Les chasseurs à l’école pour enseigne l’environnement?!

Le rassemblement anti-chasse publie un communiqué très intéressant concernant l’incessante propagande de la part des chasseurs. L’Etat veillerait en effet à créer un label pour permettre à des fédérations de chasseurs de mener des actions de « découverte de l’environnement. »

Il faut par contre bien saisir une chose: une « lettre ouverte » ne sert à rien. Il ne faut pas rêver. A ce niveau, ce n’est pas même un espoir démocratique, c’est carrément une illusion. Le profit est à la base de la société, et l’Etat est au service de la quête de profit. Et l’Etat aime bien les chasseurs, bien entendu, car ils sont une figure bien conservatrice, bien « comme il faut. »

Lettre ouverte adressée au Ministre de l’Education Nationale, cosignée par une cinquantaine d’associations

STOP aux interventions des chasseurs en milieu scolaire !

Une cinquantaine d’associations s’insurgent contre le prosélytisme des chasseurs dans les établissements scolaires, par le biais d’une lettre cosignée adressée à Monsieur Luc Chatel, Ministre de l’Education Nationale.

Usant du prétexte de « découverte de la faune et de la nature », les fédérations de chasse organisent de plus en plus d’actions auprès des écoles. Un accord entre ministères aurait été conclu sur une labellisation des fédérations des chasseurs en vue d’actions de découverte de l’environnement pour les scolaires.

Récemment, deux articles de presse relatant ces rencontres sont parus. Dans le premier, concernant une école maternelle, intitulé « En Sologne, la chasse… en classe ! » et publié le mardi 13 octobre 2009 dans le quotidien Le Parisien, un président de fédération de chasse explique : « Il faut que les jeunes possèdent une autre image de la chasse. Chasser, ce n’est pas uniquement tuer des animaux, c’est aussi s’intéresser à la gestion de la nature et à la régulation du monde animal ».

Selon l’intervenante « Les enfants ont une image négative de la chasse. Je leur explique qu’il est pourtant utile de tirer sur les animaux ». Elle aurait également indiqué comment « repérer les différentes techniques de piégeage » et conclu en dévoilant que « expliquée simplement, la chasse sera mieux tolérée. ».

Le second article, nommé « Faire l’école buissonnière dans une palombière », paru le lendemain, soit le mercredi 14 octobre, dans le journal La Dépêche, est tout aussi révélateur. Il débute en expliquant que « les élèves de l’école de Roquetaillade sont partis à la découverte de la palombière ». Selon le journaliste « les élèves ont écouté avec beaucoup d’attention comment se pratiquait la chasse à la palombe ». Des explications sur « les différentes méthodes de chasse » ont été données, et la classe aurait « eu droit aussi à la simulation de la capture [d’oiseaux] au filet ».

Ainsi, le rôle de ces rencontres est clairement indiqué : faire découvrir et accepter la chasse aux enfants.

Les associations cosignataires de la lettre condamnent fermement ce prosélytisme et requièrent, auprès du Ministre de l’Education Nationale, de faire abroger la labellisation et de veiller à une stricte application du principe de laïcité dont l’une des composantes est la neutralité ; ceci, en mettant un terme immédiat à ces immixtions du lobby chasse dans les établissements scolaires.

La lettre est téléchargeable ici.

Les fédérations des chasseurs tentent d’enrayer la chute de leurs effectifs

Les chasseurs, unis à De Villiers lors des élections europénnes (liste « Libertas »), ont parfois eu de très bons scores. Leur capacité de mobilisation est réelle! Ici un communiqué du rassemblement anti-chasse au sujet d’une récente campagne des chasseurs:

Depuis plusieurs dizaines d’années, le nombre de chasseurs en France est en nette diminution.

Voyant leur force électorale -la seule force dont ils disposent- se réduire, les chasseurs s’inquiètent de cette perte d’effectifs et tentent d’y remédier.

Nous avons constaté qu’ils utilisent deux principaux moyens.

-Les interventions dans les écoles pour recruter la jeunesse :

Il est de plus en plus fréquent que les chasseurs se déplacent dans des écoles primaires. Cela concerne particulièrement les enfants de 8 à 10 ans, étant sans doute ceux dont l’esprit critique n’est pas encore bien développé, donc les plus intéressants…

Il y a d’ailleurs eu récemment un accord entre le président de la fédération nationale des chasseurs et le ministre de l’Education Nationale pour que les chasseurs puissent bénéficier d’une « labellisation » afin de pouvoir intervenir encore plus facilement dans les classes.

Ils essayent également d’encourager les enseignants à emmener leurs élèves visiter des « maisons de la chasse et de la nature ».

Le Rassemblement Anti Chasse s’oppose vivement à ce procédé honteux. Comment le principe de neutralité peut-il être respecté lorsque les chasseurs viennent redorer leur blason dans les écoles ? Le rôle de l’Education nationale est-il d’apprendre à tuer, d’inciter à la violence et au mépris de la vie ? Protégeons nos enfants de ce prosélytisme insalubre ! Interdisons à ce groupe de pression d’intervenir dans les écoles.

-Le remboursement, total ou partiel, des frais liés au permis de chasse :

D’une « réduction de 50 % sur le prix de la carte » à un « régime de gratuité totale » en passant par la possibilité de chasser pour « la somme symbolique d’un euro », chacun choisit son offre pour attirer de nouveaux chasseurs, en particulier les jeunes, pour qui les remises sont généralement plus importantes.

Car chaque année de nombreux chasseurs ne renouvellent plus le permis de chasse. Encore une fois, l’incitation financière est à la clef : « Le but est de conduire ces chasseurs à re-valider leur permis, grâce à un système de parrainage ».

Le Rassemblement Anti Chasse trouve ce procédé malsain. N’ont-ils pas encore compris que le manque de nouveaux chasseurs n’est pas lié à un problème pécuniaire, mais à un désintérêt pour la chasse ? La notion du respect de l’animal se développe, en particulier chez les jeunes. Que faire si tuer des animaux pour se distraire ne leur plaît plus ?

Le RAC est dans la presse :

Nous remercions notre délégation locale du Poitou-Charentes qui vient de réagir, auprès de la presse, à l’une de ces opérations de « racolage ». Celle-ci a eu lieu à la Foirexpo de Niort, où les frais d’inscription au permis de chasse ont été offerts à 69 visiteurs. L’article est disponible sur ce lien.

« Essayer le coeur » – la chasse soi-disant traditionnelle

Le veganisme présuppose une chose claire: il y a des endroits du monde où les humains n’ont rien à faire. Loin des délires identitaires qui justifient tout et surtout n’importe quoi, le veganisme est une éthique universelle.

Ainsi, si la culture inuit est respectable, cela ne signifie pas pour autant que les animaux ne le sont pas! Et l’on a un terrible exemple de démagogie à ce sujet avec la gouverneure du Canada; Michaëlle Jean; qui mange un coeur de phoque.

Michaëlle Jean, animatrice de télévision et  journaliste canadienne, qui est devenue en 2005, Gouverneure générale du Canada, a fait cela en signe de solidarité avec les chasseurs.

Des centaines d’Inuits étaient rassemblés autour de la gouverneure générale au moment où elle a utilisé un couteau traditionnel pour découper le cadavre. Après avoir coupé la chair de l’animal, la représentante de la reine d’Angleterre s’est tournée vers une femme qui se trouvait à ses côtés et lui a demandé avec enthousiasme si elle pouvait « essayer le coeur »… Puis elle s’est dite consternée par le fait que des gens puissent qualifier leur chasse traditionnelle d’inhumaine!

Là où ce geste est ridicule, barbare et mensonger, c’est que si l’Union européenne a adopté début mai un embargo sur les produits dérivés du phoque qui doit prendre effet après avoir obtenu l’aval des gouvernements européens. Le 25 juin, une dérogation est cependant prévue pour les produits issus de la chasse traditionnelle menée par les Inuit et d’autres communautés autochtones qui s’adonnent à cette activité pour leur subsistance…

C’est là qu’on voit bien que toutes ces pseudos attitudes anti-universalistes cachent bien quelque chose: la loi du profit, le business aux dépens des animaux. Il n’y a pas de compromis possible pour la libération animale, alors que le veganisme est une pratique possible quand on sait briser l’égoïsme!

Chasse à courre… jusqu’à quand la loi des saigneurs ?

Samedi 13 décembre dans le département de l’Aisne, en forêt de Prémontré, une chasse à courre s’est encore une fois terminée chez un particulier, devant une population horrifiée, notamment des enfants, qui a dû assister au massacre d’un cerf achevé à la dague. Cette situation est récurrente puisque cette année, plusieurs cerfs ont été poursuivis pour être poignardés jusque dans des domiciles ou des jardins privés, des parkings de supermarché, des terrains de football, des places de village.

À quoi faudra-t-il en venir avant que soit mis un terme à cette barbarie d’un autre âge ? Jusqu’à quand va-t-on mépriser l’opinion de la majorité des citoyens, massivement opposés à la chasse à courre (73 % des Français condamnent la chasse à courre, sondage SOFRES).

L‘aménagement des espaces, une sensibilité nouvelle, les valeurs d’une république ne sont pas compatibles avec l’arrogance d’une caste archaïque ou la puissance d’un lobby au-dessus des lois. La chasse à courre doit cesser.

http://www.abolitionchasseacourre.org/