Terribles et catastrophiques nouvelles du Golfe du Mexique, et positions de Dennis Kucinich

Quatre nouvelles catastrophiques parviennent du Golfe du Mexique.

La première est que le couvercle n’est plus en place et que le pétrole s’écoule de nouveau totalement dans la mer.

La seconde est que des documents internes à BP révèlent l’ampleur de la catastrophe, conforme à ce que nous craignions de notre côté depuis le départ, et même pire (plus de trois fois nos estimations fondées sur les recherches scientifiques alternatives!).

La troisième est que les compagnies pétrolières ont « cassé » l’ordonnance d’Obama bloquant les nouveaux forages…

La quatrième est qu’une éminente scientifique appelle à procéder à l’euthanasie des animaux mazoutés, par compassion et en raison de la quasi nullité des possibilités de soin.

La première nouvelle est évidemment catastrophique. L’entonnoir n’interceptait pas déjà la totalité du pétrole. Et hier, donc, l’amiral Thad Allen qui est le commandant des gardes-côtes américains a déclaré: « Il y a eu un problème aujourd’hui, ils ont remarqué qu’il y avait une sorte de fuite de gaz. »

En fait, un des robots sous-marins a heurté une conduite, fermant une soupape et augmentant par conséquent la pression dans l’entonnoir, qu’il a fallu enlever pour inspecter. C’est un peu un retour à la case départ, lorsque BP tentait de placer l’entonnoir… Alors qu’il y a un risque d’ouragan la semaine à venir.

[Officiellement du côté de BP, l’entonnoir est désormais de nouveau opérationnel.]

Quelle est la conséquence ? Eh bien un député du Congrès américain, Ed Markey, a révélé il y a quelques jours un document interne de BP.

Dans ce document, il est parlé de… 15,9 millions de litres de pétrole qui se sont diffusés chaque jour dans la mer (soit un équivalent de 100.000 barils de pétrole).

Rappelons qu’au début, BP parlait de la diffusion de l’équivalent de 1.000 barils de pétrole par jour. Il a ensuite été parlé de l’équivalent de 5.000 barils de pétrole, alors que le gouvernement Obama parlait finalement de l’équivalent de 19.000, puis de 60.000 !

On passe donc à 100.000… 15,9 millions de litres de pétrole par jour !

Vérifions à cette occasion ce que nous avons dit sur LTD, en nous fondant sur les recherches des scientifiques travaillant de manière non dépendante de BP.

Avons-nous été « extrémistes », aveuglés par notre haine de la destruction de Gaïa ? Triste résultat : nous avons parlé de… 4 millions de litres, soit plus de trois fois moins que le chiffre du document interne de BP, qui s’appuie sur toutes les informations confidentielles de cette entreprise!

Constatons également que si en France seul LTD parle de la marée noire, aux USA il s’agit d’une question brûlante, remettant en cause de très nombreux schémas.

Voici d’ailleurs à titre indicatif les propos de Dennis Kucinich, un autre député du Congrès américain, qui lui est bien plus intéressant.

En fait, il s’agit sans nul doute du seul député intéressant du congrès américain, et à ce titre son poids est éminemment faible, car il va de soi que dans une société où règne le profit, comme les USA ou la France…

Car Dennis Kucinich est très progressiste : il représente l’aile la plus à gauche des démocrates. S’il est personnellement contre l’avortement, il soutient le droit à l’avortement ; il a été contre la guerre en Irak, a proposé un moratoire pour la destruction des armes nucléaires…

Et il est végan ! Évidemment s’il poussait le raisonnement jusqu’au bout, il abandonnerait son poste de député du congrès pour rejoindre la bataille pour la libération animale et la libération de la Terre, mais comme le montrent ses très intéressants propos, il sait très bien ce que tout cela veut dire…

« J’apporte mon soutien à la résolution pour faire du 8 juin la journée mondiale de l’océan, mais pour ces derniers cinquante jours, et pour les six prochains mois, tous les autres jours vont être « la journée de ruine de notre océan. »

Alors que nous voudrions penser que tout cela est lié à BP, je pense que nous devons aller un peu plus loin. Nous devons comprendre que nous menons un style de vie qui n’est pas soutenable.

Il n’est pas soutenable pour nous, en tant qu’êtres humains, et il n’est pas soutenable par notre planète.

Ainsi, nous pouvons être ici à parler des océans, et nous le devons, mais monsieur le porte-parole nous devons avoir à l’esprit que nos océans reçoivent des milliards de litres de pollution : des pesticides, des métaux comme le mercure et le plomb, et des quantités massives d’engrais, de composés organiques volatiles et d’innombrables autres produits chimiques.

Même avant la catastrophe du Deepwater, cet écoulement a causé la plus grande zone morte dans le Golfe du Mexique.

Nos océans sont en train d’absorber la malfaisance des compagnies pétrolières, qui ne sont pas seulement responsables d’au moins trois grandes et différentes fuites de pétroles alors que nous sommes en train de parler, mais sont responsables d’être l’un des deux principaux contributeurs du changement climatique – et nous les subventionnons avec l’argent du contribuable.

Nos océans sont en train d’absorber la malfaisance des compagnies du charbon, l’autre principal combustible fossile contribuant au changement climatique.

Pendant des décennies, nos océans ont été nos entrepôts pour les gaz à effet de serre, qui proviennent principalement de la combustion des énergies fossiles. Le résultat est que les océans sont devenus plus acides.

Le corail est en train de mourir, les moyennes des températures sous-marines sont instables, sapant des écosystèmes entiers, et il y a des signes que nos océans ont atteint la limite.

Certaines études montrent que les océans ne seront plus capables d’absorber les gaz à effet de serre de l’atmosphère. Cela ne fait que renforcer l’urgence avec laquelle nous devons agir pour un agenda d’une énergie libre du nucléaire et de la production de CO2.

Le défi ultime qui nous incombe, défendre l’intégrité environnementale de nos océans, provient du fait que nous nous sommes dissociés de la nature.

Nous voyons la nature comme nous entourant. Nous voyons la nature comme ne faisant même pas partie de nous.

Et parce que nous évitons d’assumer notre responsabilité de protéger la création de Dieu, le prix que nous avons à payer dans le futur sera toujours plus grand : les océans qui sont empoisonnés, une planète qui est ruinée et toute la vie menacée d’extinction.

Alors, nous pouvons continuer à temporiser au sujet de ce qui se passe dans le Golfe, mais le fait est que tôt ou tard nous devons en arriver à faire les comptes au sujet du type d’énergie que nous employons, des dommages que cela créé à l’environnement, à la race humaine et toute autre vite sur cette planète. »

Il est terrible de voir que ces propos tenus par un député du Congrès, vont bien plus loin que pratiquement tous les discours sur la nature que l’on peut trouver en France !

Il y a ici une honte terrible par rapport aux exigences qui se posent par rapport à Gaïa ! Que les partis institutionnels ou conservateurs s’en moquent, c’est dans l’ordre des choses, mais quelle honte pour les gens qui affirment vouloir la révolution, ou encore défendent le véganisme comme mode de vie !

Gaïa est en train d’être assassinée, et pourtant cela ne semble former pour ces gens qu’un arrière-plan sans valeur… Il est évident que la condamnation faite par les générations futures sera sans appel !

Et c’est justement dans ce cadre qu’il faut comprendre la position de Silvia Gaus, biologiste du parc national de la mer des Wadden en Allemagne.

Selon elle, seulement 1% des oiseaux mazoutés qui sont soignés vont survivre, à moyen terme. Tous les autres mourront en souffrant en raison des conséquences du mazoutage, à quoi s’ajoute le stress des soins et l’impact des produits employés, qui sont à base de charbon comme le Pepto Bismol.

La mort d’un oiseau mazouté qui a été traité se déroule dans les sept jours, et elle est très douloureuse. D’où le point de vue de Silvia Gauss ; il faut aider les animaux mazoutés à mourir sans souffrance.

Ce point de vue est terrible, mais il révèle une réalité très éloignée des images « idylliques » des animaux relâchés. Ces images sont symboliquement belles, elles ne doivent toutefois pas nous leurrer sur l’écocide en cours…

Et soulignons ce fait : cet écocide n’est qu’un début.

Rien que par le fait que lorsque Obama, suite à la catastrophe du Deepwater, a déposé un moratoire de six mois sur les forages en mer, 32 compagnies pétrolières sont allées au tribunal et viennent de gagner.

Un élu américain, Joe Barton, s’est même excusé auprès de BP de la demande par Obama de 20 milliards de dollars pour dédommager les victimes (humaines) de la marée noire :

« J’ai honte de ce qui s’est passé hier à la Maison Blanche, a-t-il déclaré. Je pense que c’est une tragédie de première ampleur qu’une entreprise privée soit soumise à ce que j’appellerais un racket. »

Evidemment, pour la galerie, ce Joe Barton s’est rétracté : « Je m’excuse d’avoir utilisé l’expression «racket» en parlant de ce qui s’est passé hier à la Maison Blanche, et je rétracte mes excuses à BP. »

Car comme l’a révélé le Washington Post, 30 personnes membres de la commission parlementaire de surveillance des activités du gaz et du pétrole ont elles-mêmes investi jusqu’à 14.5 millions de dollars dans les sociétés concernées…

Les faits sont là : les assassins en quête de profit travaillent 24 heures sur 24 à la destruction de Gaïa. Il faut inversement être à la hauteur… pour la défense sans compromis de Gaïa!

Les côtes de Floride menacées par la marée noire

La marée noire dans le Golfe du Mexique a désormais une superficie de 26 341 km2.

A titre de comparaison, l’Auvergne a une superficie de 26 013 km2, et la Bretagne en a une de 27 208 km2.

Et un nouveau danger apparaît désormais: la marée noire risque de passer dans le champ d’action du courant océanique Loop. Ce courant se situe le long de la péninsule de Floride, et justement des boulettes de pétrole ont été découvertes à la station balnéaire de Key West, dans le parc national Fort Zachary Taylor.

Le maire de Key West, Craig Cates, a tenu des propos « rassurants » et à ce titre fort étranges, au sujet de cette vingtaine de galettes de pétrole de 7 à 20 centimètres :

« Nous croyons qu’il est improbable que les boulettes de pétrole proviennent de la fuite du golfe mais nous aurons la confirmation dans deux jours. Si nous sommes préoccupés par la situation actuelle, nous essayons de garder une attitude positive. »

En gros, jusqu’ici tout va bien, après, on verra…

En attendant, le courant Loop fonctionne en fait en boucle dans le Golfe du Mexique, pour finalement prendre la direction de l’Atlantique, par le détroit de Floride.

La marée noire est donc une menace terrible pour la barrière de corail en Floride, la plus grande des Etats-Unis et la troisième de la planète après celles d’Australie et du Bélize.

A ce risque s’ajoute celui d’une catastrophe possible pour les tortues du Golfe du Mexique, dont la saison de la ponte arrive. Officiellement ce sont déjà pas moins de 150 tortues de mer qui ont été retrouvées mortes sur les côtes. ..

Rappelons par comparaison, ce que BP disait dans un document daté du 23 février 2009 et destiné à l’Agence américaine de gestion des ressources minières (MMS) par BP :

« Dans l’éventualité d’une explosion inattendue qui causerait une fuite de pétrole, il est peu probable qu’un impact se fasse sentir, en raison d’un équipement et d’une technologie fiables pour y faire face. »

Faire confiance aux assassins de la planète est une folie: on en a ici une terrible démonstration! Et BP continue d’ailleurs dans l’optimisme béat : désormais, l’arrêt de la fuite est prévu pour la semaine prochaine, grâce à un tuyau installé dimanche à 1500 mètres de profondeur.

BP a en effet réussi, avec son dispositif de siphonage, à intercepter une partie de la fuite : l’équivalent de 2000 barils par jour est désormais pompé. Ce qui est intéressant et déprimant, c’est de voir ici que la semaine dernière encore, BP ne donnait pas de chiffre officiel, tout en distillant en certains cas aux médias que la fuite était de… l’équivalent de 1000 barils par jour.

Donc, BP pompe déjà deux fois plus de pétrole qu’il ne devrait y en avoir selon elle…

Forcé de changer de ligne, BP considère désormais officiellement que la fuite est de l’équivalent de 5000 barils ; toutefois, les experts non liés à BP donnent comme chiffres entre 20 000 et 100 000 barils…

Echec et mensonges au sujet du Deepwater Horizon

La terrible catastrophe de la plateforme pétrolière Deepwater Horizon, qui est survenue mi-avril fait encore parler d’elle, même si le tapage médiatique à ce sujet est plutôt passé de mode, le peu d’informations fournies restant très partiel, voire faux.

Nous avons ainsi affirmé sur LTD le 3 mai dernier que La catastrophe du Golfe de Mexique dépasse déjà celle de l’Exxon Valdez !

Depuis cette date, les médias ont informé la plupart du temps comme quoi la catastrophe du Deepwater Horizon dépasserait celle de l’Exxon Valdez… dans deux mois.

Il faut dire qu’à partir du 1er mai, il y a eu l’arrêt de toute évaluation officielle du côté américain : l’amiral Thad Allen explique désormais que « tout estimation exacte est sans doute impossible en ce moment. »

Les évaluations sont pourtant possible, notamment grâce aux images satellites ! Voici justement une image prise par un satellite canadien, Radarsat 2.

La fuite provient de la tâche la plus grande, tout à droite (et se situe tout en haut à gauche de cette nappe).

En fait, si les médias continuent de parler de l’équivalent 5.000 de barils de pétrole pénétrant chaque jour dans la mer (utilisant le terme de « baril » pour montrer le « gâchis »), les scientifiques les plus impliqués estiment que la fuite correspond en réalité à 26.500 barils de pétrole par jour !

De la même manière, les médias reprennent systématiquement les opérations de propagande de BP.

La pose d’un un dôme de contention par exemple n’a jamais eu lieu à cette profondeur, et tous les experts restaient très sceptiques. Cela n’a pas empêché les médias télé d’affirmer à chaque fois que le dôme pourrait être posé, sans mentionner jamais la difficulté véritablement extrême de l’opération.

Et quand là l’échec est patent, à cause de la formation de cristaux similaires à de la glace, cela apparaît comme un « coup du sort », ou bien un simple échec temporaire.

Le responsable de BP chargé de cette opération, Doug Suttles, dit d’ailleurs de la même manière : « Je ne dirais pas que nous avons échoué, en fait. Ce que je dirais est que ce que nous avons essayé la nuit dernière n’a pas marché. »

Or, cela n’est que de la pure propagande, parce qu’en réalité BP et l’Etat nord-américain sont totalement dépassés.

La nappe fait 200 kilomètres de long sur 110 de large et rien ne peut être fait à court terme, car rien n’a été prévu. Même pour le cas où le dôme serait mis en place, le fuite continuerait d’ailleurs en petite partie (15%).

Les informations sur l’impact de la marée noire sont par contre, quant à elles, repoussées à l’avenir. On entend la plupart du temps parler de trois tortues mortes, et parfois de 21.

On peut malheureusement être sûr que les chiffres sont catastrophiques : cette marée noire a atteint les îles Chandeleur de la Louisiane, et ce malgré les 274 km de protections flottantes…

Exactement dans la même idée, les informations des médias concernant l’utilisation des dispersants est terrible.

En effet, ces dispersants ne font que disperser : la nappe se transforme en une multitude de toutes petites gouttes, contaminant la mer et terminant au fond de l’océan, sous la forme d’une couche gluante et mortelle…

Force est de constater que les moyens sont toujours présents lorsqu’il s’agit d’exploiter toujours plus, mais lorsqu’il s’agit de protéger et de réparer les moyens sont, comme par hasard, totalement inefficaces….

En attendant qu’une autre solution soit trouvée d’ici quelques jours, le pétrole continue de vomir sa dangerosité, sa toxicité, dans les eaux du Golfe du Mexique.

A la fin de l’année, une plate-forme sera construite pour la première fois au Ghana. Et les plate-formes vont pulluler sur la côte ouest-africaine, l’Arctique, le Golfe du Mexique et les côtes australiennes, en attendant la Chine et l’Inde…