L’Ansonia latidisca a été retrouvée !

L’Ansonia latidisca a été retrouvée ! Cela faisait 87 ans que des humains n’avaient pas vu cette grenouille colorée, qui n’a d’ailleurs jamais été photographiée.

C’est le cas bien sûr de nombreux animaux ; dans le cas des grenouilles, la salamandre du Turkestan n’a pas été vue depuis 1909, la Rhinella rostrata depuis 1914…

On a donc une photographie de l’Ansonia latidisca, prise dans l’Etat malaisien de Sarawak, dans la chaîne montagneuse de Gunung Penrissen . On n’en saura pas plus, les scientifiques qui l’ont découverte ne voulant pas que des trafiquants viennent s’en emparer.

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Ces scientifiques faisaient partie d’une mission de Conservation International (CI). La recherche se fait sur cinq continents et 21 pays.

Il s’agissait de retrouver les amphibiens « disparus », plus précisément dix (la liste en contient 100). L’Ansonia latidisca a été retrouvée la nuit, perchée sur un arbre à deux mètres de hauteur. Trois grenouilles de ce type ont été découvertes, et la photographie a pu être prise.

Auparavant, on avait juste ce dessin, datant des années 1920.

Le territoire de la grenouille est menacé par la civilisation humaine, qui est en train de détruire son environnement. Il y a ainsi un hôtel avec un grand parcours de golf dans la zone.

Jusqu’à présent, l’expédition a retrouvé seulement quatre grenouilles de la liste des grenouilles disparues. Ce n’est pas très étonnant, car 41% des amphibiens sont menacés d’extinction.

Les grenouilles sont notamment victimes de la chytridiomycose, un champignon provoquant des morts massives, provoquant un rythme d’extinction effroyable, et sans doute permis par les activités humaines (diffusion de la maladie par les animaux de laboratoire, etc.).

Rapport de l’académie des sciences et climato-sceptiques: une comédie

Publié dans les années 1960-1970, le roman « Le Monde vert » de l’anglais Brian Aldiss est particulièrement mauvais, non seulement parce qu’il est totalement délirant, mais surtout parce qu’il attribue le réchauffement climatique… au soleil.

Dans ce roman de science-fiction, la Terre ne tourne plus et sa face tournée vers le soleil consiste en une végétation totale de type jungle, formée de monstres ne pensant qu’à se massacrer les uns les autres et où l’être humain survit tant que bien mal.

Le délire va jusqu’à avoir des insectes géants voyageant dans l’espace, jusqu’à la lune, mais là n’est pas ce qui doit nous intéresser : ce qui compte surtout c’est que dans tout le roman la végétation est considérée comme une ennemie totale, et que ce qui provoque le réchauffement climatique, c’est le soleil.

Une telle affirmation en plein boom économique des trente glorieuses était particulièrement mal vue. Il s’agit d’une conception faisant de l’être humain le centre du monde, l’enfant gâté-pourri de Dieu et pouvant faire ce qu’il veut, comme il veut.

En France, on se considère souvent comme rétif à la religion, et pourtant la même vision religieuse prédomine. C’est ce qui fait qu’on a droit à une bien triste comédie, bien française, dont l’un des avatars a été rendu public hier.

Hier, « l’académie des Sciences » a en effet rendu son rapport sur le réchauffement climatique (on peut le lire ici). Ce rapport est en quelque sorte la position « officielle » de l’État français, cette « académie des sciences » étant en quelque sorte l’équivalent pour la science de ce qu’est « l’académie française » pour la langue française.

Si ce rapport existe, c’est en raison du scandale institutionnel provoqué par la position de Claude Allègre, qui notamment dans « L’imposture climatique » considère qu’il existe un « système mafieux et totalitaire » visant à rendre l’humanité prétendument responsable du réchauffement climatique.

Or, le problème est qu’il est totalement fou de nier la responsabilité des activités humaines dans le réchauffement climatique. Même les académiciens, parasites institutionnels s’imaginant des êtres à part, sont conscients qu’à pousser le bouchon trop loin…

Par conséquent, le rapport, rendu public hier, reconnaît le réchauffement climatique, en tant que conséquence des activités humaines depuis le 19ème siècle. Mais attention, tout cela ne visait qu’à calmer le jeu.

Car ce rapport, même Claude Allègre l’a signé ! Les climato-sceptiques sont en effet de fins tacticiens. Ils savent que « l’académie des sciences » ne représente rien ni au niveau international, ni pour les gens en France.

Surtout que les réunions de « l’académie des sciences » se sont tenues à huis-clos, avec chaque scientifique parlant sept minutes… au cours d’une seule journée.

Les climato-sceptiques peuvent faire semblant de reconnaître aujourd’hui le rapport, tout en s’appuyant demain sur telle ou telle concession qui leur a été faite, comme la phrase « tous les mécanismes pouvant jouer un rôle dans la transmission et l’amplification du forçage solaire ne sont pas encore bien compris » leur permettant de remettre en avant la thèse du soleil comme cause du réchauffement climatique.

Cette histoire de rapport de l’académie des sciences, c’est du cinéma, c’est de la poudre aux yeux, tout comme l’a été le Grenelle de l’environnement.

Claude Allègre, on peut en être certain, ne disparaîtra nullement des médias, bien au contraire même. Gageons même qu’il verra ses positions renforcées, car pour la machine du profit, l’écologie est une perte de temps, à part pour quelques niches commerciales.

Quand on veut faire de l’argent, quand on pille, quand on exploite, on a pas le temps ni évidemment l’envie de se préoccuper de Gaïa… Ce n’est pas compatible, car penser à Gaïa veut dire voir les choses à long terme, et agir en conséquence!

Les grandes entreprises et les médias soutiendront donc les climato-sceptiques, Claude Allègre apparaîtra toujours davantage comme un rebelle, et rappelons que dans la même veine le Front National avait organisé un colloque pour dénoncer comme une sorte de « complot » la thèse du réchauffement climatique comme causée par les humains (voir notre article du début de l’année: L’extrême-droite en guerre contre le « mythe » du réchauffement climatique).

Tout cela est somme toute logique : si on ne comprend pas ce qu’est Gaïa, alors on ne peut pas voir les choses à leur juste dimension ; le réchauffement climatique apparaît comme un épiphénomène, comme une chose vague, floue, finalement secondaire.

Or, le fait est que nous sommes en train d’assassiner la planète. C’est un constat que l’on peut faire partout, depuis l’Arctique jusqu’au rapport des êtres humains avec les pigeons dans les villes. Il s’agit d’une course, d’une course à la mort!

Nuclear Baltic Sea Info Tour 2010

Si certainEs partent dans le Nord de l’Europe cet été, il est donc possible de rendre visite aux occupantEs du terrain prévu pour l’abattoir à Wietze. Mais il y a également une autre initiative qui a lieu cet été dans le Nord.

Elle concerne cette fois la mer Baltique, qui est, de toutes les mers du monde, la plus radioactive en raison de l’activité humaine.

La mer Baltique échange en effet peu avec les autres océans : seulement 1% par an; les activités humaines sont donc immédiatement lourdes de conséquences…

Or, il y a vingt installations nucléaires qui sont actives dans la région, et qui polluent la Baltique… Et il ne faut pas penser à la Russie seulement : les réacteurs suédois polluent 100.000 fois plus que la centrale de Saint- Petersbourg…

Est notamment en cause la centrale suédoise de Forsmark, tristement connue pour son accident de 2006, où on a risqué la fusion du coeur dans les sept minutes ou les huits heures, selon les analyses… L’année d’avant, en 2005, on s’était déjà aperçu que les containers devant tenir de 50 à 100 ans présentaient déjà des problèmes au bout de dix ans…

Mais également la catastrophe de Tchernobyl, ainsi que les nombreux tests atomiques…

A quoi s’ajoute l’installation nucléaire de Sellafield, au Royaume-Uni.

Installation qui s’appelle Sellafield et non plus Windscale pour une raison simple : il y a eu un accident dans un réacteur en 1957, avec un nuage radioactif parcourant le pays, alors pour donner le change à l’opinion publique à moyen et long terme…

Sellafield a évidemment eu d’autres soucis, de très nombreux autres soucis, durant toutes les années 1970, 1980…

Et ce jusqu’à aujourd’hui, notamment en 2005 où une zone a été fermée pendant deux années, où dans une pièce en béton armé conçue afin de recueillir les fuites, on a retrouvé… 83 000 litres de matière radioactive, contenant 200 kilos d’uranium, seuil d’une réaction nucléaire en chaîne !

Pour terminer le panorama, des déchets nucléaires sont censés être enfouis… sous la Baltique, à Forsmark, ainsi qu’à Olkiluoto en Finlande…

Un mouvement anti-nucléaire se reconstruit donc au Danemark, en Suède et en Finlande, pays où le mouvement nucléaire s’est effondré à la suite des années 1970, alors qu’en France il s’est maintenu, en Allemagne il est resté puissant, et en Autriche il a réussi à faire interdire en 1978 toute utilisation de centrale nucléaire dans le pays.

Une campagne est donc menée, sur un parcours de 6.000 kilomètres, afin d’alerter quant à la situation de la mer Baltique. Si vous passez dans la région cet été, n’hésitez pas à passer les voir (Saint-Pétersbourg, Riga, Vilnius, Jezioro Żarnowieckie, Greifswald, Copenhague, Malmö, Stockholm, Olkiluoto/Rauma et Oulu).