Les résultats des « primaires de l’écologie »

Les « primaires de l’écologie » – en réalité les primaires d’Europe écologie les Verts et ses alliés – sont terminées et on a maintenant les résultats. Voici les chiffres officiels :

A l’issue du dépouillement, voici les résultats du premier tour de la Primaire de l’écologie.

Eva Joly : 12571 votes, soit 49,75 %
Nicolas Hulot : 10163 votes, soit 40,22 %
Henri Stoll : 1269 votes, soit 5,02 %
Stéphane Lhomme : 1172 votes, soit 4,44 %
bulletins blancs : 94 votes, soit 0,37 %

Si nous parlions des écologistes version bobo, il y a quelques jours, c’est justement pour cela. Il existe une véritable culture écolo bobo, qui a été sous-estimée par Hulot, et qui a même réussi à le mettre dans les cordes.

Hulot considère en effet que l’écologie consiste en de l’accompagnement du gouvernement avec la réalisation de mesures ; pour EELV, il s’agit d’une vision du monde, celle de quartiers urbains pacifiés où l’on peut vivre agréablement quand on dispose de certains moyens…

Hulot est-il dupe de cela ? Pas si sûr. Il y avait déjà sa petite phrase sur Borloo, lors de la campagne des primaires. Et, dans un même registre, il y a sa fondation qui a pris hier une décision… pour le moins étrange.

En effet, la Fondation pour la Nature et l’Homme (auparavant la « Fondation Nicolas Hulot ») a décidé de revenir dans le comité de suivi du Grenelle de l’Environnement…

La Fondation l’avait quitté en mars 2010 en raison du report de la fameuse « taxe carbone », report sans date d’ailleurs.

Qu’est-ce qui a changé depuis ? En fait, la Fondation se justifie par la création par Sarkozy d’un « groupe de travail sur la constitutionnalité de la fiscalité écologique. »

Ce qui ne veut strictement rien dire, n’est même pas une mesure concrète, et montre bien qu’il s’agit d’un prétexte pour se replacer au cœur des institutions, comme « porte de sortie » pour Hulot qui, à défaut d’EELV, pourra donc avoir toute légitimité pour devenir ministre de l’écologie d’un Sarkozy (éventuellement) réélu !

Notons au passage que Sarkozy vient d’annoncer un programme de 35 milliards d’euros d’investissements pour l’énergie du futur, un mélange de nucléaire et de développement durable…

Et faut-il rappeler que le Grenelle de l’environnement ne parle pas de nucléaire ? Hulot n’en a parlé que très récemment lui-même, et encore pour dire que Fukushima l’avait fait changer d’avis…

Pas difficile de voir quelles alliances peuvent se profiler ici ! Il y a là un jeu politique très subtil, une belle preuve d’ailleurs de la bataille d’appareils que constituent tous ces gens se goinfrant sur l’écologie.

Pas difficile de voir non plus les conséquences.

Car au sein du « milieu » (au sens le plus large possible) pour les animaux, nombreux étaient les structures rêvant d’un triomphe de Hulot, afin de faire passer en contrebande leur proposition « apolitique » des « droits pour les animaux. »

L’échec de Hulot coule totalement cette option ridicule et ne reposant sur strictement rien à part un désir de reconnaissance médiatique, une volonté d’effectuer des bénéfices commerciaux et la perspective d’une intégration des Universités comme professeurs et autres chercheurs !

On peut être certain que tout ce petit monde soutiendra Jean-Marc Governatori, qui se présentera également à la présidentielle, au nom de l’Alliance écologiste indépendante dont la secrétaire est désormais l’ancienne « star du porno » Zara Whites (qui troque donc PeTA contre Governatori). Vegmag joue bien entendu déjà son rôle de « soutien indirect »…

Governatori, évidemment soutenu par Bardot, « se paie » sa candidature, comme il explique dans une interview:

C’est vrai que je suis l’un des principaux contribuables de France, mais une campagne présidentielle ne coûte pas cher. Je suis outré par les budgets des partis classiques de plusieurs millions d’euros, payés par les contribuables. Une campagne présidentielle coûte au maximum 300 000 euros, essentiellement des frais de déplacement. Le budget est raisonnable, donc on n’aura pas de problèmes à ce niveau-là.

Le cynisme complet de ses propos n’est même pas à expliquer, et choquera comme il se doit toutes les personnes bataillant au quotidien pour conquérir une vie digne tant pour eux et elles-mêmes que pour les animaux… Mais finalement, pourquoi être choqué? Ces propos sont typiques des « appareils » et de ceux qui veulent faire carrière dans les institutions.

Mais l’échec de Hulot est également le triomphe d’Eva Joly, et cela ne va pas aider les « décroissants » qui justement sont censés rejeter les institutions. La candidature de Stéphane Lhomme était symbolique, mais elle se fondait sur le succès triomphal de Hulot…

Elle devait permettre une recomposition grâce à cette résistance symbolique. Maintenant, Stéphane Lhomme apparaît comme celui qui a aidé Eva Joly, celui qui est comme Eva Joly mais en plus dur, en plus idéaliste, etc.

Avec une victoire de Hulot, Stéphane Lhomme aurait pu se laver les mains d’EELV, maintenant il est coincé, et avec lui tous les « décroissants »… On pourra longtemps lui reprocher cette photographie, qui le montre à côté d’Eva Joly (tout à gauche), et prouve qu’il considère au moins avoir des choses en commun avec elle !

Quant à l’écologie, on en n’entendra pas parler. Eva Joly ne vient même pas des Verts, elle hésitait à aller au MODEM avant de rejoindre EELV pour être directement élue. Elle est là car elle représente l’idéal d’un capitalisme écolo et sans corruption, social et sans préjugés.

C’est cela, l’écologie d’EELV, une sorte de grand nettoyage, de réfection… Nullement l’annonce d’un grand retour à la nature, pourtant tant nécessaire !

Jean-Marc Governatori

Les bobos d’EELV

Sur le net, on peut trouver un intéressant article intitulé « Joly, Hulot et les « écolo-geeks » à Paris : ils sont « free », ils ont tout compris. »

Un article intéressant parce qu’il montre un aspect essentiel d’Europe Écologie – les Verts : son identité bobo. Bien entendu, il tente d’expliquer que ces bobos ne sont pas « bourgeois », mais c’est évidemment pourtant le cas. Bourgeois « branché », mais bourgeois quand même. La « Bellevillloise » dont il est parlé est le même endroit où a lieu la « Paris Vegan Day », initiative également totalement dans l’esprit bobo.

Voici un extrait.

En Allemagne, les Verts ont conquis une région, en France ils ont toujours eu des hauts et des bas. « Ils avaient obtenu un bon score en 1989 et 1992, dépassant le Front national », se souvient le sociologue Erwan Lecoeur, auteur du livre Des écologistes en politique.

« L’électorat écologiste parisien n’est pas bourgeois, il est bohème, habite dans les quartiers nord et est de la capitale, a fait de hautes études et gagne plutôt bien sa vie ». Historiquement, oui, mais les choses ont changé.

« Depuis 2009, lorsque Europe Ecologie-Les Verts (EELV) s’est présenté avec une équipe crédible (Eva Joly, Daniel Cohn-Bendit, José Bové, ndr), de nombreux abstentionnistes, mais aussi des électeurs de la gauche radicale et des chômeurs, l’ont rejoint. »

C’est à La Bellevilloise, un établissement chic du 20ème arrondissement, que se sont déroulés en mai les Etats Généraux du nucléaire : une vitrine idéale pour les candidats du noyau dur des Verts français.

« Le pilier, ici, c’est Guy Philippon, un militant de 84 ans qui prépare actuellement le dîner biologique pour Eva Joly », m’explique Patrick Farbiaz, secrétaire du 20ème, après une remarque malicieuse sur le shampoing autrefois sponsorisé par Nicolas Hulot. « Ici, les Verts obtiennent 30% des voix et il y a environ 200 adhérents ; historiquement, ils sont de la petite bourgeoisie ».

Pourquoi l’écologisme a-t-il autant de succès à Paris ? « C’est simple, personne ne s’oppose à l’écologie parce qu’ici il y a peu de voitures, c’est même difficile de trouver une pompe à essence. De plus, nous manquons d’espaces verts, d’où la création des AMAP, de potagers urbains, de cultures biologiques. Toutes ces choses-là sont une nécessité à Paris, pas une mode ! »

La direction d’EELV censure la profession de foi de Stéphane Lhomme

Aujourd’hui se termine le dépôt des candidatures à la primaire d’Europe Ecologie – les Verts. Les résultats des primaires seront connus le 24 juin, et un éventuel second tour aura ses résultats connus le 9 juillet.

Nous avons déjà parlé de l’initiative de Stéphane Lhomme, candidat « anti-Hulot » débarquant à EELV pour torpiller la candidature de Hulot.

Nous ne l’apprécions pas du tout : Lhomme fait le tour de force de s’imaginer très « radical » tout en se moquant des animaux, tout comme d’ailleurs de la nature en général.

On remarquera d’ailleurs que la campagne anti-corrida fait passer ces gens pour des progressistes qu’ils ne sont pas, puisque les propos anti-corrida sont désormais traditionnels de la part des personnes candidates à la primaire d’EELV.

Cela leur sert pour masquer leur nature…

Citons Nicolas Hulot :

« Ceux qui vivent à la campagne et partent avec leur chien pour améliorer le repas dominical, ça ne me pose pas de problème. »

Citons Eva Joly :

« La chasse populaire est un héritage de la Révolution. »

Quant à Lhomme donc, il n’a aucune position à ce sujet, bien entendu. Mais voici donc son appel, alors que sa profession de foi s’est vue mettre des bâtons dans les roues.

Alerte : la direction d’EELV censure la profession de foi de Stéphane Lhomme

– Motif : il est interdit d’égratigner Nicolas Hulot, candidat de la direction
– Voir le doc interdit : ICI

La direction d’Europe écologie – Les Verts (EELV) vient de décider de censurer la profession de foi de Stéphane Lhomme dans le cadre de la primaire préalable à l’élection présidentielle 2012. Motif : le texte égratigne l’icone Nicolas Hulot… dont chacun a pu constater qu’il était le candidat officieusement mais ouvertement soutenu par le direction d’EELV.

Résultat : les 25 000 votants vont recevoir les professions de foi des candidats Hulot, Joly et Stoll, mais pas celle de Stéphane Lhomme. Ce dernier dénonce une censure indigne d’une organisation démocratique.

Stéphane Lhomme ne porte contre Nicolas Hulot aucune attaque personnelle mais bien une contestation 100% politique :

– oui, l’image de Nicolas Hulot est indissociable de celle des multinationales polluantes qui l’ont sponsorisé de longue date : de Rhône-Poulenc (la chimie) à EDF (le nucléaire !) en passant par l’Oréal (Madame Béttencourt, son ami Eric Woerth et ses évasions fiscales).
– oui, comme il l’a reconnu lui-même en envisageant un partenariat avec Jean-Louis Borloo, Nicolas Hulot est un candidat de centre-droit, ce qui ne convient absolument pas pour représenter les écologistes, clairement ancrés à gauche.

– oui, les candidats des autres partis auront un boulevard pour laminer les arguments écologistes et de gauche, s’ils sont portés par M Hulot, compagnon de route des multinationale et homme de centre-droit.

Après la mise en scène lors du Congrès de La Rochelle (cf Petit journal de Canal +) pour favoriser les candidats Hulot et Joly, il apparait clairement que la direction d’EELV tente de contrecarrer la candidature de Stéphane Lhomme, lequel est fortement soutenu par la base et pourrait créer la surprise lors du scrutin.

Voici quelques positions, tirées de la « profession de foi » de Lhomme.

Stéphane Lhomme participe aux combats

CONTRE :

les gaz de schiste,

les OGM,

les nanotechnologies,

les incinérateurs,

l’aéroport de Notre-Dames-des-Landes,

les autoroutes comme l’A65 (Langon-Pau), dite « compatible Grenelle de l’environnement » :

le Grenelle, une véritable tromperie qui a permis de « verdir » M. Sarkozy et de continuer tous les programmes polluants…

Mais Stéphane est aussi POUR :

les énergies renouvelables,

les économies d’énergie,

l’agriculture bio, à taille humaine et économe en ressources,

la réhabilitation des services publics,

la taxation massive des profits des multinationales

en général et en particulier des banques et des pétroliers…

…et il n’y a pas que l’environnement

Stéphane Lhomme s’est aussi prononcé

CONTRE :

la marchandisation de la société (éducation, santé, culture, etc.),

la vidéosurveillance,

la corrida,

les Jeux olympiques (qui n’ont plus rien à voir avec l’idée originelle),

l’occupation de la Palestine,

la guerre en Afghanistan,

la présence des troupes françaises en Afrique,

les ventes d’armes,

l’arme atomique, etc.

Mais aussi POUR :

la réduction de la consommation d’énergie,

l’abandon du PIB et de la croissance comme indicateurs économiques,

l’aide massive aux pays pauvres,

la reconnaissance de la responsabilité des dirigeants français dans le génocide au Rwanda,

la réhabilitation officielle des « mutins de la guerre 14-18 »,

la réhabilitation des droits sociaux et civiques,

la lutte contre la souffrance au travail et la précarité,

la fin de l’agression publicitaire,

l’enseignement des langues régionales, etc.

Pour cette élection, plus que jamais, le candidat écologiste doit absolument être un expert de la question du nucléaire

Après la catastrophe de Fukushima et la décision allemande de sortir du nucléaire, la question de l’atome va être un enjeu majeur de la prochaine présidentielle. Il est donc absolument nécessaire d’avoir un candidat qui soit réellement un expert de cette question.

Eva Joly reconnaît elle-même qu’elle découvre ce sujet. Quant à Nicolas Hulot, il en avait parfois parlé jusqu’alors… mais en se positionnant POUR le nucléaire !

La candidature de Stéphane Lhomme est au contraire une chance pour les écologistes, de par son expertise incontestable du sujet. Porte-parole du Réseau Sortir du nucléaire pendant 10 ans, c’est aujourd’hui en tant que Président de l’Observatoire du nucléaire qu’il continue de suivre activement cette question. C’est par exemple lui qui, dès le début mai, a lancé l’alerte sur le dossier sécheresse/nucléaire…

Lhomme pour l’écologie et les droits sociaux

Stéphane est né à Bordeaux il y a 45 ans. Il a deux enfants (4 ans et 1 an), ce qui démultiplie sa motivation pour « changer le monde ». Titulaire d’un DEA de sociologie, il a été instituteur pendant 13 ans, responsable en particulier de classes d’enfants Gitans, et militant syndicaliste au SNU-ipp. Il a finalement claqué la porte de l’Éducation nationale lorsque l’Inspection d’académie a tenté (vainement) de l’empêcher d’agir pour sortir ses élèves d’un ghetto contaminé par le plomb.

Inouï : la mairie de Bordeaux percevait des loyers exorbitants pour chaque bicoque ! Après deux années de lutte, toutes les familles concernées ont finalement pu être correctement relogées…

Porte-parole de Sortir du nucléaire pendant 8 ans, Stéphane préside aujourd’hui l’Observatoire du nucléaire (http://www.observatoire-du-nucleaire.org).

Bon footballeur (il a joué en troisième division nationale entre 1982 et 1993), il n’a pas hésité à payer de sa personne de façon sportive pour lutter contre le nucléaire, en particulier en stoppant un train de déchets nucléaires au coeur de la gare de Bordeaux.

Il a aussi tenu tête une nuit durant aux interrogatoires serrés de la DST, section antiterroriste (!). Il a en effet été arrêté pour avoir rendu public un document confidentiel défense qui reconnaît que le réacteur nucléaire EPR n’est pas conçu pour résister au crash d’un avion de ligne. (Cf par exemple sur Rue89 : http://bit.ly/kXBQg0).

Stéphane a aussi mené un combat mémorable contre l’arrêté anti‐SDF pris par le maire de Bordeaux Alain Juppé. Après deux ans de manifestations incessantes, militants et SDF ensemble, Stéphane a

fini par obtenir l’abrogation de cet arrêté par la Cour administrative d’appel. (voir ce jugement historique : http://bit.ly/jSBwCI).

Stéphane Lhomme est l’auteur de deux ouvrages : « L’insécurité nucléaire » (Editions Yves Michel, cf http://bit.ly/jTP5N0) et « Alain Juppé saute sur Bordeaux » (Editions Syllepse, cf http://bit.ly/jhjLE7).

EELV : résultats des votes internes et tripatouillages électoraux

Les « résultats officieux définitifs » (sic!) sont tombés chez Europe Écologie – les Verts, suite aux votes des délégués pour le congrès qui aura lieu du 3 au 5 juin.

Quatre motions se concurrençaient, voici donc leur présentation et leurs résultats.

« Construire l’écologie pour toutes et tous »

Le site

C’est la motion portée notamment par José Bosé et Daniel Cohn Bendit, un Cohn-Bendit qui a très mal pris les résultats, au point d’affirmer que désormais il ne serait plus qu’un « coopérateur » d’EELV.

Il est vrai qu’avec 26,24 %, Cohn-Bendit n’est pas en position de force et devrait donc refaire de la « politique », ce qu’il ne veut surtout pas faire, pas plus d’ailleurs que lancer une bataille pour le contenu. Il se met donc de côté.

Il annonce déjà, ceci dit, une nouvelle campagne pour l’automne, avec José Bové… Avec, on peut en être certain, une tentative de court-circuiter par en haut l’appareil d’EELV.

En arrière-plan, il y a bien entendu la question Hulot, encore en suspens. Si Hulot passe, EELV est en tant que tel débordé, et Cohn-Bendit pourrait se relancer…

Ce que Hulot a bien compris et s’est illico empressé de rappeler, en précisant hier aux journalistes : « Je lui ai dit et redit que j’ai besoin de lui », « Ce n’est pas le moment de se passer de Dany et réciproquement »…

«Maintenant ! L’écologie !»

Le site

Pour Cécile Duflot, c’est le triomphe. Avec 50,61 % des voix, sa motion est en tête et majoritaire. Une motion qui rassemble ce qu’on peut appeler les « technocrates » d’EELV, sur ce point Cohn-Bendit voit bien les choses.

Car cette motion rassemble ceux pour qui rien ne doit changer, EELV pouvant tourner en roue libre tout en restant dans l’orbite du Parti Socialiste. Cette motion est un savant bricolage entre d’anciens carriéristes et de nouveaux carriéristes, avec une bataille pour les places et pour être bien placé dans l’organigramme.

EELV serait une sorte de parti de propositions vaguement alternatives, tournées vers l’écologie, bref un parti de bobos, comme à Montreuil en banlieue parisienne avec Dominique Voynet. Cette victoire arrange évidemment le Parti Socialiste, et institutionnalise EELV.

«Envie»

Le site

Avec 18,74 % des voix, cette motion montre la faillite d’une conception de « l’écologie sociale. » Car ici il y a du contenu, une sorte d’esprit alternatif de gauche, de type altermondialiste voire décroissant. Mais comment faire passer le message entre les motions de Duflot et Cohn-Bendit ?

Il ne suffit pas de dire « Nous voulons ! une écologie de rupture, de transformation et de transition, ancrée dans les territoires, porteuse d’émancipation, créatrice de nouvelles valeurs, une écologie d’alternatives. Héritiers/es des valeurs de gauche, nous ne voulons pas d’une écologie d’alternance soluble dans le social-libéralisme, ni d’une écologie marketing électoraliste. »

Ni de dire que « La montée de l’abstention et les résultats du FN révèlent un profond désarroi et, bien au-delà du rejet de la politique de Sarkozy, le besoin d’un autre projet de société. »

Car, où est le contenu ? Expliquer que l’on veut une écologie « populaire, non productiviste, anticapitaliste » n’a aucun contenu, d’ailleurs une partie de l’extrême-droite raconte la même chose.

Quant aux mesures sociales, ce sont les mêmes que le programme commun de 1981, alors quelle est la dimension écologiste ?

Il n’est donc pas difficile de voir que si Duflot prône l’alliance avec les socialistes, cette motion prône une alliance « plus à gauche. » Mais le fond est le même : pas un mot pour les animaux, aucune urgence juste des appels à une gestion « meilleure », aucune revendication pour que la nature reprenne ses droits, aucune attaque frontale contre l’idéologie de l’exploitation animale, etc.

La nature et les animaux, pour résumer, ne sont pas du tout pris en compte.

«Objectif terre»

Le site

Cette motion est grosso modo la même que la précédente : là aussi on veut une sixième république, une vraie démocratie, du social, un système de santé performant, combattre les effets négatifs de la mondialisation, etc.

Ses représentants se présentent souvent comme des « anciens » des années 1970, un peu comme s’il s’agissait d’une sorte de recyclage de l’extrême-gauche de cette époque là. D’ailleurs, cette motion est portée par « Utopia » qui est en même temps actif dans le PS, le Parti de Gauche, le NPA, etc.

La motion n’a par contre obtenu que 4,37 %. Ce n’est guère étonnant, puisque le discours est finalement le même qu’une autre motion, l’identité EELV en moins !

Donc finalement, on peut voir qu’aucune motion d’EELV ne prend en compte la question animale, sans même parler dans le sens de la libération animale. Rejetant la nature, les motions d’EELV ne comptent donc aucunement remettre en cause le paysage français et redonner ses droits à la vie sauvage.

Quant à la « décroissance », c’est une idéologie qui finalement, par le même rejet de la nature, ne traite que la question du « productivisme » et veut en fait retourner en arrière, sans plus.

EELV ne voit donc même pas notre planète, elle ne voit ni le bleu, ni le vert…

Hulot, l’anti-corrida électoral

Hier a eu lieu un rassemblement à Paris, devant le ministère de la culture, pour dénoncer le soutien de celui-ci à la reconnaissance de la corrida comme « patrimoine » français dans les instances internationales.

Entre 400 personnes (selon la police) et un millier (selon les organisateurs) se sont déplacées, pour évidemment rien puisque le gouvernement ne changera pas d’avis à moins d’une pression réelle. Rien de moins populaire cependant qu’un rassemblement de « l’union sacrée » se faisant sur le plus petit dénominateur commun, à savoir forcément le discours de Bardot…

Permettant d’ailleurs à Nicolas Hulot d’apparaître comme par enchantement, par l’intermédiaire d’un message au rassemblement…

Voici donc le communiqué de Hulot, admirable de démagogie électoraliste pour la forme et de fumisterie à la Bardot pour le contenu :

« J’ai signé le manifeste du CRAC Europe (Comité Radicalement Anti Corrida pour la protection de l’enfance) pour l’abolition de la corrida. Je suis également membre du comité d’honneur de l’Alliance anticorrida.

Je soutiens la proposition de loi visant à punir, sans exception, les sévices graves envers les animaux domestiques, apprivoisés, ou tenus en captivité, qui a été proposée à la cosignature des sénateurs le 5 mai 2011 par Roland Povinelli, sénateur-maire d’Allauch (Bouches-du-Rhône).

Dans cet esprit, je demande au ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, le retrait immédiat du classement de la corrida sur la liste du patrimoine culturel immatériel français.

L’inscription de la corrida sur la liste du patrimoine culturel immatériel français est une mauvaise décision. Face au chômage, à la précarisation, aux crises climatiques et écologiques, à l’épuisement des ressources naturelles, à l’augmentation inexorable du prix de l’énergie ou encore aux ravages du sida ou du paludisme dans le monde, cette question pourrait sembler accessoire.

C’est pourtant un symbole négatif, contradictoire avec le rapport à la nature que les écologistes souhaitent instaurer.

Dans le monde apaisé entre les hommes auquel nous aspirons, respectueux des ressources et du vivant sous toutes ses formes, il faut changer notre regard et nos comportements sur les espèces qui nous entourent. La protection de la biodiversité animale et végétale est nécessaire à la survie de l’espèce humaine. C’est aussi une marque de progrès de la civilisation.

Non, il n’est plus acceptable de tuer pour se divertir. Non, il n’est plus acceptable de donner en spectacle la souffrance animale. Non, il n’est plus acceptable d’élever nos enfants en leur laissant voir la cruauté envers les animaux comme une tradition à préserver.

L’humanité s’est construite peu à peu au fil des millénaires. Ses valeurs ont évolué, ses traditions aussi. Ce qui était populaire il y a quelques siècles peut paraître inacceptable maintenant. Qui souhaiterait revoir les jeux du cirque de Rome et ses mises à mort brutales ? Sur la question de la souffrance animale qu’illustrent les corridas ou les désastreuses conditions d’élevage industriel, il s’agit d’accepter et d’accompagner l’évolution collective de nos aspirations.

90% des personnes fréquentant les ferias n’assistent pas aux corridas. L’arrêt de celles-ci ne signifierait donc pas la fin des fêtes traditionnelles régionales. Bien au contraire, elles pourraient attirer un public plus large en mettant à l’honneur une nouvelle cohabitation entre l’humain et l’animal, un lien plus harmonieux, prémices d’un futur soutenable et apaisé. »

Nicolas Hulot

http://www.2012hulot.fr/

L’hypocrisie de ce discours est vraiment totale. Hulot passe de la corrida au chômage, histoire de rappeler son projet électoral, et ose prétendre qu’il veut que l’on soit « respectueux des ressources et du vivant sous toutes ses formes », alors qu’il n’assume ni la libération animale ni la libération de la Terre.

Hulot est un omnivore qui roule en 4×4 quand il habite dans sa villa, alors qu’il ne prétende pas parler de « paix » avec notre planète, car s’il était sincère il commencerait immédiatement dans sa vie quotidienne.

Parce que un « il faut changer notre regard et nos comportements sur les espèces qui nous entourent », vu d’un 4×4 ou d’un yacht comme en possède Hulot, cela n’a rien à voir avec l’écologie…

Il est vrai ceci dit qu’il maintient une ambiguïté complète, ambiguïté permise par des rassemblements généralistes comme celui contre la corrida, ainsi que la « veggiepride » (rassemblement de la « fierté végéta*ienne »), etc.

Hulot parle en effet des « désastreuses conditions d’élevage industriel » et que donc il n’est pas contre les élevages en général.

Pareillement, ce qui est « une marque de progrès de la civilisation » ce n’est pas le véganisme et l’écologie radicale, mais la « protection de la biodiversité animale et végétale » parce qu’elle est… « nécessaire à la survie de l’espèce humaine. »

Voilà là le hic, voilà l’hypocrisie de Hulot, qui ose parler d’un « monde apaisé » comme objectif « radical », pour mieux faire passer sa camelote qui est grosso modo la publicité des magasins bios.

Le seul moyen de faire avancer la cause animale en France, c’est d’assumer une écologie radicale et donc de vouloir une rupture complète avec les valeurs de la société : il faut prendre les choses comme elles sont : en bloc, la société est un tout.

Le soutien de Hulot à la manif anti-corrida est une démonstration de l’électoralisme, de la vanité et des illusions que proposent les associations prônant les « réformes », le « progrès », etc.

Soit nous oeuvrons à un changement complet à l’échelle mondiale, et nous préparons le terrain en ce sens, soit les sociétés humaines vont à leur effondrement complet, de par leur incompatibilité avec Gaïa !

Des « primaires de l’écologie » sans aucun contenu

L’OPA d’Europe Ecologie a commencé. En payant dix euros, on a désormais le droit de s’inscrire sur les listes d’électeurs de la « primaire de l’écologie. » Un site est consacré à cette initiative.

Voici les informations principales concernant les dates :

date limite des inscriptions : le 10 juin à 14h ;
réception par les votants du matériel (professions de foi, identifiant et mot de passe du vote électronique, formulaire pour le vote par correspondance), par voie postale : entre le 15 et le 17 juin ;
clôture du vote par Internet : 23 juin à 24h ;
clôture du vote par correspondance : 24 juin à 24h ;
proclamation des résultats du 1er tour : 29 juin ;
en cas de second tour (si aucun candidat ne remporte au moins 50% des voix), les votes électroniques seront ouverts à partir du 30 juin, après un débat qui se tiendra à Grenoble entre les deux candidats arrivés en tête ;
proclamation du résultat définitif : le 12 juillet.

Il va de soi que cela est une vaste fumisterie, dont le seul intérêt est de lancer une campagne électorale à peu de frais pour Europe Ecologie – les Verts. Si les choses étaient différentes, il y aurait eu de larges débats quant à la nature, à l’écologie, quant aux projets qu’on peut avoir à long terme.

En lieu et place de cela, EELV se pose en annexe de la gestion gouvernementale du Parti Socialiste. Ce qui veut dire que l’écologie se dirige ici non pas vers une défense de notre planète et donc de ses habitantEs, mais seulement vers un soutien institutionnel au futur gouvernement, si les socialistes l’emportent. Alors, snobber à ce point l’écologie est un acte totalement inconscient et irresponsable vue l’urgence de la situation !

Là est le grand problème de toute la période que nous vivons : les personnes défendant les animaux sont en repli ; il y en a de plus en plus, mais la mentalité tend à un pessimisme complet, et toujours dans un sens dénaturé. L’écologie par contre, dans un sens très commercial il est vrai, a le vent en poupe.

Il serait alors logique que les amiEs des animaux saisissent l’ampleur de la question, à savoir qu’environnement et animaux forment un tout inséparable ; tout comme les écologistes devraient savoir que dans l’environnement, il y a des animaux !

Cela est d’ailleurs inévitable. Pour l’instant, cela n’arrive pas en raison de fumisterie opportuniste comme EELV, Hulot et Co, mais demain on peut être certain que les jeunes générations seront écoeurées, totalement écoeurées, devant le sort réservé à notre planète.

Car si aujourd’hui la question du « contenu » n’intéresse pas grand monde et donne l’impression de « diviser », c’est pourtant bien de cela qu’il s’agit. La libération animale n’est pas la protection animale qui veut que des animaux aient des droits ; l’écologie radicale qui veut la libération de la Terre n’a que peu de choses en commun avec la protection de l’environnement qui n’existe que pour le business puisse continuer de tourner !

Tout cela, le statut des « coopérateurs » d’EELV le montre très bien. Leur seul rôle est de participer, avec le niveau d’idiots utiles. Cela ne va plus loin, un débat démocratique, une bataille pour le contenu, tout cela n’existe pas. Avec EELV l’écologie n’existe tout simplement pas !

Voici ce qu’on peut lire sur ce qui se passe à Marseille :

Concrètement, outre le vote électronique et les adhésions à tarif variable, pour éviter une « sélection sociale », Dany le Vert – à qui certains reprochent de ne plus être assez rouge – a défendu l’idée d’une « coopérative totalement autonome d’EELV, qui ne doit pas embrigader ou être une courroie de transmission. On a aujourd’hui 2000 coopérateurs : c’est ridicule, mais cela fait 40 000 euros, qui sont dans le budget d’EELV alors qu’ils appartiennent à la coopérative ».

Un souhait partagé par la présidente du groupe écologiste au conseil municipal de Marseille Michèle Poncet-Ramade « après avoir fait l’expérience de gens qui sont venus pour une cause et qui sont partis parce que tout ce qui est organisationnel les agace. Ils s’intéressent au parc Longchamp ou aux calanques, et c’est très intéressant d’avoir notamment des scientifiques, mais ils ne sont pas prêts à prendre tout le « paquet ». C’est génial de la part de Dany d’avoir compris que les partis dans leur forme actuelle sont finis ».

« On a à Aubagne un militant qui veut exclusivement se consacrer aux transports, c’est le profil type du coopérateur. Tout comme celui qui se bat sur les gaz de schistes et va à tous les colloques et sera très pointu sur le sujet. Mais sans pour autant avoir envie de coller des affiches la nuit », confirme Jacques Charton, conseiller municipal à Roquevaire et candidat à La Pomme aux cantonales. Récupération de la société civile ou affaiblissement de la politique, dirons certains. Ou qu’il reste à régir concrètement les relations entre les deux entités que l’on veut autonomes…

De la même manière, ces primaires existent car elles ont été décidées par… 150 délégués du conseil fédéral d’EELV ! Une belle preuve de construction, de bricolage par une poignée de bureaucrates protégeant leur « écologie » de tout contenu et de toute radicalité.

Or, on ne magouille pas pour sauver l’écologie, la planète et les animaux, cette lutte n’est pas un business qui doit être dirigée par des personnes avides de pouvoir, mais bien plutôt par des personnes voulant que la planète redevienne bleue et verte, au plus vite.

Borloo se veut officiellement « écolo » alors qu’à EELV cela tourne au vinaigre…

L’écologie va connaître un nouveau « parti » : « l’Alliance républicaine écologique et sociale » ce nom n’est pas définitif, mais sera à peu près celui-là, et sera construit à partir des partis « centristes » (le Parti radical, le Nouveau Centre d’Hervé Morin, la Gauche Moderne de Jean-Marie Bockel, l’Alliance Centriste de Jean Arthuis, la Convention démocrate d’Hervé de charrette).

Le maître d’oeuvre de cela est évidemment Jean-Louis Borloo, qui pousse en effet son parti, le parti radical, à rompre avec l’UMP ce week-end lors de son congrès, et cette nouvelle « alliance » des centristes espère avoir en automne entre 40 et 50 parlementaires, issus des anciennes formations.

Voilà donc que tout le monde est « écologiste » (ou même écologique, comme ici, mais qu’est-ce qu’une alliance « écologique » ? on se le demande).

On avait déjà Europe écologie – les Verts et d’autres petits partis plus ou moins « réacs », on avait Jean-Luc Mélenchon et son « Parti de Gauche » dont le mot d’ordre est « Ecologie, Socialisme, République »…

C’est très clairement une catastrophe. S’il y avait des débats d’idées, cela prendrait naturellement tout son sens, mais ce n’est pas le cas. « Ecologie » est devenu un argument marketing : l’extrême-droite considère que revendiquer de manger du camembert « local » est écologique, Hulot considère que sortir du nucléaire en 30 ou 40 ans (au mieux) est écologiste, le Parti de Gauche se veut écologiste parce que… euh on ne sait pas trop, bref l’écologie est devenue un objet de marketing.

Il n’y a aucun débat et les gens en ont même assez du mot « écologiste » dont le contenu leur semble flou (à juste titre), voire suspect (car prétexte à des exigences injustifiées).

En fait même, « écologie » ne veut strictement plus rien dire, tout le monde s’en revendique, pour n’importe quoi, et les gens ne sont pas dupes. Ils considèrent que cela ne veut rien dire, mais qu’il est tout de même bien de s’en revendiquer.

Voilà donc qui est très mauvais pour l’écologie. Même le mouvement de « la décroissance » est totalement perdu, au point de… vraiment soutenir la candidature de Stéphane Lhomme aux primaires d’Europe Ecologie, dont il n’est pas membre. L’idée était bonne à l’origine, pour se moquer de Hulot qui est candidat alors qu’il n’est pas membre d’Europe écologie.

C’était une manière de dénoncer une arnaque médiatique, une construction aidée par de puissants industriels. Mais là, Stéphane Lhomme se présente sérieusement, et le journal « La décroissance » le soutient vraiment. Il ne faut vraiment avoir aucune autre perspective pour soutenir un tel bricolage, une tentative à la Hulot, mais inversée…

Il est vrai que c’est la panique totale à la décroissance, puisque son « représentant » inofficiel, Yves Cochet d’Europe écologie, est passé avec armes et bagages… chez Nicolas Hulot. Après la perte de José Bové, c’est un coup rude (l’un des tout derniers numéros était même un appel du pied à José Bové : « José reviens ! », avec José Bové dessiné en « romain », symbole du « gaulois » qui a « trahi »).

Mais justement, à propos de Bové : il y a désormais Marie Bové. Nous avions déjà parlé d’elle, alors que tombée du ciel, elle avait été catapulté tête de liste d’Europe Écologie aux élections régionales de mars 2010 en Aquitaine.

Elle expliquait que sa participation à cette campagne était dans le prolongement de son « engagement » : sept ans pour le Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD) à Marseille avant d’être embauchée par le groupe socialiste à la communauté urbaine de Bordeaux (CUB).

Bref, strictement rien de subversif ni d’écologiste. Eh bien, depuis, Marie Bové a fait du chemin : elle veut désormais… être secrétaire nationale d’Europe Écologie-Les Verts à la place de Cécile Duflot !

Pire : ce plan n’est qu’une magouille, Marie Bové étant au service de Daniel Cohn-Bendit, qui est la tête de file d’une motion pour le congrès d’Europe Écologie-Les Verts dans trois semaines à la Rochelle !

Cohn-Bendit explique que lui-même ne veut pas être secrétaire, bien évidemment ici il faut penser à cette histoire d’argent et de statuts dont nous parlions il y a quelques jours.

Et Marie Bové, déjà bien à l’aise dans ces plans foireux, explique qu’elle accepterait que Duflot reste secrétaire, à condition que soit créée « une direction collégiale »…

Quand on voit cela, on ne peut que regretter que Stéphane Lhomme et « la décroissance » décident d’essayer de sauver les meubles d’EELV.

L’exemple de Marie Bové est vraiment incroyable : une « fille de » sans parcours écologiste, propulsée en tête d’une liste du jour au lendemain et au bout d’une année déjà en course pour devenir la secrétaire nationale !

A voir cela, on ne peut vouloir qu’une chose : s’enfuir vite de là. L’écologie a suffisamment de choses à dire et à faire. La libération animale et la libération de la Terre sont d’une telle force, comment après perdre son temps avec EELV et tous ces opportunistes en quête de places bien chaudes dans les institutions ?

Duflot et Cohn-Bendit, la bataille pour la carrière

La candidature Hulot ne représente pas une victoire pour l’écologie ou toutes les personnes qui aiment les animaux. C’est plutôt un symptôme terrible.

Car comme Europe écologie est certain de faire un score électoral « correct », et que le Parti Socialiste a besoin de ce pécule électoral pour former un gouvernement… C’est la foire aux candidats. Les idées ne comptent plus. Il y a même d’ailleurs déjà six groupes de travail thématiques communs PS – EELV.

Les personnalités, elles, comptent. Surtout que le congrès d’EELV a lieu en juin ! Et là, donc, au lieu donc de contenus écologistes, pourtant une urgence évidente, on a un conflit total ente Cécile Duflot et Daniel Cohn-Bendit.

Pour résumer grosso modo, Cécile Duflot se pose comme quelqu’un entendant faire carrière (on se souvient de son voyage en train à Copenhague devant les médias, pour revenir en avion dès le lendemain pour passer à la télé en France). Elle veut donc maîtriser le développement d’Europe écologie.

En face, Cohn-Bendit considère qu’Europe écologie doit s’implanter le plus largement possible, en ouvrant les vannes (et en faire en quelque sorte un MODEM de Bayrou qui réussirait). Dans un texte rendu public il y a peu (Non, je ne suis pas un OVNI dans l’espace Europe Ecologie Les Verts !), Cohn-Bendit présente ainsi sa vision des choses :

Je suis convaincu qu’aujourd’hui nous pourrions être entre 30 000 et 40000 si nous étions plus ouverts et accueillants, moins renfermés sur nous-mêmes et plus solidaires. Pourquoi un simple « clic » ne peut suffire pour être adhérent et qu’il faut en passer par « l’inquisition de la validation » de la part d’un comité politique régional? Comment ne pas y voir une forme de discrimination quand on sait qu’il faut être « Vert » pour avoir le droit de devenir automatiquement adhérent à Europe Ecologie? Pourquoi ne peut-on pas adhérer à la coopérative sans passer par « EELV »?

Et j’en passe sur le parcours du combattant qui attend toute personne cherchant à s’impliquer dans le mouvement… Derrière cela, on retrouve évidemment une certaine conception de la politique et de la vie qui n’est pas la mienne.

Et quoi de plus rassurant pour un « dirigeant Vert » que de pouvoir compter sur un « bon Vert combattant » qui a su se plier aux rites initiatiques ou sur celles et ceux que des promesses de pérennisation au sein de la structure auraient amadoués…Et c’est là qu’on a envie de lancer un nouveau « Indignez-vous! » tonitruant.

Duflot n’apprécie évidemment pas cette vision et a tenté de torpiller Cohn-Bendit il y a moins d’une semaine. Elle l’a accusé de ne pas remettre les 1200 euros d’indemnités parlementaires (d’Eurodéputé) à EELV. Ce que Cohn-Bendit ne fait effectivement pas, se justifiant par le fait qu’il a ou aurait dépensé « 31 200 euros de ma poche, en frais d’hôtel et de déplacement. »

Le 9 avril Cohn-Bendit a demandé ce qu’il en était à ce sujet et la direction d’EELV a botté en touche, gagnant du temps et pouvant ainsi le cas échéant dégager Cohn-Bendit sous prétexte qu’il ne respecte pas les statuts.

EELV continue donc son mauvais cinéma. C’est une structure à pure visée électorale, et même là-dessus ses dirigeants ne sont pas d’accord !

Car il est évident que le problème de fond, c’est la définition de l’écologie. Et vu qu’EELV n’accorde strictement aucune attention aux animaux, et qu’elle est en désaccord complet avec l’écologie radicale… Comment pourrait-elle devenir une force réelle du 21ème siècle ?

Ni Hulot le bobo, ni CPNT et son terroir : pour une utopie écologiste !

La candidature de Hulot a au moins un mérite : celle de faire tomber beaucoup de masques.

Ainsi, la Fondation Nicolas Hulot devient la Fondation pour la nature et l’Homme (FNH). Et le vice-président devient président. Il s’agit de Pierre Siquier. Un écologiste ? Pas vraiment, il s’agit d’un « expert » en entreprises.

Il a dirigé TBWA\Corporate (une composante de l’agence de publicité TBWA) et est président de Ligaris, une agence de communication (33 millions d’euros de chiffre d’affaires).

Parmi les clients de Ligaris : AREVA, Vinci Construction, Vinci Energie, TOTAL, EDF, GDF Suez, EADS Astrium… la SNCF, la Poste, différents ministères, Crédit Agricole, BNP Paribas, etc., etc.

Pierre Siquier est bénévole à l’ex-fondation Hulot, mais évidemment son statut dans la fondation lui permet de mettre en avant un « business vert. » L’écologie est prétexte à la stratégie commerciale.

Dans un autre registre, on voit que l’écologie peut également être un prétexte à une démarche ultra-conservatrice. C’est le cas de « l’Alliance Ecologiste Indépendante », regroupant le Mouvement écologiste indépendant (MEI) d’Antoine Waetcher et France en Action de Jean-Marc Governatori.

Génération Ecologie en faisait partie, jusqu’à ce que Governatori ait annoncé en novembre dernier, sans concertation, la mise en avant de Bardot pour les présidentielles. Nous avions parlé de cette candidature possible de Bardot (Bardot candidate à la présidentielle : une initiative régressive), ainsi évidemment que de l’influence de l’ancien businessman Governatori sur la frange conservatrice (voire bien pire!) du mouvement en faveur des animaux (notamment par l’intermédiaire de Végétariens magazine).

Cette « Alliance Ecologiste Indépendante » espérait amener Hulot en son giron, le 4 avril dernier, elle disait ainsi :

Suite aux choix des Verts de faire leurs primaires en juin, Nicolas Hulot aurait déclaré (via un SMS) que ce serait donc sans lui; certains de ses proches parlant de la possibilité de se présenter sans l’appui des Verts

Si Nicolas Hulot va dans ce sens, l’Alliance Ecologiste Indépendante et ses 100 comités départementaux  le soutiendront sans exigence pour le second tour sauf à soutenir le mieux-disant écologique.

Pour Jean Marc Governatori, secrétaire national, « L’écologie politique ne doit pas être avec la gauche ou avec la droite mais devant eux. Nicolas Hulot a un positionnement hors clivages qui doit permettre de réunir tous les écologistes et bien au-delà. »

La candidature de Hulot ne faisant aucun doute tout comme le rapprochement avec EELV, 10 jours après la ligne a changé à 180° et on en revient aux fondamentaux. Jean-Marc Governatori a expliqué au JDD.fr que « Si Nicolas Hulot s’engage dans un parti de gauche, on ne le soutiendra pas ! »

Prônant une ligne ni gauche ni droite (mais pro petites entreprises et « national »), il a alors expliqué qu’il cherchait un candidat « connu du plus grand monde, d’ampleur médiatique et capable de mieux porter les couleurs de notre projet que [lui]. » « Nous avons deux pistes sérieuses mais je ne peux pas vous le dire. Vous le saurez au plus tard en septembre 2011. » Lorsqu’on lui demande s’il s’agit de Brigitte bardot, il dit : « Elle reste une option possible. »

Y a-t-il là une critique constructive de Hulot ? Pas du tout, bien plutôt le cinéma continue avec Bardot !

Finalement, l’une des remarques les plus intéressantes vient de gens disant le contraire de nous, mais constatant le même « problème » : l’écologie ne peut pas, par principe, être simplement un phénomène bobo visant à réformer le capitalisme.

De notre point de vue, cela veut dire démanteler les villes et modifier les zones rurbaines (ce que nous disions hier). Tel n’est pas le point de vue bien sûr de Chasse – Pêche – Nature – Traditions (CPNT).

Mais CPNT s’adresse de manière intelligente à une population qui devrait être aux premières loges de l’écologie. Les rurbains profitent en partie d’un lien avec la nature, mais voient bien comment l’urbanisme anarchique massacre la nature, à coups d’autoroutes, de grandes avenues, etc.

Et ils ont tout intérêt au démantèlement des villes, qui captent les activités culturelles (notamment Paris, qui asphyxie la culture en France, en la transformant en divertissement pour riches).

CPNT ne veut par contre pas changer les choses dans un sens écologiste, loin de là. Ce qui compte pour CPNT c’est la tradition du terroir, l’exploitation animale ininterrompue, etc. Il y a donc une critique intelligente de Hulot et de ses illusions bobos, mais une critique dans un sens inverse de nous quant au sens de sa démarche…

Voici le document.

Les carences de monsieur Hulot…

A l’issue d’un suspense insoutenable digne du tirage d’Euromillions, voilà que le télécologiste Nicolas HULOT annonce sa candidature à l’élection présidentielle.
Les Français peuvent donc dormir tranquilles, il y aura donc bien un candidat des donneurs de leçons et des « yaka, fokon ».

Signe de l’irrespect pour la France des terroirs et de ses 15 millions d’habitants, le gourou de la boboécologie annonce sa candidature en… banlieue parisienne. Monsieur Hulot sait-il qu’il y a une France derrière la couronne parisienne, une France qui vit les deux pieds dans la nature ?

Pourtant les ruraux seront les premiers confrontés aux grands oukases écolos portés comme la Sainte parole par cet écolo cathodique, adepte du « faites ce que je dis, pas ce que je fais ».

Car avant de porter un programme écologiste, s’il parvient à amadouer ses nouveaux amis écologistes de gauche et à les rallier à sa vision luxueuse et lucrative de la vie naturelle, Monsieur HULOT devra expliquer aux Français ses incohérences et ses paradoxes, ses positions antisociales et restrictives pour la ruralité.

Nicolas HULOT n’est-il pas chèrement sponsorisé dans ses activités écologiques et médiatiques lucratives par des groupes chimiques fortement pollueurs ? Lui qui est soutenu dans ses activités médiatiques par EDF et ses centrales alors qu’avec ses amis Verts, il militera contre le nucléaire ?

Défenseur de la nature libre et protégée quand il fait des émissions au bilan carbone exorbitant et consommatrices des moyens de transports aériens que lui et ses amis verts condamnent ? Se déclarant de gauche quand il soutient la taxe carbone sur les véhicules alors que c’est doublement pénalisant pour les ruraux qui n’ont que ce moyen de transport pour se déplacer et vivre ? Ce n’est plus le syndrome du Titanic, c’est Janus au double visage !

« La maison brûle, et pendant ce temps-là on regarde ailleurs »…Monsieur Hulot faire son show ! Quant à l’incendie, les pompiers n’ont plus d’eau pour l’éteindre, car le modèle écologique de Monsieur HULOT impose avant tout des restrictions… de consommation !

Selon CPNT, pour éviter cette écologie punitive et restrictive méprisante pour l’Homme et ses activités, la ruralité a vraiment besoin d’être représentée et défendue dans cette élection présidentielle 2012.

Le titre – Les carences de monsieur Hulot…- est pratiquement génial. Il s’agit d’une allusion au film « Les vacances de monsieur Hulot », film populaire (pour les générations un peu âgées) qui montre de manière humoristique quelqu’un désireux de vivre tranquillement ses vacances à la plage, sans complications.

CPNT joue avec ce besoin de bonheur et avec la question sociale, les rurbains étant dans une situation précaire par rapport aux villes, centres de richesses et de pouvoir.

Hulot a donc joué un rôle peut-être utile, s’il permet de mettre dos à dos tant son écologie version bobo, que le culte du terroir version facho. On pourrait alors faire vivre une utopie, celle qui affirme que la Terre doit redevenir bleue et verte !

Nicolas Hulot : candidat pour une « mutation écologique » visant à sauver le capitalisme

Lors de sa déclaration faite à Sevran où il a expliqué qu’il était candidat à la présidentielle de 2012, Nicolas Hulot a lu son texte. C’est très révélateur. Car lorsqu’on a quelque chose à dire, on y croit, on le vit, et on ne pratique pas la langue de bois, en regardant un texte totalement fabriqué.

Car là, Hulot a embrayé directement sur les fins de mois difficiles, les pertes de repère, les difficultés économiques… Expliqué qu’il espérait tout de la jeunesse, notamment de banlieue…

Quelque chose dont il n’a jamais parlé, et pour cause : c’est un présentateur télé totalement conformiste, et avec TF1 il gagne 33 000 euros par mois, à quoi il faut ajouter les royalties sur les produits dérivés Ushuaïa (700 000 euros environ en 2006, derniers chiffres disponibles).

Pourquoi ce changement ? Par carriérisme. La preuve en est que s’il a parlé de « social », il n’a rien dit sur le nucléaire. Un mois après la catastrophe de Fukushima, il fallait le faire ! Rappelons ici que le Grenelle de l’environnement, lancé par Hulot, n’abordait pas non plus la question du nucléaire…

Hulot ici fait allégeance, comme tous les principaux partis politiques du FN au PCF, à l’industrie du nucléaire.

Autre preuve de carriérisme : l’enfumage complet d’Europe écologie – les Verts (EELV). Hulot a en effet très clairement annoncé qu’il était candidat à la présidentielle. Il a expliqué il est vrai qu’il se sentait le plus proche des gens d’EELV, mais pour expliquer qu’il espérait avoir leur soutien ainsi que celui de tous les écologistes en général.

Il n’a donc jamais expliqué qu’il était candidat aux « primaires » d’EELV (même s’il l’est également, comme on peut le voir sur le site 2012hulot.fr). EELV doit donc plier et céder aux caprices de monsieur Hulot…

Et finalement, Hulot va jouer un rôle historique positif. Pas à court terme, bien entendu, car là il est à l’apogée d’une tendance forte depuis quelques mois : la saturation complète autour d’une « écologie » non définie et dont tout le monde se revendique. Hulot va finir de dégoûter de l’écologie.

Mais Hulot va faire tomber le masque de cette fausse écologie. Car Hulot a un programme clair. C’est celui de la mutation écologique, visant à empêcher l’épuisement des ressources naturelles de plomber la société et son fonctionnement, son économie et ses acquis sociaux.

Hulot veut donc l’écologie pour sauver le capitalisme. Nous avons critiqué l’ultra-gauche pour qui l’écologie était fondamentalement un complot capitaliste, ce qui est totalement absurde. Mais là la critique est valable pour Hulot.

Ce que propose Hulot, la « transition vers la société nouvelle écologique et sociale », n’a aucun contenu à part aider les petites entreprises, prendre en compte les exigences des consommateurs, préserver l’énergie à grande échelle, rendre la fiscalité plus efficace, soutenir l’innovation, rendre ainsi son « éclat » à la France, etc.

C’est pour cela que Hulot a longuement salué Stéphane Gatignon, maire de Sevran, ville de banlieue parisienne où Hulot a pris la parole. Nous avons déjà expliqué en quoi ce maire, ancien membre du Parti Communiste français, a choisi EELV par pur carriérisme (notons d’ailleurs qu’il veut relancer l’économie en autorisant le cannabis et en créant 100 000 emplois sous la forme de petits commerçants de drogue!).

Et c’est pour cela que cette « transition écologique et sociale » n’aborde jamais la question des animaux, bien évidemment. Ce qui n’empêche pas Hulot de se vanter de connaître la nature…

Face à toutes ces postures, soulignons ce qui à nos yeux devrait être au coeur d’une démarche écologiste authentique :

1. Les écosystèmes doivent se voir reconnaître une valeur en soi, aucune destruction ne doit plus être tolérée.

Les villes et les zones rurbaines, dans leur forme actuelle, doivent être démantelées et réorganisées afin de ne pas agresser la Nature.

L’humanité doit reculer et redonner de l’espace à la vie sauvage, la planète doit redevenir bleue et verte.

2. Il doit être mis un terme à l’exploitation animale, sous quelque forme que ce soit.

Il faut se débarrasser de l’idéologie dénaturée d’une humanité anthropocentriste refusant de reconnaître la beauté de la Nature et la primauté de la vie.

La culture dominante doit considérer l’humanité comme une composante de Gaïa, composante consciente et à son service.

Pas de compromis dans la défense de notre mère la Terre !

Stéphane Lhomme candidat aux primaires d’EELV

Les élections présidentielles ont une dimension très fortement personnalisée ; d’une certaine manière en France, c’est un coup d’État légal, où une sorte de roi est élu pour une période déterminée. C’est donc un moment où « l’on se lance. »

Le carriérisme massivement présent chez Europe Ecologie n’en ressort que davantage. Et voici que la saga continue. Nicolas Hulot était mécontent de la date des primaires : qu’à cela ne tienne désormais la direction d’EELV négocie avec lui pour les modalités pratiques (notamment la liste des personnes pouvant voter, Hulot voulant ouvrir le plus largement possible aux personnes non adhérentes à EELV).

Mais voici qu’un troisième larron vient s’ajouter : Stéphane Lhomme. Nous avons parlé de lui au moment de son éviction de son poste de porte-parole du Réseau Sortir du nucléaire. Lui aussi veut être candidat aux primaires d’EELV… dont il ne fait pas partie. Son but est ainsi de mettre Hulot dans les cordes (et avec lui, toute une partie d’EELV).

Voici sa lettre à la responsable d’EELV :

Vendredi 8 avril 2011
Stéphane Lhomme

à Cécile Duflot,
Secrétaire nationale
d’Europe écologie – Les Verts

Objet : candidature à la primaire d’Europe écologie – Les Verts pour l’élection présidentielle

Cécile,
je te prie noter que, par le présent courrier, je fais officiellement acte de candidature dans le cadre de la primaire d’Europe écologie – Les Verts (EELV) pour l’élection présidentielle.

Il est vrai que je ne suis pas adhérent d’EELV mais, chacun le sait, M Hulot non plus… ce qui ne semble pas poser de problème pour qu’il participe à cette primaire (cf ta réponse à Mme Lapix sur le plateau de Dimanche +). Ce qui est possible pour M. Hulot doit nécessairement l’être pour quelqu’un d’autre.
Je te remercie de me faire connaître dès que possible les modalités pratiques et administratives de participation à la primaire.

Stéphane Lhomme
Président de l’Observatoire du nucléaire
Porte-parole du Réseau Sortir du nucléaire de février 2000 à février 2010

La candidature demandée est donc, en quelque sorte, à charge contre Hulot. Voici le point de vue de Stéphane Lhomme :

Nicolas Hulot est le candidat des multinationales

Je me présente à la primaire d’ « Europe écologie – Les Verts » parce que :
– l’animateur de télévision Nicolas Hulot, parrainé par L’Oréal et EDF, veut faire main basse sur l’écologie politique ;
– il faut proposer une écologie offensive contre les multinationales pollueuses et pour une véritable politique sociale.

Par Stéphane Lhomme, Président de l’Observatoire du nucléaire

Présentée comme l’aboutissement suprême de la participation citoyenne au débat public, l’élection présidentielle au suffrage direct est au contraire devenue un rouleau compresseur antidémocratique qui pousse les partis à des « castings » dictés par les sondages et dope les ambitions de vedettes du petit écran.

On ne sera donc pas surpris de constater que l’écologiste cathodique Nicolas Hulot se propose d’être le candidat d’Europe écologie-Les Verts.

A ce compte, pourquoi pas Mimie Mathy, Zidane, Madame de Fontenay où Johnny Halliday ? Si Nicolas Hulot était désigné, ce serait la pire des humiliations pour les tous écologistes.

Conscient qu’il n’est pas très présentable pour un supposé écologiste d’être en affaire avec EDF ou L’Oreal, Nicolas Hulot vient de rompre ses contrats avec ces multinationales pollueuses. Ainsi, d’un claquement de doigts, il serait subitement « lavé » de ces collaborations indécentes pour un « écologiste » ?

Comment croire que les citoyens-électeurs vont se laisser berner par de si grosses ficelles ? Comment croire que les Verts, et les autres écologistes qui agissent sur le terrain depuis si longtemps, vont accepter d’être enrôlés par l’animateur de TF1 ?

En effet, la seule « légitimité » de M Hulot pour représenter l’écologie politique se résume
principalement… en une très forte notoriété. Celle-ci est due à sa présence de longue date, et en « prime time », dans la grille des programmes de TF1, la chaîne de télévision la plus regardée en France. TF1 étant elle-même détenue par la multinationale Bouygues, plus spécialisée dans le bétonnage et la pollution que dans l’écologie.

Pire : il apparaît que c’est le drame de Fukushima qui a décidé l’animateur de télé à franchir le pas vers la politique. Or, tout en se construisant une image médiatique d’écologiste, Nicolas Hulot n’a auparavant jamais levé le petit doigt contre l’atome. Parfois contraint de se prononcer lors d’interviews, il s’en sortait avec des pirouettes du genre « Le nucléaire n’est pas une solution… à terme ».

Mais, le plus souvent, il expliquait que l’atome n’était certes pas très écologique, mais que la priorité était de lutter contre le changement climatique. Sous entendu, il faut garder le nucléaire qui dégage peu de co2. Peu importe les déchets radioactifs et les catastrophes atomiques…

La catastrophe nucléaire japonaise n’est donc qu’une bonne opportunité pour Nicolas Hulot qui s’est parfois laisser aller à donner conférence à l’invitation de la Société française de l’énergie nucléaire (SFEN), par exemple le 15 novembre 2001 à Bordeaux. Ayant diffusé aux spectateurs un tract contestant le caractère écologique du nucléaire et le soutien apporté de fait à cette thèse par l’animateur d’Ushuaia, j’avais eu la surprise de voir ce dernier, en furie, se précipiter vers moi et prétendre que sa présence aux côtés de la SFEN n’avait aucune signification.

Et puis il y a eu le « machin » appelé Grenelle de l’environnement, idée « lumineuse » de M. Hulot qui a déroulé à cette occasion le tapis vert pour M Sarkozy. Celui-ci s’est offert à bon compte une image d’écologiste : le Grenelle a servi de cache sexe à la continuation des pires pollutions, nucléaire, autoroutes, pesticides, incinérateurs, etc.

Nicolas Hulot et les autres écologistes officiels – ils ont été désignés par l’Elysée ! – n’ont même pas « monnayé » leurs participation au Grenelle, par exemple en exigeant l’arrêt de la construction du réacteur nucléaire EPR. Ils se sont précipités dans les salons dorés et devant les caméras pour en tirer des avantages personnels.

Certains sont aujourd’hui députés européens, d’autres viennent d’être récompensés par une nomination lucrative au Conseil économique et social. Et leur leader, Saint Nicolas, entend maintenant faire carrément main basse sur l’écologie politique !

Mais quel peut donc être l’intérêt pour les écologistes de se soumettre à la candidature Hulot ?
Première hypothèse, la mayonnaise ne prend pas : il ne suffit pas de caracoler en tête des sondages de notoriété pour être crédible en politique. Au final, les écolos se seront offerts pour rien à Hulot, le candidat des multinationales polluantes.

Seconde hypothèse, Hulot fait un bon score : 10%, 12%, voire 15%. Les élites vertes pensent pouvoir alors contraindre le PS à leur laisser, lors des élections législatives, une bonne cinquantaine de circonscriptions gagnables. C’est mal connaître le PS, lequel a toujours châtié ses vassaux, surtout lorsqu’ils se sont enhardis. Par contre, on peut envisager trois ou quatre ministres écologistes. La belle affaire : le PCF en a eu autant en 1981, et leur seul rôle a été de faire avaler des couleuvres à leurs camarades.

Dans tous les cas, à part récupérer quelques strapontins pour certains écolo-arrivistes, on ne voit pas bien ce que gagnerait Europe écologie à s’offrir à un animateur de télévision ami de multinationales pollueuses. Ce serait la déchéance finale et fatale de l’écologie politique.

Il est donc très clair que ma candidature est avant tout motivée par le souci de s’opposer à celle de Nicolas Hulot. On m’objectera qu’il n’est pas très constructif de se présenter « contre », plutôt que d’être force de proposition. Ce à quoi je réponds que, parfois, il faut savoir se lever pour dire « non », mais que cela n’empêche pas pour autant de la faire de façon positive et constructive.

Il reste à ce que ma candidature ne soit pas écartée par de subtils procédés bureaucratiques. Je ne suis certes pas membre d’Europe écologie, mais Nicolas Hulot non plus : s’il est autorisé à concourir, il n’y a aucune raison que je ne le sois pas.

Stéphane Lhomme
Président de l’Observatoire du nucléaire
http://www.observatoire-du-nucleaire.org

Sur le papier, cette démarche a une cohérence, à part qu’il y a peu de légitimité à apporter la bonne parole de l’extérieur d’EELV.

Surtout que Stéphane Lhomme est lié aux « décroissants », qui eux aussi espéraient lancer une candidature vraie/fausse, afin de faire passer leurs idées (http://www.objecteursdecroissance2012.fr, hors ligne, avec Paul Ariès en figure de proue), mais l’union n’a pas été réussie et le projet est tombé à l’eau.

La vérité est qu’EELV exerce une telle pression qu’à moins d’avoir des valeurs très fortes – comme la libération animale et la libération de la Terre – il est difficile d’avoir une marge de manoeuvre, même s’il est évident qu’EELV et Hulot n’ont rien d’écologiste finalement.

La tentative de Stéphane Lhomme, si elle contribue évidemment à montrer la nature d’EELV et de Hulot, ne saurait constituer une véritable perspective : celle-ci ne peut se développer qu’à la base, démocratiquement, avec des valeurs morales et culturelles hautement développées. C’est le sens à nos yeux d’assumer le véganisme et la libération de la Terre !

EELV : absence de sérieux, tout cela au nom des élections

Alors que la catastrophe de Fukushima continue de manière terrible (La situation est en train d’empirer de manière très importante, avec très vraisemblablement une réaction en chaîne périodique dans le réacteur numéro 1), on ne peut que penser plein de mal de ce qui se passe à Europe Ecologie – les Verts (EELV).

En 2002 déjà, le « duel » entre Alain Lipietz et Noël Mamère avait été meurtrier pour la mise en avant de l’écologie. Presque 10 ans après, rien n’a changé, entre cette fois Nicolas Hulot et Eva Joly.

Déjà que EELV se moque totalement des animaux, si en plus il n’y a même pas la mesure de l’urgence de la situation pour la planète, que penser ? Il est vrai que quand on sait ce que fait sa responsable Duflot (partir en train à la conférence de Copenhague, devant les médias, pour revenir discrètement en avion le lendemain)…

Et que dire de Nicolas Hulot ? Nous ne parlons même pas ici de son histoire (TF1, le business Ushuïa, etc.) mai de sa position par rapport à EELV. EELV a en effet décidé que la primaire en son sein, pour désigner la personne candidate à la présidentielle, serait en juin.

Cela ne plaît pas à sa seigneurie Hulot, qui se veut au-dessus de tout, et qui « se tâte » désormais pour aller en solo à la présidentielle (tout en se déclarant plus ou moins au dernier moment).

On reconnaît là une démarche personnelle, dans le prolongement de son parcours. Revenons sur quelques faits, rappelés tout récemment par la revue l’Express dans l’article Ushuaïa, le label Hulot certifié 100 % rentable :

« L’émission « Ushuaïa nature » est coûteuse à fabriquer [1 million d’euros par épisode], explique Hubert Taieb, directeur général adjoint de TF 1 Entreprises, la filiale de la chaîne de télévision qui possède et exploite le label écolo depuis le début des années 90. Il n’est pas anormal que l’on cherche à rentabiliser un investissement aussi lourd. »

Résultat : TF 1 a cédé en quinze ans la licence d’exploitation à plus d’une quinzaine de sociétés (L’Oréal pour les cosmétiques, Atol pour la lunetterie, Rhonetex pour les vêtements, Lexibook pour l’électronique grand public, Quo Vadis pour la papeterie…) et cautionné ainsi la commercialisation d’une soixantaine de produits dérivés en France. En jouant, même si la chaîne s’en défend, sur l’identification Ushuaïa-Nicolas Hulot pour les consommateurs.

Seule condition à respecter pour les heureux exploitants de la marque aux reflets verts : respecter l’esprit de l’émission de télévision, le navire amiral, à savoir la « naturalité éthique ». Avec plus ou moins de succès ! Si les gels douches Ushuaïa font un tabac dans les linéaires des grandes surfaces, les bâtons d’encens du même nom ont été retirés de la vente fin 2004 après que le magazine Que choisir a révélé qu’ils présentaient un risque cancérigène.

Pour éviter que de telles situations se reproduisent, TF 1 finalise une charte d’utilisation pour mettre en place des « obligations en matière de développement durable » qui seront annexées aux contrats de licence. Quoi qu’il en soit, l’opération est plus que rentable : TF 1 estime à… 100 millions d’euros le chiffre d’affaires annuel généré par tous les produits griffés Ushuaïa.

Le succès des produits dérivés ne se démentant pas, TF 1 continue d’exploiter le filon de l’émission (8 millions de téléspectateurs le mercredi soir quatre fois par an, un tiers de part d’audience). Outre les CD musicaux et les DVD des émissions, elle a trouvé deux nouvelles déclinaisons à fort potentiel.

D’une part un trimestriel, Ushuaïa magazine, lancé mi 2004 et vendu à 100 000 exemplaires, selon TF 1. Paraissant en fonction de la diffusion de l’émission, il fait bonne place aux autres produits dérivés de la marque. D’autre part, une chaîne de télévision, Ushuaïa TV, qui émet depuis mars. Diffusée sur le bouquet satellite TPS (détenue à 66 % par TF 1), elle propose des documentaires et diffuse une fois par jour d’anciennes émissions de son animateur casse-cou.

Pour chacune des déclinaisons de la marque, Nicolas Hulot n’a pas son mot à dire, mais il assume : « TF 1 décline des produits dérivés qui permettent à l’émission de télé d’être financée. Au début, j’ai été surpris par cette stratégie, mais je m’y suis fait. Cela ne me choque plus du moment que je garde le contrôle du contenu de l’émission et ma liberté de parole. »

Une liberté de parole financée par les grands groupes industriels, cela n’existe pas. Si des groupes comme EDF, TF 1, Bouygues Télécom, Duracell ou Rhône-Poulenc financent la « Fondation pour la nature et l’homme » ce n’est pas pour rien.

Il est évident que si Hulot agit de manière aussi individualiste par rapport à l’écologie ou l’EELV, c’est qu’il baigne dans une idéologie individualiste sans valeurs.

Quant à EELV, ce n’est plus qu’une machine électorale. Au point que le 1er avril, José Bové et Daniel Cohn-Bendit ont publié dans le quotidien Libération une sorte de « manifeste. »

Y est-il parlé de contenu ? Pas du tout. C’est juste le style d’EELV qui est critiqué. A la place d’une alliance trop directe avec le Parti Socialiste, les deux carriéristes proposent cela :

Depuis 2008, jamais peut-être notre nouveau mouvement n’a été en aussi grand danger, malgré ses succès et l’indéniable place qu’il a su occuper dans le paysage politique français et européen.

Notre mouvement s’agrandit, il s’implante, il gagne de nouveaux responsables, de nouveaux adhérents. Les campagnes de terrain portent leurs fruits. Nos idées et nos valeurs progressent. La coopérative de l’écologie politique se développe et, avec elle, le réseau de nos ressources partagées.

Mais les projets nouveaux se heurtent aux anciennes ambitions. Les vieilles habitudes, celles qui faisaient de l’écologie l’aiguillon des bonnes consciences de gauche ou de droite, le supplétif électoral d’une gauche à bout de souffle, entravent aujourd’hui les forces de l’espérance. La gestion de l’appareil, pour nécessaire qu’elle soit, prend le pas sur le projet et sur l’élaboration collective. Et comme si nous étions déjà un vieux parti, les conflits individuels menacent de l’emporter sur le combat commun.

Nous voulons un mouvement à la hauteur des enjeux du temps. Nous voulons une grande coopérative de l’écologie politique, autonome, bien en phase avec la société civile, capable d’assumer sa diversité et les débats qui naissent en son sein. Les associations citoyennes, les syndicalistes, les ONG et les plates-formes qu’elles constituent, les scientifiques et plus généralement les intellectuel(le)s et les artistes, les éco-innovateurs, le réseau social des experts, des entreprises ou les responsables des expériences de «transition», doivent trouver dans notre mouvement des moyens et des services mutualisés, à la mesure de leurs engagements et de leurs compétences.

Quand on a pas de contenu mais qu’on veut être « calife à la place du calife », on parle de « démocratie » sans préciser aucun contenu.

Et ne parlons pas de la ridicule prétention comme quoi EELV aurait une place dans le paysage politique français et européen. Les verts français sont extrêmement loin de la culture des Verts comme en Allemagne, malgré le fait qu’eux aussi ait choisi l’option électorale (c’était le triomphe des « realos » contre les « fundis »).

Quant à la « société civile » en Allemagne, elle n’hésite pas à assumer les clash, comme lors du mouvement contre le CASTOR.

EELV a une identité bobo, sans contenu ; c’est un parti de carriéristes désireux de gérer tranquillement la société pour que rien ne change fondamentalement, en verdissant un peu quelques quartiers.

Finissons sur une phrase de Jean-Paul Besset, député européen d’Europe Ecologie-Les Verts et ancien porte-parole de la Fondation Nicolas Hulot :

« Humble, généreux et modeste… Hulot sera un animal politique singulier. Cela nous changera du zoo habituel. »

Au-delà de la question de l’humilité d’une personne médiatique gagnant plus de 30 000 euros par mois, peut-on, en ce début du 21ème siècle, parler de manière aussi détachée des zoos, symbole de l’exploitation animale et de la destruction des écosystèmes ?

Nous ne le pensons pas !

Sortie du nucléaire : le piège du référendum

Voici un document vraiment très intéressant, publié hier par Stéphane Lhomme, de l’Observatoire du nucléaire. Stéphane Lhomme faisait autrefois partie du Réseau Sortir du Nucléaire, dont il était le porte-parole jusqu’à l’année dernière (voir notre article Du rififi chez le Réseau Sortir du nucléaire).

Il analyse ici la question du référendum sur le nucléaire, demandé par Europe Ecologie et d’autres structures. Et il constate qu’un tel référendum est une très mauvaise exigence de par le cadre actuel du rapport de force…

Notons au passage qu’il mentionne également un fait trop souvent oublié: le fait que l’installation du parc nucléaire a été décidée de manière purement administrative (voire bureaucratiquement), et réalisée de manière ultra-rapide. Le nucléaire, en France, est le résultat d’un véritable coup de force par en haut…

Sortie du nucléaire : le piège du référendum

Le nucléaire a été imposé en France sans référendum, alors pourquoi en faudrait-il un pour décider de sortir du nucléaire ? Et ce d’autant qu’un tel référendum serait un véritable piège : c’est le gouvernement pronucléaire qui choisirait la question posée et qui organiserait à sa façon la campagne officielle….

Un référendum est souvent considéré comme une démarche très démocratique permettant enfin au peuple de prendre lui-même une décision. La réalité est bien différente : il ne faut pas oublier qu’un référendum revient avant tout… à poser une question. Et une question à laquelle il ne peut être répondu que par OUI ou NON (sauf à s’abstenir). Or, c’est le gouvernement pronucléaire, appuyé par une Assemblée nationale elle-même constituée à 90% de pronucléaires, qui rédigerait cette question… à sa façon. Essayons de voir ce qu’elle pourrait être.

D’abord, il y a nucléaire et nucléaire : production d’électricité, armes atomiques, nucléaire médical. Si la question est « Êtes-vous pour la sortie du nucléaire ? », les atomistes auront beau jeu de dénoncer le désarmement unilatéral de la France (ce qui n’est pas en soi une mauvaise chose, mais en l’occurrence cela ferait perdre des chances de succès au référendum), ou la fin de certains traitements médicaux.

Il faudrait donc que la question soit « Êtes-vous pour la production d’électricité par des centrales nucléaires ? ». Mais, même si le gouvernement se rangeait à cette précision de bon sens, loin d’être écartés, les problèmes commenceraient au contraire à s’accumuler.

En effet, avec vice, le gouvernement poserait alors assurément la question inverse : « Êtes-vous contre la production d’électricité par des centrales nucléaires ? ». En effet, c’est reconnu, il est psychologiquement plus facile de ne pas être pour que d’être contre. Cela ne changerait rien bien entendu pour ceux dont la religion est faite, dans un sens ou dans l’autre. Mais quid des indécis ?

Par ailleurs, de nombreux citoyens sont à la fois contre le nucléaire militaire et le nucléaire dit « civil », du fait de leur égale dangerosité mais aussi de leur évidente imbrication. Il est clair que beaucoup de ces gens, considérant que la question posée reviendrait par défaut à avaliser le nucléaire militaire, voteraient blanc au lieu de voter contre.

Ensuite, il est improbable que la question posée évoque la sortie du nucléaire… sans préciser la durée de ce processus. C’est d’ailleurs là que le gouvernement jouerait sur du velours : s’il propose une sortie rapide, mettons en 10 ans maximum, de nombreux citoyens voteront contre, craignant la pénurie et les restrictions… dont le gouvernent lui-même agiterait le spectre.

Si la question évoque une durée plus longue (20 ans, 30 ans), les voix de nombreux opposants se transformeront en votes blancs ou en abstentions : comment accepter que les réacteurs actuels, déjà vieillissants, continuent à fonctionner aussi longtemps, aggravant le risque de catastrophe ? Car, faut-il le rappeler, l’objectif est de fermer les réacteurs pour éviter un désastre tel que celui qui frappe aujourd’hui le Japon.

D’autre part, il est certain que la campagne officielle, et donc l’accès aux médias, serait biaisée : on a pu constater lors de précédents référendums que, en toute légalité, ce sont les partis politiques dominants qui se voient attribuer la quasi-totalité du temps d’antenne. Or le PS, l’UMP, le Nouveau centre, le Modem, le Front national, le PCF sont tous pronucléaires.

Imaginons naïvement que, devant de puissantes protestations face à un tel déni de démocratie, le gouvernement consente à donner du temps d’antenne aux associations. Il ne faut pas croire que ce serait enfin la parole aux antinucléaires. D’abord, le temps ne serait même pas partagé en deux, moitié pour les « pros », moitié pour les « antis ». En effet, d’autres organisations entreraient dans la danse, par exemple des associations de consommateurs.

Or, ces dernières années, la très médiatique UFC-Que choisir a pris des positions clairement favorables à l’atome, prétendant à tort que l’électricité nucléaire serait bon marché. On peut craindre aussi que, parmi les organismes « neutres », la parole soit donnée par exemple à la très réactionnaire Académie de médecine qui, tenez vous bien, a officiellement pris position pour le nucléaire… au nom de la santé !

Finalement, le temps d’antenne offert aux antinucléaires serait très restreint. Mais il y a encore pire : de quels « antinucléaires » s’agirait-il ? Il est fort improbable que, par exemple, l’auteur du présent texte soit invité à s’exprimer. A sa place, la position « antinucléaire » serait occupée par de véritables imposteurs comme l’ « hélicologiste » Arthus-Bertrand, ou des personnages ambigus comme Nicolas Hulot qui ne s’est jamais engagé contre le nucléaire avant le drame japonais et qui, depuis, évoque une vague et lointaine sortie de l’atome.

Ces gens là ne manqueraient pas de proposer un processus en 30 ou 40 ans, sapant de fait toutes les raisons de sortir du nucléaire : s’il n’y a pas urgence à fermer les réacteurs, c’est que le péril n’est pas réel et qu’il n’est donc pas nécessaire de se détourner de l’atome.

Certes, il n’y a pas que la campagne officielle, mais les travers dénoncés ci-dessus seraient assurément encore pires lors de débats organisés sur les grandes chaînes télévisées. Nous aurions alors droit à des « débats » surréalistes entre les PDG d’EDF et d’Areva et de curieux « opposants » comme Arthus-Bertrand.

Alors non, définitivement, il ne s’agit pas de réclamer « un grand débat » ou « un référendum ». Ces revendications étaient concevables avant le 11 mars, mais il est surréaliste de voir des écologistes les porter encore alors même que se déroule le drame de Fukushima. S’ils ne réclament pas la sortie du nucléaire maintenant, quand le feront-ils ?

Bien sûr, il y a de la politique derrière tout ça : les nouvelles « élites vertes » entendent entrer en force au gouvernement et à l’Assemblée nationale. Pour cela, il leur faut passer des accords avec le très pronucléaire Parti socialiste. Ce joli monde se mettra certainement d’accord sur… « un grand débat » et éventuellement « un référendum », lequel se déroulera (en cas de victoire à l’élection présidentielle) en 2013, quand l’émotion de la catastrophe japonaise sera passée : chacun aura repris l’insouciante habitude de vivre près d’une centrale nucléaire vieillissante, tandis que des millions de japonais n’auront pas encore développé les cancers qui leurs sont assurément promis.

L’Allemagne vient de fermer 7 réacteurs d’un coup, cela prouve bien que des décisions radicales sont possibles. Le nucléaire ne couvre que 2% de la consommation mondiale d’énergie, contre 15% aux énergies renouvelables : leur part est donc, contrairement à une idée fausse largement répandue en France, nettement plus élevée que celle du nucléaire. A titre d’exemple, l’hydroélectricité produit sur Terre environ 3300 Twh annuels, contre 2600 pour les 430 réacteurs nucléaires en service. Finalement, le nucléaire représente un risque extrême pour une contribution infime à l’économie planétaire.

L’essentiel du parc nucléaire français a été construit à marche forcée en moins de dix ans, il est donc possible de faire le chemin inverse en moins de dix ans. Enfin, il ne faut pas oublier que le nucléaire a été imposé en France sans référendum : pourquoi en faudrait-il un pour sortir du nucléaire ? Ou plutôt pour ne pas en sortir, tant un tel scrutin serait faussé…

Stéphane Lhomme

Président de l’Observatoire du nucléaire

« Norbert, mon voisin, est un écologiste forcené »

Le parti des « Verts » devenant Europe écologie les Verts, c’est tout un symbole de l’intégration dans les institutions et de la perte des valeurs initiales. Sans parler de l’incompréhension totale de la question animale !

Résultat, ces derniers mois, l’écologie n’est plus qu’un folklore. Un folklore auparavant dérangeant, et maintenant dont on peut « rire. » Voici un exemple avec un article tiré du Midi Libre.

On y retrouve une philosophie réduisant l’écologie à un folklore, en lieu et place d’une vision du monde fermée et combative ! L’écologie est ici transformée en « maniaquerie » de personne « trop » sensible, le tout évidemment sur un mode un peu « con-con. »

L’HUMEUR   VAGABONDE  

L’écologiste
Norbert, mon voisin, est un écologiste forcené. Etre écolo plus que lui, est impossible. Dès son réveil, il se lève et avant de prendre un petit-déjeuner de céréales bio, il vérifie son tri sélectif à quatre containers, l’œil sur le baromètre pour vérifier qu’il n’y a pas aggravation du réchauffement de la planète.

Penser que, pendant la nuit un morceau de banquise s’est fait la malle, lui minerait le moral pour la semaine. Il n’utilise jamais, pour son rasage quotidien, la mousse en bombe qui a tendance à nuire à l’environnement en agrandissant le trou dans la couche d’ozone !

Il me raconte que son beau-frère, Marcel, avec lequel il a toujours un différend sur la cause, ne tient aucun compte, lui, de tout ce qui menace sa chère planète. Dernièrement, au cours d’un repas de famille, le débat a été relancé sur le sujet. Norbert, s’adressant à son « beauf » lui assène : « Tu comprends, tout ce que vous provoquez, toi et tous ceux qui se comportent sans discernement : les allergies, l’augmentation du nombre d’asthmatiques, les cancers, les pingouins qui disparaissent, les baleines qui meurent, les canards qui chopent la grippe H1N1, la déforestation…

Et moi-même qui ne me sens pas terriblement bien avec tout cet air vicié que je respire, à cause d’inconscients tels que vous ! Et les requins de Polynésie en voie d’extinction ! ».

Les belles sœurs ne pipaient mots pendant que Marcel imaginait le Norbert en vacances, se baignant dans la mer des Philippines, tout bonnement en train de se faire bouffer par un de « ses » requins survivants dont il voulait assurer la pérennité !

Il se retenait d’en rire, mais au dessert, il ne put s’empêcher d’une petite provocation, et il lança innocemment : « Et pourquoi ne formerais-tu pas un comité pour la défense du rat d’égout ? Y a pas de raison de défendre les rhinocéros, les hérissons, les requins blancs, les tortues caouannes et pas les rats d’égout ! Parce qu’il a une sale gueule, une mauvaise réputation ? C’est une injustice épouvantable. Et as-tu songé, mon cher Norbert, à ce militant en train de se faire bouffer par un de ces squales qu’il défend. Est-ce qu’il est content de se transformer en beefsteak et de contribuer ainsi à la survie de l’espèce, ou est-ce qu’il a quand même dans l’idée qu’il n’y a pas plus con que lui ? ».

Sentant venir l’orage, les belles sœurs se levèrent d’un bel ensemble pour dire : « On passe au salon, à la télé il y a un beau film, ‘Vingt mille lieux sous les mers ‘». Vous pouvez imaginer tout ce qui peut arriver quand deux partis s’affrontent sur l’écologie ou autre politique… À éviter absolument. Je vous quitte, je vais arroser mes fleurs, à l’eau de pluie, bien entendu.

La pseudo-écologie dont il est parlé est d’autant plus caricaturale que les femmes n’ont ici aucun avis et sont réduites au statut de « potiches. » On ne sera nullement étonné que les animaux ne soient jamais pris en compte non plus, à part quand ils sont lointains et exotiques.

Cette écologie folklore ne comprend rien à Gaïa, elle est incapable de saisir la planète comme un tout.

Bien entendu, il s’agit d’un article qui se moque. Cependant, il n’est nullement difficile de voir que le niveau des personnes liées à « Europe écologie les Verts » correspondent à ce portrait. Leur écologie ne va pas loin, pour ne pas dire nulle part.

Rien que le site d’Europe écologie ne parle même pas d’écologie en ce moment, trop préoccupé par les élections présidentielles qui ont lieu dans plus d’une année, en 2012 ! L’écologie n’est ici qu’un prétexte pour une vision du monde « réformiste » et « social », une sorte de nouvelle « social-démocratie » branchée.

Rien à voir avec une compréhension juste de l’écocide en cours sur notre planète!

La supercherie du sommet de Cancún

A Cancún, au Mexique, vient donc de se terminer une conférence internationale sur le réchauffement climatique, organisée sous l’égide de l’ONU et avec la participation de presque 200 pays.

Cette conférence a consisté en 12 jours de négociations, et finalement l’adoption d’un texte final, salué comme une « réussite. »

Pour son contenu ? Non ! Simplement… parce qu’il existe. C’est cela les résultats concrets dont parlent les personnes suivantes:

« L’accord obtenu comporte des avancées concrètes notamment en matière de lutte contre la déforestation, de transfert de technologies et de financement. Il lance une vraie dynamique en vue de la conférence de Durban l’année prochaine. »
Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l’écologie

« Après l’échec retentissant de Copenhague, les négociations onusiennes ont prouvé qu’elles pouvaient aboutir à des résultats concrets, notamment sur la protection des forêts, l’aide financière aux pays en développement ou la vérification des promesses. »
Yannick Jadot, eurodéputé EELV

« Je crois que c’est une chose positive de voir un accord mondial, incluant toutes les grandes économies. »
Todd Stern, représentant américain au sommet

Prenons par exemple le « Fonds vert. » Il s’agit d’un fonds destiné à aider les pays « en développement » à affronter les changements climatiques et à essayer de les ralentir.

Premier point : il ne s’agit pas de stopper le réchauffement climatique, mais ici de l’accompagner, de le freiner plus ou moins.

Second point : les pays riches ont promis 75 milliards d’euros, mais il n’y a aucun plan de financement.

Troisième point : le système de compensations pour lutter contre la déforestation est purement théorique, il n’y aucun chiffre, rien n’a été décidé.

Quatrième point : ce « Fonds vert » sera mis en place en… 2020.

On peut donc être certain que, d’ici 2020, tout aura été chamboulé…

Prenons un second exemple, avec le protocole de Kyoto, qui doit expirer en 2012. Rappelons juste ici que selon ce protocole, les pays riches doivent réduire leurs émissions de 5,2%.

Rappelons aussi que ce protocole n’a pas été signé par les USA, qui se justifie en disant que la Chine (qui est l’usine des pays riches) ne doit pas réduire ses émissions ; il y a quelques années le Canada avait qualifié les objectifs du protocole de «irréalistes et inaccessibles » ; l’année dernière à Copenhague 85 pays ont promis de réduire ou freiner leurs émissions, mais sans aucun accord contraignant, etc.

Et là, qu’est-ce qui a été décidé à Cancun ? Strictement rien !

Il a simplement… été promis de discuter de cela, lors de la conférence de Durban, en Afrique du Sud, l’année prochaine !

On comprend quand on voit cela que la ministre de l’écologie explique au sujet de ce sommet de Cancun:

« Il confirme l’objectif de limiter l’augmentation de la température de plus de 2 C et va au-delà en ouvrant la perspective d’un objectif mondial et partagé de réduction des émissions à l’horizon 2050. »

Horizon 2050 ! Et oui, voilà comment les gens qui ne respectent pas la planète voient les choses.

Mais cela est logique : pour ces gens, il y a le temps. La destruction des vies animales et de la nature n’est, pour eux, pas un drame auquel il faut mettre fin. Cela ne les marque pas, cela ne les frappe pas.

A peine s’ils peuvent le remarquer, parce que cela menace l’équiblibre du monde, sa gestion. Pour ces gens-là, il s’agit bien seulement de gérer. La nature, en soi, ne les intéresse pas, à part comme paysage, à part en arrière-plan.

Comme l’a expliqué Yannick Jadot d’Europe écologie avant le sommet, la question centrale n’est pour eux pas la nature, mais la gestion:

« Les négociations risquent d’être difficiles, pourtant l’issue de cette conférence sera déterminante: si nous obtenons un bon résultat sur la déforestation, les transferts de technologie et un fond de soutien aux pays du Sud – même sans accord global – alors cela signifiera que le processus onusien n’est pas complètement vain. Pour cela, il faut que les pays du Nord tiennent leur promesse. »

Processus onusien, « bon résultat »… voilà le discours de la gestion, un discours qui est le contraire de la sensibilité dont on a besoin. Nous avons besoin de gens qui voient le film Green, qui sont meurtris ne serait-ce que par l’idée d’une route dans le parc du Serengeti, qui ressentent des émotions et veulent protéger Gaïa, pas de gens dénaturés pratiquant la « gestion »!

La seule gestion valable, c’est celle qui assume l’appartenance de l’être humain à Gaïa: la planète doit redevenir bleue et verte!

Europe Ecologie – les Verts : même pas un mois d’activité, et déjà les clans s’affichent

C’est totalement fou : les élections présidentielles sont dans une année et demi, et déjà Europe écologie – les Verts se déchire, alors que le congrès de fondation a eu lieu il y a même pas un mois !

Le gâteau électoral a l’air tellement grand que cela part dans tous les sens, avec un opportunisme débridé incroyable, et bien entendu sans rapport aucun avec l’écologie et l’urgence pourtant nécessaire.

Le premier coup d’éclat a été fait par Jean-Paul Besset. Trotskyste (à la direction de la LCR pendant onze ans), puis rédacteur en chef du quotidien Le Monde pendant dix ans, Besset est le porte-parole de la Fondation Nicolas Hulot.

Il est député européen, et évidemment proche de Nicolas Hulot – Nicolas Hulot qui était justement présent lors du congrès de fusion Europe Ecologie – Les Verts, à la mi-novembre. Fusion dans laquelle il a joué un grand rôle, et il devait même devenir président de leur « parlement ».

Pourquoi donc claque-t-il la porte ? Voici ce qu’il a expliqué, dans une lettre rendue publique dans le magazine très anti-écolo Marianne :

Pourquoi j’abandonne

J’ai décidé de renoncer à toute responsabilité au sein d’Europe Ecologie-Les Verts. Cette décision est mûrement réfléchie. Elle n’est le fruit ni d’un coup de tête ni d’un coup de blues. Elle révèle l’impuissance que je ressens de plus en plus douloureusement face à une situation de conflit interne qui m’apparaît, en l’état, dominante, indépassable, broyeuse d’énergie et d’espérance. Elle vise aussi à dissiper l’illusion fédératrice que ma présence entretient dans la direction du mouvement, entre marteau et enclume.

Autrement dit, j’avoue l’échec, personnel et collectif : je ne souhaite plus m’épuiser à construire des passerelles alors que l’essentiel des préoccupations consiste à entretenir les suspicions ou à rêver d’en découdre pour affaiblir tel courant, détruire tel individu ou conquérir tel pouvoir. Je n’assumerai pas plus longtemps la fiction et l’imposture d’un rôle revenant à concilier l’inconciliable.

Si ma mise à l’écart volontaire, dont je pèse amèrement le sens négatif aux yeux des militants sincères, peut servir à quelque chose, c’est de dissiper le rideau de fumée et chasser l’hypocrisie: que les masques tombent ! Que les couteaux sortent s’ils doivent sortir ou que les convictions l’emportent enfin sur les ambitions, mais qu’au moins il se passe quelque chose, qu’Europe Ecologie-Les Verts échappe à ce climat délétère de guerre froide et de paix armée !

I have a dream… Oui, j’avais fait le rêve que les Assises de Lyon, le 13 novembre, seraient une date « constituante », consacrant l’aboutissement d’une démarche de dépassement collectif pour construire une force alternative, responsable et désirable, indispensable aux enjeux de l’époque. Cette journée devait marquer les esprits au point de les transformer grâce à un sentiment d’appartenance commune, emportés par une dynamique qui submergerait les inévitables aigreurs, les petits calculs, les préjugés stupides, les médiocrités recuites. J’ai cru que la force de l’essentiel l’emporterait sur les turpitudes usuelles. Qu’il y aurait donc un avant et un après Lyon…

Je me suis trompé. Lourdement. Il est impossible de parvenir à faire la paix entre ceux qui aspirent à la guerre.

Il y a bien un après Lyon… mais, à l’image du nom retenu (Europe Ecologie-Les Verts), il reproduit ce que nous avions eu tant de mal à contenir dans l’avant Lyon : le scénario des crispations et des jeux claniques, la comédie du pouvoir, le monopoly des territoires. Règlements de compte, délices du déchirement, obsessions purificatrices et procès en sorcellerie saturent à nouveau l’espace, au point de rendre l’air interne irrespirable et le travail politique secondaire.

La fusion-dépassement n’a pas eu lieu. Le fossé des défiances reste plus béant que jamais entre ceux supposés vouloir rester en famille et ceux suspectés de chercher le divorce pour la recomposer, rendant impossible toute entreprise commune. D’un côté, le parti où nombre de Verts verrouillent une reproduction à l’identique, avec les mêmes têtes, les mêmes statuts, les mêmes pratiques, les mêmes courants, la même communication pseudo radicale, la même orientation servile vis à vis de la gauche; de l’autre côté, la Coopérative que certains veulent instrumentaliser en machine de guerre contre le parti. Dans ces conditions, aucune discussion sereine, aucun désaccord rationnel ne peut exister. Chaque choix est hypothéqué, chaque initiative s’avère lourde de conflits.

Par bonheur, la dramaturgie de nos luttes fratricides en reste aux simulacres. Elle ne tue pas vraiment mais elle use, elle ronge, elle épuise, elle désespère. Certains bâtisseurs, comme mon vieux complice Pascal Durand, ont déjà pris leurs distances. A mon tour de déclarer forfait et de refuser d’assumer plus longtemps un rôle d’équilibre alors qu’on me somme chaque instant de choisir un camp, de dénoncer machin ou de sacrifier truc, de justifier le moindre acte des « autres », de prendre parti dans le choc des ego, de participer au grand concours des détestations, bref de faire tout ce que je déteste.

J’ai contribué à construire un mouvement que je juge désormais métastasé et auquel, pas plus que quiconque, je ne sais apporter de remèdes. Je n’entretiens aucun ressentiment, j’apprécie les qualités individuelles des un(e)s et des autres, je ne regrette rien du chemin. Mais, sous l’impact de trop fortes pesanteurs internes engendrées par les coutumes du vieux monde politique dont toutes – je dis bien toutes! – les sensibilités d’EELV portent les stigmates, la mayonnaise collective a tourné et déprécie maintenant les énergies.

C’est humainement insoutenable. C’est en tout cas à mille lieux du projet qui m’habitait. Je renonce donc sans rien sacrifier de mon espérance dans l’écologie politique comme horizon de survie et d’émancipation. Sous réserve, peut être, d’un sursaut durable et d’un ressaisissement collectif que mon retrait pourrait favoriser.

6 décembre 2010

Jean-Paul Besset

C’est bien beau, mais c’était clair depuis le départ. Là où il n’y a pas de contenu, il y a surtout de la carrière. Et Jean-Paul Besset peut critiquer comme il veut: il a démissionné d’Europe écologie, mais il reste député européen, ce qui est pour le moins incohérent!

Et puisqu’on parle d’incohérence, lors du congrès de fusion entre Europe Ecologie et les Verts, il y avait deux écrans géants, dans ce qui était une sorte de grand show dans une tradition totalement éloignée de l’esprit alternatif qui doit être celui de l’écologie.

Noël Mamère a même eu besoin de se retenir : « Pendant que les photographes se pressent autour de nos responsables et de nos vedettes… même si ce mot n’est pas très apprécié par le monde de l’écologie. »

Car lors de ce show, on a également eu droit au grand retour médiatique de Nicolas Hulot (voir la vidéo de son discours, avec les journalistes au premier rang), après le flop de son film. Et comment Besset justement a justifié cette présente médiatique au sein d’un show :

« Il a choisi cette occasion pour faire sa rupture de jeûne médiatique parce que pour lui, c’est un moment important. Il connaît l’histoire de ce mouvement et sait que son action n’est pas pour rien dans sa naissance. »

Besset est donc sacrément gonflé de tenir ces propos sur Europe Ecologie, car lui-même a fait partie de cette guerre de cliques, lui représentant la tendance Nicolas Hulot…

Mais Besset n’est pas le seul à « se placer » par un coup d’éclat. Daniel Cohn-Bendit a fait de même…. Il y a quelques jours, il a lancé de manière officieuse sa « coopérative politique » avec une soixantaine de sympathisants.

Parmi les personnes invitées à cette soirée : Eva Joly, Laurence Vichnievsky, Noël Mamère, Corinne Lepage, Stéphane Gatignon ou Marie Bové.

Qui sont ces gens? Eva Joly, l’ancienne magistrate, dont nous avons déjà parlé (voir également là) et dont nous avons déjà critiqué son absence de position écologique. Laurence Vichnievsky est elle encore magistrate, et on pourrait faire la même critique.

Stéphane Gatignon : nous en avons déjà parlé également, il a quitté le PCF afin de faire carrière ailleurs (voir ici également au sujet, le mois dernier, d’adhésions « de dernière minute »). Marie Bové : nous en avons parlé aussi, elle est la fille de José Bové, elle n’a pas de parcours écologiste. Quant à Noël Mamère et Corinne Lepage, ce sont des écologistes en version « light »…

Bref, que des gens dont le rapport avec l’écologie est tout sauf franc, clair et net, ou alors dans une version édulcorée, acceptable par les institutions, et en tout cas sans projet de bouleversement des valeurs dans le sens de la libération de la Terre et de la libération animale.

Et pour corser la chose, Daniel Cohn-Bendit a affirmé qu’il soutenait la candidature de Dominique Strauss-Kahn lors des primaires du Parti Socialiste. Alors qu’il avait soutenu Ségolène Royal en 2006, contre Dominique Strauss-Kahn justement !

Sauf que maintenant Daniel Cohn-Bendit a sa petite équipe, et peut rouler tout seul comme un grand, ou tout au moins avoir sa propre figure de proue avec Eva Joly…

Voilà donc ce qu’est Europe écologie. Aucun débat n’est impulsé dans la population, aucune culture écologiste n’est produite. L’écologie est ici prise en otage, de manière éhontée, pour un jeu électoral… aux dépends de la planète !

Encore et toujours les magouilles d’Europe Écologie, alors qu’Eva Joly assume le nucléaire…

Stéphane Gatignon est un écologiste du même type qu’Eva Joly. Devenu maire de Sevran en Seine Saint-Denis en 2001, il passe avec armes et bagages… à Europe Écologie en 2009.

C’était en novembre… Quelques mois plus tard, en mars 2010 ; il conduit la liste départementale d’Europe Écologie en mars 2010.

Du parachutage qui montre le haut niveau d’engagement écologiste… Nous en avions d’ailleurs déjà parlé dans l’article Stéphane Gatignon adopte l’écologie pour faire carrière.

On peut d’ailleurs constater sur son blog que niveau écologie, ce n’est toujours pas cela, même pas pour la forme…

Mais par contre les médias parlent beaucoup de lui depuis hier. La raison ? En fait, le jeudi de la semaine dernière (le 30/09/2010), c’était la veille de la clôture des inscriptions pour participer au processus de fusion des Verts et d’Europe Écologie.

Et comme par hasard, il y a eu 400 adhésions nouvelles, payées collectivement ou en liquide… Dont 200 émanant de la communauté tamoule de Sevran, dont Stéphane Gatignon est proche.

Il a eu beau jeu ensuite de critiquer le « racisme » des réactions outrées à ce genre de magouilles politiques absolument typiques. Multiplier les adhérents avant un congrès est un grand classique, et à ce jeu sans scrupules tous les moyens sont bons.

Tout cela est lamentable et absolument parlant de ce qu’est Europe Écologie : un moyen pour certains de faire carrière (on peut relire par exemple notre article Martine Billard, un parcours exemplaire de bobo faussement écologiste).

La couleur est d’ailleurs déjà annoncée, le mouvement anti-nucléaire constatant en ce moment des propos d’Eva Joly à Canal +, datant du 31 août. Eva Joly explique tout simplement :

« Nous allons promouvoir beaucoup d’énergies alternatives, éoliennes, photovoltaïques. Nous maintiendrons les centrales nucléaires existantes et puis nous verrons. »

Entre le « on verra » et « la Terre d’abord! », il faut savoir choisir…

Le scandale Eva Joly et l’objectif nécessaire: saboter Europe Ecologie et construire l’alternative écologiste radicale!

L’université d’été des Verts / Europe écologie s’est ouverte hier, et nous appelons toutes les personnes écologistes à saisir l’enjeu de ce qui se passe: une main-mise complète des bobos sur l’écologie, un véritable hold up électotral aux dépens du projet de protéger la planète!

Nous avons sur LTD critiqué à de nombreuses reprises les Verts, ou plus exactement Europe écologie. Nous avions parlé de Duflot qui était partie à la conférence de Copenhague en train devant les journalistes pour revenir vite fait en avion pour passer à la télévision, ou de ses voyages au bout du monde…

Et nous avons parlé d’Eva Joly. Pourquoi? Parce qu’elle n’a rien à voir avec l’écologie, et pourtant elle est devenue le personnage principal de l’écologie en France.

Or, nous ne voulons pas de cela, nous voulons une écologie véritable, capable d’affronter les institutions pour préserver les intérêts de Gaïa, puis de regagner du terrain.

Nous ne voulons pas d’une écologie de carriéristes… Quand on voit que Rama Yade a commencé sa carrière chez les Verts, on peut aisément comprendre la profondeur du problème! Il faut rappeler ici que Cohn-Bendit voulait que Rama Yade revienne faire un petit coucou à l’université d’été des Verts… en prétextant un débat sur… le football!

Rama Yade, le football… et Eva Joly. Tout cela est lamentable.
Or, justement, comme dans toute structure où les personnalités priment sur le contenu, Eva Joly a annoncé dans les médias sa candidature, avant l’université d’été…

Ce qui montre clairement que les Verts ne sont plus qu’une machine électorale. D’ailleurs, les Verts sont bons pour la casse: ils sont en train d’être avalés par la machinerie électorale appelée Europe écologie.

Noel Mamère a ainsi expliqué hier sur France inter, à l’occasion de l’ouverture de l’université d’été des Verts:

« Nous allons mettre en place un nouveau mouvement (…), une nouvelle offre politique, capable de laisser la place à des personnalités issues de la société civile. »

Et qu’a dit Mamère au sujet d’Eva Joly? Voilà ses propos, vides de toute culture écologiste:

« Son expérience de juge d’instruction et le regard qu’elle porte sur l’ensemble de la planète constituent sa force. »

Au cas où certaines personnes auraient encore des doutes sur cette stratégie, voici encore des propos de Mamère:

« Nous sommes adeptes de la biodiversité. Nous sommes déjà d’accords sur un certain nombre de mesures. Il y a des ateliers de travail à l’œuvre depuis les européennes. »

Cet « humour » doit avoir une réponse absolument nette. Il faut choisir: ou bien la biodversité politique, ou bien la biodiversité des carriéristes!

Même Cohn-Bendit est obligé de constater qu’Europe écologie est un projet opportuniste; il ne participe même plus et dénonce les « personnalités qui ne rêvent que d’avoir un appareil en main. C’est leur vie, si je n’étais pas poli, je dirais que ça les fait bander »…

A la mi-novembre à Lyon auront ainsi lieu les « assises » qui amèneront la fusion entre les Verts et Europe Ecologie.

Nous espérons que les gens qui sont (encore) aux Verts agiront de manière conséquente et abandonneront une structure pourrie, pour construire à la base une structure en rupture avec les institutions… et avec un objectif clair: la libération de la Terre!

C’est un scandale éthique que cette candidature aux présidentielles d’Eva Joly, qui a été proche de Bayrou et du MODEM, avant d’aller chez Europe Ecologie pour y être élue quelques mois plus tard député europénne!

Car il faut que le contenu soit mis en avant, pas la « forme » des carriéristes.

Si Europe écologie arrive à se construire, l’écologie sera torpillée et son élan populaire sera brisé sur l’écueil des bobos, les bourgeois bohèmes parasitant des quartiers populaires.

Ecologie bobo ou bien libération de la Terre comme programme: il faut choisir!

Eva Joly, une carriériste « écolo »

L’apéro géant «saucisson-pinard» qui devait se tenir ce vendredi à Paris a été annulé par la préfecture en raison du risque de « troubles à l’ordre public. »

Il est vrai qu’une provocation bien « beauf » de l’extrême-droite dans le quartier populaire de la Goutte d’Or ne risquait pas d’amener grand chose de bien…

Mais les revendications passéistes de l’extrême-droite ne sont pas les seules choses ridicules. Si la « culture » du cochon assassiné et des paradis artificiels est quelque chose de bien traditionnel, l’opportunisme électoral l’est bien aussi.

En quoi sommes-nous concernées en tant que personnes s’intéressant à la cause animale ? Eh bien, c’est simple : la candidature d’Eva Joly pour la présidentielle de 2011 semble de plus en plus une chose entendue.

Et cela, c’est le symbole du torpillage absolu de l’écologie telle qu’elle s’est développée ces dix dernières années. Une écologie avec plein de limites, mais un petit état d’esprit s’installait.

Là, l’état d’esprit va être anéanti. Déjà, la remise en cause du Grenelle de l’environnement au nom des impératifs économiques avait été un rude coup. Il faut en plus affronter l’influence de l’extrême-droite qui veut une écologie de façade, juste prétexte à un repli national.

La candidature d’Eva Joly serait alors un point culminant d’un processus déjà mal parti…

Eva Joly n’est en effet en rien écolo : elle est une opportuniste. Initialement elle est proche de Bayrou et du MODEM.

Et finalement, elle se présente sur la liste Europe Ecologie, où elle est directement placée en deuxième position sur la liste des écologistes en Ile-de-France pour les élections européennes de 2008.

Elle vient d’ailleurs d’ouvrir son blog, et on peut y lire dans le dernier article, Pourquoi faut-il adhérer à Europe Ecologie?, du 11 juin 2010:

Nous nous intéressons évidemment à notre planète, à son environnement, à son écosystème ; mais nous ne prétendons pas connaître tous les remèdes et encore moins faire des miracles.

Nous prétendons bien plus modestement chercher à prendre en compte tous les problèmes qui sont posés à nos sociétés et à n’en laisser aucun de côté, en proposant les idées qui nous paraissent les plus à même de remettre du sens, de la justice, de l’espoir là où il y n’en a pas ou de moins en moins.

Eva Joly ne parle pas de l’écologie, ni évidemment des animaux, en fait elle ne parle de rien du tout, parce que pour elle Europe Ecologie est une plate-forme électorale.

Les Verts sont d’ailleurs en train de disparaître en tant qu’organisation, pour être avalés par cette plate-forme électorale.

Voilà pourquoi Eva Joly a pu déclarer il y a quelques jours au sujet de la présidentielle:

« Si tout un mouvement me sollicite, je me présenterai. »

Eva Joly n’est en rien une écolo, elle est en réalité une nouvelle figure de proue politique parce que c’est quelqu’un en qui les bobos, les bourgeois bohèmes, peuvent avoir confiance.

Elle a en effet été magistrate, elle a été juge d’instruction au pôle financier au Palais de Justice de Paris, et s’est occupé de l’affaire Elf. Elle est une spécialiste de la lutte contre la corruption et la délinquance financière internationale, voilà pourquoi elle est « appréciée. »

Le rapport avec l’écologie ? Avec les animaux ? Avec la lutte pour notre planète ? Rien du tout, et même pire : son attitude est celle d’une libérale, qui explique n’avoir aucune solution.

Eva Joly se présente en « porte-drapeau », mais de quoi ? Les seules solutions qu’elle propose concernent les paradis fiscaux et la lutte contre la corruption… Toutes ses études et travaux portent là-dessus!

Malheureusement il ne faudrait pas croire qu’il existe une véritable opposition à Joly au sein des Verts. Jean-Vincent Placé, leur numéro 2, était un centriste de gauche, avant de passer du jour au lendemain chez les Verts…

Quant à Cécile Duflot, nous avions déjà rappelé que lors de la conférence de Copenhague, elle était partie en train devant les journalistes au nom de la lutte anti-CO2… pour revenir en douce en avion le lendemain, histoire d’être là pour une télévision…

Et au sujet de ses vacances de Noël aux Maldives, elle a expliqué… «C’est vrai qu’on ne peut pas y aller en pédalo.»

« Il fallait sauver le climat, les chefs d’état ont juste cherché à sauver la face »

Affirmer que le sommet de Copenhague fut une vaste escroquerie ne surprendra malheureusement personne.

Affirmer que Les Verts préfèrent se quereller plutôt que d’agir efficacement et très concrètement pour sauver notre Terre est tout aussi pathétiquement réaliste.

« ll fallait sauver le climat, les chefs d’état ont juste cherché à sauver la face », dit Cécile Duflot à propos de l’échec de Copenhague. Elle a bien raison de se permettre de critiquer et d’affirmer que les autres politiciens ont « juste cherché à sauver la face »…

Car ci-dessous, l’encart du « Canard Enchaîné » montre que ses collègues n’étaient manifestement pas les seuls à « chercher à sauver la face » en se montrant soit-disant très engagé pour sauver le climat…

Quand on pense qu’on trouve sur le site des Verts, dans leur résumé « critique » sur Copenhague :
« Les Verts et les écologistes feront pression pour que lors du sommet de Bonn qui doit se tenir l’année prochaine, un accord contraignant soit enfin trouvé. Le combat continue, dans les institutions et dans les mouvements citoyens. »

Avant de prétendre avoir de beaux projets d’envergure pour le climat, il faudrait déjà peut-être déjà être en accord avec les principes de l’on veut mettre en avant, et les appliquer au quotidien de manière convaincue et censée ! Encore faut-il, pour pouvoir avoir une démarche cohérente, comprendre la libération animale et la libération de la Terre…

Stéphane Gatignon adopte l’écologie pour faire carrière

Après l’histoire avec la fille de José Bové propulsée en tête de liste Europe Écologie aux élections régionales de mars 2010 en Aquitaine, voici encore quelqu’un rejoignant les Verts sans avoir de rapport ni de prêt ni de loin avec l’écologie.

Il n’y a pas à dire: cela sera certainement une grande habitude pour quelques temps, vu que l’écologie est à la mode, dans une version édulcorée, sans contenu, n’engageant pas à grand chose…

Cette fois il s’agit de Stéphane Gatignon, conseiller général et maire PCF de Sevran. Celui-ci explique sur son site, dans une lettre (ici en PDF si vous ne la trouvez pas directement), que le PCF est mort, que le communisme c’est bien beau mais cela ne permet pas (ou plutôt plus) d’être élu, et que donc il faut trouver autre chose, et que là il y a une super occasion.

Il va pouvoir conduire la liste Europe Écologie en Seine-Saint-Denis aux élections régionales de mars en Ile-de-France.

L’écologie n’est qu’un prétexte pour maintenir sa position d’élu, et le discours faussement progressiste qui va avec.

Des solutions économiques et technologiques nouvelles existent qui permettent de réduire l’émission de gaz à effet de serre ainsi que la consommation d’énergie qui pèse sur les ménages et grève les budgets des plus défavorisés de nos concitoyens. Il faut rompre avec l’économie productiviste au profit d’un modèle de croissance différencié, redistributif et coopératif.

L’écologie est avant tout un enjeu social, car nous savons bien qui seront les plus touchés par la limitation de l’accès à ces ressources, leur raréfaction, nous savons bien qui sont déjà les plus touchés par la hausse des coûts.

Gatignon est très clair: il faut « un nouveau projet et de nouvelles alliances » pour qu’il puisse maintenir sa place. Il est également très clair à ce sujet dans son interview au Monde. L’écologie sert clairement de faire-valoir, jamais il ne parle pas de la nature, ni des animaux. L’écologie n’est là que pour justifier son discours social et réformiste, pour lui donner une coloration moderne, dans l’air du temps.

Gatignon est jeune pour un homme politique (il est né en 1969), et il se verrait bien faire carrière… Quoi de meilleur que les Verts, alors que le PCF s’effondre et que le PS s’essoufle? Et tant pis pour l’écologie, la vraie…

Voilà pourquoi il faut être exigeant et ne céder en rien sur les principes essentiels: la libération animale et la libération de la Terre!

Cohn-Bendit lance son rassemblement Europe écologie

L’écologie n’est pas à la mode que chez les « fachos », elle l’est aussi chez ceux pour qui l’écologie n’est qu’un prétexte pour se faire une place au soleil.

Europe écologie a ainsi été fondé (www.europeecologie.fr) avec notamment Daniel Cohn-Bendit, l’ex-juge Eva Joly (qui hésitait il y a très peu de temps encore à rejoindre Bayrou), la secrétaire nationale des Verts Cécile Duflot, le président du Mouvement écologiste indépendant  Antoine Waechter, mais aussi José Bové et Jean-Paul Besset (un proche de Nicolas Hulot).

La Terre est en train de mourir et il n’y a pas de place pour la demi-mesure, et encore moins pour des personnes profitant de la « mode » ou bien pire: trompant sciemment les gens.

Que dire quand on voit quelqu’un comme Nicolas Hulot dont la fondation a comme partenaires officiels… Tf1 et sa culture beauf, l’Oréal et ses tests généralisés sur les animaux et EDF, premier électricien nucléaire mondial!

On ne peut pas être vegan sans être écologiste, on ne peut pas être écologiste sans être vegan: la bataille pour la Terre et les animaux est une seule lutte, et il faut être à la hauteur des enjeux.

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