LTD est une pastèque!

Il y a plus d’une quinzaine d’années, Le Pen avait expliqué au sujet des Verts, apparaissant alors vraiment sur la scène politique, qu’ils étaient comme une pastèque.

Vert à l’intérieur, rouge à l’intérieur.

Quelqu’un sur le livre d’or nous fait ce reproche. Comme c’est étrange! Comment peut-on poser une telle question? N’est-ce pourtant pas évident?

L’écologie, qu’est-ce sinon quelque chose qui appartient justement à la critique sociale? Pour cela, nous publions une grande chronologie des faits marquant aboutissant à l’écologie. Mais également aboutissant au véganisme.

Car la même personne nous dit: « pas de communisme sans veganisme pas de veganisme sans anarchisme. »

C’est un point de vue certainement respectable, et d’ailleurs nous parlons largement de ce qu’on peut appeler l’anarcho-véganisme.

Pour autant, il faut arrêter de rêver. L’anarchisme français a rejeté le véganisme. Durant les années 1990, la Fédération Anarchiste avait même ajouté dans ses statuts que l’antispécisme était interdit en son sein!

Et la situation n’a pas changé: le tout dernier numéro d’ « Offensive – trimestriel d’offensive libertaire et sociale » fait l’apologie de la petite ferme, la gestion artisanale de l’exploitation animale, etc.

Alors critiquer LTD comme étant communiste, cela peut avoir un sens, mais encore faut-il que la critique se fonde sur quelque chose de solide. Et la chronologie des faits est formelle: le véganisme est une conception récente, qui n’est pas née ni au sein de l’anarchisme, ni au sein du communisme.

Et pour cause: le véganisme est né, comme toutes les idées et toutes les pratiques, au sein de la population, des gens, du peuple, des masses, appelons cela comme on le veut.

Et rien n’empêche évidemment de considérer que, partant de là, une telle pratique est à intégrer dans la grande lutte pour la révolution, l’anarchie, le communisme, appelons cela comme on le veut.

Nous avons dit tout récemment d’ailleurs: « à chaque personne de construire son engagement « révolutionnaire » en adéquation avec sa sensibilité. » (L’emprisonnement et les tests sur les animaux: la norme de la société française)

Et il est vrai qu’en France, l’organisation mao (le PCMLM) est très ouverte au véganisme et à l’écologie révolutionnaire, pour deux raisons: la considération que les animaux sont toujours plus exploités en raison de la crise, mais aussi par l’intermédiaire du principe de « biosphère » du soviétique Vernadsky. Tant mieux, et on ne peut d’ailleurs certainement pas en dire autant des organisations anarchistes, comme dit plus haut.

A voir cela, LTD est effectivement une pastèque, car si c’est pour dire comme les « ultras » dans leur version anarchiste que la crise écologique n’existe pas, qu’elle est une invention du capitalisme pour manipuler, merci bien!

Il faut être cohérent d’ailleurs: la même personne qui nous critique signe « un communiste libertaire » et nous reproche également de critiquer Ellul et le primitivisme.

C’est totalement illogique. Le primitivisme récuse toute idéologie, y compris le communisme libertaire (qui est l’anarchisme impliqué « socialement »), et n’adopte comme seul point de vue celui de l’anarchie (et même plus celui de l’anarchisme). On ne peut pas être communiste libertaire et primitiviste!

Comme on ne peut pas être vegan et primitiviste, au sens strict. On peut remarquer d’ailleurs que si des végans se reconnaissent dans le primitivisme, jamais les primitivistes ne sont intéressés par le véganisme…

Quant à Ellul, c’est un théologien, aux thèses éminemment réactionnaires. Quel intérêt y a-t-il à défendre un type pareil, n’ayant rien à voir ni de près ni de loin avec la libération animale et la libération de la Terre?

Il serait temps de considérer que l’idée de la révolution n’est pas née ces dix dernières années! C’est une histoire que nous connaissons, et nous la faisons partager, car nous partageons toutes nos connaissances, notre culture, afin nous-mêmes d’avancer: s’il y a des ajouts à faire à la frise chronologique, faites le nous savoir.

Enfin pour finir, mentionnons tout de même le site la pasteque.org. Ce site de la pastèque est celui des « jeunes vert-rouge juteux, avec plein de pépins noirs dedans. »

Une définition très bien trouvée de personnes écolos, très à gauche mais quand même bien anarchistes, organisées dans Chiche!

Chiche! (qui n’est évidemment pas vegan du tout, ni en faveur de Gaïa) était l’organisation de jeunesse des Verts et celle d’autres groupes, dont l’Alternative rouge et verte (AREV).

Pour ceux et celles qui ne connaissent pas, l’AREV avait grosso modo le même programme que le NPA, mais il y a plus de 20 ans déjà (il n’y a malheureusement rien en ligne de disponible, nous essaierons de retrouver cela dans nos vieilles archives!).

L’AREV a par la suite donné les Alternatifs, quant à Chiche! la structure continue d’exister, mais indépendamment de toute structure politique.

Une « grève de la viande » ?!

Nous vivons une époque qui est un tournant: les bobos et les faux écologistes jettent le masque. On comprend de mieux en mieux ce qu’ils disent: ils ne disent pas: l’exploitation animale nous a fait prendre conscience de la valeur du véganisme pour une nouvelle civilisation.

Ils disent: tout va changer à cause de la viande, mangeons moins de viande.

Prenons Allain Bougrain Dubourg, président de la Ligue pour la protection des oiseaux. Il est très connu en France. Et on pouvait se dire: il ne comprend pas le véganisme, ni la libération animale, mais c’est une question de génération, d’époque, etc.

En fait, pas seulement. C’est aussi une nature sociale. Car tout cela reste totalement dans l’esprit classes moyennes du type « rien ne doit changer » – « soyons prudents » – s’il le faut retournons en arrière, etc.

Allain Bougrain Dubourg n’est ainsi même pas végétarien; mais il est prêt à faire une « grève de la viande. »

Non, vous ne rêvez pas. Les animaux, déjà, pour lui, sont des êtres inférieurs:

Êtes-vous végétarien ?

Non. Je vis comme tout le monde. Je ne suis pas replié sur moi-même. Je n’idéalise pas l’animal ; je ne bêtifie pas non plus. Pour autant, ma conviction est la suivante : si on n’a pas de respect pour le vivant et nos voisins de planète que sont les animaux, on ne peut pas cohabiter intelligemment entre nous. Cela procède d’une culture. L’homme est un prédateur. Il a des pouvoirs sur l’animal, mais aussi des ­devoirs. Mon engagement concerne justement ces devoirs qui visent à faire reculer la souffrance animale.

Pourtant, si cela est nécessaire, afin de bloquer l’explosion du système, il est prêt à un effort, à savoir faire une petite grève de la viande.

Un site bobo a en effet son apparition – www.viande.info – et prétend être d’une grande radicalité par rapport au sommet de Copenhague. Il y a donc un appel à la grève de la viande, où l’on peut lire entre autres:

Nous, citoyens de cette planète, exigeons dès aujourd’hui en France des mesures énergiques pour faire baisser la consommation de viande et un moratoire sur l’élevage intensif.

Symboliquement, pendant la durée du sommet, nous sommes en grève ! Une grève de la viande.

C’est littéralement incroyable de voir comment l’esprit petit-bourgeois peut prétendre être « révolutionnaire. » Alors que les bobos parlent de souffrance, mais ils ne veulent pas abolir la souffrance: ils voient simplement que le système va s’effondrer, alors ils tentent de le freiner, de le faire repartir en arrière.

C’est la nature des personnalités participant à cette vaste fumisterie: Fabrice Nicolino, Pierre Rabhi, Allain Bougrain Dubourg, Jean-Marie Pelt, Corinne Lepage, Jean-Paul Jaud, Sandrine Bélier, Jean-Paul Besset, Jean-Claude Pierre, Franck Laval et Yves Cochet…

Tous ces gens-là sont des gens totalement réformistes, très loin du véganisme bien entendu, considérés comme des « experts » et participant largement au monde associatif institutionnalisé.

Voici d’ailleurs la liste de « l’appel des 10 » telle que présentée sur le site:

Fabrice Nicolino, journaliste, auteur de Bidoche, l’industrie de la viande menace le monde et de La faim, la bagnole, le blé et nous.
Pierre Rabhi, initiateur de Colibris, Mouvement pour la Terre et l’Humanisme, expert international pour la lutte contre la désertification.
Allain Bougrain Dubourg, président de la Ligue pour la protection des oiseaux, journaliste, producteur et réalisateur de télévision.
Jean-Claude Pierre, auteur de Pourvu que ça dure, le développement durable en question, co-fondateur d’Eau et Rivières de Bretagne et du Réseau Cohérence.
Jean-Marie Pelt, président de l’Institut européen d’écologie.
Jean-Paul Jaud, réalisateur de Nos enfants nous accuseront.
Franck Laval, président de Ecologie sans frontière
Corinne Lepage, députée européenne, représentante du Parlement européen à Copenhague, Modem.
Jean-Paul Besset, député européen, Europe Ecologie.
Sandrine Bélier, députée européenne, Europe Ecologie.
Rejoints par
Yves Cochet, député Verts de Paris, ancien Ministre.
Yolaine de la Bigne, journaliste, créatrice du magazine Néoplanète
Bernard Maris « Oncle Bernard », journaliste-chroniqueur à Charlie Hebdo.
Laurent Baffie, auteur, acteur, animateur de radio et de télévision, metteur en scène de théâtre et réalisateur.

Bref, ce sont en quelque sorte des « intellectuels » considérant qu’ils ont « leur mot à dire. »

Et il va de soi que cela n’a aucun intérêt, que cela n’est en rien conforme à notre époque. Mais avec le sommet de Copenhague, une telle initiative était assez inévitable.

Le sommet de Copenhague est en effet une illusion: celle que les choses peuvent changer par l’intermédiaire des institutions. On a donc droit à des initiatives ridicules et ne servant à rien, du type des manifestations bien tranquilles, festives, avec un peu de hargne mais n’ayant finalement aucun impact, comme à Madrid où les manifestants se sont peints les mains en vert.

Non pas la « protection animale » irréaliste, mais la libération animale comme composante de la libération totale!

Sur le livre d’or, une personne critique le fait que nous ne parlions pas (ni donc que nous fassions quelque chose) à l’occasion de la journée internationale des droits des animaux.

Cette journée consiste principalement en… faire des

« manifestations silencieuses (veillées) organisées devant des sites où les droits des animaux sont bafoués, notamment des laboratoires pratiquant des expériences sur les animaux (entreprises, facultés et autres établissements de recherche). »

On croit rêver! Des manifestations silencieuses devant les labos? Après on s’étonne que nous critiquions le fond de cette démarche comme chrétienne!

Et on nous reproche de ne pas parler de cela, de ne pas s’impliquer là dedans? Apparemment, certaines personnes n’ont toujours pas compris, ou bien justement… elles ont trop bien compris et tentent de nier les évidences!

La Terre d’abord n’est pas un site pour les « droits des animaux » et nous avons maintes fois expliqué que nous n’avons rien à voir avec les juristes, les universitaires, les intellectuels bourgeois, les réformistes, les partisans de la « protection » animale etc.

Nous ne sommes pas des gens faisant des veillées devant des laboratoires, nous ne sommes pas des gens attendant que des barbares faisant du profit « changent d’avis » et décident d’arrêter leurs pratiques.

La Terre d’abord est pour la libération animale. Et la libération animale, cela n’a rien à voir avec la protection animale, c’est une culture radicale, qui notons le bien n’est nullement propre à La Terre d’abord, comme le montrent par exemple les nombreux liens sur le côté du site.

On peut voir à ce sujet qu’aucun site consacré notamment au véganisme, à part LTD ne parle de ces sites là, par exemple de ce qui se passe au Chili. Justement parce qu’il s’agit de libération animale, et pas de protection animale!

Et voilà précisément ce qui dérange ce qu’on peut appeler une scène franco-française rêvant de pratiques légales, de reconnaissance médiatique, de recettes de cuisine, de publication d’ouvrages universitaires et juridiques illisibles, d’apolitisme béat, etc.

Car le fond du problème est là: dès qu’il y a de la violence, dès qu’il est parlé de libération de la terre, dès que les thèmes sociaux sont abordés… les partisans de la « protection animale » disparaissent!

Il ne faut pas faire de politique, les gauchistes c’est pas bien, voilà le refrain; la ligne est l’apolitisme, c’est-à-dire une ouverture très claire aux fachos.

A ce titre, il faut savoir que lors d’une réunion internationale végane en Suède à l’été 2008, des petits français se sont mangés des claques et fait dégagés pour leurs propos fachos…

Car la libération animale est ancrée dans le camp de la libération totale, et n’a rien à voir avec le réformisme improductif et chrétien de la « protection animale »!

Le mouvement Hardline

Nous avions parlé récemment de fachos tentant de s’approprier en France le terme de « hardline » et avions alors présenté de manière sommaire ce qu’était le mouvement hardline. En voici ici une présentation plus complète (également présente dans la catégorie culture de nos archives).

Avec le développement de la scène straight edge durant les années 1980, puis l’intégration du véganisme dans les principes, il y a eu un grand besoin au tout début des années 1990 d’englober tout cela dans un système de pensée cohérent.

L’une de ces tentatives a été la scène « Hardline », qui a en fait surtout consisté en une sensibilité plus qu’un courant organisé, même s’il existe des principes très stricts définissant le mode de vie Hardline. Ces principes ont été la source de très nombreuses polémiques, tant menées correctement que provoquées par des rumeurs sans fin concernant les Hardline.

Les principes Hardline proviennent d’un manifeste, publié parallèlement à un maxi de 4 chansons du groupe Vegan Reich, en 1990. Le choix provocateur du nom a grandement desservi les idées de ce groupe, qui se situe en fait dans la tradition punk provocatrice: il s’agit d’une réponse à l’attitude très négative que recevaient les vegans à ce moment là.

Au tout début des années 1990, les vegans subissaient un grand ostracisme, et cela même au sein d’une scène punk comme en Californie. Le choix du nom est une réponse provocatrice à la manière de les voir, sur un mode punk. Musicalement, il s’agit d’ailleurs de musique punk, influencé grandement toutefois par Iron Maiden et le heavy metal.

Le discours de Vegan Reich se situe donc dans la tradition contestataire et provocatrice de l’anarcho-punk européen, mais toutefois avec une perspective positive, visant la construction, typique de l’esprit straight edge californien. On retrouve ainsi la tentative de construire une ligne révolutionnaire radicale concernant la libération animale.

« La production de viande et de lait torture, tue, pour aucune raison vous répandez leur sang pour votre ego et votre goût.
Belsen, Auschwitz, Dachau, les similitudess sont effrayantes. Une mentalité de race dominante, la liberté pour ceux qui seraient supérieurs.
Votre société morale et civilisée est construite sur la brutalité et la cruauté.

Là où la normalité est folie et le fait d’être sain d’esprit une idéologie extrême,
comme la Résistance à l’Allemagne nazie, nous n’obéirons pas aux lois de la barbarie.

(…) Coupable de meurtre, vous ferez face à la nouvelle loi! »

(Chanson « The way it is« )

Le Hardline considère donc que la lutte armée est justifiée pour la défense des animaux, et même que cette défense doit s’élargir: la lutte est pour « la défense du futur de la terre et toutes les forme de vie, [et] tout est justifié contre tous ceux qui s’y opposent ».

Et cette lutte est vue comme forcément liée à la lutte contre toutes les autres formes d’oppression: Vegan Reich est un groupe d’extrême-gauche, issu de la scène punk californienne (certains membres du groupe « Fall out boy » viennent même de Vegan Reich).

Mais la situation fut vite intenable pour Vegan Reich, en raison des projections faites sur le groupe, dont la réputation traversa vite tous les USA et atteignit également l’Europe, provoquant incompréhension, scandale, annulation de concerts.

A cela s’ajouta trois problèmes essentiels: tout d’abord, au nom de la défense de toute vie, le hardline considérait que l’avortement était à éviter. Dans un pays comme les USA, cela fut vite assimilé à une position « prolife » typique de l’extrême-droite.

Ensuite, la vie étant naturelle, le hardline mit en avant le principe de « l’ordre naturel », et au nom de cela rejetait l’homosexualité. Cette position homophobe et l’ambiguïté concernant le droit à l’avortement fit qu’en Europe des groupes d’extrême-droite commencèrent à s’intéresser à Vegan Reich, qui se saborda alors.

Mais le hardline en tant que principe continua à se développer, avec une tentative d’organisation. Celle-ci se déroula au même moment que le développement de la scène krishnacore, lancée par des groupes comme Shelter et 108. Les personnes se définissant comme Hardline rejetaient foncièrement le krishnacore, en raison de leur végétarisme (au lieu du véganisme) et de leur rejet de la question social-révolutionnaire.

Le principal média des hardline était alors la revue « Vanguard » (Avant-Garde), lancée par le principal activiste et membre de Vegan Reich, Sean Muttaqi. Le slogan sur le numéro 1 de la revue était « On the frontline for Earth liberation » ( « Sur la ligne de front pour la libération de la Terre »).

Pourtant, les hardlines cherchaient eux aussi une manière de résoudre la question sociale, et une division eut alors lieu en leur sein, en 1998.

Après le départ de Sean Muttaqi en 1992, David Agranoff était devenu le principal « dirigeant » du mouvement et avait ancré le hardline dans l’activisme d’extrême-gauche, avec une participation à d’autres structures, comme Earth first, et sa tendance devint « Education For A Sustainable Future » (Education pour un futur durable), définitivement ancrée dans le camp progressiste.

L’autre tendance Hardline, la seule à conserver le nom à côté d’autres petits groupes, suivit Sean Muttaqi, alors de retour, après avoir été influencé par le mystique musulman Bawa Muhaiyaddeen, et s’être davantage tourné vers le Reggae et le Hip Hop.

Une partie de la scène Hardline s’orienta alors de manière idéaliste vers une sorte d’Islam interprété de manière anticapitaliste. Etre Hardline fut alors lié au fait de reconnaître un « ordre naturel » fondé par Allah, Dieu d’un Islam rejetant fondamentalement (selon eux) toute exploitation et toute oppression.

La revue « Vanguard » cessa alors d’exister, au profit d’Ahl-i Allah (« Le peuple d’Allah ») puis de Taliyah al-Mahdi. L’objectif était la pratique d’une sorte d’Islam vegan influencé par la culture rastafari. La scène Hardline explosa alors de nouveau, entre les partisans de l’affirmation uniquement de l’Islam, et des groupes éparpillés tentant de maintenir une identité Hardline (les Hardline chapters – chapitres hardline).

Le label Path of Perfection (voir leur interview ici) ne se définit plus que comme musulman, avec une grande influence de Malcolm X, tout en affirmant des valeurs d’extrême-gauche (lutte contre le racisme, l’impérialisme, l’oppression des femmes, l’exploitation des animaux, etc.).

Sean Muttaqi ne se définit pareillement plus que comme musulman, tout en étant en pratique toujours vegan et straight edge. S’il prône toujours la spiritualité musulmane, il est en accord avec la violence en faveur des animaux et ici aussi des valeurs progressistes (le refus de toute oppression et exploitation, et on notera qu’il réfute l’antisémitisme, prône la légalisation de la Marijuana, etc.).

Comme on le voit, la scène Hardline a toujours été un microcosme, et il y a eu énormément de fantasmes à son sujet. La méconnaissance au sujet de ses options politiques a longtemps permis à des gens de la scène straight edge de rejeter les vegans straight edge, comme quoi cela reviendrait au « Hardline », etc.

Être hardline serait ici être intolérant, brutal, sectaire, bizarre, dangereux, etc.

Alors qu’en réalité, la scène hardline est une particularité nord-américaine, et consiste en des vegan straight edge cherchant une option révolutionnaire, et qui ont été influencés par les mouvements sociaux-révolutionnaires afro-américains marqués par la spiritualité: Malcolm X, mais aussi MOVE (dont a fait partie Mumia Abu-Jamal).

Ceux et celles qui ont refusé cette option religieuse, ou plutôt mystique, faisant référence quant à eux / elles au Weather Underground, la guérilla anti-impérialiste des USA des années 1970.

Les chats

Les amoureux fervents et les savants austères
Aiment également, dans leur mûre saison,
Les chats puissants et doux, orgueil de la maison,
Qui comme eux sont frileux et comme eux sédentaires

Amis de la science et de la volupté
Ils cherchent le silence et l’horreur des ténèbres;
L’Erèbe les eût pris pour ses coursiers funèbres,
S’ils pouvaient au servage incliner leur fierté.

Ils prennent en songeant les nobles attitudes
Des grands sphinx allongés au fond des solitudes,
Qui semblent s’endormir dans un rêve sans fin;

Leurs reins féconds sont plein d’étincelles magiques
Et des parcelles d’or, ainsi qu’un sable fin,
Etoilent vaguement leurs prunelles mystiques.

Baudelaire, Les chats

Quelques réflexions sur des conseils au sujet de l’adoption d’un animal

A l’occasion des fêtes, des animaux vont encore être vendus comme des marchandises, pour être abandonnés par la suite. Voici donc quelques réflexions au sujet de conseils que l’on peut donner à une personne végane décidant de s’engager dans cet acte juste et nécessaire.

Quand on souhaite adopter un animal, il faut se préparer bien à l’avance. L’adoption d’un animal doit bien être réfléchie et programmée depuis longtemps à l’avance, car l’animal stressé, et sûrement traumatisé par son abandon, doit être accueilli dans les meilleurs conditions et dans une ambiance calme.

Les deux éléments à prendre en compte ici sont donc
a)l’état d’esprit;
b)l’organisation matérielle

Au niveau de l’état d’esprit, il faut être très conscient de son niveau de responsabilité.

Lorsqu’une personne non végane adopte, elle le fait le plus souvent pour son divertissement, son amusement. Cette personne attendra que l’animal soit à sa disposition, et n’accordera pas au bien-être de celui-ci une valeur en soi.

A l’opposé, l’état d’esprit de la personne végane pratiquant l’adoption doit être totalement tourné vers l’animal et son bien-être.

Pour faire une comparaison pratique, adopter un animal est tout autant exigeant que de s’occuper d’un bébé. Cela réclame une discipline, une hygiène de vie, un engagement. Cela n’est pas possible sans l’état d’esprit adéquat.

Concrètement, cela signifie par exemple que si vous devez nécessairement avoir à disposition une boîte de transport et les numéros de plusieurs vétérinaires pour le cas où. Ce qui signifie avoir également prévu les moyens financiers de le faire. Rappelons que les frais de vétérinaires peuvent très vite monter, et en tant que personnes véganes, il est hors de question de se poser des questions à ce niveau.

Il faut également évidemment avoir une bonne connaissance des différents symptômes des principales maladies pouvant frapper l’animal. Il existe une littérature sur les maladies des animaux, mais le plus souvent on trouve sur internet des sites consacrés à tel ou tel animal « de compagnie. »

C’est ainsi qu’on peut apprendre par exemple que les copeaux de bois sont très mauvais pour les rongeurs, en raison des troubles respiratoires qu’ils provoquent.

On peut également poser des questions sur des forums spécialisés, avec des réponses assez rapides et précises. Mais dans tous les cas le moindre doute nécessite non pas l’attente, mais une visite chez le vétérinaire; il faut bien se rappeler que sur ce type de forums, la démarche des participants est éloignée du véganisme.

Dans tous les cas, l’état d’esprit doit être tourné vers la sécurité et la protection de l’animal. Hors de question, par exemple, d’aller chez le vétérinaire en plein hiver en transportant un hamster (venant du désert, donc) dans une boîte de transport qui ne serait pas entouré d’une protection adéquate pour stopper le froid.

Dans la même idée, il va de soi, qu’en allant chez le vétérinaire, il faut éviter d’utiliser les transports en commun avec en t-shirt « fuck the police »…

Il faut penser au moindre détail, à la moindre « emmerde » susceptible d’arriver. Il ne faut pas laisser un biberon quasiment vide avant de faire une course « qui ne durera pas »: cette prise de risque serait irresponsable.

Voilà pourquoi la question de l’intendance est importante. Il faut penser à tout, y compris aux situations les plus improbables. Cela est vrai par exemple pour les rongeurs, qui par définition rongent, et sont particulièrement débrouillards, surtout les rats.

Il faut ainsi tout faire pour que la vie de l’animal ne soit pas menacée lors des sorties. Les cages doivent également être appropriées, et fournir le maximum d’espace et de jeux. Dans tous les cas, l’intérêt de l’animal prime: il faut éviter les gadgets inutiles et commerciaux qui ne sont là que pour plaire aux humains.

Et pour cela il faut avoir une bonne connaissance du mode de vie de l’animal qu’on adopte. Il est terrible de voir qu’en France personne ne sait que les hamsters viennent du Proche-Orient et les cochons d’Inde d’Amérique latine: c’est une belle preuve de leur statut de marchandise.

La personne végane doit se rappeler ce contexte, et avoir une attitude la plus exemplaire possible. Bien entendu, personne n’est parfait, toutefois la dignité de l’animal ne doit jamais être perdue de vue.

Il faut bien penser à cela, car l’animal va un jour mourir. Il faut avoir prévu les moyens de l’enterrer dans un jardin privé, ou bien l’amener à un centre de crémation. Il doit y avoir une claire distinction avec la pratique barbare d’abandonner le corps chez le vétérinaire (où son corps peut être récupéré et utilisé pour les graisses animales!), ou bien de le jeter aux ordures!

L’état d’esprit et l’intendance, voilà ce à quoi il faut faire attention! Et voici une série de points à bien prendre en compte:

1. La motivation et l’engagement. Il faut avoir bien en tête qu’il s’agit de ne jamais se démotiver, y compris face à la maladie possible et à la mort de l’animal. Ne pas oublier que notre compagnon à poils (ou à plumes ou à écailles) ressent nos émotions, notre stress et notre soutien envers lui. Et qu’il aura besoin de nous dans la maladie, ou bien tout au contraire, vouloir qu’on le laisse tranquille.

2. Le sens des responsabilités. L’animal ne doit être confronté à aucun risque, à aucune possibilité d’être blessé, tué, ni même de manquer de quelque chose (nourriture, eau, litière propre, socialisation avec d’autres animaux de son espèce – sauf principalement le hamster qui vit de manière solitaire).

3. Intendance. Que du neuf et le meilleur. L’animal doit profiter d’un habitat et de jeux neufs, par dignité mais surtout par souci d’hygiène. Il doit disposer d’un espace le moins restreint possible, de possibilités de jeux. On notera ici qu’il faut éviter tant que possible d’acheter aux animaleries, ces esclavagistes, en profitant par exemple des grandes centrales sur internet (Zooplus et Wanimo notamment).

4. Le vétérinaire. Les numéros de téléphone et les horaires de vétérinaires, si possible spécialisés dans telle ou telle espèce, doivent absolument être connus de la personne adoptante (ainsi que des proches au cas où). Dans le moindre doute sur la santé pour l’animal, il faut au moins se renseigner préablement en téléphonant au vétérinaire et par la suite prendre rendez-vous, arriver bien à l’heure en y allant le plus prudemment possible.

5. Le temps. Adopter des animaux (traumatisés notamment) nécessite du temps et de la patience. C’est une révolution en soi dans un monde où tout est course et consommation brutale.

Cela demande une grande attention et de la maturité, afin que toute décision soit faite avec la meilleure sagesse, la meilleure éthique possible, pour le bien-être et la dignité de l’animal adopté

Vaccin, viande et vivisection

Voici un article très intéressant, en provenance du Canada (du site Ahimsa), concernant le vaccin contre la grippe A|H1N1. Discutable sur certains points peut-être, mais un rappel important alors qu’en France le matraquage en faveur de ce vaccin se fait de plus en plus fort…

Le mot influenza d’origine italienne rappelle qu’autrefois on croyait que la grippe survenait sous l’influence des astres. Il semble que de nos jours une autre forme de superstition se perpétue : croire qu’une injection de virus, de protéines animales, de mercure, de formaldehyde et de squalène nous protègera contre la grippe.

A voir ces images médiatisées présentant de longues aiguilles entrant dans des bras d’humains, passées ad nauseum à la télévision, on peut se demander s’il ne s’agit pas d’une forme de lavage pharmaceutique du cerveau. D’une hypnose collective ou d’un exercice de contrôle de la population par la peur. Finalement il ne semble pas trop difficile de rendre des humains apathiques et consentants, comme des moutons s’en allant de leur plein gré à l’abattoir. Certains médias en collaboration avec les gouvernements et les industries pharmaceutiques ont bien fait leur travail. Des millions d’humains croient dur comme fer qu’un cocktail vaccinal de substances toxiques, cancérigènes, mutagènes et allergènes est bon pour leur santé. L’appel à la peur, toujours payant.

Pour attirer la clientèle, rien n’a été dit sur les côtés sordides des vaccins contre la grippe A|H1N1. Comme de leur lien, par exemple, avec l’exploitation animale dans les élevages intensifs, les abattoirs, les océans et les laboratoires de vivisection. A toutes les étapes de leur fabrication, la souffrance animale imprègne ces vaccins. Les virus des vaccins anti-grippaux se cultivent dans des embryons de poulets, parfois dans des reins de singes ou de chiens. Un de leurs ingrédients, le squalène est une huile provenant du foie de requin et le sodium déosycholate de la bile de bœuf, un sous-produit de l’industrie de la viande et dont les plus grands producteurs viennent de Chine.

COCHON GRIPPÉ

La grippe du cochon, devenue sous la pression du lobby de la viande la grippe A|H1N1, ressemble à une répétition de diverses alertes épidémiques du passé. On a eu peur de la vache folle, de la dioxine, de la fièvre aphteuse puis de la grippe aviaire. En 2004, certains « experts » prédisaient presque la fin du genre humain suite à des cas de grippe aviaire. L’apocalypse n’était pas loin. Le gouvernement fédéral canadien prévoyait même plus de 58 000 morts et la paralysie de l’économie du pays. Une pandémie de grippe aviaire était inévitable et même imminente.

Partout dans le monde des millions de poulets furent abattus sans ménagement, enterrés à la va vite dans des fosses communes alors que certains bougeaient encore. Seulement en Asie, 80 millions de poulets furent éliminés. L’abattage massif des volailles devait éliminer le méchant virus aviaire, mais il circule toujours sous une forme encore plus virulente. Malgré tous les prophètes de malheur, il n’y a pas eu de pandémie de grippe aviaire chez les humains. Le scénario de catastrophe s’est avéré complètement faux, ce qui n’a pas découragé les industries pharmaceutiques. On a repris dans les grandes lignes les mêmes prédictions pour instaurer, cette fois-ci, une vaccination de masse contre la grippe porcine.

« L’un des aspects extraordinaires de cette grippe – et de toute cette saga – est qu’il existe des gens qui font des prédictions chaque année, de plus en plus inquiétantes. Aucune d’elles ne s’est encore manifestée, mais ces gens s’entêtent à les répéter. Ainsi, qu’en est-il de la grippe aviaire qui devait tous nous tuer? Rien. Mais cela ne les a pas découragés dans leurs prédictions. Parfois, nous avons l’impression qu’il existe tout un secteur industriel qui espère que cette pandémie va se produire. » (Tom Jefferson, épidémiologiste, juillet 2009, Spiegel Online International)

VIANDE ET VIRUS

45 milliards de poulets et un milliard de porcs vivent sur toute la planète afin de satisfaire l’appétit vorace des humains pour la viande. Mondialement, 5 milliards de poules pondent chaque année près de 100 milliards d’oeufs et les plus grosses fermes avicoles peuvent contenir parfois plus d’un million de poules.

L’hypothétique pandémie de grippe porcine de 2009 aurait commencé au Mexique dans la communauté de La Gloria dans un élevage intensif de porcs de la Smithfield Foods, plus grand producteur de porcs au monde. La compagnie détient des fermes et des usines dans plus de 26 états américains et dans 9 autres pays. Elle élève et tue près de 14 millions de porcs chaque année et vend aussi de la viande bovine et de la volaille. Smithfield possède plus d’une centaine de compagnies qui vont des dindes Butterball aux produits Weight Watchers. Ses plus gros clients sont les fast-foods McDonald et Burger King.

La Gloria, une communauté de 3 000 personnes, a souffert de plusieurs cas de maladies respiratoires semblables à la grippe porcine, faisant plusieurs morts. Les habitants ont tenté à plusieurs reprises d’obtenir l’aide des autorités afin de mettre fin à la pollution de la multinationale du cochon, ce qui a mené plusieurs leaders locaux en prison. Ceux ayant osé critiquer l’élevage intensif de Smithfield ont reçu des menaces de mort. Smithfield a toujours nié le lien entre l’émergence de la grippe porcine et ses activités d’élevage intensif. La région autour de La Gloria compte aussi de nombreux élevages intensifs de poulets où des épidémies de grippe aviaire ont éclaté en 2008.

Les industries de la viande n’ont pas plus de respect pour la santé des animaux que pour celle des humains. Et les industries pharmaceutiques font fortune avec ce manque de respect.

VACCIN ANIMAUX

Pour survivre aux conditions de leur détention, les porcs et les volailles des élevages intensifs ont besoin d’énormes quantités d’antibiotiques mais aussi de vaccins. L’industrie de la « santé animale », évaluée dans le monde à 19,2 milliards de dollars, attire les convoitises des groupes pharmaceutiques car elle bénéficie d’une croissance encore plus supérieure que celle de la pharmacie humaine. Récemment, Sanofi-Aventis a racheté pour 4 milliards de dollars à l’américain Merck sa participation dans leur coentreprise Merial, numéro trois mondial du médicament vétérinaire.

Au Canada, plus d’une centaine de vaccins ont été homologués pour l’élevage du porc et de la volaille. Tout comme ceux destinés aux humains, les vaccins pour les animaux contiennent des virus vivants ou atténués, de l’aluminium, du squalène et du thimerosal|mercure. Selon Bernice Wuthrich – Chasing the Fickle Swine Flu, Science, mars 2003 – les vaccinations massives d’animaux pour certains types de virus anti-grippaux pourrait favoriser la mutation des virus ou créer une résistance aux vaccins. Aux États-Unis, une grande majorité des truies gestantes sont maintenant vaccinées avec plusieurs virus anti-grippaux, dans l’espoir de transmettre à leurs porcelets des anticorps protecteurs. Mais les vaccins ne peuvent «protéger» contre toutes les souches de virus impliqués. De l’aveu même des fabricants de vaccins, les cochons vaccinés développent une forme de grippe et ce malgré la mythique théorie des anticorps venant de la mère.

« Une réaction immunitaire, si forte soit-elle, obtenue avec de tels vaccins expérimentaux à partir, qui plus est, d’une souche qui ne pourra correspondre à celle de l’hypothétique pandémie par le jeu des mutations incessantes, ne signifie en aucune façon que le sujet sera protégé, mais seulement sensible au vaccin injecté, comme c’est le cas après toute injection de produit chimique ou d’allergène.» (Dr. Marc Vercoutère, La Vaccination contre la grippe, mythe ou réalité?)

Au lieu de régler globalement les problèmes de santé engendrés par les industries de la viande, les animaux malades et la pollution, on s’abandonne au rêve du vaccin protecteur. Complices d’un cercle infernal, les industries pharmaceutiques ont elles aussi recours à l’élevage intensif des animaux et aux sous-produits de l’abattoir.

PONDEUSES DE VACCINS

Les virus des vaccins ont besoin de cellules vivantes pour se reproduire. Celtura le vaccin A|H1N1 de Novartis est cultivé dans des reins de chiens, celui de Baxter dans des reins de singes. L’Arepanrix de GlaxoSmithKline (GSK) donné au Canada est cultivé dans des embryons de poulets.

L’industrie des œufs collabore activement avec les industries pharmaceutiques Pour obtenir des embryons de poulets servant à l’élaboration des vaccins, au cours des cinquante dernières années, des millions de poules furent exploités ainsi que des milliers de coqs pour les fertiliser. En 2008, au Canada seulement, près de 830 000 poules pondeuses étaient impliquées dans ce commerce, dont 562 000 au Québec. Mais cette année, suite à la psychose de la grippe A|H1N1, la production d’œufs destinée aux vaccins s’est accélérée. Des couvoirs ont convenu d’augmenter leur production afin de fournir davantage de poules. En cas de pénurie de mâles, l’insémination artificielle a même été envisagée. La souche du virus de la grippe A|H1N1 étant plus difficile à cultiver dans les œufs que ceux de la grippe saisonnière, un nombre supplémentaire d’oeufs a été requis.

Un embryon de poulet est fort différent – et plus vivant en quelque sorte – qu’un œuf non fécondé acheté en magasin. Les embryons de poulets se forment entièrement après 35 heures d’incubation et on peut voir leur cœur battre dès le cinquième jour. Ils proviennent d’un accouplement entre une poule et un coq. Comment finissent-ils dans un vaccin? Une fois pondus, les œufs se retrouvent dans des couvoirs afin de favoriser la croissance de l’embryon. Après neuf à douze jours d’incubation les compagnies pharmaceutiques injectent le virus à l’intérieur de l’œuf pour sa réplication. Les virus baignent autour de l’embryon, dans le liquide allantoïque, l’équivalent chez l’humain du liquide amniotique. Ce liquide ou l’embryon lui-même est traité avec différents produits chimiques et du thimerosal. Cette macération permet selon les laboratoires pharmaceutiques de « digérer l’embryon». L’embryon est ensuite tué par refroidissement et le liquide est prélevé.

Toute la chaîne industrielle de production du vaccin A|H1N1 a été retardée suite une contamination mortelle des embryons de poulet. Richard Marchand, microbiologiste et infectiologue à l’Université de Montréal, a déclaré sur les ondes d’une radio montréalaise en octobre 2009: « Le virus est constitué d’une composante aviaire et les oeufs embryonnaires qu’on a utilisés, mouraient ou produisaient moins parce que la composante aviaire était toxique pour les oeufs de poulet … tout le monde l’a découvert un peu par surprise, on n’est pas les seuls au Canada, les quatre manufacturiers sur la terre ont fait la même découverte en même temps.»

Les vaccins cultivés dans des cellules animales peuvent contenir des virus inconnus, au potentiel ignoré. Des virus apparemment inoffensifs ont la capacité de passer de l’état latent à celui de virulent quand on les inocule à une autre espèce, animale ou humaine. Par le passé, nombre de vaccins furent contaminés par des virus qui n’avaient pas été identifiés. En 1966, sept chercheurs allemands du laboratoire Behring trouvèrent la mort en travaillant sur des primates, pour des vaccins contre la polio et le typhus. Trente autres chercheurs ont été malades sans qu’on puisse reconnaître le virus responsable.

Le transfert d’un virus simien à l’humain peut en modifier la virulence et avoir des conséquences dramatiques. Dans les années 50, on a produit un vaccin pour la polio à partir de cultures de cellules de reins de singes (dites Vero). Des années plus tard et après bien des controverses, plus de 60 études ont découvert la présence d’un virus provenant du singe, le SV40, dans des cas de cancers du cerveau et des os, de lymphomes non Hodgkinien, de tumeurs intracrâniennes chez l’enfant et de leucémie. Jusqu’à ce jour seulement 2% de tous les virus de singes ont été identifiés. Malgré cela, des virus cultivés sur des cellules Vero se retrouvent encore dans de nombreux vaccins : grippe, polio, variole, diphtérie, rage, Rotarix (de GSK pour la gastroentérite), etc.

Fin octobre 2009, le groupe pharmaceutique suisse Novartis a démenti que son vaccin Celtura pourrait ne pas recevoir le feu vert des autorités, suite à la découverte de contaminations par des bactéries de source animale. Ce vaccin pour la A|H1N1 est produit à partir de cultures cellulaires de reins de chiens et permet, selon Novartis, une production plus rapide que la méthode sur des embryons de poulet. (Novartis commercialise aussi un vaccin pour la grippe A|H1N1 provenant d’embryons de poulet). Des bactéries auraient été relevées dans les lots testés par Swissmedic, l’autorité suisse en matière de vaccins. Malgré cette affaire de bactéries, en novembre, le vaccin à base de chien a été homologué en Allemagne, là où il est fabriqué déjà par millions de doses afin d’être distribué dans plusieurs autres pays. Novartis a reçu des commandes pour ses vaccins A|H1N1 de 35 gouvernements, dont la France et les Pays-Bas. Le gouvernement américain a passé, à lui seul, deux contrats avec Novartis d’une valeur totale d’un milliard de dollars pour tout le processus de la production des vaccins A|H1N1.

Selon le journal suisse Tagesanzeiger, Celtura serait une version d’un autre vaccin anti-grippal, le Aflunov/Fluad H5N1 (souche aviaire) responsable d’avoir tué plus d’une vingtaine de personnes lors de tests cliniques, en Pologne, en 2008.

Plusieurs vaccins fonctionnent sur un mode « mock-up », c’est-à-dire que les données sont extrapolables à d’autres souches à fur et à mesure de l’arrivée de nouveaux virus. L’Arepanrix est le même vaccin que le Pandemrix mis à part que le premier est fabriqué au Québec et le second en Allemagne. Pandemrix a d’abord été développé comme un «mock-up » vaccin, avec la souche aviaire H5N1 du virus de la grippe appelée A/Vietnam/1194/2004. Après le début de l’hypothétique pandémie A|H1N1, GSK aurait remplacé la souche du virus aviaire de Pandemrix avec la souche porcine A| H1N1. La mise en marché d’Arepanrix et de Pandemrix fut autorisée à partir de données existantes et élaborées pour le virus grippal H5N1.

En d’autres mots, on veut prévenir une grippe porcine par des données provenant d’un vaccin de souche aviaire. Et on nous demande, comme le dr. Elwyn Griffiths de Santé Canada « d’avoir une confiance totale en ce vaccin ». Faut-il aussi, plein de foi, s’agenouiller devant les autorités pour recevoir notre injection?

VIVISECTION

Partout dans le monde GSK possède 14 centres de vivisection utilisant des animaux. Elle accorde aussi des projets de recherche à des contractants comme la Huntingdon Life Science (HLS). Ce centre de recherche tue plus de 75 000 animaux chaque année pour différentes industries pharmaceutiques afin de tester médicaments, vaccins, détergents ou pesticides. HLS a été rendu célèbre suite à une campagne fortement médiatisée d’un groupe de militants pour les droits des animaux le Stop Huntington Animal Cruelty (SHAC). SHAC a dévoilé des preuves vidéos accablantes montrant des chercheurs de HLS qui falsifiaient des données scientifiques ou maltraitaient cruellement des cobayes animaux.

Les laboratoires de GSK testent leurs vaccins et leurs médicaments sur une panoplie d’animaux : rats, souris, cochons d’inde, lapins, poissons, porc, chiens, chats et primates. Il est effroyable de remarquer que dans leur recours à l’expérimentation animale, les laboratoires pharmaceutiques se contredisent et mentent pour arriver à leurs fins. Pour démontrer l’efficacité ou l’innocuité d’un vaccin, il sera testé sur des animaux. Si le vaccin amène des effets secondaires dangereux chez une espèce animale, le laboratoire pharmaceutique affirmera qu’on ne peut toujours extrapoler ces données vers l’organisme d’un humain. La compagnie ira de l’avant pour faire homologuer son produit en passant sous silence les études négatives ou en minimisant les conséquences hasardeuses pour l’humain.

La vivisection est une pratique immorale envers les animaux mais c’est aussi une fraude scientifique. A quoi sert la torture de millions d’animaux de laboratoires si les industries pharmaceutiques ne tiennent compte des études sur le modèle animal que lorsque cela fait leur affaire, pourquoi continuer ces méthodes cruelles et absurdes?

Selon un document interne de GSK (datée du 21 octobre 2009) les données cliniques sur l’Arepanrix sont extrêmement limitées. La nouvelle version du vaccin A|H1N1 est un cocktail expérimental de fragments viraux, de métaux lourds et de produits chimiques. Pour ce vaccin pas de données cliniques pour les humains, les enfants, les personnes âgées ou les femmes enceintes. La capacité du vaccin à « induire une protection » a été évaluée lors d’une infection expérimentale chez le furet, « considéré comme l’animal le plus près de l’humain lorsqu’il est infecté par l’influenza. » Dans sa demande pour son brevet européen, GSK a indiqué qu’il avait expérimenté plusieurs sortes de vaccins anti-grippaux sur des embryons de poulet, mais aussi sur des cellules rénales de chien, de singe et de porc.

Dans des études sur des rats avec son vaccin de souche H5N1, GSK a remarqué une incidence accrue de malformations fœtales et un retard de la maturation neurocomportementale. Malgré ces données alarmantes, GSK à nier la corrélation entre les malformations et son vaccin.

D’autres études indépendantes révèlent qu’un adjuvant du vaccin A|H1N1, le Polysorbate 80, est une source d’infertilité chez les rats.

Un autre adjuvant le squalène déclenche chez les rats une inflammation chronique du système immunitaire liée à l’immunité et spécifique aux articulations comme la polyarthrite rhumatoïde, selon une étude datant de l’an 2000 et publiée dans l’American Journal of Pathology. Quantité d’études scientifiques provenant de plusieurs pays confirment le développement de maladies auto-immunes chez des animaux soumis à des injections de squalène, allant de la sclérose en plaques au lupus érythémateux. Connu aussi pour leur donner le cancer.

Le formaldehyde (ou formol) a provoqué des cancers et des mutations génétiques lors d’expérimentations animales.

Le thimerosal lorsqu’il est injecté à un primate s’accumule dans son cerveau. Le système nerveux central et les reins sont les cibles des composés mercuriels, avec au-delà d’une certaine dose des symptômes de défaut de coordination motrice. En 1967, une étude parue dans l’Applied Microbiology a constaté que des vaccins contenant du thimerosal et injectés à des souris provoquaient leur mort. Dès son ajout dans les vaccins en l930, son fabriquant Eli Lilly savait que le thimerosal pouvait causer des dommages et même la mort d’animaux ou d’humains. En 1935, des chercheurs à l’emploi de Pittman-Moore, un autre fabricant de vaccins, a averti Lilly que ses déclarations au sujet de la sécurité du thimerosal ne concordaient pas avec leurs données : la moitié des chiens ayant reçu des vaccins au thimérosal étaient tombés gravement malades.

Le danger potentiel du thimerosal n’a pas empêché les industries pharmaceutiques de l’incorporer dans leurs vaccins et de continuer à le faire. L’Arepanrix en contient 5 mg et celui sans adjuvants donné aux femmes enceintes 10 fois plus, soit 50 mg.

MENSONGES ET DICTATURE DE L’ARGENT

Deuxième société pharmaceutique en importance au monde, GSK a réalisé en 2008, un chiffre d’affaire de 43 milliards de dollars. En 2008 toujours, Ottawa a accordé une subvention de 40 millions de dollars à GSK, alors que Québec a versé une contribution financière non remboursable d’un montant de 20 millions étalé sur trois ans. A la vue de tous ces transferts d’argent entre les gouvernements et GSK, il n’est guère étonnant de constater que c’est l’Aperandix de GSK qui a été choisi comme l’heureux gagnant pour vacciner la population.

La dictature de l’argent s’accommode toujours avec les conflits d’intérêts et le lobbying intensif. Presqu’à l’aveuglette, nos gouvernements ont mis en place une vaccination de masse avec un vaccin expérimental venant d’une industrie pharmaceutique au passé trouble. L’histoire de GSK recèle des affaires de corruption, de fraudes, de pratiques peu recommandables, d’études biaisées et de manipulations de données.

Le vaccin pour l’hépatite B de GSK est impliqué dans plusieurs cas de sclérose en plaque suite à une vaccination massive en France. On a accusé GSK (avec Sanofi Pasteur) d’avoir orchestré la campagne médiatique de vaccination des années 90 en France de manière à faire vacciner la population le plus largement possible. Les industries pharmaceutiques ont délibérément mis l’accent sur un mode de transmission de l’hépatite B très rare, celle par la salive. Au plus fort de cette campagne médiatique, la demande française pour le vaccin pour l’hépatite B était tellement grande que certaines pharmacies se retrouvèrent en rupture de stock. En janvier 2008, GSK a été poursuivie en justice pour « tromperie sur les contrôles, les risques et les qualités substantielles d’un produit ayant eu pour conséquence de le rendre dangereux pour la santé de l’homme». En France plusieurs procès sont en cours, pour des cas de scléroses en plaque après un vaccin pour l’hépatite B.

GSK a aussi occulté certaines données sur la paroxétine qu’on retrouve dans le Paxil, le Deroxat et le Seroxat. Des dirigeants de GSK ont décidé d’épurer les résultats négatifs contenus dans une étude parce que selon eux « il serait inacceptable du point de vue commercial de parler du fait que l’efficacité de la paroxétine n’a pas été démontrée, puisque cela saperait le profil global de la molécule. » (Document interne de la Medical Association Journal) Le Paxil a été impliqué dans des suicides et des malformations de fœtus particulièrement au niveau du cœur. A l’origine testé sur des rats le Paxil avait démontré des malformations congénitales, mais GSK passa outre les études pour commercialiser son antidépresseur le plus prescrit au Canada, avec des ventes mondiales de 3 milliards de dollars. Partout dans le monde, Paxil fait face présentement à des centaines de procès.

GSK semble aussi avoir sciemment passé sous silence certaines études sur la nocivité d’Avandia, médicament prescrit pour contrôler le taux de glucose chez les diabétiques mais impliqué dans plus de 87 000 crises cardiaques. Un cardiologue ayant voulu alerter la communauté scientifique sur les risques à long terme de l’Avandia, a été menacé de poursuites légales par GSK.

REFUSER LA PEUR

Au moment où des enfants souffrent de malnutrition ici même au Québec, que la pauvreté rend malade et que le système de santé est à bout de souffle, les gouvernements n’ont pas hésité à investir plus de 1,5 milliard de dollars dans une vaccination de masse pour une hypothétique pandémie. (Chiffre du journal Globe and Mail) A elle seule, la campagne de publicité vantant les mérites du vaccin A|H1N1 a coûté 4,5 millions.

Le virus de la grippe A/H1N1 a déjà muté partout dans le monde, en Norvège, en Chine, au Brésil, en Ukraine, aux États-Unis et au Mexique. Cette mutation amènera-t-elle une résistance au vaccin et l’échec de cette vaccination de masse? Quels seront les effets secondaires à long terme de ces substances toxiques et de ces virus d’humains et d’animaux recombinés, mutants et résistants, en interaction avec d’autres substances ou produits chimiques? Fournir encore plus de cobayes humains aux industries pharmaceutiques?

Il est tout à fait impossible de vacciner et de « protéger » les humains – et les animaux – contre toutes les maladies et les virus. Il n’y a que les industries pharmaceutiques pour croire en une telle fumisterie. Le dogme vaccinal repose sur une vision réductrice de l’être humain perçu comme un rat de laboratoire victime des virus et d’une médecine de troupeau. Chaque être humain est unique et réagit à sa façon aux maladies ou aux virus, selon son niveau d’énergie, ses émotions, ses antécédents familiaux ou médicaux, son interaction avec l’environnement, son hygiène de vie et son alimentation.

Dans leur course aux profits, les industries pharmaceutiques propagent le virus le plus dangereux qui soit : celui de la peur. Peur de maladies pas encore survenues dans notre organisme et qui ne nous toucheront peut-être même pas ou très peu. Peur ressentie par les animaux exploités pour leur viande, leurs embryons et leurs cellules et se retrouvant dans leur chair. Peur formant une chaîne infinie jusque dans la viande consommée par les humains et qui les rend encore plus vulnérables à cette émotion, porte ouverte à tous les contrôles.

Des alternatives existent pour se protéger et guérir de la grippe sans vaccin.(1) Comme celle de manger beaucoup de fruits et de légumes mais aussi de se questionner sur cette consommation démentielle de viande, de poisson et de produits animaux. Dans un livre remarquable – Le Rapport Campbell – l’auteur Collin Campbell passe en revue des centaines d’études scientifiques et épidémiologiques sur le danger des protéines animales. Même une petite quantité d’aliments d’origine animale est associée à des maladies chroniques, cardiaques, aux cancers et au diabète. Si des protéines animales ingérées peuvent déclencher de telles maladies, se faire injecter directement dans l’organisme des protéines de poulet, de singe, de porc ou de chien est tout aussi problématique, sinon plus.

Tout est lié et interdépendant : vaccins, élevages intensifs des industries de la viande, changements climatiques, pollution de l’environnement, empoisonnement des humains, violence faite aux animaux dans les abattoirs et torture du vivant dans les laboratoires. Se faire injecter des substances provenant de la souffrance et de l’exploitation des animaux ne peut apporter la santé physique, mentale et spirituelle. Pas plus à nous qu’à toute la planète.

(1):http://www.ass-ahimsa.net/vaccins7.html

En plein dans le 1 000 contre le faux véganisme version chrétienne

Voici notre réponse concernant un nouveau message sur le livre d’or (n°25)

« On touche vraiment le fond! Expliquez-moi s’il vous plait en quoi le fait de dire à quelqu’un d’arrêter ses âneries est irrespectueux envers les animaux??? »

Voilà l’une des réactions nombreuses et épidermiques de « Josué » sur le livre d’or. Nous savions très bien qu’avec l’article sur la fausse « viande hâchée », il y aurait des réactions de ce genre. Cela n’a pas raté.

Pourquoi? Parce que malheureusement, nombre de vegans sont en fait des chrétiens.

Ces vegans ne sont pas des amis des animaux allant jusqu’au bout, et cherchant la confrontation avec l’exploitation. Ces vegans sont… des chrétiens allant jusqu’au bout.

Le choix du pseudonyme est explicite: José est le successeur de Moïse et ce nom signifie en hébreu « Yahvé sauve ».

Ce type de personne imbibé de christianisme considère le véganisme comme une bonne action, et leur seul débat est pour savoir jusqu’où doit aller cette bonne action (d’où les interminables débats sur le droit).

Ces gens refusent catégoriquement et formellement de critiquer quoi que ce soit; le pacifisme est donc la règle, , la promotion du message ou plutôt de la « bonne parole » est la seule chose qui compte.

Étant idéaliste, ils ne comprennent rien à la vie quotidienne, à la culture populaire.

Notre Josué à nous n’est donc même pas capable de comprendre que lorsqu’on dit à quelqu’un qu’il fait des âneries, on l’accuse de se comporter comme… un âne.

Et que donc l’âne est insulté, dévalué, dévalorisé… Comment ne pas le comprendre?

Notons d’ailleurs que comme le christianisme, comme toutes les religions, est une hypocrisie, notre Josué écrit comme un bon samaritain, mais… la haine l’emporte tout de même.

Pourquoi? Parce que ses postures personnelles ne tiennent plus face à la radicalité. Son masque tombe; loin de changer les choses, il est démasqué comme un être isolé s’appuyant sur tout et n’importe quoi pour faire vivre… « l’espoir. »

D’où la sensation le dominant: la vexation, d’où une rage inextinguible, très aisément visible dans son long message sur le livre d’or. Il aurait pu envoyer un email de critique, pour discuter, mais non, il ne pouvait pas, il faut qu’il fasse entendre sa « parole », tel un prophète!

« Savez-vous combien de temps de ma vie et combien d’argent j’utilise pour ce refuge? Vous ne devez pas en avoir la moindre idée pour parler de « prisons-refuges ». »

« Toujours un truc à redire!!! »

« Non mais jusqu’ou allez-vous aller dans votre fermeture? »

« je me suis rendu compte que je ne partageais ABSOLUMENT PAS vos idées! »

« les articles copiés/collés provenant d’autres sites et les photos d’illustration régulières qui je doute soient prises par vous, vous êtes vraiment un blog étrange… »

« vu votre intolérance »

« Alors là, je dis BRAVO les VRAIS vegans ! »

Nous n’allons pas dire que La Terre d’abord est un site magnifique, dire cela n’aurait aucun sens. Mais on peut dire qu’il y a des articles (et certainement pas que des copiés collés), qu’il y a des photos (dont une partie significative prise par nous, et quand bien même, qu’est-ce que cela changerait finalement, si ce n’était pas le cas?).

Il y a un esprit, une volonté d’avancer, une perspective. En nous mettant humblement au service des animaux et de Gaïa, sans jamais nous mettre en avant personnellement!

Quand Josué dit ainsi:

« Franchement, vous ne devez plus avoir grand chose à écrire pour en arriver à de telles extrémités… »

Il sait bien qu’en fait c’est tout le contraire qui est vrai. C’est lui qui n’a pas de perspective, à part faire l’apologie du film Home financé par PPR (Pinault-Printemps-Redoute) et d’une manifestation avec Brigitte Bardot.

Prisonnier de sa propre posture et s’impliquant personnellement dans un refuge, il en arrive à dire que les refuges ne sont pas si mal et qu’est faux un slogan comme: « Etre vegan pour protéger tous les animaux, et les sauver des prisons-refuges ».

Voilà bien le caractère illusoire et délirant: Josué n’a même pas compris qu’il s’agissait d’un appel à l’adoption… et s’est contenté de prendre cela personnellement.

Sachons éviter ce genre d’attitude individualiste, réformiste, pacifiste. Sachons construire notre identité dans la libération animale et la libération de la planète!

Pas de compromis dans la défense de notre mère la Terre!

Ellul et la critique chrétienne conservatrice et romantique de la technique

Voici un article sur Jacques Ellul, article également présent dans nos archives culturelles. Au sens strict, Jacques Ellul n’a aucun rapport avec l’écologie radicale ni le véganisme, il n’a aucun lien avec la libération animale ni la libération de la Terre.

Mais, pour diverses raisons, ce théologien est présenté comme une figure de l’écologie politique!

Une chose absolument intolérable, qu’il fallait donc critiquer, au prix du terrible ennui qu’a été d’affronter cet austère religieux expert en droit, qui fait l’apologie du passé notamment le Moyen Âge et son culte de la tradition, dans une sorte de grand élan romantique…

Pour voir à quoi ressemble le personnage et son univers (jusqu’à l’insupportable musique), il y a également une longue interview vidéo en ligne ici.

C’est dommage de consacrer du temps à cela, mais il faut bien se confronter à cela alors que l’écologie devient une sorte de mode, une sorte de fourre-tout prétexte à tout et n’importe quoi, au détriment évidemment des animaux et de Gaïa.

Dans les années 1930, le fascisme s’est beaucoup développé sur le plan des idées, et en France il y a eu tout un courant plus ou moins chrétien qui a tenté de développer de la même manière des « idées nouvelles », une « troisième voie » entre capitalisme et communisme.

On a qualifié les théoriciens de ce courant les « non conformistes », Jacques Ellul (1912-1994) était de ceux-là. On retrouve donc chez Ellul des préoccupations philosophiques du même type (et ce sont celles du pétainisme): la question de la ruralité faisant face au développement des villes et des techniques, avec l’apologie de petits groupes autogérés liés à la terre.

Tout comme beaucoup de non conformistes, Ellul finira par participer à la résistance gaulliste. Si la page wikipédia en anglais qui lui est consacré le présente comme ayant été un de ses « leaders », une biographie plus sérieuse dit : « c’est dans le petit village de Martres (Gironde) qu’il participe à la Résistance où il se livre à l’agriculture pour nourrir sa famille. Il avouera avoir tiré autant de fierté d’avoir récolté sa première tonne de pommes de terre que d’avoir obtenu son agrégation de droit romain (1943). »

C’est alors au lendemain de la guerre que ce chrétien, qui va jusqu’à des prises de position de type théologique, publie « La technique ou l’enjeu du siècle. »

Ellul a alors passé sa vie à être enseignant à la faculté de Bordeaux et Sciences-Po Bordeaux, critiquant la technique et faisant l’apologie du christianisme, considéré comme authentiquement subversif.

Jacques Ellul est parfois présenté comme un théoricien de l’écologie, ce qu’il n’est absolument pas. Ellul est un théologien qui ne fait que mettre en avant les mêmes thèmes réactionnaires que l’extrême-droite des années 1930, il n’a rien voir ni de près ni de loin avec le véganisme, la libération animale, la libération de la Terre.

Les thèses d’Ellul sont l’équivalent français des thèses faites par Heidegger en Allemagne. La société est « technicienne et technicisée », la technique est partout et s’impose toujours plus rapidement, et les êtres humains ne peuvent plus vivre sans « prothèses techniques. »

Ces positions d’Ellul des années 1950-1960 existaient déjà dans l’extrême-droite des années 1930, et lui-même n’a absolument jamais fait partie du Parti Communiste (contrairement à ce que disent certaines biographies, qui se fondent sur des articles erronés publiés à sa mort). Ellul avait justement été membre, au coté de Bernard Charbonneau, d’un groupe proche de la revue Esprit et le groupe Ordre nouveau (c’est la mouvance « personnaliste » qui refuse « le désordre capitaliste et l’oppression communiste », considéré par l’historien Zeev Sternhell comme étant donc lié au fascisme).

Ellul met en avant la vieille rengaine ultra-réactionnaire: avant, c’était différent, c’était mieux, les humains étaient plus humains, la technique était sous contrôle, elle était quelque chose de « relativement stable, qui ne changeait pas beaucoup », la tradition prédominait, etc.

Sur le plan culturel, Ellul est donc totalement réactionnaire; dans le « Le bluff technologique » il explique que « chaque culture est rendue seulement obsolète. Elle subsiste en dessous de l’Universel technicien, sans avoir plus ni utilité ni sens. Vous pouvez continuer à parler français. Vous pouvez relire les poètes et les grands auteurs… Mais cela n’est plus qu’un aimable dilettantisme. »

La technique devient selon lui de plus en plus dominante, parce que plus elle se développe, plus elle se développe dans de nouveaux domaines; ce n’est plus l’humain qui utilise la technique, mais le contraire.

Ellul a donc critiqué très largement l’informatique, après avoir « espéré » qu’elle aide l’humanité à se libérer. Car Ellul croit en l’humanité… comme un chrétien: « c’est la mission prophétique du chrétien d’essayer de penser avant que l’événement ne soit devenu fatalité. Il y a des moments où l’histoire est souple, c’est alors qu’il faut s’insérer à l’intérieur pour faire jouer les rouages. »

La vérité est donc… ailleurs: « Ceux qui n’acceptent pas le Transcendant comme réalité dernière au-delà de notre connaissance et de notre expérience, doivent admettre qu’il n’y a aucun autre avenir que la fin technicienne, dans tous les sens de ce terme, et la fin de l’humain, dans le seul sens de l’élimination. »

On notera également que ce « spiritualisme » datant des années 1930 est également violemment pro « occidental. » Ellul explique que « La technique est essentiellement orientale: c’est dans le Proche-Orient principalement que la technique se développe. Et elle ne comporte presque pas de fondements scientifiques. »

Dans « La subversion du christianisme », il considère que tout ce que le christianisme a fait de mal (croisade, colonialisme, etc.) provient en fait… de l’Islam. Quant à l’inquisition et le procès de Galilée, on s’en ferait une fausse idée…

Ellul considère évidemment que tout le monde doit devenir chrétien, et même que c’est révolutionnaire: « Nous devons mainenir cette claire certitude que la Bible nous apporte une Parole antipouvoir, anti-étatique et antipolitique. »

Quel est le rapport avec la libération de la planète, et bien entendu la libération animale? Absolument aucun! Les thèses d’Ellul sont de vieilles thèses nauséabondes des années 1930 remis au goût du jour, afin de promouvoir le pessimisme et de nier la possibilité de changer le monde.

Car il s’agit justement, aujourd’hui, d’utiliser les techniques non pas pour détruire, mais pour produire, sur les fondements d’une éthique en accord avec Gaïa.

Ellul est un réactionnaire, un romantique voulant retourner dans un passé totalement idéalisé, aux valeurs forcément traditionnelles, religieuses et rurales, le tout formant une sorte de douce anarchie.

Son écologie, c’est la même que Pétain, cela n’a rien à voir avec une écologie radicale: Ellul ne parle jamais ni des animaux, ni de Gaïa.

Il nie le progrès ayant permis l’avènement de l’éthique vegan et d’une humanité pouvant enfin avoir les moyens non plus seulement de survivre, mais de vivre, en harmonie avec Gaïa et tous ses habitants, sans exploitation ni oppression!

Les faux végans regrettent la viande

« Sojasun » nous avait habitué à de délicieuses préparations comme des yaourts au soja ou des galettes végétales.

Une nouveauté vient pourtant de débarquer au rayon frais : du hâché de soja qui ressemble trait pour trait à…  de la viande hâchée ! Nous savons toutes et tous que le soja est de couleur blanche et ne ressemble en rien à la couleur sanguinaire de la viande. Alors pour parfaire cette ressemblance, bon nombre de colorants et épices ont été ajoutés, afin de parvenir à ce résultat horriblement réaliste !

Comme nous en avions déjà parlé dans l’article Le faux jambon pour les faux vegans, il est tout à fait illogique de se dire vegan pour les animaux et d’aller chercher de la nourriture végétale identique (au visuel et à la texture) à la viande. Tout cela est incohérent, mais fait manifestement le bonheur de certainEs végétalienNEs, peut-être trop frustréEs de se passer de viande au final, et qui recherchent absolument un substitut végétal ayant cette affreuse apparence de carné.

Même les termes de « poulet végétal » sont régulièrement employés avec satisfaction (pour leurs papilles) par ces mordus d’alimentation végétale ! Le vice allant même jusqu’à créer un foie gras végétal !

Et ça les industriels l’ont bien compris, car ces produits pullulent dans les rayons frais des magasins bio. Même les recettes du peu de restaurants vegan qui existent arborent des plats aux noms et apparence plus que douteux : on y trouve du « poulet », du « jambon » , des « crevettes », du « poisson » etc.

Tout cela relève bien d’un cruel manque de respect absolument honteux envers nos amiEs les exploitéEs.

Et pourquoi vouloir absolument faire des recettes vegan imitant la nourriture carnée ? Pour se cacher derrière le fait que les invités carnivores vont être bluffés par cette « viande vegan » ???

Et ne perdons surtout pas de vue, que chaque terme employé à son importance. Ainsi utilisons le mot galette au lieu de « steack ».

Et abandonnons les expressions comme « propriétaire » d’un animal, et les expressions desservant nos amiEs comme « ne pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué », « arrêtes tes âneries », « tête de mule », « tête de linotte » « y’a pas de quoi fouetter un chat », « avoir le cafard », « à défaut de grives on mange des merles », « PD comme un phoque » etc etc.

Veganisme en Allemagne

Au détour du net, on trouve un petit article sur une vegane berlinoise. On y apprend qu’il y a à peu près 20.000 personnes veganes à Berlin (voir ici l’association vegan de Berlin), ville où il y a d’ailleurs beaucoup de restaurants vegans (voir la carte ici).

Il y en aurait entre 250.000 et 460.000 en Allemagne; récemment d’ailleurs nous expliquions qu’il y a en Allemagne 61 groupes activistes, et que justement à Berlin il y avait plusieurs cuisines populaires vegans, en plus des restaurants donc; il s’agit de cuisine collective à prix libre (voir à ce sujet l’interview du groupe activiste berlinois BerTA).

Pendant ce temps-là, en France on a la Fondation Brigitte Bardot et « Droit Des Animaux »… Bref, pour aller de l’avant, il y a du boulot!

Paul Eluard, Chat

Pour ne poser qu’un doigt dessus
Le chat est bien trop grosse bête.
Sa queue rejoint sa tête,
Il tourne dans ce cercle
Et se répond à la caresse.

Mais, la nuit l’homme voit ses yeux
dont la pâleur est le seul don.
Ils sont trop gros pour qu’il les cache
Et trop lourds pour le vent perdu du rêve.

Quand le chat danse
C’est pour isoler sa prison
Et quand il pense
C’est jusqu’aux murs de ses yeux.

Le lait est destiné aux veaux!

Nous mettons en ligne un PDF: un tract au format A4 concernant le lait. C’est le début de toute une série que nous mettrons en ligne (dans la section activisme), afin qu’il puisse y avoir aisément à disposition des documents à diffuser, selon les occasions et les activités militantes.

N’hésitez pas à nous faire part de vos idées, de vos propositions, de vos tracts éventuellement existant. Plus il y a de choses à disposition, plus cela aidera pour diffuser les principes de la libération animale et de libération de la Terre!

L’éthique Bishnoï à l’égard du monde végétal et animal

Comme le rappelle l’article ci-dessous, nous avons déjà parlé des Bishnoïs. Cette tribu indienne partage sa vie avec les animaux. Ces membres végétariens ne sont pas vegan bien que leur vie tourne autour des animaux : les mères allaitant leur nouveau-né peuvent allaiter aussi un jeune faon ou tout autre bébé orphelin, les Bishnoïs ne font pas de feu la nuit afin de ne pas brûler d’insectes.

Parmi les 29 règles dictées par leur gurû Jamboji (ou Jambeshwar) figure un mode de vie basé sur des principes écologiques, le respect pour tous les animaux et la protection des antilopes en particulier.

L’antilope ci-dessus (antilope cervicapra) est vénérée par les Bishnoïs car elle serait la réincarnation de leur gurû Jambeshwar. Pour la protéger, ils et elles sont prêts à sacrifier leur vie (tout comme pour éviter qu’on ne coupe un arbre).

Chaque jour des centaines de paons, pigeons et gazelles se voient offrir du millet. Des réservoirs d’eau ont été construits pour étancher leur soif et les animaux malades sont soignés et alimentés à la main.

Le festival de Gadhimai: massacres de 500 000 animaux en quelques jours

Le festival hindou de Gadhimai vient d’avoir lieu au Népal. Il s’agit d’une « tradition » à la fois étrange et barbare, sur lequel il y a sérieusement matière à réflexion.

Dans les faits, le festival consiste en des massacres de masse: entre à peu près 500 000 animaux se font tués de manière artisanale et à la chaîne, en quelques jours. Une vidéo propose des photos ici (il y a une petite vidéo là, et deux longues vidéos plus anciennes ici et ).

Après les massacres, la viande, les os et les peaux des animaux sacrifiés sont vendus à des entreprises de transformation et de tannerie en Inde et au Népal.

Ce festival, qui se tient à  environ 160 km au sud de la capitale népalaise Katmandou, a lieu tous les 5 ans, et a rassemblé cette fois 5 millions de personnes, venues en grande partie du nord de l’Inde, pays voisin. La région du festival est en effet liée culturellement aux Etats du nord de l’Inde, par l’intermédiaire de la population parlant le bhojpuri (soit entre 30 et 70 millions de personnes en Inde).

Cela donne un alibi culturel à ce festival, le gouvernement népalais expliquant par exemple qu’il ne peut pas « interférer dans des traditions populaires vieilles de plusieurs centaines d’années », ce qui ne l’a pas empêché d’enjoindre les éleveurs à vendre en masse des boucs et des chèvres, craignant une pénurie pour le festival.

On notera également la présentation du festival sur wikipédia en français, qui au sujet du déroulement des massacres constate uniquement:

A déplorer

Le décès de trois très jeunes enfants de pèlerins venus observer la fête de Gadhimai sont morts à cause du grand froid[6]. Six personnes sont mortes après avoir bu de l’alcool frelaté[3].

A l’inverse de cette position justifiant les massacres, on remarquera aussi la pseudo campagne lancée par la Fondation Brigitte Bardot, avec une lettre type à envoyer à l’ambassade du Népal.

On peut y lire par exemple

Ce « festival » entache l’image de paix qui émane de votre merveilleux pays et pour cette raison je me refuse à visiter le Népal tant que de telles traditions perdurent.

Ce qui est assez cocasse quand on sait que le Népal est un pays féodal traversé depuis une quinzaine d’années par une guerre civile, la chute du roi, une grande instabilité politique, etc.

Mais regardons justement les faits: d’où vient ce festival?

Ce festival n’est pas du tout « traditionnel », il est même totalement récent. C’est ce qui explique qu’il soit hindou mais se déroule en massacrant des animaux.

Normalement en effet, depuis la période du Bouddha et de Mahavira (fondateur du jaïnisme) qui se développaient comme religions populaires concurrentes, l’hindouisme prône plus ou moins le végétarisme.

De plus, Gadhimai est une déesse: pourquoi y aurait-il des massacres, formes typiquement patriarcales et guerrières, pour une déesse?

L’hindouisme connaissait justement les sacrifices dans sa forme antérieure, le védisme, qui était la religion des envahisseurs « aryens ». Mais comment expliquer ce retour en arrière?

Eh bien il provient de la domination d’un seigneur féodal, Bhagwan Chaudhary. Emprisonné au 18ème siècle au fort de Makwanpur, il se mit dans la tête que ses problèmes seraient résolus s’il faisait un sacrifice à Gandhimai.

A sa sortie il alla voir un sorcier, et un descendant de ce dernier commença à diffuser cette pratique, qui se généralisa de manière superstitieuse.

Un parallèle peut être fait avec les sacrifices se maintenant dans certaines régions de l’Inde, notamment à la périphérie comme le Bengale ou encore l’Assam (voir des photos difficiles ici), à l’occasion de la célébration de la déesse Durga. De tels sacrifices pour Durga ont également lieu au Népal pour la fête de Dashain.

Il n’y a donc rien de traditionnel dans ce sacrifice, qui n’a pas non plus de lien avec Gadhimai. Cette dernière a été, comme Durga, récupérée par la religion des envahisseurs, et intégrée dans son système religieux.

Cela peut se voir très clairement dans les conceptions religieuses des aborigènes de l’Inde de la partie sud de l’Inde, où la compassion pour les animaux part du respect pour la déesse-mère. Au nord il ne reste quasiment plus de telles structures, exceptées surtout les Bishnoïs (voir notre article ici).

Pour les personnes intéressées par cette problématique, il y a justement un topic « Communisme primitif et matriarcat » sur le forum antifasciste (et si ce topic est compliqué, il est toujours intéressant de le lire et cela sans mauvaise conscience écologiste, puisque « Le serveur hébergeant le forum fonctionne à l’énergie solaire; tout ce qui est lui est relié tourne aux énergies renouvelables (énergie solaire, éoliennes, etc.) et toute production de Co2 est compensée. »).

Critique de Gary Francione par Steven Best (et proposition d’un abolitionnisme radical pratiquant les alliances à l’extrême-gauche)

Nous n’aimons pas les discours universitaires, élitistes, le plus souvent juridiques ou philosophiques de type incompréhensible, illisibles, etc. Le droit et la philosophie sont des formes de pensée typiquement « bourges » et nous ne voyons aucun intérêt à perdre son temps à cela, à moins bien sûr de vouloir faire carrière…

Ce n’est pas propre à la France, aux USA on a le même phénomène, dont voici un exemple assez « bizarre »: Steven Best est un activiste américain, qui tente de mettre en avant ses idées de manière « formelle », par exemple avec un site où il se présente comme un universitaire, un philosophe, raconte qu’il a écrit des bouquins, met sa photo, etc.

Il utilise également des termes universitaires comme par exemple « post-modernisme » bref sa démarche est tout le contraire de la nôtre, qui considérons qu’il faut mettre en avant Gaïa et les animaux.

Mais, et c’est un phénomène propre aux USA, Steven Best met en avant des positions « radicales. »

Son dernier document a un titre assez éloquent: « Manifesto for Radical Abolitionism: Total Liberation By Any Means Necessary » (Manifeste pour un abolitionnisme radical: la libération totale par tous les moyens nécessaires).

Le document est disponible en anglais notamment ici. Pour les non anglophones, voici un petit résumé de sa critique, qui est un texte à charge contre le philosophe Gary Francione, qu’il accuse d’être devenu la principale figure du réformisme pour les animaux, ayant en quelque sorte pris la place qu’avait PeTA auparavant.

Pour les personnes intéressées par Francione, il y a ici une interview que nous avons fait de lui en août 2005. Et en France, la pensée de Francione est mise en avant par l’association Vegan.fr.

L’idée de base de Best est la suivante:

« Nous ne pouvons stopper la guerre spéciste et des entreprises contre les animaux non humains et la planète avec seulement des blogs, des tracts, des tables de presse et des livres de recette de cuisine.

Le capitalisme est destructeur de manière inhérente, et le changement ne viendra jamais seulement par l’éducation et la persuasion, ni sans un mouvement plus puissant que les agents et les institutions d’une destruction omnicide [génocide, écocide…]. »

Ce qui signifie en clair que Best reproche à Francione son pacifisme et son refus d’assumer la libération de la Terre; la figure de Francione lui est insupportable en raison du refus catégorique et absolu de celui-ci de reconnaître la moindre valeur aux actions violentes.

Poussant le raisonnement jusqu’au bout, Best va jusqu’à accuser Francione d’être une sorte de nouveau gourou (pour les personnes lisant directement en anglais, il est à remarquer qu’il utilise le terme de « Franciombes » pour désigner ceux voyant justement Francione comme une sorte de « gourou »), gourou promettant des résultats fabuleux pour le véganisme, sans avoir aucune preuve pour cela.

La ligne de Francione se résume, selon Best, à un simple « go vegan » qui n’aurait finalement de la valeur que pour les bourgeois blancs des USA, au lieu de focaliser son attention sur les « peuples de couleur, les familles ouvrières, les pauvres, ou la Chine et l’Inde. »

Best explique ainsi:

« Francione renforce par là les lamentables stigmates élitistes, de classes sociales et racistes allant avec les activistes pour les animaux non humains depuis le début de la « protection des animaux » au début du 19ème siècle, et il maintient l’isolement du véganisme et des droits des animaux des mouvements progressistes et du courant social principal.

Incapable d’articuler une théorie structurelle de l’oppression, de l’exploitation, et de l’hégémonie idéologique, et empêtré dans les dualismes occidentaux et la construction de fausses oppositions comme entre production et consommation, individu et société, et psychologie et institutions, Francione disculpe la machinerie globale et logique du capitalisme, faisant en sorte que le poids entier du blâme et de la responsabilité repose sur les consommateurs individuels. »

Best voit donc Francione comme une sorte de libéral, un libéral progressiste, mais un libéral quand même. Les partisans de Francione sont considérés comme déconnectés de la réalité sociale, au point de ne pas voir qu’avec l’évolution actuelle, pour une personne devenant vegan, des milliers d’autres découvrent la viande dans les pays comme l’Inde ou l’Afrique du Sud.

Best propose donc la ligne suivante pour les personnes véganes:

« Nous appuyons la forme d’abolition qui:

(1) défend l’utilisation de tactiques d’action direct de grande pression, notamment les raids illégaux, les sauvetages et les attaques dans des buts de sabotage;

(2) voit le capitalisme comme étant de manière inhérente un système irrationnel, exploiteur et destructeur, et qui voit l’Etat comme un outil corrompu dont la fonction est de promouvoir les intérêts économiques et militaires du système de domination des grandes entreprises et qui fait de son agenda la répression de l’opposition;

(3) qui a une compréhension large et critique de comment les différentes formes d’oppression sont reliées entre elles, voyant comme des projets inséparables la libération de l’animal humain, la libération de l’animal non humain et la libération de la Terre;

et ainsi

(4) qui fait la promotion de politiques d’alliance anti-capitaliste avec d’autres mouvements de droits, pour la justice et la libération, qui partagent le même but de démanteler tous les systèmes de domination hiérarchique et de reconstruction des sociétés par des processus décentralisés et démocratiques. »

C’est très certainement une proposition intéressante, et la seule praticable, car la seule réaliste. Il en va de la construction d’une nouvelle identité, d’une nouvelle culture, rien à voir avec les projets réformistes comme ceux en France de PeTA et de Droits Des Animaux.

A propos de quelques commentaires

De multiples questions nous ont été posé sur le Livre d’or. Encore une fois, tout cela demande du temps car nous voulons mettre à disposition de nos lecteurs et lectrices le maximum d’articles et d’explications claires, afin que chacunE puisse se faire son opinion. Bien entendu, un article sur le roman du « Gang de la Clé à mollette » (un grand classique américain de l’écologie radicale) est en préparation, comme bien d’autres. Ce n’est qu’un début! Mais on peut déjà répondre ici à quelques points soulignés.

Une première personne nous demande:

Bonjour,
j’aimerais savoir quelles sont vos positions par rapport à l’avortement s’il vous plait, en effet, je suis curieuse de savoir ce que les grands défenseurs de TOUTES les vies pensent de ça…

Le ton de la question est révélateur: la personne s’imagine nous « piéger. » La question est tournée pour que soit nous disions que nous sommes favorables à l’avortement et alors nous serions (soi-disant) en contradiction avec la défense de toute vie, soit que nous affirmions être contre, et alors nous serions des réactionnaires.

C’est évidemment une incompréhension totale de la réalité. Déjà, parce que bien entendu que nous sommes favorables au droit à l’avortement, la question ne se pose même pas, le féminisme est une composante essentielle du véganisme. On peut même dire que le véganisme est lui-même une composante essentielle du féminisme.

Ensuite, parce que l’avortement n’est pas un acte « banal » comme le sous-entend la question. Dans un monde idéal, il n’y a pas besoin d’avorter, et comme nous ne vivons pas dans un monde idéal, rien n’est plus absurde que d’opposer la défense de toute vie avec le fait que les femmes ont à mener de grandes batailles pour leurs droits.

Pourquoi? Parce que rien n’est plus absurde que d’opposer féminisme et véganisme! L’un ne va pas sans l’autre!

Une autre personne fait la remarque suivante:

Bonjour,

Je viens de découvrir votre site dans une discussion sur un site anar. Il y a des choses intéressantes et pas mal de liens à explorer. Ca fait toujours plaisir de découvrir d’autres « guerriers de l’arc-en-ciel ».

Autrement je partage tout à fait les questionnements de blanc marron (ce n’est pas un hasard, nous sommes assez proches idéologiquement) et je suis plutôt déçu par votre réponse concernant l’incompatibilité en gaïa et la civilisation. L’argumentation « vous utilisez un ordinateur pour critiquer la civilisation » n’est pas digne de la qualité générale du site. Certains ont essayé de lutter contre la civilisation avec des massues, ça ne marche pas.

Je crois que vous devriez un peu plus étudier la problématique de la technologie.

Salutations

Il est vrai que c’est facile, toutefois cela n’en est pas moins vrai: rien n’est plus moderne et plus civilisé que la critique anti-civilisation. Nous profitons des ordinateurs, mais aussi des hôpitaux, des écoles, des bibliothèques, de la musique, etc.

Alors évidemment beaucoup de choses sont à faire et à refaire. Mais balancer tout par dessus bord, cela n’a pas de sens, à moins de faire comme comme Theodore Kaczynski et d’aller habiter dans une hutte dans la forêt.

De plus, ce pessimisme mène à des chemins douteux. Sur le site mis en lien de la part de l’auteur de la critique – http://anarchieverte.ch40s.net/ – on retrouve justement comme lecture le document de Theodore Kaczynski, dont nous avons parlé ici (avec une critique bien entendue). Problème: Theodore Kaczynski est contre le progrès, contre le féminisme, d’ailleurs contre le véganisme, etc. Le mettre en avant sans critique est étrange.

Pire, et même très grave, inacceptable même, le site présente un manifeste qui a été écrit par « Hans Cany », un nazi se présentant comme un « national-anarchiste » et se mettant en scène comme un punk batcave.

La revue antifasciste Réflexes fait sa bio de la manière suivante:

Ancien militant de la Jeunesse Communiste passé à l’Alliance Ouvrière Anarchiste (1990-1994). Ce petit groupe anarchiste individualiste affichait un soutien très clair au courant négationniste et à Robert Faurisson au nom de l’athéisme, l’extermination des juifs d’Europe étant assimilée à une nouvelle religion. Par la suite H. Cany rejoindra la mouvance NR et écologiste radicale en 1994, Nouvelle Résistance défendant alors une politique de « front uni contre le système ».

Il restera proche d’Unité Radicale en signant en 1997 le Manifeste des 31 pour exiger l’unité des nationalistes-révolutionnaires [« Jeune Résistance » n°6, mai 1997] puis l’Appel de la Coordination de janvier 2001 pour l’unité du mouvement national. La fin d’Unité Radicale en 2002 le verra se réorienter sur la promotion du « national-anarchisme » ou « nationalisme libertaire » qu’il définit dans Rébellion n°6 (mai-juin 2004). Il prend alors la défense du régime communiste vietnamien. Il est également l’animateur du forum WARDANCE et collaborateur occasionel de la revue néo-païenne Message du Groupe Druidique des Gaules.

Bref, critiquer la civilisation peut être intéressant, mais si c’est pour se retrouver avec des pessimistes, des misanthropes, des nazis, dont le « quasi vegan » Hans Cany qui veut que tous les Français aient les yeux bleus… bonjour l’angoisse.

Nous sommes pour la libération animale et la libération de la Terre, certainement pas pour « une redécouverte de nos véritables racines spirituelles ancestrales » (sic)!

Il y a en fait même franchement lieu de douter de la sincérité de ce site « anarchie vert », dont ni le style ni le contenu ne correspondent aux vrais anarchistes verts dont nous parlions tout récemment avec le site chilien Liberacion Total (rappelons que le style insurrectionnel est proche de celui mis en avant en France par Non Fides).

Cela ressemble donc bien plus à un entrisme de ce Hans Cany pour faire passer son « national-anarchisme » maquillé en « anarchie verte ».

[AJOUT: ce qui semble bien le cas, puisque sur ce site, on trouve le « manifeste » signé… « Hans Cany / Anarchie verte »! Ce qui confirme bien que ce site « anarchie verte » n’a rien d’anarchiste, et qu’il s’agit en réalité d’une opération fasciste d’infiltration – manipulation. Le site « anarchie verte » semble en effet en apparence ne pas connaître Hans Cany, et seul un commentaire anonyme et élogieux le présente comme un grand activiste…]

Enfin, un dernier commentaire nous dit (entre autres):

Les autochtones amazoniens m’ont appris une chose : tout est admirable dans la nature, les plantes comme les animaux. Ils disent toujours « nos soeurs les plantes, et nos frères les animaux », mais dans votre site, on parle toujours de libération animale, jamais de libération végétale ! Comme si vous faisiez de la discrimination au sein du Vivant ! Mais tout est respectable dans le Vivant. Il ne faut pas être raciste (certains disent « spécistes »)et mépriser nos soeurs les plantes !
Qu’en pensez-vous ?

Nous sommes bien entendu d’accord pour considérer que les végétaux doivent se voir reconnaître des droits, mais c’est ce que nous voulons dire quand nous parlons de la libération de la Terre.

C’est un problème important d’ailleurs: aujourd’hui la majorité des vegans se cantonne dans les « droits des animaux », sans voir que les végétaux en ont aussi, et d’ailleurs que sans les végétaux, il n’y a plus de vie animale.

Il y a un énorme mépris envers les végétaux. Cela aussi il faut le changer!

Rejeter la civilisation ou en vouloir une nouvelle?

Sur le livre d’or, une personne nous a formulé une très intéressante critique, concernant l’article « Les primitivistes contre la mégamachine. » La voici:

pas trouvé sur votre site d’explications sur l’origine du mot « vegan » !
Pourquoi dîtes-vous à propos de certains de vos reproches aux primitivistes qu’on a besoin du progrès et de la technologie pour être vegan, et qu’il aurait été difficile d’être vegan au 19e siècle ?
Il me semble que si on est pour la défense des animaux, on est ausi pour la défense du milieu naturel sauvage qui permet aux animaux de vivre libre.Or la société industrielle détruit les milieux naturels. Donc je trouve logique que les primitivistes soient des anarchistes anti société industrielle, et en remontant à la cause de la cause, anti-civilisation, car la « civis » (cité, civilisation) est contre la vie sauvage.
Si vous êtes pour la religion du progrès, vous êtes pour la civilisation, et donc vous êtes un danger pour les animaux, ce qui est paradoxal car je vous sais honnêtement défenseurs farouches des animaux ! Personnellement je suis pour la sylvilisation, car « sylva » est étymologiquement à l’origine à la fois de « forêt » (sylve) et de « sauvage »Je suis contre la ville, la vie civilisée, et tout travail à l’usine, et je ne vois pas pourquoi vouc êtes pour certaines productions du monde industriel.Car alors vous défendez le mode de vie qui va avec ces usines qui produisent ces objets dont vous ne voulez pas vous passer, donc vous défendez le monde industriel qui détruit Gaia, fait reculer chaque jour la vie sauvage, et donc met en danger des espèces animales.
Votre critique du primitivisme me semble pleine de contradictions.
Pourriez-vous être plus précis. Merci

En ce qui concerne le premier point, le terme de « vegan » a été trouvé en 1944 par Donald Watson, le fondateur de la Vegan Society en Angleterre. Le mot « Vegan » est en fait le début et la fin du mot « vegetarian ». Si l’on est un vrai végétarien, alors on est vegan!

Pour le reste des points abordés, sans doute faut-il de nombreux documents et articles, mais nous tenons à remercier pour cette critique, très ferme et pourtant très « polie. » Ceci dit du moment qu’il s’agit d’une critique constructive, il n’y pas lieu de se formaliser devant des mots ou une formulation.

Mais il est déjà possible de souligner quelques points. La grande question est la suivante: la civilisation est-elle forcément opposée à Gaïa?

Nous ne le pensons pas, pour deux raisons suivantes: tout d’abord, sur le plan théorique, si les humains sont issus de Gaïa, alors pourquoi seraient-ils plus mauvais qu’une autre vie animale ou végétale? Ne pourrait-on pas penser que les humains ont un rôle positif à jouer, au service de Gaïa?

Ensuite, il y a de nombreux exemples de civilisation où celle-ci n’était pas en conflit avec Gaïa. Le bouddhisme et le jaïnisme historiques, par exemple, montrent qu’une autre voie est possible, si l’humanité assume un choix correct.

Mais surtout, il serait absurde de critiquer la « civilisation » alors que notre point de vue en est issu. Les primitivistes n’ont commencé à exister qu’à la fin du 20ème siècle, ils sont eux-mêmes un produit de la civilisation.

D’ailleurs, et ce n’est pas une critique mais un constat: la critique nous est faite sur un livre d’or sur internet, elle a été écrite sur un ordinateur, la réponse sera visible sur le net, etc.

Est-ce une bonne chose? Oui cela peut l’être, car le monde industriel n’est uniquement ce que nous en faisons. Ce qui est vrai c’est que la technique doit être catégoriquement subordonnée aux valeurs.

Et justement, nous mettons en valeur, comme projet de civilisation nouvelle, la libération animale et la libération de la Terre. Nous sommes le produit de la société actuelle, alors assumons le futur, plutôt que d’avoir une nostalgie pour un passé cruel et conflictuel.

Il faut être progressiste. La question de dépasser l’opposition entre les villes et les campagnes datent déjà de la fin du 19ème siècle; Marx et Engels en parlaient déjà, et rappelons-nous du chef d’oeuvre qu’est News from Nowhere, de William Morris, qui décrit justement une civilisation en symbiose avec la nature, notamment les forêts. Nous en reparlerons.

Mais avant la civilisation, c’était la barbarie, et d’ailleurs nous en sommes en train d’y retourner… Alors justement assumons un nouveau projet, de nouvelles valeurs, une nouvelle civilisation!

Quelques précisions

Sur le livre d’or, quelqu’un a posté hier la remarque suivante:

Parler de ce mouvement (par rapport à la zic)
est oublier de citer Minor Threat et Ian MacKaye ??

La croix sur la paume de la main du au concert au U.S ou il était interdit de servir de l’alcool au moins de 21 ans etc.

Bref si on parle du coté historique et omettre cela.
He bien bravo !

Ces remarques ne sont pas du tout juste. Faisons ici quelques précisions pour les personnes intéressées.

1.Il y a un article sur le straight edge et la musique, qui s’appelle justement Straight Edge: un mouvement issu du punk hardcore.

Il parle naturellement de Minor Threat et des Teen Idles, des groupes de musique ayant joué un rôle dans la naissance de la scène hardcore où sont nés les principes Straight Edge.

2.La question du X sur la main est expliquée non pas dans l’article sur la musique, mais dans le FAQ. Là il n’est plus vraiment question directement de musique, mais plus de culture. Les textes des chansons « Straight Edge » et « Out of step » de Minor Threat sont donc également évidemment citées et expliquées.

Le rôle du groupe Minor Threat n’a pas du tout été oublié.

3.Parler de Minor Threat a un sens historique, parler de Ian MacKaye en tant qu’individu beaucoup moins. Lui-même ne serait d’ailleurs pas du tout intéressé par une telle démarche où il serait mis en avant en tant qu’individu, et encore moins pour quelque chose dont il ne se revendique d’ailleurs pas.

Ian MacKaye a en effet toujours dit qu’il ne se sentait pas associé au mouvement straight edge; sa démarche est individuelle. Ce qui n’est déjà évidemment pas si mal du tout; lui-même est straight edge et même vegan selon plusieurs sources.

Mais il n’a jamais souhaité être une figure, ni n’a voulu assumer le principe d’un « mouvement » straight edge.

4.Y a-t-il un intérêt à s’intéresser aux figures individuelles? On peut les connaître, mais ce n’est pas la question principale, loin de là. A ce niveau justement, se consacrer de manière centrale au contenu vegan straight edge, aux animaux et à la planète plutôt qu’aux « individus » et à nous-mêmes (en tant que « scène », « mouvement » etc.), est une différence entre La Terre d’abord! et ses « ancêtres ».

L’un des deux anciens sites – http://straightedge.free.fr/ – a justement des interview de Ian McKaye, Ray Cappo, Rick Ta Life, Karl Buechner.

C’est intéressant culturellement et historiquement, cela peut être rajouté, mais ce n’est nullement notre priorité qui est l’engagement Vegan Straight Edge pour la Terre et tous ses habitants et habitantes.

Les primitivistes chiliens et les anti-civilisation en France

L’article sur le primitivisme a mis en avant une perspective qui est importante, que l’on soit d’accord… ou pas. Il faut d’ailleurs savoir que dans certains pays cette tendance politique est forte, et touche même le veganisme; c’est le cas en Amérique latine (comme au Mexique mais surtout au Chili), mais aussi en Espagne.

Le principal pays où ce courant idéologique est extrêmement actif est donc le Chili, et il existe justement quelques documents en français. Il y a en effet un pack de documents récents – appelé Peste noire –  suite à la mort de Mauricio Morales, un vegan du Chili. Ce dernier a été tué par la bombe qu’il transportait.

Dans le pack il y a une partie intitulée « Bref aperçu de la situation avant la mort de Mauri » qui révèle l’ampleur, quasi inconnue en France, des pratiques illégales des primitivistes chiliens, dont les compte-rendus sont diffusés par le site Liberación Total por la destrucción de la civilización! (Mauricio Morales est également en photo dans la colonne de gauche sur ce site).

Et si ces primitivistes du Chili assument les positions du primitivisme (refus de la civilisation et de ses techniques), et veulent également l’anarchie (et récusent l’anarchisme dans sa forme organisée), ils assument en même temps la libération animale et la libération de la Terre.

C’est quelque chose de certainement très intéressant, et donc à connaître quand on est vegan. Toutefois, c’est une chose étrange aussi. Nous avions expliqué en parlant du primitivisme que le retour à la figure du « chasseur cueilleur » était incompatible avec les valeurs du veganisme.

C’est même évident. On en fait même l’expérience tous les jours, car à notre époque être vegan est de moins en moins malaisé sur le plan des moyens de se procurer une alimentation et de l’habillement vegan; retourner en arrière sur le plan technique ne nous aiderait en rien.

De plus, la position chilienne semble plus velléitaire qu’autre chose, car les primitivistes ne sont le plus souvent pas des vegans; en France il existe dans ce qu’on peut appeler au sens large les « autonomes » de nombreuses personnes très proches des thèses anti-civilisation, et elles ne sont pas proches du veganisme, très loin de là.

On peut même dire que les « anti-civilisation » en France sont absolument opposés non seulement au veganisme, mais aussi à l’écologie. Pour ce courant, tout ce qui traite de l’écologie est un vaste complot au service du capitalisme.

Il n’y a donc pas une critique de la fausse écologie, mais une critique de l’écologie tout court, considérée comme une nouvelle idéologie de domination.

Le site anarchiste Non Fides reprend ainsi un article du Collectif contre la société nucléaire intitulé Notes sur l’écologisme d’État et le capitalisme vert, où l’écologie est plus prétexte à une critique de la société qu’autre chose. La Terre ne compte pas. Sans parler des animaux.

Pareillement, tout récemment d’ailleurs le groupe grenoblois « Pièces et Main d’œuvre« , qu’on peut considérer comme « anti-technologie » et proche du primitivisme sous cet angle, publiait un ouvrage, où en présentation il est parlé de manière rapide et dédaigneuse de « l’écoterrorisme », ennemi à peu près imaginaire, produit du FBI et de l’écrivain Jean-Christophe Rufin (Le parfum d’Adam). »

Dit de cette manière, cela ne veut strictement rien dire, et si le FBI considère l’ALF et l’ELF comme l’ennemi intérieur numéro un, ce n’est pas pour rien et il s’agit peut-être de l’expliquer, à moins de voir des complots partout.

Pareillement, ce groupe grenoblois prône l’opposition au pucage des animaux (voir ici et ), en prenant les animaux simplement comme prétextes pour refuser le pucage des humains.

Bref, les primitivistes critiquent la civilisation, et apparemment au Chili ils assument le veganisme. Tant mieux à ce niveau, mais il est évident pour autant que le veganisme a besoin d’un projet de société, et ne peut pas être uniquement une expression négative.

Et on voit très bien qu’en France, les gens proches du primitivisme sont très loin du veganisme, tout comme d’ailleurs le plus souvent les vegans eux-mêmes, malheureusement… car à quoi sert de se dire vegan si c’est pour se désintéresser complètement non seulement de la vie animale, mais aussi de son habitat?

L’animal est abstrait, il sert de prétexte. Soyons bien conscients et conscientes qu’il existe une forme de veganisme (d’ailleurs plus orienté « végétalisme » qu’autre chose), ou encore « l’antispécisme », qui consiste à prendre les animaux « en otage » pour critiquer « radicalement » le monde, sans s’intéresser pour autant aux animaux.

C’est en quelque sorte un christianisme radical, où l’amour du prochain est maquillé en compassion pour les animaux. Sauf que les animaux restent à l’écart, il n’y a pas de bataille pour sauver leur environnement.

Il faut bien voir que pour critiquer radicalement le monde, il ne faut pas être abstrait, et être concret, c’est s’intéresser à la nature en général, aux animaux dans leur habitat. Sans cela, sans la participation à cette bataille, aucun projet « révolutionnaire » n’a de sens, et encore moins d’identité réelle.

Car ce n’est qu’avec la libération animale et la libération de la Terre que l’humanité peut être elle-même. L’humanité travaille et en ce sens choisit ce qu’elle fait – il ne reste plus qu’à choisir le meilleur! C’est le sens universel du veganisme et de la reconnaissance de Gaïa.

Du refus (straight edge) au désengagement (vegan straight)

Une personne straight edge nous a demandé (sur le livre d’or) de donner notre point de vue sur le lien entre straight edge et veganisme… Nous allons tenter de l’expliquer, mais en nous fondant sur l’histoire du mouvement straight edge lui-même. Bien entendu il n’y a ici que les grandes lignes; des améliorations et corrections sont certainement possibles.

Mais c’est suffisant pour s’orienter, et pour comprendre les deux principales attitudes que l’on peut retrouver chez les personnes straight edge. Ce document est également en ligne ici.

Lorsque les premiers groupes de musique d’esprit straight edge sont apparus, ils étaient directement issus (voire carrément liés) à la scène punk. La différence étant qu’ils ont modifié les codes du punk: le punk célébrait le refus de la société et l’autodestruction, la culture straight edge par contre mettait en avant le refus de la société et le respect de soi-même.

Etaient refusés les aspects destructeurs de la société: l’alcool, les drogues, mais aussi les relations superficielles (notamment sexuelles), mais aussi dans certains cas le nucléaire, la répression policière, etc.

Le principal représentant de cet esprit straight edge est le groupe Minor Threat. Mais ce groupe n’a pas vraiment assumé la mise en avant de l’attitude straight edge. Il lui a donné naissance, a donné ses principes généraux, mais est parti dans une direction différente, avec le groupe « Fugazi », pratiquant un hardcore plus intimiste, plus cérébral.

On doit ainsi plutôt considérer que le principal fondateur d’une scène straight edge en tant que tel est le groupe « Youth of today ». Ce groupe du milieu des années 1980 a mis en avant les points suivants (bien que bien entendu d’autres groupes ont participé à ce processus):

-le fait d’assumer de manière revendicative l’attitude straight edge, par exemple avec le X dessiné systématiquement sur la main lors des concerts

-le fait de faire partie d’un mouvement, le principe étant résumé dans la chanson « Youth Crew » (de Youth of Today donc) :

« Moi toi l’équipe de la jeunesse
si la terre était plate j’aiguiserai les bords
je dédie mon coeur à la jeunesse positive
le X sur la main maintenant fais le serment
à la jeunesse positive à la croissance positive
aux esprits positifs, aux esprits purs et cleans
ce sont tous mes objectifs
marche avec moi et mon crew »


-le fait de considérer que tout cela fait partie d’un désengagement global de la société, comme expliqué dans la chanson « Disengage » de Youth Of Today :

« Eh bien il est tellement de triste de voir que toutes nos bonnes qualités
fondent et disparaissent graduellement
et nous devrions agir vite car je deviens malade
de comment tout se dégrade
en cet âge quand tout s’effondre
désengage (toi) ne pense pas que je sois fou
pour ne pas vouloir prendre part
là où la moralité est défaite
la compassion est effacée
tout cela au nom de nos désirs
et nous sommes aveugles
ou en train de perdre l’esprit
si nous ne pouvons voir que ce monde est en feu
nous devons nous désengager
ne peux-tu voir cet âge
nous entraîner vers le bas
jusqu’au fond
nous devons nous désengager
et je pense qu’il est triste que notre société est devenue folle
possédée par le fait de prendre plus qu’on a besoin
et notre motivation est une triste situation
parce qu’elle a comme causes la rage l’envie l’avarice »


-enfin, le fait de considérer que pour se désengager complètement, il faut se désengager de la culture « hamburger ». C’est la chanson « No more » qui donne ce point de vue, et est l’une des plus connues de Youth of today. Le clip (qu’on peut voir ici) est explicite quant à la démarche.

« Plus jamais
je ne participerais plus
nous avons le pouvoir nous avons la puissance
de prendre quoi que ce soit de visible
sans même se soucier, c’est un combat injuste
eh bien nous avons un coeur pour nous dire ce qui est juste »

Comme on le voit, le végétarisme a été considéré par Youth of Today comme le prolongement logique du « désengagement. »

En fait on peut voir les choses ainsi: si l’on considère l’esprit straight edge comme un refus, on est lié à la culture straight edge du départ (et inversement). Dans cette optique, être straight edge relève d’un choix individuel.

Si par contre on considère que l’esprit straight edge relève du désengagement, on est davantage lié à la culture mise en avant par Youth of today (et inversement). Plus que d’un choix individuel, il s’agit d’une tentative d’apporter quelque chose de positif à la société, d’amener une évolution, de faire que les choses aillent dans le bon sens, etc.

Dans la culture straight edge du « refus », être végétarien ou bien vegan relève d’un choix personnel; tout comme le choix de refuser la viande ou bien les produits d’origine animale est compris comme tout aussi personnel.

Dans la culture straight edge du « désengagement », à l’opposé, il existe une sorte de « pression de groupe ». Soit on fait partie de la tendance, soit on en fait pas. Il y a ainsi une grande pression pour être au moins végétarien, et il est considéré dans l’ordre des choses d’être vegan.

On retrouve ici un esprit de « groupe », qui dépasse les simples choix individuels considérés comme « secondaires » par rapport à la morale, qui est celui des utopistes du début du 19ème siècle, qui souvent refusaient l’alcool, la viande, etc.

De fait, la culture straight edge du « désengagement » a passé un cap dans la radicalité, en assumant une posture sociale-révolutionnaire. On y retrouve associé de manière quasi systématique les thèmes de la libération animale et de la libération de la Terre, tant dans les groupes de musique (Earth Crisis, Refused…) que dans les initiatives sociales et politiques prises par les vegan straight edge.

Les gens qui à l’opposé sont dans la culture straight edge du « refus » sympathisent souvent avec cette nouvelle culture « vegan straight edge », mais la démarche ne relève pas de leur sensibilité, beaucoup plus individuelle, voire individualiste. Ce qui donne deux types d’attitude: soit l’attitude « éducative » (bien que vegan, le groupe « Good Clean Fun » rentre tout à fait dans ce schéma), soit l’attitude « straight edge in your face » (représentée par des groupes comme « Ten Yard Fight », « Slapshot »).

Les fachos tentent l’OPA sur des valeurs inassumables pour eux / Hardline?

Un ami straight edge nous a parlé d’un forum francophone straight edge. Il vaut le coup d’oeil, même s’il faut noter qu’à l’opposé de nous, il n’associe pas obligatoirement veganisme et straight edgisme, et que sa philosophie consiste surtout en une « voie du milieu », une attitude mesurée, une distance par rapport aux choses, etc.

Bref, ce forum n’est pas pour la libération animale et la libération de la Terre, et se contente de parler de la culture straight edge telle qu’elle existait dans les années 1980.

En tout cas, ce n’est pas pour autant qu’il s’agirait de personnes naïves ou qui n’auraient rien à dire, loin de là. Ainsi lorsqu’un facho a tenté de faire de l’entrisme, c’est tout naturellement qu’il s’est fait refoulé (voir ici les pages du topic).

Le facho en question a adopté une tactique très « efficace »: se la jouer ni droite ni gauche ni centre, ne pas aborder les sujets qui fâchent (racisme…) tout en concentrant l’attention sur des idéaux (la « pureté », le refus des drogues). Sauf que, évidemment, le facho en question finit immanquablement par se lâcher sur l’homophobie, le sexisme, le mépris des gens en général et des personnes droguées en particulier…

De manière très révélatrice aussi, le facho qui fait un blog visible en ligne ici (le lien est anonymisé) met en avant des logos (comme « action hardlines autonomes ») « empruntés » à l’action antifasciste, comme aux « nationalistes autonomes » qui dans les pays d’Europe centrale justement volent les logos antifas pour… promouvoir le fascisme.

Dans l’idée, c’est un peu le même principe que le site espagnol PECTA (lien anonymisé), les « patriotes animalistes » (sic!).

Bien évidemment ces gens ne sont pas vegans; le véganisme est inassumable par les fafs, à part pour une toute petite poignée d’illuminés bien souvent « nationaux-révolutionnaires » (d’où d’ailleurs les tendances de ceux-ci, par opportunisme car un faf reste un faf, à prôner non pas la libération animale, mais une fédération animaliste, une plate-forme généraliste non radicale, etc.).

Summum du n’importe quoi, le facho en question se dit.. hardline! Ce qui est aberrant car le mouvement Hardline était une tendance des débuts de la scène vegan, et le facho en question n’est bien entendu pas vegan!

En fait il ne fait qu’utiliser à son compte le terme de « hardline »tout comme les fachos russes qui se prétendent « straight edge »!

Rappelons à ce titre ce qu’est ou plutôt ce qu’a été le mouvement hardline.

1. Il est issu des gens du groupe de musique « vegan reich » qui malgré son nom provocateur était plus ou moins d’extrême-gauche, et prônait l’hégémonie de la culture vegane par l’utilisation de la violence.

2. Ce groupe fondé en 1987, qui jouait une sorte de hardcore/metal à la iron maiden, a tenté d’élaborer un système de pensée pour justifier sa démarche. Il a alors assumé une sorte d’Islam plus ou moins mystique.

3. S’en est suivi une sorte de mouvement hardline, dont on peut trouver un historique ici en anglais. Plutôt qu’un mouvement il faudrait parler de sensibilité, car les hardlines n’ont jamais été vraiment nombreux, mais leur posture « radicale » en a fait un serpent de mer dans la scène vegan et straight edge.

4. Les valeurs du mouvement hardline étaient les suivantes: reconnaissance des « lois naturelles » comme étant celles données par Allah (soit une sorte d’islamisme mystique), refus de toute domination (capitalisme, spécisme, racisme, sexisme), mise en avant de la violence (jusqu’à la liquidation physique) comme stratégie. Avec deux points par contre ayant fait que le mouvement a été clairement refusé et a échoué: tout d’abord le refus absolu de l’avortement, ensuite celui tout aussi catégorique de l’homosexualité (dans les deux cas au nom de la nature).

Le label et distro « Path of Perfection » (voir notre interview ici), qui mixe positions d’extrême-gauche et Islam réinterprété, est en quelque sorte un courant post hardline.

Car les hardlines, en tant que mouvement, n’existent plus vraiment, à part quelques personnes et groupes (politiques ou de musique) que l’on retrouve sur Myspace. Les hardlines ne sont plus une actualité depuis longtemps! Sans doute au moins une quinzaine d’années!

Mais quand une personne straight edge ne veut pas assumer le veganisme et tout ce qui s’en suit quand on est vegan straight edge, elle dit: « je ne suis pas hardline. » Ainsi, aux yeux des straight edge refusant le veganisme, la Terre d’abord est un site « presque » Hardline. Ce qui ne veut rien dire, mais permet de « justifier » sa distanciation…