« Faut-il manger les animaux ? » de Jonathan Safran Foer : ouvertement contre le véganisme et la libération animale

La libération animale est un objectif qui demande une certaine ténacité, car l’ennemi est puissant. Et intelligent : il ne se contente pas de décrier le véganisme, il fait également en sorte de l’admettre dans une certaine mesure, pour l’intégrer.

C’est le principe de la mise en avant du « végéta*isme », une absurdité qui vise à effacer les définitions, la distinction entre végétarisme, végétalisme et véganisme, pour mettre en avant l’illusion d’un progrès abstrait, non quantifiable, non vérifiable. Une absurdité d’ailleurs mise en avant notamment par la « veggie pride. »

C’est cela qui explique la mise en avant absolument massive par les médias de l’américain Jonathan Safran Foer et de son ouvrage « Faut-il manger les animaux ? »

Et il y a lieu de critiquer vigoureusement cela, tout comme la naïveté ou le désespoir de ceux et celles qui penseraient que les choses avancent avec ce genre de fumisterie organisée à grand échelle….

Car rappelons que l’éditeur aux USA est tout de même Hachette (deuxième éditeur mondial, chiffre d’affaires annuel de 2 milliards d’euros!).

En France, l’éditeur s’appelle l’Olivier, qui en réalité fait partie du Seuil… maison d’édition faisant elle-même partie du groupe La Martinière, troisième plus puissante maison d’éditions en France, avec 260 millions d’euros de chiffre d’affaires…

Enfin rappelons que Jonathan Safran Foer n’est pas vegan, très loin de là. Il avoue même sans honte que plus jeune, il se revendiquait végétarien, mais sans l’être : il était végétarien uniquement en public et agitait le drapeau du végétarisme, « pour la forme. »

Tout son ouvrage est à l’avenant. Il se promène dans l’univers des fermes-usines, donnant des chiffres et une sorte de point de vue de romancier un peu philosophe. Ce qui est le cas: son livre n’est sorti que comme prolongement d’un best-seller précèdent…

Jonathan Safran Foer est ainsi une sorte d’humaniste bon teint, après « Alice au pays des merveilles » on a ici « Jonathan au pays du désenchantement. » Il a compris que tout cela allait très mal tourner – et cela à LTD nous l’avons compris aussi. Sauf que lui a peur de la colère des gens face à la destruction de Gaïa.

Alors que Jonathan Safran Foer veut retourner dans le passé…

Voici par exemple ce qu’il dit dans une interview au journal Le Point, paru il y a quelques jours :

« Ce qui me fait le plus plaisir, c’est que les réactions les plus favorables à mon livre sont venues de fermiers. Ils aiment les animaux et s’en tiennent aux techniques ancestrales. »

Dire qu’un fermer « aime » les animaux, c’est l’exact contraire de la position de la libération animale. Évidemment, une personne défendant les droits des animaux peut vaguement affirmer une chose pareille, et penser que sur le plan subjectif les fermiers « aiment » les animaux (mais mal).

Mais nous qui sommes pour la libération animale, nous n’y croyons pas une seconde : on ne peut pas « aimer » et avoir un rapport d’exploitation ; on ne peut pas aimer les animaux sans être vegan…

Remarquons justement que dans « Faut-il manger les animaux ? » il est donné la parole, de manière on ne peut plus délirante, à une personne qui serait vegan (depuis la moitié de sa vie) et dont l’activité est de construire des… abattoirs (voir ici son projet de « fermes-usines » de type « innovative »).

Une telle chose est une provocation honteuse : des activistes vegans sont en prison pour leurs actions contre les abattoirs, et Jonathan Safran Foer ridiculise les définitions, estompant tout contenu au véganisme et le réduisant à une sorte de foklore, une sorte de cousine éloignée (et un peu cinglée) du végétarisme…

Cela souligne d’ailleurs le fait qu’ on ne peut pas être vegan sans assumer la libération de la Terre ; c’est même là la clef qui permet de démasquer Jonathan Safran Foer. Prenons par exemple ce qu’il dit encore dans l’interview à la revue Le Point:

« Il est vrai que les pauvres ne peuvent pas manger de la bonne viande élevée et abattue correctement, mais dans tous les menus de tous les restaurants il y a des plats végétariens qui sont toujours beaucoup moins chers que la mauvaise viande et aussi riches en protéines. »

Il ne s’agit pas uniquement du fait qu’il parle de « bonne viande » (sic) qui aurait été « élevée et abattue correctement. » Un animal « élevé » et « abattu »… correctement? C’est totalement à l’opposé de la libération animale, mais nous l’avons déjà dit alors voyons un point essentiel : Jonathan Safran Foer ne parle pas des animaux.

Comme certaines personnes véganes (malheureusement!), il se moque des animaux et ne s’intéresse qu’à sa propre personnalité, à sa propre morale.

Dans « Faut-il manger les animaux ? » les animaux n’existent jamais pour eux-mêmes. S’il faut cesser de pêcher, c’est parce que sinon il n’y aura plus de poissons, s’il faut arrêter de consommer de la « viande » c’est parce que cela provoque des dommages à la planète et que cela nous nuira à nous, humains.

Jonathan Safran Foer ne reconnaît jamais la nature, il ne lui reconnaît jamais un droit à exister ; son seul point de vue est que nous vivons sur cette planète et que donc il ne faut pas « déconner. »

La nature ? Les animaux ? Ce n’est pour lui pas la question. Nous, à LTD, disons que le véganisme est un tremplin pour dépasser son aliénation et reconnaître Gaïa, et donc pouvoir assumer le bonheur sur notre belle planète bleue et verte.

Par contre pour Jonathan Safran Foer, ce qu’il faut c’est assumer une posture morale, et « pratique » dans la mesure où on ne trouble pas l’ordre planétaire.

Conséquence inévitable : Jonathan Safran Foer ne parle absolument jamais du véganisme, et il est même ouvertement contre.

Dans une interview au Washington Post en date du 19 novembre 2009, il dit:

« C’est une erreur que de penser à ce sujet de manière binaire. Les mots « végétarien » et « végan » ont causé du tort aux conversations, parce que cela implique que l’une des deux personnes l’est ou ne l’est pas, alors que le fait est que presque tout le monde se situe entre ces deux extrêmes.

Nous ne devrions pas être intimidés par l’idéal de perfection de quelqu’un d’autre si cela nous empêche de faire des pas que nous voulons vraiment faire.

Plutôt que d’essayer d’être vegan demain, pourquoi ne pas arrêter de servir de la viande pendant une semaine (si tous les Américains faisaient cela, cela serait l’équivalent d’enlever des routes cinq millions de voitures!). Tu vois comment tu te sens ? Si tu te sens bien, et je parie que oui, continue. »

Non seulement l’objectif du véganisme est ouvertement rejeté, et même caricaturé comme un « idéal de perfection », mais en plus on passe des animaux aux… voitures. Les animaux ? Aucun intérêt à part comme prétexte pour une posture morale et une volonté de retourner il y a quarante ans.

Et si on pense que nous exagérons, voici une autre question à laquelle il répond, et où il assume ouvertement de ne pas vouloir supprimer l’exploitation animale.

La question est de savoir où mettre la frontière sur le plan éthique : les vaches, les poissons, les oeufs, les plantes ? Jonathan Safran Foer répond ainsi :

« Ce n’est pas vraiment mon argument. Mon argument est que nous ne devrions pas faire passer toute leur vie des choses vivantes dans des enceintes exiguës, sans exposition au soleil, tout en étant nourris par une alimentation extrêmement non naturel.

Je ne rentre pas dans l’argument philosophique si oui ou non il y a le « droit » de manger des animaux, parce que je ne pense pas que cela soit la question importante.

La question importante, c’est – et presque tout le monde est d’accord pour la réponse, quand on connaît les faits – « est-il juste de manger des animaux étant donné la manière avec laquelle on les élève et on les tue? »

Les choses sont ici très claires : on est ici dans la même logique que des associations du type L214, mais pas du tout dans la libération animale. On ne sera pas étonné donc que dans « Faut-il manger les animaux ? » on trouve une apologie en règle de PeTA.

Il salue même les négociations entre PeTA et l’industrie de la « viande » (visant à empêcher que PeTA ne critique par la suite tel ou tel industriel!)… Et appuie l’euthanasie des animaux dans les fourrières de PeTA (en ne les critiquant pas).

Chez Jonathan Safran Foer comme chez tous les partisans des « droits des animaux », les seuls animaux existant sont ainsi ceux des abattoirs et des fourrières, et dont la situation et la mort « perturbent » la « conscience morale. »

Alors que ce qu’il faut, c’est une conscience ouverte aux animaux sur toute la planète, un amour pour tous les êtres vivants (et non pas seulement une compassion pour l’animal opprimé). On ne peut pas être vegan sans aimer les animaux… et Jonathan Safran Foer n’aime pas les animaux!

Action de l’ALF à Rambouillet

Voici un communiqué de l’ALF diffusé sur Bite Back (avec trois photos).

« Dans la nuit du 1er au 2 décembre, dans la forêt de Rambouillet, nous avons scié 5 tours de chasse. Le but des ces constructions était d’y accueillir un ou deux chasseurs assis qui pouvait abattre les animaux rabattus dans leurs champs de tir tout en pouvant tirer près d’une route toute proche. Cessons la chasse qui n’est qu’une basse pulsion de l’être humain pour assouvir ses désirs de domination.

Même les plus petites actions donnent un sens à la lutte pour la liberté animale. Même si il n’y a que de nombreuses actions de petites ampleurs comme celle-ci, les tueurs et profiteurs des animaux comprendront notre message. Chaque action compte, agissez maintenant.

Pour les derniers animaux libre du Monde.

ALF Français »

LTD n’est pas à vendre !

Sur LTD, nous parlons régulièrement d’adoption, de l’importance qu’il y a à s’occuper des animaux en détresse, notamment ceux qui sont âgés ou malades, ou encore particulièrement la cible du mépris, tels les pigeons ou les rats.

Pour nous, aimer les animaux est le critère essentiel qui montre si on est, au fond, vraiment vegan… ou pas. Car malheureusement, aussi étrange que cela paraisse, le véganisme peut aussi être une apparence, une sorte de business.

Voici justement un email que nous avons reçu, et prétexte à ces remarques:

Là je vous comprend plus avec cet article : Soutenir les projets de solidarité du 22 oct
C’est la libération animale ou la domestication que vous voulez ?

Ni bonjour ni au revoir ni merci, juste une attitude digne d’un consommateur de McDonald’s… Tout cela pour considérer qu’adopter est une chose scandaleuse, rabaissante.

L’article en question, du 22 octobre et intitulé Soutenir les projets de solidarité, montre en effet notamment des chiens galgos qui ont été maltraités et qui sont à adopter, dont certains handicapés. Il y a également un appel à aider un refuge (par des dons de couverture notamment, mais aussi pour les promenades par exemple des vieux chiens)… De quoi arracher des larmes.

Mais là que dit le message? Il dit: malheur aux animaux, y compris s’ils sont âgés ou handicapés, s’ils ne correspondent pas à un business, celui de la « radicalité. » Adopter des animaux, c’est ici « domestiquer », c’est mal, il ne faut pas! Aider les refuges, c’est aider à domestiquer! Bref, du grand n’importe quoi, à proprement parler dégueulasse.

Dire qu’il y a des gens comme cela! Parlant de libération animale, mais n’en ayant rien à faire des animaux, dont l’exploitation et la souffrance ne sont qu’un prétexte à une « libération individuelle. »

C’est terrible, et pourtant le véganisme, cela peut aussi être cela. On parle souvent des aspects « négatifs » du fait d’être vegan, notamment en terme d’isolement social.

Cela ne doit pas empêcher de voir les aspects positifs. Prenons par exemple Gary Francione, que nous avons interviewé en 2005. En ce qui concerne l’adoption, Francione insiste sur son importance, sur sa page wikipédia on peut le voir d’ailleurs avec deux chiens adoptés. Son véganisme est d’ailleurs certainement très correct et il est pour l’abolition de toute exploitation animale, c’est là d’ailleurs le fondement de ses travaux.

Mais Francione est professeur de faculté, et les facultés sont payantes aux USA. En l’occurrence, pour suivre des cours à la faculté où est Francione, cela coûte 114.000 dollars. Il a un statut social très élevé, donc, et un salaire conséquent.

On n’est donc pas étonné s’il ne veut absolument rien à voir affaire avec l’ALF et qu’il rejette tout acte illégal, prônant « l’éducation. » Aussi correct soit Francione humainement, il saute aux yeux qu’il ne voit les choses que de manière institutionnelle. Francione a une carrière, et celle-ci inévitablement joue sur ses raisonnements…

Voilà pourquoi LTD est contre toute personnalisation, ce qui compte ce sont les idées, pas les gens. Bien entendu, des gens peuvent symboliser des idées, mais il est hors de question de mettre les gens en avant.

Quand on voit en France les Brigitte Bardot, Stéphane Lamart etc. se mettre en avant, sans même qu’ils n’aient formulé de points de vue fermes (à l’opposé de Francione par exemple), c’est très étrange et cela ne sert pas le mouvement.

Car c’est lui qui doit être mis en avant, et ainsi nous avons tout autant de problèmes avec quelqu’un comme Steve Best. Lui aussi est professeur, cette fois de philosophie, à l’université d’El Paso au Texas. Lui fait carrément la promotion de l’ALF…

Mais c’est aussi un business, car toute sa carrière se fonde sur le prestige de sa position… Evidemment humainement, sa position est très courageuse, et la répression ne l’oublie pas, il a par exemple été interdit d’entrer en Grande-Bretagne.

Toutefois, quel sens à cette personnalisation ? Rien n’empêcherait Steve Best de mettre en avant ses idées sans un site avec sa photographie, sa liste de bouquins, avec une présentation comme « écrivain ayant gagné des prix, conférencier remarqué, intellectuel public » etc ?

De plus, il était inévitable qu’il y ait personnalisation et effectivement Francione et Best se « trashent » littéralement. Francione accuse Best d’envoyer des jeunes au casse-pipe tout en étant caché derrière sa position d’universitaire, alors que Best accuse Francione de collaborer avec l’hystérie anti-ALF (en inventant des menaces de mort, en accusant Best et d’autres de faire partie d’être « terroriste » etc.).

Tout cela n’aide en rien…

Naturellement, en France également il y a des gens qui aimeraient pareillement s’installer dans les institutions, faire une carrière de professeur, d’intellectuel… Cela n’a selon nous aucun sens. Et inversement précisons certaines choses, en les disant le plus clairement possible.

1. Il n’y a jamais eu et il n’y aura jamais de publicité sur LTD (nous pourrions gagner ici de l’argent mais nous refusons).

2. Nous maintiendrons le choix d’un hébergeur tournant à l’énergie solaire (c’est plus cher, mais cela est plus correct).

3. Aucune personne de LTD ne fera de carrière « universitaire » ou ne publiera d’ouvrages « individuels » concernant tout ce qui touche à LTD de près ou de loin.

4. Nous ne serons jamais liés à aucune institution de près ou de loin : pas de soutien électoral, pas de « financement » tombant du ciel, etc.

5. Nous sommes le seul blog vegan français à publier les communiqués de l’ALF France : nous ne céderons pas à la peur en arrêtant cela; nous continuerons également de parler des personnes emprisonnées.

Nous ne ferons pas « d’aménagements personnels. » Il faut servir les animaux et notre planète.

Pas de compromis dans la défense de notre mère la Terre!

Une revue anarchiste part en guerre contre le véganisme

« Le jour où les animaux se révolteront, alors on verra. » (Courant Alternatif, octobre 2010)

Qui sont les gens risquant des années de prison pour libérer des animaux ? Qui sont ces gens donnant leur énergie pour s’occuper d’animaux en détresse ? Qui sont ces gens qui prônent un rapport avec les animaux qui ne soit pas la guerre ?

Pour la revue anarchiste « Courant alternatif » c’est clair : ce sont des gens qui suivent la « mode. » Dans le numéro d’octobre 2010 on peut lire cela dans l’article « Etre vegan : une mode pour un temps de crise. »

C’est intéressant : pour ces gens le véganisme serait quelque chose de « récent. » Comment expliquent-ils alors que la libération animale soit née dans les années 1970, la libération de la Terre dans les années 1980 ? Surtout que les gens à l’origine de cette revue se revendiquent de cette époque de contestation…

En fait pour ces gens pétris de conception réactionnaire typiquement française, les vegans sont même une menace de grande ampleur. Même des structures comme les Food not Bombs et leur nourriture gratuite est une menace littéralement terroriste :

« Depuis quelques années, les bouffes organisées dans des lieux collectifs et dans des rassemblements sont de plus en plus prises en charge par des vegans sans que la chose soit réellement discutée collectivement. »

Il n’y a pas à dire : il y en a qui n’ont vraiment rien d’autres à faire… D’ailleurs, on avait déjà droit à un article anti vegan dans le numéro de mai 2010 : « L’environnement c’est Kapital ! Spécial écologie. »

On y trouvait déjà un article anti-végan écrit… par un vegan straight edge « repenti »… N’aurait-il pas été franc de le dire ? Et quelle étrangeté de multiplier les allusions en filigrane à LTD… tout en faisant en sorte de résumer le véganisme à une question d’alimentation…

Comme dans ces lignes de ce nouvel article où le véganisme est présenté comme une mode, lignes qui visent le côté beauf dans tout lecteur (voire lectrice):

« Ce dont nous avons besoin, c’est aussi du plaisir, sans lequel il n’y a pas de vie supportable !

Il y a déjà la télé avec son surplus de spécialistes… de la minceur, de la diététique, de l’élevage des enfants, de la sexualité ; des psys, des curés, des pédagogues, des économistes qui ne font qu’infantiliser le public en lui donnant des conseils sur ce qui est bien pour lui ; faut-il en plus qu’on en retrouve en milieu libertaire qui nous disent comment bien manger? »

Les vegans donnent de la nourriture : c’est un piège ! Ils/Elles n’en donnent pas : c’est qu’ils/elles veulent imposer leur nourriture !

C’est donc une véritable terreur que vit « courant alternatif. » Et d’où vient cette terreur ?

Eh bien c’est facile à trouver : pour les Français bien réactionnaires, ce qui est mauvais ne peut venir que des « anglo-saxons », par définition anti « latins » et anti « plaisir. » On croirait lire de la prose des années 1930-1940:

« L’antispécisme, comme le véganisme, est une culture urbaine.

Ce n’est pas un hasard si l’un comme l’autre sont venus des Etats-Unis et d’Angleterre, sous la double influence d’un zest de puritanisme protestant et de l’urbanisation précoce dont ces deux pays ont été les champions. »

Cela est bien évidemment n’importe quoi : le véganisme vient tout autant d’Allemagne et d’Autriche, ce dernier pays étant catholique. De plus, la libération animale s’est développée à vitesse grand V tant dans les pays d’Amérique latine (Chili, Argentine, Brésil…) que les pays « latins » d’Europe : Espagne, Italie…

Mais il ne faut pas rechercher trop de cohérence, car on a même droit au classique « les vegans nous traitent de nazis » ou encore l’accusation comme quoi nombre d’associations antispécistes veulent imposer une alimentation simplement à base de pilules !

Ces gens délirent totalement ! Mais il faut les comprendre ! Car ces gens savent que le sol se dérobe sous leurs pieds.

Leur immonde visage ultra-réac bien franchouillard est plus que visible. Quant on pense que ces personnes totalement dénaturées imaginent que les animaux sont des machines. Ils sont incapables de comprendre que les animaux préfèrent ne pas vivre en cages ! Voici par exemple ce qu’on peut lire :

« Selon nous, les revendications de la politique, de l’anarchisme, des mouvements d’émancipation, c’est que la liberté, la justice, etc. soient portées par les intéressés eux-mêmes et pas décidées en dehors d’eux. Or, dans ce cas des animaux, les « libérateurs » seraient des représentants autodésignés et non révocables !

C’est de l’anthropocentrisme assorti d’anthropomorphisme : qu’est-ce qu’un animal « sait » de la liberté, de l’égalité? »

Quel verbiage « radical » sans valeur aucune… Et dire que ces gens nous accusent de faire dans le pathétique… Qu’ils osent parler de justice, alors qu’ils se moquent des animaux, préférant leur temps à critiquer les végans…

Le problème n’est pas seulement que dans cet article (signé de l’ensemble de l’organisation qui produit la revue!) la rébellion des animaux soit niée. C’est surtout que la ligne est carrément social-darwiniste: malheur au plus faible!

Une logique folle qui va jusqu’à dire:

« Le jour où les animaux se révolteront, alors on verra. »

Une phrase honteuse, criminelle, dont la fausseté saute aux yeux. En clair quand ces gens voient la photo suivante, ils pensent: « ce n’est pas mon problème, ils ne veulent pas se rebeller. »

Et ils disent cela des animaux aujourd’hui, comme ils diront des êtres humains demain, lorsqu’ils s’apercevront que personne ne veut de leur conception: alors ils joueront les aristocrates!

Quant au fait d’être des représentants « autodésignés »… Est-ce que ce ne sont pas des humains qui ont mis des animaux en cage ? N’est-ce pas donc aux humains de réparer cela ?

Sur la photo suivante, cet animal ne proteste-t-il pas de la manière la plus claire qui soit, ne se rebelle-t-il pas? Et les humains ne sont-ils pas responsables de ce qui lui arrive?

Et même en suivant le raisonnement de ces anarchistes : qu’est-ce que cela bien faire à « Courant alternatif » que des gens soient végans ?

N’ont-ils pas une révolution à faire, et donc autre chose à parler que de véganisme, dans deux longs articles très denses, nous visant par ailleurs ouvertement mais sans même le reconnaître ?

Dans l’article on peut lire finalement:

« Occupons-nous donc déjà de ceux et celles qui, au sein de l’humanité, réclament de la liberté, de l’égalité et de la justice. Il y a de quoi faire! »

Alors pourquoi faire des charges brutales contre le véganisme? Le véganisme est-il une si grande menace?

Il est évident que oui: les gens de « Courant Alternatif » savent que la question de la libération animale sera incontournable au 21ème siècle, et ils tentent de freiner la compréhension de cela autant qu’ils peuvent, car finalement le libéralisme, pour eux il n’y a que cela de vrai…

L’exposition « Carne »

Du 7 octobre au 15 novembre a lieu à Paris « dans les boucheries et autres lieux associés aux métiers de la viande » l’exposition carne. Axée dans le 19ème arrondissement parisien, cette exposition présente 60 artistes en 17 lieux différents.

Il y a un parcours d’art contemporain (jusqu’au 14 octobre) dans les boucheries, commerces et restaurants associés aux métiers de la viande se trouvant sur une partie des anciens territoires des Abattoirs de La Villette.

Et une exposition jusqu’à la mi-novembre.

Voici le principe de l’évènement donnant un avant goût de toute l’absurdité qui y sera exposée :

« Abritée par l’abattoir, la saignée acte le passage entre animalité qui fut et matière charnelle en devenir, pas encore viande, jamais cadavre. La mise en carcasse permet la mise en exergue d’une matière, la chair, qui accueillera de futures transformations formelles.

Dans l’arrière-boutique de la boucherie, redevenue lieu d’innocence… »

Ces artistes, enfin ces prétendus artistes, utilisent des morceaux d’animaux morts afin de satisfaire leur curiosité malsaine et morbide. Les moindres morceaux d’animaux sont détournés et récupérés pour en faire quelque chose d’expérimentalement « artistique », original.

La boucherie devient donc « un art » à part entière avec cette exposition, et détourner de la chaire animale est un plaisir qui devient intéressant et banal, et masqué derrière le prétexte d’être dans la lignée des grands artistes:

En parallèle, une vidéo composé d’images retravaillés sur la couleur de la viande: la myoglobine ( principal pigment qui colore la viande) en hommage aux grands artistes qui m’ont précédé.

Des premières fresques préhistoriques au grand maître de la peinture; tel que Jerôme Bosh, Hans Baldung, Annibale carracci, Rubens, Rembrant, Courbet, JF Shreiber, Millet, Monet, Miro, Soutine, Picasso, sans oublier la fameuse robe en viande de Jana Sterbak.

Le côté artistico-malsain de nombreux artistiques, qui se permettent tout au nom de l’art, n’est pas nouveau comme en témoigne les propos de Clarisse Griffon du Bellay :

Je trouve d’une beauté et d’une brutalité absolues les apparitions de viande dans la vie, la crudité du corps dépecé, porté sur l’épaule, exposé dans les vitrines.

Je suis fascinée par la présence lourde, imposante de ces bêtes.

—    beauté du corps vide—

La viande me parle de ma propre substance, m’en fait prendre la mesure. J’y recherche la force vitale primordiale, à nu.  Je veux faire surgir la présence à son niveau le plus profond, là où l’empreinte de la mort donne puissance à la vie.

Toucher à l’intimité pure.

Errance dans un paysage de peau, de chair et d’os.

Forces sourdes. Essentielles. La perception viscérale du vivant.

Les morceaux de viande ne sont plus qu’un matériau a explorer et expérimenter.

L’animal vivant qui se cachait derrière est totalement inexistant et la vie supprimée n’a donc aucune valeur.

Face à cette abnégation totale et honteuse envers les animaux dits « de boucherie », il n’est pas étonnant que certains esprits glauques comme celui de Jules Bouteleux s’amusent à faire des bijoux de parties corporelles, comme ici un groin. Le tout en taxant la boucherie d’ « art ».

Voici d’édifiants propos:

Pour le parcours CARNE j’ai réalisé une série de bijoux ayant comme base certains des déchets carnés de l’industrie alimentaire.

La tradition bouchère et charcutière française est extrêmement riche, notamment grâce à son savoir-faire dans l’exploitation de parties non-musculaires et donc bien souvent considérées comme non-nobles voire dégoûtantes, les abats.

S’ils n’ont pas la popularité d’un steak leur travail est un art, la triperie.

Les enfants ne sont pas oubliés. Comme ils aiment les animaux et que c’est un fait objectif… Campagne est menée. La représentation ci-dessous d’un Casimir assasiné par des enfants montre bien à quel point cette logique de consommation de viande et du plaisir qui est censé aller avec est totalement ridicule. Il est ainsi tenté de renverser la situation où ce sont les adultes qui tuent, mais aussi où les animaux sont tués par procuration.

Outre le fait que les enfants sont mis en avant comme des carnivores assassins, on a un féminisme totalement dévoyé. Logiquement le féminisme se bat pour que les femmes soient cessées d’être considérées par les hommes comme des « bouts de viande. »

Et on sait à quel point la libération animale est surtout portée par les femmes. Et là dans cette exposition délirante, on a une représentation abjecte d’un corps féminin fait…. par une femme, à partir de collages de bouts de viandes !

Tout cela est hautement symbolique: c’est la fin d’un monde, celui de l’exploitation animale. Culturellement, ce monde sombre dans le délire, la folie, la fuite en avant dans le sordide, le glauque, par l’entremise de faux artistes et vrais décadents!

Total Liberation!

Gather est un groupe vegan straight edge de musique hardcore, du milieu des années 2000. Voici les paroles de leur titre phare: Total Liberation! qui résume l’esprit de ce groupe assumant la libération animale et la libération de la Terre.

C’est bien entendu à cette tradition et cet esprit vegan straight edge que se rattache LTD!

for every life for liberation
we’re dedicated to bringing freedom for all enslaved
Pour chaque vie pour la libération
Nous sommes engagés à amener la liberté à tous ceux mis en esclavage

tear the blindfold from over your eyes
forget all that you thought you once knew
déchire le bandeau sur tes yeux
oublie tout ce que tu pensais que tu savais

after 10, 000 years of telling lies
dedicated to spreading the truth
après 10.000 ans de mensonges dits
engagés à répandre la vérité

taking pride in this path that we tread
in defense of the earth
assumant la fierté dans cette voie que nous avons prise
en défense de la terre

speaking out so the words of the voiceless can finally be heard
now’s the time to take action for freedom
and justice deserved
parlant pour que les mots des sans voix puissent finalement être entendus
maintenant il est temps d’agir pour la liberté
et la justice méritées

FIGHT FOR LIFE
take a stand
for truth and compassion
LUTTE POUR LA VIE
prends position
pour la vérité et la compassion

there’s no time to wait for change
show dedication
through your words and your actions
il n’y a pas le temps d’attendre le changement
montre l’engagement
par tes mots et tes actions

together we can end their suffering
TOTAL LIBERATION
ensemble nous pouvons mettre fin à leur souffrance
LIBERATION TOTALE

smash hierarchy
don’t buy into authority
détruis la hiérarchie
ne prends pas part à l’autorité

strive for sustainability
resources are running out
discontent because we’re not free
vise le durable
les ressources s’épuisent
le mécontentement car nous ne sommes pas libres

oppressors act out of greed
compassion and equality
are both necessary
les oppresseurs agissent par avidité
la compassion et l’égalité
sont tous deux nécessaires

reject the myths we were taught to believe
it’s time to deprogram ourselves
rejette les mythes qu’on nous a appris à croire
il est temps de nous déprogrammer

question stereotypes and traditions
follow no gods, no masters
remets en cause les stéréotypes et les traditions
ne suis ni dieux, ni maîtres

look at the root of racism, sexism, speciesism
and you’ll see, it’s all been fabricated to keep us apart
Regarde les racines du racisme, du sexisme, du spécisme
et tu verras, ils ont tous été fabriqués pour nous diviser

BREAK DOWN
THE BARRIERS
THAT ENSLAVE US ALL
RENVERSE
LES BARRIERES
QUI NOUS METTENT TOUS EN ESCLAVAGE



Une personne qui n’aime pas les animaux ne peut pas rester végane

La personne qui faisait le site « Une lutte un combat » n’est plus végan. Cela peut avoir l’air anecdotique, car des personnes véganes qui abandonnent le véganisme ne forment pas un phénomène nouveau.

Toutefois, c’est très clairement une matière à réflexion, et pour que nous le sachions nous n’avons jamais rien vu à ce sujet. Pourtant, rien n’est plus faux de penser que les choses ne peuvent aller que dans un sens, et pas dans l’autre.

La pression sociale ne fait pas seulement que le véganisme est considéré comme mauvais et qu’il ne faut pas devenir végan : la pression sociale agit également sur le fait d’abandonner le véganisme. Ainsi, la personne qui faisait le site en question se disait « vegan forever » (vegan pour toujours, en anglais) mais a fini par devenir omnivore, revendant même ses vegetarian shoes.

Il ne s’agit bien entendu pas de voir les choses sous le prisme du seul individu (même si la personne en question ne s’était pas privée de critiquer La Terre d’abord ! depuis le début). Il s’agit de réfléchir aux tendances qui font qu’une personne reste végane, ou pas.

En l’occurence, à LTD notre critère est très clair : c’est le rapport aux animaux. Une personne qui n’aime pas les animaux ne peut pas rester végane. L’adoption est à ce propos un critère très révélateur devant être entièremenet intégré à la pratique et à l’idéologie végane. Etre vegan et ne pas adopter est très clairement inconcevable et non crédible quant à la pratique végane à long terme.

Sur le site « une lutte un combat » les animaux étaient par contre réduits à ce qu’ils sont malheureusement pour beaucoup : de la viande. De la viande qu’on ne mange pas (ou plutôt qu’on ne mangeait pas) en l’occurence, mais jamais en tout cas des animaux libres, dans la nature. Or, si l’on devient végan, n’est-ce pas pour vivre de manière épanouie, en paix, dans un monde sans oppression?

C’est bien pour cette raison que LTD associe libération animale et libération de la Terre, comme c’est fait aux USA et en Amérique du sud par les gens qui ont compris que sans changement global, révolutionnaire, l’exploitation maintiendra sa domination… jusqu’à la destruction complète.

Le véganisme, ce n’est pas une initiative de charité pour gens désireux d’avoir une bonne conscience. Ce n’est pas non plus un régime alimentaire. C’est une démarche individuelle qui devient collective de par sa nature même. D’où le fait que pour des individus peu conscients de l’ampleur de la remise en cause qu’implique le véganisme, tout cela devient trop dur et on a un retour en arrière.

Il est très symbolique justement qu’en plus du régime alimentaire, la personne en question ait vendu ses vegetarian shoes. Être vegan ou ne pas être vegan, ce n’est pas une question de degrés : il y a un véritable saut qualitatif. Et dans ces cas là, la mauvaise foi, dans toute relation (entre deux personnes comme entre une personne et une démarche) d’ailleurs, est totale : quand on abandonne, on abandonne tout.

Raison de plus, quand on n’abandonne pas, de prendre le véganisme en entier. Il ne faut pas avoir une attitude passive par rapport aux animaux. Il faut s’ouvrir à la nature, être heureux de vivre, et lutter pour un monde sans exploitation ni oppression.

Quand nous disons « heureux de vivre » cela ne veut pas dire bien entendu qu’il faille être un « hippie » (dans le sens péjoratif du terme) qui reste stoïque face au malheur dans lemonde. Ce que nous voulons dire, c’est que Gaïa se suffit à elle-même, il n’y a pas besoin de paradis artificiels, de drogues, d’alcool… pas besoin de guerres, sauf celle pour sauver la planète…

Quand nous parlons d’aller vers les animaux, cela doit être un processus naturel, il ne s’agit pas de se forcer. Quand on comprend le véganisme dans son rapport avec Gaïa, c’est une utopie qui commence… aujourd’hui!

Pas de compromis dans la défense de notre mère la Terre!

Vivre vegan au quotidien : un petit guide introductif

Nous avons remanié notre page de présentation des conseils pour la vie vegan au quotidien sur le plan de l’habillement, des cosmétiques et de l’alimentation. Elle est en ligne ici et voici un aperçu, où nous avons par contre enlevé la liste des marques, les grands tableaux nutritionnels et la liste des additifs afin de faciliter la lecture.

N’hésitez pas à nous faire part de vos remarques et possibles améliorations!

Comment vivre vegan au quotidien ? Est-ce simple ? Comment se débrouiller ? Voici quelques petits points pratiques devant permettre de s’y retrouver.

Le plus simple est déjà de s’orienter par rapport à trois aspects principaux de la vie quotidienne : l’habillement, les cosmétiques et l’alimentation.

L’habillement

Commençons par l’habillement, qui est le plus facile : il suffit en effet de regarder l’étiquette pour en connaître les composantes. Pour les chaussures, il s’agit d’un autocollant, le cuir étant représenté par un symbole représentant une sorte de peau.

Voici les principales matières d’origine animale que l’on peut retrouver dans l’habillement, et qu’il s’agit donc de refuser : l’alpaga (ou Alpaca), l’angora, le cachemire (ou cahsmere), le cuir, le duvet et les plumes, le feutre, la fourure, la laine, le mohair, la soie.

S’habiller vegan n’est pas difficile du tout ; il faut par contre être persévérant pour faire le tri et ne pas suivre simplement ses envies brutales de consommation. La seule difficulté est posée par les chaussures, beaucoup sont en cuir.

On a alors trois options : se rabattre sur les modèles les moins chers (aux dépens de la qualité toutefois ici, notamment pour les semelles), acheter sur internet des modèles végans comme Vegetarian Shoes (mais les prix sont vraiment très élevés), ou bien finalement de la manière la plus raisonnable, farfouiller dans les différents modèles des différentes marques (le choix étant finalement relativement grand).

Pour pousser le détail jusqu’au bout, certaines marques placent leur logo sur un morceau de cuir (par exemple au dos des jeans) et il convient naturellement de les enlever le cas échéant.

Les cosmétiques

Des trois aspects de la vie quotidienne, les cosmétiques représentent l’aspect le plus contraignant, même si avec la multiplication des magasins bios les éventuelles difficultés sont de plus en plus aisément surmontables.

Il faut en effet connaître la plupart du temps au préalable les marques qui ne testent pas et ne contiennent pas de produits d’origine animale. Dans d’autres pays, cela peut être plus simple et il peut être marqué « vegan » sur le produit (comme les produits vegans de la marque allemande Alverde).

Néanmoins, en France, cela reste très rare. Il faut soit connaître la liste des marques, soit chercher une mention du type « Non testé sur les animaux »en étant ici très prudent car la mention « Produit fini non testé sur les animaux » signifie qu’il y a eu des tests au départ du processus industriel.

Il faut donc qu’il y ait marqué que le produit n’a pas été testé (et pas simplement le « produit fini ») et regarder en plus la liste des ingrédients. Un produit non testé peut ne pas être vegan: voilà un problème…

Voici donc une petite liste des marques dont les produits ne sont pas testés et donc certains sont vegans. Cette liste a été mise à jour fin août 2010.

Liste pour les produits d’entretien et pour les cosmétiques: voir ici.

Petit rappel donc :

HABILLEMENT
Regarder l’étiquette et boycotter les produits d’origine animale, qui sont principalement l’alpaga (ou Alpaca), l’angora, le cachemire (ou cahsmere), le cuir, le duvet et les plumes, le feutre, la fourure, la laine, le mohair, la soie.

COSMETIQUES
Regarder ce qui est marqué sur l’emballage: d’un côté les ingrédients, de l’autre que soit mentionné « produit non testé sur les animaux ».

L’alimentation

L’alimentation végane est très riche et très diversifiée, contrairement au discours dominant. Car le discours dominant ne recherche pas la créativité, mais la consommation de produits apportant le plus de bénéfices.

Ainsi, les supermarchés ne sont pas encore remplis de produits vegans. Il faut donc s’astreindre à une certaine discipline consistant à regarder la liste des ingrédients. Néanmoins, ce qu’on perd d’un côté – une sorte de facilité toute fictive en fait – on le gagne de l’autre : on a une alimentation éthique, diversifiée, saine.

Parlons déjà de ce qu’il faut refuser de prime abord. Être vegan c’est refuser les produits laitiers, les morceaux d’animaux morts (la « viande »), les poissons, les oeufs, les crustacés, le miel.

Ces « produits » sont faciles à reconnaître. Toutefois, de nombreux produits industriels utilisent des produits d’origine animale sans que cela soit visible de prime abord (comme les bonbons haribos par exemple, composés de gélatine). Il faut ainsi connaître le principe des additifs alimentaires – nous en parlerons tout à la fin car c’est relativement secondaire.

Une fois ces produits d’origine animale évités, que reste-il ? En fait un choix immense. Pour connaître ce choix il faut s’intéresser aux fruits et aux légumes bien entendu, mais également:

-aux céréales : le maïs, le blé, l’épeautre, l’avoine, le riz, le quinoa, le millet, le kamut, l’orge, le sarrasin, le sorgho…

-aux légumineuses : la lentille, l’arachide, le soja, la luzerne, le trèfle, le lupin, le haricot…

C’est en effet l’association céréales-légumineuses qui apporte les acides aminés essentiels. Pour une alimentation vegane correcte et ne pas avoir de carences en protéines, il faut absolument comprendre le principe de cette association pratiquée par l’humanité sur tous les continents (comme par exemple avec le couscous originel).

Quand le corps assimile des acides aminés, c’est en effet l’acide aminé le plus faible qui va décider du niveau d’assimilation. La combinaison céréales-légumineuses permet de contourner cet obstacle.

Voici des exemples de combinaison (dans la proportion de ¾ de céréales pour ¼ de légumineuses):

– maïs + haricot
– froment / couscous + pois chiche
– petit épeautre + pois
– riz + lentille
– avoine + pois
– millet / sorgho + haricot
– riz + soja /mungo

A cette « combinaison magique » on ajoutera de la vitamine C, afin de faciliter l’assimilation du fer (à l’opposé il faut éviter de boire du thé ou du café quand on mange).

Voici également d’autres éléments à prendre en compte :

*** pour la riboflavine / vitamine B2, on peut consommer les asperges, les bananes, les haricots, les brocolis, les figues, le chou frisé, les lentilles, les petits pois, les graines, le sésame (Tahin), les patates douces, le tofu, le tempeh, les germes de blé, et les pains enrichis….

*** le niveau de vitamine D dépend de l’exposition au soleil (pour avoir un ordre de grandeur : en été, pour les personnes à la peau claire, il faut exposer le visage, les mains et les avant-bras au moins 15 minutes chaque jour).

*** en ce qui concerne le calcium, on peut s’orienter vers le chou chinois de type Bok Choy, le brocoli, le chou chinois, le chou, le gombo, le navet vert, le tofu, les épinards, les amandes…

*** les besoins en vitamine A peuvent être satisfaits par la consommation de trois portions par jour de légumes jaunes ou oranges, des végétaux à feuilles vertes, ou des fruits riches en bêta-carotène (abricots, melon, mangue, citrouille)…. La cuisson augmente l’assimilation du bêta-carotène, ainsi que le fait d’ajouter de faibles quantités de graisse à la préparation. Couper en tranches et réduire en purée les végétaux pourrait aussi accroître la biodisponibilité du bêta-carotène.

*** POUR LA VITAMINE B12 : elle est essentielle mais il n’existe pas de position scientifique claire à ce sujet. Dans le doute et vue son importance, toute personne vegan depuis au moins quatre ans doit se complémenter en vitamine B12 !!!

L’assimilation de vitamine B12 est elle-même sujette à débat scientifique. La meilleure option est de consommer la « Veg1 », consistant en des pastilles à croquer.

Enfin, voici des tableaux nutritionnels afin d’aider à connaître quelques aliments importants et leur valeur. Juste après on trouvera le passage sur les additifs alimentaires.

[Les tableaux sont en ligne sur la page de présentation.]

Pour finir parlons des additifs alimentaires. Il s’agit des colorants, des conservateurs, des anti-oxydants, des émulsifiants, des stabilisants et des révélateurs de goût.

Certains sont vegans, d’autres pas. Et il y en a beaucoup : il existe en Europe 827 additifs et quelques milliers d’arômes autorisés (aux États-Unis, près de 3 000 additifs sont recensés). C’est donc un casse-tête, car ceux-ci sont en effet mentionnés, mais soit sous leur nom scientifique, soit par un code: ce sont les fameux E (pour Europe) suivi de trois chiffres (de 100 à 927).

L’alternative est donc : soit éviter les produits ayant des additifs (ce qui n’est pas nécessairement mauvais vue leur dimension parfois nocive pour la santé), soit avoir la liste sur soi lors des achats.

Voici la liste des additifs qui sont vegans; les autres sont à considérer comme ne l’étant pas, ou bien possiblement pas; toutefois nous rappelons que les listes diffèrent parfois, en raison de l’opacité de l’industrie et de la difficulté à connaître exactement les composants ou le processus de fabrication.

Nous vous engageons donc plutôt à éviter les additifs (et à privilégier le bio quand on peut), et à vérifier selon différentes sources pour être vraiment sûr, même si le degré de certitude est à relativiser. Attention ici aux sites religieux, dont les critères ne sont pas vegan: par exemple un additif issu de l’utilisation de matières d’origine animale interdite par une religion pourra être considéré comme sans rapport avec les matières d’origine animale en question…

[La liste est disponible sur la page de présentation.]

L’ALF aux USA: interview

La répression du FBI contre le site « Voice of the Voiceless » (la voix des sans voix) a comme but d’intimider… de comprimer la réflexion, la compréhension de ce qu’est la libération animale…

A ce titre, en mai, nous avions annoncé la publication aux Etats-Unis d’une liste des actions de l’ALF dans ce pays, par le site Voice of the voiceless.

Voici une interview à ce sujet.

1. La version finale de « A.L.F. Complete Diary of Actions » a été republiée. De quoi s’agit-il?

« Animal Liberation Front: Complete U.S. Diary of Actions » est le produit de nombreux mois de recherche dans l’histoire de l’ALF. Ce livre consiste en une chronologie de chaque action de l’ALF rapportée durant les 30 premières années de l’histoire de l’ALF aux Etats-Unis, de 1979 à 2008.

Il y a une grande histoire de l’action directe aux USA qui a été ignorée, oubliée, ou enlevée des livres d’histoire. Je voulais créer un document inaltérable qui répertorie cette histoire, qui est quelque chose dont les générations présente et future d’activistes pourront apprendre et qui pourra les inspirer.

J’ai essayé d’inclure autant de détail au sujet des actions que possible tout en conservant le format d’une chronologie, plutôt que de faire un historique avec un style narratif. Peut-être qu’un historique plus exhaustif sera le prochain ouvrage.

2. Est-ce que cela a été beaucoup de travail que de compiler toutes ces informations?

Le gros de la recherche a pris place durant deux intenses semaines lors d’un séjour à la campagne chez un ami dans l’Utah. Beaucoup plus de semaines ont été passés à vérifier les faits, et à organiser la chronologie alors que venaient toujours plus d’informations de différentes sources.

Quand cela a été fini, mon esprit était plein de peut-être le plus grand nombre de détails sur l’ALF qui aient jamais été rassemblés. Une année après avoir complétée ma recherche initiale, je peux probablement toujours réciter l’année et la ville de chaque action menée par l’ALF aux USA.

C’était un projet difficile. L’information a plusieurs sources, essentiellement de vieilles publications pour la libération animale. J’ai aussi tiré des informations de publications informatives de l’industrie maltraitant les animaux (qui souvent rapportent quant à des actions non rapportées sinon), des reportages de news grand public, et ailleurs pour les nombreuses actions non revendiquées, qui ont été incluses.

Il n’y a pas de doute que beaucoup d’actions ne sont jamais rapportées ou revendiquées par l’ALF, et si le livre rassemble toutes les actions rapportées au mouvement au sens large, il y a certainement beaucoup plus d’actions qui n’ont jamais été rapportées, et qui ne sont donc pas incluses.

3. Comment vois-tu l’évolution de l’ALF entre 1979 et 2008 ?

Comme la chronologie le montre, l’ALF a commencé aux USA par des raids dans les laboratoires, des raids à grande échelle et très bien exécutés. Cela inclut généralement la libération vivante des animaux, l’endommagement de l’équipement et / ou la confiscation de documents compromettants, et une forte composante tournée vers les médias (vidéo, communiqués de presse par des groupes légaux, etc.).

Les raids dans les laboratoires ont progressivement cessé à la fin de la décennie, avec actions de l’ALF à grande échelle visant à mettre un terme à l’industrie de la fourrure (après que celle-ci ait été presque détruire par le mouvement légal dans les années 1980).

Cela s’est refleté par l’Operation Bite Back, une campagne de l’ALF visant à paralyser l’industrie de la fourrure par des attaques à l’incendie contre des cibles cruciales à l’industrie de la fourrure, comme les fournisseurs d’aliments et les laboratoires de recherche. Au début des années 1990, il y avait également des incendies dans des magasins vendant de la fourrure, et des incendies contre beaucoup de cibles liées à l’industrie de la viande.

A partir de 1993, la tendance est allée descendante, et surtout contre des cibles de l’industrie de la viande, au niveau des distributeurs et des restaurants.

En 1995, les USA ont connu leur premier raid contre une ferme à fourure. Cela va donner la tendance pour le reste des années 1990, avec à peu près 60 raids de ce type menés à la fin du siècle. La plus grande a eu lieu en 2000, avec 14 000 visons libérés d’une ferme de l’Iowa.

Le raid contre le laboratoire est revenu en 1999, avec le premier raid majeur en dix ans, mené à l’université du Minnesota. Plus de 100 animaux ont été libérés et au moins 4 millions de dollars de dégâts ont été causés, sans utilisation de l’incendie. Il y a eu plusieurs autres raids contre des laboratoires l’année d’après.

Au début des années 2000, la campagne d’actions de SHAC a dominé. Cette campagne a été probablement largement ou totalement responsable du désinvestissement et / ou de l’arrêt des liens de beaucoup d’entreprises avec HLS.

Aujourd’hui, nous voyons globalement moins d’actions, mais un pourcentage bien plus grand d’actions à grande échelle qui visent le maximum de dégâts.

L’incendie d’un fournisseur de primates pour les laboratoires non loin de Reno, en 2009, est un excellent exemple. Les campagnes clandestines reflétant généralement celles qui sont légales, nous voyons moins de focalisation sur les actions de l’ALF ces dernières années comme le mouvement légal a églement lutté pour trouver ses priorités.

Pour le futur, j’espérerais que l’ALF focalise son petit nombre sur des industries et des cibles petites et pouvant subir des défaites, qui peuvent être paralysées par un petit nombre d’actions de grand impact.

4. Durant toutes ces années, qu’est-ce qui a changé dans la perception de l’ALF pour l’opinion publique et la presse grand public?

En lisant les rapports des médias quant aux raids contre les laboratoires des années 1980, j’ai été surpris de voir à quel degré les médias soutenaient les raids de l’ALF. Les reportages étaient souvent glorificateurs, montrant l’ALF (et de manière juste) comme un groupe dans le style de Robin des bois, des commandos plein de compassion.

Il est difficile de diaboliser des raids contre des laboratoires quand les images diffusées par l’ALF sont celles d’animaux clairement torturés, et qui maintenant se voient secourus d’un destin horrible.

On pourrait argumenter (de manière sans doute correcte) que les médias ont cessé leur soutien à l’ALF avec l’introduction de la tactique de l’incendie, en 1987. A ce niveau, les enquêtes quant aux actions de l’ALF ont commencé à être menées par le FBI plutôt que par les agences locales.

L’utilisation du mot « terrorisme » (ou « éco-terrorisme ») a commencé à être appliquée de manière bien plus libérale après le 11 septembre. De manière intéressante, ces dernières années j’ai remarqué une diminution de l’utilisation de ce mot dans la couverture médiatique d’actions ne consistant pas en des incendies.

Pour la première fois en de nombreuses années, plus articles récents ont utilisé des termes comme « sabotage » au lieu de « terrorisme. » « Terrorisme » peut avoir perdu sa signification par un trop grand usage, ou bien les journalistes ont peut-êre découverts que vendre l’ouverture de cages comme du « terrorisme » au public en général est trop difficile.

5. Et qu’est-ce qui a changé dans la perception de l’ALF par les gens pour les droits des animaux, et dans l’opinion des gens progressistes ?

Nous avons vu une diminution d’une véritable compréhension du travail de l’ALF parallèlement à la diminution de la couverture médiatique des actions de l’ALF. Cela fait quelque temps maintenant qu’une action de l’ALF n’a pas reçu une attention au niveau national.

Cela serait un autre argument pour que l’ALF incorpore des vidéos et des photos avec les communiqués, afin d’amener un élément éducateur à chaque action, que ce soit un incendie ou une libération d’animaux.

6. Finalement, au bout de trente ans, quelle réponse devrait-être donné à quelqu’un affirmant que l’ALF est une organisation terroriste ?

L’ALF est un mouvement contre-terroriste, comme en témoigne le regard dans les yeux de tout animal torturé sauvé par l’ALF.

Après l’arrestation de Walter Bond: répression contre Peter Young

Dans le cadre de la répression contre Walter Bond, le FBI a mené une perquisition chez Peter Young, du site Voice of the Voiceless.

C’est la seconde fois en cinq mois que le FBI perquisitionne chez Peter Young; la « perquise » a cette fois-ci duré cinq heures.

La raison, ou le prétexte, est bien évidemment la pression du FBI après l’arrestation de Walter Bond. Toute cette histoire mélange trop d’aspects critiques de la société américaine pour ne pas poser un réel souci…

Le FBI a donc très officiellement dans le collimateur des mots d’ordre comme « ALF », « Go vegan » et « straight edge » (à titre indicatif, des personnes interrogées par la police en France il y a quelques temps au sujet de la libération animale ont également eu droit à la question « êtes-vous straight edge? »).

La perquisition avait donc comme objectif pour le FBI de rassembler des informations sur tout ce qui touche à ces thèmes, de trouver d’éventuels plans criminels en liaison avec les droits des animaux…

Mais également de rechercher des communiqués d’actions, une éventuelle correspondance entre Walter Bond et des « groupes extrémistes » ainsi qu’avec Peter Young, des preuves en rapport avec les incendies attribués à Walter Bond…

Le FBI cherchait également des manuels et des objets servant pour des actes illégaux, et enfin des preuves comme quoi Walter Bond a été, avant son arrestation, un colocataire de Peter Young (ce qui est faux).

Il va de soi que ce qui se profile, c’est une criminalisation de Peter Young et du site Voice of the voiceless. L’idée du FBI est d’impliquer une activité légale dans des actes illégaux, afin de criminaliser…

Mais aussi d’intimider toutes les personnes désireuses ne serait-ce que de savoir ce qui se passe. C’est exactement ce qui se passe avec la criminalisation en Autriche (à la différence il est vrai que le site Voice of the voiceless revendique son identité avec la stratégie de l’ALF, mais aux USA cela est théoriquement relativement légal).

D’ailleurs, la maison de Peter Young, à Salt Lake City, est une colocation d’activistes: pas difficile de voir que le FBI a décidé de frapper une activité militante en faveur de la libération animale.

Il va de soi que le FBI s’est intéressé de près aux téléphones portables et aux disques durs.  Il va de soi également que les colocataires de la maison de Peter Young ont été « approchés » par le FBI.

Les agents du FBI ont proposé que les affaires soient rendues plus rapidement en échange d’informations, ou bien de devenir directement un informateur…

Cette pratique ne doit nullement nous surprendre, elle fait partie des démarches basiques de la police pour recueillir des informations…

Trois (ou quatre) stratégies pour la libération animale

On nous a fait part d’une intéressante réflexion au sujet de ce qu’on peut appeler, de manière plus ou moins utopique, la « période de transition. » Utopique parce qu’évidemment, une société végane n’est pas à l’ordre du

jour, ni à court terme ni à moyen terme. Et à long terme… justement, y a-t-il un long terme?

Voici donc les différentes stratégies existantes pour le long terme, présentées bien évidemment sommairement. Mais connaître ces stratégies, au moins dans les grandes lignes, est nécessaire pour toute personne luttant pour la libération animale.

Le premier raisonnement logique: l’abolitionnisme

Quand on devient vegan, le premier raisonnement logique est le suivant: si je le suis devenu, pourquoi pas les autres? Le veganisme est une chose bonne, positive; n’importe qui peut, sans mauvaise foi, reconnaître qu’il s’agit d’une manière de vivre et une idéologie allant dans le bon sens.

Il suffit donc de mettre en avant le véganisme, de faire en sorte que ses principes puissent être aisément connus, et forcément, au fur et à mesure, toujours davantage de gens le deviendront. Les vegans doivent se montrer ouvertEs, disponibles, dans une perspective pacifique d’éducation.
Cette conception est celle de l’abolitionnisme, dont le principal théoricien est Gary Francione.

Deux problèmes se posent cependant, à nos yeux en tout cas. Tout d’abord, il est évident que le véganisme ne progresse pas de manière linéaire. Il y a des avancées… Mais aussi des reculs. Certaines personnes devenues veganes abandonnent et redeviennent végétariennes, ou même omnivores.

Accumuler mécaniquement des gens, pour construire une force morale de plus en plus forte… cela ne marche pas.

Ensuite, de puissantes forces non démocratiques s’opposent à la diffusion du véganisme. Les industries tirent un profit énorme de l’exploitation animale. Ces industries donnent naissance à de multiples associations, regroupements économiques, paient quantité de « chercheurs », de « journalistes » afin de diffuser leur vision du monde.

L’abolitionnisme n’a, dans cette perspective, aucune chance de réussir, même si moralement il apparaît comme étant « idéal. »

En fait, cela a été très vite compris, dès les années 1970. L’abolitionnisme de Gary Francione possède des exigences très différentes des positions de Peter Singer, le premier théoricien de la libération animale.

Mais en pratique, la démarche éducative est la même, grosso modo. Et les frontières ont été très vites vues. Deux réponses principales ont été formulées: une visant à pénétrer les institutions, l’autre à les affronter.

La marche dans les institutions… et son échec!

L ‘exigence d’une prise de conscience de la condition animale a amené depuis les années 1970 la naissance dans chaque pays d’associations connues de l’opinion publique. Ces associations disposent d’une certaine reconnaissance institutionnelle, et en tout cas d’une claire couverture médiatique.

Ces associations n’ont rien contre le véganisme, parfois elles l’assument même comme objectif à long terme (comme PeTA) soit elles n’ont rien contre formellement (la SPA parisienne, la fondation Brigitte Bardot). Mais leur objectif est le mieux-être animal, la protection animale.

Il s’agit ici d’un courant nettement bourgeois, ne concevant même pas que l’on puisse refuser les institutions, qui leur paraissent sinon immuables, au moins totalement incontournables et toutes puissantes.

Bourgeois et donc impuissant: ces associations, malgré des moyens financiers très puissants (des permanents, des millions d’euros…) ne peuvent témoigner d’aucun résultat tangible. Toujours plus d’animaux sont tués dans les abattoirs, aucune progression n’a lieu dans le sens de la libération animale dans l’opinion publique…

Ces associations oscillent d’ailleurs perpétuellement entre un optimisme religieux (nos idées progressent, la civilisation progresse, etc.) et une misanthropie sordide (les gens sont monstrueux, l’humain est mauvais…).

L’ALF: un réformisme armé?

Dans les années 1970, les personnes les plus conscientes socialement ont choisi la voie opposée à celle de la protection animale. Cela a donné le front de libération des animaux.

Ce n’est pas la peine de souligner les innombrables actions menées par l’ALF de par le monde. De ce côté-là, sa démarche a été un succès indéniable. De plus, en libérant directement des animaux, l’ALF a acquis une posture morale impossible à critiquer.

Néanmoins, l’ALF s’est confronté à deux dilemmes, qui sont d’ailleurs encore au centre de ses préoccupations.

Le premier, c’est que finalement l’ALF s’adresse… à ses ennemis. Il s’agit de réformisme armé, de lobbying ultra musclé. Cela peut paraître surprenant dit ainsi, mais c’est une simple constatation et il n’y a pas d’arrière-pensée critique à dire cela.

En pratiquant le sabotage, l’ALF dit: il faut changer de business ou bien on continuera de frapper. Souvent les communiqués de l’ALF s’adressent d’ailleurs directement aux entreprises ou personnes concernées. Il s’agit d’une pression violente et l’ALF ne lutte pas pour la révolution, l’insurrection, le soulèvement populaire (sauf dans sa version sud-américaine).

D’ailleurs les Etats anglais et américain ne s’y sont pas trompés et ayant compris la démarche, ont criminalisé de nombreuses actions légales menées parallèlement à celles de l’ALF (les procès contre SHAC, la loi AETA…).

Puis, la criminalisation a porté sur l’ALF elle-même, et l’exemple des USA est parlant: il y a alors une fuite en avant (des actions de plus grande ampleur, nécessitant un niveau technique plus élevé…), éloignée de la démarche démocratique de l’ALF des origines…

Le second, c’est que les institutions sont solides, très solides. Il a fallu donc élargir le champ des mobilisations: l’ALF est en Amérique (du nord comme du Sud) très poreuse avec l’ELF (front de libération de la Terre). Il y a un esprit d’ouverture à toute la scène social-révolutionnaire, notamment afro-américaine aux USA. Mais tout cela n’en est qu’à ses débuts et en tout cas il n’y a pas d’initiative très large, de masse.

Que fait-on?

Il n’est pas difficile de comprendre que le mouvement pour la libération animale est à la croisée des chemins. Le développement exponentiel du mode de vie omnivore sur le mode « occidental » représente un défi terrible… et terriblement rapide.

Dans ce sens, on peut déjà considérer que la démarche « éducative » n’est pas un levier suffisant. Pour une personne « éduquée » l’exploitation animale en contre-éduque des milliers, avec dans la ligne de mire les gens en Inde et en Chine notamment.

Reste alors deux options. Ou bien on tente d’influer sur les institutions, ou bien on considère que c’est impossible. Il n’est pas un secret que nous considérons que c’est impossible. Les institutions sont clairement inféodées à l’ordre établi, et l’exploitation animale est une composante essentielle de cet ordre établi, de ses traditions… et de ses profits.

Que faut-il faire alors? De manière précise, ce n’est peut-être pas très précis, mais il y a des pistes.

Prenons La Terre d’abord! par exemple. Notre site, ou notre blog si l’on veut, a suscité de l’intérêt, y compris de gens qui ne sont pas d’accord sur tel ou tel point. Eh bien, alors pourquoi ne pas ouvrir d’autres blogs, du même type, un peu du même type, ou bien totalement différent?

Car nous n’avons rien contre les blogs qui parlent de recettes de cuisine, cela a son importance, mais pour autant les besoins culturels sont énormes… Et si le véganisme peut avancer, c’est avec un ancrage local, en se confrontant aux réalités locales. On ne peut pas lutter pour le véganisme totalement de la même manière dans toute la France, car sur le plan culturel il y a des différences parfois fortes.

Dans tel endroit la corrida sera un obstacle essentiel, dans tel autre endroit ce seront les chasseurs et leur hégémonie. Dans tel endroit la pollution de l’industrie agro-alimentaire sera un thème incontournable, dans tel autre la santé des habitantEs d’un quartier populaire.

L’exploitation aninale a créé une société à son image… A nous de savoir faire vivre les utopies et la libération animale!

Walter Bond réitère sa position et est salué par les elfes végans

Voici deux nouvelles au sujet de Walter Bond.

La première est qu’une chaîne de télévision américaine l’a interviewé, et on peut le voir brièvement répondre dans cette vidéo (à partir de 1:00). Walter Bond a en effet rapidement interompu l’interview devant les questions hypocrites du journaliste, qui le poussaient en quelque sorte à s’accuser.

Mais il a eu le temps de citer les trois actions pour lesquelles il est accusé, disant à ce sujet :

« Tout ce que je peux dire, c’est que je crois en la libération animale, quel qu’en soit le prix. »

La seconde nouvelle est qu’a eu lieu une nouvelle action de l’ELF au Mexique, action dont le communiqué salue Walter Bond.

Voici le communiqué :

« Dans la nuit du 27 juillet nous avons réalisé un feu de joie avec de la propriété appartenant aux destructeurs et destructrices de la Terre.

Dans les forêts Dinamos de la section de Magdalena Contreras de la ville de Mexico, il y a un projet d’expansion urbaine qui en est encore au début dans les phases de construction.

Cela implique la création de puits profonds qui prendraient l’eau de la rivière avec comme but l’expansion urbaine et le progrès anthropocentrique.

Pour cette raison, les elfes végans sont responsables des sabotages suivants :

-Nous avons bloqué les puits avec des pierres, des briques, des blocs et des gravats, afin d’empêcher l’eau de la rivière de couler dans les tuyaux.

-Nous avons peinturluré les machines et le matériel de construction avec des slogans comme :

« Stop à l’expansion urbaine »

« Pas plus de civilisation des environnements sauvages »

et « Front de Libération de la Terre. »

-Nous avons, en utilisant des engins incendiaires, incendié trois machines, incluant deux bulldozers et une petite machine pour déplacer les gravats : le plus petit enfin a été placé dans le premier sous les pédales, le second a été placé dans la cabine après que la fenêtre a été brisée avec des pierres, et pour le troisième l’engin a été placé sur les câbles.

Nous nous sommes enfuiEs sans laisser de trace.

Les dommages s’élèvent à des milliers de pesos.

Nous voulons être clairEs et affirmer que ce que nous avons fait l’a été en défense de la Terre, qui est détruite chaque jour par l’égo-centrisme et l’autoritarisme ; mais pour chaque environnement sauvage ou semi-sauvage qui est détruit, des centaines de leurs machines et propriétés seront détruites et laissées comme inutilisables.

Que cela serve de leçon aux exploiteurs sur la planète!

Cette action est dédiée au guerrier de la libération animale aux États-Unis, Walter Bond, récemment arrêté pour trois incendies contre des entreprises pratiquant l’exploitation animale. Elle est également dédiée en soutien à Leo en Italie, et à Adrian et Abraham.

Frente de Liberación de la Tierra / Front de Libération de la Terre »

« Le terrorisme végétarien » et un étrange droit de réponse…

Il est bien connu qu’il y a une criminalisation certaine de la cause vegan, ce qui est dans l’ordre des choses vu que l’Etat et les médias sont au service de ceux qui font le plus de profits.

Voici un petit exemple que nous avions raté et qui a amené en réaction une chose assez étrange… Cet article est tiré d’un blog lié au Nouvel Observateur et date du 30 mai 2009:

Le terrorisme végétarien

Les végétariens se targuent volontiers de leur non-violence. Ils prétendent que la consommation de produits animaux rend agressif, et affichent en guise de slogan cette phrase de Tolstoï: «Tant qu’il y aura des abattoirs, il y aura des champs de bataille».

Pourtant, c’est la nébuleuse des amis des bêtes, ennemis de la viande, et autres antispécistes qu’on soupçonne d’avoir, le 28 mai, ravagé par le feu l’important marché de la viande dit le Cadran d’Ussel, dans la Corrèze. Comprenne qui pourra.

Mais peut-être qu’à défaut de manger du bifteck, ces non-violents apprécient l’odeur du barbecue, finalement. Cela les rapprocherait presque des humains ordinaires, c’est-à-dire omnivores.

D’ailleurs les mêmes, dans un communiqué de presse, nous annoncent: «Le 6 juin, ça va saigner ». Il s’agit de promotionner la «Journée contre le spécisme», qui se déroulera samedi prochain dans une dizaine de villes de France, dont Paris bien sûr.

Clou de ces manifestations, destinées à nous dégoûter de la viande: des «opérations barquette», comme il disent. Des corps humains, nus et ensanglantés (mais avec du faux sang, nous rassure t-on), seront exhibés sous cellophane dans de gigantesques barquettes type supermarché. «De la chair humaine en barquettes!», proclament-ils avec gourmandise. C’est certain, ils vont nous dégoûter de la chair humaine. Promis, je n’en mangerai plus jamais!

En tout cas il y en a une qui apprécie la viande. C’est Madame la Gouverneure générale du Canada, représentante de la reine d’Angleterre en ces terres lointaines, et qui fait donc fonction de chef de l’Etat par délégation. Or cette personne très haut placée, en visite chez les Inuits et partageant de bon cœur l’un de leurs repas festifs traditionnels, a, sous les objectifs et les caméras, dégusté un morceau de cœur de phoque. Cru, et a peine extrait de la bête.

«Après la dégustation, Madame Jean a utilisé un mouchoir pour essuyer le sang sur ses doigts, et a expliqué son geste de solidarité envers les chasseurs inuits de la région», nous apprend l’agence Associated Press. On se demande ce que les végétariens du Canada vont en penser.

Comme on le voit, rien d’exceptionnel dans le ton, l’attitude, la mentalité. Non, si nous le publions c’est pour archiver et faire remarquer quant au « droit de réponse » qui a été fait.

En effet, le journaliste du Nouvel Obs, après avoir parlé de ce qui est en fait une action de l’ALF (dont nous avions parlé d’ailleurs), dit:

D’ailleurs les mêmes, dans un communiqué de presse, nous annoncent: «Le 6 juin, ça va saigner ». Il s’agit de promotionner la «Journée contre le spécisme»…

Normalement, dans ce genre de cas, la moindre des choses est de ne rien dire, ou alors on est condamné à considérer l’ALF comme « terroriste. » C’est d’ailleurs évidemment le but de la manoeuvre du journaliste et de son titre « le terrorisme végétarien » et de son assimilation ridicule entre « végétariens » et « anti-spécistes. »

Et pourtant… il y a une réponse des associations, expliquant justement que l’ALF est terroriste. Nous avons pensé qu’une telle chose méritait d’être mentionnée.

Voici donc le communiqué des « organisateurs » (les associations participantes étant: Droits des Animaux, PeTA France, Association Végétarienne de France, L214, CLEDA, Combactive, VegNord, VegLorraine, Dignité Animale, Croc Blanc, Animal Amnistie, AVIS, Action mutante, CLAM, collectif marseillais pour l’égalité, collectif Diois pour l’égalité, Collectif antispéciste de Besançon, Lausanimaliste, les Artichauts Mécontents, VegRouen).

Droit de réponse

Dans un article du 30 mai 2009, Fabien Gruhier, journaliste au service « Notre Époque » du Nouvel Observateur, assimile les associations participantes à la «Journée contre le spécisme» (discrimination exercée contre les animaux) aux auteurs d’incendies dirigés contre un marché de la viande.

Un tel amalgame est indigne d’un journal d’information, qui ne se serait probablement pas permis une telle assimilation à l’égard d’autres catégories de la population. Les défenseurs des animaux ne méritent-ils pas d’être considérés avec objectivité ?

Ce ne sera que la seconde fois que Le Nouvel Observateur se livre à ce type de caricature à leur sujet. Un premier droit de réponse leur avait été accordé. Nous continuerons à réagir chaque fois que de tels manquements à la déontologie du journalisme seront constatés.

Véhiculer l’amalgame entre végétariens et terroristes n’est pas anodin. C’est empêcher le débat de fond en discréditant aux yeux du public ceux qui remettent en cause la légitimité de la viande. Il est des moyens plus nobles d’exprimer un désaccord dans une démocratie.

A l’heure où les lois antiterroristes sont utilisées en Autriche pour détruire le mouvement des droits des animaux, dans un mépris éclatant de la liberté d’expression et d’association, de la présomption d’innocence et des droits de la défense, il est profondément choquant de voir Le Nouvel Observateur participer à une stigmatisation qui facilite de telles opérations.

C’est pourquoi nous vous adressons cette protestation collective, comme droit de réponse, afin que soit soulignée clairement la distinction entre les auteurs des incendies et les associations engagées dans la remise en cause du spécisme le 6 juin prochain.

Les associations participantes à la Journée contre le spécisme.

En parlant d’assimilation caricaturale, le communiqué explique donc clairement que l’ALF n’a rien à voir avec le mouvement pour les animaux. C’est une position guère tenable, quel que soit le point de vue qu’on puisse avoir sur l’ALF.

Et on peut remarquer d’ailleurs que ce n’est pas du tout le point de vue des gens inculpés en Autriche. L’association VGT, la principale concernée, ne défend pas la libération animale mais le principe de réformes allant au véganisme; cela n’est pas pour autant qu’elle tient ce discours sur les « terroristes. »

Rappelons d’ailleurs comme nous l’avions dit que l’une des personnes passant au procès en Autriche est arrivée habillée d’un t-shirt avec sur le devant la photo d’une personne masquée tenant un chien Beagle, avec inscrit « Smash HLS » et au dos le slogan « I support the ALF. »

Il y a également durant ce même procès des ballons roses placées au niveau de la fenêtre de la salle, avec accroché en dessous un poster de l’extra-terrestre de la célèbre série télévisée ALF.

Bref, ce communiqué raconte absolument n’importe quoi et il est très révélateur que soit dit justement:

« Il est des moyens plus nobles d’exprimer un désaccord dans une démocratie. »

Démocratie? N’est-il pourtant pas clair que les grandes entreprises décident? N’est-il pas clair aussi qu’il ne s’agit en rien d’un « désaccord » mais d’une vision du monde, et que justement les grandes entreprises qui font des bénéfices se moquent bien des « désaccords »?

A l’opposé de tout cela, faisons-nous plaisir en revoyant les belles photos de la traditionnelle manifestation pour les animaux de la mi-mars à Francfort en Allemagne.

Animal Rights Gathering 2010 en Italie

Cette année, l’Animal Rights Gathering qui est une rencontre internationale entre activistes, se tiendra en Italie, près de Turin.

Elle se déroulera du jeudi 8 juillet – date d’une manifestation dans le centre de Turin – au matin du lundi 12 juillet 2010.

Jusqu’à présent sont entre autres au programme : les sauvetages publics, les enquêtes sur la maltraitance, l’organisation des campagnes, la répression et la sécurité, les stratégies de la libération animale, la désobéissance civile, les liens entre libération animale et libération de la Terre…

Libéralisation massive des « porcheries » industrielles en vue

Comme nous l’expliquons malheureusement souvent sur LTD, l’exploitation animale ne recule pas, bien au contraire son expansion est toujours plus forte. Dans le monde, mais également en France même.

Constater cela est important pour comprendre le caractère illusoire de ceux et celles qui espèrent changer les lois au sein d’une telle société, au fonctionnement fondé sur le profit.

Dernière preuve de cela, un amendement prévoyant… que le seuil d’autorisation administrative pour les porcheries serait relevé de 450 à 2.000 places.

Cet amendement a été adopté mercredi dernier par la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale, et cette dernière doit la valider le 30 juin prochain.

Ce que signifie cet amendement, proposé par le député UMP Marc Le Fur, est très clair: c’est une aide énorme sur le plan administratif au développement de l’exploitation animale.

Jacques Le Guen, député UMP du Finistère, en rajoute justement une couche histoire d’être bien clair: « On s’aligne ainsi sur la réglementation européenne. Pourquoi les éleveurs français seraient-ils pénalisés par rapport à leurs concurrents allemands ou danois ? »

En situation de crise, il faut trouver des débouchés, et les animaux sont comme on le voit des victimes, tant à petite échelle avec la brutalité grandissante, qu’à grande échelle avec les fermes-usines toujours plus grandes.

Cet amendement est une contribution à la généralisation de la « viande »… Comme le constate bien Jacques Jaouen, président de la Chambre d’agriculture en Bretagne, de surenchérir: « On simplifie les procédures administratives. On va pouvoir se moderniser. On a pris des engagements pour l’environnement. On s’y tiendra. »

Remarquons ici justement que l’une des inquiétudes très importantes des gens en Bretagne est la pollution causée par les exploitations d’animaux. Voici à ce sujet le communiqué de l’association Eau et rivières de Bretagne.

Mais rappelons ici une chose essentielle: défendre l’environnement sans se fonder sur le véganisme est absurde. Si la planète est saccagée, c’est en raison du profit, et l’exploitation animale est une composante essentielle de cette quête de profit.

Le communiqué de l’association est donc terriblement limité, par le fait de ne pas arriver à élargir sa critique, à comprendre la véritable nature de l’exploitation animale en Bretagne.

Vouloir protéger la nature… Sans protéger en même temps les animaux, est totalement faux, c’est un point de vue formel et dénaturé!

Porcheries industrielles : un amendement déplorable voté en catimini par les députés

L’adoption par la commission des affaires économiques de l’Assemblée Nationale, de l’amendement de plusieurs députés bretons, visant à relever le seuil d’autorisation pour les porcheries de 450 à 2000 places (!) est  une véritable déclaration de guerre à la politique environnementale. Il a été voté hier soir mercredi 16 juin, en catimini, à l’occasion de l’examen du projet de loi sur la modernisation agricole.

Le prétexte d’une  harmonisation européenne ne tient pas : aucune disposition européenne n’impose à la France de relever ce seuil. Par contre, comme chacun sait, la France a déjà été condamnée (captages eau potable) et se trouve toujours sous la menace de nouvelles condamnations européennes (directive nitrates), faute d’avoir suffisamment restauré la qualité de ses eaux. « Ce n’est pas cet amendement qui va nous y aider » a indiqué Jo HERVE, le Président d’Eau & Rivières de Bretagne.

Pour tous les projets de créations ou d’extensions jusqu’à 2000 places de cochons, (soit 5000 porcs produits par an), ce relèvement aurait comme conséquence immédiate :

  • de les dispenser de la réalisation d’une étude d’impact sur l’environnement ;
  • de supprimer toute enquête publique et tout avis des conseils municipaux concernés ;
  • d’éviter l’examen des projets par les conseils départementaux de l’environnement, des risques sanitaires et technologiques.

S’il devait être confirmé en séance plénière par l‘Assemblée Nationale, cet amendement conduirait à priver l’Etat de toute capacité à réguler la pression polluante, puisque les préfets ne peuvent juridiquement s’opposer à la simple déclaration à laquelle seraient  soumises les porcheries industrielles.

L’Etat vient d’engager un plan de lutte contre les marées vertes en Bretagne qui va mobiliser 120 millions d’euros ; il est toujours sous la menace d’importantes sanctions financières dans le cadre du contentieux européen sur les nitrates.

Le vote de cet amendement aberrant rendra encore plus difficile la lutte contre les pollutions par les nitrates et ces marées vertes. Il va aggraver un peu plus le fossé entre la société et le monde agricole.

Eau & Rivières saisit ce jour les parlementaires bretons pour leur demander de revenir sur cet amendement déplorable à l’occasion de l’examen en séance plénière prévu le 30 juin prochain.

En lien avec France Nature Environnement, l’association alerte le Ministre d’Etat, Ministre de l’Ecologie, pour qu’il fasse revenir la majorité parlementaire à la raison.

Dans l’attente de l’examen du texte en séance plénière, Eau & Rivières de Bretagne suspend immédiatement toute participation aux instances environnementales consultatives auxquelles elle est associée.

Critiquer la « cupidité » ou s’attaquer au profit?

Il est clair, quand on s’intéresse à la nature et aux animaux, qu’il y a en face, du côté de l’exploitation, énormément d’intérêts matériels. L’exploitation animale est un business, qui rapporte.

Alors, logiquement, on doit critiquer ce business, et donc tous les business ; vouloir supprimer l’exploitation animale signifie forcément vouloir supprimer le principe d’exploitation lui-même.

C’est notre point de vue, mais il n’est pas forcément partagé, notamment par des gens partageant ce principe qu’un « primitiviste » nous avait expliqué : « Je mange tous les animaux car je ne suis pas spéciste. »

Oui, c’est une bizarrerie, il y en a qui pensent qu’il est possible de tuer et de manger les animaux, tout en se disant anti-spéciste, respectueux de la vie. A la limite, quand ce point de vue est exprimé par les nations amérindiennes, cela est compréhensible.

Mais quand il s’agit d’un point de vue de gens en costards-cravates, là il y a lieu de s’inquiéter. Et ce n’est pas une tendance anecdotique : que ce principe ait été mis dans l’énorme succès « Avatar » ne relève pas du hasard.

Il existe une mode « romantique » qui veut se rapprocher de la nature, sans pour autant bien entendu assumer la libération animale et la libération de la Terre.

Cette mode a été théorisée par Teddy Goldsmith, dont nous faisons une présentation ici. Et il y a désormais en France une structure qui est tout à fait dans cette ligne-là : la « Convention vie et nature pour une écologie radicale. »

Bien entendu, cette « Convention » ne se revendique pas ouvertement de Teddy Goldsmith, mais les idées sont exactement les mêmes.

Cette association, qui est présidée par un juge (!), développe une « critique » très avancée du « capitalisme » et de la « démocratie », ce qui n’est pas sans rappeler les années 1930, évidemment. Parler de « démocratie ploutocratique » est quelque chose d’assez typique…

De plus, cette critique du capitalisme ne concerne que les banques, jamais l’industrie : « La finance internationale, les agences de notations économiques, les spéculateurs, les banques, en un mot, le Marché fait la loi et lui seul. »

Il n’y a ainsi aucune critique des fermes-usines ; il est surtout parlé de la chasse. Or, critiquer la chasse est bien entendu très important, mais il est bien plus central de critiquer l’exploitation animale de type industriel.

Ce n’est pourtant pas ce qui intéresse la « Convention », qui préfère parler de la « vie » en général. Avec cet argument, il n’y a plus de principes : au nom de défendre tout le monde, on ne défend personne, et on peut alors mettre en avant une sorte de conglomérat de végétarisme, de décroissance, de critique des puissants, etc.

S’il est donc parlé… d’antispécisme (!), absolument jamais il n’est parlé de véganisme. Il est donc également dans l’ordre des choses qu’il soit par contre parlé de « protection animale » et que l’association « Droit des animaux » soit en lien. D’ailleurs, on a la même volonté de construire un « pôle » pour la « protection animale. »

Le tout dans un esprit très classes moyennes « propre », sur le mode costards-cravates, avec une grande distanciation des « fanatiques », la volonté de tenir un discours « responsable », appelant à changer les lois.

Et ce changement des lois est présenté comme… une révolution ! Les mots sont galvaudés, dans un esprit très middle-class. On ne s’étonnera donc pas que si l’on regarde bien et que l’on farfouille de lien en lien, de document en document, on s’aperçoit donc évidemment que le discours de cette « Convention » est de soutenir les petites entreprises, exactement dans la ligne de Teddy Goldsmith.

La « Convention » ne défend donc pas la libération animale et la libération de la Terre, il s’agit d’une critique des très puissants par des gens d’esprit classes moyennes tentant de faire face à la crise en cachant leurs intérêts matériels derrière un discours abstrait sur la « vie. »

Et la critique de la chasse est là pour donner un côté populaire, même si au fond il y a un mépris pour les gens que l’on retrouve dans tous les textes.

Car exactement comme dans le mouvement de protection animale, un grand mépris est exprimé pour les gens, pour le peuple, qui par définition serait « cupide. » C’est un discours néo-chrétien, mais non religieux.

Toute la vision du monde de la « Convention » est de dire:

« Ce tyran dirige le monde, se moque des États, ignore les aspirations des peuples et souille l’océan par son pétrole, dévaste partout la Nature, exploite la vie pour servir son culte : la cupidité. »

Cela est inexact : ce qui domine le monde, c’est le profit. Et face à l’exploitation, il faut une culture de refus de toute exploitation, de toute oppression.

Il ne s’agit pas de changer les lois et d’imposer par en haut, mais d’abolir les lois car la morale prédominerait dans tous les esprits, selon les principes de la libération animale et de la libération de la Terre.

Telle est la différence entre notre vision, populaire, et celle de gens de culture « classes moyennes » qui veulent vaguement changer les lois pour tenter de sauver leur existence dans un capitalisme en perdition.

Protection animale ou libération animale?

Sur le livre d’or, une personne nous demande:

que pensez vous de peta et de one voice ?

C’est une bonne occasion de récapituler, en parlant de deux aspects nous semblant vraiment importants.

Le premier, c’est l’attitude par rapport aux médias, et le second la différence selon nous essentielle entre libération animale et « égalité animale » (ou encore « protection animale »).

Parce que nous ne pensons pas en effet que les médias soient quelque chose de « neutre » et qu’il serait possible d’établir un rapport correct avec eux.

Pour une raison très simple: l’exploitation animale rapporte énormément d’argent.

Et l’industrie qui en profite participe à tous les niveaux aux institutions, depuis les laboratoires forcément en rapport étroit avec l’État (comme nous en parlions à Lyon) jusqu’aux cours de biologie au lycée expliquant la nécessité de la viande.

Sans parler du poids des traditions, de la force de l’industrie de la viande dans l’industrie française en général, etc.

Les médias participent à tout ce système fondé sur le profit; jamais ils ne parleront positivement de la question animale, qui remet totalement en cause leur schéma de pensée, les principes de hiérarchie et d’exploitation.

Aussi courageuses soient les personnes actives dans les multiples associations oeuvrant dans différentes associations (dont PETA et One Voice), jamais leur démarche ne pourra triompher dans cette société.

Jamais ils ne pourront intégrer les institutions, ou s’ils le font, cela sera nécessairement en faisant des « compromis » qui sont en réalité des compromissions.

L’exemple autrichien est parlant d’ailleurs: l’association VGT est une association qui fait la promotion pacifique du véganisme, en proposant des réformes, et elle a été lourdement criminalisée dès qu’elle a eu de l’écho.

Pour prendre un autre exemple, plus concret par rapport à la France, il y a une initiative qui se tiendra le 20 mai à Paris, en faveur de ces activistes passant en procès en Autriche.

Il s’agira d’un rassemblement qui… aura lieu la matinée d’un jour de la semaine, en plein quartier ultra bourgeois, tout cela pour attirer les journalistes:

Des militants de L214, de CLEDA et de DDA apporteront deux banderoles, quelques pancartes, ainsi que des costumes de bagnards afin d’organiser une petite saynète et de prendre des photos.

Mais à eux seuls, ils risquent d’être trop rares : c’est un jour ouvrable, plusieurs personnes ne peuvent pas se libérer. (Un jour de semaine a été choisi pour avoir une chance que des journalistes se déplacent)

Tout cela est illusoire, il y a là un manque cruel de réalisme, qui est d’ailleurs commun à toutes les associations de protection animale, car au-delà même de ce que sont les médias, les faits là: sur notre planète, de plus en plus d’animaux sont tués pour être consommés comme nourriture par les humains.

Selon l’INRA:

« Entre 1990 et 2007, la consommation mondiale de viande toute espèce confondue est passée de 143 à 271 millions de tonnes équivalent carcasses. La consommation de viande a donc pratiquement doublé en 15 ans avec un taux de croissance annuel moyen de 5% sur la période. »

Et n’oublions pas les poissons, ni évidemment les espaces naturels qui sont de plus en plus anéantis.

Il ne s’agit donc même pas d’avoir à choisir entre « réforme » ou « révolution »: chaque jour dans le monde, la situation des animaux empire.

En France aussi, malgré toutes les pseudos réformes: la violence et le mépris pour les animaux et la nature ne cesse de se généraliser.

Alors qu’inversement, aujourd’hui être vegan en France n’est pas difficile sur le plan pratique; c’est une simple question de volonté et de culture.

Il y a là une contradiction explosive. Comment la résoudre? Eh bien déjà il est évident en fait, vue la dimension des valeurs véganes, qu’il ne peut pas y avoir de compromis avec ce qui est véritablement un ennemi.

C’est d’ailleurs le principe de la libération animale, qui n’a rien à voir avec les concepts de « protection animale », de « droits des animaux » ou même d’égalité animale.

Il y a tout de même un énorme problème de fond quand on sait qu’il y a un nombre important de gens qui s’engage dans des associations pour les animaux, avec un énorme coeur, une très grande abnégation, sans pour autant devenir vegan (ni même suivre une alimentation végétarienne pour la plupart!).

Ou encore chez bon nombre de vegan, il y a un mépris profond de l’écologie, mais peut-on dire qu’on est pour les animaux, et n’en avoir rien à faire  des habitats des animaux?

Pire, il existe un grand libéralisme qui estompe les frontières pourtant très claires entre le véganisme et le reste.

Alors, que manque-t-il? Une compréhension globale, une vision d’ensemble de la cause: la libération animale et la libération de la Terre.

Et il y a urgence: notre planète est en train d’être anéantie. Les animaux subissent une oppression toujours plus terrible. Il ne peut pas y avoir de compromis dans la défense de la Terre!

Manifestation et grande opération de libération de visons en Allemagne

Chaque année a lieu à Francfort en Allemagne une manifestation au sujet de la fourrure et de la mode, organisée par des activistes pour la libération animale. La manifestation rentre dans le cadre de la campagne contre Escada et Max Mara dont nous avons déjà parlé.

Cette année, 650 personnes ont participé à cette manifestation qui a eu lieu le 13 mars, et on peut désormais voir une vidéo de la manif ici. Avant la manifestation, il y avait également des stands, des vidéos et des discours; après avait lieu une fête.

Durant la manifestation, les slogans ne visaient pas que la fourrure, mais toute l’exploitation animale : « Ob Pelz oder Fleisch – Mord bleibt Mord » (Fourrure ou viande – un meurtre est un meurtre), « Wir sind laut und wir sind hier – Für die Befreiung von Mensch und Tiere » (Nous faisons du bruit nous sommes ici – Pour la libération de l’humain et de l’animal).

La solidarité avec les activistes passant en ce moment en Autriche a été soulignée avec un point de vue très clair:

« Ce qui est à honteux, ce ne sont pas les revendications comme quoi il faut mettre fin à la violence contre les animaux, mais la délégitimation des protestations par la police, le droit et la justice. Ce qui est insupportable, ce ne sont pas les protestations, les campagnes et chaque action illégale, mais la prétention à pouvoir disposer comme bon nous semble des animaux, qui amène en dernière conséquence à l’emprisonnement et la mise à mort d’innombrables individus non humains. »

L’ancrage dans les valeurs progressistes a été rappelé:

« Nous sommes tous et toutes ici afin de montrer à l’industrie de la fourrure ce que nous pensons des ses cruelles affaires. Nous nous sommes rassembléEs afin d’exprimer par des mots et des actes ce que nous ressentons lorsque nous pensons aux tortures que doivent endurer chaque jour les animaux dans les fermes à fourrure.

Afin de parler concrètement: aujourd’hui nous amenons notre haine dans la rue. Notre haine à l’encontre d’une machinerie de mort, qui méprise la vie, une machinerie de mort qui se moque de la souffrance des êtres vivants, qui ont la capacité de ressentir, une machinerie de mort qui place le profit au-dessus du droit à la vie.

Cette pensée ne visant qu’au profit est une conséquence nécessaire de la logique de chosification capitaliste et ne peut être vaincue que par le dépassement des relations de domination existantes. »

Il a également été rappelé dans un discours à ce sujet devant le magasin Max Mara qu’il n’y avait pas de place pour les fascistes dans le mouvement pour la libération animale. Les fascistes lorsqu’ils abordent la question animale le font au nom de la santé, d’une volonté de vivre « sainement », de manière « pure. » Chez les fascistes il n’y a pas de critique de l’exploitation animale, mais seulement la volonté d’avoir « un peuple sain. »

A également été cité un document « pro-animaux » des fascistes; en voici l’extrait complet afin de comprendre pourquoi l’extrême-droite fait semblant de s’intéresser aux animaux: afin de justifier un pseudo « ordre naturel »:

[Attention: citation d’un groupe d’extrême-droite!] « Les fascistes rouges / anti-allemands justement, qui s’investissent également pour les droits des animaux, n’ont eux-même pas compris l’idée de l’antispécisme.

Pour eux, il ne s’agit qu’un concept en plus leur servant de prétexte à la violence contre ceux qui pensent différemment. Et c’est une contradiction, parce que cette idéologie affirme qu’elle est pour la liberté de chaque vie.

Tout cela est bien beau, mais n’est absolument pas réalisable, tout comme le marxisme / communisme.
Il y aura toujours des gens pour gouverner et d’autres pour être gouverné. Les affirmations comme  quoi il y aurait une contradiction entre les nazis et la protection animale sont absurdes et ridicules. »

Exactement comme lors de la colonisation avec les théories sur les esclaves qui auraient « naturellement » besoin des maîtres (évidemment européens), les fascistes utilisent la question animale pour justifier l’esprit de domination (c’est souvent le loup qui est « valorisé » d’ailleurs, comme symbole des « inégalités » naturelles)

Une démarche totalement opposée aux valeurs de la libération totale!

On notera également que deux jours après cette manifestation, dans la nuit du 15 au 16 mars, a eu lieu une grande opération de libération de visons, à Frankenförde.

Un groupe d’intervention a libéré à peu près 2.500 visons et procédé à la destruction des tuyauteries alimentant la ferme en eau, de plusieurs voitures et de différentes machines (voir ici une vidéo de l’action). La presse parle de 180.000 euros de dégâts et de 4.000 visons libérés.

Toujours à propos de la libération de visons, le site américain Voice of the Voiceless (récemment frappé par la répression du FBI comme nous le disions il y a quelques jours) a mis la semaine dernière en ligne un rapport scientifique montrant que les visons libérés survivent et s’adaptent en un mois – un mois et demi à leur nouveau environnement.

Frise historique écologie/véganisme

Voici donc une frise présentant les principaux faits marquant dans l’élaboration de la conception écologiste, de la conception végane, les deux étant bien entendu liées. Cette frise est également en ligne ici et sera améliorée au fur et à mesure!

1824: Fondation en Angleterre de la Société pour la Prévention de la Cruauté contre les animaux.

1847: Fondation en Angleterre de la Société Végétarienne, naissance du mot « végétarien. »

1889
: Publication en Angleterre des « Nouvelles de nulle part » de William Morris.

1903-1910: série d’affrontements à Londres opposant médecins et étudiants en médecine d’un côté, syndicalistes, féministes et opposants aux tests sur les animaux de l’autre.

1926: Publication en Union Soviétique de l’ouvrage « Biosphère » de Vladimir Vernadsky.

1944: Fondation en Angleterre de la Vegan Society, naissance du mot « vegan. »

1964: Fondation en Angleterre de l’Association des Saboteurs de la Chasse.

1972: Fondation aux USA de Move, organisation afro-américaine écologiste radicale.

1972: La Chine populaire annonce que les communes populaires doivent pratiquer l’utilisation intégrale des matériaux afin d’éliminer les déchets en les revalorisant.

1974: en Inde, les femmes du mouvement Chipko protègent les arbres pour empêcher leur abattage.

1975: Parution aux USA de « La libération animale » de Peter Singer, ainsi que du roman « La gang de la clef à molette » d’Edward Abbey.

1976: Fondation en Angleterre du Front de Libération des animaux, structure décentralisée pratiquant des actions illégales.

1979: publication aux USA de « The Quest for Gaia » qui résume les thèses de James Lovelock et Lynn Margulis.

1980: Fondation aux USA de PETA (People for the Ethical Treatment of Animals), ainsi que d’Earth First!

1982: Fondation en Angleterre de l’Animal Rights Militia, structure décentralisée pratiquant des actions illégales.

1983: Sortie aux USA du film Koyaanisqatsi.

1988: Sortie de l’album « We’re Not in This Alone » du groupe Youth of Today, avec notamment la chanson « No more. »

1990: Sortie aux USA du maxi 45 tours du groupe punk « Vegan Reich » intitulé « Hardline » ; début du mouvement hardline, prônant un mode de vie vegan straight edge, le respect de toute vie et la violence pour défendre celle-ci.

1990: Fondation en Angleterre d’une section d’Earth First!

1993: Fondation en Angleterre du Justice Department, structure décentralisée pratiquant des actions illégales.

1993: Sortie de l’album « Firestorm » (avec notamment la chanson éponyme) du groupe Earth Crisis, expression de la culture nord-américaine vegan straight edge radical.

1995: Congrès du mouvement autonome allemand à Berlin. Tentative (qui échoue) de faire passer le mouvement du principe de la « triple oppression » (capitalisme, sexisme, racisme) à celui de « Unity of Oppression » (Unité des oppressions, en intégrant l’exploitation animale).

1996: Fondation aux USA du Front de Libération de la Terre, structure décentralisée pratiquant des actions illégales.

1996: aux USA Gary Francione critique Peter Singer, la ligne « welfariste » du mouvement pour les animaux et prône « l’abolitionnisme. »

1997: Sortie de l’album « The Shape of Punk to Come » du groupe Refused, expression de la vague vegan straight edge en Suède à partir de la ville d’Umeå.

1998: Quasi fin du mouvement hardline, les derniers groupes assument un « Islam révolutionnaire. »

1999: Un groupe marxiste (conseilliste) anglais publie « Beasts of Burden: Capitalism, Animals & Communism » et prône l’intégration au marxisme de la libération animale.

1999: Fondation en Angleterre de SHAC (Stop Huntingdon Animal Cruelty), campagne de harcèlement des personnes et sociétés liées au laboratoire Huntingdon Life Sciences.

2000: première publication aux USA de la revue Green Anarchy.

2002: à sa convocation par une commission du Congrès aux USA, Craig Rosebraugh porte-parole de l’office de presse de l’ELF refuse de répondre à 54 questions sur 56 et accuse le gouvernement US d’être « l’une des plus horribles organisations terroristes de l’histoire planétaire. »

2009: aux USA Steven Best critique Francione et prône la ligne de la libération animale et de la libération de la Terre, en alliance avec d’autres forces révolutionnaires.

Primitivisme, ou bien libération animale et libération de la Terre?

Un bon ami vegan (et straight edge) nous a demandé ce que nous pensions des posts de « blanc marron » que l’on peut retrouver sur le livre d’or. A vrai dire, nous pensons que ses questions et remarques sont très intéressantes, et se fondent sur une expérience certaine.

Après, nous ne sommes pas des primitivistes, et justement, voici quelques remarques de « blanc marron » qui montrent parfaitement que nous avons raison de critiquer les primitivistes.

Nous avions par exemple fait la critique comme quoi les primitivistes n’assumaient pas le veganisme. Eh bien justement, si « blanc marron » parle « d’antispécisme », il n’est pas vegan… Ni même végétarien d’ailleurs… Voici ce qu’il raconte en commentaire sur un site anarchiste:

Takpi, antispéciste donc ne faisant pas comme les racistes des différences entre végétaux et animaux, et donc mangeant de tout. Mais boycottant tout ce qui vient des camps de concentration de l’agriculture industrielle, qu’il s’agisse des immenses monocultures ou des hangars des élevages modernes.

« Blanc Marron » est-il cannibale pour autant? En tout cas il n’aime pas les vegans, même s’il se la joue sympathique et ouvert sur le livre d’or. Voici d’ailleurs la suite de son commentaire:

Manger est d’abord un acte social , prendre plaisir à être avec des gens pour partager un repas. Pour moi, plus important de savoir avec qui je mange que de savoir « diététiquement » ce qui est au fond de l’assiette. Donc invité quelque part, j’accepterai d’emblée tout ce qui m’est offert, et ne choquerai jamais cette bienveillante hospitalité par un « Oh! désolé ! je suis XXX (au choix n’importe quel nom d’une secte alimentaire), et je ne mange JAMAIS de ceci ou de cela »

Il faut faire bombance, bien ripailler, être paillard à l’occasion et bien boire ! Surtout s’adonner à tous les plaisirs.

Les pisse-froids ne sont pas des révolutionnaires. Ceux qui suivent religieusement des préceptes n’ont rien à voir avec notre impolitesse effrontée défiant toutes les autorités : Ni dieu ni maîtres !

On retrouve ici une mentalité bien française, bien libérale, et bien une preuve que les principes anarchistes sont individualistes sont on ne peut plus éloignés des responsabilités que supposent la libération animale et la libération de la Terre.

On trouve bien entendu d’autres posts de cette personne, car primitiviste peut-être, mais internet bien sûr, et ce qu’on peut lire sur La Terre d’abord est édifiant d’incohérences, d’erreurs, de prétention et d’arrogance.  En voici un, consistant encore en un commentaire d’article sur un site anarchiste:

sous le titre

peste noire

tout un ensemble de textes liés aux anarchistes insurrectionalistes et primitivistes du Chili, parus suite au décès accidentel de Mauri, en allant poser la bombe contre une école de matons :

voir

http://infokiosques.net/spip.php?article723

les meilleurs textes sont signés « Libération totale par la destruction de la civilisation », tous traduits en français !

voir le site http://laterredabord.fr qui semble beaucoup apprécier leur radicalisme explosif : plus de 90 attentats depuis 2004.

Ce site n’est pas la traduction des Earth First des USA mais un site de vegan liés à la musique straight edge, des post punks anti drogue et alcool qui admirent l’activisme des militants de ALF, et, « dans une moindre mesure »(sic) de ELF …

Ils se pensent révolutionnaires mais limitent leurs actions à la « libération animale », oubliant totalement les végétaux !

Sans jamais signer, ils se permettent des critiques bizarres d’Arne Naess, de Ted Kaczinsky et des primitivistes…français, seulement parce qu’ils ont lu un article sur Non Fides !

Ces remarques sont du même acabit que celle sur le livre d’or où il explique que nous nous affirmons « liés à l’ALF ». C’est non seulement faux – l’ALF n’étant relié à rien ni personne, et étant une structure illégale pratiquant des actions clandestines, de manière centralisée. Personne ne peut s’approprier l’ALF.

Mais c’est dangereux et irresponsable.

Le reste est à l’avenant: il relève du n’importe quoi. Affirmer que nous n’avons rien à voir avec Earth First des USA et que nous oublions les végétaux… Là on voit parfaitement que cette personne est larguée et prend ses rêves pour des réalités.

Elle ne peut pas admettre un fait clair: aujourd’hui, dans les années 2000, aux USA (voire dans toute l’Amérique), la libération animale va de pair avec la libération de la Terre.

Etant opposé au véganisme, cette personne invente donc que nous ne serions pas pour la libération de la Terre, mais simplement des « posts punks » faisant des critiques « bizarres ». Alors que nos critiques sont très claires, et nos projets très différents du sien.

Voici justement le sien de projet, comme on peut le lire ici:

Bon, si Sarkozy passe, on prend le maquis, on se barre en Guyane, pour créer des milieux libres, anars, cachés dans les coins sans chercheurs d’or, sans pollution !

Apparemment cela n’est pas encore fait, quoique nous ne doutons absolument pas de sa capacité à le faire (puisqu’il l’a déjà fait), tout comme sa vaste connaissance de ces questions ne saurait être remis en cause (voir ici). Mais est-ce un projet de société sérieux?

Non ce n’est pas un projet sérieux, c’est un projet romantique, anti-social, individualiste, qui ne s’accorde aucune responsabilité.

Pour conclure, pour faire honneur au caractère anarchiste de sa critique, faisons ici une citation de Karl Marx. Cette citation (tirée de l’Introduction à la critique de l’économie politique) est longue et compliquée il est vrai, mais est une critique certainement juste du fondement des robinsonnades.

Les robinsonnades s’imaginent en effet que les individus étaient libres dans le passé, ce qui est faux: l’individu n’existe que depuis récemment, depuis l’avènement du capitalisme et de son idéologie qu’est le libéralisme.

Mais le capitalisme victorieux s’imagine rétablir l’ordre normal des choses: il idéalise alors le passé. Les robinsonnades sont donc aujourd’hui une sorte de rêve de petit capitaliste voulant pouvoir avoir la chance de tout recommencer à zéro (donc sans avoir à affronter dès le départ la concurrence des grosses boîtes du type Microsoft Coca Cola Orange Lafarge etc.)

« L’objet de cette étude est tout d’abord la production matérielle. Des individus produi­sant en société – donc une production d’individus socialement déterminée, tel est naturelle­ment le point de départ. Le chasseur et le pêcheur individuels et isolés, par lesquels commen­cent Smith et Ricardo, font partie des plates fictions du XVIII° siècle. Robinsonades qui n’expriment nullement, comme se l’imaginent certains historiens de la civilisation, une simple réaction contre des excès de raffinement et un retour à un état de nature mal compris. De même, le contrat social de Rousseau qui, entre des sujets indépendants par nature, établit des relations et des liens au moyen d’un pacte, ne repose pas davantage sur un tel naturalisme.

Ce n’est qu’apparence, apparence d’ordre purement esthétique dans les petites et grandes robinso­nades. Il s’agit, en réalité, d’une anticipation de la « société bourgeoise » qui se préparait depuis le XVI° siècle et qui, au XVIII° marchait à pas de géant vers sa maturité. Dans cette société où règne la libre concurrence, l’individu apparaît détaché des liens naturels, etc., qui font de lui à des époques historiques antérieures un élément d’un conglomérat humain déterminé et délimité.

Pour les prophètes du XVIII° siècle, – Smith et Ricardo se situent encore complètement sur leurs positions, – cet individu du XVIII° siècle –  produit, d’une part, de la décomposition des formes de société féodales, d’autre part, des forces de production nouvelles qui se sont développées depuis le XVI° siècle – apparaît comme un idéal qui aurait existé dans le passé. Ils voient en lui non un aboutissement historique, mais le point de départ de l’histoire, parce qu’ils considèrent cet individu comme quelque chose de naturel, conforme à leur conception de la nature humaine, non comme un produit de l’histoire, mais comme une donnée de la nature. Cette illusion a été jusqu’à maintenant partagée par toute époque nou­velle.

Plus on remonte dans le cours de l’histoire, plus l’individu – et par suite l’individu produc­teur, lui aussi, – apparaît dans un état de dépendance, membre d’un ensemble plus grand : cet état se manifeste tout d’abord de façon tout à fait naturelle dans la famille et dans la famille élargie jusqu’à former la tribu; puis dans les différentes formes de communautés, issues de l’opposition et de la fusion des tribus. Ce n’est qu’au XVIII° siècle, dans la « société bourgeoise », que les différentes formes de l’ensemble social se présentent à l’individu com­me un simple moyen de réaliser ses buts particuliers, comme une nécessité extérieure. »

L’exploitation animale à visage… humain?

Etre vegan, ce n’est pas si difficile, pour autant on peut bien comprendre ceux et celles s’accordant un peu temps pour la transition végétarienne, vue que l’alimentation est une question vitale. Ce qui est inacceptable, c’est par contre les gens en restant au végétarisme et s’imaginant défendre les animaux, alors que leur mode de vie est ultra-libéral et d’une hypocrisie complète.

La page de Végétarisme.info de l’association Veg’asso consacrée aux fromages sans présure est quelque chose de particulièrement révoltant. La présure est en effet utilisé pour faire les fromages, et la présure d’habitude provient de la quatrième poche de l’estomac (appelée « caillette », d’où le nom) des jeunes ruminants (veaux ou chevreaux).

Voilà donc que ces végétariens, trop fainéants – il n’y a pas d’autres mots – pour devenir vegan, décident d’avoir la conscience tranquille en donnant une liste…. de fromages sans présure animale!

« Supprimer le fromage… pas possible, trop « extrême », les animaux un peu d’accord mais bon… », voilà la mentalité de ces gens refusant le veganisme! On peut même lire une phrase comme « On peut également utiliser des plantes pour faire cailler le lait, mais cette utilisation est hélas marginale »…

Hélas! hélas! Hélas! Trois foils hélas! Le capitalisme nous rend les choses bien difficile! Mais où est l’exploitation animale à visage… humain?

Que fait le Christ pour nous donner bonne conscience? Que fait le capitalisme pour nous empêcher de devenir vegan, ce mal suprême!

Ce qui n’empêchera d’ailleurs pas le pauvre végétarien ne pouvant pas manger « son » fromage de pouvoir acheter sur le même site un autocollant… « libération animale »!

Parce que le veganisme, quoi qu’on en dise, est un mode de vie honorable, qui marque les gens, et qui bientôt l’emportera. Enfin, qui l’emportera si l’on s’est au préalable dépassé des hypocrites!

Concert au profit de la recherche sans expérimentation animale

CONCERT AU PROFIT DE LA RECHERCHE SANS EXPERIMENTATION ANIMALE

VENEZ NOMBREUX !

PARIS – SAMEDI 18 OCTOBRE 2008 – 20h30 – CONCERT

Théâtre du Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique
2, bis rue du Conservatoire – 75009 – Paris –Métro Grands Boulevards.

Michèle SCHARAPAN – piano
Martine BAILLY – violoncelle
Thomas GAUTIER – violon

Programme : Franz Schubert

Trio en Sib majeur D. 898
Trio en Mib majeur D. 929

La salle où Berlioz créa sa Symphonie fantastique, rendue pour un soir à sa vocation première, retrouvera sa
configuration et son décor d’origine pour une soirée exceptionnelle.

Le bénéfice du concert sera offert à l’association Antidote Europe pour contribuer à son projet « Test cancer ».
Antidote Europe est une association à but non lucratif, créée par des chercheurs issus du Centre national de la recherche scientifique (CNRS, France), oeuvrant pour une meilleure prévention en matière de santé humaine. Elle propose notamment une méthode d’évaluation de la toxicité des substances
chimiques sur des cellules humaines en culture, méthode scientifiquement éprouvée et disponible aujourd’hui, et demande aux autorités que l’on cesse de s’en remettre à des tests sur des animaux sans pertinence pour l’homme.

http://www.antidote-europe.org/


Tarifs : 2O €
10 € étudiants et chômeurs –
10 € tarif collectivités à partir de 5 places.
Placement libre.
http://michele-scharapan.com

Billetterie sur place le jour du concert et par correspondance : Concert du Trio – 11, rue Jean Ferrandi – 75006 – Paris
(adresser chèque établi à l’ordre de Pierre ALLIO et si possible une enveloppe timbrée pour le retour des places )

Pour mémoire: Communiqué concernant l’action antispéciste menée contre le KFC et le Mac Donald à la fontaine des innocents à Paris le Samedi 17 Mai 2008

A la fin de la traditionnelle Veggie Pride, manifestation de la « fierté végétarienne et végétalienne », une tentative d’occupation spontanée s’est produite tout d’abord devant et dans le restaurant « fast-food » KFC se trouvant sur le trajet du défilé, puis au MacDonald quelques mètres plus loin.

En tant qu’antispécistes et anticapitalistes, nous revendiquons l’entière responsabilité des faits précités qui se sont déroulés ce jour. Nous voulions affirmer notre volonté politique d’en finir avec l’hypocrisie de ces entreprises : reflets d’un système qui suppose l’exploitation humaine toujours renouvelée et le massacre organisé de millions d’animaux élevés dans des conditions insupportables.

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