Des chats noirs

Nous parlions il y a un 15 jours de la BD Simon’s cat se fait la belle !, voici ici une autre petite BD en ligne qui se veut marrante, au premier abord du moins. On y voit un chat utiliser des moyens plus ou moins réalistes afin d’attirer l’attention d’une personne scotchée sur son ordinateur.

Mais en y réfléchissant un peu, on constate de suite que les chats (et autres animaux vivant à nos côtés) souffrent de la solitude et/ou de l’ennui. Le thème du chat (évidemment noir) comme expression de l’ennui est d’ailleurs un classique de la BD, dont l’un des exemples connus est le suédois Klas Katt, de Gunner Lundkvist.

Dans cette bande dessinée, on a une sorte de philosophie suédoise dépressive (telle qu’elle peut exister solidement là-bas). Dans la BD suivante par exemple, Klas Katt découvre le monde, mais ne sait pas quelle route prendre. Suis ton nez lui dit-on. Puis il dit finalement: « attends un peu… », « mais mon nez est rond! »

Le chat noir, prétexte à étaler la dépression, est un « classique » du genre. En France, on connaissait déjà Hercule, l’ami de Pif mais surtout la figure de l’intriguant déprimant et déprimé!

N’oublions dans un même genre le « vilain » gros minet!

Et vient également de sortir une mini BD pour les « smartphones » (les téléphones portables mini ordinateurs): Bludzee. Son auteur, Lewis Trondheim, vient initialement de la maison d’édition alternative, l’Association (la même qui a publié en français Klas Katt); il n’en fait plus partie et là avec Bludzee on a droit à une opération commerciale de grande envergure.

Cette mini BD (dont on peut voir l’exemple pour le mois d’août) coûte 0,79€ chaque mois ou 7,49€ pour l’année complète, et est disponible 19 langues… C’est dire la reconnaissance internationale de la figure culturelle du vilain chat noir.

Char noir qui semble en l’occurence être initialement avec Lewis Trondheim.

Et voici quelques exemples de cette bande dessinée, des exemples consistant malheureusement à montrer la « bêtise » du chat. Mais remarquez d’ailleurs bien les yeux du chat (totalement) noir : ils sont bleus.

Or, pour ce que nous en savons, c’est rarissime pour un chat (totalement) noir, pour ne pas dire impossible…En effet, dans le cas d’un chat (totalement) noir, seuls les chatons ont les yeux bleus, à part la famille de chats des Ojos Azules, produite par la manipulation génétique par les humains et qui n’existe pratiquement plus car le gène permettant les yeux bleus amène de graves malformations craniennes…

Comme on le voit donc, cette bande dessinée met un animal qui, théoriquement, n’existe pas… C’est très révélateur.

Tout comme le scénario: le « maître » est en prison et le chat survit en faisant des « bêtises » avec une philosophie de la vie du type désabusé.

Pourtant, pourquoi dit-on que les chats (ou les animaux) font des bêtises? Tout simplement en raison d’un point de vue dénaturé! Dans la BD dont nous avons parlé en premier, on voit bien que le chat s’ennuie, a besoin qu’on lui porte de l’attention. Seulement voilà, son « maître » est trop occupé à faire autre chose que de s’occuper de son compagnon poilu et ne le remarque même pas malgré les tentatives du matou…

Et au final, le chat, ou n’importe quel autre animal partageant notre quotidien, est malheureusement trop souvent obligé de faire une « bêtise » afin qu’on lui accorde un peu d’attention, tellement l’idéologie dénaturée a triomphé.

Et quand bien même cet animal ferait une « bêtise », il faut donc savoir l’accepter, car il s’approprie son environnement. Il est ridicule de voir des gens « possédant » un chat mais faisant tout pour préserver « leur » canapé ou « leurs » meubles de griffures…

Le fait est que, quand on s’occupe d’un animal, il s’agit de respecter ses besoins, sa personnalité et de lui accorder toute son attention et son égard!

L’animal est sous notre responsabilité matérielle (payer les frais vétérinaires en cas de besoin, voir notre article à ce propos) mais aussi affective. Il faut donc accorder du temps et partager ses sentiments de respect et d’amour avec l’animal avec qui on partage sa vie! Il faut l’accepter tel qu’il est!

« Tu veux partager mon sandwich au tofu? »

Nous disons souvent ici que le véganisme est un phénomène nouveau. Il n’était pas possible à l’humanité d’être végan il y a 500 ans, car il faut un point de vue global, planétaire, ainsi qu’un certain niveau de développement économique.

Encore faut-il que le bon choix accompagne le développement économique. D’ici à 2050, cela sera soit le véganisme, soit l’assassinat de la planète… Et cette contradiction est visible partout. En voici une petite démonstration avec quelque chose d’improbable, trouvé dans le magazine Télé loisirs, celui du 11 au 17 septembre 2010, avec en couverture l’ancien footballeur Lizarazu en short de bain.

Il s’agit d’une planche de Titeuf, que l’on retrouve chaque semaine dans Télé loisirs, en fin de magazine.

Incroyable effectivement : c’est un bien un sandwich au… tofu qui est proposé à Titeuf. Bien entendu en soi, c’est totalement anecdotique, et cela ne changera rien. Mais cela montre tout de même qu’il y a un mouvement de fond très net. Qui connaissait le tofu il y a encore quelques années ?

Bien entendu, c’est le copain un peu loser de Titeuf (qui n’est pas végan du tout pour un sou) qui met en avant ce sandwich au tofu, proposé ironiquement en remplacement du chocolat que Titeuf aimerait avoir, sans se faire dépouiller par les plus grands. D’ailleurs, dans cette BD d’une page, cette case est en noir et blanc, pour montrer la « pauvreté » de la proposition faite par l’ami de Titeuf.

Cela souligne toutefois l’existence d’une tendance de fond. Inversement, quelques pages avant la BD dans Télé Loisirs, on a droit à un article digne de la France pétainiste, intitulé « Envie… de terroir Le camembert de Normandie Le goût de la France » avec une photo « idyllique » et mensongère de vaches dans un pré.

Impossible de résister ici à fournir le début de l’article:

« Roi incontesté des plateaux de fromages, il est bien plus que le produit phare d’une région et du pays entier : il est sa saveur, il est la France !

On exagère à peine. Une preuve ? Tous les Français en exil (ou en vacances à l’étranger) qui, rattrapés par le mal du pays, évoquent avec les larmes aux yeux (et l’eau à la bouche) ce qui leur manque par-dessus tout : un vrai bon camembert! »

De telles lignes sont tout de même assez incroyables à lire. Ou finalement pas tant que cela. Les contradictions se creusent de plus en plus…