de conspirer, d’être en mouvement en silence, afin de détruire avec rage la tranquillité de ceux qui violent, et d’ouvrir les cages avec amour.

Front de Libération Animale

PS : avec le nombre grandissant de personnes intéressées par la « question animale » en Italie, nous avons fait l’expérience du développement de quelques phénomènes inquiétants, dont nous sentons malheureusement la nécessité de parler dans cet espace.

En premier et surtout, nous voulons exprimer notre répulsion pour la tentative de groupes et d’individus d’extrême-droite de détourner la « cause de la libération animale », essayant de devenir des porte-paroles de cela, en Italie et dans d’autres pays.

Les fascistes ont toujours essayé de voler et d’utiliser en leur faveur de nombreuses luttes sociales et de libération, de les déformer et de les vider de tout contenu, dans la tentative d’avoir davantage de suiveurs et de trouver de l’espace dans des environnements qui, historiquement, sont opposés à leurs idéaux fondés sur l’autoritarisme et la haine de ce qui est « différent. »

C’est leur devoir de toute personne qui véritablement se préoccupe de la lutte pour la libération animale de s’opposer, avec les mots, mais encore plus avec leurs actions et leur détermination, à tout type de fascisme.

Nous n’avons rien d’autre que de la haine et du dégoût pour les ministres « amis des animaux », les nazis habillés comme des black blocks et ceux utilisant le nom ALF pour déformer la vérité quant à son histoire et ses racines antifascistes.

PS2 : Une autre problématique est représentée par un nombre grandissant de sites internet ou de profils de réseaux sociaux qui apportent de la confusion quant aux contenus de la lutte pour la libération animale et à la théorie de la base de l’action directe, par l’intermédiaire d’une représentation grotesque d’un « commando de héros aux masques noirs. »

Ce sont principalement deux de ces plate-formes qui ont attiré notre attention : le site fronteliberazioneanimale.weebly.com et leur profil « ALF – Fronte Liberazione Animale Italia. »

Ces gens sont allés tellement loin qu’ils ont commencé à demander de l’argent pour d’hypothétiques campagnes de soutien aux prisonniers, mais aucun centime n’est jamais arrivé à personne en prison.

Leur « relation presse » est une arnaque et le niveau le plus bas a été atteint quand ils ont diffusé de fausses informations quant à un prisonnier qui n’a jamais existé, avec comme seul but d’obtenir davantage de dons.

Pour nous, vous n’êtes rien d’autre que des ennemis, vous n’êtes pas différent des mouchards et de ceux qui violentent les animaux et vous méritez le même traitement. Ne publiez pas, ne partagez pas de communiqué, vous n’êtes pas une composante de cette lutte.

 

 

 

Wervik en Belgique: rassemblement contre une nouvelle ferme exploitant et tuant les visons

La petite ville belge de Wervik, juste à la frontière avec la France, n’est pas que la ville d’origine de « l’artiste contemporain » Wim Delvoye et de sa décadence agressive envers les animaux, c’est aussi un lieu où aura lieu le 2 novembre 2013 un rassemblement contre une gigantesque ferme à visons.

Voici une petite présentation de la situation, présentée par Nord éclair:

Le Conseil provincial de Flandre Occidentale a délivré un permis pour un élevage de visons à Wervik, à deux pas de Comines. Malgré les nombreuses protestations des habitants du quartier, ainsi que l’avis négatif du collège communal de Wervik, 106000 animaux pourront être élevés pour leur fourrure.

Le Conseil provincial de la province de Flandre Occidentale a décidé d’accorder un permis pour un nouvel élevage de visons à Wervik. 106 000 animaux, soit 2/3 du nombre initial pour lequel la demande a été introduite. En effet, au départ, le projet prévoyait l’implantation de 161 200 visons sur le vaste site des anciennes serres Ghesquière, chaussée de Menin.

Pour rappel, on ne sait pas exactement qui est derrière cet élevage. Mais il pourrait s’agir de Hollandais, qui sont les plus gros éleveurs de visons au monde (6 millions de têtes et 160 élevages).

Mais comme les Pays-Bas ont adopté l’interdiction d’élever des animaux à fourrure (applicable dans dix ans seulement), on peut imaginer que des éleveurs hollandais tentent de s’implanter en Belgique, là où 90% des gens seraient opposés à ce type d’élevage mais où la législation ne prévoit pas grand-chose. Cependant, au sein du Parlement fédéral belge, le débat concernant une éventuelle interdiction des élevages d’animaux à fourrure est aujourd’hui ouvert. De nombreux partis politiques ont introduit des propositions de loi sur le sujet.

Effectivement, en Belgique il y a 18 fermes de visons, pour 150.000 visons par an; la nouvelle ferme entendait en esclavagiser même davantage d’un seul coup!

Voici donc l’appel à la manifestation par l’association belge Gaia:

Le samedi 2 novembre à 13h, GAIA manifeste aux côtés des habitants de Wervik contre l’arrivée du plus gros élevage belge de visons pour la fourrure.

Le collège des échevins avait rendu un avis négatif et GAIA avait introduit une réclamation avec plus de 2000 riverains et amis des animaux, mais ça n’a pas empêché la Province de Flandre Occidentale de donner son accord pour un élevage de 107 000 visons !

GAIA a déjà été en appel auprès de la Ministre contre cette décision. Il faut empêcher l’arrivée de ce nouvel enfer pour visons ! Venez manifester avec nous, faites-vous entendre ! Merci de partager cet appel avec vos amis. RDV le 2 novembre à 13h. Adresse : Menensesteenweg 290, Wervik. GAIA organise également un départ en car à partir de Bruxelles.

Pour plus d’infos : info@gaia.be

Voici une localisation de Wervik, ainsi que des affiches de la SPA de Tourcoing.

 

Le parc national Yasuni face à l’exploitation pétrolière

C’est un événement historique qui vient de se dérouler en Équateur. L’assemblée de ce pays a voté il y a deux jours, par 108 voix sur 137, l’exploitation des champs de pétrole 41 et 43 qui se trouvent…. dans le parc national Yasuni.

Grand de 9 820 km², ce parc naturel est considéré par les chercheurs comme l’un des lieux les plus riches en biodiversité au monde et il a été déclaré en 1989 réserve de biosphère par l’UNESCO. Oiseaux, amphibiens, mammifères, plantes : le parc Yasuni exprime la richesse de la Nature.

Selon David Romo, co-directeur de la station scientifique de biodiversité Tiputini de l’Université San Francisco, c’est même la zone « avec la plus grande biodiversité par kilomètre carré de toute l’Amazonie. »

En raison de cet arrière-plan, ce parc a été le prétexte d’un sacré « coup » politique.

Voici ce qui s’est passé : le président de la république d’Équateur, Rafael Correa, avait en 2007 proposé à l’ONU de ne pas exploiter le « bloc » Ishpingo, Tambococha et Tiputini, du nom des trois villes délimitant la zone où a été localisé le pétrole.

La proposition était la suivante : puisque les réserves étaient estimées à 920 millions de barils de pétrole (un baril fait 159 litres), Correa demandait à la communauté internationale une compensation de 3,6 milliards de dollars sur 12 ans.

Le tout au nom de la lute contre le réchauffement climatique. Mais cette proposition fut bien sûr un échec, seulement 13,3 millions de dollars ayant été récoltés.

Au mois d’août 2013, le président a alors donné son autorisation, « avec une profonde tristesse » mais au nom du combat contre la pauvreté, pour piller cette réserve naturelle, provoquant une vague de protestation, au nom de la défense de la nature mais aussi de celle des Huaorani, peuple indigène de l’Équateur vivant dans cette zone, avec environ 11 000 personnes là-bas.

680 000 personnes ont déjà signé une pétition pour que soit organisé un référendum, la tension monte et pour cette raison, le gouvernement équatorien compte agir vite, afin de mettre tout le monde devant le fait accompli à coups de routes, de pipelines et de déforestation, même s’il faudra encore 3-4 ans avant de pouvoir commencer l’exploitation en tant que tel.

Ce qui se passe en Équateur est donc historique : c’est une grande mobilisation populaire qui est lancée, en défense de la Nature. C’est une nouvelle époque qui s’affirme.

Notons d’ailleurs que la situation place dans une situation très difficile la gauche « à la Mélenchon », pour ainsi dire. Correa fait partie en effet de la même bande que Mélenchon (qu’il connaît très bien), Chavez ou Castro, et les « alter-mondialistes » n’ont eu cesse de vanter Correa et son initiative Yasuni ITT. Même le Conseil général de Meurthe-et-Moselle s’y était mis…

Que vont faire tous ces gens ? Ils vont accuser les grands capitalistes de ne pas avoir soutenu le projet Yasuni ITT, alors que c’était prévisible, et maintenant ils vont se retrouver en position d’avoir à soutenir la déforestation et l’exploitation pétrolière… au nom du combat contre la pauvreté… Alors que justement les pauvres se battent pour la dignité, la leur et celle du Yasuni…

Cette argumentation soi-disant « en faveur des pauvres », on a pu aussi la voir au 9e sommet des neuf chefs d’état (« à la Mélenchon ») de l’Alliance bolivarienne des Amériques (ALBA), justement en Équateur, à Guayaquil, les 28 au 30 juillet dernier. La déclaration finale a condamné « la position extrémiste de groupes déterminés qui, sous le mot d’ordre d’anti-extractivisme, s’opposent systématiquement à l’exploitation de nos ressources naturelles. »

Et soulignons vraiment que les dés étaient pipés. En 2007, lors de la découverte des réserves, il y a eu un accord de Petroecuador avec des entreprises chinoises, brésiliennes et chiliennes. C’est alors que le projet Yasuni ITT est apparu. Mais c’était de la démagogie, sans aucune possibilité de réussite, afin d’apparaître comme contraint et forcé…

Car, et c’est un secret de polichinelle, l’affirmation d’une exploitation pétrolière future du Yasuni est censée permettre à l’Équateur de « garantir » auprès de la Chine une dette s’élevant à plus de 6 milliards d’euros ; en tout, l’exploitation pétrolière du Yasuni est censée ramener 19 milliards d’euros. Il y a d’ailleurs un contrat avec la China National Petroleum Company pour moderniser les raffineries de l’Équateur à hauteur de 9,5 milliards d’euros…

C’est dire si la question de l’exploitation pétrolière dans le parc national du Yasuni a une importance. L’exploitation pétrolière et minière est en train d’exploser depuis 15 ans, depuis l’Argentine à l’Inde en passant par le continent africain.

De plus en plus, c’est une question de choix. Ou bien l’humanité s’imagine pouvoir passer en force, avec son idéologie du profit et son anthropocentrisme, ou bien la planète est reconnue comme un tout qu’il faut apprécier… Comme le montre la situation au Yasuni, entre les deux il n’y a rien.

Sommet de l’élevage : un milliard d’euros par an en soutien aux éleveurs

L’exploitation animale étant très bien organisée, il y a un sommet de l’élevage, qui a cette année commencée le 2 octobre, pour se finir vendredi 4 octobre au soir, à Clermont-Ferrand.

Ce sommet revendique pas moins de 1 250 exposants, 80 000 visiteurs professionnels et 2 000 « animaux de haute valeur génétique. » Le tout sur pas moins de 170 000 m², avec des gens provenant de 70 pays à peu près.

Signe des temps : ce n’est que la seconde fois qu’un président de la République y va, la première fois c’était Jacques Chirac en 2006.

Et là le président François Hollande s’est fait accompagner de pas moins de trois ministres : Stéphane Le Foll, ministre de l’agriculture, Guillaume Garot, ministre délégué chargé de l’agroalimentaire et Nicole Bricq, ministre du commerce extérieur.

Le site de l’Elysée a même proposé une vidéo de trois minutes racontant la visite !

Évidemment on n’y voit pas que le président s’est fait accueillir hier par des huées et différents cris représentatifs de l’ambiance (« Démission ! », « Le Pen ! », etc.). Car bien entendu, tout ce monde là a une vision très claire de ce que doit être le capitalisme et la société en général.

Et François Hollande le sait et il a donc annoncé son soutien fondamental aux éleveurs :

« Toutes les mesures que je viens d’annoncer permettront d’encourager les éleveurs. J’ai fait mon calcul, ça représentera près d’un milliard d’euros chaque année qui seront réorientés. »

Quand François Hollande dit chaque année, il veut dire chaque année au moins jusqu’en… 2020 ! Un beau paquet de six milliards d’euros à l’exploitation animale.

Le premier ministre Ayrault s’est fait huer pareillement, au salon international de l’élevage à Rennes le 12 septembre dernier. Ce qui ne l’a pas empêché d’annoncer son soutien aux abattoirs français…

Quant au ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll expliquait la semaine dernière dans une interview à France-Info :

« Je l’ai dit de manière très claire depuis le départ : priorité à l’élevage. Il s’agit de rééquilibrer les aides vers l’élevage sans déséquilibrer bien sûr l’ensemble des productions agricoles et en particulier céréalières. »

Le ton est donné : l’exploitation animale est un pilier du capitalisme, et donc il faut la soutenir, la moderniser.

Voici des extraits significatifs du discours de François Hollande lors de ce sommet de l’élevage. Car ce qu’il y dit est extrêmement important. On voit de manière évidente que François Hollande sait comme nous que l’exploitation animale façonne jusqu’à la géographie de la France, à ceci près qu’il pense le contraire de nous…

La lecture de ce qu’a dit Hollande est édifiant et véritablement très important. Car c’est ni plus ni moins que l’idéologie dominante qui s’exprime ici, avec toute une stratégie pour porter à bout de bras l’exploitation animale et le système des élevages.

« Le budget des aides animales actuellement couplées sera non seulement maintenu, qu’il s’agisse de la prime à la vache allaitante, de la prime bovine, de la prime caprine, de l’aide au lait de montagne ou celle au veau sous la mère. »

« Une prime à la vache laitière et une aide à l’engraissement seront introduites pour encourager la valorisation des produits sur les territoires. Pour conforter les abattoirs, les coopératives et les industries. »

« Ce plan concernera d’abord les bâtiments d’élevage. Il sera doté d’un fonds de modernisation. L’Etat l’alimentera (…). Je demande aux régions, aux collectivités locales de s’y associer.

Nous pourrons mobiliser 200 millions d’euros par an, pour l’élevage, soit le double de l’enveloppe actuelle. Soutenir les bâtiments, c’est soutenir l’élevage français. »

« L’élevage est une véritable opportunité pour l’économie française, avec une demande mondiale de viande qui va augmenter régulièrement, avec l’émergence d’un certain nombre de pays, avec une classe moyenne qui voudra goûter, acheter, consommer les produits de l’élevage français, à travers des marques de qualité. »

« Ce temps doit cesser, parce que quand la production animale recule, c’est tout un équilibre qui s’effondre. Ce sont d’abord les outils de transformation, de valorisation. Il y a les abattoirs, les usines qui sont touchés, des emplois qui sont perdus, des territoires qui ne sont plus entretenus. C’est alors la ruralité qui est menacée dans ses fondements.

Il y a aujourd’hui péril, parce que si rien n’est fait, nous constaterons qu’au moment des transmissions des terres qui jusque-là étaient destinées à l’élevage, seront vouées aux productions végétales ou à la friche. »

« Cela serait d’autant plus dommage de perdre cet avantage qui est le nôtre, en France, d’avoir un élevage de haute qualité et que nous disposons de réels atouts.

J’ai évoqué le savoir-faire des éleveurs, des techniciens, l’avance que nous avons dans la sélection. J’ai pu encore en avoir le témoignage. La transformation qui également est performante et surtout nos images de qualité qui sont reconnues.

C’est bien plus qu’un patrimoine que nous avons à préserver. L’élevage c’est un investissement pour l’avenir. »

« Je n’oublie pas non plus la médiation sur le lait, qui a eu là-encore, une influence, pas suffisant pour certains, mais qui a permis d’éviter que cette belle production laitière puisse être emportée par la crise. »

« Je viens à Cournon pour ce salon, qui est l’un des plus beaux de France et qui m’a permis une nouvelle fois de constater la qualité de nos productions, le savoir-faire de nos éleveurs, la passion qui est la leur.

Egalement, l’engouement d’un public nombreux, plus de 80 000 visiteurs, et l’attractivité que ce sommet représente pour de nombreuses entreprises françaises et étrangères. »

« Ce sommet est pour la France une de ses plus belles vitrines. Ma présence aujourd’hui n’était pas simplement de faire le constat de vos productions, de la qualité de ces exploitations d’élevage. »

« La France a besoin d’une agriculture. Elle a besoin de paysans. Elle a besoin d’éleveurs. C’est parce que je crois que la France a besoin de son agriculture qu’aujourd’hui, j’ai fait des choix pour que l’élevage soit la priorité de notre politique agricole. »

Tout cela est on ne peut plus clair. Et face à cela, on se doute bien que ce ne sont pas quelques exigences qui changeront la donne : que vaut la revendication de L214 que Monoprix ne vende que des œufs bios face à un milliard d’euros par an pour soutenir les éleveurs ? Pas seulement financièrement, bien sûr, mais également culturellement et idéologiquement en France.

L’exploitation animale est un système complet, par ailleurs de moins en moins viable ; seule une démarche révolutionnaire peut le renverser.

Toujours vérifier qu’un carton abandonné est bien vide

Quand on est véganE et qu’on habite en ville, il est nécessaire de systématiquement regarder les cartons qu’on peut trouver déposés ici et là. Ces cartons sont abandonnés le plus souvent à côté d’une poubelle.

Or, il peut y avoir en effet un animal abandonné à l’intérieur. Il faut donc systématiquement y penser, afin de s’assurer qu’il n’y a personne dedans.

Voici à titre d’exemple, parmi tant d’autres, des photographies prises à l’entrée d’un jardin public. Ce n’est pas exactement la même situation, mais cela souligne l’importance à être « sur ses gardes. »

A voir ce carton anodin à côté de l’entrée d’un jardin public, une personne n’ayant pas conscience de la réalité du rapport aux animaux ne « tiltera pas. » Pourtant, on peut se douter de ce qui s’est passé, en particulier quand on voit les détails suivants.

On devine que la personne qui a posé ce carton a fait exprès de faire en sorte que le carton soit ouvert de telle manière à ce que l’animal à l’intérieur ne puisse partir que dans une seule direction. Le mur d’un côté bloque un accès, et de l’autre, il y a les barreaux, et la personne a dû se placer justement sur le côté gauche, pour faire peur à l’animal et le pousser vers l’avant.

Naturellement, on devine que cela a été mené durant la nuit, bien entendu, puisque l’accès au jardin public était fermé.

Maintenant, regardons de l’autre côté, à l’intérieur du carton.

Les excréments confirmant qu’il y a bien eu un être vivant dans ce carton.

Mais quel animal a été abandonné dans ce parc et pourquoi? Nous ne le savons pas. Ceci dit, il ne s’agit pas forcément d’un abandon d’un animal dit « de compagnie. » Cela peut être quelqu’un ayant trouvé un animal sauvage dans son logement et ne voulant pas le tuer. Ou bien il s’agissait d’un oiseau blessé et trouvé dans le parc, qui a été soigné puis ramené.

Beaucoup de choses sont possibles, les bonnes comme les pires. Mais ce que nous voulons souligner ici, c’est l’importance de faire attention à ce genre de détails. De même qu’il faut regarder dans les « recoins » de la ville pour voir si un oiseau blessé ne s’y cache pas, il faut penser aux cartons, et aux êtres peut-être abandonnés dedans.

 

Quand l’AFP prend la parole au nom de « l’écologie »

Les suites de la conférence environnementale prennent un tournant toujours plus bizarre et ridicule. Ainsi, c’est l’AFP qui a informé d’une « lettre » qui a été envoyé au ministère de l’écologie.

Les auteurs en sont le syndicat CGT (par ailleurs très farouchement pro-nucléaire) et six associations : les Amis de la Terre, la Fondation Nicolas Hulot, la Ligue pour la Protection des Oiseaux, Surfrider Foundation Europe, France Nature Environnement et Réseau Action Climat.

Et cette lettre, donc, n’a pas été rendu public. C’est-à-dire qu’on en connaît le contenu uniquement par le communiqué de l’AFP, repris tel quel par tous les médias.

Est-ce démocratique ? Est-ce populariser l’écologie ? Non, bien sûr, on est là dans les tractations, dans les affaires par en-haut. On est dans la fausse écologie, totalement incantatoire.

Car cette démarche par en haut est en rapport avec une nouvelle réunion ayant lieu dans une semaine, le 9 octobre. Il s’agit en l’occurrence d’une « séance » du « Conseil national de la transition écologique. »

Ce « conseil national » n’est bien entendu que facultatif, comme l’indique la loi dans le Code de l’environnement :

Le Conseil national de la transition écologique est consulté sur :

1° Les projets de loi concernant, à titre principal, l’environnement ou l’énergie ;

2° Les stratégies nationales relatives au développement durable, à la biodiversité et au développement de la responsabilité sociétale et environnementale des entreprises.

Il peut se saisir de toute question d’intérêt national concernant la transition écologique et le développement durable ou ayant un impact sur ceux-ci.

Et ce « conseil national » est composé de telle manière à ce que les revendications soient bien encadrés.

Voici ce que dit le ministère à ce sujet :

Le CNTE, présidé par le ministre chargé de l’écologie, est composé de 50 membres répartis comme suit :
le président du Conseil économique, social et environnemental, membre de droit
le commissaire général au développement durable, membre de droit
un collège d’élus assurant la représentation des collectivités territoriales, comprenant 8 membres
un collège assurant la représentation des organisations syndicales interprofessionnelles de salariés représentatives au plan national, comprenant 8 membres
un collège assurant la représentation des organisations d’employeurs, comprenant 8 membres
un collège assurant la représentation des associations de protection de l’environnement et des fondations ou organismes reconnues d’utilité publique exerçant, à titre principal, des activités de protection de l’environnement, comprenant 8 membres
huit membres au titre de diverses associations
huit parlementaires, qui voient ainsi leur présence renforcée par rapport au CNDDGE, où ils disposaient de deux sièges.

Pour que cela soit plus clair : les entreprises et les syndicats ont 8 sièges chacun.

Les collectivités territoriales (maires, départements, etc.) en ont 8, et deux autres sièges sont pris par des organismes para-étatiques : le Conseil Économique, Sociale et Environnemental et le Commissariat Général au Développement durable.

8 sièges sont accordées au Sénat, au Parlement et au Parlement européen, et 8 autres à divers organismes d’Etat (conférences des présidents des universités et de grandes écoles, chambres du commerce, de l’agriculture, etc.).

8 sièges sont données à ce qu’on peut considérer comme « les consommateurs » : UFC que choisir, chasseurs, pêcheurs, associations familiales, etc.).

Et enfin, il y a justement les six associations mentionnées plus haut, à quoi s’ajoutent deux autres (pour faire 8 comme dans les autres cas) : le WWF (World Wildlife Fund) et Humanité et Biodiversité.

On ne va pas s’étaler dessus, mais rappelons que ces associations sont portées à bout de bras par les institutions, avec aussi les entreprises (L’Oréal aide financièrement la fondation Nicolas Hulot, Norauto aide Humanité et biodiversité, etc.).

Et il est facile de voir que ces associations « doivent » justifier leur place. Citons par conséquent ici ce fameux communiqué de l’AFP :

« Objectifs vagues », « peu d’engagements concrets », « moyens non précisés »…

« La feuille de route de la conférence environnementale » rendue publique le 27 septembre « ne nous paraît pas acceptable en l’état »

« Sur la grande majorité des sujets, la rédaction ne dépasse pas les bonnes intentions déjà maintes fois affichées », poursuivent les signataires qui dénoncent des « objectifs vagues, peu d’engagements concrets, chiffrés ou d’éléments de calendrier » et des « moyens non précisés ».

« Plus préoccupant encore, la feuille de route ne nous semble pas traduire une volonté politique forte d’engager résolument la France dans la transition écologique »

Autant dire que niveau contenu, c’est le flou artistique… C’est juste de la rhétorique pour faire « opposant constructif » et justifier sa place.

De plus, et il fallait s’y attendre, Europe Ecologie les Verts s’est alors mis de la partie, soutenant la dite lettre !

EELV a expliqué que :

EELV souscrit dès lors aux remarques formulées conjointement par six associations environnementales et par la CGT dans une lettre ouverte à Philippe Martin, ministre de l’Ecologie. EELV attire par ailleurs l’attention du gouvernement sur le caractère inédit d’une telle démarche conjointe, qui témoigne de la prise de conscience, au delà du mouvement écologiste, des enjeux économiques et de création d’emplois portés par la transition écologique.

Europe Écologie Les Verts réitère donc ses demandes de voir précisées, dans le cadre des instances de la conférence nationale de la transition écologique (CNTE), les mesures issues de la conférence environnementale.

La boucle est bouclée: ces gens font partie des institutions, qui d’ailleurs les porte à bout de bras financièrement et médiatiquement, mais ils font leur cinéma pour se présenter comme un groupe de pression.

Le pathétique résultat du 9 octobre en sera une triste preuve de plus.

« L’orthorexie »

Les bourgeois bohèmes français se sont aperçus qu’en traitant trop de la nourriture, ils jouaient avec le feu. Ils ont compris que leurs homologues américains étaient en fait en partie liée à une certaine culture alternative, avec parfois une dimension militante, que ce soit de type activiste ou sympathisante…

Or le bourgeois bohème français veut être un « hipster », sans pour autant avoir à assumer un contenu qui dérangerait son confort. Qu’à cela ne tienne, il suffit d’une bonne campagne française bien sceptique avec comme refrain « point trop n’en faut. »

Le Paris Vegan Day va être déçu, car il va passer de mode avant même d’être « hip » : la mode est à la dénonciation de « l’orthorexie. »

L’orthorexie est une fumisterie intellectuelle visant à dire que les gens qui ne veulent pas manger des choses mauvaises pour leur santé ont un « problème » mental.

Le végétalisme est bien sûr mentionné dans une liste bien longue de régimes « à la mode », cependant si l’on regarde bien c’est plutôt une offensive libérale pour contrer tout rapprochement éventuel avec une culture du « systématique », qui risquerait de passer au véganisme par son refus du libéralisme.

Voici par exemple le très informatif petit « test » publié dans « A nous », magazine bobo diffusé gratuitement à Paris, Lille, Lyon et Marseille / Aix-en-Provence.

Il est évident ici que la démarche végane est également visée, et pour nous qui considérons que le véganisme est l’actualité qui se construit, elle n’est pas que visée, elle est en fait la cible essentielle.

Souffrez-vous d’orthorexie ?

Parfois, vouloir manger sain peut se transformer en une obsession plutôt inquiétante. Phénomène émergent, l’orthorexie est un trouble caractérisé par la hantise de n’avaler que de la nourriture considérée comme bonne pour la santé, au péril de se perdre…

Pour savoir si vous êtes devenu un(e) flippé(e) de la junk food, voici le fameux “test de Bratman” !

1. Passez-vous plus de trois heures par jour à penser à votre régime alimentaire ?

2. Planifiez-vous votre repas plusieurs jours à l’avance ?

3. La valeur nutritionnelle de votre repas est-elle à vos yeux plus importante que le plaisir de le déguster ?

4. La qualité de votre vie s’est-elle dégradée alors que la qualité de votre nourriture s’est améliorée ?

5. Êtes-vous récemment devenu plus exigeant(e) avec vous-même ?

6. Avez-vous renoncé à des aliments que vous aimiez au profit d’aliments “sains” ?

7. Votre régime alimentaire gêne-t-il vos sorties, vous éloignant de votre famille ou de vos amis ?

8. Votre amour-propre est-il renforcé par vote volonté de manger sain ?

9. Éprouvez-vous un sentiment de culpabilité dès que vous vous écartez de ce régime ?

10. Vous sentez-vous en paix avec vous-même lorsque vous mangez sain ?

Résultats
Si vous avez répondu de façon positive à une à trois questions, tout va bien ! Votre rapport à la nourriture est sensé, vous aimez vous faire plaisir en mangeant, bravo !

– Si vous avez répondu de façon positive à au moins quatre questions, vous avez un risque potentiel plus élevé de devenir esclave de la carotte et du chou-fleur… Le trouble
serait même installé, prudence ! Un bon steak-frites pourrait vous faire le plus grand bien.

– Si vous avez répondu de façon positive à toutes les questions, vous êtes en réel danger, vous n’avez plus de vie ni d’ami, vous avez juste… un menu !

Cet éloge du pseudo mode de vie « sympa » à la française est absolument odieux, mais tellement logique ! Et il est facile de voir qu’à peu de choses près, c’est du véganisme dont il s’agit…

On renonce en effet à certaines choses qu’on appréciait (même si la question n’est pas « sain » ou pas, mais la morale), on a un amour-propre renforcé de par notre position (nulle fierté déplacée, juste la connaissance d’agir correctement), on éprouve de la culpabilité si on trahit la cause (sont concernées ici les personnes n’ayant pas assez avancé encore dans la culture végane et échouant dans le systématique), on se sent en paix de ne pas avoir été la cause de meurtre…

De la même manière, la démarche végane éloigne parfois sur certains points de la famille ou d’amis (finis les « gueuletons »), le goût compte moins que la morale, on planifie car on veut manger équilibré, et puis bien entendu on est plus exigeant avec soi-même, car on a compris qu’on pouvait prendre de bonnes décisions et aller de l’avant…

Ainsi, ce test (qui a quelques années) ne le dit pas, mais on voit bien ce qui est visé si on comprend l’enjeu historique…

Les libéraux l’ont eux compris, et ils savent être lyriques dans leur faux « rationalisme »: regardons la prose de psychologies.com à ce sujet :

Me voilà qui déborde gaillardement sur la religion : le corps de l’orthorexique est un temple, le lieu de toutes les adorations. Il est persuadé que tout ira bien s’il parvient à se nourrir idéalement, en préservant sa pureté corporelle sans jamais déroger.

Mais à quel saint se vouer ? Les nutritionnistes, haut clergé, et les médecins généralistes et les diététiciens, bas clergé de cette religion de la santé, énoncent des vérités inquiétantes par leur complexité et leur réversibilité.

Dès lors, les dogmes rigides des « diétogourous » de tout poil séduisent : il est tentant de se faire végétarien, végétalien, granivore, crudivore, hygiéniste ou macrobiotiste. L’orthorexique erre, à la recherche du régime idéal.

On aurait tort de prendre les orthorexiques à la légère, car ils ne rigolent pas. Ils sont la manifestation d’un nouveau puritanisme, d’une intolérance aux plaisirs gratuits, aux petites joies simples et sans prétention de l’existence. Du « manger droit » au « marcher droit », il n’y a qu’un pas !

C’est très parlant, et pour un peu on a l’impression de lire une dénonciation de la culture vegan straight edge (« puritanisme », « religion », « manger droit », « marcher droit », « ils ne rigolent pas », etc.). C’est que pour l’exploitation animale, le danger vient de là, bien sûr!

Les bourgeois bohèmes ont ainsi fini par comprendre que l’écologie et le végétalisme (ou encore le fait de donner de la valeur à sa santé), si jamais systématisés, amenaient inévitablement à une remise en cause générale, tant de soi que de la société. Ils rectifient par conséquent le tir, et c’est une tendance de fond importante.

C’est sans doute la fin d’une époque où les gens avaient commencé à faire semblant à être « rigoureux », même dans le hipster, le bourgeois bohème, etc. Le degré d’affluence du Paris Vegan Day, qui se place chez les bourgeois bohèmes en tant que « tendance végétalienne » (voire « végétarienne » culturellement), permettra d’évaluer cela à sa juste mesure !