Ce que montre la crue de la Nartuby

Des pluies torrentielles ont eu lieu dans le sud de la France, avec par endroits davantage de précipitations en 24 heures qu’en six mois, et même aux Arcs-sur-Argens autant qu’en une année complète.

S’en est suivie une crue de la Nartuby, un affluent de l’Argens, qui coule dans le Var.

Sur le plan humain, au moins 20 personnes sont mortes et 100 000 foyers sont privés d’électricité. 40.000 personnes sont directement touchées par les inondations.

Des milliers de personnes voient leur communication par téléphone portable coupée, et le trafic SNCF est interrompu entre Toulon et Nice.

Une catastrophe, qui montre bien la force de Gaïa d’un côté, et aussi non pas son côté « destructeur », mais bien l’aspect insouciant et destructeur de l’humanité elle-même.

En effet, au lieu de planifier, de s’organiser de manière adéquate au statut de l’humanité dans Gaïa, au lieu d’être simplement heureux en tant qu’être vivant parmi tant d’autres, l’humanité ne vise que le profit et le pillage.

Et cela, en connaissance de la situation.

Car, en l’occurrence, cette catastrophe était prévisible vue la situation de la situation humaine dans la région touchée…

Pour cela il faut savoir que le plan de prévention des risques inondation est un document prescrit et approuvé par l’État.

Il faut savoir que 19 000 communes sont menacées par des inondations…. Et les 2 000 les plus exposées comprennent 2 millions d’habitants !

Ce plan de prévention sert donc à parer les risques. Et que disait ce plan, en juin 2005, au sujet de la région qui a été frappée, sur la commune de Draguignan?

« On dénombre dans la zone inondable de la Nartuby, environ 50 bâtiments commerciaux (représentant un nombre plus important d’entreprises), 150 habitations individuelles et 15 immeubles collectifs. En outre, ajoutent les experts, une maison de retraite, la maison d’arrêt et le bâtiment de la sécurité civile, sont fortement touchés en cas de crue centennale».

Pourquoi cela ? Il faut le dire ; tout cela a une cause, et cette cause est le massacre de Gaïa.

L’urbanisation est massive et chaotique. Les ruisseaux sont détournés, les collines sont remodelées, tout cela pour les trains et les voitures nécessaires à une vie rapide et urbaine sans rapport aucun avec la nature.

Les rues et les trottoirs, tout comme les parkings et les grandes routes, sont autant de lieux où l’eau peut s’écouler, emportant tout sur son passage.

En bétonnant la planète, l’humanité pense dominer la nature ; en réalité, cette domination est vaine et les conséquences inéluctables car Gaïa reprend toujours ses droits.

La marée noire durera sans doute jusqu’en août!

L’opération de BP visant à colmater la fuite, en cimentant l’ouverture, a échoué. BP parle maintenant de limiter les dégâts, jusqu’à la possibilité réelle de procéder différemment, soit… au mois d’août:

« Si nous pouvons contenir le flot du puits entre maintenant et le mois d’août et faire en sorte que le pétrole ne se répande pas dans la mer, ce serait une issue positive. Ensuite, si nous parvenons à totalement arrêter l’écoulement grâce à un puits secondaire, ce serait aussi une bonne nouvelle. »

En clair cela veut dire que BP va tenter de « limiter la casse » pour en août arriver à peut-être mettre en place un second puits.

Et qu’en attendant, comme l’a précisé le représentant de BP, Doug Suttles, si la majorité de la fuite pouvait être interceptée, cela serait un « succès. »

L’impuissance est donc de rigueur, après le triomphalisme des derniers jours : les médias et les États ont clairement espérer pouvoir en finir le plus vite possible avec cette histoire.

Car ce que nous avons vu dès le départ sur LTD, tout le monde le voit de plus en plus : ce qui se passe est l’assassinat de la planète, et ce de l’une des manières les plus démonstratives qui soit. Tant que cet assassinat n’est pas visible, les industriels sont moins inquiets, mais lorsque tout devient apparent…

Ainsi, voici ce qu’on pouvait lire il y a quelques jours sur le site du Parisien, un quotidien populaire: « Marée noire: la gigantesque fuite de pétrole stoppée. » « Marée noire: le cimentage du puits a commencé. »

On retrouvait la même chose sur le site du Figaro, seul Le Monde restait plus prudent. Voici d’ailleurs un commentaire qu’on pouvait lire aujourd’hui sur le site du Figaro, à la nouvelle de l’échec du colmatage :

crotinette D’un point du vue écologique, ne nous alarmons pas inutilement: 2 à 3 millions de litres de pétrole peut en effet paraitre énorme mais ce ne sont que quelques gouttes dans l’océan, qui seront en quelques mois définitivement absorbées et « phagocytées ». Les pseudo-écolos en font des tonnes…

Cette marée noire n’est pas qu’une catastrophe pour Gaïa, elle est également une catastrophe morale. On peut être certain que les générations futures porteront un jugement terrible sur la passivité dominante et l’absence de rage absolue à l’encontre des destructeurs.

Cela, les puissants l’ont bien compris, d’où leur inquiétude. L’administration Obama reconnaît désormais officiellement qu’il s’agit de la plus grande marée noire de l’histoire américaine, et que ce sont entre 2 et 3 millions de litres qui s’écoulent chaque jour dans la mer depuis la catastrophe (BP parle de 800.000 litres).

L’administration Obama a également approuvé une dernière tentative de BP avant le mois d’août, une tentative extrêmement risquée par l’intermédiaire de robots sous-marins, qui s’ils ratent leur coup agrandira la fuite ! Nous en reparlerons lorsque BP réalisera cette tentative.

En attendant, rappelons cette simple vérité : nous sommes le 31 mai, la catastrophe a commencé le 20 avril. Le mois d’août, posé comme véritable prochaine échéance pour arriver à colmater la fuite, commence dans deux mois…

Et ce alors que la marée noire s’étend vraisemblablement vers la Floride, comme le laissent penser les dernières images satellites…

« Est-ce que je pense qu’ils savent exactement ce qu’ils font? Pas totalement »

Un porte-parole de BP a expliqué que l’interception d’une partie du pétrole par le long tuyau de 1,6 kilomètres de long ne fonctionnait plus aussi bien. 216 000 litres de pétrole ont été siphonnés ces dernières 24 heures, alors que vendredi le chiffre était de 350 000 litres.

A côté de cette nouvelle encore une fois peu rassurante, BP a défendu l’utilisation de son dispersant et affirmé ne pas vouloir stopper son utilisation pour le moment, malgré la demande du gouvernement américain de cesser ce genre d’opération dans les 72 heures.

Ce qui se passe est en réalité assez simple: il est désormais clair que la situation est hors-contrôle. BP va de nouveau essayer de cimenter la fuite (une opération dénommée « top kill » soit « meurtre par le haut »), mais cette fois le triomphalisme passé, non seulement parce que la crise est déjà d’une grande ampleur, mais en plus parce qu’il est désormais plus que clair que stopper la fuite est extrêmement difficile.

Le gouvernement américain n’a plus d’autres choix que d’espérer que cela fonctionne, et l’amiral Thad Allen responsable de la lutte contre la marée noire a affirmé sa « confiance » en BP, et Lisa Jackson, directrice de l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA), a réaffirmé que cette affaire concernait avant tout… le « secteur privé »!

Comme on le voit avec la marée noire dans le Golfe du Mexique, tout est une question de priorité.

Ainsi, il y a trois ans, les gardes-côtes du secteur de Key West en Floride et les agences gouvernementales locales avaient prévu un plan d’urgence et de gros manuels pour parer à l’imprévu : depuis une marée noire provoquée par un échouage de tankers jusqu’à une attaque atomique.

Mais bien évidemment, la destruction d’une plate-forme n’avait elle pas été prévue, malgré les centaines et centaines de plate-formes présentes dans la région.

Pourquoi cela? Parce que l’Etat ne se mêle surtout pas des affaires de business…

C’est une question de priorité ou, si l’on préfère, de culture. Soit on a une culture avec Gaïa, soit on a une culture contre. Et il n’est pas difficile de voir dans quel camp est la culture dominante, parce qu’elle sert l’industrie.

On a ainsi l’exemple de cette même administratrice de l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA), Lisa Jackson, qui est passée ce dimanche sur les plages, afin de tenter de calmer les esprits…

Alors que le secrétaire américain aux Affaires intérieures, Ken Salazar, dit: « Est-ce que je pense qu’ils savent exactement ce qu’ils font? Pas totalement », tout en ne remettant bien entendu pas en cause la direction des affaires par BP…

Les gouvernants jouent leur rôle : ils se dédouanent de toute responsabilité. Barack Obama a expliqué de la même manière que « D’abord et avant tout, ce qui a conduit à ce désastre, c’est une rupture de responsabilité de la part de BP et peut-être d’autres, dont Transocean et Halliburton. »

Ces propos ont été tenus il y a deux jours, samedi, dans son allocution hebdomadaire à la radio et sur internet. Il a demandé à ce que les futurs forages pétroliers en mer ne soient autorisés qu’avec suffisamment de garanties pour prévenir d’autres catastrophes du même type.

L’État fait ce qu’il fait à chaque fois : il affirme qu’il fera en sorte que « cela ne se reproduise plus. » Il se pose comme un contre-pouvoir par rapport aux grandes entreprises.

Mais ce contre-pouvoir n’agit, comme par hasard, qu’après!

Or, il est évident qu’il est totalement fou de laisser l’industrie faire ce qu’elle veut, alors que tout ce qui l’intéresse, c’est le profit, qui n’amène que mort.

La vision de Judi Bari, dont nous parlions hier, est certainement moralement juste, mais les voeux de décentralisation doivent forcément passer en arrière-plan devant les besoins globaux, à l’échelle d’un pays, de la planète elle-même.

Rien n’est pire ici que le localisme, sans parler du « nationalisme », alors que l’enjeu c’est Gaïa elle-même. Rien ne sert de vouloir agir localement si l’on a pas conscience qu’une société comme Shell est sans doute responsable à elle seule du déversement de 4,5 millions de gallons de pétrole dans le Delta du Niger…

Pour changer le monde, il faut comprendre la dimension des problèmes qui se posent; sans libération animale et libération de la Terre, on passe à côté de cette dimension.

Et la compréhension de cette dimension est inévitable, soit avant la crise écologique, soit pendant la crise écologique.

Ainsi, à défaut de vision globale, on peut en tout cas déjà voir qu’il y a des prises de conscience. En Floride une campagne est lancée pour recruter des volontaires pour faire face à la marée noire.

La colère monte évidemment également en Louisiane : la population commence à protester, il est vrai malheureusement uniquement parce que leurs intérêts immédiats sont en jeu. Il faut cependant se rappeler que le peuple américain tient énormément à son environnement.

A côté de la culture de consommation massive, il y a une fascination très puissante de la nature sauvage, la wilderness, et nous ne pouvons que rappeler ici le caractère historique des films « Silent Running » et « Koyaanisqatsi. »

Enfin, voici quelques vidéos concernant les marais de Louisiane, et la marée noire. La première montre les plages et l’absence de tout nettoyage, alors que « le pire reste à venir. » La seconde montre la situation dans les marais. La troisième présente la situation sur les plages. Enfin, une vidéo montrant ce que ressemblait la vie avant la marée noire.

Rappelons également qu’il y a quelques jours, Pavan Sukhdev, directeur de l’Initiative pour une économie verte du Programme des Nations Unies sur l’environnement a affirmé la chose suivante:

« Si les différentes estimations que nous avons reçues se réalisent, alors nous sommes dans une situation où effectivement, dans 40 ans, nous n’aurons plus de poisson. »

Evidemment, la seule solution proposée ici est de mieux gérer les « stocks » et non pas d’avoir une perspective totalement différente. Mais les choses sont de plus en plus claires: loin de tout catastrophisme, les faits rattrapent la fiction: on peut se souvenir du film « Soleil vert. »

Ce film, dont nous faisions récemment une présentation, raconte comment l’industrie se procure « comme elle peut » des protéines alors que les océans ont été assassinés…

Rappelons également la scène la plus connue de ce film (ici à partir de 1h13), alors qu’une personne âgée se suicide par poison, et voit dans les dernières minutes de sa vie des images de la nature, nature qui a été anéantie…

Golfe du Mexique: Gaïa encore une fois attaquée!

Les catastrophes pétrolières ne font que se succéder. Quand ce ne sont pas des dégazages, comme cela fut encore le cas la semaine dernière avec le flagrant délit de dégazage sauvage d’un cargo italien, à 18 km des côtes marseillaises, ou encore les récentes agressions contre la barrière de corail en Australie, ce sont des fuites de pétrole.

Sur le livre d’or, on nous reproche parfois un certain extrémisme. Mais la réalité est bien plus extrême, la destruction de Gaïa s’accélère chaque jour!

Et c’est encore une nouvelle et terrible catastrophe qui se profile! Car les « précautions » ne sont prises que pour la guerre et le profit, et strictement rien n’est prévu si la machine de mort capitaliste s’emballe!

En effet, le 20 avril, au large de la Louisiane, une plateforme pétrolière nommée « Deepwater Horizon » a pris feu et en sombrant dans l’océan, a libéré l’équivalent de 1000 barils de pétrole, 1 baril équivalant à 160 litres…

On peut voir de multiples vidéos de l’incendie de « Deepwater Horizon » ici.

A cela s’ajoute trois points de fuite sur le puits: ce qui fait qu’après plus d’une semaine de cette catastrophe la fuite n’est toujours pas colmatée; ce ne sont maintenant pas moins de 800 000 litres de pétrole qui se déversent dans la nature!

Pour l’instant, les responsables tant de l’entreprise BP que de l‘État nord-américain (voir également ici pour l’actualité) n’ont strictement aucune idée de quand ce processus s’arrêtera! Il est seulement parlé de placer une sorte de couvercle, ce qui pourrait être fait… d’ici deux à trois mois!

Cela alors que la nappe recouvre déjà plus de 74 000 km2, soit la superficie combinée des régions françaises Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur!

C’est véritablement un crime contre Gaïa, dont l’ampleur révèle chaque minute davantage sa réalité terriblement sinistre. La plate-forme pétrolière rapportait de l’argent et faisait tourner l’économie, mais jamais les risques n’ont été pris véritablement en compte.

Pourtant, « Deepwater Horizon » était censé être « exemplaire. » La plate-forme de 121 mètres sur 78 mètres avait en septembre battu le record de profondeur de forage (10.600 mètres) et pouvait continuer son activité même en cas de tempête avec des vagues de 9 mètres de haut…

Mais les médias préfèrent parler de « cinq mille barils par jour » qui seraient perdus, car il n’est raisonné qu’en terme de profit.

Surtout quand on sait que, de manière générale, l’on estime qu’environ 6 millions de tonnes d’hydrocarbures sont introduites tous les ans dans les océans. Une tonne peut recouvrir environ une surface de 12 kilomètres carré…

Partant de là, ce crime contre Gaïa est un crime « comme les autres » pour des criminels meurtrissant la planète par leurs désirs de profit.

Au point par exemple mercredi, devant l’impossibilité de sceller la fuite au niveau du puits, de lancer des « incendies contrôlés » de petites nappes prélevées au moyen de barrage flottants, polluant ainsi l’atmosphère, en plus de l’océan.

Mettre le feu à la mer: l’humanité réussit vraiment tristement des choses « incroyables »… Après les forêts, après la nature sur la Terre, sans parler du ciel, le profit entreprend la destruction pure et simple de l’océan…

Le tout se rejoignant dans une orgie de destruction: si mercredi, le bord de la nappe pétrolière se trouvait à 37 km de la côte de la Louisiane et de ses estuaires et marais, il apparaît inévitable qu’aujourd’hui les côtes de la Louisiane soient touchées, normalement ce soir.

Il est vrai ici que les médias commencent à parler de cette arrivée sur les côtes. Mais pour dire quoi? A lire et écouter les informations, on se rend compte que cette nappe de pétrole est catastrophique car elle va toucher des zones protégées.

Et seulement ces zones, et la pêche qui va avec, et les crustacés qui consistent en de la « nourriture »… Bref: il est parlé uniquement de ce qui est utile. C’est dire la profondeur de la révolution des mentalités dont nous avons besoin, pour la libération de la Terre!

Car pour nous, il est pourtant évident que les conséquences mortelles de cette fuite se font déjà ressentir chez les animaux et végétaux marins. Le nuage de fumée de l’incendie du pétrole ajouté au nuage de fumée des incendies des nappes de pétrole ne peuvent qu’avoir de tristes impacts sur les insectes volants et les oiseaux!

Mais rien n’est dit à ce sujet, car il y a non seulement incompréhension de Gaïa, mais négation même de son existence. Les océans sont-ils alors, à écouter les médias et les responsables des Etats, des zones vides, sans aucune forme de vie ?!

Que vont devenir, les poissons, les mammifères marins, les mollusques, la végétation marine touchés par le pétrole ? Qui va aller nettoyer le mazout resté au sol des fonds marins, qui asphyxie la vie qui s’y trouve? Quelles sont les conséquences meurtrières de l’incendie du pétrole?

Rien que officiellement, ce sont 400 espèces qui sont menacées par le pétrole diffusée dans l’océan.

Rappelons d’ailleurs ce fait : une marée noire empêche le soleil d’éclairer les fonds marins et les minuscules végétaux et animaux qui forment le plancton disparaissent, ce qui détruit ainsi la chaîne alimentaire, touchant donc un nombre conséquent d’animaux.

C’est une véritable guerre qui est menée contre Gaïa. Face à cet assassinat en cours, il n’y a pas à tergiverser: il faut être vegan et ce sans compromis, il faut assumer la libération animale, ce qui va nécessairement avec la compréhension de Gaïa, avec l’engagement pour la libération de la Terre!

Pas de compromis dans la défense de notre mère la Terre!

L’impact du réveil du volcan islandais sur les oiseaux

Le volcan islandais Eyjafjöll a désormais fini de rejeter son nuage de cendres. C’est maintenant de la lave qui sort de son cratère, mais la quantité rejetée est infime, le flux de lave n’apparaît pas.

La très grande activité des aéroports a donc pu reprendre, suivant les volontés des compagnies aériennes, désespérées devant les pertes économiques subies par le réveil du volcan. Volcan qui fut d’ailleurs allègrement qualifié de vilain perturbateur.

Toutefois, les compagnies aériennes, dans leur volonté grandissante de dominer le ciel, devront peut-être se soumettre une fois de plus car l’activité volcanique enregistrée ces dernières semaines dans le sud de l’Islande fait craindre aux spécialistes le réveil du volcan Katla voisin, considéré comme l’un des plus « dangereux » de l’île et qui est en sommeil depuis 1918.

Signalons au passage, que la précédente éruption de l’Eyjafjöll, fin 1821, dura plus d’une année!

Mais de notre point de vue, l’éruption du volcan Eyjafjöll était un moment montrant la puissance, la grandeur et la beauté de Gaïa. Nous ne sommes rien face à la Nature, qui nous a montrés qu’elle peut paralyser une économie entière, économie basée d’ailleurs sur la volonté de domination de celle-ci.

On ne peut pas vivre contre Gaïa!

Témoignage de cette puissance, lors de l’éruption de l’Eyjafjöll sont apparues des décharges électriques; vous pouvez voir des images de cet étonnant et impressionnant spectacle ici.

Ces décharges seraient dûes à la présence de charges électriques transportées avec les débris et les cendres expulsés par le volcan. Et tout comme les éclairs des orages, le risque de dangerosité existe : lors de l’éruption du mont Saint Helens aux USA (dans l’Etat de Wahington) en 1980, les éclairs volcaniques avaient déclenché des incendies dans les forêts proches.

De la même manière l’éruption de l’Eyjafjöll a ainsi touché la flore et la faune locale.

Les animaux « domestiques », qui n’ont pas pu être mis à l’abri à temps par les éleveurs,  se sont vus souffrir de troubles physiques (en plus de psychologiques), car la cendre transformée en boue par la pluie serait fortement concentrée en fluorure, le sel de l’acide fluorhydrique, qui peut causer de douloureuses brûlures et des problèmes respiratoires pouvant s’avérer mortels!

Ces problèmes respiratoires peuvent également être causés par la respiration de la cendre, composée de particules de basalte, de dioxyde de silicone, de différents gaz contenant du soufre,  du chlore, du gaz carbonique et des acides chlorhydriques (voir ici les analyses faites en Islande).

Néanmoins, si l’on peut supposer que les animaux au sol n’ont pas dû trop subir les conséquences de cette éruption, le cas des oiseaux est différent.

Le nuage de cendres s’est en effet élevé au moins jusqu’à environ 6000 mètres d’altitude, touchant ainsi directement les oiseaux, les centaines de millions d’oiseaux parcourant un chemin de migration justement là où le nuage de cendres est passé!

Car les oiseaux ont des poumons accédant deux fois plus à l’air que les mammifères; le risque d’empoisonnement est ainsi très grand. On peut voir ici une vidéo de l’éruption depuis un hélicoptère, témoignant de ce qui se passe dans le ciel.

De plus c’est la saison où les oiseaux reviennent en Islande (et en Scandinavie) passer l’été… On peut voir ici et un compte-rendu sur le parcours (difficile) d’un cygne parti de Grande-Bretagne pour rejoindre l’Islande.

Bien évidemment, il n’existe aucune recherche scientifique à ce sujet! Ni même d’articles compétants dans les journaux « sérieux »: un tel thème n’intéresse pas l’idéologie dominante.

Pourtant, quand il s’agit de l’exploitation animale, c’est autre chose: on se souvient de l’utilisation des canaris dans les mines de charbon, justement parce que les oiseaus étaient plus sensibles aux gaz toxiques…

On voit bien comment l’humanité se moque purement et simplement de Gaïa et de ses habitants, pour se focaliser simplement sur ses avions…

Michel de Montaigne, grand précurseur de la libération animale et de la libération de la Terre

Michel de Montaigne est une grande figure de l’humanisme; né en 1533, il meurt en 1592, et il nous a laissé une oeuvre très intéressante: les Essais.

Plus qu’intéressante, l’oeuvre est formidable, car les thèses de Montaigne préfigurent admirablement celles sur la libération animale et la libération de la Terre.

On a du mal à croire que Montaigne ait vraiment pu écrire cela, tellement ses positions sont radicales, d’une grande modernité, et totalement en porte-à-faux avec l’idéologie dominante.

Sa vision des animaux est ainsi marquée par un profond respect allant jusqu’au refus des hiérarchies. Dans toute son attitude, il récuse les thèses de « l’animal-machine », comme lorsqu’il dit:

« Quand je joue avec ma chatte, qui sait si je ne suis pas son passe-temps plutôt qu’elle n’est le mien ? Nous nous taquinons réciproquement. »

Mais il va plus loin: il reconnaît que les animaux sont sociaux:

« Même les animaux dénués de voix ont entre eux des systèmes d’échange de services qui nous donnent à penser qu’il existe entre eux un autre moyen de communication : leurs mouvements expriment des raisonnements et exposent des idées.

Ce n’est pas loin de ce que l’on voit chez les enfants,
qui compensent du geste la déficience de leur langage.
[Lucrèce, V, 1030]

50. Et pourquoi pas ? Nous voyons bien des muets discuter, argumenter, se raconter des histoires par signes. J’en ai vus qui étaient si adroits, si bien formés à cela, qu’en vérité, il ne leur manquait rien et se faisaient comprendre à la perfection. Les amoureux se fâchent, se réconcilient, se remercient, se donnent rendez-vous, enfin se disent toutes choses avec les yeux.

Le silence même sait prier et se faire entendre.
[Le Tasse, Aminte, acte II] »

Montaigne a donc eu la capacité d’aller au-delà des préjugés. Et il le fait parce qu’il fait partie du courant humaniste, qui affirme des valeurs de civilisation, qui veut élever le niveau culturel.

Sa pensée emprunte ainsi à l’antiquité gréco-romaine:

« Je ne prends guère de bête vivante à qui je ne redonne la clé des champs. Pythagore en achetait aux pêcheurs et aux oiseleurs pour en faire autant. »

Ce qui l’amène jusqu’à considérer que la violence contre les animaux est une base de la violence en général, ce qui vu d’aujourd’hui correspond à la critique du patriarcat (qui commence avec la domestication et la soumission des animaux):

« Je crois que c’est du sang des bêtes sauvages,
que le fer a été maculé tout d’abord.
[Ovide, Métamorphoses, XV, 106]

Un naturel sanguinaire à l’égard des bêtes témoignent d’une propension naturelle à la cruauté.

Quand on se fut habitué, à Rome, aux spectacles de mises à mort d’animaux, on en vint aux hommes et aux gladiateurs.

La Nature, je le crains, a donné à l’Homme un penchant à l’inhumanité.

Personne ne prend plaisir à voir des bêtes jouer et se caresser –  et tout le monde en prend à les voir s’entre-déchirer et se démembrer. »

Ce qui est formidable, c’est que Montaigne arrive donc à une certaine compréhension de Gaïa, parlant des animaux mais également des arbres « et même les plantes. »

Montaigne est ici d’une valeur formidable, digne des pensées qui se sont développées en Asie (jaïnisme et bouddhisme notamment, mais également certains courants musulmans mystiques):

« Qu’on ne se moque pas de la sympathie que j’ai pour elles: la théologie elle-même nous ordonne d’avoir de la mansuétude à leur égard.

Elle considère que c’est un même maître qui nous a logés dans ce palais pour être à son service, et donc que les bêtes sont, comme nous, de sa famille; elle a donc raison de nous enjoindre d’avoir envers elles du respect et de l’affection.

Si on peut discuter de tout cela, il n’en reste pas moins que nous devons un certain respect et un devoir général d’humanité, non seulement envers les animaux, qui sont vivants et ont une sensibilité, mais envers les arbres et même les plantes.

Nous devons la justice aux hommes, et la bienveillance et la douceur aux autres créatures qui peuvent les ressentir.

Il y une sorte de relation entre nous, et des obligations mutuelles.

Je ne crains pas d’avouer la tendresse due à ma nature si puérile qui fait que je ne peux guère refuser la fête que mon chien me fait, ou qu’il me réclame, même quand ce n’est pas le moment. »

Le dernier passage montre bien l’ouverture nécessaire aux animaux, la discipline qu’il y a à reconnaître l’existence des animaux en tant qu’individus: c’est indéniablement révolutionnaire.

Il remet d’ailleurs en cause clairement la domination sur les animaux, la prétention de l’humanité:

« Mais quand je rencontre, parmi les opinions les plus modérées, des raisonnements qui tendent à prouver combien nous ressemblons étroitement aux animaux, combien ils participent de ce que nous considérons comme nos plus grands privilèges, et avec quelle vraisemblance on peut les comparer à nous, certes, j’en rabats beaucoup de notre présomption, et me démets volontiers de cette royauté imaginaire qu’on nous attribue sur les autres créatures. »

Et cette conception, comme la nôtre reliant libération animale et libération de la Terre, va jusqu’à reconnaître la grandeur de « mère Nature. »

Il refuse ainsi de critiquer les Amérindiens et montre même la valeur de la reconnaissance de Gaïa. Les lignes suivantes sont en conflit total avec toute la conception française de soumission totale et complète de la nature (dont le symbole est bien entendu les « jardins la française »):

« Et pourtant la saveur et la délicatesse de divers fruits de ces contrées, qui ne sont pas cultivés, sont excellentes pour notre goût lui-même, et soutiennent la comparaison avec ceux que nous produisons.

Il n’est donc pas justifié de dire que l’art l’emporte sur notre grande et puissante mère Nature.

Nous avons tellement surchargé la beauté et la richesse de ses produits par nos inventions que nous l’avons complètement étouffée.

Et partout où elle se montre dans toute sa pureté, elle fait honte, ô combien, à nos vaines et frivoles entreprises.

Et le lierre vient mieux de lui-même
Et l’arbousier croît plus beau dans les lieux solitaires,
Et les oiseaux, sans art, ont un chant plus doux,
[Properce, I, 2, 10.] »

Ce qui l’amène, chose formidable, à reconnaître que les humains sont des animaux, ce qui est une conception révolutionnaire à son époque, alors que la religion prédomine totalement, mais même aujourd’hui!

« La manière de naître, d’engendrer, de se nourrir, d’agir, de se mouvoir, de vivre et de mourir qui est celle des animaux est si proche de la nôtre que tout ce que nous ôtons aux causes qui les animent, et que nous ajoutons à notre condition pour la placer au-dessus de la leur ne peut relever d’une vision raisonnée.

Comme règle pour notre santé, les médecins nous proposent en exemple la façon de vivre des animaux, car ce mot a été de tout temps dans la bouche du peuple :

Tenez chauds les pieds et la tête;
Au demeurant, vivez en bêtes. »

D’ailleurs, quand il critique les philosophes, qui méprisent les animaux, on voit évidemment la formidable actualité, l’énorme force de celle-ci aujourd’hui encore:

« Chrysippe était aussi méprisant que tout autre philosophe en ce qui concerne la condition des animaux. Mais il avait observé à un carrefour de trois chemins les mouvements d’un chien à la recherche de son maître égaré ou poursuivant une proie qui fuyait devant lui.

L’ayant vu essayer un chemin après l’autre et, après s’être assuré qu’aucun des deux premiers ne portait la trace de ce qu’il cherchait, s’élancer dans le troisième sans hésiter, il fut contraint de reconnaître qu’en ce chien-là s’était opéré un raisonnement du genre : « J’ai suivi mon maître jusqu’à ce carrefour, il faut nécessairement qu’il ait pris l’un de ces trois chemins; puisque ce n’est pas celui-ci, ni celui-là, il faut donc forcément qu’il soit passé par le troisième. »

Fondant sa certitude sur ce raisonnement, le chien n’a plus besoin alors de son flair pour le troisième chemin et n’y fait plus d’enquête, il s’en remet à la raison.

Cette attitude proprement dialecticienne, cet usage de propositions divisées puis reconstruites, l’énumération complète des termes suffisant à entraîner la conclusion – ne vaut-il pas mieux dire que le chien tire cela de lui-même plutôt que de Georges de Trébizonde ? »

Et Montaigne ne fait pas les choses à moitié, reconnaissant le caractère formidable des animaux:

« Nous voyons bien dans la plupart de leurs ouvrages à quel point les animaux sont supérieurs à nous, et combien notre artisanat peine à les imiter.

Nous pouvons toutefois observer dans nos travaux, même les plus grossiers, les facultés que nous y employons, et comment notre âme s’y implique de toutes ses forces. Pourquoi en serait-il autrement chez eux ?

Pourquoi attribuer à je ne sais quelle disposition naturelle et servile les ouvrages qui surpassent tout ce que nous parvenons à faire, que ce soit naturellement ou par le moyen de l’art?

En cela d’ailleurs, nous leur reconnaissons un très grand avantage sur nous, puisque la nature, avec une douceur maternelle, les accompagne et les guide, comme si elle les prenait par la main, dans toutes les actions et les agréments de leur vie, alors qu’elle nous abandonne, nous, au hasard et au destin, contraints que nous sommes alors d’inventer les choses nécessaires à notre conservation ;
et qu’elle nous refuse parfois les moyens de parvenir par quelque organisation et effort de l’esprit que ce soit, à l’habileté naturelle qui est celle des animaux : leur stupidité de bêtes surpasse très facilement pour toutes les choses utiles, tout ce dont est capable notre divine intelligence. »

Nous avons vu qu’il considérait que les animaux pouvaient parler, à leur manière.

Thèse vraie et tellement en avance sur son temps, alors qu’aujourd’hui même cela est encore très largement incompris, en raison de la domination de la thèse de l’animal-machine!

Voici une belle citation du (non moins formidable) Lucrèce, que Montaigne cite:

« Les divers oiseaux ont des chants différents
Selon le temps et certains font varier leur chant rauque
en fonction de l’atmosphère…
[Lucrèce, V, vv. 1078, 1081 et 1083-84] »

Et cela laisse présager le futur, car Montaigne annonce inévitablement l’avenir: une nouvelle communication existera… Avec les animaux!

Telle est la quête de l’humanité: comprendre la nature de sa planète.

Impossible de ne pas voir ici que les fantasmes modernes d’une autre planète habitable, d’une communication extra-terrestre, ne sont que le reflet de notre besoin essentiel de comprendre les animaux, Gaïa dans son ensemble!

« Pourquoi les animaux ne se parleraient-ils pas entre eux, puisqu’ils nous parlent, et que nous leur parlons? De combien de façons parlons-nous à nos chiens! Et ils nous répondent !… Nous conversons avec eux en usant d’un autre langage et d’autres mots que nous ne le faisons pour les oiseaux, les pourceaux, les boeufs, les chevaux : nous changeons d’idiome selon les espèces auxquelles nous nous adressons.

« Ainsi, au milieu de leur noir bataillon
Les fourmis s’abordent-elles
S’enquérant peut-être de leur route et de leur butin.
[Dante, Purgatoire, XXVI] »

Montaigne est un formidable précurseur des thèses que défend La Terre d’abord!

L’éruption de l’Eyjafjöll

Après 187 ans de repos, le volcan Eyjafjöll (ou Eyafjalla) s’est remis en éruption, rappelant aux humains que Gaïa est vivante.

Le magma fluide à plus de 1 000 °C rencontre la glace et se vaporise, alors que l’éruption projette dans le ciel des particules très fines, et ce jusqu’à 8 000 mètres d’altitude (mais cela peut monter jusqu’à 20.000 m).

Ces cendres nuisant à la visibilité et pouvant perturber les réacteurs des avions, le résultat en a été que 6.000 vols ont été annulé, dans le Nord de l’Europe: en Irlande, en Grande-Bretagne, en Norvège, au Danemark, en Suède, en Finlande, en Belgique et en France (Calais, Merville, le Touquet, Dieppe, Cherbourg, Amiens, Lille, Valenciennes, Brest, Lannion, Deauville, Morlaix, Quimper, Rennes, Caen, Strasbourg, Vatry, Reims, Metz, Beauvais, Pontoise, Toussus-le-Noble d’Orly, Roissy Charles de Gaulle et le Bourget).

Pour comprendre ce que cela signifie par rapport à l’économie mondiale, on peut profiter de cette très intéressante animation vidéo représentant le trafic aérien mondial pendant 24 heures. Il suffit de penser que tous les trajets dans le nord seront bloqués.

En Islande même, 800 personnes ont été évacuées dans la région autour du volcan, en raison des inondations. Le glacier lui-même devrait fondre en quelques jours.

La route principale de l’Islande (à une seule voie par sens, et qui fait le tour de l’île) a été percée en trois endroits pour laisser passer les eaux boueuses.

Ci-dessous, deux photos du glacier, la première de septembre 1992, la seconde du 30 mars de cette année, alors que le volcan avait commencé à s’activer le 20 et que nous sommes déjà le 16 avril, la situation ayant encore évolué depuis.

Voici des photos de l’éruption. On peut également voir une vidéo ici.

10 après la tempête de 1999

Il y a exactement 10 ans il y avait deux tempêtes en France et dans de nombreux pays d’Europe. Cela est-il normal, et acceptable, ou pas?

Cela dépend du point de vue que l’on a. Notre planète est-elle vivante, ou est-elle un gros caillou? Dans l’idéologie dominante, c’est clair: c’est un caillou. Alors les tempêtes ne sont pas acceptables.

Le Figaro parle ainsi des tempêtes Lothar et Martin en des termes correspondant à cette idéologie: leurs dégâts sont assimilés, ni plus ni moins, aux… bombardements de 1944.

Ce qui est très impressionnant comme comparaison, comme rapprochement. On peut même dire qu’avec une telle incompréhension devant des phénomènes naturels, on se croirait retourner à l’âge des cavernes, à une époque où l’humanité constatait les phénomènes naturels mais ne les comprenait pas.

Pourtant, aujourd’hui on sait bien comment naissent les tempêtes. Ce n’est pas un phénomène mystérieux. Alors pourquoi cette attitude? La raison est simple: la tempête n’est pas comprise en tant qu’expression naturelle de Gaïa, car notre planète n’est justement considéré que comme un gros caillou…

La tempête est donc assimilée à une catastrophe parmi tant d’aures. Car il y aussi dans cette position, si l’on y fait attention, un refus de dissocier ce qui est d’origine humaine et ce qui est d’origine naturelle. Dans l’article du Figaro, on peut ainsi lire:

Souillées par la marée noire du siècle, après le naufrage de l’Erika le 12 décembre, les plages de Loire-Atlantique furent, elles, à nouveau touchées après la tempête. «De nouvelles nappes de fioul ont été poussées vers le rivage, se rappelle un élu local. Sous la force du vent, elles ont sali le haut des falaises, les routes et les façades. On a alors eu le sentiment d’une double peine… Nous étions vraiment désemparés.»

Dans ce schéma de pensée, tout ce que fait l’humanité est par définition quelque chose de « bien » et s’il se passe quelque chose de mal, c’est la faute à pas de chance. Quant à la nature, elle ferait n’importe quoi et cela de manière destructrice…

Tempêtes, ouragans, volcans: tous ces phénomènes existent pourtant.

L’humanité ne pourra pas les faire disparaître, à moins d’anéantir Gaïa, et donc elle-même avec. La sphère terrestre est vivante et il est temps de reconnaître les phénomènes naturels de ce type non pas comme des choses uniquement mauvaises, mais comme ayant une valeur en soi pour la planète.

C’est d’ailleurs très exactement par là qu’attaque Luc Ferry, l’un des principaux théoriciens anti-Gaïa en France. Il considère qu’une catastrophe est une catastrophe, fut-elle naturelle. Qu’il serait anti-humaniste d’accorder une valeur en soi à une catastrophe naturelle.

Un tel point de vue est unilatéral, anti-dialectique: il faut bien voir les deux aspects, et le fait qu’une catastrophe naturelle est l’expression de la réalité. Et qu’on ne peut pas supprimer la réalité!

Encore faut-il, ceci dit, donner de la valeur à la réalité. Ce que ne font pas ceux qui rejettent l’idée de Gaïa, par souci pour leurs misérables intérêts égoïstes…

D’une certaine manière, c’est à un tel problème qu’est en train de se confronter Dan Sprinceana, bien malgré lui.

Cet artiste d’origine roumaine a eu une initiative qu’on peut considérer comme intéressante: récupérer des arbres morts, des souches, et les travailler pour en faire des oeuvres d’art. Une idée qu’ont eu en fait de très nombreuses personnes en 1999.

Lui l’a réalisé à grande échelle, avec l’exposition « Mémoires de racines » (voir ici le PDF avec présentation et photos, ou une longue vidéo ici).

Cette exposition a eu lieu à l’orangerie du Sénat ainsi qu’au parc de Saint-Cloud (en banlieue parisienne), endroit où cet artiste travaille depuis 1999. Il y a fondé en effet un atelier.

Et justement ce samedi, Dan Sprinceana a découpé à la tronçonneuse sa première oeuvre, car la direction du parc lui demande désormais de quitter les lieux, ce qu’il refuse.

« Aujourd’hui est un jour symbolique. C’est le dixième anniversaire de la grande tempête de 1999. Et cette oeuvre est la première que j’ai réalisée ici. »

La raison est qu’il voudrait continuer son travail:

« Je voudrais maintenant créer une structure de création artistique avec une exposition tous les ans. Mais la direction ne veut rien entendre et m’oblige, sans raison, à partir. »

Ce que l’artiste ne comprend pas, c’est qu’en France la nature est là pour être utile, ou pour être belle selon les critères français (les jardins à la française et tout ce qui va avec).

L’activité de l’artiste était donc intéressante temporairement pour l’administration du parc, par rapport à la catastrophe.

Son activité était considérée comme ayant de la valeur, car s’opposant en quelque sorte à la nature source de catastrophe. Travailler sur les arbres tombés, c’était « triompher sur la nature » et montrer que l’humanité triompherait toujours….

Mais par définition, la catastrophe ayant été dépassée, il n’y a plus besoin de contrer la nature de manière particulière, à part bien entendu comme on le fait traditionnellement avec la gestion du Parc par l’administration, dans l’esprit des « Jardins à la française »….

Il n’y a par conséquent plus besoin de lui et de son « happening. » Lui et ses oeuvres sont donc priés de partir. Car une telle activité ne serait alors plus liée à la catastrophe, mais à la nature elle-même, et cela risquerait de poser la question de notre rapport avec celle-ci…

Gageons que l’artiste en question ne comprendra pas cette problématique, car sa démarche n’est nullement liée à la nature, ni aux animaux, ce qu’il assume par ailleurs totalement (depuis le barbecue dans l’atelier jusqu’à une autobiographie éloquente: « Né à Bucarest, moniteur de ski et de tennis dans ma première jeunesse, bac+5, ensuite, j’ai passé une grande partie de cette époque roumaine, jusqu’à mes 29 ans, dans les Carpates, en symbiose complète avec la nature, comme organisateur de chasse « gros gibier » pour les étrangers les plus fortunés »).

Mais pour nous, c’est un exemple intéressant et une grande matière à réflexion.

Car ce ne sont pas les mises en scène et les spectacles de « domination » de la nature qui manquent dans notre société…

Frise historique écologie/véganisme

Voici donc une frise présentant les principaux faits marquant dans l’élaboration de la conception écologiste, de la conception végane, les deux étant bien entendu liées. Cette frise est également en ligne ici et sera améliorée au fur et à mesure!

1824: Fondation en Angleterre de la Société pour la Prévention de la Cruauté contre les animaux.

1847: Fondation en Angleterre de la Société Végétarienne, naissance du mot « végétarien. »

1889
: Publication en Angleterre des « Nouvelles de nulle part » de William Morris.

1903-1910: série d’affrontements à Londres opposant médecins et étudiants en médecine d’un côté, syndicalistes, féministes et opposants aux tests sur les animaux de l’autre.

1926: Publication en Union Soviétique de l’ouvrage « Biosphère » de Vladimir Vernadsky.

1944: Fondation en Angleterre de la Vegan Society, naissance du mot « vegan. »

1964: Fondation en Angleterre de l’Association des Saboteurs de la Chasse.

1972: Fondation aux USA de Move, organisation afro-américaine écologiste radicale.

1972: La Chine populaire annonce que les communes populaires doivent pratiquer l’utilisation intégrale des matériaux afin d’éliminer les déchets en les revalorisant.

1974: en Inde, les femmes du mouvement Chipko protègent les arbres pour empêcher leur abattage.

1975: Parution aux USA de « La libération animale » de Peter Singer, ainsi que du roman « La gang de la clef à molette » d’Edward Abbey.

1976: Fondation en Angleterre du Front de Libération des animaux, structure décentralisée pratiquant des actions illégales.

1979: publication aux USA de « The Quest for Gaia » qui résume les thèses de James Lovelock et Lynn Margulis.

1980: Fondation aux USA de PETA (People for the Ethical Treatment of Animals), ainsi que d’Earth First!

1982: Fondation en Angleterre de l’Animal Rights Militia, structure décentralisée pratiquant des actions illégales.

1983: Sortie aux USA du film Koyaanisqatsi.

1988: Sortie de l’album « We’re Not in This Alone » du groupe Youth of Today, avec notamment la chanson « No more. »

1990: Sortie aux USA du maxi 45 tours du groupe punk « Vegan Reich » intitulé « Hardline » ; début du mouvement hardline, prônant un mode de vie vegan straight edge, le respect de toute vie et la violence pour défendre celle-ci.

1990: Fondation en Angleterre d’une section d’Earth First!

1993: Fondation en Angleterre du Justice Department, structure décentralisée pratiquant des actions illégales.

1993: Sortie de l’album « Firestorm » (avec notamment la chanson éponyme) du groupe Earth Crisis, expression de la culture nord-américaine vegan straight edge radical.

1995: Congrès du mouvement autonome allemand à Berlin. Tentative (qui échoue) de faire passer le mouvement du principe de la « triple oppression » (capitalisme, sexisme, racisme) à celui de « Unity of Oppression » (Unité des oppressions, en intégrant l’exploitation animale).

1996: Fondation aux USA du Front de Libération de la Terre, structure décentralisée pratiquant des actions illégales.

1996: aux USA Gary Francione critique Peter Singer, la ligne « welfariste » du mouvement pour les animaux et prône « l’abolitionnisme. »

1997: Sortie de l’album « The Shape of Punk to Come » du groupe Refused, expression de la vague vegan straight edge en Suède à partir de la ville d’Umeå.

1998: Quasi fin du mouvement hardline, les derniers groupes assument un « Islam révolutionnaire. »

1999: Un groupe marxiste (conseilliste) anglais publie « Beasts of Burden: Capitalism, Animals & Communism » et prône l’intégration au marxisme de la libération animale.

1999: Fondation en Angleterre de SHAC (Stop Huntingdon Animal Cruelty), campagne de harcèlement des personnes et sociétés liées au laboratoire Huntingdon Life Sciences.

2000: première publication aux USA de la revue Green Anarchy.

2002: à sa convocation par une commission du Congrès aux USA, Craig Rosebraugh porte-parole de l’office de presse de l’ELF refuse de répondre à 54 questions sur 56 et accuse le gouvernement US d’être « l’une des plus horribles organisations terroristes de l’histoire planétaire. »

2009: aux USA Steven Best critique Francione et prône la ligne de la libération animale et de la libération de la Terre, en alliance avec d’autres forces révolutionnaires.

Des questions, des réponses

Qu’est-ce que La Terre d’abord?

LTD est un journal en ligne qui relève et critique les info du quotidien, mais qui compose également des articles en faveur de la libération animale et de la libération de la Terre. Le but étant de faire changer les mentalités afin de libérer Gaïa et tous les animaux.

Qu’entendez-vous par Gaïa?

Par Gaïa, nous voulons dire la Terre, ou plutôt notre « mère » la Terre. Les minéraux, les végétaux, les animaux, toutes les formes de vie sont reliées, et ne peuvent pas exister les unes sans les autres. Quand nous disons que Gaïa doit être libérée, nous voulons dire que l’existence des minéraux, des végétaux et des animaux a une valeur en soi; il n’y a pas de place pour la destruction.

Pourquoi avez-vous fait LTD?

LTD se veut être un site novateur qui associe logiquement la libération de la Terre et celle des animaux. Il s’agit de mettre des points de vue en avant, de produire de la culture, de donner naissance à des initiatives.

Il s’agit également de redéfinir la notion de véganisme qui est de plus plus bâclée par des individus opportunistes, qui profitent des progrès de la barbarie pour justifier des attitudes libérales.

Nous revendiquons une vie au service des animaux (comme l’adoption d’animaux en refuge), car nous estimons qu’être végan c’est bien plus qu’appliquer certains principes de base. Nous sommes pour un véganisme radical, cohérent, sans compromis.

Par ailleurs, il est primordial de comprendre que l’écologie radicale et le véganisme radical vont de paire et prétendre ou ignorer le contraire est sans valeur et inutile, voilà pourquoi nous informons sur la vie sensible du monde végétal.

Par écologie radicale nous entendons ainsi la prise de conscience de l’existence de Gaïa en tant que biosphère, c’est-à-dire en tant qu’espace où se déroule la vie, en tant que planète abritant la vie.

Il va de soi, donc, qu’une telle perspective s’oppose radicalement à l’écologie-bobo-à la mode : nous voulons la libération de la Terre et non pas une « réduction » des nuisances que nous lui infligeons.

Vous mettez en avant le mode de vie straight edge. Pouvez-vous préciser votre pensée?

On ne peut pas saluer l’existence de Gaïa et chercher en même temps la fuite dans les drogues, la destruction de soi-même. Notre démarche est positive, productrice et productive; elle va à l’encontre du mythe du poète maudit du 19ème siècle, qui serait drogué et tourmenté et donc créatif.

Il faut également remarquer que les drogues sont une composante essentielle de la société, tant dans la production (liées aux mafias, aux Etats, etc.) que par la consommation (volonté de se rendre « plus fort » ou au contraire de se défoncer, etc.). Et ile ne faut pas oublier que l’on ne peut pas être végan et consommer des produits issus de la vivisection tels que les cigarettes et l’alcool.

Être straight edge, c’est refuser les vains échappatoires, c’est refuser les illusions, les fuites en avant, c’est être réaliste et comprendre le sens de la vie, par rapport à Gaïa.

De quelle manière voulez-vous que les gens changent en France?

Disons tout de suite que si nous luttons pour un changement de mentalité, un changement culturel, nous n’adoptons pas pour autant une attitude passive attendant que « les gens changent d’eux même » et où le site nous servirait juste à nous donner bonne conscience…

Nous pensons que La Terre D’abord doit être un média utilisé au maximum pour diffuser des points de vue et des compte-rendus de pratiques, qui ont aujourd’hui un sens éminemment révolutionnaires.

On dit beaucoup que le mot « révolution » n’a plus de sens, qu’il est galvaudé. Pourtant, il est évident qu’assumer la libération animale et la libération de la Terre, c’est immédiatement avoir une démarche révolutionnaire dans notre société.

Nous voulons que s’ouvre cette voie, et que tout soit bouleversé dans un sens positif.

Quelle est votre opinion au sujet de la situation des animaux aujourd’hui?

Les animaux sont toujours aussi exploités, martyrisés et considérés comme des marchandises, et donc jetables. Les crises économique et climatique actuelles n’arrangent rien à la situation car les animaux sont d’autant plus abandonnés et maltraités, devenant des souffre-douleur ou bien des moyens de locomotion vantés dans les magasines « écolo » en remplacement des engins consommateurs de pétrole.

La situation de notre planète n’est pas vraiment plus enviable, l’existence de Gaïa étant littéralement ignorée et la vie sensible des végétaux étant d’autant plus ridiculisée, même chez les végans.

Notre responsabilité est donc très grande.

Que pensez-vous des théoriciens du droit d’un côté, de l’ALF et de l’ELF de l’autre?

Nous ne nous intéressons pas aux théoriciens du droit, même si certains (comme Francione) mettent en avant des choses intéressantes. Nous ne pensons pas qu’ils soient réalistes. Ils sont totalement liés aux institutions, en l’occurrence universitaires. Ils espèrent que les choses changeront d’elles-mêmes, ils pensent comme Gandhi que les gens exploitant les animaux vont devenir « raisonnables. »

Nous parlons par contre de l’ALF et de l’ELF, déjà parce que leurs documents sont bien plu compréhensibles et lisibles, et que leur démarche n’est pas élitiste. Il n’y a pas de mise en avant de personnalités, d’egos, etc. Il y a une sensibilité qui nous parle, contrairement aux textes juridiques abstraits et aux associations où un individu se met en avant, que ce soit comme théoricien ou porte-parole. C’est une question de culture et de mentalité. Après, il s’agit de mouvements clandestins pratiquant des actes illégaux, et en tant que journal légal nous ne pouvons avoir de point de vue à ce sujet.

Comment imaginez-vous le monde du futur ?

Pour en parler, il faut forcément penser à deux œuvres de littérature du 19ème siècle qui ont abordé cette question: Cent ans après ou L’an 2000 d’Edward Bellamy, et Les nouvelles de nulle part, de William Morris.
Ces livres sont liés au mouvement ouvrier du 19ème siècle, dont l’objectif était notamment que les villes et les campagnes cessent de se confronter de manière destructrice.

Nous pensons pareillement que dans le futur, l’architecture ne sera pas « urbaine » mais à la croisée des chemins entre les villes et les campagnes, permettant à la nature d’être présente partout. La vie sauvage occupera la planète, les humains occupant des îlots civilisés vivant en harmonie.

Les êtres humains planifieront leurs activités selon leurs besoins, mais aussi selon ceux de Gaïa, car toute l’humanité se verra comme une composante de celle-ci. Sans doute même que l’humanité devra assumer des responsabilités par rapport à Gaïa, non seulement pour réparer ses lourdes erreurs (ayant causé destruction et pollution), mais également par rapport à la sauvegarde de l’existence de Gaïa dans l’univers (menace de météorites, etc.).

Quelques réflexions sur les incendies dans le Sud et en Corse

Trois personnes ont été arrêtées en Corse, soupçonnée d’être des incendiaires. C’est un phénomène bien connu: les promoteurs cherchent toujours à gagner plus de terrain, et pour cela les incendies sont utiles. Que dire alors de cet adjudant de la légion étrangère, qu’on accuse d’être le responsable de l’incendie de 1 300 hectares de garrigue?

En fait, c’est lui qui va porter le chapeau, mais bien entendu, il ne peut pas être le seul responsable d’un exercice d’un régiment de la Légion étrangère, et d’autant plus avec des balles traçantes. Si leur emploi était interdit en exercice dans le sud de la France, comme l’explique l’armée, pourquoi leur utilisation a été si facile?

En fait, l’emploi des balles traçantes est interdit dans les camps militaires du Sud-Est du 1er mai au 1er novembre, pas le reste du temps… Et c’est là qu’on voit que dans un système où la nature et les animaux sont en bas de l’échelle, les dégâts sont inévitables, comme une conséquence fatidique.

Le problème central, c’est que l’humanité n’a pas l’habitude de faire attention à la nature et aux animaux. Chacun ne s’occupe que de soi-même, et encore, mal! Voilà pourquoi être vegan c’est défendre l’écologie radicale, celle qui comprend que Gaïa est à la racine des choses et de nos questions, puisque c’est la planète où nous vivons, à laquelle nous participons.

Et pourquoi le mode de vie straight edge est essentiel aussi: il signifie la rigueur par rapport aux phénomènes, la capacité de décision, le choix de la santé et de la vie, et pas celui des drogues, de la défonce, de l’hypocrisie, etc.

Nous n’avons qu’une seule planète, tout comme nous avons une seule vie. Et en plus, les animaux ont besoin de nous!