JBS, le nouveau « cartel de la viande »

L’entreprise brésilienne JBS pèse 37 milliards de dollars ; c’est l’un des principaux acteurs de l’exploitation animale. Comme dans les autres secteurs économiques, les fusions et acquisitions se généralisent.

Voici une information toute récente de l’AFP :

« La filiale américaine du groupe brésilien JBS, géant mondial de la viande, va racheter les actifs du groupe américain Cargill dans le porc aux Etats-Unis pour 1,45 milliard de dollars, ont indiqué les compagnies dans un communiqué mercredi.

JBS USA, filiale indirecte du groupe brésilien JBS S.A. via la société Pilgrim’s Pride Corporation, acquiert deux usines de Cargill dans l’Iowa (centre) et l’Illinois (nord), capables de traiter 9,3 millions de porcs annuellement. Le groupe rachète aussi quatre fermes d’élevage et cinq usines de production d’aliments, toutes basées aux Etats-Unis, indique le communiqué commun. »

Un rachat équivalent avait été fait par JBS, cette fois en Europe, il y a quelques semaines. Voici comment Le Monde présente la chose :

« La société brésilienne, JBS, leader mondial de la viande poursuit ses emplettes. Elle a choisi, cette fois, de se renforcer en Europe. Elle a annoncé, dimanche 21 juin, l’acquisition de la société Moy Park, qui élève et commercialise poulets et dindes au Royaume-Uni, en Irlande, aux Pays-Bas et en France. Le montant de la transaction est évalué à 1,5 milliard de dollars (1,32 milliard d’euros).

Le vendeur est un autre groupe brésilien, concurrent de JBS sur le marché de la viande, Marfrig. Lui aussi s’est lancé dans une large offensive internationale à coup d’acquisitions. Avec son corollaire, une dette importante. Pour améliorer son bilan financier, Marfrig avait envisagé de mettre en bourse la société Moy Park, avant d’y renoncer. Elle a finalement préféré la céder à JBS. Elle lui avait déjà vendu sa filiale avicole brésilienne.

Par cette nouvelle acquisition, JBS, qui porte les initiales de son fondateur Jose Batista Sobrinho, confirme ses ambitions. La boucherie, créée en 1953, dirigée maintenant par son fils Wesley Batista, pèse 37 milliards de dollars et se classe dans le Top 10 mondial des entreprises agroalimentaires. »

Et il y a plus de six mois, en novembre 2014 précisément, JBS avait fait l’acquisition de Primo Group, présent en Australie et Nouvelle-Zélande et « spécialisé » dans la « production de jambon et de sauces ». Le prix : 1,25 milliard de dollars.

Voici comment le site Avenir agricole présente JBS. On y apprend deux choses essentielles : tout d’abord, la montée en puissance de JBS est récente.

Contrairement aux réformistes de la protection animale qui s’imaginent qu’on est en train de dépasser le problème, on est au contraire en train de l’affronter alors qu’il est de plus en plus grand.

JBS s’est grosso modo construit ces dix dernières années, portée par les capitalistes et avec l’intention de faire toujours « mieux »… Ce qui signifie toujours plus d’exploitation animale.

Ensuite, la question du développement et du style de vie est ici essentiel. On voit ici que c’est un gouvernement qui s’est voulu « de gauche », social, etc. qui a grandement contribué à donner naissance à un monstre. On est passé de l’exploitation animale du type primitif à la même exploitation animale du type primitif mais à l’échelle massive et qui plus est en se développant dans d’autres pays…

JBS Friboi : l’ogre brésilien parti
 à la conquête du monde

Premier exportateur mondial de viande bovine et leader planétaire de la volaille, le groupe JBS Friboi s’est taillé un empire sur cinq continents. A tel point que la presse brésilienne assimile la famille fondatrice, les Batista, à un “cartel de la viande”.

Dallas. Mais ça y ressemble. Remplacez le pétrole par la viande et vous aurez le nouvel eldorado d’une poignée d’acteurs puissants, prêts à tout pour contrôler le négoce planétaire. A l’image de la transnationale brésilienne, JBS Friboi. Dans ses 64 usines réparties dans 22 pays, elle abat 500 000 poulets à l’heure et plus de 40 000 bovins…

Des chiffres à la démesure d’un groupe, qui, en dix ans, a su conquérir le marché mondial de la viande grâce à une politique d’acquisitions agressives de plusieurs entreprises agroalimentaires. A l’intérieur du pays et hors frontière.

Du petit abattoir à la multinationale

Créé en 1953, par José Batista Sobrinho, à Anapolis (Etat de Goias), JBS n’est alors qu’un petit abattoir de province. “Mon père a commencé par acheter du bétail dans le centre du pays et à le vendre aux emballeurs de viande. Au fil des années, nous sommes devenus l’une des plus grandes entreprises du secteur au Brésil” aime raconter Wesley Batista, le fils du fondateur et actuel PDG du groupe JBS Friboi.

La suite de l’aventure, c’est à Lula qu’il la doit. Dès son entrée en fonction, en 2003, le nouveau président du Brésil souhaite transformer les entreprises locales en multinationales capables de concurrencer les grands groupes du Nord dans l’approvisionnement des marchés internationaux. JBS Friboi va alors bénéficier de fonds de la Banque Nationale du Développement, bras financier du Ministère de l’Industrie, pour s’internationaliser.

L’expansion de l’entreprise est spectaculaire. JBS rachète d’abord des usines de viande au Brésil puis en Argentine. En 2007, son entrée en bourse lui permet de lever 800 millions de dollars pour capitaliser l’entreprise.

JBS Friboi s’offre alors les meilleurs groupes américains : Swift, le numéro 3 mondial du porc. Pilgrim’s Pride, le leader mondial de la volaille. Il mène aussi une OPA sur Smithfield (porc) et National Beef (à l’époque numéros 4 et 5)…

Devenu transnationale, JBS conquiert pêle-mêle les titres de plus gros emballeur de viande d’Australie et des Etats-Unis, de la plus grosse entreprise de volaille des USA et du Mexique. La liste est longue. Et le chiffre d’affaires s’envole, passant de 1,2 milliard de dollars en 2002 à 30 milliards de dollars en 2012.

C’est un développement terrible… mais logique. Le Brésil est devenu un haut lieu de l’exploitation animale. Le pays se développe, mais d’une telle manière que tout est déséquilibré, que les pires tendances triomphent…

Quelques réponses de Sean Muttaqi

Voici la traduction de quelques réponses par faites par Sean Muttaqi, à un magazine américain, au sujet de son groupe, « Vegan Reich », qui a joué un rôle fondamental dans l’émergence de la culture vegan straight edge, par l’intermédiaire du mouvement hardline.

Les réponses sont vraiment limpides: on voit très bien comment il y a une sortie de l’insupportable scène libérale – libertaire se prétendant révolutionnaire, comment le véganisme est assumé de manière totale et toujours avec une grande dimension sociale et par conséquent avec une méfiance vis-à-vis de la scène Krsnacore…

Et comme le mouvement ne trouve pas de voie pour avancer, il y a la retombée dans la religion…

Lorsque les membres de Vegan Reich se sont réunis, vous êtes-vous structuré pour être spécifiquement un groupe vegan straight edge ? Ou c’est venu plus tard?

Non, c’était une pensée réfléchie au préalable – je cherchais des gens pour commencer un groupe de libération animale militant. Tout ce temps, j’étais en interaction avec beaucoup de différentes communautés d’activistes, et de là une communauté soudée.

Nous causions beaucoup de controverse dans la communauté anarchiste, soulignant la contradiction de gens exigeant la liberté pour les êtres humains et opprimant les animaux en même temps.

Les gens ont commencé en plaisantant à se référer à nous comme fascistes vegans, voilà où est venu le nom |du groupe « vegan reich »]. L’idée était ; si vous allez nous appeler des fascistes vegans, alors nous allons nous appeler Vegan Reich.

Votre premier enregistrement, Hardline, allait avec un manifeste qui appelle aux gens à vivre en conformité avec « les lois de la nature », et d’éviter sciemment « les actes sexuels déviants et/ou l’avortement ». Cela a choqué – et énervé – beaucoup de gens.

Pour nous, en tant que militants de la libération animale, la qiestion de l’avortement était une question de cohérence.

Notre point de vue n’était pas le même que la vision de la droite chrétienne sur l’avortement; officiellement, le hardline ne disait pas que si une femme a été violée, elle ne pouvait pas obtenir un avortement.

Nous disions que vous devez reconnaître que la vie est la vie. C’était plus orienté vers le groupe des gens de libération animale: si vous dites que la crevette est une vie, et que vous ne devriez pas la tuer, sauf si vous avez absolument besoin de manger, au moins voyez l’avortement de la même façon.

Cela ne peut pas être utilisé comme contrôle des naissances – c’était cela la position hardline.

La question de l’homosexualité était liée à des influences différentes à l’époque. D’un côté, sortant de ce truc punk-rocker anarchiste, plein de fois l’homosexualité était une chose hédoniste pour certaines personnes.

Rétrospectivement, ces aspects ont été influencés par la morale, pas nécessairement la politique. Il y avait un moralisme conservateur, la notion que le sexe était pour la famille.

Évidemment, le groupe a utilisé des images provocatrices – comme le fameux logo avec les deux mitraillettes se croisant – et amené beaucoup de controverse. Comment étaient les concerts ?

Eh bien, nous avons eu beaucoup d’amis dans notre scène locale, et ce que nous disions n’avait pas vraiment d’importance. Mais je pense que dans différentes parties du pays que vous aviez certainement des gens choqués, comme ayant une image violente..
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Les gens de, disons dans le Midwest, seraient comme « Ces gars-là ont des armes! ». Mais en Californie, nous connaissions des punks pacifistes qui avaient des AK-47 dans leurs maillots. Ils avaient affaire à des skinheads et toutes sortes d’autres choses.

À la fin des années 1980 et au début des années 1990, certains jeunes de la scène hardcore de New York se sont alliés avec le mouvement Hare Krishna, qui a également favorisé un mode de vie straight edge végétarien. Avez-vous été intrigué par la scène dite Krishnacore?

C’est arrivé à peu près au même temps que le hardline.

Eh bien, nous avons déjà eu ce truc de libération animale radicale, ce qui était en conflit avec leur dépendance par rapport aux produits laitiers.

Mais je pense que le fond du souci tenait à leur notion de réincarnation, et comment c’est attaché à l’injustice sociale et à la souffrance. Dans mon esprit, c’est cela qui at vraiment créé un conflit entre nous et eux. Nous ne gobons pas cela.

Nous ne gobons pas que les gens ou les animaux souffrent à cause de quelque chose qu’ils ont fait avant.

La plupart des gens pensaient que c’était une chose très positive, parce qu’ils étaient végétariens et ont fait toutes ces choses cool. Mais cela ne semblait pas si positif pour nous.

Quelques amis proches, qui ont été marginalement associés au hardline, ont fini par y entrer, et ils en ont en quelque sorte fait leur vie, vous savez, retourner en Inde chaque année, de la même manière qu’être musulman est une partie importante de ma vie, maintenant.

J’ai une une meilleure vision de la chose Krishna qu’alors. Je reste en désaccord avec elle, théologiquement, en tant que musulman, mais j’en ai une compréhension positive comme chemin spirituel.

Cinq photos qui font réfléchir et ressentir

Voici cinq photos qui font réfléchir et ressentir. Elles sont particulièrement fortes, et mêmes brutales. Impossible de ne pas vouloir changer le monde.

Cette photographie est tirée du blog Biji Kurdistan, qui informe des combats entre les forces kurdes et les islamistes au Moyen-Orient. Elle montre une combattante kurde s’occupant d’un pigeon blessé lors de la bataille où la ville de Tell Abyad / Girê Spî a été libérée. Nous avions déjà parlé des actions des islamistes contre les pigeons.

Cette photographie de Yongzhi Chu vient de gagner un prix au concours World press photo. La scène se déroule à Suzhou en Chine, ville traditionnelle du cirque utilisant des animaux (il y existe 300 troupes). L’utilisation des animaux dans les cirques est censée être désormais interdite.

Cette photographie de Paolo Marchetti a également gagné un prix au concours de World press photo. On y voit le « hall du sacrifice » d’un « élevage » de caïmans en Colombie.

Cette photographie de l’agence Keystone illustre un article (publié hier) de la Tribune de Genève expliquant qu’il y a eu en Suisse une « légère augmentation des tests sur les animaux l’an dernier ».

La première phrase de l’article est assez intéressante, parlant de… détention!

« Les expérimentations animales ont augmenté de 2,8% en 2014. 606’505 bêtes ont été utilisées à des fins de recherche. La hausse est liée à des tests sans contrainte sur quelques milliers de poissons ou de volailles pour améliorer leur détention et leur affouragement. »

Cette photographie vient d’un article, également publié hier, dans Ouest France et intitulé « Cirque Ritz à Trouville. Animaux parqués, des internautes scandalisés« .

La situation, absolument honteuse et une terrible illustration, est présentée dans l’article comme suit:

« En guise d’enclos, des grilles de 2 m sur 2 en plein soleil. Avec pour tout paillage le bitume du quai agrémenté de trois fois rien de foin. Voilà les conditions de vie de deux lamas, d’un zèbre, de deux chameaux ou encore d’un cheval. »

Ces cinq photos sont très parlantes et bien d’autres ont été prises… ou restent à prendre. L’appareil photo (ou le smartphone) doit être une arme à laquelle on pense systématiquement quand on veut défendre les animaux! Informer, non pas en ciblant simplement quelques situations, mais en présentant tous les aspects de la vie quotidienne, voilà ce qui permet de faire avancer réellement les consciences.

Drank & Drugs

Voici le grand tube de l’été aux Pays-Bas : Lil Kleine & Ronnie Flex – Drank & Drugs (prod. Jack Chiraq). Le fait que « Jack Chiraq » soit le producteur n’est pas la chose la plus étrange concernant cette chanson dont la vidéo youtube a déjà dépassé les huit millions de vue.

Si la chanson, très réussie si l’on peut dire, est pratiquement hypnotique avec des gens délirants aux comportements répétitifs montrant qu’ils sont « scotchés », c’est qu’elle témoigne en fait de la prise d’alcool et de MDMA, la drogue qui prend une ampleur toujours plus grande en ce moment chez les jeunes.

Au niveau du texte, pour faire simple le narrateur dit à une « bitch » qu’elle peut aller se reposer (chill) car lui-même n’est pas seul : il a de l’alcool et des drogues, et d’ailleurs « Tous les adolescents disent oui à la MDMA ».

On l’aura deviné d’ailleurs : la vidéo tente de retranscrire l’effet de la MDMA, c’est-à-dire de l’ecstasy. Les termes sont en effet équivalents mais celui d’ecstasy (ecsta, Xeu, XTC, etc.) est directement rattaché par les jeunes à la techno, alors que celui de MDMA est désormais associé aux festivals, aux discothèques, etc.

Par un habile tour de passe, cette drogue « ringarde » est devenue une drogue « nouvelle », qui serait adapté aux nouvelles conditions des soirées des jeunes, etc.

En ce qui concerne les effets, dans la revue bobo les « inrocks », on a une interview d’un docteur qui raconte au sujet de la MDMA :

« C’est un stimulant, mais cette drogue a surtout un effet empathogène qui favorise les contacts.

Et puis ce n’est pas un hasard si c’est arrivé avec le mouvement techno : en démultipliant les sensations, la MDMA permet de mieux ressentir la musique. C’est une drogue qui s’adapte bien à la fête. C’est pourquoi ce sont surtout les 25-35 ans qui en prennent.

En général, après on a une grosse déprime, même si cela dépend des doses prises et de la susceptibilité de chacun. Les usagers prennent souvent d’autres choses pour contrer la descente, comme des benzodiazépines (des médicaments psychotropes – ndlr) ou des opiacés. »

On l’aura compris : la vidéo tente de « coller » avec les effets de la MDMA, avec la logique de la répétition (jusqu’au ridicule) et le thème de la sexualité débridée. Ce n’est pas une critique, alors qu’on pourrait le penser vues les attitudes délirantes la vidéo…

C’est un fait même très simple à comprendre : les drogues sont banalisées comme jamais. On peut en rire, en parler, en prendre, en vendre, en rigoler, c’est devenu un produit pratiquement comme un autre.

Tout comme le corps n’est pas sanctuarisé, les drogues font une irruption massive dans des vies désorganisées prenant tout ce qui se passe comme un événement permettant de passer le temps et, de manière hypothétique, même du « bon temps ».

Une vidéo exprimant la dimension « fun » de la MDMA relève donc du possible… Aux Pays-Bas le tout est devenu tout de même un thématique et les deux rappeurs ont fait une version expurgée pour les enfants, remplaçant l’alcool et les drogues par les chips et le cola. Il va de soi que cela ne change rien au fond de l’affaire…

Et cela montre que l’idéologie des drogues est capable de gâcher plein d’énergie, plein de productivité musicale!

Cousteau et « Le monde du silence »

Le fameux commandant Cousteau, personnalité préférée des gens vivant en France pendant longtemps, n’avait rien d’un défenseur de Gaïa…

Voilà le constat, juste mais étrange, effectué en 5 minutes dans une vidéo visible ici (Le Monde du silence, un film naïvement dégueulasse) par Gérard Mordillat, un romancier et journaliste très engagé à gauche.

C’est juste, parce qu’on voit dans le grand classique du genre qu’est « Le monde du silence » – qu’on peut voir ici en ligne – les humains se comporter comme des barbares, dans la droite ligne de Descartes et Claude Bernard : ils pratiquent un « naturalisme », un culte de l’expérimentation fondamentalement opposée à la vie.

Cousteau assume ainsi le « vandalisme » de jeter des pains de dynamite dans l’eau pour comptabiliser les poissons…

Mais il est étrange de dénoncer sans parler du fait que Cousteau vivait en 1967 et que la conscience humaine était alors terriblement retardée, ce à quoi il faut opposer la prise de conscience justement avec des mouvements comme notamment Earth first!, l’ALF, l’ELF, etc. etc.

Voici la présentation de la chronique: on y voit bien que ce qui compte ce n’est pas tant de critiquer le présent que de se moquer du passé…

Il a fallu 60 ans pour que Gérard Mordillat trouve un moment pour voir le chef-d’œuvre du commandant Cousteau. Académicien, couvert d’honneur, communicant avisé, défenseur de la planète, le commandant Cousteau fut longtemps la personnalité préférée des Français. En 1956, son premier film (réalisé avec Louis Malle) obtenait la Palme d’or à Cannes. Des millions de spectateurs ravis allaient découvrir la mer et ses mystères. Certes la conscience écologique s’est développée dans les années soixante, mais en voyant ce film personne n’avait rien vu ?

Tout cela révèle un problème: on a droit à une critique écologiste qui s’imagine suffisante en se fondant sur les insuffisances du passé, sans être soi-même à la hauteur…

Critiquer Cousteau est bien sûr nécessaire, mais sa naïveté et son désir de faire carrière en promouvant l’océan à sa manière dépendent d’un contexte historique. L’oublier est trop facile…

De nombreux médias ont repris l’information, comme Le Monde, ou encore Slate dont voici un extrait.

L’explorateur à bonnet rouge décédé en 1997, qui fut longtemps la personnalité préférée des Français, a accédé à la notoriété avec Le Monde du silence, documentaire de Louis Malle couronné par la Palme d’or à Canne en 1956 et l’Oscar du meilleur film documentaire, qui met en scène le voyage du Commandant et de son équipe à bord de la Calypso pour un voyage d’exploration sous-marine.

Gérard Mordillat, romancier et cinéaste, lui a consacré une chronique filmée dans l’émission web de Là-bas si j’y suis du 23 juin (renaissance sur internet de l’émission de Daniel Mermet programmée auparavant sur France Inter).

Le chroniqueur dit avoir vu «Un film naïvement dégueulasse, c’est une horreur, c’est répugnant, c’est quelque chose d’insupportable».

En fait, même si on pensait avoir en tête les images du film, ce qu’il nous en raconte et les extraits qui sont présentés nous font prendre conscience de l’immense fossé qui nous sépare de cette génération d’explorateur. «Dans Le Monde du silence, il s’agit très clairement […] de faire chier les poissons et toute la faune sous-marine», s’amuse Gérard Mordillat.

Un plongeur s’accroche à une tortue jusqu’à manquer de la noyer en lui faisant perdre son souffle.

«Alors plus tard on verra la même bande d’abrutis satisfaits faire du rodéo sur des tortues terrestres et obliger ces pauvres bêtes à supporter leur poids insupportable».

Plus tard, on voit l’équipe dynamiter un récif de corail: bilan, un millier de poissons morts. «C’est un acte de vandalisme, doit admettre Cousteau en voix off, mais c’est la seule méthode qui permette de faire le recensement de toutes les espèces vivantes».

Ensuite le bateau heurte un cachalot, qui va mourir plus loin: s’ensuit un émouvant cortège funèbre d’un banc de cachalots, «ce qui nous vaut quelques commentaires magnifiques, des belles images…» Et il y a encore pire: un bébé cachalot est cette fois lacéré par les pales d’hélice… et achevé au fusil alors que les requins le dévorent. Puis, la joyeuse bande massacre des requins au poignard, à coup de pelle, au harpon «comme les pires viandards qui aujourd’hui massacrent les requins pour leurs ailerons et les rejettent à la mer plein de sang, agonisants…»

«Comment on n’a pas vu ça à la sortie du film», se demande enfin le chroniqueur, qui y voit un prologue à la destruction massive de l’écosystème marin.

Le nouvel abattoir de Perpignan

A la toute fin du mois de mai 2015, un taurillon s’est enfui d’un abattoir situé tout proche de l’aéroport de Perpignan; il a été capturé… puis remis à l’abattoir.

Cet abattoir vient d’être inauguré de manière officielle et son organisation mérite d’être notée. C’est un grand bâtiment, faisant pas moins de 15 000 m².

Et il a notamment comme particularité d’être placé à côté d’une nouvelle « usine de découpe » de 4 500 m², appartenant à l’entreprise Guasch, qui existe localement et dont le dirigeant est aussi responsable du club de rugby à XIII les « Dragons Catalans ».

Il y a même un tunnel réfrigéré entre les deux bâtiments, et 70% de la « viande » est ainsi destiné à l’entreprise Guasch.

Maintenant, regardons qui paie l’abattoir et pour cela regardons ce que dit le préfet, puisque c’est lui qui a tout organisé. Il justifie l’abattoir pour les motifs suivants :

« en termes d’aménagement et de gestion du territoire: maintien de la présence des éleveurs sur 70% des communes du département et contribution de l’élevage à l’entretien des espaces ;

en termes d’environnement: démarche d’économie de proximité, recherche de produits locaux dans un rayon de 100 km maximum et limitation des durées des distances de transport ;

en termes de sécurité alimentaire: approvisionnement en viande locale de qualité. Sans abattoir en région de production, la maîtrise du circuit est beaucoup plus aléatoire ;

en termes d’emploi: maintien de 20 personnes auxquelles s’ajouteront les emplois supplémentaires que prévoit de créer la société GUASCH, qui passerait de 130 à 150 emplois environ, dans le cadre de la construction de sa nouvelle usine de découpe qui jouxte l’abattoir et qui représente un investissement important favorable au secteur du BTP qui en a bien besoin »

C’est assez sidérant : le préfet – pas élu mais nommé par en haut, par le président – utilise ici des arguments de haut fonctionnaire en mode « sécurité nationale ».

A le lire on dirait que 200 éleveurs permettent la gestion du territoire et que la sécurité alimentaire est permise par l’exploitation animale locale!

De grands mots dignes d’un jeu de stratégie… En vérité et plus simplement, toutes les raisons données sont un justificatif technocratique et visent à maintenir les éleveurs au service du producteur local, d’ailleurs mis en avant de manière ouverte avec « l’usine de découpe » qui apporte des emplois au BTP, comme cela tout le monde est content…

Et finalement on a l’impression que l’abattoir est un service que rend l’entreprise, et non le contraire! Très habile…

Car maintenant, regardons donc qui paie. Eh bien… C’est surtout l’Etat, donc nous…

Le Capital social SCIC dont il est parlé ici, payant 16% du total, a la configuration suivante.

Du beau travail : le capitalisme porté à bout de bras. Comme on peut le lire dans La Tribune :

« C’est l’aboutissement de nombreuses années de travail, d’une famille aussi, d’un clan » a annoncé Bernard Guasch, aux côtés de ses deux fils Stéphane et Maxime, détenant à ses côtés la totalité de la SAS Holding Gégé, propriétaire des établissements Guasch.

FNSEA : « L’Ecologie intégrale place l’Homme au centre »

Le syndicat agricole FNSEA, dont nous parlions hier suite à leur honteuse « nuit de la détresse« , a le mérite d’avoir bien compris le sens de l’encylique papale « Laudato si » : davantage de terroir, maintien de l’anthropocentrisme, renforcement des valeurs conservatrices traditionnelles…

Voici leur communiqué, dont l’auteure, pour la petite histoire, a fait son parcours scolaire à « l’école Saint-André » et à « l’Institut Saint-Dominique »; haute responsable de la FNSEA, elle est également Médaille d’or de l’Académie d’agriculture de France, Chevalier du Mérite agricole, Chevalier dans l’Ordre national du Mérite, Chevalier dans l’Ordre de la Légion d’honneur.

Il est important de le noter car on a ici quelqu’un d’important, du point de vue de la notabilité, dans la société française.

« L’Ecologie intégrale » place l’Homme au centre

L’Encyclique du Pape François était très attendue car dans le contexte géopolitique troublé actuel, l’autorité morale de l’Eglise fait encore figure de repère au-delà même des milieux religieux.

Le texte est dense et fait un constat sans concession sur les impacts économiques, sociaux et environnementaux de l’action de l’Homme (pollution, réchauffement climatique, perte de biodiversité) et appelle à « sortir de la spirale d’autodestruction dans laquelle nous nous enfonçons ».

Rappelant que l’écologie est la science des rapports des êtres vivants entre eux et avec leur milieu, l’accent est mis sur « la double clameur de la Terre et des pauvres » pour satisfaire les besoins fondamentaux.

Il préconise pour cela une approche « intégrale » associant les progrès techniques, sociaux, d’éducation, de comportements et de gouvernance.

Dénonçant tour à tour « la consommation compulsive, la société du déchet, la facilité du gaspillage », il pointe avec espoir « les projets et actions engagés par l’Homme qui confirment que l’être humain est encore capable d’intervenir positivement ». Loin de vouloir accabler l’Homme pour son empreinte écologique, il l’encourage davantage à l’action innovante pour inscrire le développement dans un environnement équilibré.

Pour tous les peuples, la paix, l’accès à l’alimentation et à un environnement sain sont des besoins fondamentaux. Face à des ressources plus rares et à l’instabilité climatique, les tensions s’amplifient.

L’afflux de migrants désespérés par l’absence de perspectives d’avenir dans de trop nombreux pays et l’impuissance politique des dernières semaines illustrent bien l’urgence des réponses politiques à apporter, tant à l’échelle globale que locale.

Très concret, le Pape exprime « un sentiment de gratitude pour les dons de la Création et de reconnaissance à ceux qui par leur travail, fournissent ces biens nécessaires à la vie de l’homme».

Refusant l’affirmation « d’incompatibilité entre l’accroissement de la population mondiale et la sauvegarde de la Planète » (interpellation à l’égard de certains mouvements écologistes), il invite tour à tour à la protection des terres, la lutte contre le réchauffement et l’élévation du niveau des océans, la productivité et la sobriété, la production d’énergies renouvelables, mais aussi la consommation responsable.

La production agricole est au cœur de ces défis multiples sur tous les continents. Il s’agit de produire en quantité et en qualité pour répondre aux besoins alimentaires croissants dans le respect des équilibres environnementaux.

Des politiques de régulation et d’accompagnement du développement agricole ont donc toute leur place tant la sécurité alimentaire est indissociable de l’enjeu climatique.

Enfin, il « adresse une invitation urgente à un nouveau dialogue sur la façon dont nous construisons l’avenir de la Planète, chacun selon sa culture, son expérience, ses initiatives et ses capacités ». Saisissons cette invitation à l’échange pour faire reconnaître les contributions des agriculteurs à leur juste valeur dans le cadre d’un débat que nous voulons apaisé et respectueux.

Tribune de Christiane Lambert, 1ère Vice-présidente de la FNSEA

Eleveurs : la « nuit de la détresse »

L’élevage a été un secteur porté à bout de bras par le capitalisme, qui maintenant compte bien le perfectionner au plus haut niveau industriel. Les petits « producteurs », forcément, voient leur nombre s’effondrer, et c’est à un nouveau coup de force auquel on a eu droit hier, dans le prolongement de la « nuit de la détresse » organisée par la FNSEA et des JA (Jeunes Agriculteurs).

A défaut de la détresse des animaux, on a celui des entrepreneurs, qui cachent leur quête de profit derrière le titre de « paysans »…

Leur but, donc, ici : faire pression sur les distributeurs et les transformateurs, leurs bénéfices étant tellement grands que les « producteurs » de lait et les « éleveurs » de porcs et de bovins sont étranglés financièrement, les prix ayant baissé de 13 à 20% en un an.

Les actions ont été typiques du genre : fumier et gravats déposés devant de très nombreuses laiteries ou usines de fromage, ainsi que des grandes surfaces, des abattoirs, des préfectures. Parfois des palettes ont été incendiées, des voitures de police renversées, un camion-citerne de lait vidé, etc.

Ce qui est très intéressant dans tout cela, c’est qu’en plus le syndicat agricole FNSEA qui a appelé tout cela a tout à fait compris le problème : elle sait que l’exploitation animale est condamnée. Elle le sait au point que pour attaquer les distributeurs et les transformateurs elle prend comme cible… les normes !

Pas idiot du tout : la FNSEA sait qu’attaquer les distributeurs et les transformateurs c’est scier la branche sur laquelle l’élevage existe. Donc, tout est de la faute… du bien-être animal, des « normes », comme l’explique le slogan (« bien être animal doit-on mettre nos vaches dans nos lits et nous sur la paille??? ») sur la photo ci-dessous et le communiqué de la FNSEA.

Paris, le 1er juillet 2015
COMMUNIQUE DE PRESSE
Plus de prix, moins de normes !

La FNSEA réunie aujourd’hui en Bureau exécutif fait le constat amer que les hausses de prix actées devant les pouvoirs Publics par les filières porcines et bovines, ne sont pas au rendez-vous.

Les actions syndicales de « mise sous surveillance » ont démontré le défaut d’engagement des opérateurs : Industriels et GMS se renvoient la balle et leurs responsabilités en permanence. Ça suffit.

Les paysans demandent des comptes, exigent les comptes. Le Ministre les a. A lui de faire immédiatement respecter les accords.

Demain une nouvelle mobilisation syndicale va maintenir la pression et exprimer notre détermination. Nous voulons de la transparence, nous voulons des résultats, nous voulons plus de prix, nous voulons moins de normes.

Au moins on peut dire qu’ils ne font même pas semblant…

Quant à la nature de leur situation, elle est simple à comprendre. Deux autres slogans témoignent qu’au fond les éleveurs le savent.

L’eau, on ne peut pas en produire davantage qu’on en a. Les animaux, on peut renforcer leur exploitation… C’est précisément cela que nous avons vu à LTD et que nous reprochons aux « réformistes » du bien-être animal, ce n’est pas tant de ne pas avoir vu que de nier cette réalité.

Ils raisonnent en termes d’oppression, de spécisme, alors que l’intégration des animaux dans la société humaine a des raisons historiques, qu’il s’agit justement de dépasser…

Alors que l’effondrement de l’élevage traditionnel est inéluctable, et que personne de progressiste ne peut accepter l’agro-industrie pratiquant l’écocide et la destruction des vies animales…

 

Les drones et le risque d’interférence avec la vie animale

Contrairement aux zadistes rejetant la technologie (comme d’ailleurs toutes les formes de pétainisme), il y a tout lieu d’assumer celle-ci en considérant que, bien utilisée, elle va nous servir dans notre œuvre de défense de Gaïa.

On arguera que la technologie peut servir aussi aux destructions, mais c’est déjà le cas justement. Plutôt que de rejeter la technologie, il faut appeler à s’en servir différemment…

L’un des thèmes nouveaux, très lourd de conséquence, est celui des drones. Leur utilisation massive peut provoquer de très lourds désagréments aux animaux. Il ne s’agit pas que des chasseurs qui bientôt les utiliseront et par là montreront que leur « philosophie » de la Nature n’est qu’une escroquerie masquant leur entreprise criminelle.

Voici un exemple d’une vidéo par drone de la fédération des chasseurs de la Gironde, montrant clairement les repérages possibles, ainsi qu’une autre vidéo proposée par une entreprise et ayant comme thème la « chasse aux canards ».

Cela s’appelle la guerre, ni plus ni moins. C’est encore pratiquement inexistant, mais vue notre société, cela ne peut que se généraliser.

Le problème est facile à comprendre : n’importe qui peut désormais se procurer un drone et aller interférer dans la vie des animaux… Ce qui est condamnable.

Voici une illustration pour montrer les dangers, avec un film pris depuis un drone par le photographe anglais Will Burrard-Lucas dans le parc national de Serengeti.

L’idée est d’un côté louable, mais y a-t-il une vraie réflexion sur ce qui est acceptable ou pas ? Sans doute pas.

Dans un même genre, une entreprise de l’Hérault a fait récemment un appel aux dons pour un projet, Wild Life’s Eye Project, visant à « former et équiper les rangers du parc Kruger en Afrique du sud, avec des drones et des ailes volantes pour lutter contre le braconnage des Rhinocéros ».

Voilà un point sans doute aussi positif, mais la question est encore ici : qui décide de ce qui est acceptable ou pas dans l’interférence avec la vie animale ?

On pourra bien sûr se dire que de toutes manières l’humanité interfère déjà avec la vie animale et végétale, procédant à des destructions massives sans s’en soucier. Pourquoi demander une réflexion sur les drones alors qu’un écocide a lieu ?

Pourtant justement, cet exemple des drones peut contribuer à faire prendre conscience à l’humanité de ses propres activités, et par là amener un changement. Si tout le monde peut avoir un drone, si les drones se retrouvent massivement utilisés, alors forcément les faits sont visibles, et l’humanité a une certaine maturité pour en saisir l’impact.

Il est en tout cas évident que les drones contribueront demain à renforcer la surveillance généralisée, et contrairement aux esprits anarchistes, il y a tout lieu de s’en réjouir… si cette surveillance permet de protéger les causes justes.

Les drones sont précisément ce qu’il faut pour attaquer le braconnage, encore faut-il bien sûr que cela aille avec d’autres moyens matériels et une société différente, sans la corruption de mèche avec les trafics.

Tout cela montre que c’est une question de choix, et l’humanité doit justement faire les choix de ses rapports avec Gaïa…

Cartes de l’exploitation animale dans le monde

Il serait tout à fait erroné de penser que le véganisme progresse de manière subjective, grâce à Aymeric Caron faisant la promotion télévisuelle du végétarisme ou bien Zahia posant nue pour l’association peta.

En réalité, le véganisme progresse de manière objective, non pas grâce à ces gens justement, mais bien malgré ces gens et malgré tous les réformistes possibles et imaginables. Le véganisme est porté par l’histoire, par la réalité, et ne pas l’assumer entièrement et sans compromis c’est se mettre en porte-à-faux avec les faits.

Voici ici de très intéressantes cartes (issus de livestock wiki) soulignant un fait dont il faut bien saisir la portée: l’exploitation animale n’est pas du tout un « spécisme », mais bien une économie. Les cartes montrent la localisation des « productions » et elles rappellent que l’exploitation animale a une base économique qui n’est nullement « diffuse » mais bien au contraire parfaitement concentrée.

La concentration ne cesse de continuer et les gens qui deviennent vegan sont le contre-produit de cela, et le restent… A moins de raisonner à l’échelle du système lui-même.

C’est un peu comme l’acteur Jim Carrey qui a traité hier de « fasciste à la solde des entreprises » le gouverneur californien ayant imposé la vaccination des enfants. Il s’imagine acteur, il n’est qu’une réaction à un fait généralisé…

Prenons par exemple une récente petite campagne menée contre le lait par une association. Si elle a pu exister, c’est uniquement parce qu’en même temps…. il y a la fin des quotas laitiers dans l’Union Européenne… Alors que dès l’automne prochain, les coopératives Agrial et Eurial fusionnent en France, pour donner le second groupe laitier coopératif, qui vise évidemment l’expansion, notamment par les exportations.

Ce groupe rassemblera 2,7 milliards de litres de lait collectés chez 6.450 producteurs, pour un chiffre d’affaires de 2,3 milliards d’euros… Une telle industrie peut tout à fait accepter quelques « râleurs » issus de son expansion.










Un « menu 100% Vegan » dans un restaurant même pas végétalien?!

[Des précisions sur la véganisation de l’endroit sont à lire ici.]

« Ceviche d’huîtres sauvages, onglet maturé par Michel Brunon, purée au beurre Bordier ou encore crème de citron de Kalamata sontquelques uns de nos plats signature. »

Cette longue phrase est tirée du site du restaurant « Dune », qui se situe à Paris dans le quartier (très branché) de la Bastille. On le devine on a ici affaire à du hipster, du bobo, etc.

Le terme « onglet » ne disant rien à personne à part pour les bobos avides de « pièces nobles » (sic!), en voici la définition par wikipédia:

L’onglet est un morceau de viande de bœuf ou de veau situé sur le ventre, sous le faux-filet et le filet.

Or, comme il faut bien être à la mode, depuis quelques mois, il y a dans ce restaurant des… « mardis vegans »,  qui n’ont rien de vegan bien sûr: le terme est ici uniquement une arnaque « branchée » utilisée ici pour désigner des plats végétaliens et leur donner un côté plus « hype ».

Le restaurant utilise cela comme moyen de se faire une publicité branchée, présentant cela de la manière suivante :

« Tous les mardis soirs, retrouvez Maylis Parisot en cuisine avec un menu 100% Vegan »

Cela ne tient pas debout… C’est vraiment une escroquerie, car toute personne végane défend naturellement, et avec raison, le fait que le réfrigérateur ne doit pas contenir de produits de l’exploitation animale, et hors de question d’utiliser des couteaux, fourchettes ou poêles ayant servi à mutiler des cadavres…

Alors désigner un restaurant comme vegan alors que dans la chambre froide il y a des animaux assassinés…

On pourra peut-être arguer : après tout c’est mieux que rien, ne soyons pas trop idéalistes, au moins là c’est végétalien pour les plats. Mais en ce cas, comment interpréter l’information suivante, fournie par Télérama qui fait un éloge de cette alimentation végétalienne… temporaire :

« Si vous voulez goûter à l’aventure, sachez qu’en plus des mardis soir, le restaurant devient cet été totalement vegan, midi et soir du 20 au 30 juillet. Puis il ferme pour les vacances, avec une réouverture le 17 août. Et du 17 au 31 août, Dune sera encore totalement acquis à la cause vegan, non plus avec un menu unique mais avec des plats à la carte. Début septembre, le restaurant retrouvera son chef et sa cuisine habituelle. »

Là, c’est évidemment indéfendable, même pour qui est prêt au compromis!

Car le véganisme, ce n’est certainement pas un petit tour et puis s’en va. Le véganisme est une démarche totale. « Totalement acquis à la cause végane » en sachant que juste après, le végétalisme passe à la trappe? C’est une insulte absolue au véganisme.

Tout cela révèle la tendance erronée qui rapproche le véganisme du végétalisme, puis du végétarisme, tout cela pour liquider le sens des mots, et la pratique végane ensuite…

Quelle est la valeur d’un tel végétalisme « temporaire », seulement destiné à remplir le restaurant l’été?

Déjà, à nos yeux, un compromis local, sur le plan du lieu, est inacceptable. Mais si là en plus le végétalisme n’est qu’une sorte de parenthèse touristique, simplement temporaire, c’est encore pire…

Et tout cela est une tromperie qui contribue à la tromperie. Il est clairement honteux que le restaurant ose s’approprier le terme de vegan, alors qu’à côté de la nourriture végétalienne rien n’est végétalien, ni végan… Cela induit clairement en erreur, comme le montre le titre de l’article de Télérama qui est honteux:

« J’ai testé… le dîner vegan du restaurant Dune »

Végétalien, peut-être et encore, mais alors végan… Carrément pas ! C’est là, encore une fois, un hold up bobo, une tentative de briser le véganisme, qui est une morale.

Comme il serait hypocrite pour une personne végane de manger dans un tel restaurant en se disant : bientôt le végétalisme cédera la place à l’arrivée de cadavres célébré par des bobos appréciant la « viande maturée » et autres expérimentations sordides sur les cadavres de nos amis animaux…


Tout cela révèle vraiment quelque chose de terrible : il y a des gens qui sont végans pour leur bonne conscience. Les animaux ne les intéressent pas, la Nature ne les interpelle pas. Ils ont juste décidé d’éviter d’avoir à participer à ce qu’ils voient comme un crime.

Ils vont au mieux protester contre ce crime. Mais mener la bataille pour changer… pas moins que toute la société, hors de question pour ces gens-là. Ils nient l’universalisme du véganisme, ils n’assument pas le fait qu’être végan individuellement… n’a de sens que si demain tout le monde devient végan, sans quoi on n’aura juste été une « anomalie », une « exception »…

Ils sont donc, prêts à tout accepter, du moment qu’on leur donne une image « sainte ». Dans une telle optique chrétienne, dans une version « egotrip » propre à notre époque, se dire vegan a – temporairement – sa petite valeur, son petit prestige ; cela permet de faire semblant de ne pas être comme tout le monde…

Alors qu’au final on a la même vision du monde que les autres, le cynisme en moins. On devine qu’un tel véganisme « individuel » n’ira pas bien loin et disparaîtra par la suite au bout d’un temps, l’effet de mode étant passé…