Emmanuel Macron s’ajoute à la liste des partisans de la légalisation du cannabis

Il y a deux jours nous parlions de Benoît Hamon dans la mesure où il est favorable à la légalisation du cannabis mais n’a pas osé l’inscrire dans son programme. Dans l’émission On n’est pas couché, il a pour la première fois abordé cette question, mais précisément en ce sens « masqué ».

Il a, en effet, tourné cela de telle manière que c’est présenté comme une lutte contre les trafics… Tout en prétendant uniquement ouvrir le débat et combattre « l’hypocrisie » : « je n’ai pas la solution miracle »…

« Il faut rentrer dans le débat de la légalisation » dit-il ainsi…

Pour la petite histoire, en cherchant des informations à ce sujet, on tombe sur une page diffusant cette position de Benoît Hamon, dans le cadre de ce qui est en fait une entreprise cherchant à attirer les consommateurs de cannabis…

Peut-on faire plus anti-social que ce produit, qui vise à aider des chauffards potentiels ? On sait à quel point le cannabis ralentit les réflexes, et il faudrait conduire drogué en se préservant d’une éventuelle répression ?

Une sale mentalité, d’esprit mercantile bien entendu…

« Kana Cleaner® est une combinaison d’agents naturels qui agit directement sur les métabolismes d’absorption et d’élimination du THC et de ses dérivés (Delta-9-THC, 11-OH-THC, THC-COOH…) Du fait de ses propriétés physico-chimiques, Kana Cleaner® fixe l’intégralité du THC pour permettre son élimination totale de la bouche et de la matrice salivaire. Kana Cleaner® est le résultat de plusieurs années de recherche au sein de la division biochimie de la prestigieuse Amsterdam University of Applied Science. »

Dans cette démarche ultra-libérale, on a également Emmanuel Macron. Nous avions parlé, en octobre 2015, de l’appel fait par Libération : « Et si Macron était aussi libéral avec le cannabis ? ».

On sait à quel point il prétend renouveler le personnel politique, apporter fraîcheur et franchise. Pourtant, bien malin qui peut lire aisément ce qu’il a expliqué dimanche à Questions Politiques (France Inter / France Info / Le Monde)…

« Aujourd’hui, le cannabis pose un problème de sécurité, de lien avec la délinquance dans les quartiers difficiles, de financement de réseaux occultes.

Et donc on voit bien que la légalisation du cannabis a des intérêts de ce point de vue et a une forme d’efficacité.

Et on voit bien que de ce point de vue, le sujet est ouvert et doit être considéré.

De l’autre côté, j’entends et je suis aujourd’hui pas en situation c’est un sujet que je veux travailler.

Je ne suis pas contre, si cette réponse provisoire peut être la mienne aujourd’hui.J’entends les préoccupations de santé publique qui sont émises par ailleurs. C’est pas un sujet léger.

Je souhaite qu’on puisse ouvrir ce sujet, qu’on puisse l’aborder de manière méthodique dans les semaines qui viennent. Je ne suis pas contre là aussi pour un principe d’efficacité et de justice, au fond. »

Exactement comme dit dans notre article sur Benoît Hamon, il y a deux jours, le « bal des faux-culs » commence : le processus politique de légalisation du cannabis s’enclenche.

Hamon et Macron mettent en branle la machine, qui va amener le vainqueur des primaires – sans doute François Hollande puisque tout est fait au PS pour cela – à intégrer cela dans la plate-forme d’union pour les présidentielles…

La démagogie religieuse de « mère Teresa »

La religion est une drogue, dont le thème spirituel est au fond le même que le thème matériel de la morale vegan straight edge. La religion est un poison qui empêche de protéger la Nature, au nom d’un culte de la « vie » qui serait issue de Dieu.

L’un des thèmes connu est la question de l’avortement, qui a été un thème formant un piège très intelligent organisé par l’Église. En pratique, l’avortement est quelque chose dont on devrait se passer, car c’est la suppression d’un être vivant en formation : la société doit permettre une contraception accordant aux femmes un épanouissement personnel.

Résultat, on est pourtant coincé entre des religieux fanatiques et des ultra-libéraux, les uns refusant la contraception et niant les problèmes sociaux produisant l’avortement, les autres faisant du corps une marchandise et niant la réalité brutale de l’avortement.

Hier, le pape François a cherché à renforcer le poison religieux, au cours d’une cérémonie avec 100 000 personnes, au cours duquel il a remis en avant son thème fondamental : celui du « miracle ». La vie serait « miracle », il faut se tourner vers Dieu et non pas vers la réalité.

D’où la canonisation de « mère Teresa », morte en 1997 et qui aurait guéri en 1998 une Indienne souffrant d’un cancer et en 2008 un Brésilien ayant des tumeurs au cerveau.

« Nous déclarons la bienheureuse Teresa de Calcutta sainte et nous l’inscrivons parmi les saints, en décrétant qu’elle soit vénérée en tant que telle par toute l’Eglise »

« Mère Teresa » a joué un rôle important pour l’image de l’Église, fondant à Calcutta les « Missionnaires de la Charité » en profitant de manière sordide de la misère. Elle a en effet organisé un foyer pour mourants, un orphelinat, visant les lépreux.

Célébrant la misère, elle est soutenue alors par tous les riches du monde, bien contents de voir quelqu’un disant aux pauvres que leur royaume n’est pas de ce monde !

Car quand on fonde un mouroir, sans soins ni médicaments, que fait-on si ce n’est accompagner l’ignominie ? Surtout que « mère Teresa » en ajoutait ostensiblement une couche, en racontant que la souffrance rapproche de Jésus !

« Mère Teresa » a donc a été mise en avant comme une représentante de la « charité » et voici un exemple de cette mystique dans un passage tiré de Wikipédia :

« En 1982, sur une des hauteurs du siège de Beyrouth, mère Teresa sauve 37 enfants hospitalisés pris au piège dans une ligne de front entre l’armée israélienne et la guérilla palestinienne. Elle provoque un cessez-le-feu, et accompagnée par la Croix-Rouge, elle traverse la zone de tir jusqu’à l’hôpital dévasté pour évacuer les jeunes patients. »

C’est digne d’un super-héros hollywoodien. Jetons d’ailleurs un œil sur sa prose démagogique visant à empêcher l’affirmation d’une morale vegan straight edge.

Commençons par la dépendance :

« S’il y avait davantage d’amour, d’unité, de paix et un grand bonheur dans la famille, il n’y aurait pas tant d’alcooliques ni de dépendants de la drogue. »

La responsabilité sociale est ici niée, au nom d’un choix « personnel ». On tomberait dans les drogues par manque d’amour, comme s’il n’y avait pas de société ne proposant une vie morne et exploitée, pas de mafieux pour faire du trafic…

En apparence elle dit juste, puisqu’il faut l’unité, la paix, la compassion, l’amour, mais elle tourne cela vers Dieu en niant la réalité.

Voici un autre exemple de démagogie :

« Aucune couleur ou nationalité ou religion ne compte. Ce que nous voulons faire, c’est donner de l’amour tendre et des soins aux enfants de Dieu. »

Soit, mais les animaux sont des « enfants de Dieu » également, et pourtant aucune compassion n’est exprimée à leur encontre par l’Église… Même avec son encyclique « Laudato si », le pape François n’est pas parvenu à faire semblant à ce niveau…

Voici d’ailleurs deux citations de « mère Teresa » montrant comment la Nature n’est qu’une ombre, celle de Dieu vers qui il faudrait se tourner…

« Le silence du coeur t’est nécessaire afin d’entendre Dieu partout – dans la porte qui se ferme, la personne qui te réclame, les oiseaux qui chantent, et les plantes, et les animaux. »

« Dieu est l’ami du silence, les arbres, les fleurs et l’herbe poussent en Silence. Regarde les étoiles, la lune et le soleil, comme ils se meuvent silencieusement. »

C’est là un détournement total : la complexité de la Nature est placée idéologiquement au service de Dieu…

Et comme l’Église est très bien organisée sur ce plan idéologique, toute critique est par avance disqualifiée, comme le montrent ces citations tout à fait hypocrites d’ailleurs, comme celle plus haut sur l’acceptation des autres religions, car dans le catholicisme qui n’est pas catholique va en enfer…

« Les critiques ne sont pas autre chose que l’orgueil caché. Une âme sincère avec elle-même ne s’abaissera jamais à la critique. La critique est le cancer du coeur. »

« Conseil de Mère Teresa pour une vie chrétienne: ne pas essayer d’avoir le dernier mot dans un discussion, même si on a raison. »

Ne pas critiquer le monde, voilà l’appel de « mère Teresa » ! Alors que le monde, il faut le changer…

Benoît Hamon et la légalisation du cannabis

C’est donc par Benoît Hamon que le processus d’affirmation de la légalisation du cannabis va passer.

Nous annonçons depuis quelques temps maintenant l’inéluctable processus où l’ultra-libéralisme va réussir à faire sauter le verrou du cannabis, au nom de la « liberté », du « libre-choix de chacun », etc.

L’idée même de vie naturelle, d’universalisme, doit passer à la trappe au nom de l’individualisme le plus forcené. C’est dans l’air du temps et toutes les idéologies qui relativisent les valeurs ont le vent en poupe.

Les questions de société disparaissent, tout est vu par le prisme de l’individu et de ses choix uniquement personnels ; au sein du véganisme, l’antispécisme apparaît comme le reflet de cette tendance.

Pour le cannabis, ce n’est pas étonnant si cela passe par des gens prétendant être « de gauche », puisque forcément le capitalisme cannabistique, si l’on peut dire, doit se prétendre un progrès.

On doit s’attendre à ce que François Hollande propose un référendum sur la légalisation du cannabis au sein de son programme électoral en vue d’une réélection.

Benoît Hamon se montre ici son soutien précieux en amenant le thème. Le soutien à François Hollande par la suite n’en sera que plus simple, François Hollande « reprenant » le thème…

Voici comment Le Monde présente le point de vue de Benoît Hamon :

Alors qu’un récent rapport suggère de passer de la pénalisation à la contraventionnalisation du cannabis, Benoît Hamon dénonce l’« hypocrisie » des solutions de fermeté.

Le député des Yvelines, qui précise qu’il n’encourage pas la prise de drogues douces, propose donc de légaliser le cannabis, avec une distribution contrôlée par l’Etat, pour « tarir l’économie souterraine et les violences ».

C’est tout ce qu’on en sait pour l’instant, car si Benoît Hamon propose cela, il ne le fait pas encore ouvertement sur son site de campagne. Tout cela est un processus machiavélique, où les pions sont avancés…

En tout cas, Benoît Hamon parle donc de la distribution du cannabis par l’Etat. Or, cela veut dire que par conséquent, il y a production. Une production légalisée, mais non étatique, ce qui signifie renforcer le capitalisme…

Drôle de démarche de la part de quelqu’un « de gauche » ! Et encore n’abordons-nous pas ici la question culturelle, puisque normalement, quand on veut une société plus « humaniste » (au minimum), on ne va pas aider la fuite dans les paradis artificiels…

Une chasse aux Pokémon à la « fête de la nature et de la chasse »

C’est une anecdote, mais elle est culturellement significative : à la « fête de la nature et de la chasse » qui se déroule à Compiègne, nous parlions hier de cette ville, il y aura des Pokémon à attraper (voir ici notre article sur Pokémon go).

Voici comment le Courrier Picard présente cela :

Des animations spécifiques pour les enfants sont prévues, ainsi que des balades à dos d’âne ou de poney.

Un chef se propose de donner des conseils culinaires, pour préparer le gibier. Sur place également une montgolfière statique.

À côté des stands dédiés aux chasseurs et à leur équipement, il y a la reconstitution d’une partie de chasse au gibier, avec une mare et une hutte.

Mais également une partie dédiée aux pêcheurs.

Les chiens de chasse sont particulièrement mis en évidence, avec les chiens d’arrêt, les chiens suiveurs, ceux qui se chargent de la recherche du gibier blessé et les équipages de vénerie.

Que ce soit la chasse à courre, avec dix équipages présents, ou la chasse sous terre, dite petite vénerie.

Mais la grande folie actuelle ne sera pas oubliée. C’est ainsi qu’une chasse aux Pokémon sera organisée pendant les deux jours.

«  Nous allons lâcher un certain nombre de leurres et il faut savoir que nous avons répertorié plus d’une vingtaine de Pokéstops dans le parc  », soutient Marc Morgan, directeur de la FDC60.

Pour qu’il y ait des Pokémon, il faut en effet des endroits précis dans le jeu, comme des endroits culturels ; sans doute les organisateurs ont-ils contacté l’entreprise pour en ajouter, renforçant le tout avec des « leurres » attirant beaucoup de Pokémon attrapables par toutes les personnes présentes autour.

C’est un plan tout à fait calculé, une opération marketing très efficace… On voit aisément que le but du jeu des organisateurs est d’emprisonner le plus de gens dans une certaine manière de voir les choses. En l’occurrence, ici, il s’agit de coincer les gens dans une vie quotidienne où l’exploitation animale est partout présente.

Alors l’utilisation de la chasse aux Pokémon est logique : le parallèle est évident, puisque la personne qui cherche des Pokémon a comme objectif de les accumuler. Le chasseur actuel est une sorte de petit capitaliste cherchant à accumuler du profit ; son loisir est de s’approprier.

En plus, dans le jeu Pokémon, la personne les chassant est en concurrence avec d’autres, elle peut en élever, les renforcer,  les faire se combattre, etc.

C’est l’esprit de concurrence le plus vil.

Et les parents qui laissent les enfants et les adolescents faire cela donnent libre cours à une logique culturelle déjà néfaste, mais imaginons ce que cela donne dans le cadre d’une « fête » où la chasse est le principal thème, le reste ne servant que de faire-valoir.

Et encore, quand on parle de chasse, il faut voir qu’on est bien au-delà, car l’endroit tourne finalement autour de la chasse à courre.

Il y a des chiens élevés pour traquer le « gibier blessé » et autour d’eux, les enfants courront en traquant des Pokémon.

C’est d’un sinistre!

Guy Harlé d’Ophove, maître d’oeuvre d’une néo-féodalité

Guy Harlé d’Ophove est une personnalité importante dans le monde des gens qui sont en première ligne pour s’opposer à la libération animale.

Ses propos sont véritablement exemplaires dans leur agressivité, leur aspect dénonciateur.

Nous avions parlé par exemple il y a quelques jours de la faillite du centre de soins Picardie Nature, torpillé par les institutions localement.

Eh bien voici comment, en tant que conseiller régional, Guy Harlé d’Ophove s’était exprimé en avril au sujet des problèmes financiers de Picardie Nature. Il a été élu en étant le numéro trois de la liste de l’UMP Xavier Bertrand :

« Comme l’a dit et écrit Xavier Bertrand dans son projet de candidat à la présidence de la Région, nous allons défendre une écologie de bon sens.

On ne donnera plus de subventions aux projets qui ne mettent pas l’homme au cœur de leur action, ni aux projets qui bloquent les activités économiques, ni à ceux qui mettent la nature sous cloche (…).

Pour sauver un phoque, cela coûte 10 000 euros [en réalité, 2000].

Ne croyez-vous pas qu’il faudrait laisser faire la nature ? Quand l’homme se mêle de protéger une espèce en particulier, il la dérègle.

Parlez-en aux pêcheurs, qui se plaignent du fait que les phoques mangent les poissons. La mort fait partie de la vie. »

« La mort fait partie de la vie », c’est exact, mais quand c’est dit par un ancien élu du Front national au Conseil régional de Picardie qui est en même temps président de la Fédération des chasseurs de l’Oise… il y a de quoi s’inquiéter.

Notons d’ailleurs la description du personnage par le Nouvel Observateur :

« Un cor de chasse retentit dans sa poche. Pantalon de velours côtelé, veste en daim et lunettes Prada, Guy Harlé d’Ophove a une sonnerie de portable qui sied à sa fonction. »

Et voici ce qu’il a tenu comme propos, quelques mois après être élu :

« J’ai pu constater durant les trois premiers mois de mon mandat le manque d’enthousiasme de voir arriver un chasseur aux commandes de l’environnement, a-t-il souligné au micro ce samedi.

Ma première action a été de demander sur quel critère les 12 M€ étaient versés aux organisations écologiques.

Je puis vous assurer que tout cela va changer, et que plus jamais nous ne subventionnerons des associations qui veulent la disparition de la chasse et des chasseurs ».

Cela met l’ambiance et il faut bien voir l’impact de la Fédération des chasseurs de l’Oise, véritable force militante, véritable groupe de pression para-institutionnelle.

Cette « association agréée au titre de la protection de l’environnement de puis 1976 » (sic) regroupe 18 000 chasseurs en 2013, qui a même reçu en 2008 l’agrément de l’Education Nationale pour « former enseignants et scolaires à la nature » !

Guy Harlé d’Ophove possède également une boîte de communication, « Marketing Publicité 2000 », ce qui aide beaucoup pour soigner l’image des chasseurs…

Et si on voit que la Picardie et le Nord-Pas-de-Calais fusionnent, on voit que cela donne désormais une fédération régionale de 120 000 chasseurs, avec 264 millions de chiffre d’affaires!

Et le nouveau président de la Fédération nationale des chasseurs, élu fin août, est le président de la Fédération du Pas-de-Calais…

On ne s’étonnera pas avec tout ça qu’ait lieu à Compiègne une « fête de la nature et de la chasse« , au Palais Impérial de Compiègne !

Avec même… une promotion de la chasse à courre ! Et malheur aux opposants, qui subissent alors la vindicte populiste et féodale.

Il y a en effet un « pique-nique végétarien » qui s’organise en opposition à cette « fête » ; elle a déjà eu lieu il y a deux ans et elle recommence cette année, (demain par ailleurs). Voici ce qu’en pense Guy Harlé d’Ophove dans le Courrier Picard :

« À chaque fois, ces détracteurs instrumentalisent notre fête de la chasse et de la nature.

On n’entend pas parler d’eux pendant deux ans et ils viennent ce jour-là, à 15, de Paris, de droite et de gauche, pour brouter leur salade.

De notre côté, ce sont des efforts énormes d’organisation, 200 stands proposés, 30 000 visiteurs accueillis… Ce sont des coucous !

Et ils bénéficient d’une même couverture médiatique. Je suis un peu dépité.

D’autant que les mots d’ordre de certains – qui invitent aux sabotages, sur le site picardiepopulaire.net – confinent à l’appel à la violence.

Le local de la fédération a déjà été saccagé, j’ai reçu des menaces de mort. »

Des gens – forcément pour lui extérieur à son fief – viennent « brouter de la salade » et le déranger : quelle infamie, c’est du terrorisme !

Il est vrai cependant que l’ALF a saccagé le siège des chasseurs de l’Oise, en février 2015. Mais on peut voir aisément qui est puissant et agressif, qui tente d’exercer une pression anti-démocratique en passant en force à tous les niveaux pour empêcher tout débat…

Il ne faut pas sous-estimer son coup de pression et d’intimidation face aux opposants, car l’ambiance est tellement électrique que l’organisateur du pique-nique végétarien,  Bruno Guillemin d’EELV, capitule lui-même ouvertement. Voici ses propos, toujours dans le Courrier Picard :

« Notre manifestation n’est pas contre la chasse, mais se veut d’abord la promotion d’une alimentation responsable. Nous militons pour une meilleure réglementation des élevages, des conditions d’abattage… »

Voilà qui est absurde : face à l’appropriation de la Nature par la chasse, il faut être au contraire très clair : la chasse doit être interdite, en premier lieu la chasse à courre qui relève d’une barbarie sans nom.

C’est une question de vision du monde, de manière de voir la Nature. Il suffit de voir comment Guy Harlé d’Ophove, par exemple un de ses éditoriaux à destination des chasseurs de l’Oise :

« Dans la Nature ce qui est vrai aujourd’hui, ne le sera pas demain mais le redeviendra peut-être dans 10 ans, ainsi va la vraie vie.

D’où la nécessité de laisser faire ceux qui savent faire et de rendre à l’homme rural, qui possède cette qualité, hélas trop peu partagée, le bon sens, la maîtrise de cet ordre naturel.

La normalité n’existe pas dans la nature, ni chez l’homme, tout est unique et interactif, la responsabilité individuelle est la clef de la défense de la biodiversité. »

C’est indubitablement d’un très haut niveau intellectuel, c’est une vraie philosophie, solide, développée, construite. Ce n’en est que pire.

Quand des gens parlent de « l’homme rural » qui aurait « la maîtrise » de « l’ordre naturel », il faut être clair : c’est du pétainisme, c’est l’idéologie de la France de la première partie des années 1940, cela doit être combattu et écrasé.

Face aux gens comme Guy Harlé d’Ophove, dont on voit ici qu’il est le maître d’oeuvre d’une néo-féodalité, il faut une révolution afin de les balayer.

Ces gens ont des armes, s’appuient sur une tradition patriarcale d’une grande brutalité, diffusent une obséquiosité ignoble en faveur des élites locales, le tout dans une opacité anti-démocratique par ailleurs agressive juridiquement et médiatiquement…

Par exemple, en 2007, le maire d’Avilly-Saint-Léonard (non loin de Chantilly) avait racheté le marais d’Avilly, une zone naturelle de 8 hectares.

Les grands cervidés étaient protégés là-bas… jusqu’à ce que des agriculteurs « victimes » de « ravages » portent plainte contre les chasseurs (qui sont censés « réguler » la Nature!!!) et que ceux-ci portent portent plainte contre la commune et gagnent le procès, en 2011. »

« Avoir des animaux sur son territoire, ce n’est tout de même pas un crime! » s’est plaint alors le maire.

Quant à Guy Harlé d’Ophove, ses propos ont été, comme on le devine, sans équivoques :

« C’est un jugement de portée nationale, se réjouit Guy Harlé d’Ophove. Il fera jurisprudence. Nous attendions cette décision pour lancer d’autres actions en justice dans des cas identique. (…)

C’est aussi une victoire emblématique du monde rural face à la boboisation de la société. (…)

J’espère que les conclusions de ce procès feront prendre conscience à ceux qui veulent créer des Bambiland que les conséquences financières peuvent être désastreuses pour leur budget. »

On reconnaît ici l’esprit de l’intimidation. Le but de ces gens, ultra-réactionnaires, est de torpiller au moyen des institutions, en profitant des valeurs les plus rétrogrades.

D’exercer une telle pression, que personne ne puisse s’opposer…

Les quatre candidats aux primaires d’EELV

On connaît désormais les personnes candidates aux primaires d’Europe Ecologie Les Verts. Le processus n’a pas été ouvert à l’extérieur, puisqu’il fallait disposer d’au moins 36 « parrainages » de conseillers fédéraux (il y en a tout 240).

Voici une petite présentation de ces personnes, dont la plus connue est Cécile Duflot, qui a dirigé EELV de 2006 à 2012, avant de rejoindre le gouvernement. Elle table sur ce passé et sa médiatisation pour se présenter comme la candidate naturelle.

Elle avait d’ailleurs tenté de passer en force et de proposer qu’il n’y ait pas de primaires. Pour résumer ce qu’il faut penser à son sujet, nous rappellerons simplement l’anecdote de Copenhague.

Elle a rejoint le sommet de Copenhague le 12 décembre 2009 en partant en train devant les caméras. Il faut quinze heures de voyage et pourtant le 13 elle était à Paris pour le journal de France 2, ayant pris l’avion pour ainsi dire à peine arrivée à Copenhague…

La personne menaçant le plus Cécile Duflot dans sa quête présidentielle est Yannick Jadot, qui est issu de l’aile social-libérale moderne d’EELV, dont le chef de file est Daniel Cohn-Bendit.

Pour sa résumer son approche, citons ce tweet qu’il a publié hier : « nous ne sommes pas contre la concurrence lorsque ce n’est pas au dépend des gens de la planète ou des États ».

C’est l’option « gestionnaire » sur le modèle des Verts allemands, une sorte d’écologie gérée par en haut et faisant du social en alliance avec le business. Dans cet esprit, Yannick Jadot a d’ailleurs été directeur des campagnes de Greenpeace France de 2002 à septembre 2008.

La troisième personne à être candidate est Karima Delli, issue d’une famille ouvrière du Nord et immigrée de 13 enfants. Elle se pose d’ailleurs en faveur d’une « écologie populaire ».

Par « populaire » il ne faut cependant pas comprendre un terme relevant de la lutte des classes, mais une sorte de démarche populiste, comme en témoigne ce qu’on lit dans sa présentation pour les primaires :

« Les Français aiment l’écologie. Ils trient leurs déchets, s’intéressent au sort de la planète, s’émeuvent de la condition animale, font attention à leur alimentation et même à leur consommation d’énergie. Ils sont écolos ! (…)

Activiste dans des mouvements de société comme Jeudi Noir ou Sauvons les riches, je suis française et européenne, j’aime Céline Dion et Marguerite Duras, Jean Ferrat et Alain Souchon, j’aime danser et chanter, je suis optimiste de nature. »

C’est là une sorte d’image d’Epinal de la béatitude petite-bourgeoise, prête à toutes les superficialités culturelles et allant jusqu’au mensonge : dire que les Français sont écolos, franchement !

Désolé également de montrer ici un de ses tweets de cet été, mais cela révèle le niveau…

La dernière candidate est-elle meilleure ?

Il s’agit de Michèle Rivasi. D’un côté, elle a un parcours académique (École normale supérieure, agrégation de sciences naturelles), de l’autre elle a fondé en 1986 le Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (CRIIRAD) et est présidente du Centre de recherche et d’information indépendantes sur les rayonnements électromagnétiques (Criirem).

Elle a également été, elle aussi, directrice de Greenpeace France. Difficile de dire quel est son programme, son texte de présentation pour les primaires étant vide, mais avec une tentative d’effet de style pratiquement poétique tout de même :

« Je souhaite incarner et réaliser le rapprochement des Français avec l’écologie, bâtir consciencieusement le nouveau monde pendant que l’ancien s’écroule, pourtant perfusé de subventions, contre toute logique économique et au détriment de notre santé et celle de notre planète.

Je veux être la candidate de l’authenticité, d’une écologie intègre liant l’urgence sociale, environnementale et démocratique. Cette campagne se veut collective et polyphonique.

Luttons ensemble contre le renoncement et la résignation ; dénoncer ne suffit plus.

Il faut énoncer une perspective, retrouver un horizon, suivre de nouveaux repères. Face au vent mauvais qui balaie l’Europe et la France, je veux tenter de réveiller l’espoir en offrant un débouché politique à la dynamique écolo-citoyenne émergente pour l’intérêt général et le bien commun. »

Certaines mauvaises langues diront qu’avec un tel vocabulaire, on devine la professeure (qu’est de fait la candidate), d’autres qualifieront ce genre de phrases de « yakafokon ».

Il serait faux toutefois de dire qu’elle n’a pas de valeurs, comme en témoigne cette critique « patriote », très années 1930, faite à Arnaud Montebourg : ce dernier soutient le grand capital américain au lieu de soutenir le capitalisme familial « bien de chez nous » !

Dans les quatre cas, les personnes candidates se présentent comme la personne « interface » idéale, évitant soigneusement de proposer un contenu, de dresser une liste rationnelle de mesures et de valeurs sur lesquelles débattre.

Autant dire qu’avec une telle liste de personnes candidates, EELV va directement dans le mur. Même en se disant que cette coquille est vide, où ses 3 ou 4 000 adhérents existent uniquement en rapport aux personnes élues, est soutenue par les médias, cela ne peut pas tenir.

Une preuve de plus que le soutien institutionnel au Parti Socialiste a tué une écologie à la française déjà dénuée de valeurs véritables, par incapacité d’assumer la défense de la Nature et la défense des animaux.