Hécatombe au « parc animalier » de Souppes-sur-Loing

Souppes-sur-Loing est une commune de Seine-et-Marne, au sud de Paris, qui avait un « parc animalier ». Les inondations ont frappé la petite ville et anéanti le parc…

Libération nous raconte brièvement l’importance des dégâts :

Flavien, 24 ans, est soignant animalier. Depuis 24 heures, il fait tout son possible pour sauver les locataires du parc de la crue historique du Loing. Une mission impossible, ou presque. «Quand je suis arrivé mercredi matin et que j’ai découvert l’inondation, sous le coup de l’adrénaline, j’ai plongé dans l’eau tout habillé, se souvient-il. Il y avait près de deux mètres de fond, et je nageais au milieu des cadavres.»

Si une partie des animaux (vaches, rennes, émeus, renards, autruches…) avaient pu être mis à l’abri mardi, d’autres, difficilement transportables, sont restés sur place. Pour leur salut, Flavien ouvre la volière, découpe la clôture des ratons-laveurs. Avec sa collègue Céline, il sort un âne paniqué de l’eau.

D’autres bestioles, elles, se sont réfugiées sur une petite butte au milieu du parc. En attendant la décrue, les deux soignants apportent, en canoë, de la nourriture aux survivants. Ce mode de transport est devenu indispensable dans les parties inférieures de la bourgade de 5 000 habitants, où les eaux ont grimpé, à certains endroits, de deux mètres.

Sur les 400 espèces d’animaux revendiquées par le parc, seulement 70 animaux ont été sauvés.

Il y a un groupe vegan, basé entre Nemours et Montargis, Vegan Corporation (ici le site et là son facebook), qui a fait ce qu’il fallait faire : enquêter, informer, mobiliser. Preuve de l’importance de l’ancrage local.

On notera ici que l’article de la République a été modifié, puisque

« Alors que les rumeurs circulent concernant le décès par noyade des animaux du parc de l’Emprunt, à Souppes-sur-Loing, la commune publie un démenti. »

est devenu :

Alors que les rumeurs circulent concernant le décès par noyade de tous les animaux du parc de l’Emprunt, à Souppes-sur-Loing, la commune publie un démenti.

On est passé en quelque sorte de « les animaux ont été sauvés » à « tous les animaux n’ont pas péri »…

Le Parisien présente la position du maire de la commune, qui y est allé de son refrain : le commerce avant les animaux. Alors qu’en même temps le communiqué de la commune prétendait qu’un hélicoptère avait été employé dans le sauvetage des animaux…

« J’ai demandé aux agriculteurs de venir avec leurs bétaillères et on a distribué les animaux un peu partout, affirme le maire (DVG) Pierre Babut. Nous en avons sauvé entre 80 à 90 %. Mais nous n’avons pas pu sortir ceux qui n’ont pas voulu monter dans les camions. » Une version des faits que réfute l’association Vegan Corporation, basée à Château-Landon, qui assure que seuls soixante-dix animaux sont sains et saufs.

« Certes l’âne est mort, déplore le Pierre Babut. Un employé communal s’est mouillé jusqu’à la taille pour aller le chercher. Mais il n’a pas voulu monter. Je ne vais pas faire prendre de risques à un employé. Il y a certainement des poules et des lapins qui sont morts, oui, mais ma préoccupation c’est le commerce local. J’ai 45 commerces qui ne rouvriront pas avant des mois. Je suis désolé pour ces animaux, mais les humains passent avant ».

Vegan Corporation annonce qu’elle portera plainte pour manquement aux obligations de sécurité auprès du procureur de la République. Le maire est lui bien déterminé à contre-attaquer en diffamation si la plainte voit le jour.

Une pétition existe en ligne, dont voici le contenu :

Pour le déplacement ou la fermeture du parc animalier de l’emprunt

Bonjour, Suites à la catastrophe naturelle qui s’est abattue sur notre territoire, sur nos régions, nos départements, nos communes, nous sommes tous encore sur le choque des conséquences qu’elle a engendrait. Malheureusement, à l’heure où j’écris ceci, elle n’est pas terminée car la vague de crue  »descend » pour terminée sa folle course dans la Manche.

Des citoyens vont devoir faire face à encore bien des épreuves et je suis de tout coeur avec eux. Je suis Citoyen de Seine-et-Marne, du canton de Nemours, j’éprouve en ce jour une très forte animosité envers les pouvoirs publiques de Souppes-sur-Loing et plus particulièrement envers le maire, M. Pierre Babut.

Je fais face à une terrible nouvelle qui m’attriste énormément. Je me suis inquiété du sort des animaux, disons plutôt des  »personnes », se trouvant  »enfermés » sur le site du Parc Animalier de l’Emprunt. Ce parc est situé juste à Côté du Loing et se trouve en cuvette, deux variables intimement liées aux conséquences tragiques. Beaucoup sont décédés, noyés, dans l’effroi de ne pouvoir s’évader. M. BABUT s’insurge des remarques qu’on lui porte, évidemment !

En connaissance de la topographie du Parc, de son emplacement, ils étaient à prévoir des conséquences et qu’il était nécessaire de prévoir un plan de sauvetage bien à l’avance ! Surtout que l’on avait connaissance de l’inondation bien avant qu’elles n’arrivent (nous ne savions pas l’ampleur) mais nous avons préféré attendre que notre département voisin soit dans l’orange pour agir.

Aurions-nous agit ainsi si ça avait été un centre pénitencier ?! Ce que je demande, c’est la fermeture définitive de ce parc qui n’est plus le  »sanctuaire » que M. Victor PRUDHOMME a créé mais un zoo touristique dont le seul but est le profit.

À défaut, ce zoo doit être définitivement déplacé sur les hauteurs de Souppes-sur-Loing car cette inondation n’est malheureusement pas la dernière ! Nous trouvons le terrain pour construire sur ces hauteurs un centre commercial, pourquoi pas un terrain pour ces  »personnes » mortes noyés contre leur volonté de vivre leur liberté.

Pour information, selon le dernier communiqué, 70 sont vivants sur les 400 (informations données sur le site officiel de Souppes-sur-Loing), ça laisse songeur. Ceci est important pour nous mais surtout pour eux (les  »animaix »)…

J’allais dans ce parc étant enfant, en grandissant, j’ai appris tout le mal que l’on pouvait leur faire, je ne suis plus favorable à ces environnements malsains ou si cela s’avère nécessaire, il faut les préserver au mieux, les traiter d’égal à égal. Nous ne pouvons plus accepter la situation géographique de ce parc. Nous le savons, d’autres vont remplir les cages vides pour que l’histoire recommence encore et encore. Merci à tous

C’est encore une fois terrible et l’affaire reste à suivre, surtout si la mairie tente de masquer sa responsabilité en s’en prenant juridiquement à des vegans!

Laurence Abeille : « je suis flexitarienne »

Dans le prolongement de la compréhension nécessaire de la sorte de fédération de 27 associations qui s’est formée il y a quelques jours (voir « Animal Politique », fédération du réformisme du « bien-être » animal), voici quelques propos tenus par Laurence Abeille, députée EELV du Val-de-Marne, chef de file de ce processus.

Ils ont été tenus à l’Humanité et montrent bien de quoi il s’agit.

Depuis deux ans Stéphane Le Foll développe une stratégie du bien-être animal. Insuffisante ?

Laurence Abeille : C’est vrai que le ministre de l’Agriculture y travaille depuis plusieurs mois. Son cabinet prévoyait de lancer une campagne au Salon de l’agriculture. J’y suis allée : il n’y avait rien sur le sujet. (…)

Les 27 associations qui seront réunies aujourd’hui ont pour objectif de produire, à l’automne, un manifeste à soumettre aux candidats aux élections. Certains parlent de créer un parti animaliste pour 2017. Quoi que l’on en pense, il faut le prendre en compte.

Plusieurs associations, et vous-même, plaidez pour que l’on renonce à consommer de la viande. Le scandale révélé par L214 ne vire-t-il pas au procès des omnivores et en tribune provégétarisme ?

Laurence Abeille : C’est vrai qu’il y a une réaction sociétale qui pousse un certain nombre de gens à moins consommer de viande, voire à arrêter complètement d’en manger. Personnellement, je suis flexitarienne : j’en consomme peu et uniquement bio parce que c’est aussi une meilleure garantie quant à la façon dont sont élevées les bêtes.

Politiquement, je ne suis pas pour la fin de la consommation d’animaux, ce n’est pas l’objectif numéro un. Il faut plutôt mettre en place des dispositifs qui permettent de respecter les animaux qui seront tués et consommés.

Il y a deux questions qui découlent très logiquement de ce qui a été dit par Laurence Abeille. Tout, n’étant pas végane, a-t-elle le droit à la parole au sujet de la question animale?

Nous ne le pensons pas. La pratique est le critère décisif et il ne peut pas y avoir de contradiction entre la théorie et la pratique, car celle-ci se fait aux dépens des animaux.

On ne peut pas parler de « bien-être animal » en digérant un corps mort, pas plus qu’on ne peut se dire opposé à l’esclavage en ayant des esclaves, communiste tout en exploitant des gens, opposé au sexisme tout en profitant du patriarcat, etc. etc.

La seconde question est la suivante : un « lobby » pro-animaux a-t-il un sens?

Encore une fois, nous disons non.

On ne change pas de l’intérieur l’exploitation animale, qui est tellement puissante qu’elle a largement les moyens d’accepter que quelques « trublions » deviennent universitaires, lobbyistes, etc. On a l’exemple du capitalisme qui a très bien su intégrer nombre d’oppositions, et comme l’exploitation animale n’est qu’une variante du capitalisme…

La « fédération » qui se forme est une immense voie de garage, elle va gâcher un nombre très important d’énergie et aboutir à une déception énorme, autant qu’EELV (et d’ailleurs Laurence Abeille ne fait aucune autocritique à ce sujet, ni sur les animaux, ni sur la défense de la Nature, ni sur l’immense opportunisme et les divers scandales d’EELV, etc.).

Les animaux n’ont pas besoins de « flexitariens », mais de vegans décidés, stricts, comprenant l’importance de l’affrontement le plus franc, le plus net, le plus mobilisateur, pour renverser l’exploitation animale, avec une détermination sans faille!

Le docu-réalité canadien « Refuge animal »

Au Canada, la chaîne TVA propose depuis un mois un docu-réalité francophone sur un refuge pour animaux. L’émission est un succès, comme le constate le journal Métro dans l’article suivant.

On remarquera par contre que le journaliste n’a strictement rien compris à la dimension populaire de l’émission, à sa nature fondamentalement révolutionnaire de par ce qui est véhiculé comme esprit de compassion (même s’il faut souligner que le refuge pratique « l’euthanasie », c’est-à-dire en réalité la mise à mort des animaux « en trop »).

Pour lui, le principe de l’émission est simplement « nunuche ».

Constat inquiétant de notre télévision printanière : la télé-réalité Refuge animal, de TVA, est l’un des bons succès de la saison au niveau des cotes d’écoute.

Le projet piloté par Stéphane Fallu à l’animation rassemble plus de 700 000 personnes par semaine, loin devant les nouveautés de Radio-Canada.

Par contre, c’est compréhensible. On suit le quotidien d’un refuge pour animaux abandonnés et le parcours de plusieurs animaux jusqu’à leur adoption par une nouvelle famille. La formule est forcément gagnante : bons sentiments + animaux mal traités = succès.

On se demande même pourquoi une émission comme Refuge animal n’est pas sur la grille depuis plusieurs années déjà.

C’est plaisant à visionner, on s’attache aux petits animaux devant leur nouvelle vie et Fallu fait un travail honnête à l’animation – même si son rôle est plus celui d’un guide dans la vie de ce refuge et des personnes dévouées qui y travaillent.

De la télévision simple, efficace, vite consommée et vite oubliée.

C’est à se demander si ce genre de formule n’est pas le rêve mouillé d’un diffuseur. Un coût de production minimale, un succès très intéressant pour les publicitaires et aucun risque de controverses. Qui peut se fâcher contre un petit chien à l’air piteux?

C’est l’ABC d’un succès télévisuel au Québec. Consensuel, inoffensif et économique.

Chapeau TVA, je suis moi-même tombé dans le piège de visionner quelques épisodes pour savoir si oui ou non les petits chiens présentés trouveraient une nouvelle famille.

Un succès-surprise prévisible, de la «petite télé» de semaine qui meuble bien l’après-souper avant de se mettre quelque chose de plus consistant sous la dent. Ça s’attrape le mardi à 19h30.

Voici une vidéo de présentation de l’émission, sur laquelle on peut trouver des infos sur cette page de TVA, le site du refuge étant ici.

Évacuation des tigres du temple bouddhiste Wat Pha Luang

Le fameux temple bouddhiste thaïlandais « Wat Pha Luang Ta Bua » était connu pour la présence de tigres avec qui les touristes pouvaient se prendre en photo.

On remarquera le logo sur le dos du membre du temple.

Le temple a été obligé de remettre les tigres à une association de protection de la vie sauvage, alors qu’en arrière-plan on découvre un ignoble trafic de peaux et d’animaux, ainsi qu’une maltraitance généralisée : on se doute par exemple bien que les tigres sont drogués…

Le temple, bien entendu, nie toutes les accusations, mais les faits sont tout à fait évidents, comme le constate RFI :

Depuis plusieurs années les moines du temple sont accusés de mauvais traitement sur les félins, qui ne sont pas dressés pour câliner les touristes, mais bien drogués, selon les autorités et les associations de protection des animaux.

« Nous avons retrouvé 40 bébés tigres, ils étaient âgés d’environ un ou deux jours quand ils sont morts, mais nous ne savons pas encore tout à fait depuis combien de temps ils sont morts », déclare le colonel de la police Bandith Meungsukhum. Il a ajouté que les responsables de la faune vont déposer une nouvelle plainte pénale suite à la découverte. (…)

Lundi 30 mai, des officiels thaïlandais du gouvernement accompagnés de la police sont venus pour transférer une partie des 137 tigres d’un célèbre temple bouddhique dans un centre de protection animale.

Ils ont découvert, dans un grand réfrigérateur caché, plus de quarante cadavres de bébés tigres. Ils ont aussi trouvé le cadavre d’un ours et des dizaines de bois de cervidés. Ce sont évidemment des signes clairs de ce que ce temple pourrait être impliqué dans un trafic illégal d’animaux protégés et de parties d’animaux protégés.

Mercredi 1er juin, la police a arrêté un bonze qui tentait de quitter le temple dans un véhicule utilitaire. Il transportait deux grandes peaux de tigres et un millier de talismans bouddhiques fabriqués avec des morceaux de peaux. Ce qu’on est en train de découvrir est que ce temple était derrière un vaste trafic d’animaux protégés. (…)

Les talismans bouddhiques étaient destinés au marché thaïlandais. Des millions de Thaïlandais portent de tels talismans, généralement attachés avec une corde autour de la taille et sous la chemise. En revanche, il n’y a pas encore d’éléments précis concernant les carcasses de bébés tigres et les peaux de tigres. Mais on sait qu’une voie importante du trafic de telles parties d’animaux passe par le Laos pour aboutir en Chine.

Le département de protection de la vie animale a déposé plainte contre l’abbé du temple pour possession illégale de carcasses d’animaux protégés. Le temple est bien évidemment fermé aux touristes depuis la macabre découverte. Le processus judiciaire risque de prendre très longtemps, car le temple est riche des revenus engrangés grâce aux touristes. Et en Thaïlande, l’argent est toujours un facteur à prendre en compte dans le cadre de procédure légale.

Voici une petite vidéo de l’opération de sauvetage.

Voici une vidéo de présentation du temple, par quelqu’un qui pensait qu’il s’agissait d’un bon projet… avant de découvrir la réalité.

Voici quelques photos diffusées par la Wildlife Friends Foundation, qui agit en Thaïlande. On peut également les rejoindre pour quelques temps comme « volontaire » (mais c’est malheureusement assez cher).








« Animal Politique », fédération du réformisme du « bien-être » animal

Hier s’est tenu à l’Assemblée Nationale un colloque dont le titre était « Animal Politique-La condition animale au coeur des enjeux politiques ».

Les deux organisatrices étaient Laurence Abeille, députée EELV du Val-de-Marne, et Geneviève Gaillard, députée socialiste des Deux-Sèvres, avec comme « ambition de mettre la condition animale au cœur des enjeux politiques dans la perspective d’une année électorale décisive, 2017 ».

C’est donc une tentative d’institutionnalisation de la question animale, soutenue par la liste suivante d’associations :

Alliance Anticorrida – Antidote Europe – ASPAS (Association pour la Protection des Animaux Sauvages) – Association Stéphane Lamart – AVF (Association Végétarienne de France) – C’est Assez ! – CIWF France (Compassion In World Farming) – CNSPA (Confédération Nationale des SPA) – Code Animal – CRAC Europe (Comité Radicalement Anti Corrida) – FLAC – Fondation Assistance aux Animaux – LFDA ( La Fondation Droit Animal, éthique et sciences) – Fondation Brigitte Bardot – Fondation 30 millions d’amis – FUDA – IFAW France (International Fund for Animal Welfare) – L214 – OABA (Oeuvre d’Assistance aux Bêtes d’Abattoirs) – One Voice – PETA France (People for the Ethical Treatment of Animals) – Welfarm – Pro Anima – SNDA (Société Nationale pour la Défense des Animaux) – Sea Shepherd – la SPA (la Société Protectrice des Animaux) – 269 Life France.

Une telle logique de « fédération » était le rêve de feue l’association « Droits des animaux », le voici se réalisant comme plate-forme pour le « bien-être animal ».

Car on se doute bien que dans une telle perspective, le véganisme ne saurait être qu’entièrement accessoire, une variante plus « radicale », mais certainement pas la base du processus.

D’ailleurs, la présidente de la Société protectrice des animaux (de Paris) est très claire dans ses propos à l’Humanité : les lois sont suffisantes, il suffit juste de les appliquer, le véganisme c’est non.

De nouvelles mesures législatives sont-elles nécessaires pour assurer le bien-être animal ?

Natacha Harry : « La loi a déjà évolué, mais cela n’a pas été suivi d’effet. La reconnaissance de l’animal comme être sensible est resté de l’ordre du symbolique.

Mais elle n’est pas appliquée sur le terrain. Nous sommes chaque jour confronté à ce paradoxe et nous interpellons régulièrement les pouvoirs publics. On peut toujours faire une loi qui s’additionnera aux autres, mais appliquons déjà celles qui existent. Nous essayons d’avoir une démarche pragmatique. Ce qui est inscrit dans le code civil notamment est déjà très clair. »

N’y a-t-il pas à l’inverse un extrémisme de la cause animal pour arrêter toute consommation de produit animal ?

Natacha Harry : « Nous ne sommes pas sur ce dogme. A la SPA, nous respectons ceux qui mangent de la viande comme ceux qui n’en mangent pas. Ce que nous ne pouvons admettre, c’est que l’animal soit abattu de manière indigne. »

Des propos qui ne sont guère surprenants de cette personne qui a fait des études de vétérinaire et de marketing à HEC, ayant présenté et produit ensuite des émissions comme « Le Magazine de l’élevage [de chevaux]. » On peut se demander ce qu’elle peut bien penser de l’association 269 dont l’une des démarches connues d’activistes est de se faire marquer 269 au fer rouge!

Mais tout cela est bien secondaire sans doute, puisque la fédération à naître compte coordonner l’ensemble sans accrocs :

« Animal Politique », ce sont 27 organisations nationales de protection animale associées pour lancer la mobilisation associative et citoyenne.

Un colloque, des intervenants et des prises de positions, qui au delà des questions, apportent des propositions pour un nouveau projet de vie avec le monde animal.

Le colloque présentera un premier état des lieux et des perspectives envisagées pour la condition animale, avec l’objectif de proposer un « manifeste » commun dont l’ambition est de peser fortement sur les élections présidentielles et législatives de 2017. Ce manifeste, rédigé par les associations fédérées en groupes de travail, sera présenté à l’automne, lors d’un second événement national.

Il est tout à fait logique de voir que L214 fait partie des associations : peu importe la morale, on est ici dans le pragmatisme pur et dur. Ce que nous appellerons de la naïveté (ou de l’hypocrisie), car croire que dans un pays socialement en catastrophe on puisse faire avancer la question sans s’affronter aux grandes entreprises et en contournant le peuple, c’est totalement absurde…

Concluons sur le programme et posons une dernière question éthique : est-il cohérent de donner la parole à des personnes non-véganes et de proposer des adresses de restaurants non végétaliens pour parler de la question animale ?

« ANIMAL POLITIQUE » : le programme

9h : passage des contrôles de sécurité avec pièce d’identité obligatoire et votre invitation. Accueil et café
9h30 : ouverture du colloque par les députées Laurence Abeille et Geneviève Gaillard

10h00 – Comment ce que nous savons des animaux doit nous mobiliser pour changer les politiques ?
Briser l’écart entre l’état des connaissances scientifiques et la prise en compte sociétale de l’animal.
Avec :
Pierre Jouventin, directeur de Recherche au CNRS en éthologie des oiseaux et mammifères,
Vincent Message est écrivain et maître de conférences en littérature générale et comparée et création littéraire à l’université Paris 8 Saint-Denis.
Martin Gibert, philosophe,
Geneviève Gaillard, députée des Deux-Sèvres et présidente du groupe d’études « protection animale » à l’Assemblée Nationale.
Débat avec le public.

Pause déjeuner.
12h15 – 13h30 : pause déjeuner, au retour, prévoir le temps de repasser les contrôles de sécurité
14h00 – reprise du colloque

14h00 – Comment les médias et les lanceurs d’alertes contribuent à la mobilisation associative et citoyenne ?
Historique et moyens des acteurs de la protection animale, vers une mobilisation qui peut gagner en efficacité.
Avec :
Audrey Garric, journaliste, chef adjointe du service Planète/Sciences pour « Le Monde »,
Audrey Jougla, journaliste et écrivain,
Hélène Thouy, avocate et co-fondatrice de l’association Animal Justice et Droit.
Débat avec le public.

– Comment les connaissances actuelles influencent l’intégration de la question animale dans le droit et l’enseignement ?
L’intégration de la question animale dans les cursus universitaires et les formations professionnelles, levier d’évolution sociétale et politique.
Avec :
Florence Burgat, philosophe, directrice de recherche à l’INRA, co-rédactrice en chef de la revue semestrielle de droit animalier.
Jean-Pierre Marguénaud, professeur de droit privé et de sciences criminelles, membre de l’I.D.E.D.H (Institut de Droit Européen des Droits de l’Homme) et directeur de la Revue Semestrielle de Droit Animalier
Débat avec le public.

– « Animal politique » ? Comment construire un projet politique pour la condition animale et lancer la mobilisation ?
Consacrer le respect du bien-être animal dans la mobilisation politique
Avec :
Melvin Josse, doctorant en sciences politiques à l’université de Leicester, auteur de Militantisme, politique & droits des animaux.
Corine Pelluchon, professeur de philosophie, spécialisée en philosophie politique et en éthique appliquée, auteure de nombreux ouvrages, notamment : Les Nourritures. Philosophie du corps politique, Paris, Seuil, coll.  » L’Ordre philosophique », 2015.
Laurence Abeille, députée du Val-de-Marne et présidente du groupe d’études sur la biodiversité -à l’Assemblée Nationale
Débat avec le public.
Fin du colloque – Clôture par Laurence Abeille et Geneviève Gaillard

« ANIMAL POLITIQUE » : les informations pratiques !
Lieu : Assemblée Nationale, salle Victor Hugo,
101 rue de l’Université, 75007 Paris.
Métro : Invalides ou Assemblée nationale

Pour déjeuner :
Le Bourbon
01 45 51 58 27
1 Place du Palais Bourbon, 75007 Paris

Casa Germain (italien)
83 Rue de l’Université, 75007 Paris.
01 44 18 07 04

Café des ministères
83 Rue de l’Université, 75007 Paris
01 47 05 43 62

Bistrot saint-Dominique
131 Rue Saint-Dominique, 75007 Paris
01 45 55 80 42

Cuisine végétarienne

La verrière
24 Avenue de Tourville, 75007 Paris
01 77 18 39 16

Veggie
38 Rue de Verneuil, 75007 Paris
01 42 61 28 61

Rolland et le « carnage animal » de Rosny-sous-Bois

Le procès devait se tenir hier et il se déroulera en fin de compte le 15 juin. Officiellement, il y a l’attente d’une expertise psychiatrique, en réalité c’est qu’il y a un haut le coeur qui s’est développé et une partie de l’opinion publique était en attente du verdict.

L’Etat a préféré, de ce fait, tenter de gagner du temps, afin de faire en sorte que l’histoire « disparaisse ». On peut difficilement faire plus sordide, en effet, pour se qu’il s’est passé.

On a ainsi un Rolland M., 48 ans, qui avait déjà un casier lourd avec notamment un viol sur personne vulnérable en 1991, ce Rolland a déclaré au procès hier :

« je n’ai jamais fait de mal à mes chats »

En réalité, il a torturé et décapité de très nombreux chats dans une station essence désaffectée de Rosny-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis. Apparemment, il cherchait à vendre, devant un supermarché, des chatons en très mauvaise santé, se faisant ainsi remarquer et arrêter, il avait également un pistolet d’alarmes sur lui.

Europe 1 nous raconte la suite, terrible :

« Le lendemain matin, la police, escortée par la SPA (société protectrice des animaux), se rend dans la station essence désaffectée où il a élu domicile. Ils y resteront sept heures, dans une odeur pestilentielle.

Bilan de la perquisition : 57 chats « malades et sous-alimentés » enfermés dans une pièce, et 22 cadavres attestant « d’actes de cruauté évidente », pour certains décapités.

Une deuxième visite, vendredi, permettra de retrouver 4 animaux supplémentaires, « dans les faux plafonds ». Les animaux ont été confiés à la SPA. »

On laisse imaginer ce que peut vouloir dire des « actes de cruauté évidente » visible sur des corps morts : on est ici dans l’abjection la plus complète. Le Figaro nous apprend à ce sujet d’ailleurs :

« Sur place, la police a passé plus de sept heures dans une odeur pestilentielle pour établir le décompte de ce charnier. »

On apprend également que :

« L’homme en question était connu des services de police et surveillé. En effet, en 2012, le SDF, prénommé Roland, avait déjà été condamné pour «mauvais traitements» et s’était vu interdire la possession d’animaux. »

On a également la « motivation » de cette personne, au-delà de la folie : le commerce.

« L’enquête a par ailleurs prouvé que les animaux retrouvés n’étaient pas volés, mais qu’ils s’étaient reproduits au cours de leur captivité. »

On imagine le vécu de ces chats, dont le traumatisme doit être complet, puisqu’ils ont été enfermés et maltraités… Sans eau ni nourriture véritablement, sans lumière du jour… On ne peut ici que souligner l’importance des gens ayant un niveau de conscience élevé à ce sujet à assumer l’adoption de tels animaux en souffrance. La bienveillance et la patience demandées sont ici très grandes.

Lors de l’audience hier, le parquet a parlé de « carnage animal ». L’avocat du criminel a expliqué, de son côté, que :

« il est seul dans ce box face à la France entière »

Ce n’est pas seulement la France, c’est toute l’humanité, toute la Nature. Cette personne n’a pas l’excuse de vivre à une époque barbare comme dans l’antiquité : il a fait le choix de terroriser, de torturer, de tuer.

Il a reproduit, il est vrai, ce que la société a façonné en lui et la société n’a pas à se dédouaner : c’est elle qui fabrique des monstres, de par ce qu’elle donne comme valeurs, comme réalité matérielle, comme culture.

Mais aucune civilisation ne peut accepter de telles personnes et cela montre l’ampleur de la bataille : changer les états d’esprits, bouleverser l’ordre dominant, les deux de fond en comble !

Rapport 2016 de l’Observatoire Européen des drogues et des toxicomanies

L’Observatoire Européen des drogues et des toxicomanies vient de rendre public son rapport 2016. L’importance économique du marché des drogues est évalué de la manière suivante :

« Une estimation prudente évalue le marché de détail des drogues illicites dans l’Union européenne à 24,3 milliards d’EUR en 2013 (fourchette probablement comprise entre 21 et 31 milliards d’EUR).

Les produits du cannabis constituent l’essentiel du marché des drogues illicites en Europe, leur valeur au détail étant estimée à 9,3 milliards d’EUR (fourchette probablement comprise entre 8,4 et 12,9 milliards d’EUR) soit environ 38 % du marché total.

Ils sont suivis par l’héroïne, dont la valeur est estimée à 6,8 milliards d’EUR (6,0 à 7,8 milliards d’EUR) (28 %) et par la cocaïne, avec une valeur estimée à 5,7 milliards d’EUR (4,5 à 7,0 milliards d’EUR) (24 %).

Les amphétamines représentent une part plus modeste du marché, estimée à 1,8 milliard d’EUR (1,2 à 2,5 milliards d’EUR) (8 %), devant la MDMA/ecstasy, dont la valeur atteint près de 0,7 milliard d’EUR (0,61 à 0,72 milliard) (3 %).

Ces estimations reposant sur des données très limitées, il a été nécessaire de formuler des hypothèses assez approximatives; elles doivent donc être considérées comme une base minimale qui devra être révisée à mesure que les informations sur lesquelles elle repose s’affineront. »

L’un des points essentiels est la « résurgence de la MDMA », présentée comme suit :

« Le retour de la MDMA qui est un stimulant couramment apprécié des jeunes illustre quelques-uns des nouveaux défis posés par le marché actuel de la drogue. L’innovation dans l’approvisionnement en précurseurs, les nouvelles techniques de production et l’offre en ligne semblent toutes encourager la reprise sur un marché désormais caractérisé par la diversité des produits.

Des poudres, cristaux et comprimés fortement dosés, avec toute une série de logos, de couleurs et de formes, sont disponibles, de même qu’une production à la commande et un recours à un marketing sophistiqué et ciblé.

Il pourrait s’agir d’une stratégie délibérément mise en œuvre par les producteurs afin d’améliorer la réputation de cette drogue après une longue période pendant laquelle sa piètre qualité et son adultération se sont traduites par une diminution de sa consommation. Certains éléments indiquent que cette stratégie pourrait se révéler payante, la MDMA/ecstasy semblant gagner en popularité, tant auprès des consommateurs de stimulants classiques qu’auprès d’une nouvelle génération de jeunes usagers. »

Voici, enfin, une présentation statistique des usagers des principales drogues.