Chokehold : Burning bridges

Né en 1990, « Chokehold » a été un groupe canadien vegan straight edge très apprécié dans la scène punk hardcore pour sa musique alternative et engagée. Sa renommée s’est développée exactement parallèlement aux groupes Earth Crisis et Vegan Reich.

Une grosse nuance cependant a existé, dans la mesure où Chokehold considérait que l’avortement devait être reconnu en particulier comme droit des femmes, par opposition donc à la défense de la vie en général. Cela provoqua de grandes tensions, notamment lors d’un concert à Buffalo en même temps que le groupe hardline Abnegation, qui a manqué à peu de choses de finir en bataille rangée.

Voici les paroles de la chanson « Burning bridges », qui exprime la vision du monde du groupe, relativement contradictoire dans la mesure où il est en même temps parlé d’éduquer et de détruire les ennemis !

Si on est très proche de la culture hardline d’un côté, de l’autre il y a un aspect qui reflète cependant plus le côté plus intellectualisé du groupe, plus gauchiste étudiant qui refuse les « dogmes » (que le hardline assume par contre en bloc), sans doute dans la même veine que le groupe suédois Refused, même si clairement plus dans l’esprit des squats de l’époque.

Le groupe avait arrêté en 1996, comme beaucoup de groupes de cette vague vegan straight edge. Il s’est reformé récemment, comme beaucoup de groupes hardcore, et dans cet esprit (donc plus dans l’esprit vegan straight edge en tant que tel).

I reach out my hands try to educate you on your crimes
i’m not a fucking preacher but you have to know your destruction for the depletion and the rape of this earth
Je tends mes mains j’essaie de vous éduquer quant à vos crimes
je ne suis pas un putain de prédicateur mais vous devez connaître votre destruction pour l’épuisement et le viol de cette terre

you’re just unaware i cannot blame you
just this system for teaching us desolation
vous êtes simplement ignorant je ne peux pas vous blâmer
seulement ce système pour nous enseigner la désolation

the corporations are aware while the average person is not
violence against one meat eater is not going to liberate one million animals
we must take action against those who run the industry not the ones lied to
les grandes entreprises conscientes tandis que la personne moyenne ne l’est pas
la violence contre un mangeur de viande ne va pas libérer un million d’animaux
nous devons prendre des mesures contre ceux qui dirigent l’industrie pas ceux à qui on a menti

and to take them down we must use as much violence as they do
animal liberation earth liberation human liberation will only come through education
et pour les faire tomber il faut utiliser autant de violence qu’eux le le font
la libération animale la libération de la Terre la libération humaine ne viendra que par l’éducation

« Earth Song » : « la chanson de la Terre » de Michael Jackson

Michael Jackson a souvent parlé de la « folie » de notre monde… Que ne dirait-il pas aujourd’hui! On peut penser bien sûr que notre monde est tout à fait logique, puisque ce sont les profits qui comptent, associé au rejet de la Nature.

Mais Michael Jackson a écrit de très belles chansons, que sa sensibilité ne limite pas : à défaut d’explications, on a une protestation à fleur de peau, comme en témoigne la belle chanson intitulée « Earth Song », « la chanson de la Terre ».

On remarquera deux choses sur le plan culturel. Tout d’abord, exactement comme dans les paroles des chansons Harldine, les traditions religieuses sont employées afin de parvenir à exprimer quelque chose de très fort en termes d’images, sans pour autant aller forcément dans le sens de la religion en tant que tel, voire même pas du tout.

Ensuite, les paroles traitant de la défense de l’enfance, du monde de demain, forment une référence évidente à Marvin Gaye et son album « What’s going on », notamment à sa chanson « Save the children », et bien sûr la chanson « Mercy Mercy Me (The Ecology) » est l’immense classique d’une constatation et d’une protestation face aux crimes dans le monde.

Où sont donc nos Marvin Gaye, nos Michael Jackson, nos Earth Crisis aujourd’hui?

What about sunrise
What about rain
What about all the things
That you said we were to gain…
What about killing fields
Is there a time
What about all the things
That you said was yours and mine…
Did you ever stop to notice
All the blood we’ve shed before
Did you ever stop to notice
The crying Earth the weeping shores?
Qu’en est-il de l’aube
Qu’en est-il de la pluie
Qu’en est-il de toutes les choses
Que tu as dit que nous devions gagner…
Qu’en est-il des champs de morts
Y a-t-il un temps
Qu’en est-il de toutes les choses
Que tu as dit être les tiennes et les miennes…
Ne t’es tu jamais arrêté pour remarquer
Tout le sang que nous avons répandu jusque là
Ne t’es tu jamais arrêté pour remarquer
La Terre qui pleure et les rivages éplorés?

What have we done to the world
Look what we’ve done
What about all the peace
That you pledge your only son…
What about flowering fields
Is there a time
What about all the dreams
That you said was yours and mine…
Did you ever stop to notice
All the children dead from war
Did you ever stop to notice
The crying Earth the weeping shores
Qu’avons-nous fait au monde
Regarde ce que nous avons fait
Qu’en est-il de toute la paix
Que tu as promis à ton fils unique…
Qu’en est-il des champs fleuris
Y a-t-il un temps
Qu’en est-il de tous les rêves
Que tu disais être les tiens et les miens…
Ne t’es tu jamais arrêté pour remarquer
Tous les enfants morts de la guerre
Ne t’es tu jamais arrêté pour remarquer
La Terre qui pleure et les rivages éplorés??

I used to dream I used to glance beyond the stars
Now I don’t know where we are Although I know we’ve drifted far
J’avais l’habitude de rêver j’avais l’habitude de lancer des regards au-delà des étoiles
Maintenant je ne sais pas où nous sommes Bien que je sache que nous avons dérivé bien loin

Hey, what about yesterday (What about us)
What about the seas (What about us)
The heavens are falling down (What about us)
I can’t even breathe (What about us)
What about apathy (What about us)
I need you (What about us)
What about nature’s worth (Ooo, ooo)
It’s our planet’s womb (What about us)
Qu’en est-il d’hier (Qu’en est-il de nous)
Qu’en est-il des océans (Qu’en est-il de nous)
Les cieux nous tombent sur la tête (Qu’en est-il de nous)
Je ne peux même plus respirer (Qu’en est-il de nous)
Qu’en est-il de l’apathie (Qu’en est-il de nous)
J’ai besoin de toi (Qu’en est-il de nous)
Qu’en est-il de la valeur de la Nature (Ooo, ooo)
C’est l’utérus de notre planète (Qu’en est-il de nous)

What about animals (What about it)
We’ve turned kingdoms to dust (What about us)
What about elephants (What about us)
Have we lost their trust (What about us)
What about crying whales (What about us)
We’re ravaging the seas (What about us)
What about forest trails (Ooo, ooo)
Burnt despite our pleas (What about us)
Qu’en est-il des animaux (Qu’en est-il de cela)
Nous avons changé les royaumes en poussière (Qu’en est-il de nous)
Qu’en est-il des éléphants (Qu’en est-il de nous)
Avons nous perdu leur confiance (Qu’en est-il de nous)
Qu’en est-il des baleines sanglotantes (Qu’en est-il de nous)
Nous ravageons les mers (Qu’en est-il de nous)
Qu’en est-il des chemins forestiers (ooo, ooo)
Brûlés malgré nos appels (Qu’en est-il de nous)

What about the holy land (What about it)
Torn apart by creed (What about us)
What about the common man (What about us)
Can’t we set him free (What about us)
What about children dying (What about us)
Can’t you hear them cry (What about us)
Where did we go wrong (Ooo, ooo)
Qu’en est-il de la Terre Sainte (Qu’en est-il de ça)
Déchirée par la croyance (Qu’en est-il de nous)
Qu’en est-il de l’homme commun (Qu’en est-il de nous)
Ne pouvons-nous pas le rendre libre (Qu’en est-il de nous)
Qu’en est-il des enfants mourant (Qu’en est-il de nous)
Peux-tu entendre leurs pleurs (Qu’en est-il de nous)
Où nous sommes-nous trompés (Ooo, ooo)

Someone tell me why (What about us)
What about babies (What about it)
What about the days (What about us)
What about all their joy (What about us)
What about the man (What about us)
What about the crying man (What about us)
What about Abraham (What about us)
What about death again (Ooo, ooo)
Do we give a damn
Que quelqu’un me dise pourquoi (Qu’en est-il de nous)
Qu’en est-il des bébés (Qu’en est-il de ça)
Qu’en est-il des jours (Qu’en est-il de nous)
Qu’en est-il de toutes leurs joies (Qu’en est-il de nous)
Qu’en est-il de l’homme (Qu’en est-il de nous)
Qu’en est-il de l’homme pleurant (Qu’en est-il de nous)
Qu’en est-il d’Abraham (Qu’en est-il de nous)
Que dire de plus sur la mort (Ooo, ooo)
Nous en foutons-nous?

Interview d’Earth Crisis de 1992

Ce qui caractérise la société, c’est son conformisme. Les plus riches deviennent snobs ou bobos, les plus pauvres deviennent nazis, mais tout cela est tout à fait conventionnel et balisé.

Développer une culture en rupture véritable est de fait très difficile : les jeunes qui tentent de le faire sont vite ostracisés. Il faut beaucoup de détermination et d’orientation…

Voici une petite contribution à l’esprit de résistance avec des questions-réponses d’une interview datant de plus de vingt ans. Nous sommes en 1992 et cette interview a été faite par courrier avec Karl Buechner, chanteur d’Earth Crisis, dans un fanzine.

Le groupe vient à peine de sortir un mini album de quatre chansons sur un tout petit label… Mais nous sommes ici au tout début de l’émergence de la scène vegan straight edge…

Car avec des jeunes de 16-22 ans qui écrivent des chansons appelant à la violence militante pour la libération animale, dans un esprit d’abnégation complète, tout devenait possible…

S’il te plaît donne un bref historique d’Earth Crisis.

Earth Crisis a commencé à l’hiver 1989. Je jouais de la basse, composais toute la musique et écrivait toutes les paroles que nous utilisions. Cela s’est effondré car le batteur et le guitariste étaient tous deux des salopards qui ont trahi. Les paroles avaient les mêmes thèmes que maintenant, ce qui je pense était too much pour le vieux chanteur à ce moment. D.J. est un straight edge vertueux, mais le véganisme il n’était pas dedans. J’ai repris le chant quand j’ai remonté le groupe il y a un an et on a joué depuis.

Quel âge avez-vous dans le groupe?

Karl 22 ans au chant, Scott 18 ans à la guitare, Ben 17 ans à la guitare, Bulldog 16 ans à la basse et Mike 17 ans à la batterie. Mike quitte le groupe car il n’aime pas partir en tournée. Notre nouveau batteur a 20 ans, et il est vegan straight edge.

Est-ce que tout le monde est vegan dans le groupe ?

Vegan et straight edge un « x sur la main ». Earth crisis est un groupe vegan straight edge.

S’il te plaît, donne ta position sur notre bien aimée manière de vivre, le straight edge.

« Notre bien aimée manière de vivre ». C’est précisément cela.
Tout d’abord, le straight edge n’est rien sans le véganisme. Le véganisme est l’amour pour la terre, ses créatures et toute vie innocente.

Le straight edge traite du respect pour mon corps et mon esprit. Mon corps n’a jamais été empoisonné par des maladies liées aux drogues, fumer ou l’alcool. Comme je n’ai jamais pris part à la promiscuité sexuelle, mon esprit est libre de ces folles urgences qui conduisent les faibles au désespoir et à la maladie.

Abstinence totale, séparation totale, liberté totale.

A ton avis quelle est la pire chose qui arrive dans le monde aujourd’hui ?

Les camps de la mort et les viols de masse en Yougoslavie. J’ai l’impression que personne ne s’en préoccupe parce que depuis le ciel ils larguent de la nourriture au lieu d’armes. Cela doit cesser et les démons doivent rendre des comptes.

Que penses-tu de la hardline ? Penses-tu qu’il y a quelque chose de bien qui peut ressortir de ce mouvement ?

Le mouvement hardline tangue en ce moment en raison de la manière dont la question gay a été approchée. Je soutiens tous les autres aspects de la hardline. A part pour celui-ci, cela serait parfait. La définition de ce qu’est un acte déviant a besoin d’être redéfini si la hardline doit continuer.

L’homosexualité se déroule dans la nature, ainsi dire que cela défie la loi naturelle est crétin. Est-ce que c’est issu d’avoir été abusé, d’un déséquilibre chimique, ou d’un type génétique de prédisposition, cela ne compte pas. Si deux personnes du même sexe sont engagées l’un pour l’autre et que cela donne à chacun d’entre eux de la joie, laissons les tranquilles.

Quand j’ai affirmé être hardline, je considérais les actes déviants comme étant la promiscuité et le viol, de vraies perversions. Les choses qui sont liées à la faiblesse et la maladie. Des choses qui laissent les gens détruits.

Si des gens s’aiment l’un l’autre, pourquoi une personne préoccupée interviendrait-elle ? La bisexualité et la promiscuité sont liés au sexe pour le plaisir physique, pas l’intimité et l’amour.

Quand des gens vont de-ci de-là tentant de baiser n’importe qui, cela finit en mensonges, en blessures, ou abandonnés avec une maladie. Ce sont ce genre de choses qui me préoccupent.

A part cela, la hardline semble la meilleure approche pour le changement et la justice que j’ai rencontrée. Cela a juste besoin de mettre au clair que la violence est contre ceux qui détruisent ceux que nous aimons de tout notre coeur.

Que penses-tu de l’homosexualité ?

J’en m’en moque. S’il n’y a pas promiscuité ce n’est pas un problème.

Quels changements prévois-tu, s’il y en aura, dans les prochaines quatre années ?

Le monde va devenir vraiment fou et je vais devenir vraiment violent.

Quelle est la meilleure manière selon toi d’approcher une porteuse de fourrure ?

Fourrure, cuir, suède, tout cela c’est la mort. Je crierai moi-même jusqu’à devenir fou si je tentais de me disputer avec chacun d’entre eux. D’habitude j’insulte les gens pour porter de la fourrure, car c’est extravagant et non nécessaire.

Quelle est la réponse la meilleure que tu as eu d’une porteuse de fourrures ?

Personne n’a jamais répondu. D’habitude je dis la même chose et je m’en vais. « Beau manteau pute sans valeur. »

Que penses-tu de Shelter et de 108 [qui sont des groupes de Krsnacore], et de la diffusion de la religion ?

Dieu est le même type, chacun a juste un nom différent pour lui. Si leur religion a comme thème l’amour et le respect, c’est beau et j’espère que cela amène la paix aux gens, même si je ne suis pas d’accord avec cela.

Si Ray [Cappo de Youth of today puis Shelter] était hardline, que serait le hardcore aujourd’hui ?

Ray a vu des gens aider des gens dans le monde aujourd’hui, ou quelque chose de très similaire. Je ne sais pas où il regardait mais apparemment pas le monde réel. S’il portait un regard et voyait les choses telles qu’elles sont, il réaliserait que le véganisme et que l’environnementalisme militant sont les réponses pour le changement, comme toute personne devrait le faire.

Vivre dans une communauté à la campagne est très bien mais il est temps de rendre les coups avec bien d’autres choses que des mots.

Penses-tu qu’il existe quelque chose comme un avortement nécessaire ?

Oui. Si une femme est violée. Elle ne devrait pas avoir à regarder un enfant qui ressemble à son violeur. Elle violenterait probablement l’enfant, donc c’est sans doute la meilleure chose à faire. Il y a également la vie de la femme qui est en danger.

La seule autre instance où cela deviendrait nécessaire est que cela serait le plus charitable. Si l’enfant est né tellement blessé par un accident de voiture ou les drogues que sa vie serait une complète agonie.

La prévention des grossesses non voulues est ce que nous avons besoin de promouvoir. Si vous n’êtes pas financièrement stable ou émotionnellement capable de vous occuper d’un enfant, n’ayez pas de rapports sexuels. C’est assez simple.

A côté de cela les gens n’ont pas besoin d’avoir de rapports sexuels pour avoir du sexe. Le contrôle des naissances est facile. Les gens sont juste trop fainéants et trop irresponsables pour les utiliser correctement. Tragiquement, cela doit rester légalisé pour ces raisons précises.

Les derniers mots…

Paix à tous ceux qui soutiennent Earth Crisis et apprécient ce que nous avons fait. Merci à chacun qui a fait des concerts, des interviews ou qui a écrit à Earth Crisis. Devenez vegan, c’est la chose la plus importante que vous puissiez faire. Amour total et soutien d’Earth Crisis à tous les vrais gens hardline et les vegans straight edge.

Manifeste Hardline et « Vanguard »

Nous sommes en 1993 et c’est l’émergence du mouvement vegan straight edge. Les éléments plus actifs tentent de structurer les choses et c’est l’apparition de la revue « Vanguard », « Avant-garde », dont le sous-titre est « Sur la ligne de front de la Libération de la Terre ».

L’objectif : pas moins que l’établissement d’une organisation ouvrant la bataille pour une révolution végane. Cela a échoué, pour de multiples raisons, principalement la dimension utopique et l’incapacité à s’orienter pour convaincre tout le peuple, mais naturellement c’est une chose précieuse, un ancêtre de la perspective qu’il faut avoir aujourd’hui.
Au-delà des limites, qui ne sautent d’ailleurs pas aux yeux, il y a ici une sensibilité et une compréhension qui avaient plus de 20 ans d’avance. L’avenir annonce une gigantesque bataille face à la destruction, l’écocide généralisé, systématisé.

Inévitablement surgira dans un proche avenir une génération de la rupture complète, refusant les drogues, l’alcool, la fuite en avant dans l’égocentrisme de la consommation. Une génération célébrant toutes les vies et protégeant la planète considérée comme un ensemble, comme une terre-mère.

Nous ne laisserons pas notre mère la Terre se faire assassiner !

Avant-Garde

C’est la première lutte révolutionnaire hautement organisée à être construite et à lutter pour l’égalité de la vie et sa survie, en comparaison avec beaucoup de batailles menées (certaines perdues, d’autres gagnées) par des groupes différents à travers le temps ayant été amené jusqu’à la révolution par leurs oppresseurs, ayant ramassé une arme ou une pierre afin de faire ce que les mots ont échoué à accomplir, et c’était pour gagner la libération de leur peuple (que cela soit fondé sur des lignes ethnique, de classe, religieuse ou nationale) de l’emprise d’un autre peuple qui le voyait comme adapté à être exploiter.

Bien que beaucoup de ces insurrections, rébellions et révolutions peuvent avoir lutter pour plusieurs des mêmes choses que nous, la différence est que leur première préoccupation était leur auto-préservation et la prise de pouvoir de leur peuple (qui était déjà un secteur défini de la société), alors que nous, en tant que tel, n’avons pas un tel « peuple », un secteur de la société sur lequel nous aligner en raison d’ancêtres commun, des positions économiques, un héritage culturel ou des concepts similaires de Dieu.

Plutôt, notre mouvement se fonde sur l’unité de ceux de tous les horizons de la vie qui partagent la croyance bien définie que toute vie est égale et en besoin de libération.

Évidemment, le nombre de ceux qui ont déjà pris une telle approche et de ceux qui embrasseront cette manière de penser ne sera jamais aussi grand que celui de ceux qui aimeraient avoir de meilleures conditions de travail et de meilleurs salaires, ou de celui des nombreux peuples de couleur qui cherchent à se libérer du racisme de société oppressives.

Cela parce que la réalité est telle que – bien que notre vision complète du monde englobe de telles luttes, et une victoire d’une révolution Hardline serait une victoire pour tous secteurs opprimés de la société – la plupart des gens ne lutteront que contre l’oppression qui vient directement contre eux ou contre ceux pour qui ils ressentent des affinités.

Ainsi nous devons réaliser que notre mouvement ne sera pas avec un soutien de masse.

Acceptant cette réalité, nous devons prendre des moyens d’action afin de pouvoir arriver à la victoire sans soutien populaire. Nous devons focaliser nos énergies pour construire une avant-garde révolutionnaire dont la force et la persévérance sont si fortes que personne ne peut se mettre sur notre route.

C’est dans cet esprit que nous vous proposons VANGUARD – une revue dont le but sera de présenter l’idéologie / la philosophie / la manière de vivre et d’agir hardline, d’une manière définitive pour assurer la cohésion de la pensée parmi le mouvement hardline ; pour prolonger l’éducation de nos membres dans tous les aspects et les domaines qui se rapportent à notre lutte – tout en fournissant un forum pour la discussion sur de nouvelles révélations, de nouveaux concepts et approches au sein de la hardline – créant un boulevard pour la mise en réseau, la correspondance, l’aide mutuelle, et une action unifiée qui fera de cette force une machine bien à l’écoute dont on aura besoin si nous sommes à même d’accomplir notre destinée et achever un vrai changement révolutionnaire à l’échelle globale.

Hardline

Le moment est venu d’une idéologie et d’un mouvement à la fois physiquement et moralement assez fort pour se battre contre les forces du mal qui détruisent la terre (et toute vie sur elle).

Qui ne peut pas être acheté, ni égaré par la tentation. Un mouvement libre des vices agissant comme un sédatif sur l’esprit et affaiblissent le corps.

Une idéologie qui soit pure et juste, sans contradictions ou incohérences.

Qui juge toutes choses par une seule norme, et souligne la responsabilité personnelle et la fiabilité par-dessus tout.

Une vue d’ensemble sur la vie qui ne traite pas que de l’extérieur, mais aussi de l’intérieur – comprenant qu’une entité physique de l’oppression comme le système capitaliste (où toute vie est considérée comme une ressource utilisable) est simplement une manifestation extérieure des valeurs déformées des gens qui dirigent les institutions contrôlant nos vies, influençant notre culture et détruisant la terre.

Il faut aussi reconnaître le défaut intrinsèque des causes traitant d’une seule question, où le concept de justice est toujours sélectif (avec chaque groupe d’intérêt particulier luttant pour les droits de ceux qui relèvent de leur intérêt propre, tout en négligeant ou, dans certains cas, s’opposant à ces droits pour les autres).

Et dépassant ces approches aboutissant aux échecs – devenir un système de pensée logique et un programme d’action incluant toutes les questions, pouvant et devant réussir. Cette idéologie, ce mouvement, c’est la Hardline.

Un système de croyance, et un mode de vie, vivant suivant une éthique – que toute vie innocente est sacrée, et doit avoir le droit de vivre à son état naturel d’existence en paix, sans interférence.

Cette éthique unique assure que toute vie, depuis un foetus, ou un humain devenu adulte (noir, blanc, homme ou femme), jusqu’à un animal, ou son habitat, a des droits égaux qui sont garantis, avec la liberté pour tous et toutes, indépendamment des préjugés personnels d’une personne à leur encontre.

Selon les principes de l’idéologie hardline, tous doivent être autorisés à faire comme bon leur semble tant que leurs actions ne portent pas atteinte, en aucune façon, aux droits d’autrui. Toute action qui porte atteinte à de tels droits ne doit pas être considérée comme un «droit» en soi, et donc ne doit pas être tolérée.

Ceux qui blessent ou détruisent la vie autour d’eux, ou créent une situation dans laquelle la vie ou la qualité de celle-ci est menacée ne sont dès lors plus considérés comme innocents, et, en retour, n’auront plus de droits.

Les personnes adhérant à la hardline respecteront ces principes dans la vie quotidienne. Ils vivront en harmonie avec les lois de la nature, et ne les abandonneront pas pour le désir du plaisir – depuis les actes sexuels déviants et/ou l’avortement, jusqu’à l’usage de drogues de toute nature (et tous les autres cas où la vie autour est endommagée sous le prétexte de s’endommager soi-même).

Et, suivant avec la conviction que l’on ne doit pas porter atteinte à une vie innocente – aucun produit animal ne doit être consommé (que ce soit la chair, le lait ou oeufs).

Parallèlement à cette pureté de la vie quotidienne, la véritable personne Hardline doit s’efforcer de libérer le reste du monde de ses chaînes – sauver des vies dans certains cas, et dans d’autres, rendre la justice à ceux qui sont coupables en les détruisant.

C’est seulement avec cet engagement, et notre conviction – vivre une vie qui est en harmonie avec nos objectifs annoncés et nos croyances, nous renforçant par la pureté de corps et d’esprit, tout en s’opposant activement à ceux qui se sont rendus coupables de détruire le monde avec leurs pensées, actions et pollution toxiques – que nous pourrons obtenir la victoire dans la lutte.

xrepentancex : « Through Eyes Unclouded »

Voici les paroles de la chanson « Through Eyes Unclouded » de xrepentancex; la chanson est la première dans la vidéo, qui contient l’album sorti cette année par ce groupe anglais.

Through Eyes Unclouded
A travers des yeux sans voile

Death’s stranglehold of suffocation
As the calf is ripped from her side
Into the realm of dead and dying
Where compassions deadened by a lie
L’étau de la mort de la suffocation
Alors que le veau est déchiré à son flanc
Jeté dans le royaume des morts et des mourants
Où les compassions sont endormies par le mensonge

All pain and suffering ignored
For the price of commodity
The truth of mankind’s injustice
Hidden in shrouds of decay
Toute la peine et la souffrance ignorées
Pour le prix de la marchandise
La vérité de l’injustice humaine
Cachée sous le voile de la décadence

The blood stained hands of destruction
As millions are stripped of their lives
The screams of torment extinguished
By the kiss of a butchers knife
Les mains tachées par le sang de la destruction
Alors que des millions dépouillés de leur vie
Les cris de tourment éteints
Par le baiser du couteau du boucher

To see through eyes unclouded
The slaughter for selfish gain
The bloodlust of countless masses
The cries that will go on in vain
Voir à travers des yeux sans voile
L’abatage à des fins égoïstes
La soif de sang des masses innombrables
Les pleurs qui continueront en vain

To see through eyes unclouded
The slaughter selfish gain
The bloodlust of rabid masses
The eternal mechanics of pain
Voir à travers des yeux sans voile
L’abatage à des fins égoïstes
La soif de sang des masses enragés
L’éternelle mécanique de la douleur

DEMONS on the killing floor,
Extinguishing THE LIVES OF THE INNOCENT.
des DEMONS sur l’aire d’abattages
mettant fin à LA VIE DE L’INNOCENT.

Whispered lies of industry
Built on bones of lesser things.
Les mensonges chuchotés de l’industrie
Bâti sur les os de choses considérées comme moindres.

Blood stained lips salivate
Hiding sheaths of serpent’s teeth
Self induced cataplexy
As you rot from the inside.
Les lèvres tâchés de sang salivent
Cachant des fourreaux de dents de serpent
Cataplexie auto-induite
Tandis que vous pourrissez de l’intérieur.

« Θ » comme symbole de l’écologie radicale

C’est un symbole qui vaudrait peut-être le coup d’être utilisé pour symboliser l’écologie radicale ; le problème est qu’il peut sembler un peu obscur, d’un autre côté il est déjà employé dans la scène vegan straight edge.

Voici par exemple une photographie montrant le groupe anglais actuel xrepentancex.

Pour en parler, plongeons nous dans l’histoire et regardons du côté de Ron Cobb, un Américain né en 1937. C’est un artiste ayant travaillé dans le dessin et dans le cinéma; il a travaillé pour Disney dans les années 1950 (La belle au bois dormant), dessiné la pochette d’un album des Jefferson Airplane, dessiné pour des films connus comme Star Wars, Alien, Retour vers le futur (1985), The Abyss, Total Recall, etc.

Rien de ce qui nous intéresse ici directement, sauf que durant ce parcours, Ron Cobb a fréquenté la « free press », la presse libre américaine, c’est-à-dire le milieu mélangeant hippies, contestataires, beatniks, révolutionnaires, etc. Il a notamment dessiné un drapeau en 1969 dans le plus connu des magazines de ce type, appelé The Los Angeles Free Press et ayant paru de 1964 à 1978.

Ce drapeau reprend le drapeau américain, mettant les bandes en vert, ainsi que le carré où il y a les étoiles, ces dernières étant remplacé par les lettres « o » et « e » formant un seul symbole.

Le « o » désigne le terme « organisme », le « e » l’environnement. C’est un peu le principe de Gaïa résumé par un symbole.

Voici une image faite par Ron Cobb et résumant bien l’ambiance ayant amené la naissance de ce symbole.

Le symbole a notamment été très connu car une revue à grand tirage « Look », avec environ 7 millions d’exemplaires tous les quinze jours, l’a montré dans son numéro du 21 avril 1970. Mais le journal étudiant « The cardinal » publiait un numéro spécial écologie le 22 avril de la même année, en utilisant le même symbole.

Des gens l’utilisaient alors déjà dans les manifestations.

Un groupe appelé environmental action se fondant en 1970 l’adopta, et l’utilise encore.

On remarquera que le symbole peut se confondre avec la lettre grecque Θ (Theta), devenant le symbole alors de « thanatos », la mort, la menace qui pèse sur la planète, etc.

En fait, c’est surtout que le symbole est plus facile à imprimer puisqu’on le retrouve alors dans l’alphabet grec comme symbole préexistant.

Le symbole a eu en tout cas alors un gigantesque succès aux Etats-Unis… avant de disparaître une fois la vague des années 1970 passée, à part comme symbole de l’environmental action.

Il réapparaît toutefois vraiment en 1990, lorsque le groupe vegan reich le reprend, dans son logo avec la Terre, montrant bien le sens profond de sa démarche : vegan straight edge pour la libération de la Terre!

De la même manière, le logo a été repris généralement par le mouvement hardline. Les disques qui sortent alors contiennent systématiquement le logo.

Avec le « X » entrecroisé des mitraillettes, c’est même en fait le principal symbole hardline.

Le symbole est alors popularisé dans la scène vegan straight edge et réapparaît de-ci de-là, en tant qu’expression de toute une vision du monde : la Terre est un tout, c’est notre mère à défendre sans compromis !

« Philae a disparu »

Nous avions parlé de l’opération de communication existant au sujet du chien du président de la république, depuis plusieurs présidences. 

Le Figaro a décidé de reprendre ce thème du « chien du président » dans une série d’articles à visée humoristique. Cette série a commencé hier et le problème de fond est que le thème est la disparition du chien.

La série s’appelle « Philae a disparu » et le moins qu’on puisse dire, c’est que c’est de très mauvais goût. La disparition d’un compagnon est quelque chose de terrible à vivre, c’est un profond moment d’angoisse, qui ne cesse pas tant qu’on l’a trouvé.

Ici, on a un vécu dramatique qui est banalisé, transformé en fait divers, juste pour se moquer de François Hollande (c’est le but de la série d’articles d’être une sorte de divertissement estival).

Au-delà de cette dimension qui n’est guère étonnante et n’est qu’un exemple parmi tant d’autres malheureusement, il est très intéressant de voir comment le premier article accorde une place bien spécifique au chien en question. Voici quelques extraits, qui montrent bien comment Philae est présenté comme un objet vivant, une machine divertissante, une sorte d’être sans consistance ni intelligence.

« Il chercha du regard Philae, son labrador, qui à cette heure aimait parcourir la vaste pelouse avec, dans la gueule, ce qui fut autrefois une balle de tennis. La chienne la martyrisait avec ses crocs tout en guettant son maître, qui souvent la rejoignait. C’était alors une interminable partie qui voyait Philae partir ventre à terre à la poursuite de la balle que lançait le plus loin possible son prestigieux compagnon de jeu. Mais Philae n’était pas là. »

 

« Mais le chef de l’État lui avait raccroché au nez, puis, du pied, avait shooté si fort dans la balle de Philae que celle-ci avait mis dix bonnes minutes pour la retrouver. »

 

 « Jean-Pierre Jouyet apparut. Le secrétaire général de l’Élysée était blême, comme si on lui avait annoncé que deux avions détournés par l’État islamique venaient de pulvériser la tour Eiffel.

«François, dit-il, il faut que tu saches

«Que se passe-t-il, Jean-Pierre?», s’enquit en souriant François Hollande, nullement impressionné par la tête d’enterrement du secrétaire général de l’Élysée. «Attends! Laisse-moi deviner! Il y a eu 65.000 chômeurs de plus en juillet? Le grand califat a gagné 23.000 kilomètres carrés en Syrie ou en Irak? Les chars russes foncent sur Kiev? Aubry publie un brûlot sur moi? Les frondeurs font sécession? Jérôme Cahuzac a mis fin à ses jours?

– Non, François, murmura Jean-Pierre Jouyet, qui tourna son regard vers le parc de l’Élysée.

– Eh bien, dis-moi!, lança le chef de l’État, gagné par l’impatience.

– François, voilà. Philae a disparu.» »

On remarquera que l’annonce de la disparition est présentée de manière typiquement cynique, l’intensité dramatique de la disparition étant moquée, relativisée, etc.

C’est lamentable, mais donc il faut voir que cela va aussi avec le statut de Philae, qui ne sert que de « figuration ». Et il ne s’agit pas que de la conception de « l’animal machine » dont il est question. C’est toute une idéologie où on a désormais le « chien du président ». Il y a là quelque chose de profondément réactionnaire, d’ultra-conservateur.

C’est pratiquement l’idéologie du notable de province qui est ici mis en avant, avec une sorte de patriarche dans l’esprit des chasseurs. C’est un simple détail, pourrait-on penser, mais dans le contexte actuel en France, c’est lourd de signification.

Les zadistes qui élèvent « leurs » poules, le président qui a « son » chien… Comment s’étonner que le véganisme a du mal à prendre en France quand on voit cette tendance « terroir » qui prédomine?

Le « four », supermarché des drogues

Puisque hier il était parlé des « fours » qui consistent en des petits supermarchés des drogues, voici une présentation de ce en quoi cela consiste. Il s’agit en l’occurrence d’une lettre ouverte, présentant le trafic de drogues et montrant que les cités… ne sont que le bout d’une longue chaîne, les vrais décideurs étant loin et intouchables…

Se focaliser sur les cités pour parler des drogues – que ce soit en bien ou en mal – c’est dans tous les cas nier l’existence de mafias aux grandes ramifications…

C’est « l’industrie des stupéfiants » que dénoncent justement les deux auteurs de cette lettre ouverte, publiée en 2009, sont la sociologue Marie-Hélène Bacqué et Lamence Madzou, la première ayant aidé le second à publier en 2008 l’ouvrage « J’étais un chef de gang ».

Les jeunes des banlieues sont les premières victimes du « bizness »

La question de la violence juvénile et des bandes de jeunes a de nouveau fait l’actualité, à la suite de quelques faits divers marquants. La ministre de l’intérieur a avancé les chiffres de 222 bandes sur le territoire français, 78 % en Ile-de-France, comportant 2 500 membres permanents et 2 500 occasionnels, soit un total de 5 000 jeunes.

La fabrication et la précision de ces données appellent bien des réserves quand l’on sait que la plupart de ces « bandes » sont des groupes peu structurés de copains désoeuvrés. Cela a déjà été dit, de même que l’inutilité et l’effet nocif des mesures répressives annoncées, qui permettraient de condamner à trois ans de prison un délit de mauvaise fréquentation. Effet d’annonce qui, une fois de plus, ne contribue qu’à réactiver peurs et fantasmes de l’insécurité et à installer ces quartiers dans une spirale de la répression et de la tension.

Nous voudrions revenir ici sur l’une des affirmations qui appuie ces annonces et alimente le fantasme d’une société attaquée de l’intérieur : ces « tribus » se battraient pour défendre leur bizness et contrôler leurs territoires au sein duquel elles imposeraient un système maffieux. L’incident récent qui s’est déroulé à La Courneuve, où des armes lourdes ont été utilisées contre des policiers démontrerait la conjonction de trafics de stupéfiants et de trafics d’armes.

Nos observations de terrain, qui restent à compléter, montrent que la réalité est plus compliquée, mais qu’elle n’en est pas moins inquiétante. Certes, il existe bien en France un marché des substances illicites, haschisch, héroïne, cocaïne et crack. Ce marché est important et en développement. Dans les quartiers populaires, une partie des jeunes consomme et vend. A l’échelon du quartier, cette économie souterraine reste cependant artisanale.

La majorité des petits vendeurs ont un ou plusieurs fournisseurs et écoulent en moyenne 100 à 200 grammes de haschisch en une semaine sous la forme de barrettes vendues de 10 à 20 euros. « Tout le monde trouve sa place ; il suffit d’avoir de la drogue, on vend. Celui qui a de la marchandise, c’est celui qui vend », raconte un jeune.

S’il peut exister des concurrences locales, les enjeux sont ailleurs et les gros trafiquants qui travaillent à l’échelle internationale ne sont, bien sûr, pas basés dans ces quartiers, qui ne représentent que l’un des lieux d’écoulement de la marchandise parmi d’autres. Ils ont besoin d’anonymat et d’invisibilité, difficiles à trouver dans ce type d’espace social.

Ces têtes de réseau font rentrer en France plusieurs tonnes de haschisch chaque année ; elles sont organisées, riches et puissantes. La drogue est stockée par ballots de 100 à 300 kg, le stock pouvant atteindre 600 kg, voire plus. Elle est ensuite distribuée à des souricières dans lesquelles viennent se fournir des intermédiaires, qui revendent à leur tour à de petits revendeurs, chacun relevant sa commission.

Au bout de la chaîne, ce marché est d’ailleurs de moins en moins rentable, car le prix du haschisch a doublé en quinze ans (un kg coûtait alors environ 800 euros et il fluctue aujourd’hui entre 1 500 et 3 000 euros) en raison du nombre des intermédiaires, de l’augmentation des prix à la source, de la diversification et de la sophistication des qualités de haschisch (gstarr, one, aya, marocain).

Contrairement aux idées reçues, les petits vendeurs ne roulent pas sur l’or. Ils ne gagnent souvent pas beaucoup plus qu’un smic mais, dans un contexte où l’accès à un emploi leur est fermé, ils ont ainsi accès à un marché du travail, certes informel, où ils ont l’impression « d’être à leur compte ». Ce revenu leur permet d’accéder à la société de consommation, voire parfois de partager l’achat d’une voiture.

Il en est de même du marché de la contrefaçon. On s’étonne bien souvent de voir des jeunes issus de familles précarisées habillés en Versace, Armani ou Dolce Gabbana, tous vêtements fabriqués en Thaïlande ou en Chine, vendus par un réseau de distribution parallèle à des prix très concurrentiels : « Des mecs reçoivent des cartons, c’est là qu’on se fournit. »

Tout cela constitue une économie parallèle bien réelle, qui s’autorégule. Mais ce n’est pas dans les quartiers populaires et encore moins auprès des « bandes » de jeunes qu’il faut chercher l’organisation de trafics mafieux. Ces jeunes ne sont que les derniers échelons d’un marché international et, comme ceux des quartiers bourgeois, ils en sont d’abord les victimes.

En revanche, on assiste à la marge à une restructuration locale du marché des stupéfiants. Dans quelques cas, encore très exceptionnels – cinq ou six villes en région parisienne -, un marché local commence à s’organiser et quelques individus vont se fournir en Espagne et au Maroc. Ils y achètent 100 à 300 kg de haschich à des prix très attractifs (400 à 600 euros le kg) qu’ils vendent ensuite au détail, se passant des intermédiaires.

Ils jouent la carte de la qualité en proposant de nouveaux produits comme des feuilles de « blunt » parfumées pour rouler le haschisch et en soignant la présentation de l’emballage. Ils créent alors des « fours » : ils prennent possession d’un escalier, en général dans un immeuble d’habitat social. L’escalier est bloqué par un jeune cagoulé avec barre de fer. Un ou deux autres s’y installent pour vendre.

A l’extérieur, des guetteurs surveillent avec des talkies-walkies. Les équipes se relaient : le four est ouvert jusqu’à 22 heures la semaine et minuit le week-end. La drogue est cachée à proximité du four, la préparation se fait dans les appartements. L’activité règne du matin au soir, de la livraison à la préparation puis à la vente. Elle est connue des habitants, réduits au silence par la menace et l’intimidation.

Ces fours rapportent entre 6 000 et 10 000 euros par jour. Les propriétaires des fours recrutent des dealers indépendants, pour un « salaire » quotidien de 50 euros environ. C’est d’abord par la qualité de leur marchandise qu’ils s’imposent sur le marché, recourant si nécessaire à la violence pour maintenir l’exclusivité. Dans tous les cas, ils ont besoin, eux aussi, pour leur activité de calme et d’anonymat, loin des embrouilles de quelques groupes de jeunes qui appellent l’attention médiatique.

Tout cela est, bien sûr, inquiétant, mais dessine une image beaucoup moins simpliste des rapports entre « jeunes des bandes » et « bizness » que celle que nous présente le discours officiel. A l’évidence, les enjeux sont ailleurs que dans ces quartiers populaires qui ne sont que l’un des points d’arrivée de trafics structurés. Il en est de même d’autres trafics organisés, comme ceux des voitures par exemple.

Il existe bien un danger de restructuration de trafics plus localisés mais contre lequel le fichage des jeunes et les mesures répressives sont pour le moins inefficaces. La société française n’est pas menacée par une horde de tribus ; elle met par contre en danger sa jeunesse et son avenir en restant impuissante face à l’industrie des stupéfiants, mais en tapant sur ceux qui en sont les premières victimes, sans pour autant leur offrir de perspectives sociales.

Drank & Drugs

Voici le grand tube de l’été aux Pays-Bas : Lil Kleine & Ronnie Flex – Drank & Drugs (prod. Jack Chiraq). Le fait que « Jack Chiraq » soit le producteur n’est pas la chose la plus étrange concernant cette chanson dont la vidéo youtube a déjà dépassé les huit millions de vue.

Si la chanson, très réussie si l’on peut dire, est pratiquement hypnotique avec des gens délirants aux comportements répétitifs montrant qu’ils sont « scotchés », c’est qu’elle témoigne en fait de la prise d’alcool et de MDMA, la drogue qui prend une ampleur toujours plus grande en ce moment chez les jeunes.

Au niveau du texte, pour faire simple le narrateur dit à une « bitch » qu’elle peut aller se reposer (chill) car lui-même n’est pas seul : il a de l’alcool et des drogues, et d’ailleurs « Tous les adolescents disent oui à la MDMA ».

On l’aura deviné d’ailleurs : la vidéo tente de retranscrire l’effet de la MDMA, c’est-à-dire de l’ecstasy. Les termes sont en effet équivalents mais celui d’ecstasy (ecsta, Xeu, XTC, etc.) est directement rattaché par les jeunes à la techno, alors que celui de MDMA est désormais associé aux festivals, aux discothèques, etc.

Par un habile tour de passe, cette drogue « ringarde » est devenue une drogue « nouvelle », qui serait adapté aux nouvelles conditions des soirées des jeunes, etc.

En ce qui concerne les effets, dans la revue bobo les « inrocks », on a une interview d’un docteur qui raconte au sujet de la MDMA :

« C’est un stimulant, mais cette drogue a surtout un effet empathogène qui favorise les contacts.

Et puis ce n’est pas un hasard si c’est arrivé avec le mouvement techno : en démultipliant les sensations, la MDMA permet de mieux ressentir la musique. C’est une drogue qui s’adapte bien à la fête. C’est pourquoi ce sont surtout les 25-35 ans qui en prennent.

En général, après on a une grosse déprime, même si cela dépend des doses prises et de la susceptibilité de chacun. Les usagers prennent souvent d’autres choses pour contrer la descente, comme des benzodiazépines (des médicaments psychotropes – ndlr) ou des opiacés. »

On l’aura compris : la vidéo tente de « coller » avec les effets de la MDMA, avec la logique de la répétition (jusqu’au ridicule) et le thème de la sexualité débridée. Ce n’est pas une critique, alors qu’on pourrait le penser vues les attitudes délirantes la vidéo…

C’est un fait même très simple à comprendre : les drogues sont banalisées comme jamais. On peut en rire, en parler, en prendre, en vendre, en rigoler, c’est devenu un produit pratiquement comme un autre.

Tout comme le corps n’est pas sanctuarisé, les drogues font une irruption massive dans des vies désorganisées prenant tout ce qui se passe comme un événement permettant de passer le temps et, de manière hypothétique, même du « bon temps ».

Une vidéo exprimant la dimension « fun » de la MDMA relève donc du possible… Aux Pays-Bas le tout est devenu tout de même un thématique et les deux rappeurs ont fait une version expurgée pour les enfants, remplaçant l’alcool et les drogues par les chips et le cola. Il va de soi que cela ne change rien au fond de l’affaire…

Et cela montre que l’idéologie des drogues est capable de gâcher plein d’énergie, plein de productivité musicale!

Les drones et le risque d’interférence avec la vie animale

Contrairement aux zadistes rejetant la technologie (comme d’ailleurs toutes les formes de pétainisme), il y a tout lieu d’assumer celle-ci en considérant que, bien utilisée, elle va nous servir dans notre œuvre de défense de Gaïa.

On arguera que la technologie peut servir aussi aux destructions, mais c’est déjà le cas justement. Plutôt que de rejeter la technologie, il faut appeler à s’en servir différemment…

L’un des thèmes nouveaux, très lourd de conséquence, est celui des drones. Leur utilisation massive peut provoquer de très lourds désagréments aux animaux. Il ne s’agit pas que des chasseurs qui bientôt les utiliseront et par là montreront que leur « philosophie » de la Nature n’est qu’une escroquerie masquant leur entreprise criminelle.

Voici un exemple d’une vidéo par drone de la fédération des chasseurs de la Gironde, montrant clairement les repérages possibles, ainsi qu’une autre vidéo proposée par une entreprise et ayant comme thème la « chasse aux canards ».

Cela s’appelle la guerre, ni plus ni moins. C’est encore pratiquement inexistant, mais vue notre société, cela ne peut que se généraliser.

Le problème est facile à comprendre : n’importe qui peut désormais se procurer un drone et aller interférer dans la vie des animaux… Ce qui est condamnable.

Voici une illustration pour montrer les dangers, avec un film pris depuis un drone par le photographe anglais Will Burrard-Lucas dans le parc national de Serengeti.

L’idée est d’un côté louable, mais y a-t-il une vraie réflexion sur ce qui est acceptable ou pas ? Sans doute pas.

Dans un même genre, une entreprise de l’Hérault a fait récemment un appel aux dons pour un projet, Wild Life’s Eye Project, visant à « former et équiper les rangers du parc Kruger en Afrique du sud, avec des drones et des ailes volantes pour lutter contre le braconnage des Rhinocéros ».

Voilà un point sans doute aussi positif, mais la question est encore ici : qui décide de ce qui est acceptable ou pas dans l’interférence avec la vie animale ?

On pourra bien sûr se dire que de toutes manières l’humanité interfère déjà avec la vie animale et végétale, procédant à des destructions massives sans s’en soucier. Pourquoi demander une réflexion sur les drones alors qu’un écocide a lieu ?

Pourtant justement, cet exemple des drones peut contribuer à faire prendre conscience à l’humanité de ses propres activités, et par là amener un changement. Si tout le monde peut avoir un drone, si les drones se retrouvent massivement utilisés, alors forcément les faits sont visibles, et l’humanité a une certaine maturité pour en saisir l’impact.

Il est en tout cas évident que les drones contribueront demain à renforcer la surveillance généralisée, et contrairement aux esprits anarchistes, il y a tout lieu de s’en réjouir… si cette surveillance permet de protéger les causes justes.

Les drones sont précisément ce qu’il faut pour attaquer le braconnage, encore faut-il bien sûr que cela aille avec d’autres moyens matériels et une société différente, sans la corruption de mèche avec les trafics.

Tout cela montre que c’est une question de choix, et l’humanité doit justement faire les choix de ses rapports avec Gaïa…

Le sexe d’après-rupture sentimentale, une erreur terrible…

L’une des pires choses qu’on puisse faire dans sa vie est, après un revers sentimental, de basculer dans une relation sexuelle sans sentiments, pour espérer passer à autre chose, penser à autre chose… La claque est gigantesque, les sentiments revenant de manière encore plus frappante…

Voici comment le groupe « The Vaccines » décrit cela, à sa manière…

I can barely look at you
Don’t tell me who you lost it to
Didn’t we say we had a deal,
Didn’t I say how bad I’d feel?
Everyone needs a helping hand,
Who said I would not understand?
Someone up the social scale
For when you’re going off the rails
Je peux à peine te regarder
Ne me raconte pas pour qui tu l’as perdu
N’avions nous pas dit que nous avions un deal?
Est-ce que je ne t’ai pas dit comment je me sentirais mal ?
Tout le monde a besoin d’un coup de main
Qui a dit que je ne comprendrais pas?
Quelqu’un en haut de l’échelle sociale
Pour quand tu dérailles

Post break-up sex
That helps you forget your ex
What did you expect from post break-up sex?
Le sexe d’après rupture
Qui t’aide à oublier ton ex
Qu’est ce que tu attendais du sexe d’après rupture ?

Leave it ’til the guilt consumes
[Clean version:] I found you in the nearest room
[Explicit version:] Fucking in the nearest room
All our friends were unaware,
Most had just passed out downstairs
Laisse ça jusqu’à ce que la culpabilité se consume.
[version 1]Je t’ai trouvé dans la chambre la plus proche
[version 2] Baisant dans la chambre la plus proche
Aucun de nos amis n’était au courant.
La plupart ne faisait que passer en bas

To think I’d hoped you’d be OK,
No I can’t think of what to say
Maybe I misunderstood
But I can’t believe you’re feeling good from
Penser que j’aimerais que tu te sentes bien
Non je ne peux pas penser à quoi dire
Peut être que j’ai mal compris
Mais je ne peux pas croire que tu te sentes bien grâce au 

Post break-up sex
That helps you forget your ex
What did you expect from post break-up sex?
Le sexe d’après rupture
Qui t’aide à oublier ton ex
Qu’est ce que tu attendais du sexe d’après rupture ?

Post break-up sex
That helps you forget your ex
What did you expect from post break-up sex?
Le sexe d’après rupture
Qui t’aide à oublier ton ex
Qu’est ce que tu attendais du sexe d’après rupture ?

When you love somebody but you find someone
And it all unravels and it comes undone
Quand tu aimes une personne mais trouve quelqu’un
Et tout se dénoue et cela devient défait

Post break-up sex
That helps you forget your ex
What did you expect from post break-up sex?
Le sexe d’après rupture
Qui t’aide à oublier ton ex
Qu’est ce que tu attendais du sexe d’après rupture ?

« Earth anthem » et « Never Turn Your Back on Mother Earth »

Voici deux chansons, très différentes, abordant le thème de la Terre.

La première est du groupe américain « The Turtles », qui fut actif lors des dernières années de 1960. Leur chanson la plus connue est le très entraînant « Happy Together« .

Ici, il s’agit pas moins que de tenter de faire l’hymne de la Terre (« Earth anthem »).

And this is but an island in an ocean.
This is our home, third from the sun.
Let it be evergreen.
Let it be evergreen.
Et ce n’est pas simplement une île dans un océan.
C’est notre foyer, le troisième depuis le soleil.
Qu’il soit toujours vert.
Qu’il soit toujours vert.

And this is but an island in an ocean.
This is our home, third from the sun.
God, keep it evergreen.
To keep it evergreen I would lay my life down.
Et ce n’est pas simplement une île dans un océan.
C’est notre foyer, le troisième depuis le soleil.
Dieu, garde le toujours vert.
Pour le garder toujours vert je donnerais ma vie.

La seconde chanson est également d’un groupe américain, actif quant à lui depuis 1971 : « The sparks ». La chanson s’appelle « Never Turn Your Back on Mother Earth » (« Ne tourne jamais le dos à la Terre-mère »).

La chanson est ici plus cryptique, plus tourmentée et traite de la Terre comme une sorte de chaleureuse mère. La chanson est un « classique » dans son genre plutôt sombre et a été reprise notamment par Depeche Mode dans les années 1980 ou encore Nicolas Sirkis d’Indochine.

When She’s on Her Best Behaviour
Don’t be Tempted by Her Favours
Never Turn Your Back on Mother Earth
Quand elle est dans son meilleur comportement
Ne sois pas tenté par ses faveurs
Ne tourne jamais le dos à la Terre-mère

Towns are Hurled From A to B
By Hands That Looked So Smooth to Me
Never Turn Your Back on Mother Earth
Les villes sont lancées de A à B
Par des mains qui me semblaient si douces
Ne tourne jamais le dos à la Terre-mère

Grasp at Straws That Don’t Want Grasping
Gaze at Clouds That Come Down Crashing
Never Turn Your Back on Mother Earth
S’accrocher à quelque chose qui ne veut pas qu’on s’y accroche
Admire des nuages qui descendent s’écraser
Ne tourne jamais le dos à la Terre-mère

Three Days and Two Nights Away From My Friends
Amen to Anything That Brings a Quick Return
To My Friends
To My Friends
Trois jours et deux nuits loin de mes amis
Amen à quoi que ce soit qui amène un retour rapide
Auprès de mes amis
Auprès de mes amis

Never Turn Your Back on Mother Earth
Ne tourne jamais le dos à la Terre-mère

I’ll Admit I Was Unfaithful
But From Now on I’ll be More Faithful
Never Turn Your Back on Mother
Never Turn Your Back on Mother
Never Turn Your Back on Mother Earth
J’admettrai que j’ai été infidèle
Mais à partir de maintenant je serai davantage fidèle
Ne tourne jamais le dos à la mère
Ne tourne jamais le dos à la mère
Ne tourne jamais le dos à la Terre-mère

La chanson des Beatles « Bungalow Bill »

« The Continuing Story of Bungalow Bill » est une chanson des Beatles écrite à l’occasion de ce qu’ils ont pu voir en Inde: entre deux méditations, une personne est allée… chasser un tigre.

Les Beatles se moquent de lui en l’appelant « Bungalow Bill », mélange de Bungalow et de « Buffalo Bill » du nom du malheureusement célèbre chasseur de bisons, avec également une allusion à « Jungle Jim » qui était une bande dessinée américaine des années 1920 montrant un chasseur en Asie.

La chanson a une page wikipédia donnant plusieurs informations à ce sujet:

The Continuing Story of Bungalow Bill est une des nombreuses chansons composées par les Beatles durant leur séjour en Inde, dans l’âshram du Maharishi Mahesh Yogi à Rishikesh. Elle s’inscrit dans la lignée d’une autre chanson de John Lennon sur cette période, Dear Prudence, qui s’inspirait déjà d’une scène vécue à l’époque.

Ici, l’histoire est celle de Richard Cooke, un jeune étudiant américain venu rendre visite à sa mère Nancy Cooke de Herrera, qui suivait en même temps que les Beatles la formation avancée sur la méditation transcendantale. Lennon raconte : « Je l’ai écrite à propos d’un type au camp de méditation de Maharishi qui a pris quelques jours pour aller tuer quelques pauvres tigres, puis est revenu communier avec Dieu. Il y avait un personnage appelé Jungle Jim, et je l’ai combiné avec Buffalo Bill ».

Mia Farrow, également présente lors de ce stage de méditation, complète : « À un moment, une femme sûre d’elle, d’âge moyen, est arrivée en emportant une montagne de bagages dans son bungalow flambant neuf près de celui de Maharishi, avec son fils, un aimable jeune homme nommé Bill. Les gens ont évité cette nouvelle-venue, et personne n’a été désolé de la voir quitter l’ashram après quelque temps pour chasser le tigre, sans savoir que leur présence avait inspiré aux Beatles une chanson ».

La chanson est un compte-rendu fidèle de l’événement. De l’avis même des Cooke, la description de Richard Cooke est assez vraie, de même que celle de la scène de chasse4. Les Beatles ont en effet eu l’occasion de discuter de l’événement avec les protagonistes. Au

retour de chasse, Richard Cooke, pris de remords, est allé voir le Maharishi pour lui parler du tigre qu’il venait de tuer, manquant de mettre le maître spirituel en colère. Lors de la rencontre, Lennon se montre particulièrement cinglant, demandant au chasseur la raison de son acte. Sa réponse (« il venait vers nous, c’était lui ou nous ! ») devient dans la chanson « If looks could kill, it would have been us instead of him » (« si un regard pouvait tuer, ça aurait été nous au lieu de lui »).

Si, contrairement à ce qu’avance Mia Farrow, le jeune homme s’appelait Richard et non Bill, le surnom donné dans la chanson est un jeu de mot entre le héros américain Buffalo Bill et les bungalows où vivaient les participants au séjour, afin de donner un air ridicule au chasseur.

Voici la chanson, qui se trouve sur l’album blanc (le « white album »).

Voici les paroles, le refrain revenant étant le premier couplet.

Hey, Bungalow Bill
What did you kill, Bungalow Bill?
Hey, Bungalow Bill
What did you kill, Bungalow Bill?
Eh, Bungalow Bill
Qu’est-ce que tu as tué, Bungalow Bill?
Eh, Bungalow Bill
Qu’est-ce que tu as tué, Bungalow Bill?

He went out tiger hunting with his elephant and gun
In case of accidents he always took his mom
He’s the all American bullet-headed Saxon mother’s son
All the children sing
Il est parti chasser le tigre avec son éléphant et son arme
En cas d’accident, il emmène toujours avec lui sa maman
Il est le parfait américain de mère saxonne à tête en forme de balle
Tous les enfants chantent [le refrain]

Deep in the jungle where the mighty tiger lies
Bill and his elephants were taken by surprise
So Captain Marvel zapped in right between the eyes, zap!
All the children sing
Au plus profond de la jungle où vit le puissant tigre
Bill et ses éléphants furent pris par surprise
Alors le Capitaine Marvel l’a zappé juste entre les yeux, zap!
Tous les enfants chantent [le refrain]

The children asked him if to kill was not a sin
« Not when he looked so fierce », his mummy butted in
If looks could kill it would have been us instead of him
All the children sing
Les enfants lui demandèrent si tuer n’était pas un péché
« Pas quand l’animal a l’air si féroce », répliqua sa maman
Si des regards pouvaient tuer cela aurait été nous à la place de lui
Tous les enfants chantent [le refrain]

Ni « Gossip » ni Facebook ni Twitter

L’application « Gossip » pour smartphone commence à envahir les lycées, au bout de quelques semaines. Il s’agit d’un moyen de « balancer » du texte ou des images, de manière anonyme, sur n’importe quel contact de son facebook.

Pour résumer, on peut « pourrir » la vie de quelqu’un, ruiner sa vie privée, en faisant en sorte que n’importe qui puisse découvrir des photos ou des informations au sujet de quelqu’un, sans son consentement.

C’est quelque chose qui correspond bien à notre époque. Pour se sentir vivre, il faut du « trash » ; pour obtenir une reconnaissance sociale, il faut écraser les autres. Ce sont surtout les jeunes qui tombent dedans.

Une mort sociale est considérée par les jeunes comme trop dangereuse psychologiquement, comme un pari insensé, dans un monde partant de toutes manières de travers. Il n’y a donc pas le choix, à leurs yeux.

Les jeunes ne voient par conséquent plus les frontières qui devraient exister dans leur vie sentimentale. Individuellement, ils le reconnaissent, mais pris collectivement ils n’arrivent pas à s’extirper d’une logique générale où on s’isole très facilement si on ne fait pas « comme tout le monde ».

S’opposer à cela est fondamental. Être vegan straight edge, c’est se désengager de cette société où compte l’apparence, la fuite en avant, l’escroquerie, le cynisme.

Dans ce contexte, nous ne pensons pas que Facebook ou Twitter soient des médias acceptables. Les gens sur ses médias « s’écoutent parler » ; ils balancent leurs commentaires tout comme ils étalent leur individualisme.

Il n’y a pas d’esprit collectif, il n’y a pas d’esprit d’unité. Chacun ajoute « son » individualité, « son » point de vue, comme si avoir un même point de vue, un seul point de vue, était impossible.

Lâcher ses likes, ses commentaires, son point de vue… Tout cela est vain. C’est un mauvais état d’esprit. Que l’on utilise Facebook pour garder des contacts privés, c’est compréhensible, tout comme le fait que des associations de refuge profitent de ce média.

Mais que voit-on le plus souvent ? Que les gens étalent leurs remarques gratuites, leurs rancoeurs contre ce « monde »… Sans rien faire. C’est comme « ALF le film » qui a vu plein de monde se vanter de soutenir l’ALF, sans que rien ne se passe de côté là pour autant…

On ne peut pas vraiment empêcher la vantardise et l’étalage écoeurant des remarques personnelles gratuites, cependant on peut éviter d’appuyer des médias se fondant là-dessus.

Sans compter les contradictions pratiques. Quand on voit des comptes facebook se la jouant « anti-flics » et ultra-« révolutionnaires », on se demande si ces gens-là sont conscients qu’ils aident la police à répertorier et surveiller les gens sympathisant avec les idées radicales…

C’est pareil avec les journalistes. On peut leur donner des informations, mais que se passe-t-il ? Ils diffusent les informations qu’ils trouvent justes… selon les valeurs de leur presse, qui ne sympathise clairement pas avec la libération animale. De plus, c’est une presse qui sera surtout lue par des gens appartenant aux classes sociales favorisées, « oubliant » au passage l’écrasante majorité de la population…

Informer les journalistes, c’est donc surtout aider ses ennemis…

Cela veut dire qu’il faut organiser ses propres structures alternatives, sa propre culture. Cela ne veut pas dire que l’on ne veuille pas toucher la majorité de la population. Bien au contraire, c’est le point de départ pour y arriver.

Et c’est possible ! Chaque semaine, bien plus d’une dizaine de milliers de personnes viennent sur LTD, lisant de très nombreux articles à chaque fois. C’est la preuve qu’avec rien, on peut faire pas mal de choses… Si on s’en donne les moyens, si on a la discipline pour cela, si on ne perd pas du temps dans les illusions, en pensant qu’on peut « contourner » le système, être « plus malin que lui », etc. !

Quand même les Beach Boys disent de ne pas approcher l’eau…

Ce qui est frappant quand on regarde le passé, c’est de voir qu’un certain degré de conscience écologique était déjà présent… Quand on voit Vegan Reich et Earth Crisis promouvoir la libération animale sans compromis dès les années 1990, on peut peut-être se dire, à la rigueur, qu’il s’agit d’une avant-garde vraiment minoritaire.

Mais là quand on voit ce que pouvaient dire les Beach Boys en 1971, on ne peut que reconnaître que les gens vivant à notre époque sont en total décalage avec la réalité. De manière tout à fait réaliste, on devrait s’attendre à un mai 1968 pro-écologiste déferlant dans toute la France… Ce n’est pas vraiment le cas, pour l’instant du moins! La tempête arrivera inévitablement!

Don’t go near the water
Don’t you think it’s sad
What’s happened to the water
Our water’s going bad
N’allez pas près de l’eau
Vous ne pensez pas que c’est triste
Ce qui est arrivé à l’eau
Notre eau va mal

Oceans, rivers, lakes and streams
Have all been touched by man
The poison floating out to sea
Now threatens life on land
Les océans, les rivières, les lacs et les cours d’eau
Ont tous été touchés par l’homme
Le poison flottant jusqu’à la mer
Maintenant menace la vie sur la terre

Don’t go near the water
Ain’t it sad
What’s happened to the water
It’s going bad
N’allez pas près de l’eau
Vous ne pensez pas que ce soit triste
Ce qui est arrivé à l’eau
Cela va mal

Don’t go near the water
Don’t go near the water
N’allez pas près de l’eau
N’allez pas près de l’eau

Toothpaste and soap will make our oceans a bubble bath
So let’s avoid an ecological aftermath
Beginning with me
Beginning with you
Le dentifrice et le savon feront de nos océans un bain moussant
Donc, évitons un contrecoup écologique
Commençant avec moi
Commençant avec toi

Don’t go near the water
To do it any wrong
To be cool with the water
Is the message of this song
N’allez pas près de l’eau
Pour lui faire le moindre mal
Être cool avec l’eau
Est le message de cette chanson

Let’s all help the water
Right away
Do what we can and ought to
Let’s start today
Mettons nous à aider l’eau
Là tout de suite
Faire ce que nous pouvons et devons
Commençons aujourd’hui

« Tous les oiseaux ont le droit fondamental de voler dans le ciel »

C’est une information présentée comme une anecdote par un blog du Monde.

Suite à une demande effectuée par l’association indienne People for animals, le juge Manmohan Singh de la Haute Cour de Delhi a exigé d’un éleveur qu’il libère les oiseaux en sa possession, précisant la chose suivante:

« Tous les oiseaux ont le droit fondamental de voler dans le ciel et aucun être humain n’a le droit de les garder dans des petites cages en vue de leur commerce ou quoi que ce soit d’autre. »

C’est une information toute relative, car évidemment l’Inde est un pays économiquement très arriéré et le juge n’a aucun moyen d’appliquer quoi que ce soit à ce sujet: c’est de la rhétorique, mais qui est somme toute belle et juste.

Aussi, voici une sélection de « commentaires » à l’article du Monde, reflétant bien l’approche français concernant la Nature et les animaux: cynisme, relativisme, individualisme, mauvais esprit, etc.!

Oui tous les oiseaux ont le droit de voler dans le ciel : je me demande d’ailleurs pourquoi les autruches et autres pingouins ne portent pas plainte à ce sujet auprès de la commission européenne !

Quand les cages seront ouvertes, je me demande combien d’oiseaux anciennement de compagnie vont mourir par manque d’expérience du monde extérieur.

D’ailleurs, je me demande ce que les kiwis, les autruches et autres oiseaux cloués au sol « pensent » de ce droit.

Il va falloir interdire les éoliennes. [allusion sordide aux oiseaux happés par les éoliennes]

Je suis pour le droit des animaux quand il s’agit de maltraitance , mais là il faut admettre que la partie : »Tous les oiseaux ont le droit fondamental de voler dans le ciel » est un peu simpliste.

C’est fondamentalement humain de vouloir adopter des animaux, les élever et en faire des compagnons. Quant à savoir si les intéressés vivent mal la chose, c’est fondamentalement irrationnel. La vie des animaux sauvages peut être tout aussi rude et cruelle.

Ceci étant, je suis d’accord pour dire que mettre des oiseaux dans des petites cages relève de la maltraitance.

Je suis pour le droit des petits oiseaux a voler librement. Ouvrez les braguettes, svp!

les petits bras du fn
les petits bras de l’ump
les petits bras du ps
les petits bras du medef
les petits bras islamistes
les petits bras
les petits
les

En revanche violer des femmes ne constitue pas « une violation de leurs droits ».
C’est beau comme pays l’Inde.

Jean-Marie Le Pen avait quelque chose à rajouter mais sa fifille le lui a interdit.

Il n’y a pas qu’en Inde où les juges sont à côté de la plaque. En France aussi.. [s’ensuit de nombreux commentaires sur l’éducation et la justice en France etc.]

a coup le juge est un Jaïn de la même obédience que celle de gandhi… ils font généralement de belle carrière, un peu comme les mormons aux US, droiture et interdiction « absolue de tuer ».. les réguliers peuvent se promener tout nu (sadhu vetu de vent) en passant un plumeau devant leur pas afin de n’écraser aucun être vivant… certain vont juste a se laisser mourir de faim afin de ne pas tuer d’être vivant… bref de grande moralité… pas étonnant donc que celui-ci ait donner droit aux oiseaux avant ceux de leur propriétaire… les Jaïns sont toutefois des exception en inde même si ils « marquent » par leur droiture d’esprit et leur haute position sociale…
reste qu’ici semble-t-il le juge a fait appel aux droit de l’animal pour les sortir d’un tenardier du genre animal… cela me fait penser a ce que pouvait dire pythagore(ou thalès) en voyant un homme battre un chien dans la rue… celui-ci s’approcha de l’autre et lui dit reconnaitre la réincarnation son oncle mort il y a quelques années et que de ce fait il devait cesser de le battre… (pov tonton) sans quoi il le dénoncerait aux gardes de la cité…

Tout cela n’est pas sans intérêt: il est enfin nécessaire de comprendre la typologie des réactions anti-animaux existant dans notre pays. Il s’agit également de bien comprendre que les anti-animaux, pour certains, ne changeront pas. Ne pas voir qu’il faudra leur imposer le véganisme est illusoire.

S’il s’agit de convaincre la majorité, il y aura bien des gens préférant faire « ce qu’ils veulent », célébrant des valeurs dépassées: ces gens ne disparaîtront pas d’un coup de baguette magique. Et en attendant, leur capacité de nuisance est immense…. Isoler ces gens et dépasser les bâtons qu’ils mettent dans les roues est une tache qui demande de la réflexion!

Eotopia: la petite maison dans la prairie

Et un projet facho de plus: celui-ci consiste cette fois en « eotopia » qui est un projet de village végétalien fondé sur le troc – le terme employé est celui de « don », cela fait plus « alternatif ».

Naturellement, les gens cherchant le terrain pour ce village aimeraient qu’il soit plutôt dans le sud de la France: et pourquoi pas en Picardie ou en Normandie? C’est que les personnes concernées voyageant dans plein de pays différents comme ils s’en vantent savent bien, au fond, que leur projet est une simple fuite.

Une fuite en mode hippie individualiste: chacun sa maison, pas besoin de médicaments ni d’échanges avec l’extérieur, chacun ayant « son » électricité, « son » eau récupérée, « ses » fruits et légumes, etc.

Bref, c’est la petite maison dans la prairie, l’idéal du petit propriétaire vivant en parfaite autonomie, échangeant de manière parfaitement « équitable » son travail. Proudhon en rêvait, Pétain aussi, la « conquête de l’Ouest » en a été une expression proche, et voilà que les mêmes idées refont surface.

L’originalité du projet tient par contre en son « régime végétalien », expliqué comme suit:

Régime végétalien

Les raisons principales sont le respect de l’environnement, la préférence pour les produits locaux, saisonniers et au coût énergétique faible, la création d’une atmosphère de paix dénuée d’agressivité et de haine et une alimentation saine basée sur l’étude biologique de notre système digestif.

Nous souhaitons conserver ce régime au sein de cet éco-village pour notre bien-être personnel, la cohérence de nos idéaux et pour sensibiliser le public au sujet de l’importance de notre régime dans la recherche d’un style de vie plus écologique.

Les habitants de l’éco-village n’auront en aucun cas l’obligation de devenir végétaliens, nous demandons juste qu’aucun produit animal ne soit apporté ou consommé dans son enceinte. Nous ne voulons pas d’animaux encerclés ou prisonniers.

Le véganisme est utilisé ici comme justificatif moral pour fuir un monde moderne « mauvais ». Les animaux ne sont pas considérés pour qui ils sont: ils sont de simples prétextes à une logique du type « puisque… alors ». Puisque le monde est mauvais, alors je n’y participe pas.

Pour bien comprendre cette démission, cette capitulation par rapport à l’universalisme, citons ici le FAQ. On y voit que s’il est parlé de mère Nature et du respect des animaux, c’est pour non pas protéger celle-ci de manière active et universelle, mais de manière passive et particulière.

C’est un projet individualiste, prétextant les valeurs universelles et collectives pour mieux démissionner.

Pourquoi végétalien ?

Nous voulons suivre un régime qui soit respectueux de tous les êtres vivants en ayant un impact écologique le plus minime possible. Nous pensons que les êtres humains sont égaux aux autres espèces et que nous pouvons vivre en harmonie avec l’équilibre naturel.

D’après nos recherches, nous avons découvert qu’une diète végétalienne était adaptée et conseillée pour l’humain au regard de son système digestif et ses besoins.

Aurez vous des chiens et des animaux de compagnie ?

Nous ne voulons pas avoir d’animaux tenus en laisse ou esclaves… Cela dit, si des chiens par exemple accompagnent des habitants en toute liberté, nous considérerons la question.

Au lieu de vouloir l’harmonie sur toute la planète, on célèbre son ego sur le plan local, en prétendant être « en harmonie » générale avec la vie. C’est nier la réalité, ni plus ni moins. On peut citer deux autres points éclairant ici cette démarche:

Et au sujet des drogues ?

Nous ne pouvons interdire à personne de consommer des drogues. Nous préférerions un lieu libre de drogues en tout genre (y compris sucre blanc, médicaments, aspirines, alcool, cigarettes, marijuana, etc.) mais chacun des habitants devra être son propre responsable. Les lieux d’habitat communs devront être respectés. ​

Comment allez-vous assurer votre sécurité si vous êtes ouverts à tous ?

La confiance et l’amour seront nos meilleures armes.

N’importe qui comprend que c’est impossible dans la société actuelle et avec des gens influencés par elle. Inévitablement il faudra prendre des décisions et imposer des choses, et alors on en revient à la question de notre monde dans son ensemble, et non pas simplement localement: il faut tout changer!

Voici une autre question-réponse du FAQ montrant bien les problèmes d’autorité qui se produiront:

N’avez-vous pas peur d’attirer tous les fainéants d’Europe ?​

Nous serons ouverts à tous mais le village sera aussi un lieu d’activités diverses et ceux qui ne participeront pas aux efforts communs seront amenés à s’expliquer devant les assemblées générales tenues chaque semaine.

Et après les explications, que se passera-t-il? Ces gens évitent d’en parler, parce que leur objectif est seulement la fuite. Et on vit du parasitage, qu’on qualifie de générosité:

« nous visiterons régulièrement les déchetteries et les entreprises de la région pour qu’ils nous mettent de côté les chutes. »
« pour le transport du matériel, nous espérons pouvoir compter sur la générosité des conducteurs. »
« Il y a souvent une pelle ou un râteau en double dans une maison. Nous comptons sur la générosité des gens pour se séparer des objets qu’ils n’utilisent plus ou que très rarement. »
« pour se connecter au monde et organiser nos évènements et ateliers, nous essayerons d’obtenir Internet gratuitement en demandant aux voisins (si nous en avons) ou d’établir un partenariat direct avec un fournisseur d’accès Internet. »
« notre régime alimentaire sera notre meilleure médecine mais pour les urgences nous aurons recours à la médecine traditionnelle ou nous irons tout simplement chez le docteur ou à l’hôpital. Vu que nous travaillerons pour le bien de la communauté, nous espérons trouver des pratiquants qui acceptent de nous soutenir professionnellement. »

En gros: les autres travailleront pour nous, nous permettant d’accumuler des choses, puis on prétendra à l’autonomie autant qu’on pourra… Tout cela afin de satisfaire l’individualisme, en mode facho retour à la terre « authentique ».

Notons d’ailleurs que la théorie selon laquelle la Nature donne « gratuitement », théorie censée être le coeur du projet, est totalement fausse: la Nature n’est pas extérieure à nous.

Il y a des interrelations entre tous les êtres vivants: l’eau n’est pas donnée « gratuitement », ce « don » relève en réalité d’un cycle très élaboré sur la planète, et des exemples de ce type sont innombrables.

Mais cela revient à parler de la Terre comme système – ce qu’on peut appeler symboliquement Gaïa, et la soumission au système est contradictoire avec l’idée même d’un projet localiste et individualiste…

On a donc ici pratiquement un projet de société vegan straight edge, mais en niant sa portée universaliste. C’est une capitulation: au lieu de protéger les animaux, on se cache en affirmant qu’au moins, on y est pour rien. C’est la fuite de l’individu devant ses responsabilités collectives: l’ego rendu suprême au nom de sa « supériorité » vis-à-vis du monde réel.

Trois enfants nés par GPA à l’étranger reconnus par l’Etat

En France, on n’a pas le droit de commenter une décision de justice. Bon nombre ne s’en sont pas privés hier, et malheureusement les critiques proviennent surtout de la droite catholique…

Pourtant, ce sont bien les gens qui se veulent progressistes qui devraient dénoncer la gestation par autrui, c’est-à-dire les « mères porteuses ». Mais comme les progressistes sont gangrenés par les anarchistes – queers – antispécistes et autres ultra-libéraux, ils sont paralysés…

Regardons ce qui s’est passé, avec cette information donnée par Le Monde :

Les familles de trois enfants nés par gestation pour autrui (GPA) à l’étranger ont obtenu gain de cause.

Le tribunal de grande instance (TGI) de Nantes a enjoint, mercredi 13 mai, au procureur de la République de la ville la transcription sur les registres d’état civil de leurs actes de naissance. La justice a, par ailleurs, condamné le parquet à verser 1 000 euros au titre des remboursements de frais d’avocats à chacun des requérants.

En l’occurrence, il s’agit de trois enfants nés en Ukraine, aux Etats-Unis et en Inde d’une « mère porteuse », qui se voient donc reconnus officiellement comme étant des enfants des parents les ayant « commandés » telles des marchandises.

La décision du TGI suit les les arrêts rendus en juin 2014 par la Cour européenne des droits de l’homme, posant que l’État français n’a pas le droit de rejeter la transcription dans l’état-civil français des actes de naissance faits à l’étranger.

Manuel Valls avait alors par la suite expliqué que l’État français ne céderait pas ; dans le journal catholique La Croix, en octobre 2014, il expliquait ainsi :

« Le gouvernement exclut totalement d’autoriser la transcription automatique des actes étrangers, car cela équivaudrait à accepter et normaliser la GPA. »

Seulement voilà cette promesse était impossible à tenir, à moins de refuser ouvertement certains rapports avec l’Union Européenne. Il faut du cran, et la gauche « molle » ou « sociétale » ne l’a certainement pas, surtout qu’elle est proche des thèses ultra-libérales universitaires queer et autres.

La gauche « sociale » est atomisée, et ne reste plus que la droite conservatrice qui a ici un boulevard, et qui peut se prétendre contre le capitalisme, ce qui est un comble.

Il faut bien dire que la société d’aujourd’hui sombre littéralement. Les femmes managers escroquent la loi en utilisant des stimulations ovariennes pour planifier leur grossesse en fonction de leur carrière, tout comme d’autres escroquent pareillement, pour des fortunes, la sécurité sociale en pratiquant des chirurgies esthétiques remboursées grâce à des médecins complaisants maquillant cela en « chirurgie réparatrice ».

Les jeunes ne comprennent pas le fait de sanctuariser leurs corps : les photos de leurs corps nus sont envoyés aussi simplement que cela à de vagues connaissances ou des inconnus sur des plate-formes pour mobiles comme « Tinder ».

Il y a quinze jours, c’était la série « Plus belle la vie » qui à une heure de grande écoute montrait le début d’un « plan à trois » avec les personnes prenant du poppers, un vasodilateur. En quelque sorte, on peut dire pour se moquer que les « antispécistes » qui avaient réalisé un film porno « militant » n’étaient que des précurseurs de « Plus belle la vie »…

Bref, tout se casse la gueule, ce qui est normal puisque dans une société libérale, chacun fait ce qu’il veut. L’anarchisme n’est qu’une variante rebelle de l’ultra-libéralisme et sur la plupart des thèmes il ne déroge pas au « chacun fait ce qu’il veut ».

Tout à fait logique par conséquent que les « mères porteuses » soient considérées comme un phénomène dans l’ordre des choses…. Tout est une marchandise possible, il n’y a plus de valeur « en soi ».

Face à cela, il n’y a que deux systèmes possibles : ou Dieu, ou la Nature.

Soit on est un libéral croyant en la toute puissance de l’existence individuelle, soit on croit en Dieu et on se soumet à certaines valeurs intemporelles, soit on considère qu’il y a la Nature qui définit la réalité des êtres vivants désirant persévérer dans leur être.

Dans la première variante, tout est possible, dans la seconde uniquement ce que Dieu a commandé, dans la troisième uniquement ce qui est naturel.

A-t-on besoin d’une usine à pâtes?

On s’amuse bien dans la mouvance zadiste, squatter, teufer et intellectuels rebelles : on trouve quelque chose à faire pour ne pas avoir à assumer le véganisme. Le localisme contre l’universel: voilà leur mot d’ordre.

Voici un exemple d’une nouvelle lubie: l’usine à pâtes! Cela se passe à Rouen et en voici la présentation.

En route vers l’autonomie alimentaire.

Notre projet en quelques mots : fabriquer nos propres pâtes avec le blé que nous avons cultivé et transformé en semoule de blé dur, entre amis et pour nos amis, la famille, les amis d’amis, ceux qui se bougent et tous ceux qui seront intéressés.

Nous allons lancer un atelier de production locale et artisanale de pâtes sèches, que nous appelons ici « L’usine à pâtes ». Notre objectif n’est pas de faire des bénéfices mais d’alimenter un certain nombre d’amis, de lieux, de restaurants associatifs et autres cantines de luttes.

Avec des amis paysans, nous avons déjà planté deux hectares de blé dur.

Ils possèdent aussi un moulin et une bluterie pour transformer le blé en semoule de blé. Nous attendons deux tonnes en septembre et nous participerons tous aux moissons en juillet.

D’autres, versés dans l’art de la sérigraphie, prendront en charge le conditionnement et la décoration des paquets de pâtes.

Notre objectif est de produire deux tonnes de pâtes sèches la première année. A l’inverse des pâtes fraîches ou des légumes frais, leur durée de conservation est théoriquement infinie.

Il s’agit tout autant de déserter l’agro-industrie et de favoriser la production locale que de continuer à prendre en main nos existences et de rester attaché à l’ idée que nous nous faisons d’une vie bonne.

Laquelle réside bien plus dans la joie qu’éprouvent ceux qui cheminent ensemble que dans le triste avenir que nous promet l’économie marchande.

Tant d’abnégation pour un projet individualiste, c’est assez effarant. On ne peut pas dire non plus que ces gens ne savent pas ce que veut dire le mot révolution: le projet est lié à la Conjuration des fourneaux, qui organise régulièrement des repas, ainsi que des conférences où justement le thème de la révolte révolutionnaire revient souvent.

Cependant, et évidemment, organiser le soulèvement violent est plus fatiguant et universaliste que proposer des plats… Mieux vaut tenter un retour en arrière, version Pétain, que d’aller vers un futur où on devrait se remettre en cause…

Cette « conjuration des fourneaux », par exemple, ne connaît pas le véganisme. Elle propose des plats, le plus souvent en burger, avec en plus une variante végétarienne de proposée. Mais c’est pour la forme, car la logique générale est clairement liée à l’exploitation animale.

Faut-il être beauf pour, en effet, proposer une « semaine gastronomique consacrée aux abats », avec les plats suivants: « rognons de boeuf sautés », « langue de boeuf aux cornichons », « foies de génisse au beurre persillé et aillée », « Ris de veau comme en Normandie », « foies de volaille au bleu d’Auvergne »…

Cela ne les interpelle tellement pas, qu’il y a des alternatives comme un « steak de céleri accompagnés d’une purée de topinambour et de haricots verts »: en plus du mot « steak » (et de sa forme, peut-être du goût!) on a donc le « plaisir » de manger à côté, en face, de gens mangeant des « abats »… Quel bonheur « révolutionnaire »!

Mais ce qui compte surtout ici, c’est que ces gens ne veulent pas de la grande production, ils ont des rêves localistes, qui vont forcément de pair avec l’exploitation animale. Seuls des échanges à l’échelle de la planète permettent un mode de vie vegan pour tout un chacun.

S’il y a exploitation animale de la part de l’humanité jusqu’à présent, c’est pour des raisons pratiques: les besoins alimentaires devaient être trouvés dans l’entourage immédiat. Il s’agit d’abolir cela, pas d’y revenir!

Festival 2015 du film animalier à Albert

Du 16 au 24 mai aura lieu le festival du film animalier à Albert, dans la Somme. On peut consulter ici le site de cette initiative qui se déroule depuis 1991 et consiste en la remise de différents prix, avec en arrière-plan une sorte de petite mobilisation culturelle locale.

Là où évidemment il y a un problème, c’est que quand on parle de mobilisation culturelle locale, dans une situation où les chasseurs et les pêcheurs sont puissants, cela veut dire qu’ils seront partie prenant…


Faire la promotion de « La chasse pour les nuls » dans le cadre d’un festival animalier, c’est tout de même très tordu, ou plus exactement c’est avoir une conception des animaux qui est celle des chasseurs. Les animaux sont là pour le divertissement ou le défi, l’environnement pour se divertir ou se ressourcer, etc.

De manière plus sérieuse, c’est l’Australie qui est cette année mise en avant.


Il y a également des expositions, en plus des nombreux films: si 7 euros le film c’est cher, 25 euros la totale est plutôt sympa, à condition d’éviter la mise en avant de la chasse et de la pêche bien entendu, quoiqu’il soit toujours malheureusement utile de se confronter à cela.

D’autant plus que c’est l’occasion de rencontrer des réalisateurs, professionnels comme amateurs, et donc d’avoir des échanges possiblement fructueux, ou en tout cas riches de leçons.

On se doute évidemment également de l’importance locale de ce festival. La salle de cinéma fait 600 places, la thématique des animaux devient un thème central. Seulement voilà, y a-t-il des gens pour faire le travail de fond, culturel, à ce niveau?

Ce n’est que comme cela, avec un travail à long terme, que la libération animale et de la Terre aura un sens réel pour les gens. Les initiatives ne visant qu’à « témoigner » passent à côté de la culture, de la vie quotidienne; elles ne permettent que la mise en avant de « consciences malheureuses », elles évitent le long et patient travail de fond.

« La libération animale, quarante ans plus tard » à l’université Rennes 2 cette fin mai 2015

Nous en parlons régulièrement : les chiffres sont formels, l’exploitation animale est en pleine expansion à l’échelle mondiale. La Nature se fait attaquer sans commune mesure, les destructions sont innombrables.

Pourtant, certains feraient bien de cette réalité leur arrière-plan. Nous ne parlons pas ici de ceux qui profitent directement de l’exploitation animale, mais des intellectuels en soif de reconnaissance, qui sont ravis de pouvoir critiquer le monde mais en l’acceptant, de l’intérieur.

Quand une conférence sur la « libération animale » est soutenue par les institutions, comme ce le sera fin mai 2015, peut-on penser pourtant autre chose que cela ne vise qu’à intégrer cette cause dans l’ordre dominant, de faire en sorte de jeter de la poudre aux yeux afin de faire croire que les choses « peuvent » changer, voire qu’elles changent?

Ces intellectuels, méprisant le peuple, sont bien utiles pour parler d’oppression là où en réalité tout est issu de l’exploitation animale, permettant de dévier la lutte vers des culs-de-sac à coups d’actions « témoignages » ne touchant pas aux fondements du problème…

Le programme de cette escroquerie morale (et intellectuelle), où l’on trouvera Peter Singer ou encore Yves Bonnardel, se trouve ici. Le site qui lui est consacré est . Voici une présentation générale du « programme » (et rappelons qu’à Rennes se déroule une initiative « L’homme et l’animal » sur la même base).

L’équipe d’accueil Anglophonie : Communautés et Écritures (Université Rennes 2), le Centre de Recherche en Éthique (centre interuniversitaire québécois) et le laboratoire Conflits, représentations et dialogues dans l’univers anglosaxon (Université de Rouen) organisent les 28 et 29 mai 2015 à l’Université Rennes 2 un colloque intitulé « La libération animale, quarante ans plus tard ». Peter Singer, Ira W. Decamp Professor of Bioethics in the University Center for Human Values, Princeton University, ainsi que Jean-Yves Goffi, professeur émérite de l’Université de Grenoble II, France, y participeront à titre de conférenciers invités.

Dans son ouvrage intitulé La libération animale, le philosophe utilitariste Peter Singer développe trois grandes idées : le principe d’égale considération des intérêts, présenté comme le véritable fondement de l’égalité au sein de l’espèce humaine et pour tous les êtres sensibles ; le rejet du spécisme (la discrimination fondée sur l’espèce); et la conséquence pratique de ces deux idées, à savoir la nécessité de mettre un terme à certains types d’exploitation des animaux, notamment ceux qui ont trait à la recherche et l’élevage industriel. Cette œuvre phare a connu un retentissement immense.

À tel point que la publication de La libération animale, en 1975, a été présentée comme le moment clef dans l’émergence du mouvement éponyme. Cependant, le mouvement de libération animale ne saurait se réduire à la seule pensée singerienne.

D’une part, il est extrêmement protéiforme et fait l’objet de débats intenses à l’interne, entre les défenseurs des animaux eux-mêmes qui privilégient des approches diverses et dont les conclusions respectives s’avèrent parfois incompatibles, comme à l’externe, entre ceux qui cherchent à améliorer le sort des animaux et ceux qui défendent le statu quo ou contestent les arguments animalistes. D’autre part, il est sensiblement façonné par les cultures au sein desquelles il se développe.

L’objet de ce colloque sera de revenir sur le lien entre le mouvement de libération animale et les théories de Peter Singer qui, à tort ou à raison, en est perçu comme le père fondateur. Comment l’éthique animale de Peter Singer a-t-elle été accueillie depuis la publication de La libération animale ?

Quels échos a-t-elle trouvés dans les mouvements animalistes ? Quelles ont été les évolutions conceptuelles et pratiques de la libération animale contemporaine ? Quelle place la doctrine utilitariste, et son principe fondateur conséquentialiste, occupent-ils dans le travail de Singer et dans les débats qu’il a engendrés ? Quels sont les types d’approches en éthique animale auxquelles a mené la publication de Singer ?

Dans la perspective de cette rencontre, nous encourageons la confrontation de points de vue interdisciplinaires (études sur les aires anglophones, philosophie, sociologie, droit, histoire etc.).

Nous souhaitons par ailleurs que s’engage un dialogue entre les différentes approches théoriques : libération animale, droits des animaux, welfarisme, études critiques, statut politique des animaux, approche continentale etc.

On pourra notamment se pencher sur les thématiques suivantes (non exhaustives) :

L’antispécisme
Le principe d’égale considération des intérêts
Les analogies entre le spécisme et autres formes de discrimination
L’argument des cas marginaux
Le statut moral et juridique de « personne »
le débat qui oppose le fait de tuer et celui de faire souffrir
Les choix alimentaires : végétalisme, végétarisme, flexitarisme, régime omnivore (consciencieux ou non)
La question du remplacement des êtres tués
Les liens qu’entretient l’éthique animale avec les autres domaines de l’éthique appliquée : éthique de l’environnement, bioéthique, éthique médicale, etc.
L’utilitarisme vs. le déontologisme, l’éthique des vertus
La justice animale vue sous l’angle du libéralisme, du néo-conservatisme, du marxisme, de l’anarchisme, etc.

Les intervenants pourront s’exprimer en français ou en anglais.

Earth Crisis : « Behind The Wire » et « Biomachines »

Voici les paroles, terribles et combatives comme il se doit, de deux chansons d’Earth Crisis: « Behind The Wire » et « Biomachines ».

Imprisoned behind the wire, the doomed await their end.
Tangled corpses fill the pits, starved, shot, or poisoned.
To the horrors the world turns away from the suffering in apathy.
A blind eye to the victim’s pain that they choose not to see.
Emprisonnés derrière les barbelés, les condamnés attendent leur fin.
Des cadavres inclinés remplissent les puits, affamés, tirés dessus, ou empoisonnés.
Face à ces horreurs, le monde se détourne de la souffrance dans l’apathie.
Un œil fermé sur la douleur de la victime qu’ils choisissent de ne pas voir.

Unless there’s money to be made, unless territory is gained.
Sauf s’il y a de l’argent à faire, à moins qu’il n’y ait un territoire à acquérir.

Imprisoned behind the wire, the doomed await.
Imprisoned behind the wire, the doomed await their end.
Tangled corpses fill the pits, starved, shot, or poisoned.
Emprisonnés derrière les barbelés, les condamnés attendent.
Emprisonnés derrière les barbelés, les condamnés attendent leur fin.
Des cadavres inclinés remplissent les puits, affamés, tirés dessus, ou empoisonnés.

To the horrors the world turns away from the suffering in apathy.
A blind eye to the victim’s pain that they choose not to see.
Face à ces horreurs le monde se détourne de la souffrance dans l’apathie.
Un œil fermé sur la douleur de la victime qu’ils choisissent de ne pas voir.

Unless there’s money to be made, unless territory is gained.
Sauf s’il y a de l’argent à faire, à moins qu’il n’y ait un territoire à acquérir.

Annihilation reigns.
Annihilation reigns, unless there’s money to be made, unless territory is gained.
Unless there’s money to be made, unless territory is gained.
L’anéantissement règne.
L’anéantissement règne, sauf s’il y a de l’argent à faire, à moins qu’il n’y ait un territoire à acquérir.
Sauf s’il y a de l’argent à faire, à moins qu’il n’y ait un territoire à acquérir.

Dawn of the biomachines.
Experiments to spawn the new breed of half living creatures to butcher for organs.
Transplants extend another’s life span, re-created, twisted in neo-god’s hands.
Animals physiologically altered to increase their output for human usage.
Aube des biomachines.
Des expériences pour frayer la nouvelle race de créatures à moitié vivantes pour massacrer leurs organes.
Des greffes étendent la durée d’une autre vie, re-créée, tordue dans les mains des néos-dieux.
Les animaux physiologiquement modifiés pour augmenter leur production pour l’utilisation humaine.

Left immobile as designed, trapped in a tortuous unexistence.
Monstrosities brought into being.
Behind the walls of laboratories, crimes go unseen.
Dawn of the biomachines.
Abandonnés immobiles comme prévu, pris au piège dans une non-existence tortueuse.
Des monstruosités à qui on donne naissance.
Derrière les murs des laboratoires, les crimes se déroulent, invisibles.
Aube des biomachines.

Horrific cruelty inflicted, demons in white coats leer down on their prey.
Trapped in a hell on earth that’s unknown – not heard not seen: until death they’ll stay.
Helpless beings brutalized by madmen, trained to deny that they’re even alive.
The basic motive financial gain, profit estimates drown the cries of pain.
Une horrible cruauté infligée, des démons en blouse blanche lorgnent sur leur proie.
Pris au piège dans un enfer sur terre qui est inconnu – pas entendu pas vu : jusqu’à la mort ils vont rester.
Des êtres sans défense brutalisés par des fous, formés à nier qu’ils sont ne serait-ce qu’en vie.
Le motif d’origine est le gain financier, les estimations de bénéfices noient les cris de douleur.

Monstrosities brought into being.
Behind the walls of laboratories, crimes go unseen.
Des monstruosités à qui on donne naissance.
Derrière les murs des laboratoires, les crimes se déroulent, invisibles.

Medical Research, subjects aren’t even seen as alive.
Behold the dawn, behold the dawn
Behold the dawn, behold the dawn
Behold the dawn, behold the dawn
Behold the dawn of the biomachines.
La recherche médicale, les sujets ne sont même pas considérés comme vivants.
Voici l’aube, voici l’aube
Voici l’aube, voici l’aube
Voici l’aube, voici l’aube
Voici l’aube des biomachines.

Monstrosities brought into being.
Behind the walls of laboratories, crimes go unseen.
Des monstruosités à qui on donne naissance.
Derrière les murs des laboratoires, les crimes se déroulent, invisibles.

La Fondation Prince-Laurent

Voici l’extrait d’une interview qui paraîtra étrange de prime abord, puisqu’elle est tirée du « royal blog » de Paris Match! La personne interrogée est en effet Laurent Benoît Baudouin Marie, appelé officiellement « Prince Laurent de Belgique », troisième fils du frère de l’actuel roi.

Ce Laurent en question est relativement connu en Belgique pour être une sorte d’électron libre, provoquant un mélange de fascination et de répulsion. Il se rase la tête suite à une rupture, tout en ayant la réputation d’être un fana de belles voitures; il s’engage pour l’écologie mais en même temps on accuse ses activités d’être un paravent pour vivre dans le confort.

En tout cas, s’il a une réputation d’ « original » et a été au centre de multiples polémiques sur son train de vie, il revendique un soutien à la cause animale et a donné naissance à une « Fondation Prince-Laurent ». C’est à ce sujet qu’il a été interviewé; voici un extrait représentatif:

Quelle est votre plus belle victoire dans le cadre de votre fondation ?

Je suis fier d’animer une équipe de valeur avec Jean-Jacques Van de Berg, administrateur délégué, et John Smets, vétérinaire en charge des dispensaires, qui, depuis quatre ans, ont pu installer des abris pendant l’hiver pour les SDF avec chien à Bruxelles, ouvrir à Gand un cinquième dispensaire, nouer des accords de collaboration avec les universités de Gand et de Liège qui complètent la formation des vétérinaires en dernière année, réduire les couts et payer des soins de haute qualité aux plus de 13 000 animaux soignés gratuitement chaque année dans nos dispensaires, sans subsides, grâce à la générosité de donateurs privés.

Quelle est votre réaction en voyant le bonheur de ces gens qui viennent chez vous et qui n’ont pour joie que leur animal de compagnie ? Qu’y décelez-vous comme leçon de vie ?

Quel bel encouragement ! Quel respect de la vie, de tous les êtres vivants ! Chacun devrait s’obliger à consacrer une partie de son temps à s’occuper des autres. Le monde serait meilleur.

Gandhi a dit : «On peut juger de la grandeur d’une nation par la façon dont les animaux y sont traités». Vous partagez cette vision ?

Certainement, mais je remplacerais «animaux» par «tous les êtres vivants».

Quel est votre rêve pour votre fondation ?

Je souhaite et je m’emploie à obtenir plus de ressources pour aider plus de personnes et étendre nos actions. Je souhaiterais internationaliser nos activités.

Et votre rêve en général dans la vie ?

On découvre tous les jours l’importance que les animaux jouent dans notre écosystème. Quels progrès l’homme ne pourrait-il pas réaliser s’il pouvait communiquer avec eux ? C’est pourquoi je rêve de pouvoir parler avec tous les animaux de la Terre.

C’est sympathique et un tel aristocrate ne mérite pas d’aller à la lanterne, même si cela ne doit pas pour autant amener à soutenir un despotisme éclairé, bien sûr! D’ailleurs on peut se douter que si la monarchie le soutient, c’est parce que cela donne une bonne image à celle-ci.

En tout il y a quelque chose de très positif là-dedans et le « prince » a osé s’engager, et il est franc dans son esprit d’ouverture aux animaux, il n’a pas peur d’exprimer son opinion. Oser dire qu’on rêverait de pouvoir parler avec les animaux, c’est enfantin et naïf, et pourtant tellement porteur de dignité!

C’est d’ailleurs très bien vu d’aider les SDF ainsi que leurs animaux, thème dont nous avons déjà parlé. La Fondation organise également à Bruxelles, en hiver, des abris chantier chauffés avec lits et des sanitaires pour une trentaine de SDF et les chiens vivant avec eux.

On notera également qu’en plus des dispensaires du quartier des Marolles à Bruxelles, ainsi qu’à Seraing, à Anvers, Boussu (et bientôt Gand), la Fondation prône les méthodes alternatives à l’expérimentation animale.

Bref, c’est plutôt sympa, même si évidemment les limites sont évidentes: ce sont des mesures qui viennent par en haut, portées par une logique aristocratique, mais il est évident qu’il y a ici une aide concrète, que toute personne en Belgique doit connaître de par son utilité!

Festival de la protection animale à Valenciennes

Fin juin aura lieu à Valenciennes, dans le Nord, un festival de la protection animale.

Il est très intéressant de voir que cet événement est majoritairement organisé par des associations de défense et de placement des animaux « de compagnie », mais qu’aussi les repas seront vegétaliens. Par ailleurs, un salon de tatouage se joint à cette occasion et les bénéfices des tatouages réalisés iront aux associations présentes lors de ces 2 journées.

C’est un festival important, l’information est à diffuser le plus largement possible, ce rassemblement est à soutenir.

FESTIVAL DE LA PROTECTION ANIMALE VALENCIENNES (59)

L’Association Canin sans Famille est heureuse de vous annoncer qu’elle organisera son premier Festival de Protection animale à Valenciennes .
Salle Vauban Rue Magalotti les 27 et 28 Juin 2015.(du jamais vu dans cette ville).
Ce rassemblement a pour but de réunir la défense animalière, la vie au naturel, la protection de l’environnement afin que chaque être respecte l’autre et s’unisse pour une terre meilleure.
Ces deux jours seront ouverts en premier lieu aux défenseurs et amis des animaux mais aussi aux services animaliers.

Le but des associations :

-Sensibiliser à la protection animale (que ce soit sur la terre, dans la mer ou dans le ciel).
Informer (conférences pour les associations qui le désirent).
-Responsabiliser
Faire passer un moment agréable aux familles.

-Mieux connaître le végétalisme
Pour les services animaliers : voir tout ce que l on peut apporter à nos petits compagnons (éducation, toiletage…..).

Associations présentes

Les Ch’tis furets
Rescue Boule
Alerte à Malibull
Terre des Lévriers
Anica
Reptilium
One Voice
Association Galgos
CRAC Europe (Comité Radicalement Anti-Corrida)
PAD ( Protection des dobermans)
International Campaigns
Action Mutante
Marguerite & cie
Ase (Sauvegarde des équidés)
Sea Shepherd
Citanimal
Amicat
C.N.V.
Ani Nounou
Aide aux Lévriers Martyrs
Pet Alert
Dogue allemand Nôtre
Le sanctuaire des hérissons
ADADA
Les felins du vignoble.

Quelques professionnels :

Bertrand Beuns (educateur comportementaliste ) France Bleu Nord
Marianne Fauvel ( soigner ses animaux avec les huiles essentielles )
Kinésiologie animale
Au Bonheur des Chiens (toilettage, spa…)
Jmt (la sentinelle)
Rollsdog (prothésiste pour nos petits protégés ).

Restauration végétalienne

Le salon de tatouage privé Grimm’s Tattoo sera présent ( le dimanche ) pour réaliser de petits tatouages sur place. Les bénéfices seront reversés aux associations animalières présentes. Il s’agira de la 4e fois que le shop fait ce type d’événement et c’est avec plaisir que nous vous accueillerons ! Les conditions sont simples, un tatouage assez petit (maximum 5 cm), pas trop compliqué, les conditions seront à voir directement avec nous. Il faudra compter entre 50 et 80 euros selon le tatouage.
Tous les produits utilisés sont Végans .
Vous pouvez d’ores et déjà nous parler de votre projet sur la page professionnelle du salon:https://www.facebook.com/AngeliqueGrimmTattoo?pnref=lhc
Grimm’s Tattoo

A ce jour, des associations sont déjà inscrites ,mais il reste quelques places donc n hesitez pas à nous contacter via l ‘adresse mail caninsansfamille@hotmail.com

Merci !

EVENEMENT FACEBOOK
https://www.facebook.com/events/1560376154248747/

« L’extension de l’éthique à ce troisième élément de l’environnement humain… »

Aldo Leopold (1887 – 1948) est une figure américaine de la défense de l’environnement, auteur d’un ouvrage qui a marqué la culture américaine : Almanach d’un comté des sables, qui en France a été publié chez Flammarion.

On y retrouve un mélange de trois tendances : celle du petit propriétaire des grandes plaines américaines qui veut son lopin de terre et pratique la chasse et la pêche, celle du naturaliste étudiant en détail la Nature, enfin l’écologie en tant que défense de la dite Nature.

Une citation très célèbre de lui, jouant un grand rôle dans l’identité de « l’écologie profonde », est la suivante :

« Une chose est juste lorsqu’elle tend à préserver l’intégrité, la stabilité et la beauté de la communauté biotique. Elle est injuste lorsqu’elle tend à l’inverse. »

Il y a là quelque chose de très fort, puisqu’il s’agit de défendre la Nature en soi. Il y a par contre aussi la mise en avant de la « stabilité », précisément comme dans l’écologie chrétienne ou encore les « décroissants ».

Voici un extrait très intéressant de l’Almanach, où Leopold donne son point de vue : les humains ont une conception du vivre ensemble en politique et en économie, mais il manque l’écologie.

La séquence éthique

Cette extension de l’éthique, qui n’a été étudiée jusqu’à, présent que par les philosophes, est en réalité un processus d’évolution écologique. Ses séquences peuvent être décrites en termes écologiques aussi bien que philosophiques.

Une éthique, écologiquement parlant, est une limite imposée à la liberté d’agir dans la lutte pour l’existence. D’un point de vue philosophique, une éthique distingue entre des formes sociales et asociales de conduite.

Il s’agit de deux définitions différentes d’une même chose. Cette chose a son origine dans la tendance des individus ou des groupes’ interdépendants à mettre au point des modes de coopération.

L’écologiste les appelle symbioses. La politique et l’économie sont des symbioses avancées où la compétition primitive du chacun pour soi a été remplacée, en partie; par des mécanismes de coopération pourvus d’un contenu éthique.

La complexité des mécanismes de coopération augmente en même temps que la densité de population et l’efficacité des outils. Il était par exemple plus simple de définir les usages asociaux des pierres et des massues à l’époque des mastodontes, que des fusils de chasse et des panneaux publicitaires à l’époque des moteurs.

Les premières éthiques se préoccupaient des relations entre individus : le décalogue mosaïque en est un exemple. Plus tard, il fut question de la relation entre l’individu et la société.

La règle d’or est une tentative pour intégrer l’individu à la société [cf Matthieu 7, 12, et Luc 6, 31] ; la démocratie, pour intégrer l’organisation sociale à l’individu. Il n’existe pas à ce jour d’éthique chargée de définir la relation de l’homme à la terre, ni aux animaux et aux plantes qui vivent dessus. La terre, comme les petites esclaves d’Ulysse, est encore considérée comme une propriété.

La relation à la terre est encore une relation strictement économique, comportant des droits mais pas de devoirs.

L’extension de l’éthique à ce troisième élément de l’environnement humain constitue, si mon interprétation est correcte, une possibilité de l’évolution et une nécessité écologique.

C’est la troisième étape d’une séquence où les deux premières ont déjà été atteintes.

Les penseurs individuels, depuis l’époque d’Ézéchiel et d’Isaïe, ont établi que la spoliation de la terre n’est pas seulement un mauvais calcul, mais un mal. La société, cependant, n’a pas encore affirmé cette croyance.

Je considère le mouvement écologique actuel comme l’embryon d’une telle affirmation.

Une éthique peut être considérée comme un guide pour faire face à des situations écologiques si neuves ou si complexes, ou impliquant des réactions si lointaines que le chemin de l’intérêt social ne peut être perçu par l’individu moyen. L’instinct animal est un guide qui permet à l’individu de faire face à de telles situations. Il se peut que l’éthique soit une sorte d’instinct communautaire en gestation.

Sam Simon et les Simpsons

Les Simpson est une série qui se veut caustique et très critique d’un certain mode de vie, tout en étant en fait totalement insérée dedans. C’est une sorte d’objet qui se veut non identifié alors que cela relève totalement de l’idéologie dominante.

On peut y retrouver toutefois des éléments très sympas, et cela doit beaucoup à Sam Simon, qui est mort avant-hier. Il était à l’origine de la série avec Matt Groening et James L. Brooks, fondé en 1989. Sam Simon n’est resté scénariste que quatre ans, mais était resté producteur exécutif.

Et là on rentre dans un monde très particulier, celui de la philanthropie à l’américaine. Sam Simon lui-même vient d’une famille très riche, avec un père industriel et une mère avec une galerie d’art, avec comme environnement Groucho Marx, Elvis Presley ou Andy Warhol.

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Touchant 10 millions de dollars de royalties annuellement avec les Simpson, Sam Simon a décidé, de perdre son temps à vivre comme les gens richissimes, passant son temps au poker, à se marier à Las Vegas à une « playmate » (pour trois semaines seulement) ou à être manager dans la boxe, etc.

Mais il a également joué les philanthropes en faveur des animaux, d’autant plus ces dernières années alors qu’il avait un cancer.

Il a ainsi fondé la Sam Simon Foundation, active à… Malibu, qui sauve des chiens abandonnés de l’euthanasie à Los Angeles, s’occupe des chiens de gens pauvres notamment pour les soins et la stérilisation, et organise des rencontres avec des soldats traumatisés de retour d’Irak et d’Afghanistan.

Il a fondé la Sam Simon Foundation Feeding Families program, qui nourrit chaque jour, de manière végétalienne, 400 familles, ainsi que les chiens et les chats. Il a organisé des sanctuaires pour 11 ours à Dallas, 23 dans le Colorado, 500 chinchillas en Californie, un cheval en Virginie.

Il a soutenu financièrement l’association pour l’enfance Save the Children. Il collectait régulièrement de l’argent pour PeTA et il a également acheté un bateau pour l’association Sea Shepherd, dont voici la photo.

Comme on le voit, c’est assez typique, son nom se retrouve absolument partout, que ce soit pour le bateau, les associations ou même le siège central de PeTA !

Lui-même vivait dans le grand luxe, son immense habitation étant le plus « écologiste » possible, mais n’en étant pas moins quelque chose relevant du grand luxe individuel, qui par définition n’est certainement pas écologiste de par l’utilisation des ressources de manière disproportionnée.

Sa démarche n’était pas du tout démocratique, comme le montre ses actions très morales mais sans aucune utilité sociale réelle : il est allé avec Pamela Anderson proposer un million de dollars aux chasseurs de bébés phoques pour qu’ils arrêtent, il a participé à une course automobile, la Talladega, avec une voiture au logo de « Blackfish », un documentaire sur les orques en captivité, etc.

C’est là du spectacle, du hobby de millionnaire, à l’américaine. Bien entendu, Sam Simon disposait d’ailleurs de tout le « luxe » nécessaire : une grande collection d’oeuvres d’arts (dont des « pin ups » de Vargas et Elvgren), une télévision géante allant du sol au plafond, un arbre pétrifié datant du jurassique comme âtre…

Les limites de tout cela s’expriment bien sur le plan du contenu, avec le fameux épisode « Lisa la végétarienne », qui est le cinquième épisode de la saison 7 et qui vaut vraiment le coup d’oeil.




Lisa a compris le rapport entre un agneau qu’elle a vu et la viande, et devient végétarienne, avec le soutien d’un personnage vegan, Apu, un indien pacifiste, qui lui présente Paul McCartney, ce qui donne malheureusement un moment très niais, très simpliste, totalement décalé avec la réalité.

Car bien sûr, finalement on se moque de Lisa : comme d’habitude elle est intelligente, mais le monde autour d’elle est ce qu’il est, il serait immuable, il faudrait juste faire avancer les choses petit à petit, etc.

Bref c’est le rythme tout à fait conforme, non pas à la réalité, mais au moralisme d’un multi-millionnaire. On est très loin d’un appel au renversement complet d’un mode de vie…

Et voilà pourquoi les Simpsons, tellement « critiques », sont diffusés depuis le départ par le réseau Fox News – le plus populaire aux Etats-Unis – qui est ultra-conservateur, qui soutient l’aile dure des Républicains…