Meurtre assumé de chiots (les humains sont-ils une catastrophe pour la planète?)

Les images qui circulent largement sur internet, dans cette vidéo, sont absolument terribles.

On peut y voir une jeune femme lancer des chiots dans une rivière, pour s’en débarrasser. Vêtue d’un sweat-shirt rouge, elle les prends un par un dans un seau et les jette au loin. Elle semble assez clairement s’amuser.

Ces images ont été mises sur youtube… Car ce qui est fou, c’est également qu’une personne ait filmé cet acte digne des nazis, et qu’ensuite les deux les aient mis en ligne.

Évidemment, cet acte est en fait malheureusement terriblement courant. Le fait de se débarrasser de « portées » a une longue tradition. Mais le fait de le mettre en ligne a provoqué une onde de choc. Sur un forum une véritable opération a été lancée pour retrouver la personne. Le réalisateur hollywoodien Michael Bay (Armageddon, Pearl Harbor, Transformers) avait également de son côté proposé 50.000 dollars de récompense pour retrouver la femme en question.

Youtube avait enlevé la vidéo, mais les gens du forum en question ont réussi à retrouver son origine ; le compte Facebook de la femme a pu être piratée, des mails envoyés à ses proches…

Le compte facebook était au nom d’Antonia Miskic vivant au Canada, mais apparemment il s’agit de Katja Puschnik de Bugojno, en Bosnie-Hérzégovine. La personne en question a en tout cas été convoquée dans cette ville par la police bosniaque.

Bugojno est une ville typique de cette zone géographique : on y trouve des Musulmans (terme désignant non pas la religion mais la culture, à distinguer donc de celui de « musulmans » avec un « m » minuscule), des Croates, des Serbes… et même une minorité se disant encore yougoslave, par refus des divisions.

Il n’est pas la peine de souligner les horribles massacres et brutalités qui ont marqué cette région du monde, où les peuples ont été monté les uns contre les autres depuis l’époque de la domination et l’influence austro-hongroise.

Ces images n’en sont donc que plus terribles, elles montrent à quel point la barbarie est bien présente.

Et elle est présente partout où la domination est présente. Voici par exemple un commentaire laissé sur le site de RTL belge, dans un article parlant de cette histoire :

Un enfant meurt quelque part dans le monde toutes les 5 secondes, dans l’indifférence presque générale … mais vous êtes 132 à avoir réagi pour quelques chiots jetés à la rivière. Continuez dans cette voie, vous pouvez être fiers de vous!

Dans un même genre, on a ça :

Et bien entendu on se donne la peine de créer un groupe facebook à la con pour inciter à la mise à mort de la jeune fille. Vous savez combien de chien/chat on noie chaque jour parce qu’on ne peut pas s’en débarasser

Cela est typique du social-darwinisme se masquant derrière le moralisme. La « loi du plus fort » est ici valorisée et construite comme vision du monde.

De la même manière on a cela :

132 com’s ici…et pendant ce temps, le Pakistan se meurt peu à peu…cherchez l’erreur… PS: avant de me faire foudroyer, je ne cautionne pas ce que cette fille a fait.

Ici on peut être certain que cette personne n’a rien fait pour le Pakistan, où des attentats anti-minorités ont d’ailleurs fait 50 morts encore il y a quelques jours.

Religions, nations, course au profit divisent l’humanité et amènent catastrophe sur catastrophe…

Heureusement en tout cas, ces remarques sur cette histoire ne sont pas majoritaires et la femme est sévèrement condamnée, souvent avec une très grande haine. Et parfois on peut voir des gens saluer les animaux et disant que les humains sont une catastrophe pour la planète.

Un point de vue que l’on pourrait résumer de manière humoristique ainsi:

A LTD nous sommes d’accord avec cela, sauf que… lorsque nous pensons et éventuellement disons cela, nous prenons conscience en même temps que nous sommes humains. Ce qui change tout.

Si en tant qu’humains, nous pensons cela, alors cette démarche peut être généralisable. Et c’est plus facile qu’on ne le pense.

Prenons ce commentaire, toujours de RTL :

Faut pas être bien malin pour faire ça, c’est de mauvais goût …. Mais faut quand m pas abuser, nous êtres humains mangeons , donc tuons les lapins, biches, porc, boeuf, kangourous, poulet, etc… Et cela ne nous fait pas pleurer quand on prend une délicieuse entrecôte blancbleu au resto grillade. A bon entendeur, Bonsoir

Ce commentaire est « réaliste » mais il ne voit les choses que d’un aspect : l’autre aspect est le véganisme. Si on arrive en tant que végan, toute sa logique s’inverse.

C’est cela que nous essayons de faire à LTD : produire de la culture, permettant à la libération animale de se généraliser socialement, dans tous les aspects de la vie. Non pas être « pour » les « droits des animaux » mais vivre la libération animale.

Dans notre démarche, il y a le primat de la pratique. LTD n’est que le reflet de notre réalité.

Et notre réalité, nous luttons pour la choisir. En fait, pour nous l’humanité n’existe pas abstraitement : elle existe concrétement, par des choix. L’être humain est ce qu’il choisit parmi les possibilités.

La combinaison du choix et de la pratique qui va avec modifie le monde, et le monde change avec nous. C’est ce que le philosophe Hegel mettait en avant:

« L’être humain se constitue pour soi par son activité pratique, parce qu’il est poussé à se trouver lui-même, à se reconnaître lui-même dans ce qui lui est donné immédiatement, dans ce qui s’offre à lui extérieurement.

Il y parvient en changeant les choses extérieures, qu’il marque du sceau de son intériorité et dans lesquelles il ne retrouve que ses propres déterminations.

Un être humain agit ainsi, de par sa liberté de sujet, pour ôter au monde extérieur son caractère farouchement étranger et pour ne jouir des choses que parce qu’il y retrouve une forme extérieure de sa propre réalité. Ce besoin de modifier les choses extérieures est déjà inscrit dans les premiers penchants de l’enfant : le petit garçon qui jette des pierres dans le torrent et admire les ronds qui se forment dans l’eau, admire en fait une oeuvre où il bénéficie du spectacle de sa propre activité.

Ce besoin revêt des formes multiples, jusqu’à ce qu’il arrive à cette manière de se manifester soi-même dans les choses extérieures, que l’on trouve dans l’œuvre artistique.

Mais les choses artistiques ne sont pas les seules que l’être humain traite ainsi ; il en use pareillement avec lui-même, avec son propre corps, qu’il change volontairement, au lieu de le laisser dans l’état où il se trouve. Là est le motif de toutes les parures, de toutes les élégances, fussent-elles barbares, contraires au goût, enlaidissantes, voire dangereuses. »

Nous voulons que les choix de l’humanité soient en accord avec Gaïa: depuis l’alimentation jusqu’à l’art! Les choix doivent dépendre de notre compréhension de nous-mêmes comme animal, et non comme serviteur des machines à profit!

Star Trek IV: The Voyage Home

La série de science-fiction Star Trek est une anticipation du futur, et elle est connue pour de nombreuses critiques de la société nord-américaine de l’époque du tournage.

Dans un des films produits, Star Trek IV: The Voyage Home, le scénario fait directement référence à l’extermination des baleines. Si le film a pris un certain coup de vieux, comme de nombreux films du genre, aborder un thème comme celui-là en 1986 a été un parti-pris courageux.

L’idée de base est d’ailleurs intéressante : une sonde extraterrestre semble menacer la planète Terre, et on s’aperçoit qu’elle émet des signaux semblant être ceux d’une baleine.

Mais rien que comprendre cela a été difficile : les baleines ont été exterminé à la fin du XXème siècle… C’est Spock, le Vulcain aux oreilles pointues, qui doit l’expliquer : « Docteur, il y a d’autres formes d’intelligence sur la Terre. Il n’y a que l’arrogance humaine pour présumer que le message doit être destiné à l’homme. »

L’équipage du vaisseau Enterprise va donc dans le passé, afin de ramener des baleines. Ce qui est une manière poétique d’en appeler à préserver les baleines et de remettre en place l’humanité…

Lors de leur périple dans le passé, l’équipage constate « une culture très primitive et paranoïaque », qui se comporte de manière destructrice : « C’est un miracle que ces gens soient arrivés à sortir du 20ème siècle! »

Toutefois, il y a alors la rencontre avec une femme, docteur en biologie marine, spécialiste de l’étude et la sauvegarde des baleines, qui raconte : « Il y avait jadis des centaines de milliers de baleines à bosse. Il y en a aujourd’hui moins de 10 000. »

Si elle aime les baleines, Spock arrive à communiquer avec elles et fait passer leur message à cette scientifique : « Ils vous aiment beaucoup, mais ils ne sont pas vos baleines, nom de dieu! » (« They like you very much, but they are not the hell your whales »).

Les baleines sont en effet étudiées dans un bassin à San Francisco, en l’occurence au Monterey Bay Aquarium. Il s’agit d’un édifice, qui a succédé à une usine de boîtes de sardines…, où sont regroupées 623 espèces, soit 35.000 plantes et animaux, dans 200 bassins.

Le docteur aide l’équipage à récupérer deux baleines au préalable libérées, et qui échappent à un baleinier prêt à les harponner. La présence des baleines dans la mer dans le futur, répondant à la sonde extra-terrestre, permet de sauver la Terre.

Une belle manière de souligner que l’être humain n’est ni seul sur Terre, ni l’espèce « dominante. » Que la Terre appartient également aux autres espèces!

Puis, le film se termine sur une citation d’une partie d’un poème du britannique David Herbert Richards Lawrence : « Les baleines ne pleurent pas » (« Whales Weep Not »), une sorte d’ode aux baleines… (« Ils disent que la mer est froide, mais elle contient le sang le plus chaud de tous »).

Le film a eu un succès important aux USA, se plaçant dans la liste des films les plus vus cette année-là. C’est le Star Trek qui a eu le plus succès, après celui de 2009.

Ce fut également le premier film de la série Star Trek vu en URSS, en 1987, montré par le WWF lors d’une conférence pour abolir la chasse à la baleine.

Une nouvelle tirée du film, écrite par Vonda N. McIntyre, a aussi un succès aux USA ; culturellement, ce film a eu un grand impact, non pas par sa réalisation assez classique pour de la science-fiction, mais bien sûr pour le thème, et son approche.