Pollution radioactive au Niger : la CRIIRAD interpelle les responsables d’AREVA

Si hier nous parlions de l’agent orange américain employé au Vietnam, il ne faudrait pas pour autant dire qu’il n’y a que lors de la guerre, et que par les Américains, que la planète est attaquée. La politique de la France au Niger est une terrible illustration de cela, et voici justement un communiqué de la Commission de Recherche et d’Information Indépendantes sur la Radioactivité (Criirad).

Nous en avions déjà parlé (par exemple ici) : afin de se procurer de l’uranium, la France se comporte en pillard forcené dont les activités sont destructrices. La « propreté » du nucléaire est un mensonge: tant en amont (afin de se procurer l’uranium) qu’en aval (avec les déchets), le nucléaire est pollueur et anti-démocratique au possible dans sa gestion.

Ici en l’occurence, on a une coulée de boues radioactives, sans doute 200 000 litres…

Pollution radioactive au Niger : la CRIIRAD interpelle les responsables d’AREVA

Le contexte

Depuis le début des années 70, la SOMAÏR – une filiale du groupe AREVA – exploite dans le nord-ouest du Niger, à quelques kilomètres d’Arlit, plusieurs gisements uranifères ainsi qu’une usine de traitement des minerais (pour extraction de l’élément uranium).

En 2009, la production a atteint 1 808 tonnes d’uranium métal (sous forme de concentrés uranifères).

Au cours des dernières années, AREVA a largement communiqué sur les certifications obtenues par sa filiale et sur ses objectifs de développement : la production devrait atteindre 3 000 tonnes en 2012, grâce, notamment à la mise en service d’installations de lixiviation en tas dédiées au traitement des minerais à faible teneur en uranium (inférieure à 0,1%).

AREVA est restée en revanche très silencieuse sur les nombreux dysfonctionnements pointés par la CRIIRAD. Rappelons par exemple que la « gestion » des résidus d’extraction de l’uranium qui sont des déchets radioactifs de très forte radiotoxicité et très longue durée de vie (centaines de milliers à milliards d’années) s’effectue par simple amoncellement, à même le sol, jusqu’à former de véritable collines de déchets, dépourvues de toute protection.
Le décalage entre le discours d’AREVA et la réalité du terrain n’augurait rien de bon, surtout dans un contexte de forte augmentation de la production.

L’accident

Il serait survenu le 11 décembre 2010 sur le site de la SOMAIR Il a été confirmé à la CRIIRAD par le président d’Aghir in Man qui s’est rendu sur place le 16 décembre et a pu constater la rupture des digues de plusieurs bassins de décantation des effluents radioactifs et le déversement d’importantes quantités de boues radioactives. Il est question d’une fuite de 200 000 litres et la contamination concernerait 2 ou 3 hectares.

La CRIIRAD a adressé aux responsables d’AREVA une demande d’information sur les circonstances et les conséquences de l’accident et appuyé la démarche du représentant de l’association AGHIR IN MAN qui souhaitait participer au prélèvement d’échantillons, en particulier d’échantillons d’eaux souterraines.

AREVA n’en finit pas de communiquer sur la transparence. Il serait temps qu’elle mette ses actes en cohérence avec ses discours.

L’accident doit conduire à un réexamen en profondeur des conditions d’exploitation et de protection environnementale et sanitaire.

On peut trouver ici deux documents de l’association Aghir In Man au sujet d’AREVA:

Les mines d’uranium au Niger – Areva du discours à la réalité (PDF, 730ko, v5) (PDF, 730ko)

Areva du discours à la réalité (PDF, 730ko, v5)