COP 21 : le neuvième jour

Aujourd’hui, à midi, devrait être présentée une nouvelle version du « brouillon » rendu public samedi ; la nouvelle version est censée être plus claire et, surtout, avec moins de ces fameux crochets.

On peut se demander franchement dans quelles conditions tout cela est mené ; voici par exemple ce que le Nouvel Observateur est parvenu à trouver comme information : c’est édifiant !

« En effet, il arrive fréquemment que lesdits ministres (de l’Environnement, de l’Energie ou des Affaires étrangères, selon  le choix du pays qui les mandate) n’aient pas hérités d’un maroquin pour leurs compétences ou leur goût pour les dossiers ardus, mais parce qu’ils appartiennent à tel parti de coalition. Ou, plus prosaïquement, parce qu’ils font bien dans le tableau sans faire de l’ombre au chef de l’exécutif…

« Les diplomates, rodés aux négociations diplomatiques – certains y travaillent depuis une décennie – suent un peu pour expliquer les subtilités des textes à ces ministres-là. Disons qu’ils ne comprennent pas tout très vite… »

Certains ministres se sont, par exemple, étonnés de voir trois hashtags envahir le texte qu’on leur a fourni. Il fallu leur expliquer que ces bidules remplacent « INDC » (qui désignent les engagements de chaque pays), des termes qui provoquaient une telle nausée chez les les négociateurs à force d’avoir été répétés qu’ils les ont transformés en « ### ». Pas facile d’expliquer cette private joke, très humour-de-diplomate (ça existe) aux politiques qui débarquaient.

C’est que les logiques des diplomates (donner sa peau pour sauver la moindre virgule, quitte à laisser un texte impraticable) n’est pas celle des ministres (briller dans les médias ou à défaut, ne pas avoir donné l’impression de s’agenouiller devant les injonctions des Nations Unies). Alix Mazounie, de l’ONG Réseau Action Climat France :

Certains sont clairement déconnectés des enjeux. Quand c’est le ministre des Mines qui a été envoyé par son pays, je vous laisse imaginer quelle est son ouverture face aux efforts à fournir ! »

Et de fait, lors des réunions, des ministres font surtout preuve de leur extraordinaire capacité à faire traîner en longueur les débats. C’est fait exprès. Matthieu Orphelin, porte-parole de la Fondation Nicolas-Hulot, explique :

Chaque pays a le droit de s’exprimer autant qu’il le souhaite, mais certains confisquent le micro pour faire perdre du temps à tout le monde. La très incisive représentante du Venezuela, pays pétrolier qui n’a aucune envie de voir son modèle économique remis en cause à Paris, est passée experte dans l’art de souligner tous les problèmes de méthode, aussi minuscules soient-ils. Elle finit par faire rire tout le monde car lorsqu’elle prend la parole pour la énième fois, elle dit au coprésident : ‘Ne stressez pas !’' »

Quant à l’émissaire de l’Arabie Saoudite, autre pays pétrolier de très mauvaise volonté, il a, dit-on, parlé trois à quatre fois plus que tous les dirigeants européens réunis !

Il en arrive encore à nier la nécessité de parvenir à un accord où le réchauffement n’excéderait pas 1,5°C car, dit-il, tous les climatologues ne sont pas d’accord – argument éculé, mais qui permet de faire perdre quelques précieuses minutes. »

L’exemple de l’Arabie Saoudite est très parlant et rappelle les contradictions qui existent. Hier, il y a d’ailleurs eu une conférence de presse des représentants de plusieurs pays – la Chine, l’Inde, le Brésil, l’Afrique du Sud – exigeant que les pays développés financent davantage les pays en voie de développement face au réchauffement climatique.

Le représentant indien a exprimé cela en disant :

« Nous continuons à être déçus par le faible niveau d’ambition et de soutien des pays développés. (…)

Il est impératif qu’en raison de leur responsabilité historique et leurs plus grandes capacités, ils soient à la pointe en matière de réduction d’émissions de gaz à effet de serre et d’aide financière et technologique au monde en développement. Malheureusement, ça ne prend pas le chemin que ça devrait prendre. »

Les plus « riches » des pays en voie de développement entendent bien profiter au maximum de leur statut, sans pour autant un jour passer à la caisse…

On a une autre fumisterie assez exceptionnelle avec la signature hier d’une « Charte d’engagement de la mode pour le climat », parrainée par la ministre de l’Ecologie Ségolène Royal, dans le cadre d’une sorte de petit « show » au sein de la COP 21.

Elle a été signée par l’Union des industries textiles et la Fédération de la maille et de la lingerie. La voici : on peut voir qu’il n’y a aucune dimension contraignante, il sera fait « autant que possible », « au maximum », on « favorisera », on « encouragera », on « oeuvrera »…

C’est un excellent exemple de « greenwashing ».

1 Concevoir autant que possible des vêtements faits pour durer et pour renaître

2 Utiliser au maximum des matières premières locales faiblement consommatrices d’eau, et de pesticides pour respecter la biodiversité

3 Favoriser les procédés de production économes en eau, en énergie tout en contrôlant les rejets dans l’eau, dans l’air et dans le sol

4 Encourager des modes de distribution générant le moins de gaz à effet de serre (privilégier par exemple le transport fluvial et la fabrication locale)

5 Informer le consommateur sur les méthodes d’entretien de ses vêtements et textiles de maison afin de contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique (affichage environnemental, fréquence et température de lavage, mode de séchage, produits lessiviels)

6 Œuvrer au développement des filières de recyclage et proposer une nouvelle vie aux vêtements et textiles de maison

7 Favoriser toute innovation textile permettant de réduire l’impact sur l’environnement des activités de production, de transport, de distribution et de consommation textile et habillement

8 Partager nos bonnes pratiques à l’international

Aucun engagement, aucun esprit d’engagement : comment s’attendre à autre chose avec des mentalités individualistes, égocentriques, sans franchise ?

COP 21 : le huitième jour

Nous voici depuis hier dans la seconde phase de la COP 21 : des ministres de 195 pays négocient autour du « brouillon » établi la première semaine. Le texte final est censé être voté vendredi, et donc avoir été terminé mercredi soir ou jeudi matin, pour que les traductions soient effectuées.

Bien peu d’informations ont circulé sur ce qui s’est passé hier, rappelons que tout a lieu à huis-clos. On peut cependant entrevoir quelques points, ici et là.

Par exemple, la ligne appelant à remplacer l’objectif de 2°C par 1,5°C a de plus en plus d’écho, de plus en plus de pays modifient leur ligne à ce sujet. On est pourtant libre de penser que c’est du pur opportunisme et que c’est fait en toute connaissance que la COP 21 n’exigera rien de contraignant pour en arriver là…

Parler de 1,5°C est tout à fait irréaliste, voire ouvertement absurde, si l’on regarde les propositions faites par les pays et données pour la COP 21 : la conséquence serait un réchauffement d’au moins entre 2,7 et 3,7°C en 2100, et en attendant, à court terme, une hausse d’entre 16 et 22% de l’émission de CO2 entre 2010 et 2030 !

On sent déjà venir le principe d’annoncer qu’il faut 1,5°C en disant que d’ici 2020 un plan contraignant va être établi et que celui-ci sera repoussé, etc.

Surtout qu’on sait qu’il y avait hier encore 567 expressions ou phrases entre crochets, contre 1035 au départ. Les supprimer et arriver à un accord va demander que rien de contraignant ne soit décidé, aucun chiffre imposé, etc.

On a également appris que le délégué d’Arabie Saoudite a refusé « toute discrimination des énergies fossiles vis-à-vis des autres énergies », ce qui souligne les contradictions. Cela en dit long sur les obstructions, avec comme nous le disions les pays pétroliers d’un côté, les BRICS de l’autre, la Chine ou les Etats-Unis qui ne veulent pas d’objectif trop bas, etc.

A cela s’ajoute qu’une question qui se pose est de savoir s’il faut établir un plan pour arriver à l’absence de production de CO2 à l’horizon 2060 – 2080. C’est ce qui devrait être au cœur de la question, mais dans un système de pays capitalistes, il est impossible de prévoir, donc impossible à organiser.

On ne sait d’ailleurs toujours pas comment trouver 100 milliards d’euros d’ici 2020, et encore moins ce qui va se passer après : y aura-t-il une hausse des contributions, qui paiera ?

Notons également au passage que la COP 21 a un grand absent : le pape François. Finalement, il n’est pas venu en « guest star » (comme l’aurait espéré Nicolas Hulot) et donc l’écologie n’est plus une actualité pour lui.

Cela aura été une opération de communication, rien de plus. Il y a deux jours, Radio Vatican fournissait d’ailleurs cette information :

« A l’issue de la prière de l’angélus, le Pape a évoqué une nouvelle fois la conférence mondiale sur le climat qui se poursuit à Paris, priant pour que les responsables qui s’y réunissent trouvent des solutions justes pour réduire l’impact des changements climatiques, et garantissent la protection de la dignité humaine.

François a cité un extrait de son encyclique Laudato Si’. Voici ses mots:

« Je suis avec une vive attention les travaux de la conférence mondiale sur le climat en cours à Paris, et me vient à l’esprit une question que j’avais formulée dans mon encyclique Laudato Si’: « Quel genre de monde voulons-nous laisser à ceux qui nous succèdent, aux enfants qui grandissent ? » (LS, 160).

Pour le bien de la maison commune, de nous tous et des générations futures, tout effort à Paris devrait être orienté pour atténuer les impacts des changements climatiques, et dans le même temps, pour contrer la pauvreté et faire fleurir la dignité humaine.

Prions pour que l’Esprit Saint illumine ceux qui sont amenés à prendre des décisions aussi importantes, et leur donne le courage de toujours prendre en compte le critère de choix du meilleur bien pour l’entière famille humaine ». »

Comme on le voit, seule la question humaine est ici mise en avant. La prétention catholique à parler de la Nature n’aura pas duré bien longtemps !

COP 21 : le septième jour

Il n’y avait hier pas de réunions officielles dans le cadre de la COP 21. Toutefois, on peut déjà avoir un aperçu sur l’impact du « brouillon » qui a été rendu samedi.

Nicolas Hulot était par exemple l’invité du « Grand Jury » du 6 décembre 2015, sur RTL.

A l’écouter, on devine la catastrophe. « Paris peut être le début d’une dynamique », « Il faudra accélérer derrière » : il exprime très clairement que rien d’exceptionnel ne va sortir de la COP 21, en reprenant son refrain du « c’est mieux que rien ».

Il est obligé de raconter qu’on est en train de découvrir de superbes nouvelles technologies, qu’on va vers une nouvelle ère de paix car les guerres depuis plusieurs décennies seraient liées à la bataille pour les énergies fossiles, etc.

Du grand n’importe quoi, qui vise à masquer la faillite qui se profile. Nicolas Hulot peut bien dire « Les Etats ne sont pas venus pour faire de la figuration », il sait très bien que le problème fondamental, ce sont les contraintes.

Ce qui s’annonce, c’est l’absence de contraintes clairement établies – on retombe sur la question de la division de l’humanité et de la négation de Gaïa.

Voici comment formule cela un avocat, docteur en droit et enseignant à l’université Paris I, sur Terra eco, qui a exactement le même point de vue que Nicolas Hulot :

« Une lecture juridique tout d’abord. De ce point de vue, le bilan n’est pas réjouissant.

L’accord, de rédaction assez médiocre et truffée de dispositions très générales et de termes mal définis, s’en remet pour l’essentiel à la bonne volonté des Etats eux-mêmes pour réduire le niveau insoutenable de nos émissions de gaz à effet de serre.

Sur des sujets clés comme le mécanisme de suivi des engagements des Etats à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre ou le volume et les moyens de financement de la lutte de contre le changement climatique, l’accord demeure et demeurera sans doute assez évasif.

Cet accord n’entrera pas en vigueur avant cinq ans et il faudra sans doute encore du temps avant que la nouvelle Conférence des Parties à l’accord de Paris soit au complet et en mesure de forger les instruments de mise en œuvre de ce qui aura été convenu en 2015 à Paris.

Cette situation interpelle les juristes en droit de l’environnement. Le droit international de l’environnement doit être modernisé et, notamment, il doit être possible de mieux s’en prévaloir, directement, devant les juges nationaux.

Pourtant, la lecture politique de ce projet d’accord permet d’être optimiste sans être béat.

Elle permet aussi d’agir maintenant et sans attendre. Que le monde entier se soit donné rendez-vous au même endroit pour discuter d’un même texte à la même table pendant quinze jours est, en soi, historique. »

C’est totalement ridicule. On peut bien avoir l’esprit qu’on veut, le discours politique qu’on veut, ce qui compte ce sont les faits, la base, la réalité. Celle-ci ne permet pas d’affronter le réchauffement climatique, question planétaire, de par la division de l’humanité, l’anthropocentrisme.

COP 21 : le sixième jour

C’est donc, pour reprendre l’expression des médias, un « brouillon » qui a été remis à midi hier samedi, comme base de discussion pour un accord sur le climat. Or, le document ne devait justement pas être tant une base pour négocier, qu’un document à vérifier et à signer…

Il va donc y avoir une semaine de négociations très rudes, s’appuyant sur la base suivante : le document fait 48 pages, avec 20 pages de présentation, 21 de décisions, 5 de notes d’informations.

L’un des problèmes est le suivant : il y a  939 phrases entre crochets, à sélectionner ou enlever, ce qui fait beaucoup de choses à discuter en une semaine, à partir de lundi.

Toutefois, ce n’est qu’un aspect, un autre devant être mentionné. Il y a en effet certains passages qui sont ambigus. On a par exemple l’expression :

sustainable development in harmony with nature

En Français, cela donne :

« développement durable en harmonie avec la nature »

Sauf que le problème, bien sûr, est qu’il n’y a pas de définition du « développement durable ». A la limite on peut deviner de quoi il s’agit, mais qu’en est-il de la Nature? Quelle est sa définition? Quels sont les critères?

On voit l’ampleur du problème, de notre point de vue, quand on sait que ce terme ne revient d’ailleurs qu’une seule fois dans tout le document !

N’est-ce pas un terrible symbole de l’impuissance intellectuelle à comprendre notre planète ? Peut-on aborder la question du changement climatique sans parler de l’évolution de la Nature, de la protection de la vie?

Notons d’ailleurs que, évidemment, le mot « animal » ne revient pas une seule fois. On sait déjà à quoi s’en tenir.

Par contre, on a une expression très particulière, qui nous est chère, qui apparaît. A un moment il est parlé de promouvoir les droits au développement, à l’égalité entre hommes et femmes, mais également… « l’intégrité des écosystèmes et de la Terre-Mère » (« the integrity of ecosystems and of Mother Earth »).

Là, on a quelque chose d’encore plus problématique. On se doute bien qu’il n’y a pas de définition de la part de la COP 21 de la notion de « Terre-Mère ».

C’est de la rhétorique, du folklore, et d’ailleurs on a pu régulièrement voir à la COP 21 des gens habillés en tenues d’aborigènes, pour donner une impression de « respect » de la Terre à ce qui est une réunion de gens qui n’ont en tête que le maintien de leurs intérêts. C’est clairement par là qu’il faut chercher l’emploi de cette expression.

Car il est évident que le concept de « Terre-Mère » (et le mot d’ordre « la Terre d’abord ! » d’ailleurs) a une signification absolument opposée à la « gestion des ressources selon le développement durable » comme le veut la COP 21.

C’est à ce genre de détails qu’on voit qu’on rentre dans une ère nouvelle, et que la reconnaissance de Gaïa, et la bataille pour elle, vont être la prochaine grande ligne de démarcation.

Du côté des crochets, où les choix restent à faire, les négociateurs devront discuter pour savoir s’ils visent seulement 1,5°C ou bien « bien en-dessous de 2°C ». De ce côté là, cela semble franchement irréaliste.

Voici un autre exemple, plus compliqué, de ce qui est très problématique :

[Recognizing that Parties should take action to address climate change in accordance with evolving economic and emission trends, which will continue to evolve post-2020,]

Cela signifie que les parties signataires doivent agir par rapport au changement climatique en accord avec les tendances économiques et d’émission de CO2 qui évoluent, et continuant à évoluer à partir de 2020.

Or, c’est lourd de conséquences. Si on doit adapter les décisions selon les évolutions – qui ne sont pas définies – n’importe qui peut demander une remise en cause, à n’importe quel moment.

N’importe qui peut dire : nous avons dit qu’il faut agir selon les évolutions économiques, or mon pays a une crise économique, donc je ne dois plus faire ceci ou cela. Un autre peut dire : il y a une amélioration, on peut ralentir les efforts, etc. etc.

Peut-être est-ce fait exprès, pour garder une porte de sortie. Plus simplement, il faut y voir une impossibilité à assumer la question écologiste, la question de la Nature, la question de l’anthropocentrisme.

La COP 21 annonce son échec : elle est une gestion bureaucratique, sur une base totalement dépassée, d’un problème qui exige une refonte totale de notre manière de voir la vie.

COP 21 : le cinquième jour

Aujourd’hui, samedi, la version finale devait être rendue à midi. Vue d’hier soir, difficile de penser que cela sera le cas.

Quelle a été la situation de ce cinquième jour de la COP 21, hier ? Selon Le Figaro, « les négociations patinent ». Les contradictions deviennent plus profondes entre les pays ayant connu un  » développement » et les autres.

La Fondation Nicolas Hulot formule cela de la manière suivante :

« Qu’est-ce qui bloque ? Evidemment les questions centrales de la différentiation et du financement (atténuation, adaptation, pertes et dommages), notions intimement liées. Par exemple, certains pays développés veulent que soit indiqué, dans l’article sur les financements, que tous les pays qui le peuvent doivent contribuer, alors que d’autres veulent qu’au contraire les pays développés paient leur dette écologique et remplissent déjà seuls leurs engagements. »

Un pays comme le Qatar, par exemple, refuse catégoriquement de payer en disant qu’il n’est pour rien dans le réchauffement climatique, qu’il n’a donc par conséquent rien à payer. Un pays comme la Chine est sur une position similaire.

C’est tout à fait logique, puisqu’ils raisonnent en termes de nations, et non d’humanité, et encore moins de manière planétaire.

C’est là le fond du problème, le coeur du problème ; c’est cela que la COP 21 est censée dépasser, et on voit mal comment. On ne peut rejeter la Nature et diviser l’humanité sans qu’il y ait un impact, une contradiction.

Voici un petit témoignage d’anthropocentrisme typiquement français justement, avec des éléments synthétiques censées imiter la Nature dans l’espace de la présidence française… Que dire?

Ce ne sont évidemment pas les opérations de communication qui vont changer, comme par exemple la venue à la mairie de Paris de 1000 maires. Cela disperse plus qu’autre chose. La « bonne volonté » n’est pas ce qui est en jeu : c’est toute une vision du monde, ainsi que des intérêts économiques, c’est une humanité divisée, niant la Nature.

Il en va de même pour l’ouverture au Grand Palais d’une sorte d’exposition d’entreprises présentant leurs démarches vertes, appelée « forum « Solutions COP21″ ».

Qu’attendre d’EDF, Coca-Cola, GdF-Engie, Carrefour, Sanofi, Suez, etc. ? Rien du tout quand on a conscience de la réalité. Cela n’a pas empêché des ONG, comme Attac ou Les Amis de la Terre, d’être allé à l’inauguration de l’exposition, qui doit durer quelques jours, pour organiser à l’intérieur un « Toxic tour » en anglais et en français, pour présenter l’hypocrisie de ces entreprises.

Naturellement, la trentaine de gens présents s’est fait expulser manu militari, ainsi que les journalistes présents. A quoi pouvait-on s’attendre d’autre et à quoi sert de dire que les grandes entreprises sont hypocrites et méchantes ? Il faut croire que l’idée de révolution n’est pas encore parvenue à la conscience de ces gens qui « témoignent ».

En ce qui concerne les débats, finalement hier on est arrivé à un texte de 38 pages. Auparavant, il y avait encore 50 pages, et qui plus est avec deux modèles.

Cette histoire étrange est présentée de manière suivante par la Fondation Nicolas Hulot, qui la révèle pour mieux en atténuer le caractère à la fois ridicule et grave :

« 10h ce matin [donc, hier] ont été conjointement publiées deux versions du projet de texte d’accord :
la première avec le texte compilé des différentes options proposées par les pays
la seconde intégrant les propositions de rédaction de compromis proposées par les co chairs et les co-facilitateurs.

C’est une bonne solution pour que les pays puissent dépasser plus facilement leurs formulations initiales.

Nb : Nous ne sommes pas du tout dans le scénario de Copenhague, où un second texte, complètement déconnecté du premier, avait été rédigé « en secret » par quelques-uns, en dehors des salles de négociation.  A Paris, il y a donc pour l’instant deux versions du projet de texte, mais servant à préparer le même accord au final car les propositions de compromis acceptées seront réintégrées dans le projet initial, en toute transparence. »

On n’est pas dans un texte secret, mais tout de même dans une démarche où deux lignes se montrent et s’opposent radicalement, avec l’espoir d’un « compromis ». Ce n’est pas une négociation collective, mais une bataille pour bricoler un texte commun.

Concluons avec une anecdote, une information de RFI. On y apprend que les chefs d’État et les premiers ministres eux-mêmes seraient en train de négocier dur, et que la COP 21 partirait à la conquête des citoyens…

Mensonge et langue de bois réunis en un seul package… Finalement, voilà ce qu’aura été la COP 21 réalisée par la France.

« Tandis que les 150 chefs d’Etat et de gouvernement négocient dur depuis le 30 novembre au Bourget pour parvenir à un accord visant à limiter à deux degrés le réchauffement climatique, la COP21 déborde du lieu des discussions officielles pour gagner Paris et aller au contact des citoyens. »

COP 21 : le quatrième jour

Cette fois, c’est relativement plus clair : les négociations sont en retard. Il y a encore plein d’options qui n’ont pas été débriefées et d’autres qui sont des points d’achoppement, par exemple la question de la vérification de ce que fait chaque pays ou encore la question de savoir qui va fournir les financements pour les aides.

Il y a donc pour l’instant un document-brouillon de 50 pages, avec 1400 expressions ou phrases entre crochets, c’est-à-dire encore en suspens.

La Fondation Hulot a annoncé hier avoir eu l’information selon laquelle il y a eu une réorganisation des méthodes de travail :

« La nouvelle méthode proposée par l’Afrique du Sud (pour le G77) et la Chine, complétée par le Guatemala (groupe AILAC) a été acceptée par tous : moins de groupes spin-off en parallèles (12 réunions seulement programmées ce jour), plus de travail transversal du groupe de contact, incitation aux facilitateurs pour qu’ils proposent des rédactions de compromis/convergence (ils ont d’ailleurs fait de nouvelles propositions ce matin). »

Tout cela est d’un terrible amateurisme ; en même temps cela reflète les contradictions entre les uns et les autres. Parmi les pays qui font du blocage d’ailleurs, on a pu apprendre que cette fois c’est l’Arabie Saoudite qui a fait le forcing pour qu’il soit hors de question que l’objectif passe de 2°C à 1,5°C de réchauffement climatique.

Il y a aussi l’Indonésie, qui dans ses comptes a « oublié » dix millions d’hectares de forêt, afin de relativiser la déforestation… Elle a également « oublié » ses feux de forêt massifs (et organisés), qui ont fait de ce pays par moments un plus grand producteur de CO2 que la Chine…

D’une certaine manière, on peut dire qu’il y a quatre grands blocs :

– les pays pétroliers (et gaziers), qui comptent profiter de la manne des énergies fossiles ;

– les pays « en voie de développement » du type BRICS (Brésil, Inde, Chine…) qui comptent à tout prix avancer ;

– les pays intermédiaires cherchant à temporiser (comme la France), parce qu’ils peuvent se le permettre et que c’est dans leur intérêt (avec le nucléaire par exemple) ;

– les pays alliés aux États-Unis, comme l’Australie, et donc les États-Unis eux-mêmes, qui entendent surtout garder leur autonomie.

Tous ces pays sont donc égoïstes, mais pas de la même manière. Au final, l’absence d’unité, de vision commune de l’écologie, de la Nature, fait que les uns et les autres participent au grand renoncement…

A côté de ces négociations qui donc partent très mal, d’autres initiatives montrent que tout cela ne ressemble pas à grand-chose. Voici par exemple ce dont nous informe FranceTV info :

« Une vingtaine de villes du monde, dont Paris, ont signé une promesse d’engager 10% de leur budget à renforcer les actions de prévention ou de lutte contre les risques, qui peuvent être climatiques, mais aussi sociaux ou terroristes. »

Quel rapport entre les différents « risques » ? Aucun, on voit bien que l’écologie est un thème comme un autre. On a encore une autre incohérence avec « Ice Watch Paris » d’Olafur Eliasson.

18 gros morceaux de glace – leur poids total est de 80 tonnes – ont été pris au Groenland, amené au Danemark par container, pour rejoindre Paris par l’autoroute pour un parcours d’au moins 1200 km.

Puis, douze gros morceaux de glace ont été placés place du Panthéon à Paris, hier pendant la nuit (18 avaient été transportés au cas où il y aurait un souci dans le transport). Le tout étant censé formé une installation d’art contemporain permettant soi-disant une réflexion, etc. Selon « l’artiste », cela permettrait de voir les choses concrètement :

« Ce qui fond à Paris, c’est un dixième de ce qui fond chaque seconde l’été au Groenland. C’est un moyen de rendre les données (du réchauffement climatique) réelles. »

Non seulement tout cela a coûté une petite fortune en CO2, mais de toutes manières à part quelques touristes et quelques grands bourgeois du quartier, personne ne verra rien… C’est une sorte de fiasco sur tous les plans !

D’une certaine manière, c’est le symbole de la COP 21 : elle n’a pas réussi à mobiliser les gens en France, il n’y a pas de mobilisation, il y a seulement maintenant un petit débat… On est très loin de ce qu’exige la Nature de notre part.


COP 21 : le troisième jour

« Mon message est tout à fait clair : il faut accélérer le processus parce qu’il nous reste beaucoup de travail » : c’est ce qu’a dit hier le président de la COP 21, Laurent Fabius, également ministre des affaires étrangères. En effet, samedi midi, les « copies » doivent être remises, avant que les ministres n’arrivent deux jours après…

Le processus existe en deux temps : il y a des « contact groups » qui discutent thème par thème, puis après un premier debriefing, des « spin off » négocient au mot près. C’est un processus douloureux pour aboutir à quelque chose et l’Américain Daniel Reifsnyder, l’un des deux présidents du groupe de travail, de son côté, a déclaré que « Sur aucun point, nous ne faisons les progrès qui seraient nécessaires ».

Surtout que, pour ce que l’on sait de ce qui a filtré, il apparaît que les contributions publiées par 183 pays ne permettraient que d’arriver à 3°C de plus entre 1880 et 2100, alors qu’on est censé viser 2°C, et que Hollande parlait même de 1,5°C seulement…

Le G77 a également publié un communiqué hier qui a encore accentué la pression. Le G77 regroupent 134 pays du tiers-monde ; à la base, dans les années 1960, il y en avait 77, d’où le nom. On y retrouve des pays comme l’Inde, l’Indonésie, l’Argentine, l’Algérie, etc.

Ce communiqué des G77 a également été signé par la Chine – c’est dire l’importance de ce qui est dit. On y lit surtout un appel à la clarification des soutiens financiers que recevront les « pays en voie de développement » après 2020. Jusqu’à présent, il avait été prévu que 100 milliards de dollars seraient versés chaque année : il est désormais expliqué que ce n’est pas assez.

Il est expliqué également, en filigrane en quelque sorte, qu’il est hors de question que les « pays en voie de développement » paient quoi que ce soit, tout étant de la faute des pays ayant connu la première révolution industrielle.

On lit donc dans le document :

« Le soutien financier des pays développés est lié aux impacts (du changement climatique) dus aux émissions historiques (de gaz à effet de serre). »

C’est grosso modo ce que disait le premier ministre indien dans l’article de lundi du journal britannique le Financial Times. Et l’Inde compte d’ailleurs doubler puis tripler sa production de charbon dans les prochaines années…

Un autre pays s’est exprimé complètement en faveur du refus de la suppression totale des énergies fossiles : le Brésil. L’Arabie Saoudite est naturellement sur une position similaire.

On peut résumer la problématique qui est apparue à la surface ce troisième jour de manière aisée. Si l’on veut que le réchauffement climatique reste à 2°C entre 1880 et 2100, il faut que 80% des réserves connues de pétrole, charbon et gaz ne soient pas utilisées.

Les pays développés s’imaginent pouvoir s’en passer, notamment à coups d’énergie solaire ou hydraulique (comme l’Autriche qui a aboli l’énergie nucléaire dans sa constitution), ou surtout avec l’énergie nucléaire, comme la France.

Hier, à l’université de la Sorbonne, il y avait d’ailleurs une conférence d’Elon Musk, fondateur de Paypal, s’occupant depuis de l’entreprise Space X (une entreprise de vol spatial) et de Tesla (constructeur d’automobiles de luxe 100 % électriques). Il y a fait l’éloge du nucléaire, surtout dans un pays stable pour l’environnement comme la France, à l’opposé donc de la Californie ou du Japon, en raison des tremblements de terre.

Il a bien entendu soulevé l’idée de la taxe carbone… dont justement les « pays en voie de développement » ne veulent pas entendre parler et encore moins ceux qui ont précisément du pétrole, du charbon, du gaz.

C’est également vrai pour des pays comme le Canada ou les Etats-Unis, notamment avec le fameux gaz de schiste. Symboliquement, car la Maison-Blanche pourra faire un veto, la chambre américaine des représentants a voté contre deux nouvelles réglementations de l’agence de protection de l’environnement. La première visait à réduire de 30 % le CO2 produit d’ici 2030, la seconde à instaurer des normes de pollution sévères pour les centrales thermiques à venir.

La France a toujours été un pays qui se voulait une sorte d’impérialisme sympathique, « pas pareil » que les Etats-Unis. Cela permet une diplomatie avec l’apparence de la « juste mesure ». C’est le jeu joué à cette COP 21 et pour l’instant, c’est loin d’être gagné, ne serait-ce qu’à court terme. Car tout le monde sait bien qu’à un moment de toutes façons il y aura rupture et les pays feront chacun pour soi.

COP 21 : le deuxième jour

Regardons ce qu’a donné la seconde journée de la COP 21. Commençons par une anecdote relativement significative. C’est un peu tout ce qu’on a pour l’instant sous la main, puisque les débats ne sont pas publics.

Alors que la COP 21 vient à peine de s’ouvrir, donc, forcément tout le monde en parle, mais comme on ne parle pas en même temps de Nicolas Sarkozy, cela déplaît à celui-ci et il a montré qu’il n’était pas content :

« Il n’y en a que pour la COP 21. Comme si le drame qu’a connu la France il y a dix jours était déjà passé. »

C’est très significatif, et cela rappelle son «ça commence à bien faire» prononcé au salon de l’agriculture au sujet des questions d’environnement, en 2010. Sans doute Sarkozy est-il jaloux de ne pas avoir été à côté des 150 chefs d’État, mais tout de même…

Ceci dit, si Sarkozy a le culot de montrer qu’il se moque de la COP 21, peut-être que François Hollande est pire, dans la mesure où il prétend s’y intéresser…

Au-delà de l’anecdote, cela rappelle que l’écologie c’est une question politique. Si on ne sait pas ce qui se négocie, là on en sait un peu plus sur les contradictions du démarrage de la COP 21.

On arrive vite à des situations bloquées, que ce soit dans un pays ou entre les pays. Normalement les pays arrivent avec des propositions chiffrées, mais la Belgique n’a pas été en mesure de le faire en raison des différents gouvernements ne se mettant pas d’accord (la Belgique est un État fédéral).

Déjà qu’on doit arriver à l’unité mondiale, alors si déjà dans un pays on n’arrive même pas à négocier…
Il y a la même chose aux Etats-Unis : les républicains ont déjà annoncé qu’ils remettraient tout en cause s’ils gagnent la prochaine présidentielle.

Dans un même genre, on a le dirigeant ultra-nationaliste de l’Inde, Narendra Modi. Lui, il a carrément fait son opportuniste complet : saluant les chefs d’État d’un côté, envoyant tout balader de l’autre.
Lundi, il a annoncé avec François Hollande la formation d’une « alliance solaire internationale » avec 121 pays, pour promouvoir le solaire…

Mais le même jour, il publiait une tribune dans le Financial Times, un magazine britannique entièrement tourné vers le business, où il y disait une chose simple : les pays développés ont fait leur fortune sur les énergies fossiles, à eux d’assumer cela, pas à nous.

On s’imagine l’effet que cela a eu hier : on devine tout de suite qu’il y a double jeu. C’est ça le fond du problème.

Ceci dit, d’autres pays ne s’embêtent même pas avec cela. On a vu que la Belgique avait une bonne « excuse », mais la délégation du Venezuela (0,83 % des rejets de CO2 mondiaux), quant à elle, n’a pris aucun engagement non plus, et s’est même permis de se plaindre de l’accueil à la COP 21 qui lui a été fait.

D’autres pays ont remis des engagements, mais en traînant des pieds, en mode service minimum, comme les pays pétroliers que sont l’Angola et le Nigeria, le Qatar, l’Iran, l’Arabie saoudite.

C’est très mal parti de ce côté là. La France, tactiquement, a tenté de gagner déjà l’Afrique, qui ne produit qu’une toute petite part du CO2, mais dont nombre de pays sont liés à la France, de par l’influence encore largement présente dans les anciennes colonies.

Hier matin, il y eu ainsi un « sommet défi climatique et solutions africaines » avec François Hollande et une douzaine de chefs d’Etat africains.

Comme tout est prétexte à renforcer ces liens pas forcément sympathiques dans la mesure où c’est d’esprit colonial version modernisée, l’aide française à la lutte contre le changement climatique sera portée de 3 à 5 milliards d’euros par an d’ici à 2020 et se tournera notamment vers l’Afrique.

Comme en écho, le chef d’État du Sénégal, Macky Sall demande  5 milliards d’euros par an, pendant dix ans, de la part des pays riches :

« Quand on demande aux pays les plus en retard sur le processus de développement de renoncer aux sources d’énergie les plus accessibles et les moins coûteuses, que d’autres ont utilisés pendant des siècles pour assurer leur industrialisation, l’équité veut que cet effort soit accompagné et soutenu. »

Heureux hasard… Comme on le voit, on ne sort pas de la politique. Et qui dit politique, dit économique, bien entendu. Car on discute à la COP 21, mais entre janvier et juillet 2015, la forêt Amazonienne a perdu 6000 km², soit une fois et demi la superficie de l’Ile-de-France. Tant qu’on ne dit pas stop à cela, déjà…

Pour finir, encore une anecdote. Une chroniqueuse de France Info, Nathalie Bourrus, est allée visiter un chapiteau de 27 000 mètres carrés dédié aux associations. Elle se balade et raconte de manière moqueuse ; elle le raconte dans un podcast, avec une voix odieuse de bourgeoise prétentieuse.

Un film est en anglais sous-titré, elle s’en moque ; elle raconte encore :

« Moi, en quête de réchauffement climatico-humain
Quelque chose m’attire l’œil : des gens pédalent, comme sur un vélo, mais ce n’est pas un vélo. C’est un chargeur de portable. Car, comme le dit le proverbe Cop21 : « Si tu veux avoir de la batterie… tu n’as qu’a en baver un coup ! » « C’est pas sympa, comme message de bienvenue », dis-je à un pédaleur en pénitence. Le jeune homme, norvégien, me dévisage. »

Et là, apothéose à la française, à la fin de son podcast :

« Je décide carrément de fuir. Je passe alors devant le restaurant-cantine. J’aperçois des graines à manger. Je n’ai qu’une envie : avaler un bon gros steak, bien saignant et bien gras. Et pourquoi pas, une assiette de frites, arrosée de ketchup… »

N’est-ce pas tellement parlant ? N’est-ce pas la preuve qu’il faut écraser l’idéologie des beaufs, imposer le sérieux et la compassion, avant de pouvoir avancer ? Qu’il faut en finir avec le faux humour caustique, masque du relativisme?

Il est temps de prendre les choses au sérieux et de rompre avec tout cela!

Premier jour de la COP 21

Voici un compte-rendu de cette première journée officielle de la COP 21, même si en réalité les négociations ont commencé hier déjà. Il était cependant évident que la présence de 150 chefs d’État à Paris devait « marquer le coup » pour l’ouverture.

Naturellement, ils ont eu droit à des plats « français », strictement rien de végétalien comme il se doit (Soupe de navet aux coquilles Saint-Jacques, suprême de volaille, risotto aux herbes fraîches, confit de céleri farci, reblochon bio et Paris-Brest, champagne).


François Hollande, en tant que président du pays hôte, a tenu un discours, où il a complètement craqué, difficile de dire autre chose. Déjà que le fait de passer à « seulement » 2°C de plus d’ici 2100 est pratiquement infaisable, voilà qu’il parle de 1,5°C !

C’est totalement démagogique et cela ne sert qu’à valoriser la France comme une sorte de pays neutre, d’impérialisme sympathique, qui pourrait servir de force centrale de la lutte contre le réchauffement climatique.

En passant, cela sert à aider les entreprises françaises qui ont mis le paquet pour se positionner sur le marché du capitalisme vert (pour autant qu’une telle chose puisse exister)… Et à faire croire aux gens que, du côté français, tout aurait été fait. Les Américains, les Chinois, les Indiens seront désignés comme coupables…

Alors qu’en réalité, si un pays y va à fond, il servira d’exemple aux autres peuples du monde. Encore faut-il pour cela croire dans le peuple, la démocratie, et non pas dans les entreprises et le business « vert »…

Voici des extraits significatifs de François Hollande :

« C’est un jour historique que nous vivons. La France accueille 150 chefs d’Etat et de gouvernement, des milliers de délégués venus de tous les continents. Jamais une conférence n’avait accueilli autant d’autorités venues d’autant de pays. Jamais, je dis bien jamais, l’enjeu d’une réunion internationale n’avait été aussi élevé, car il s’agit de l’avenir de la  planète, de l’avenir de la vie.

Et pourtant il y a 2 semaines, ici même à Paris, c’est la mort que semait un groupe de fanatiques dans les rues. Je veux ici vous exprimer la reconnaissance du peuple français pour toutes les marques de soutien, tous les messages, tous les signes d’amitié que nous avons reçus depuis le 13 novembre.
Ces événements tragiques nous affligent, mais en même temps nous obligent.

Ils nous forcent à nous concentrer sur l’essentiel. Votre présence soulève un immense espoir que nous n’avons pas le droit de décevoir, car ce sont des peuples et des milliards d’êtres humains qui ont le regard porté sur nous.
Je n’oppose pas la lutte contre le terrorisme à la lutte contre le réchauffement climatique. Ce sont deux grands défis mondiaux que nous devons relever, parce que nous devons laisser à nos enfants davantage qu’un monde libéré de la terreur. Nous leur devons une planète préservée des catastrophes, une planète viable.

L’année que nous venons de vivre a été l’année de tous les records : record de températures, record de concentration de CO2, record du nombre d’événements climatiques extrêmes : sècheresse [sic], inondations, cyclones, fonte des glaces, hausse du niveau de la mer, acidification des océans. Les victimes de ces phénomènes se comptent par millions et les dommages matériels par milliards. Aucun pays, aucune région n’est à l’abri des effets du dérèglement climatique.

Comment accepter que ce soient les pays les plus pauvres, ceux qui émettent le moins de gaz à effet de serre, ceux qui sont les plus vulnérables qui soient encore davantage touchés.

C’est au nom de la justice climatique que je m’exprime aujourd’hui devant vous. C’est au nom de la justice climatique que nous devons agir. Prenons conscience de la gravité de la menace sur les équilibres du monde. Le réchauffement annonce des conflits comme la nuée porte l’orage, il provoque des migrations qui jettent sur les routes plus de réfugiés que n’en génèrent les guerres.

Des Etats risquent de ne plus pouvoir satisfaire les besoins vitaux de leur population avec des risques de famine, d’exode rural ou d’affrontements pour accéder à ce bien de plus en plus rare qui s’appelle l’eau. (…)

190 Etats, c’est-à-dire la quasi-totalité des pays de la planète ont formulé des plans d’action pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et s’adapter au dérèglement climatique. Et tous les acteurs de la société mondiale, les collectivités locales, les entreprises, les investisseurs, les citoyens de toutes les grandes régions se sont également engagés pour le climat.

A cette prise de conscience, à cette mobilisation s’ajoutent les progrès fulgurants réalisés dans les énergies propres et renouvelables, qui ouvrent la perspective d’une économie non carbonée. (…)
Il y a 3 conditions pour que nous puissions dire que de Paris sera ou ne sera pas un succès.

La première condition, c’est que nous devons définir, dessiner, une trajectoire crédible permettant de contenir le réchauffement climatique en dessous des 2°C ou même dès 1,5°C si c’est possible.

Il faudra, pour que nous soyons sûrs d’être sur cette trajectoire, prévoir une évaluation régulière de nos progrès au regard des conclusions de la science et, donc, mettre en place un mécanisme de révision à la  hauteur de nos engagements avec des rendez-vous tous les 5 ans.

La deuxième condition, c’est que nous apportions au défi climatique une réponse solidaire. Aucun Etat ne doit pouvoir se soustraire à ses engagements, même si un mécanisme de différenciation pourra prendre en compte les niveaux de développement et les situations. Aucun territoire ne doit être laissé seul face au dérèglement climatique et, notamment, les pays les plus vulnérables.

Je pense à ces îles qui peuvent à brève échéance purement et simplement disparaître. Je veux ici être leur porte-parole, parce que c’est la biodiversité et la diversité même de la planète qui sont en cause.
Tirons-en les conclusions, l’accord doit être universel, différencié et contraignant. Les pays développés doivent assumer leur responsabilité historique, ce sont eux qui ont émis pendant des années le plus de gaz à effet de serre.

Les pays émergents doivent accélérer leur transition énergétique, les pays en développement doivent être accompagnés dans leur adaptation aux impacts climatiques. D’où la nécessité de dégager les financements pour faciliter les transferts de technologie.

Nous avions fixé – c’était à Copenhague – l’objectif des 100 milliards, aujourd’hui ce n’est pas un objectif que nous devons fixer, ce sont des ressources que nous devons dégager avec des garanties sur leur origine et sur leur accessibilité.

Enfin la troisième condition pour qu’il y ait un accord à Paris, c’est que toutes nos sociétés dans leur grande pluralité, diversité se mettent en mouvement. L’ensemble des dirigeants locaux, des investisseurs, des acteurs économiques et sociaux, des citoyens et même des grandes consciences, des religions, tous ceux qui contribuent à ce qui façonne l’esprit public mondial, tout ce mouvement doit comprendre que la donne a changé. Là est la clé pour relever le défi climatique.

Je veux rendre hommage à cet instant à tous les pionniers de la cause écologique, à tous les précurseurs qu’il n’y a pas si longtemps devaient affronter l’incrédibilité [sic, l’incrédulité en fait] ou le dédain pour leurs alertes et leurs propositions.

En quelques années, les esprits ont profondément évolué, les entreprises et les acteurs financiers hier réticents sont désormais prêts à s’engager et à modifier leur comportement.

Faut-il encore leur envoyer les signaux indispensables ? C’est l’enjeu de l’introduction progressive du prix du carbone pour que les émissions de gaz à effet de serre aient un coût qui corresponde aux dommages infligés à la planète ; et pour que les choix d’investissement soient peu à peu modifiés, afin que toutes les technologies puissent être accessibles à tous.

Mesdames et messieurs les chefs d’Etat et de gouvernement, pour résoudre la crise climatique, je vous le dis franchement : les bons sentiments, les déclarations d’intention ne suffiront pas, nous sommes au bord d’un point de rupture. Paris doit être le départ d’une profonde mutation, nous ne pouvons plus considérer la nature comme un vulgaire et inépuisable réservoir de ressources destiné à notre seul et plein accomplissement.

Cette transformation est à la fois une obligation morale et une opportunité mondiale, parce qu’elle nous ouvre des possibilités de développement avec des énergies renouvelables, des modes de transport propres, le recyclage des déchets, l’agro-écologie, la préservation de la biodiversité, l’accès de tous aux biens publics mondiaux.

Ainsi, en rendant l’électricité accessible à tous et notamment en Afrique, c’est plus que la lumière qui sera apportée, c’est la connaissance, c’est l’éducation, c’est le développement. Nous sommes en ce 1er jour de la Conférence au pied du mur, ce mur est fait de l’addition de nos égoïsmes, de nos appréhensions, de nos résignations. Ce mur, est construit sur l’indifférence, l’insouciance, l’impuissance. Ce mur, n’est pas infranchissable. Tout dépend de nous.

Mesdames et messieurs les chefs d’Etat et de gouvernement, sur vos épaules repose l’espoir de toute l’humanité. (…)

Notre plus grand défi, c’est de passer d’une mondialisation fondée sur la compétition à un modèle basé sur la coopération, où il sera plus rentable de protéger que de détruire. Nous devons penser la planète comme un espace unique, établir un pacte d’équité entre le Nord et le Sud et un partenariat entre l’homme et la nature.

C’est pourquoi nous sommes réunis, nous les dirigeants de la planète, c’est pourquoi Paris est un rendez-vous exceptionnel. Nous allons décider en quelques jours pour quelques décennies. Le plus grand danger n’est pas que notre but soit trop élevé et que nous le manquions. Le plus grand danger, c’est qu’il soit trop bas et que nous l’atteignions.

Alors plaçons-nous au plus haut niveau pour qu’au moins, nous puissions approcher cette ambition, car il s’agit de décider ici à Paris de l’avenir même de la planète. »

COP 21 : le premier jour (inofficiel)

Nous avons bien fait de préciser depuis le départ que les violences anti-COP 21, ce serait n’importe quoi : nous n’aurions pas apprécié d’avoir à assumer l’arrestation, pour rien au final, de 170 personnes (sur les 1500-2000 présentes) place de la République à Paris, sans parler de l’utilisation lamentable de bougies et de pots de fleurs (comme projectiles anti-policiers) volés au petit mémorial pour les victimes des attentats islamistes…

De manière plus sérieuse, et malheureusement institutionnelle, la COP 21 a connu sa première journée. Ce qui est étrange ici, pour le coup, c’est que les négociations ont donc commencé hier… mais que la COP 21 n’ouvre officiellement ses portes qu’aujourd’hui, avec la venue des chefs d’État.

C’est vraiment très formel, mais il est vrai que les représentants des États risquent très gros et que pour eux il s’agit d’assurer au moins la communication. S’ils n’apparaissent pas comme efficaces, il y aura une révolte écologiste, ce qui peut sembler utopique vue de France.

Mais un pays comme la Chine, qui produit 28 % de CO2 dans le monde, subit de plein fouet les dégâts climatiques, la pollution, et le peuple commence sérieusement à gronder là-bas. C’est pareil en Inde : d’un côté, 300 millions de personnes n’ont pas encore l’électricité dans ce pays qui a l’arme nucléaire, de l’autre côté les menaces sont là, depuis la Mousson qui se voit modifier jusqu’à la fonte des glaciers.

Les effets se font déjà sentir et la prise de conscience de l’ampleur de la situation grandit. C’est une problématique mondiale et d’ailleurs il y a eu 2300 « marches pour le climat » qui ont eut lieu ce week-end, mobilisant 570 000 personnes dans une atmosphère « bon enfant ». Voici une photographie du Japon.

Le futur c’est inévitablement une unité mondiale sur ce sujet. Ségolène Royal n’a vraiment rien compris lorsqu’elle a dit hier que :

« L’histoire n’a jamais vu et ne reverra sans doute jamais un tel moment. »

Elle n’a rien compris, ce qui n’est guère étonnant. C’est le contraire qui va se dérouler à l’avenir : la COP 21 ne va pas réussir, mais la tendance est forcément aux décisions mondiales. Finie l’humanité fragmentée, divisée, s’opposant à la Nature… Ou bien finie l’humanité tout court. Le choix sera fait, malheureusement en catastrophe.

Cette difficulté de la division entre pays amène que le risque d’échec est vraiment dans l’air. D’où le fait que le moindre jour compte, d’où par conséquent l’ouverture in-officielle un jour avant. Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères et président de la COP 21, a d’ailleurs prévenu hier les responsables :

« Si on voulait s’en remettre au pseudo miracle de la dernière nuit, je crains que ce ne soit pas la bonne solution. »

Jusqu’à présent, en effet, les délais ont toujours été dépassés et c’est en catastrophe, en pleine nuit, que de pseudos accords ont été signés. C’est précisément ce qui doit être évité, alors qu’en plus le protocole de Paris est censé remplacer celui de Kyoto. C’est une nouvelle base générale qui est censée être formulée.

D’ailleurs, les négociations, en elle-même, n’ont pourtant pas duré longtemps hier, commençant à 17 heures, après une minute de silence en raison des attentats. Mais elles étaient interdites aux médias quand même, puisqu’on est là dans le noyau dur : l’ADP, c’est-à-dire le « Ad Hoc Working Group on the Durban Platform for Enhanced Action », la « plate-forme de Durban pour une action renforcée ».

Il s’agit de la structure négociatrice, la matrice de la COP 21, celle qui doit parvenir au plan établissant la réduction de l’émission des gaz à effet de serre à partir de 2020, pour que le réchauffement ne dépasse 2°C en 2100 par rapport à 1880.

Elle va devoir donc établir des chiffres, mais aussi organiser le moyen de contrôler que les pays respectent les chiffres… Trouver des financements pour cela, ainsi que pour soutenir les pays subissant de graves problèmes climatiques. Les jours à suivre s’annoncent rudes.

Finissons avec quelques images du groupe anglais Brandalism, qui a annoncé avoir modifié 600 panneaux publicitaires dans Paris.

Ouverture de la COP21

La COP21 commence une journée plus tôt que prévu, officiellement à la demande des deux co-présidents du groupe de rédaction du protocole devant être signé à la fin des discussions. L’idée est de :

« permettre un meilleur usage possible du temps très limité dont disposent les délégués pour finaliser le projet d’accord. »

Est-ce déjà le grand stress, la peur de l’échec que tous les observateurs attentifs redoutent ? En tout cas, il y a déjà une porte de sortie de trouvée : les accords ne seront pas signés le 11 décembre, mais seulement « avalisés », la signature se déroulant un mois après, lors d’une cérémonie organisée par l’ONU.

En cas de souci, il y aura donc de la poudre aux yeux le 11 décembre, puis des négociations derrière, avec une hypothétique signature. On peut bien se douter, en effet, que les négociations ont déjà eu lieu et que si tout allait bien, la confiance régnerait… S’il y a déjà de la crainte, c’est qu’on sait que les intérêts sont trop divergents.

Trop de nations, trop de concurrence économique, trop de divergences égoïstes : l’humanité n’est clairement pas en mesure d’affronter le changement climatique et cela en raison de sa vision anthropocentriste du monde. Il faut se soumettre à Gaïa, mais cela, l’humanité n’y est pas prête…

Donnons un exemple de ce qu’il faudrait faire. La page officielle de la COP21, à la page entreprises et mécènes, nous explique que :

« Les entreprises contribuent directement ou indirectement au réchauffement climatique et sont donc naturellement des acteurs incontournables dans l’élaboration de solutions efficaces qui permettront de rester sous la limite d’une augmentation des températures de +1,5 à +2°C. »

Ce qu’il faudrait donc, c’est prévoir et exiger, afin d’empêcher de continuer à produire des gaz à effets de serre. Le problème est que le capitalisme, par définition, s’oppose tant à « prévoir » que « exiger »…

L’irrationalité des individus et des entreprises et des nations s’oppose à la rationalité écologiste d’une humanité unifiée, forcément pacifiée, logiquement végane…

Pour en revenir au programme, la COP21 commence aujourd’hui, alors qu’hier, le lieu de négociations au Bourget, en périphérie de Paris, non loin de l’aéroport, a été remis symboliquement à l’ONU, le ministre des Affaires étrangères et futur président de la COP21 Laurent Fabius remettant des clefs à Christiana Figueres, Secrétaire exécutive de la CCNUCC (Convention des Nations unies sur les changements climatiques).

Ce lieu de discussion est appelé « zone bleue » et est désormais supervisé directement par l’ONU, avec des gardes bleus, équivalents des casques bleus en quelque sorte. Y sont attendus 20 000 personnes : les délégations des 196 « parties » (195 États et l’Union européenne), les journalistes, mais aussi lundi les chefs d’États, etc.

Pour cette raison, en raison de la sécurité exigée en ces cas là, l’État a demandé aux gens de ne pas se déplacer du tout, fermant des tronçons d’autoroute, faisant en sorte que les transports soient gratuits à Paris jusqu’à lundi, tout en demandant en même temps… de ne pas les utiliser.

Dans la foulée de l’état d’urgence, mais en passant donc des islamistes à l’extrême-gauche, l’État a également assigné à résidence 24 personnes, accusées de vouloir perturber l’ordre public à l’occasion de la COP21. Cela signifie qu’elles ne pourront plus sortir de chez elles pendant quinze jours…

Au passage, la police ne s’est pas privée de mener de multiples opérations de perquisitions en même temps, rentrant par la force, menottant, menaçant par les armes, intimidant, utilisant du matériel sophistiqué pour inspecter les téléphones, les ordinateurs, etc. etc.

Tout doit être le plus lisse possible : la COP21 ne doit être rien d’autre qu’une opération de communication, servant à renforcer la légitimité de l’État et des entreprises.

Mais l’État fait ici une lourde erreur, tout autant que les zadistes d’ailleurs. Un statu quo est impossible, tout comme le fait de revenir en arrière à la petite production. Le changement climatique est la preuve du défi qui se formule, et qui exige un changement radical : c’est pourquoi l’idée nouvelle, celles de la défense de notre mère la Terre par une humanité unifiée, est la seule qui tienne et elle va se diffuser inéluctablement…

Nouvelle loi sur la promotion du vin

L’OCDE a publié un rapport sur la santé en France, et dans la fiche de synthèse on apprend des choses très intéressantes…

« La France doit poursuivre ses efforts pour réduire les facteurs de risque pour la santé, notamment le tabagisme et la consommation nocive d’alcool.

Le pourcentage de la population qui fume quotidiennement en France reste bien supérieur à la moyenne des pays de l’OCDE (24% en 2013 par rapport à une moyenne de 20% pour l’OCDE) et il est presque deux fois plus élevé qu’en Suède et en Australie.

La France doit s’inspirer des mesures prises par ces pays pour réduire davantage la consommation de tabac. Bien que la consommation d’alcool ait diminué en France au cours des 30 dernières années, elle demeure parmi les plus élevées dans les pays de l’OCDE, avec une moyenne de 11.1 litres d’alcool pur par habitant contre 8.8 litres en moyenne dans les pays de l’OCDE (25% supérieure).

Comparée aux autres pays de l’OCDE, la France a des niveaux de taxes sur l’alcool plus faibles, en particulier pour le vin. Par ailleurs, la France s’est dotée depuis le début des années 1990 d’un large éventail de mesures pour limiter la publicité des boissons alcoolisées (la loi Évin), qu’il est important de maintenir le plus possible afin de promouvoir la santé publique.

Le nombre d’adultes en surpoids ou obèse en France est plus faible que dans la plupart des autres pays de l’OCDE, mais il augmente de façon régulière. Un adulte sur 7 en France était obèse en 2012, contre un sur 9 seulement en 2000.

La probabilité d’être obèse varie fortement selon le statut socioéconomique : les femmes et les hommes ayant un faible niveau d’éducation en France ont environ deux fois plus de chance d’être obèse que les plus éduqués. Un vaste éventail de mesures doit être mis en place pour lutter contre l’obésité, joignant la promotion d’une alimentation plus saine et de l’activité physique, et ce dès le plus jeune âge. »

On voit bien dans les dernières lignes que l’OCDE dit ouvertement que les pauvres ont une alimentation bien plus mauvaise que les autres. C’est un aspect essentiel de l’exploitation animale.

Mais regardons aussi ce qui est dit sur l’alcool par rapport à ce qui s’est passé ces derniers jours. En raison de l’état d’urgence, le préfet du Nord a interdit la vente d’alcool à emporter après 20 heures, parce que les gens alcoolisés fournissaient trop de travail aux « forces de l’ordre » qui avaient mieux à faire.

Pour taper bien large, étaient également interdites la détention et la consommation sur la voie publique de boissons alcoolisées, et même le fait d’avoir une boisson dans un contenant en verre, afin d’éviter que l’alcool soit transvasé afin de contourner l’interdiction.

Cela devait être valable pendant tout l’état d’urgence, soit au moins jusqu’à la mi-février. Evidemment, les commerçant ont mené bataille et voilà qu’hier le préfet du Nord a abrogé cette interdiction, faisant comme si cette abrogation avait été prévue dès le départ… Quelle hypocrisie!

Cela en dit long sur les valeurs qui dominent en France. D’ailleurs, le communiqué de l’OCDE y fait une allusion…

Comparée aux autres pays de l’OCDE, la France a des niveaux de taxes sur l’alcool plus faibles, en particulier pour le vin.

Cette remarque sur le vin est à rapprocher à ce qui est dit dans le communiqué au sujet de la loi Evin, qu’il s’agirait de maintenir le plus possible. C’était une référence au débat parlementaire en France. Or, justement, la situation a changé, la loi a été modifiée…

On peut désormais légalement promouvoir une « région de production ou au patrimoine culturel, gastronomique ou paysager liés à une boisson alcoolique ».

En clair, les producteurs de vin pourront désormais promouvoir leur alcool, s’ils font passer cela pour quelque chose de culturel. C’est l’idéologie du terroir.

Voici comment « Vin & Société » – tout un programme, puisque c’est le lobby du vin – se félicite de cette modification tout à fait dans l’esprit du « terroir » :

« Ce vote sécurise l’information journalistique et oenotouristique sans donner pour autant plus de droits publicitaires. Il devrait également éviter une forme d’autocensure préjudiciable à la fois aux médias et aux acteurs régionaux en charge de développer l’oenotourisme.

Le contexte règlementaire ainsi clarifié, permettra à chacun d’exercer sa responsabilité sereinement. Ce vote, n’assouplit pas la loi Evin mais en favorise l’application » déclare Joël Forgeau, Président de Vin & Société.

Depuis 2 ans, Vin & Société au nom des 500 000 acteurs de la vigne et du vin, défend l’idée qu’il est souhaitable de trouver une position équilibrée permettant de concilier les enjeux de santé publique avec l’économie.

Or, une étude conduite par l’IFOP* en juin 2015 fait apparaître que cette position, ainsi que le vote intervenu à l’Assemblée Nationale, trouvent un large écho dans l’opinion publique française.

En effet :

– 75 % des Français interrogés pensent que la loi Evin doit être clarifiée pour distinguer ce qui relève de l’information et ce qui relève de la publicité sur les vins et alcools.

– 84% des Français sont favorables à ce que le secteur de l’oenotourisme puisse faire de la publicité et de la promotion.

– 76 % des Français pensent que la promotion de l’oenotourisme est compatible avec la préservation de la santé publique.

– 62 % des Français font confiance aux professionnels de la filière viticole sur la question de l’encadrement de la publicité en faveur de l’alcool.

Cela révèle tellement de choses sur notre pays, sur qui décide de quelles valeurs doivent prédominer!

Cop21 : assignation à résidence et appel à un « rassemblement » illégal

Le grand cinéma commence! Au lieu de parler d’écologie, au lieu que les thèmes soient abordés démocratiquement, qu’il y ait des débats sur comment changer le monde, on a des « opérations de comm ».

Voici les deux du jour : tout d’abord, profitant de l’état d’urgence contre les islamistes, l’Etat assigne à résidence un militant de la coalition climat 21. De l’autre, il y a un appel pour braver l’état d’urgence et manifester à Paris ce dimanche.
Le rapport avec l’écologie de tout cela? Rien, bien entendu.

Voici le communiqué de la Ligue des Droits de l’Homme pour la première information.

Le ministre de l’Intérieur perd ses nerfs, confond et assimile le mouvement associatif au terrorisme

Après avoir interdit les manifestations citoyennes autour de la COP21, voici que le ministre de l’Intérieur assigne à résidence M. Joël Domenjoud, en charge de la « legal team » de la coalition au motif qu’il ferait partie de l’ultra-gauche parisienne qui veut remettre en cause la tenue de la COP. M. Domenjoud est tenu de pointer trois fois par jour au commissariat.

Si l’on avait besoin d’une confirmation que l’état d’urgence est un danger pour les libertés publiques, cette mesure en attesterait tant elle révèle que la lutte contre le terrorisme n’est ici qu’un prétexte pour interdire toute voix dissonante.

Comme nous l’avions craint, l’état d’urgence s’accompagne de mesures de plus en plus arbitraires.

D’ores et déjà nous demandons la levée immédiate de l’assignation à résidence de M. Joël Domenjoud.

Tout cela est sans doute vrai, mais en même temps on voit qu’un voile pudique a été jeté sur le fait que « l’ultra-gauche » annonce depuis plusieurs semaines vouloir tout casser. Ce qui n’a, à nos yeux, comme nous l’avons déjà dit, strictement aucun intérêt, en l’absence complète de projet positif, réellement écologiste derrière.

Guère étonnant d’ailleurs qu’il y ait une belle convergence entre cette ultra-gauche zadiste et les bobos. C’est dans Libération qu’on lit entre autres cette tribune, appelant à prendre d’assaut la place de la République à Paris ce dimanche…

On ne trouvera dedans aucune référence à l’écologie. Seulement à l’esprit français, et il est dit d’ailleurs que « S’il existe quelque chose comme une valeur française, c’est d’avoir refusé depuis au moins deux siècles de laisser la rue à l’armée ou à la police ».

Ce qui est franchement pittoresque quand on voit que l’histoire de France, c’est historiquement la domination par un « homme fort » au sein d’un Etat ultra-centralisé avec une police ultra-efficace. Mais bon, du moment que les intellectuels bobos refont le monde devant un café et que les anarchistes peuvent jeter quelques pavés tous les 4-5 ans…

Bravons l’état d’urgence, manifestons le 29 novembre

Il n’aura pas fallu attendre longtemps pour comprendre que l’état d’urgence décrété pour trois mois n’allait pas se limiter à protéger la population française contre de nouveaux attentats.

Ce week-end, une grande partie de la ville de Sens (Yonne) a été soumise à un couvre-feu, sans rapport clair avec les attentats. C’est la perquisition d’un appartement – dont les locataires n’auraient finalement pas été inquiétés – qui a justifié cette punition collective.

Parmi les 1072 perquisitions nocturnes diligentées hors de tout cadre judiciaire par les préfets, moins d’une sur dix a abouti à une garde à vue. À Nice, c’est une fillette de six ans qui a été blessée lors d’une opération de police : les policiers intervenus en pleine nuit avaient enfoncé la mauvaise porte. Dimanche en Loire-Atlantique, c’est une caravane de 200 vélos accompagnée de 5 tracteurs qui a été bloquée par les forces de l’ordre : il s’agissait de dissuader les cyclistes de rejoindre Paris pour la COP21.

Pendant ce temps, le gouvernement reprend sans scrupule des mesures promues hier encore par l’extrême droite. Les journaux nous l’assurent : les sondages confirment l’adhésion massive des Français à cet état d’exception sans précédent depuis cinquante ans.

C’est une victoire pour Daesh que d’être parvenu, avec moins d’une dizaine d’hommes, à faire sombrer l’État dans ses pires réflexes réactionnaires. C’est une victoire pour Daesh que d’avoir provoqué la mise sous tutelle sécuritaire de la population tout entière.

Le dimanche 29 novembre, une gigantesque manifestation était prévue dans les rues de Paris pour faire pression sur les gouvernants mondiaux, à qui personne ne faisait confiance pour trouver une solution au réchauffement climatique. Des centaines de milliers de personnes étaient attendues de toute l’Europe. Manuel Valls, certainement lucide sur le caractère dérisoire des accords qui sortiront de la COP21, craignait beaucoup cette manifestation.

Il a donc décidé de l’interdire, au prétexte que la foule risquerait d’être la cible d’un attentat. M. Valls jouerait-il avec le feu en laissant les Français risquer leur vie en faisant leurs courses de Noël ? Il se donne en tout cas les grands moyens : ceux qui voudraient manifester encourent 6 mois de prison. M. Valls va-t-il nous mettre en prison pour nous protéger des attentats ?

La proposition que nous faisons, nous savons que dans les circonstances actuelles nous aurons du mal à la faire entendre. Depuis dix jours, les écrans ressassent la gloire des « valeurs » françaises. Nous prenons cela au pied de la lettre. S’il existe quelque chose comme une valeur française, c’est d’avoir refusé depuis au moins deux siècles de laisser la rue à l’armée ou à la police. La mobilisation à l’occasion de la COP21 est un enjeu primordial et nous n’acceptons pas que le gouvernement manipule la peur pour nous interdire de manifester.

Dimanche 29 novembre, nous appelons à braver l’état d’urgence et à nous retrouver à 14h sur la place de la République.

P.-S.
Pétition en ligne : https://www.change.org/p/la-rue-bravons-l-etat-d-urgence-retrouvons-nous-le-29-novembre-place-de-la-republique

Paris, le 26 novembre 2015

« Etat d’urgence climatique »

Voici un nouvel appel de la « mouvance zadiste » au sens large, dont le vecteur est anticop21.org.

Cette fois, la ligne est changée: il s’agit d’un appel à des actions décentralisées, légales comme illégales, même si ce n’est pas dit ouvertement comme cela. S’il est parlé de Nature avec qui il faudrait « coopérer » – c’est déjà ça – il est surtout expliqué que le but n’est pas d’éveiller les consciences mais de foncer dans le tas, afin d’exprimer une « insatiable envie de vivre ».

De nouveau donc le discours existentialiste zadiste – autonome à la « insurrection qui vient », et encore une fois une claire prise de la COP21 comme prétexte pour une « révolte » considérée comme forcément individuelle.

On est très loin de ce dont nous avons besoin comme exigence : celle d’une humanité entièrement unifiée, se reconnaissant comme une composante de Gaïa, cessant collectivement son oeuvre de destruction par conséquent et se mettant au service del a vie.

Nous refusons l’avenir qu’ils voudraient nous imposer par la peur. Nous refusons de nous soumettre à la politique de l’autoritarisme qui étouffe les libertés au nom de la sécurité. La plus grande menace pour la sécurité, pour la vie sous toutes ses formes, c’est la catastrophe climatique.

En effet, dans quelques jours à Paris, gouvernements et multinationales voraces du monde entier vont se réunir, afin de trouver des « solutions » vertes et lucratives aux problèmes qu’ils ont provoqué, afin de rendre « durable » le pillage des dernières ressources de notre planète, afin d’asseoir encore davantage leur domination sur les peuples.

Nous n’avons plus rien à attendre d’eux car c’est bien eux le problème !

Pour que Paris 2015 soit un moment historique écrit par nous et non par les auteurs du désastre présent, faisons table-rase des fausses promesses du Vieux Monde. Écrivons Notre Histoire !

C’est bien ce que des milliers de personnes ont décidé de faire.
En effet, la COP 21 est une occasion sans précédent pour provoquer un changement radical en partant de la base : Nous.
Ne ratons pas ce qui peut être le plus grand virage de l’Histoire de l’Humanité.
Celui où elle aura décidé de se reprendre en main en coopérant avec la Nature dont elle fait partie.

Nous savons bien, et la plupart des climatologues s’accordent à le dire, que c’est probablement la dernière occasion que nous avons avant de dépasser d’ici quelques années, le point de « non-retour », ce qui provoquerait un phénomène d’emballement climatique sans rétroaction possible.

Ce moment approche, celui où il sera trop tard, où nous n’aurons rien d’autre dans les yeux que les larmes du regret face à un quotidien en état d’urgence permanent.

Alors ne gaspillons plus notre énergie à débattre des différents aspects du
réchauffement climatique, car il n’y a pas d’autre catastrophe que celle dans laquelle nous tentons de vivre.

Le vieux monde ne s’effondrera pas tout seul, et nous n’avons plus le temps « d’éveiller les consciences » pour ce faire.
Montrons leur que notre détermination est à la hauteur de leur capacité de nuisance.
Montrons-nous à la hauteur de notre insatiable envie de vivre !

Nous savons bien que l’épicentre se situera à Paris, mais que les ondes sismiques se feront sentir bien au-delà. C’est pourquoi, l’appel est lancé d’organiser partout ailleurs, des actions décentralisées, directes ou moins directes, en petits comités ou à plus nombreux, de jour comme de nuit, face aux caméras ou pas, avec ou sans revendication, en escaladant ou en s’asseyant, avec nez de clown ou masque de Zorro…

Ce que nous avions toujours rêvé de faire mais que nous avions jugé irréalisable ou trop fou, il est temps dès aujourd’hui, de l’organiser. Et ce, à 2 ou à 1000.
L’éventail des possibilités (de modes) d’actions est infini.

Cette pluie de météorites, ce Joyeux Bordel, à la frontière du rêve et du réel, où l’imaginaire se déploie au-delà des peurs, se déroulera PRES DE CHEZ VOUS DU 28 NOVEMBRE AU 11 DECEMBRE… et se poursuivra jusqu’à la chute de leur monde.

ILS SE SONT BIEN JOUES DE NOUS, A PRESENT C’EST A NOUS DE JOUER ! ;-)

Nouveau « plan de mobilisation » de la coalition climat 21

La coalition climat 21, qui regroupe les associations institutionnelles qui sont, pour résumer, un pied dedans un pied dehors avec la COP21, a réalisé un appel suite aux interdictions de manifester, expliquant ce qu’il était possible de faire, comme par exemple une marche virtuelle (le site ne marche apparemment pas encore) ou encore le fait de porter un ruban vert sur ses habits.

On est là clairement dans la posture. Comme la COP21 va se montrer en total décalage avec ce qui est nécessaire, l’échec n’en sera que plus parlant, et ce ne sont pas les zadistes qui rejettent le concept de changement climatique au nom de l’horreur du monde aujourd’hui qui vont y changer quoi que ce soit.

PLUS QUE JAMAIS MOBILISÉS POUR LE CLIMAT : LA COALITION CLIMAT 21 PRÉSENTE SON NOUVEAU PLAN DE MOBILISATION

Malgré les récentes interdictions de la marche du 29 novembre et des mobilisations du 12 décembre et suite à la décision de prolonger l’état d’urgence, ces deux dates restent des moments clés de mobilisation citoyennes pour le climat.

LE 29 NOVEMBRE, ÇA MARCHE ENCORE POUR LE CLIMAT !

Dimanche 29 novembre, la journée sera placée sous le signe du climat aussi à Paris :

– Des installations artistiques visuelles et sonores permettront de tracer autrement le parcours de la marche. Ces créations permettront d’exprimer nos messages : rappeler l’urgence de la crise climatique mais aussi témoigner de notre solidarité avec les populations qui sont aux premières lignes de la crise et du changement ; le lien entre climat, emploi et justice sociale ; les solutions qui existent ; les responsables à qui profitent le crime climatique, la nécessité de protéger la nature pour protéger le climat et enfin, la masse citoyenne qui appelle à l’action – des groupes religieux à la jeunesse, en passant par les grands parents pour le climat.

– Se rassembler autrement : en terrasses de café, dans les boulangeries, les coins de rue, les balcons et les fenêtres, et même sur les vêtements, un symbole commun sera proposé pour exprimer son engagement pour le climat.

– March4me.org : un outil inédit qui permettra à tous ceux qui ne peuvent pas marcher ce jour-là, de Beyrouth à Bamako en passant par Paris, de se faire représenter par tous ceux qui marcheront en Amérique, en Afrique, en Asie, en Europe. Ces derniers représenteront les marcheurs « empêchés » en arborant leurs photos et prénoms dans les défilés. Le site www.march4me.org permettra ces mises en relation et le déploiement de cette solidarité internationale. Il sera mis en ligne dès le 25 novembre.

La mobilisation sera mondiale à la veille de l’ouverture de la COP21 : les 28 et dimanche 29 novembre, des centaines de milliers de personnes de tous horizons marcheront dans les grandes villes du monde pour faire entendre haut et fort leurs attentes à leurs responsables politiques : à Johannesburg, Berlin, Sydney, Kampala, Ottawa, Barcelone,…57 marches sont prévues en tout.

LES 5 ET 6 DÉCEMBRE : RENDEZ-VOUS À MONTREUIL POUR LE SOMMET CITOYEN POUR LE CLIMAT

DU 7 AU 11 DÉCEMBRE : LA ZONE D’ACTION POUR LE CLIMAT SE MAINTIENT AU CENTQUATRE-PARIS

LE 12 DÉCEMBRE : NOUS MAINTENONS L’APPEL À UNE MOBILISATION INTERNATIONALE !

L’état d’urgence aujourd’hui c’est aussi l’état d’urgence climatique. Les nécessités minimales pour une planète juste et vivable sont des lignes rouges qui sont depuis longtemps franchies. Le 12 décembre, nous nous mettrons en mouvement pour le rappeler.

Nous souhaitons que le 12 décembre soit l’occasion pour les communautés affectées par les changements climatiques et leurs conséquences de s’exprimer, et nous maintenons donc notre volonté d’organiser des actions à Paris dont nous sommes en train de revoir les modalités au vue des circonstances. Elles seront placées sous le signe de la paix et de la justice climatique. Rien ne nous empêchera de faire entendre nos voix à la fin de de la COP21.

facebook.com/climat21

@Climat21
www.coalitionclimat21.org

Actions anti-COP21… mais pas pour l’écologie

En raison des attentats, l’Etat a déclaré l’état d’urgence et il y a une interdiction de manifester au moins jusqu’au 30 novembre. La mouvance zadiste, qui prévoit de manifester depuis longtemps à l’occasion de la cop21, compte bien passer outre.

Il y a ainsi déjà un rassemblement prévu dimanche :

L’Assemblée pari­sienne contre la COP 21 main­tient son appel à ras­sem­ble­ment Place de la République à Paris le diman­che 29 novem­bre à 12 h 00.
Nous ne lais­se­rons pas l’État déci­der à notre place. Nous ne vou­lons ni de ses faus­ses solu­tions pour le climat, ni de ses inter­dic­tions de nous retrou­ver dans la rue.
Si l’accès à la Place de la République est rendu impos­si­ble diman­che par l’état d’urgence, nous appe­lons à mar­cher par­tout ailleurs dans Paris avec nos slo­gans et nos idées.

Il y a également différents « convois » qui vont arriver dans le sud de Paris à Châtillon samedi. Dans les deux cas on s’imagine que le but du jeu pour la mouvance zadiste est la « confrontation ».

Voici d’ailleurs un document synthétisant bien le point de vue de ces gens. Comme le réchauffement climatique ne colle pas à leur point de vue : en effet, ils rejettent l’existence de la planète comme « grand ensemble » et ne rêvent que de retour en arrière.

Aussi la COP21 est-elle propice à un discours où les animaux n’existent pas, ni la Nature, l’enjeu étant seulement une sorte de rébellion individuelle existentialiste, dans une sorte de mélange de pétainisme à la zad et de radicalisme version « L’insurrection qui vient ».

Il est évident que l’écologie est pour ces gens un simple prétexte.

Un appel à manifestations et blocus lycéens/étudiants contre la mascarade climatique.

Du 30 novembre au 11 décembre, a lieu la COP21, énième sommet international sur le climat. 20 000 chefs d’état, fonctionnaires internationaux, industriels, lobbyers vont y prendre leurs habits de justiciers climatiques, protégés par quelques milliers de policiers ONUsiens et Français.

Le spectre du réchauffement climatique est un leurre. La véritable catastrophe écologique n’est pas située dans un futur abstrait mais inscrite au cœur de nos quotidiens. Aucune solution « experte », aucun travestissement « durable » du système productif et économique n’y changera quelque chose. Que des technocrates se réunissent dans un aéroport d’affaires pour décider du sort de la planète marque bien la prétention d’un monde à « gérer » l’intégralité de nos vies. S’opposer à la COP21, c’est se donner la possibilité de reprendre en main nos conditions d’existence, politiser la question écologique loin des cabinets d’experts, percer à jour la volonté de gouverner toute l’étendue du vivant.

Les dirigeants eux-même admettent que ce sommet, dans la continuité de Copenhague, sera une mascarade. Rien de très étonnant. On ne s’attendait pas à ce que les premiers responsables du ravage des écosystèmes reviennent subitement sur leurs pas. Cette fois-ci le cynisme est poussé très loin puisque la COP21 est sponsorisée par EDF qui en profite pour vendre son nucléaire « propre ». La Coalition Climat 21 sensée incarner la « société civile » vient clore la farce : elle n’existe que pour donner une caution citoyenne aux non-décisions prises à la COP21.

L’opération revient à brouiller les pistes, en pilotant une pseudo-contestation pour prévenir toute opposition consistante. Nous ne sommes pas dupes, et voyons notamment que cibler la seule hypocrisie des gouvernants – comme si l’on attendait encore qu’ils prennent au sérieux la question de l’écologie – ne suffit pas. Car plus qu’une simple affaire d’intérêts politiciens, ce sommet est une opération de police mondiale.

En effet, quand les apologistes de la COP21 – la presse de gauche en première ligne – glosent sur une fin prochaine de la civilisation ou un autre cataclysme imminent, il s’agit bien d’une technique de gouvernement. Cette menace que l’on repousse à l’infini rentre dans une logique de mobilisation générale et de mise au pas des populations. L’enjeu politique est sur l’instant, de rediriger les inquiétudes collectives pour neutraliser en elles tout potentiel de rupture. Cette terreur distillée par la COP21 prend la forme d’une injonction au repentir individuel (le refrain inquisiteur du « petit-geste-qui-sauve-la-planète ») ou citoyen comme s’il nous revenait de sauver ce monde sous un vague vernis « écolo ».

Tout comme la mobilisation « Je suis Charlie » a servi à occulter le fait brûlant que ce monde fabrique des millions de Kouachi potentiels, individus dépressifs, nihilistes prêts à tout pour donner un sens à leur vie, la binôme COP21/Coalition 21 cherche à ce que, pris dans l’urgence, nous ne voyions pas que le désastre écologique n’est pas en instance, qu’il est déjà là et que son périmètre dépasse la simple donnée abstraite du changement climatique. On n’étouffe pas que de l’air pollué.

Car non seulement ces pseudo-solutions et leur pseudo-contestation sont de la poudre aux yeux, mais la façon-même de les formuler fait partie intégrante du problème. Mesurer la transition climatique, calculer le rythme de la fonte des glaces revient toujours à défendre la même approche gestionnaire du vivant consistant à penser l’homme arraché de son milieu naturel pour qu’il s’y rapporte selon un rapport technique et scientifique soumis aux impératifs de croissance.

L’urbanisme, même « écologique », consiste à délier tout attachement organique à un territoire pour en faire un espace aseptisé, consacré à la circulation des flux et à la consommation. Nous refusons cette vision désastreuse du vivant, portée par l’époque et étalée lors de la COP21.

Car prendre au sérieux la question écologique signifie plutôt pour nous : se fonder sur son expérience quotidienne et sensible, penser l’écologie à une échelle plus locale, accorder une attention poussée aux rapports que tissent nos existences communes avec les territoires où nous vivons. Aussi, la COP21 est le moment opportun pour affirmer et tenir une position antagoniste sur l’écologie. Dans le processus-même de la lutte contre ce sommet qui prétend borner un peu plus l’horizon des possibles, réside la possibilité d’élaborer NOS mondes.

La situation exige donc d’opposer une résistance matérielle à la COP21 et se donner les moyens d’entraver le bon déroulement du sommet. Ce n’est pas à coup de pétitions Avaaz pour le rééquilibrage du marché des crédits carbone, de défilés « Bastille-Répu » bien sages ou de bulletins de vote EELV – autant de signes d’une même impuissance politique – que nous violenterons le cours des choses.

Nous n’aurons que ce que nous saurons prendre, sur la base d’un rapport de forces. Il ne faut pas se contenter de la diffusion d’une critique de la COP21 – même « radicale » – chose permise sous le régime de la « liberté d’expression » qui autorise à tout critiquer tant que ça n’appelle pas à conséquence. Ici, l’enjeu est de relier la pensée et les actes et assumer notre propre légitimité politique.

Ce monde perdure car il a aboli l’idée-même que l’on puisse en finir pratiquement avec lui, en masquant ses points de vulnérabilité, alors que les flux peuvent être bloqués facilement. Le mouvement des retraites en 2009 a montré qu’un blocus des raffineries était infiniment plus menaçant pour le pouvoir que 300 000 personnes qui geignent sur les boulevards de la capitale. Si quelques centaines de personnes suffisent à paralyser l’économie d’un pays, saboter un sommet international pourrait presque paraître chose aisée…

L’expérience de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes montre que quelques centaines de personnes organisées peuvent arracher un territoire à la République, y expérimenter d’autres formes de vie tout en repoussant plusieurs assauts policiers.

La COP21, grand-messe du capitalisme vert n’est pas le sommet de la « dernière chance ». Nous ne succombons pas aux sirènes alarmistes des gouvernants mais prenons acte que la catastrophe est déjà là. Celle-ci ne se décrit pas avec des chiffres, des statistiques car elle est affaire de sensibilité. Il est de notre droit le plus intime de reprendre aux institutions ce qui nous a été spolié : nos conditions d’existence. Partant de ce constat, il ne nous faut plus réclamer, suggérer, revendiquer mais nous donner les moyens de vivre autrement maintenant et opposer une autre idée du politique, indistincte de la vie. La COP21 est l’occasion de faire apparaître cette conflictualité et de l’habiter.

Rendons visible le pouvoir comme infrastructure matérielle, bloquons tout : lycées, facultés, routes. Faisons de Paris notre aire de jeu. Trouvons des lieux pour s’organiser et manifester notre haine dans la plus grande des joies. Voici déjà quelques moments ou nous pourrons nous retrouver. D’autres suivront.

Jeudi et vendredi 26-27 novembre – 3-4 décembre – Blocus et manifs lycéennes/étudiantes (départ Nation – 11h)
Samedi 28 novembre – Arrivée de la marche des ZADs à Paris http://marchesurlacop.noblogs.org/
Dimanche 29 novembre – Manifestation à PARIS
8-12 décembre – Semaine d’actions à PARIS

L’association Volée de piafs a besoin de soutien

Hier, nous parlions des difficultés des associations ; voici un exemple concret de comment aider. L’association Volée de piafs,  basée non loin de Lorient en Bretagne, appelle au soutien pour financer une salle de lavage pour les oiseaux marins, une volière à passereaux, le tout coûtant 9200 euros.

Un peu plus de 2000 euros a déjà été récolté, par l’intermédiaire du site kiss kiss bank bank et il reste une trentaine de jours pour cumuler le tout. Il faut savoir ici que tout don est déductible des impôts : un don de 50 € revient à 17 €.

Voici l’appel de l’association, qui en profite pour se présenter.

L’association Volée de piafs, au travers de son centre de sauvegarde de la faune sauvage, a pour objectif la préservation de la biodiversité. Sa mission principale est d’accueillir, de soigner, de réhabiliter et de relâcher la faune sauvage en détresse. Elle sensibilise également le grand public à la lutte contre les nuisances et pollutions touchant à l’environnement.

Située à Languidic en Bretagne, l’association accueille chaque année environ 2500 animaux. L’activité est dévorante : Marie et Didier, les deux fondateurs du centre, n’imaginaient pas que les accueils prendraient une telle ampleur. Mais le grand public est sensible à la souffrance animale, d’autant plus que la majorité des causes d’accueil sont dûes aux activités humaines (choc route, baie vitrée, empoisonnement…) : le centre ouvert 7j/7 reçoit 20 à 60 appels par jour.

Ainsi, oiseaux marins, rapaces, corvidés, passereaux, petits et gros mammifères, sont nourris, soignés et réhabilités tout au long de l’année à Volée de piafs, grâce à une équipe entièrement bénévole !

Contrairement aux idées reçues, l’association est très peu subventionnée, à peine 15% de notre budget provient d’aides publiques. Notre principale source de financement est obtenue grâce aux dons et adhésions des particuliers. Malheureusement, malgré la générosité de nos donateurs, nous ne disposons pas de ressources suffisantes pour construire de nouveaux aménagements indispensables pour accueillir convenablement certains « pensionnaires ». C’est pourquoi nous lançons cet appel aux kisskissbankeurs !

Les accueils ne cessent d’augmenter et nos infrastructures sont toujours insuffisantes:

Nos volières à passereaux sont bien trop petites et surtout mal adaptées. Nous avons besoin d’une structure plus vaste et bien aménagée pour que la rééducation des oiseaux blessés et l’évolution des juvéniles se déroulent dans les meilleures conditions.

Nous ne disposons pas d’une salle de lavage pour les oiseaux, digne de ce nom. Or, nous recevons régulièrement des oiseaux dont le plumage est souillé par des hydrocarbures ou des huiles.

Notre projet est, tout d’abord, de construire une volière de 28 m² entièrement sécurisée de 3 m de hauteur. Le revêtement extérieur (côtés, sol et sommet) est prévu en grillage galvanisé maille 1,4 cm pour empêcher toute intrusion. Ce grillage sera doublé dans la partie intérieure de la volière d’un filet maille 1,4 cm tendu sur toute la surface afin que les oiseaux ne se blessent pas et n’abîment pas leur plumage sur le grillage.

Concernant la salle de lavage pour les oiseaux : nous recevons fréquemment des oiseaux dont le plumage est souillé par des hydrocarbures, des huiles et produits en tous genres. Or, nous manquons cruellement d’une structure adaptée pour les laver, à savoir une pièce chauffée supportant d’être inondée sans dommages. Cette salle doit être munie d’un double poste de lavage pour les petits et moyens oiseaux, ainsi qu’un autre pour les grands oiseaux.

Nous possédons ces postes de lavage, le chauffe-eau et une partie de la plomberie, mais pas ce qui va autour. Actuellement nous lavons les oiseaux dehors dans des bassines quand il fait chaud en été, mais l’hiver nous ne pouvons laver que les petites espèces dans un évier.

Refuges : quelles critiques sont valables?

Le véganisme signifie aider les animaux très concrètement. On sait que cela ne semble pas aller de soi pour beaucoup de personnes vegans, malheureusement, et qu’inversement beaucoup de gens travaillant dans les refuges ne vont pas jusqu’au véganisme.

Cette contradiction s’exprime très souvent dans les véritables « batailles » qui ont lieu autour des pratiques des refuges. La situation est tellement difficile qu’à certains moments, il y a des gens qui craquent, à tort ou à raison. Cela est valable tant pour les gens dans les refuges que pour les gens dénonçant d’éventuels manquements.

Le quotidien La dépêche raconte ici une affaire dans l’Aveyron, concernant le refuge d’Espalion :

David, un homme de 53 ans, comparaissait devant le tribunal, mercredi, pour avoir publié sur Facebook, le 7 novembre 2014, des menaces à l’encontre du directeur du refuge d’Espalion, employant les termes de «refuge boucherie», «usine à fric basée sur l’euthanasie», et menaçant : «Je me ferais un plaisir de vous gifler malgré votre grand âge».

à la barre, David, président d’une association qui gère des fourrières et des refuges, explique ainsi son acte : «J’avais proposé mes services gratuitement à la mairie d’Espalion. Ensuite, ce monsieur m’a appelé pour m’insulter. Si j’ai écrit cela, c’est parce que le bilan de ce refuge est suspect car il y a autant d’entrées que de sorties. Un taux de 100 % de placement d’animaux, ça n’existe dans aucun autre refuge».

Me Xavier Bacquet, pour la partie civile, défend : «Le prévenu se crée des films et attaque ceux qui agissent sur le terrain. Il n’a de la notoriété que sur Facebook. Il n’en est pas à son coup d’essai et il faut que ça cesse», avant de demander 15 000 € de dommages et intérêts pour la victime de diffamation.

Carole Gonzalez n’a pas souhaité requérir : «Je m’en remettrai à la décision du tribunal», lance le substitut du procureur.

Pour Me Alexandra Gosset, défenseur du prévenu, «David est un passionné habité par ses convictions et il n’a pas les moyens de payer 15 000 € de dommages et intérêts».

Le tribunal a mis son jugement en délibéré au 16 décembre.

Tout cela est très triste et très dommageable. La question reste entière : dans quelle mesure critiquer un refuge est valable? Au-delà des bisbilles et des erreurs, à partir de quand commence une faute? Vu la situation, faut-il repousser au maximum une éventuelle critique et quelle est la ligne jaune?

C’est là une question qui ne peut être répondue qu’au cas par cas, mais qui trouverait bien des réponses si le véganisme était la règle. Un véganisme extrêmement strict et refusant toute promotion individuelle et tout profit matériel, bien entendu. Ce qui est bien difficile dans une société célébrant l’ego et la maximisation du profit…

Ce qui ferait avancer les choses, c’est bien sûr des groupes locaux, diffusant les informations et donnant des points de vue, permettant aux refuges d’avoir davantage de lisibilité, de s’insérer dans la société et de ne plus dépendre de l’abnégation d’une poignée de personnes.

C’est inéluctable, et c’est très difficile, et même parfois les gens des refuges appréhendent cela : ils ont peur d’avoir davantage d’animaux à s’occuper en étant encore plus connus, sans profiter d’une aide matérielle pour autant. Pessimisme et scepticisme sont bien souvent de rigueur et on peut bien entendu comprendre cela!

Il n’y a en tout cas pas de raisons de ne pas se confronter à cette réalité des refuges : il en va du soutien absolument nécessaire que l’on doit pratiquer, de la bataille pour que les animaux ne soient plus les victimes d’une humanité considérant que la morale et la Nature sont totalement secondaires, voire inutiles.

« Alcool, foot & rock’n roll » comme « nouvelle devise de la capitale »

Suite à l’attentat terrible du 13 novembre, il y a eu une grande campagne de la part des bobos et des hipsters pour expliquer que c’était eux les véritables cibles des djihadistes. Leur mode de vie qui serait festif et joyeux serait l’antithèse de l’obscurantisme et du fanatisme…

La couverture de Charlie hebdo reflète cette approche totalement ridicule.

Dans un même ordre d’idée, il y a eu l’appel sur facebook à « une partouze géante place de la République ». 35 000 personnes ont déclaré vouloir participer et 150 000 étaient invitées en attente. Bien entendu elle n’a pas eu lieu. Difficile en tout cas de faire plus affligeant…

Voici comment les bobos et hipsters ont vu les choses, avec un point de vue qui est celui de Libération. C’est impressionnant de délire, mais aussi de mauvaise foi : le groupe qui jouait au Bataclan, les « Eagles of death metal », ne se prennent pas au sérieux, mais le chanteur est vraiment un fanatique de droite, considérant Obama comme un bolchevik, tout en faisant des prêches chrétiens en faisant l’apologie de la pornographie.

Le terrifiant mur d’images qui se constitue sous nos yeux avec les photographies des victimes identifiées des attentats de vendredi apporte cette confirmation : la population visée par les terroristes de l’Etat islamique (EI) était clairement ce biotope de jeunes urbains cool qui remplit au crépuscule cafés, gargotes et salles de concert de la capitale.

Il faut être singulièrement instruit des habitudes sociales et de la symbolique des lieux pour, non pas s’attaquer à un fief touristique (Beaubourg, les Champs-Elysées, le Louvre) ou à une enclave communautaire (le Marais gay ou le XIIIe arrondissement chinois), mais à une zone à la fois bourgeoise, progressiste et cosmopolite – certes en cours d’hipsterisation avancée.

Dérision maligne.
Si l’on regarde le plan de ce fragment rive droite de la capitale, on sait, pour les avoir arpentées en tous sens, que ces rues témoignent d’une hétérogénéité sociale et ethnique qui a disparu de bon nombre d’autres arrondissements.

Echoppes à la mode, bars pakistanais, cafés arabes, bouis-bouis chinois ou vietnamiens, librairies musulmanes et synagogues coexistent dans un espace urbain chahuté.

Et le Bataclan était évidemment rempli, ce soir-là, d’un public d’ados et de jeunes adultes venus en toute décontraction applaudir un groupe rock à succès qui joue à fond d’une dérision maligne à l’égard des codes machos et bas de plafond de la sous-culture redneck.

L’attentat foiré du Stade de France visait quant à lui à détruire l’épicentre d’une ample communion dans l’hédonisme sportif avec, en son cœur, une équipe de France elle-même à l’identité composite, dont les plus brillants éléments sont issus des banlieues défavorisées.

La suite de l’article raconte ensuite que les islamistes ont fait exprès d’attaquer une réunion de Charlie hebdo et un concert, lieu de joie « collective »…

C’est là une construction intellectuelle sidérante. On a là une logique qui est de dire : picoler dans des bars parisiens, tromper son conjoint, ne prendre rien au sérieux, voilà le mode de vie « idéal » et les djihadistes seraient des rabats-joies, des gens austères non épanouis, etc.

Pour le coup, impossible de voir que pour ces gens, les religieux intégristes et les vegan straight edge ne différeraient en rien. Le sens de la vie, ce serait « picoler » de manière « festive ».

Le magazine Les inrockuptibles, autre grand classique des bobos et hipsters, ne dit pas autre chose : non aux « séparatistes » :

« Cette fois, c’était le peuple lui-même qui était visé, c’est-à-dire nous tous, qui aimons les stades, les terrasses de cafés et les salles de concerts. A Saint-Denis comme à Paris, il s’agissait de faire le plus de morts possible, parmi cette multitude française, naturellement diverse et colorée, joyeuse et mélangée, qui s’obstine à vouloir vibrer, aimer et manger ensemble, contre toutes les injonctions séparatistes. (…)

Quand on lui parle “d’attentats aveugles”, Pierre-Jean Luizard, directeur de recherche au CNRS, auteur du Piège Daech – L’Etat islamique ou le Retour de l’Histoire, rectifie aussitôt : “Ce que visait l’Etat islamique était bien cette jeunesse bobo française qui a élu domicile dans ces Xe et XIe arrondissements.

A la fois parce qu’elle symbolise un mode de vie insouciant jugé “répréhensible”, mais surtout aussi parce qu’elle illustre mieux que tout autre milieu les espoirs (et les illusions) attachés aux idéaux républicains français (lutte contre le racisme, les inégalités et les discriminations, empathie envers la population immigrée, tolérance envers l’islam comme “culture du monde” à Paris). En la choisissant pour cible, l’Etat islamique visait à faire sauter un écran de tolérance en opposition avec son projet : susciter la peur et des réactions communautaires en chaîne.”

C’est de nous que parle Luizard, de nous et de nos amis, de nous et de nos lecteurs, de nous et de nos morts, nombreux, trop nombreux, à une poignée de mains de chacun d’entre nous, à un degré de séparation. »

Les bobos et hipsters, nouvelle figure révolutionnaire, on aura tout vu! Et pour ceux et celles qui n’auraient pas compris, un autre articles des « inrocks » indique le mot d’ordre à suivre :

Alcool, foot & rock’n roll. C’est la nouvelle devise de la capitale, en forme de bras d’honneur aux assassins.

Pour finir, regardons chez les bobos et hipsters en mode « alternatif », c’est-à-dire dans les squatters et autonomes choisissant la marge, dans l’esprit de l’ouvrage « L’insurrection qui vient ».

« La doxa du moment veut que ce qui ait été attaqué soit « notre mode de vie », celui qui serait incarné, les vendredis soirs, par le foot, les bars branchés et les concerts de rock – un mode de vie décomplexé, libéral, libertin, athée, transgressif, urbain, festif, etc. Ce serait cela la France, la civilisation, la démocratie, les « valeurs » : la possibilité de vivre sans croire à rien une vie d’après la « mort de Dieu », que voudraient justement abattre ses fanatiques.

Le seul problème, c’est que toutes les caractérisations qui sont ici données de ce « mode de vie » par tant de ses partisans enthousiastes ou mélancoliques coïncident à peu près avec ce que des penseurs occidentaux à qui l’on s’accorde à reconnaître, en d’autres circonstances, une rare lucidité n’ont cessé de flétrir. (…)

La Une de Libé sur les attentats n’efface en rien celle qui était annoncée initialement, et qui portait curieusement sur le chancre social et humain que sont les hipsters dans le cœur des métropoles, et plus particulièrement de Paris.

La sorte de coup d’État émotionnel qui a voulu, en janvier dernier, faire de Charlie Hebdo « la France » ne parviendra pas, cette fois, à imposer l’identification à une certaine forme de vie métropolitaine. La petite-bourgeoisie cognitivo-communicationnelle, l’éclate, la drague, le salariat branché, l’hédonisme du trentenaire cool, n’arriveront pas à se faire passer pour « notre mode de vie », « nos valeurs », ni même pour « la culture ».

C’est une certaine forme de vie, comme il y en a tant d’autres dans cette époque, dans ce pays, et qui ne suscite pas que de la tendresse. L’instrumentalisation des attentats par certains propagandistes afin d’assurer l’hégémonie morale de cette forme de vie-là ne peut que contribuer à la rendre haïssable.

Puissent les attentats de vendredi, et ceux qui ne manqueront pas de suivre au vu de l’engrenage que les gouvernants ont délibérément choisi d’enclencher, nous rendre plus vrais et moins distraits, plus profonds et moins hypocrites, plus sérieux et plus communistes.

Telle est, pour nous, la guerre véritable, celle qui, en Occident, mérite que l’on y risque sa vie : la guerre pour en finir avec l’économie. Mais voilà aussi une guerre qui ne se mène pas à coups de spectaculaires carnages, aussi anti-économiques fussent-ils. C’est une guerre essentiellement indirecte.

C’est par le communisme vécu que l’on fait reculer le terrain de l’économie, ce qui n’exclut pas des coups d’audace opportuns. La construction d’un communisme sensible est plus que jamais la seule chose à même de faire brèche dans le cauchemar historique dont nous essayons de nous réveiller. »

Seulement, un communisme vécu, à la marge, est-ce possible? Surtout sans véganisme, car cette mouvance est odieusement anti-vegan. Bien sûr que non : aucun changement ne peut se faire à la marge, aucun changement ne peut ne pas porter le véganisme… Et les bobos et hipsters ne sont pas quelque chose de bien : ce sont juste des décadents, qui regardent s’effondrer le monde, pendant que d’autres, comme les djihadistes, participent activement à cet effondrement.

Cop 21 : interdiction des manifestations publiques

Il y avait deux manifestation des prévues à l’occasion de la COP21. L’Etat a décidé qu’il fallait mieux les interdire. Voici le communiqué officiel expliquant cela.

COMMUNIQUÉ DE LA PRÉSIDENCE DE LA COP21
La COP21 doit permettre la mobilisation de tous pour le climat. La société civile est appelée à y prendre sa pleine place.

Elle sera donc fortement présente sur le lieu même du Bourget où les « espaces Générations climat » accueilleront, pendant toute la durée de la Conférence, plus de 300 événements, débats et conférences. Une mobilisation importante, comportant de nombreux événements, est également prévue partout en France. Tous ces événements sont maintenus, à l’exception des déplacements scolaires sur le site du Bourget.

La situation créée par les attentats odieux du 13 novembre et les investigations menées depuis imposent toutefois que les conditions de sécurité soient renforcées. Dans ce cadre, la totalité des manifestations organisées dans les espaces fermés et aisément sécurisables seront maintenues.

En revanche, afin d’éviter tout risque supplémentaire, le Gouvernement a décidé de ne pas autoriser les marches pour le Climat prévues sur la voie publique à Paris et dans d’autres villes de France les 29 novembre et 12 décembre.

C’est une décision difficile et qui décevra sans doute certains de ceux qui envisageaient d’y participer mais, dans le contexte actuel, l’exigence de sécurité l’impose.

Elle ne remet nullement en cause la nécessité pour la COP21 d’accueillir très largement – et ce sera le cas – la société civile et ses organisations qui remplissent un rôle majeur.

Voici le communiqué de « protestation » de la Coalition climat. On peut mettre des guillemets, parce qu’en pratique vu le fiasco des mobilisations, la passivité complète de l’opinion publique à ce sujet, cela n’aurait guère été un succès, et cela enlève une sacrée épine du pied à pas mal de monde…

MARCHE DU 29 NOVEMBRE ET MOBILISATIONS DU 12 DÉCEMBRE INTERDITES À PARIS

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Paris, le 18 novembre 2015

La Préfecture de police de Paris vient de nous informer qu’en raison des tragiques attentats qui ont eu lieu le 13 novembre dernier, la Marche mondiale pour le climat du 29 novembre et les mobilisations prévues le 12 décembre sont interdites à Paris.

Nous regrettons qu’aucune alternative n’ait été trouvée pour permettre nos mobilisations. Pour autant, nous sommes plus que jamais déterminés à faire entendre nos voix sur les questions de justice climatique.

« Nous avons conscience de la gravité de la situation. Plus que jamais nous ferons part de créativité pour mobiliser et rassembler. Pas de COP21 sans mobilisation de la société civile » Juliette Rousseau, coordinatrice de la Coalition climat 21.

En effet, le week-end des 28 et 29 novembre, à la veille de l’ouverture de la COP 21, des millions de personnes marcheront pour la justice climatique :

2173 événements se préparent dans plus de 150 pays
57 marches sont prévues dans le monde entier
Plusieurs dizaines de marches dans les régions de France sont annoncées

Le 29 novembre et le 12 décembre à Paris, nous trouverons une forme alternative de mobilisation citoyenne, pour montrer que la COP 21 ne se fera pas uniquement avec les négociateurs.

Le Sommet citoyen pour le climat qui se tiendra les 5 et 6 décembre à Montreuil (Seine Saint-Denis) ainsi que la Zone d’action pour le climat, qui se déroulera du 7 au 11 décembre au CENTQUATRE-Paris devraient être maintenus. Ces mobilisations seront deux grandes occasions de démontrer que nous portons les solutions et les alternatives au dérèglement climatique et que la société civile est déterminée à lutter contre la crise climatique.

La Coalition climat 21 rappelle que la COP 21 n’est pas une fin en soi et que, nous citoyennes et citoyens du monde entier, nous construisons un mouvement qui ne fera que se renforcer à l’issue de ce sommet et au-delà.

« Alternatives véganes » annulé

Normalement, nous aurions dû annoncer la tenue d’une sorte de petit salon en banlieue parisienne, « Alternatives véganes », tentant en quelque sorte de prendre le relais du « Paris Vegan Day ».

Alternatives Véganes aura lieu les 12 ET 13 décembre. Les ateliers, les conférences et l’espace exposant sont garantis. Vous avez été nombreux à nous donner d’excellentes idées, nous voulons les concrétiser : show musical, défilés de mode, championnat de cuisine, démonstrations sportives, exposition d’art…

 

Cela a été annulé, et c’est très difficile à suivre. Ce qui en ressort c’est un mélange d’échec personnel et de magouille. Voici un extrait du communiqué diffusé.

Les nouvelles circulent vite, les ragots encore plus. Le temps permettra à la vérité de se révéler.

Beaucoup d’entre vous ont su que Monsieur Pascal Sage avait démissionné de son poste. Il m’a vendu ses parts pour un euro symbolique me donnant la présidence d’Alternatives Events SAS. Je vous invite à considérer ceci comme étant un gage de ma bonne foi envers les donateurs et tous ceux qui nous ont toujours soutenus. Au vu de la situation dans laquelle l’entreprise fut laissée par Monsieur Sage : dépenses inconsidérées, mauvaise organisation de sa part n’effectuant pas les tâches qui lui incombaient, malversations envers ma personne, alors qu’il avait ma confiance.

Ce dernier me certifiant que je devrais le haïr et qu’il était désolé de me laisser dans une telle situation parce qu’il avait exagéré. Etant enfin informée de la situation puisque j’ai eu enfin accès aux documents qu’il me cachait jusque là, il me fut forcé de constater qu’il n’était pas possible de faire le second versement de réservation de la salle du Palais des Congrès de Montreuil à temps. Ce qui implique que le Salon Alternatives Véganes, sera décalé de quelques semaines, à une date qui sera communiquée très prochainement.

Il y a en effet un lourd problème : à la base, il y a eu un appel à un soutien financier sur Ulule, et 22 000 euros de récoltés. Ils doivent être remboursés si l’événement n’a pas lieu… Le repousser peut être une sortie, sauf qu’on ne loue pas une salle aisément à Paris et en banlieue…

A cela s’ajoute que s’il y a eu des « dépenses inconsidérées », l’argent n’est tout simplement plus là.

Pour ne rien faciliter, il y a l’information selon laquelle la personne organisant l’événement à l’origine serait malade. Or, l’organisation n’a annoncé l’annulation que plus de dix jours après, rendant les gens très mécontents, surtout ceux venant de loin et ayant réservé des transports et des hôtels, etc.

Les partisans du premier organisateur répondent alors à la personne ayant pris les commandes, l’accusant de harcèlement, de ne pas avoir payé le webmaster (qui a démissionné), le comptable (qui a démissionné aussi), de croire aux illuminatis, au fluor mis dans l’eau pour contrôler les pensées, etc.

Impossible de s’y retrouver, si on ajoute qu’en plus, des gens disent ne pas vouloir diffuser une information qu’ils rendent pourtant public : le nouvel organisateur mangerait de la viande…

Tout cela est terrible, absolument terrible. Mais c’est le prix à payer pour les vegans, qui sont trop souvent dans une posture consommatrice, passive et autocentrée, déléguant les responsabilités, partisans d’actions témoignages, sans organisation de fond, sans travail en profondeur.

Le résultat est le carriérisme, l’opportunisme et du n’importe quoi comme on en a ici un exemple.

« Je suis un soldat »

Aujourd’hui sort au cinéma le film « Je suis un soldat ». C’est une date historique, car c’est enfin un film qui parle des gens, des vrais, ceux qui n’ont pas d’argent, et qui parlent en même temps des animaux qui sont des marchandises. C’est ce qu’on appelle le réalisme, et c’est de cela on dont a besoin!

Voici le synopsis et la bande-annonce.

Sandrine, trente ans, est obligée de retourner vivre chez sa mère à Roubaix. Sans emploi, elle accepte de travailler pour son oncle dans un chenil qui s’avère être la plaque tournante d’un trafic de chiens venus des pays de l’est. Elle acquiert rapidement autorité et respect dans ce milieu d’hommes. Mais parfois, même les bons soldats cessent d’obéir…

Après, il va de soi que c’est un « film français », et on sait comment le film français est traditionnellement très axé sur le psychologique et les drames sociaux, avec un côté souvent forcé malheureusement.

La critique de Paris Match semble confirmer que c’est le cas.

(…) Avec parfois un sentiment de honte ou de violents accès de désespoir. « Mais comment font les autres ? » hurle le beau-frère en démolissant les murs d’une maison qu’il ne peut ni payer, ni construire tout seul.

Charriant un romanesque rugueux, Laurent Larivière évoque la tragédie du déterminisme social et observe avec une certaine acuité le mal être, la solitude et la frustration de ceux qui se demandent jusqu’où il faut aller pour se faire sa place.

Cheveux courts, combinaison de travail et bottes en caoutchouc, Louise Bourgoin apporte de la douceur et de la détermination à cette combattante envoyée au front pour faire fructifier le trafic de son oncle. La brutalité de cet univers exclusivement masculin et marginal, évoquant en biais celui de la boxe dans lequel Marion Cotillard s’imposait dans « De Rouille et d’Os ». Face à sa résilience, Jean-Hughes Anglade habite intensément son rôle de vilain dans lequel il insinue une menace sourde et un malaise étrangement sensuel.

Les choses se gâtent nettement avec le dernier acte qui cumule un geste radical dont ne comprend pas les motivations, une rédemption à laquelle on ne croit pas et un détour romantico-sexuel assez peu crédible. Sans être totalement convaincant, cet hymne à la vulnérabilité est un début prometteur et la preuve que Louise Bourgoin a du cran.

Reste que l’approche est excellente et que ce film vaudra certainement le détour. Voici quelques propos du réalisateur dans le dossier de presse.

« J’avais envie de parler de la honte sociale et de ce sentiment d’échec qui pousse quelqu’un à revenir dans le giron familial après avoir tenté, sans succès, de se construire un avenir meilleur ailleurs. Dans le film, loin du refuge escompté, la famille devient paradoxalement le lieu d’un affrontement et d’une déperdition. »

« Sa mère part travailler et sa chambre de jeune fille est occupée par sa sœur et son beau-frère. Elle l’accepte et se résigne à dormir sur le canapé. Mais toute cette tension rentrée, cette solitude extrême dans laquelle se trouve le personnage est en permanence contrebalancée
par l’amour, réel, qui circule dans cette famille. Aucun de ses membres n’est d’une seule pièce. »

Q. : À aucun moment, Sandrine ne se pose des questions face à la façon dont sont traités les chiots exportés illégalement de Slovénie et de Pologne via la frontière belge.

R. : Sandrine ne se préoccupe pas de morale. Par exemple, elle ne considère jamais ou presque la violence faite aux animaux : comme s’il s’agissait de l’ordre des choses, d’un mal nécessaire.

Pour elle comme pour beaucoup d’autres, nécessité fait parfois loi.

Q. : Peu de gens connaissent ces trafics qui font le bonheur des animaleries.

R. : Je les ai moi-même découverts un peu par hasard. Avec François Decodts, mon coscénariste, nous ne voulions pas que ce soit le sujet du film mais un cadre qui nous permette de suivre au plus près la trajectoire de nos personnages en faisant écho à leur propre violence.

Cependant c’est une réalité très cruelle et très prolifique. J’ai lu un article dans le journal Libération où, selon WWF, le trafic d’animaux domestiques ou sauvages se situe au 3ème rang mondial des trafics après celui de la drogue et des armes. Il représenterait 15 milliards d’euros.

Et la France est le pays d’Europe qui compte le plus grand nombre d’animaux domestiques avec notamment 8 millions de chiens…
Et seuls 150 000 chiens des 600 000 vendus chaque année en France proviendraient d’un élevage français déclaré. Ça laisse de la marge pour les importations des pays de l’Est où il existe de véritables usines à chiots. Au-delà de cette réalité, le trafic est devenu pour nous une sorte d’allégorie de la cruauté contemporaine. »

Giuseppe se remet de son agression

[Désolé pour la non publication d’un article hier, nous nous sommes emmêlés dans les dates.]

Nous avons déjà parlé de Giuseppe, un SDF vivant à Paris, dans un camion, et qui s’occupe des pigeons (Il faut aider Giuseppe !, « SDF parce qu’il nourrit les pigeons », Nouvelle vidéo sur Giuseppe, l’ami des pigeons).

Il a connu de nombreuses agressions, dont une toute récente, il y a quelques jours dont il se remet. Elle a été commise avec brutalité, avec le classique sentiment d’impunité des patrons de bar.

Voici comment les choses se sont passées, racontées par les amis de Giuseppe, une page facebook de solidarité.

Giuseppe a de nouveau été gravement agressé. Ils vont finir par le tuer à force de bêtise, de méchanceté, de haine!

Un jeune employé ou patron de bar a, ce matin, aspergé Giuseppe d’eau de javel le blessant très gravement.

A 5H du matin, Giuseppe met en effet quelques graines devant le bistrot de ce Monsieur. Ce matin, l’homme est sorti et a lancé un seau plein de javel sur le visage de Giuseppe. Sur le visage!!!

Une plainte a été deposée. Giuseppe a passé la matinée aux urgences.son oeil est très gonflé et très douloureux. Sa vue est très mauvaise. Ce, malgré les crèmes et autres traitements administrés par l’hôpital.

Ce quartier du centre de Paris me fait vomir. Je suis allée dans ce café. J’ai prévenu le monsieur qu’une plainte avait été déposée et que Giuseppe a des graves problèmes de vision depuis l’agression.

Je me suis fait traiter de clocharde. L’homme a bien regardé mon vélo, sans doute pour le reconnaître et se venger . Il m’ont demandé mon nom, plusieurs fois.

Ces gens sont des malades, d’une violence inouïe . Le traitement réservé à Giuseppe est totalement démesuré et profondément inhumain. Giuseppe nourrit les oiseaux les gars! C’est un homme âgé qui nourrit les oiseaux !

Ce quartier est vraiment un quartier de violence, de sexe, d’alcool et de zone, où chacun fomente sa vengeance contre celui qui dérange.

Mais bon sang de la javel plein les yeux pour quelques graines…. Pauvre humanité , pauvre quartier! Pauvre Giuseppe, nous sommes avec toi… De tout cœur.

On notera que « les amis de Giuseppe » avaient rencontré des gens de la mairie, et on lit dans le compte-rendu que :

La mairie nous a invité a venir discuter de Giuseppe et du nourrissage des pigeons.

Il a été glissé dans la discussion que la page de soutien à Giuseppe risque des poursuites pour incitation au nourrissage des pigeons.

Quelle sinistre attitude! Quelle approche nauséabonde et indigne! A quoi il faut répondre par l’exigence de la morale. Cette histoire de poursuite pour « incitation au nourrissage des pigeons », la municipalité voit cela comme une simple question administrative.

Cela est faux ; en réalité, il s’agit d’une question d’identité, pratiquement révolutionnaire, née de la compassion et de la rupture. S’il y a des limites, elles doivent être dépassées par un élan en faveur des animaux, et non contre.

On peut critiquer les comportements comme ceux de Giuseppe ou de la « vieille-folle-aux-chats« . Mais cela doit être fait de manière adéquate.

Car il y a plus de dignité dans leurs actions, désordonnées voire erronées, que dans les postures faussement civilisées de représentants du désastre actuel, détruisant notre planète.

« Taxer la viande transformée »

On connaît le discours des carriéristes qui veulent à tout prix disposer de moyens pour « réussir ». A leurs yeux, tout doit se soumettre à leurs envies de possession. En voici un qui vaut sacrément le détour…

Il s’agit d’une tribune parue dans Le Figaro, par Eric Verhaeghe, qui a été président de l’Apec (Association pour l’emploi des cadres pendant plusieurs années et auteur d’un livre au titre évocateur : « Faut-il quitter la France? ». Son objectif est de dénoncer les taxes, rien d’original.

Sauf que cette personne prend comme prétexte une taxe sur les cabanes de jardin pour faire de l’humour « décalé » et évidemment, chez les personnes de cette classe sociale, cela donne du beauf en mode extrêmement brutal, avec des propos ignobles sur les animaux.

Après avoir proposé de taxer les nains de jardin et les voitures tunées, l’auteur attaque les animaux… Voici les passages les concernant…

Les adeptes du tuning pourraient donc acquitter une vignette spéciale sur l’ensemble des aménagements qu’ils apportent à l’apparence de leur véhicule. (…)

Par les temps qui courent, le culte rendu à l’automobile ne peut qu’être une incitation scandaleuse au réchauffement climatique.

Taxer la viande transformée

A un moment où la consommation de viande, et spécialement de cochon, est à la fois synonyme de mal-bouffe, de préparation active au cancer et d’islamophobie à tendance bretonnante, il est temps que le gouvernement sévisse!

Entre les ris de veau, les oreilles de cochon, les sabaudets, les saucissons cuits et tous ces crimes contre l’animalité, le Trésor public devrait trouver son bonheur. Sans oublier, bien entendu, le saucisson, la rillette, la saucisse sèche ou non, qui injurient quotidiennement nos amis les animaux.

Taxer les bérets basques et autres coiffes traditionnelles (…)

Taxer les corridas

Enfin, ultime taxe indispensable à notre arsenal: toute corrida devrait donner lieu à une taxation confiscatoire destinée à faire disparaître ces vestiges de la barbarie dans nos contrées.

La taxe pourrait utilement être acquittée sur le billet d’entrée. Elle rapporterait à coup sûr quelques fifrelins politiquement corrects.

Voilà qui est bien lamentable et qui correspond à ce qu’il y a de pire en France : l’esprit moqueur et persifleur, la célébration du terroir comme authentique, le mépris pour la Nature.

Ces gens, qui ont du pouvoir et décident de l’idéologie dominante, sont entièrement rétrogrades, ils vivent dans de vieilles valeurs avec lesquelles ils sont incapables d’avoir de la distance. C’est là un obstacle fondamental à la libération animale, à la reconnaissance de l’écologie, de la planète, de Gaïa!

Face au nihilisme

Nous vivons dans un monde de fous, ou plutôt nous vivons dans un monde où la rationalité et la sensibilité disparaît devant le nihilisme. Détruire, détruire et encore détruire, voilà la seule logique ; pratiquer la fuite en avant, voilà la seule solution semblant viable.

Les attentats ignobles et insensés qui ont eu lieu à Paris hier soulignent à quel point les valeurs essentielles de la vie – la compassion, l’abnégation, le don de soi, le partage – sont niées au profit d’une « lutte pour la survie », des célébrations du spirituel et de la consommation superficielle.

On ne se bat pour une cause, avec des valeurs, des principes, mais pour la « révolte » en elle-même, sans contenu réel, sans morale concrète. Car quel intérêt de tuer des passants, si ce n’est de satisfaire les pulsions les plus morbides, de pratiquer la terreur aveugle ?

N’est-ce pas là d’ailleurs, paradoxe pour des gens se voulant religieux, avoir le goût de la toute puissance tel un Dieu omnipotent ?

Triste anthropocentrisme qui prend le masque de la religion… Triste culte de l’individu s’imaginant tel un chevalier des temps modernes – un chevalier assassin mais au moyen-âge c’était déjà le cas en fait. On est dans le refus de l’esprit de la collectivité, du changement collectif, de la réflexion collective.

Tout cela est une agitation insensée et meurtrière d’une humanité entièrement tournée vers elle-même, s’auto-mutilant pour essayer de trouver un sens à son existence. C’est la fin d’un monde.

Mais là où la nuit est la plus noire, le jour ne va pas tarder à poindre. Si nous mettons en avant les valeurs vegan straight edge, c’est justement parce qu’elles sont vertueuses.

Elles appellent à la dignité, au respect de soi-même, au refus de la fuite et de l’auto-destruction. Elles exigent un rapport positif avec le vivant, dans le respect et l’admiration.

C’est une démarche qui apporte beaucoup dans la vie, qui indique des pistes à la construction, évitant la fuite dans la destruction, la destruction de soi-même, la destruction des autres.

C’est d’une manière certaine une révolution intérieure, qui va de pair avec l’exigence d’une révolution en général, pour changer le monde… ensemble.

Gaïa a besoin d’une humanité collective, hors de la quête individuelle du profit, hors de l’anthropocentrisme célébrant la toute puissance. L’humanité niant la Nature a dans la bouche un arrière-goût : celui de la mort.