Quand les delphinariums arrachent la vie, pour divertir !

Voici une histoire très triste qui se déroule en Belgique, dans le delphinarium de Bruges.

Depuis le 20 octobre, les soigneurs du Boudewijn Seapark se relaient jour et nuit pour essayer de sauver la dauphine Yotta de la situation critique dans laquelle elle se trouve. En effet, la dauphine a mis au monde un bébé mort-né. Agée de 12 ans (les dauphins vivent environ 40 ans), c’était son premier bébé, il aurait cessé de respirer au moment de l’accouchement.

En mourant, le bébé aurait libéré des toxines dans le ventre de sa mère qui, depuis, se bat contre la mort. Elle en a encore pour deux semaines de lutte pour la vie, afin de pouvoir être certaine de s’en être tirée d’affaire.

« Yotta est très faible. Elle nage, mais elle ne s’alimente pas. Elle mobilise toutes les machines du bassin, c’est pour ça que c’est fermé », avoue le vétérinaire qui suivait sa grossesse. « Nous la surveillons 24h/24 en relais. Elle a besoin de notre aide » ajoute un des soigneurs.

Voici ici une vidéo présentant Yotta, ainsi que quelques commentaires critiquant les delphinariums. On notera d’ailleurs que le delphinarium de Bruges ne communique pas à ce sujet, et sur son site on lit simplement:

25/10/10. Pour des raisons techniques, il n’y a actuellement pas de spectacle de dauphins. Nous ne manquerons pas de vous informer ici même de la reprise de ceux-ci.

Pour des « raisons techniques »… On reconnaît le langage administratif et commercial. Voici d’ailleurs la présentation commerciale du parc:

Visitez Boudewijn Seapark de Bruges avec toute la famille!

7 dauphins fantastiques vous donnent une journée inoubliable! Dans le delphinarium vous jouissez un spectacle turbulent plein de caprices enragés et de sauts élégants. Rendez aussi visite à Capitaine Zeppo et son otarie Robby.

Ils vous emmènent dans une aventure écaboussante! Un pirate a volé leur trésor et vous devez aider nos 2 héros. Et n’oubliez pas d’aller voir nos otaries adorables dans le Nordic Lagoon. Dans notre parc, d’innombrables atrractions vous garantissent une excursion superbe: l’Orca Ride, un grand-huit à thèmes, le bateau pirate Sancta Maria, le navire Hurricane,… Une journée pluvieuse? Ne vous inquietez pas! Découvrez le nouveau Bobo’s Indoor, le méga-grand village plein des jeux à l’intérieur.

Boudewijn Seapark: le parc delphinesquement amusant pour toute la famille!

Cette histoire est très triste, mais elle aurait pû être aussi très belle si le dévouement du vétérinaire et de l’équipe du delphinarium n’était pas orienté vers le profit et l’intérêt….

Et il faut savoir ici une chose, précisée par le site Dauphin libre:

Pour rappel, selon l’International Zoo Yearbook, 134 dauphins de différentes espèces sont nés en captivité entre 1965 et 1986 dans l’ensemble du monde. 106 sont morts presque aussitôt…

Il faut bien le dire: il est évident que si la dauphine reçoit autant de soins et d’attention c’est bien parce qu’elle « utile » aux soigneurs du dephinarium. « Utile » pour alimenter ce commerce qui tente de distraire en exploitant les autres êtres vivants.

Sur le site très documenté du Dauphin libre, on apprend que Yotta n’est, bien évidemment, pas un dauphin issu d’une espèce en voie de disparition, à l’opposé de ce qu’affirme le reportage qui tente de faire passer le delphinarium pour un sauveur d’animaux en voie d’extinction….

Elle est née au delphinarium, contrairement à son père qui a lui été arraché à son milieu naturel. Yotta a donc passé sa vie enfermée dans de sinistres bassins à l’eau chlorée, loin de tout apprentissage naturel donné par les siens, loin de son milieu de vie naturel : l’océan.

Les suicides de dauphins sont des faits réels et connus (nous en parlions par exemple ici au sujet d’une tentative dans un delphinarium japonais). Que les dauphins (et n’importe quel animal) captifs soient physiquement fragiles (ou « agressifs ») n’est en rien une chose étonnante !

Notons tout de même que le site du dauphin libre soit très instructif et dénonce certaines pratiques est une bonne chose pour compléter la culture militante contre l’exploitation animale; toutefois il est dommage que le site reconnaisse tout de même que les soigneurs/dresseurs aiment et soignent correctement les dauphins.

Le gestionnaire de ce site tient à préciser qu’en aucune façon, il ne critique ici la manière dont les dresseurs du Dolfinarium de Bruges s’occupent de leurs captifs.

Il sait avec quel dévouement ceux-ci en prennent soin et se soucient de leur bien-être, en dépit des conditions de vie totalement aberrantes et artificielles que suppose l’enfermement dans un bassin d’eau chlorée sous dôme.

Une telle vision est unilatérale et à courte vue. Quand on aime les animaux, on n’entretient pas leur statut de prisonnier, et d’ailleurs on devient végan dans sa vie quotidienne. Il y a ici deux aspects, et une véritable schizophrénie chez les personnes soignant les animaux.

On ne peut pas se « soucier du bien-être » des dauphins d’un côté, et de l’autre être employé au service de toute la machine administrative et répressive les opprimant.

Quant aux dresseurs, il y a une volonté de domination on ne peut plus patente. Le chantage psychologique par rapport à la nourriture relève purement et simplement de l’esclavage. Le dressage est quelque chose d’absolument indéfendable.

Si nous disons justement « la Terre d’abord! » c’est justement pour ne pas tenter de comprendre vainement les choses en les séparant arbitraitement, comme le font les soigneurs et dresseurs avec les delphinariums.

Il est selon nous absurde de séparer d’un côté l’océan, de l’autre les dauphins, et par conséquent un delphinarium n’a aucun sens. Aucun sens à part d’être le miroir de l’exploitation et de l’oppression qui existent chez les êtres humains.

A l’inverse, voici un poème de Baudelaire, L’homme et la mer, qui dit à très juste titre que la mer est le miroir de l’être humain.

Homme libre, toujours tu chériras la mer !
La mer est ton miroir, tu contemples ton âme
Dans le déroulement infini de sa lame,
Et ton esprit n’est pas un gouffre moins amer.

Tu te plais à plonger au sein de ton image ;
Tu l’embrasses des yeux et des bras, et ton coeur
Se distrait quelquefois de sa propre rumeur,
Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.

Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets :
Homme, nul n’a sondé le fond de tes abîmes ;
O mer, nul ne connaît tes richesses intimes,
Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets !

Et cependant voilà des siècles innombrables
Que vous vous combattez sans pitié, ni remords,
Tellement vous aimez le carnage et la mort,
O lutteurs éternels, ô frères implacables !

Bien entendu, ce poème a des défauts: il ne parle que des hommes et pas des femmes, et il s’imagine également que la mer part en guerre contre les hommes. Disons pour ce dernier point que la mer était difficile à comprendre et à traverser pour l’humanité.

Mais aujourd’hui? Aujourd’hui cela n’est plus vrai du tout. La planète est bleue, et notre identité doit accepter celle-là, se reconnaître dans Gaïa!

Alverde et la cosmétique végane valorisée

En Allemagne et dans les pays du sud est européen se trouvent des cosmétiques d’un très bon rapport qualité/prix (il faut compter environ 4 euros pour une crème pour le visage), mais surtout ces cosmétiques sont vegan.

Que les produits affichent le logo BDIH est déjà un gage de sécurité quant au refus de la vivisection, mais qu’en plus les produits qui ne contiennent pas de matière d’origine animale affichent systématiquement le logo vegan est une chose sérieuse, utile et positive.

Ceci étant tous les produits ne sont pas vegan car certains – qui restent une très petite minorité – contiennent de la soie par exemple.

Toutefois la gamme de produits ALVERDE est très large, comme le montre le site allemand présentant ces produits, et va des soins basiques au maquillage, en passant par les soins à bébé, les soins pour les cheveux, les soins solaires ou encore les soins pour hommes.

Comme dit plus haut, les prix sont vraiment très modiques et les produits sont aisément disponibles puisque la chaîne les distribuant (DM) est très présente (plus de 1.000 en Allemagne, plus de 300 en Autriche, plus de 160 en Tchéquie, plus de 240 en Hongrie).

Résultat: en Allemagne, Alverde est la plus vendue des marques bios (certifiées BDIH, Ecocert ou NaTrue).

C’est la preuve que si on veut, on peut faire en sorte que les produits vegans et bios soient disponibles en masse…

Malheureusement, tout cela n’est que du business. La cosmétique végane est valorisée sur le plan de l’éthique, mais également valorisée sur le plan du profit. Car c’est un business qui répond à une demande importante en Allemagne et en Autriche (au point qu’Alverde a gagné un prix de l’industrie allemande comme on peut le voir sur la photo ici).

Tel n’est pas le cas en France, pays de Descartes et de l’animal-machine et de Claude Bernard le « prince de la vivisection ». Et le site de DM ne proposant pas de vente par correspondance, il faut donc habiter à la frontière allemande pour pouvoir en trouver…

Il ne faut de toutes façons pas espérer que le salut viendra d’un capitalisme vert qui, par définition, ne peut pas exister. La solution par le « marché » – espérer qu’un pourcentage plus élevé de vegans dans la population fera pression par sa consommation – est une illusion car le mode de vie vegan, s’il est assumé, se heurte au principe d’exploitation, totalement au centre du « marché ».

Alverde n’existe ainsi que comme « niche » dans un marché global. En France cette niche n’existe pas, ou pas encore. Néanmoins, la France étant le pays de l’Oréal et de toute une industrie agro-alimentaire, l’absence d’entreprises fournissant des produits de masse vegan est à considérer comme importante et significative pour élaborer une stratégie pour le triomphe de la libération animale.

Dans nul autre pays d’Europe le véganisme n’est aussi subversif par rapport à la vie quotidienne…

Le véganisme passe en procès, jugé par l’Etat français

Le véganisme passe en procès en France. Au sens strict, ce n’est pas le véganisme qui passe en procès, évidemment. Mais en pratique, on peut dire que ça l’est, au niveau médiatique et au niveau institutionnel.

Pour comprendre de quoi il s’agit, voici un message qu’on nous a fait parvenir:

aujourd’hui j’ai entendu a france inter que le vegetalisme pour les enfants s’assimiler a de la maltraitance car il ne pouvait pas se dévelloper cérébralement par manque de protéine je sais que cela n’est pas totalement vrai mais de quel maniére se nourrir sans viande sans danger?

C’est une question évidemment très pertinente, et en fait il y a un contexte: celui d’un procès dans la Somme, en Picardie. Voici un article, tiré de la version internet du magazine Elle, qui présente ce procès. Avec évidemment une démarche anti-végan assez évidente.

MORT D’UN BÉBÉ : LES PARENTS VÉGÉTALIENS DEVANT LES ASSISES

La petite Louise, 11 mois, est morte emportée par une bronchite le 25 mars 2008. Ses parents ont été renvoyés aujourd’hui devant la cour d’assises de la Somme pour défaut de soins. Lorsqu’elle est tombée malade, la petite fille n’aurait en effet pas reçu les soins médicaux nécessaires.

Une situation aggravée par le régime alimentaire de la fillette. Sa mère, qui la nourrissait au sein, et son père étaient strictement végétaliens : ni viande, ni poisson, ni œufs. Louise aurait ainsi souffert de graves carences alimentaires. A 11 mois, elle ne pesait que 5,7 kilos, soit 3 kilos de moins que la normale.

Conditions d’hygiène déplorables

« Ils privilégiaient les plantes car ils pensaient profondément que c’était bien pour la santé. Ils ont été abusés par un discours bien pensant. Ils sont tout autant victimes », explique l’avocat de la mère au micro de France Info. Mais ce n’est pas le seul grief retenu contre les parents.

Car la famille vivait en outre dans une maison pas chauffée et mal entretenue, dans « des conditions d’hygiène déplorables ».

A la mort de la petite fille, le couple a été placé en détention provisoire et mis en examen pour « privation de soins ou d’aliments ayant entraîné la mort. » Libérés sous contrôle judiciaire, ils iront finalement aux Assises, mais pas avant la fin de l’année.

Amalgame justifié ?

L’annonce de ce procès relance en tout cas le débat sur le végétalisme. La Miviludes, l’organisme public de lutte contre les sectes, a récemment alerté la population sur les mouvements qui prônent le jeûne ou le strict végétalisme.

Ces approches « portées par la vague écologiste et la mouvance new age ont connu un réel succès ces dernières années attirant un nombre important d’adeptes, mais sont en revanche responsables de nombreuses victimes », selon l’organisme.

Les associations qui défendent ce régime alimentaire sont quant à elles montées au créneau, dénonçant « l’amalgame qui a été fait dans les médias entre le décès d’un nourrisson et l’alimentation végétalienne. » Ce sera à la justice de décider si cet amalgame avait tout lieu d’être.

La logique du procès présenté par les médias est la suivante: l’enfant était allaité, les parents étaient végétaliens, donc l’enfant était végétalien et est mort de ses carences.

Or, cela ne correspond pas à la réalité: le fond du problème est que la petite Louise, morte il y a deux ans, avait onze mois et était pourtant encore nourrie exclusivement au sein.

L’allaitement ne doit pourtant exister de manière exclusive que pendant six mois. Après, on peut continuer l’allaitement, mais il faut bien entendu une nourriture complémentaire.

Et des bébés, des enfants végétaliens, il y en a plein: on peut par exemple en voir sur cette page, en anglais. Sur cette page (et également ici) on a des guides informatifs pour une alimentation végane pour les femmes enceintes, les bébés, les enfants.

Evidemment, cela est malheureusement en anglais.

Car l’article du magazine « Elle » explique paradoxalement deux choses: d’un côté pourquoi la Veggie Pride n’a rassemblé que très peu de monde à Lyon (300 personnes), et pourquoi de notre côté, nous prônons un véganisme sans compromis.

En effet, de tous les pays européens, et peut-être même du monde, la France est le pays qui dispose des mentalités les plus anti-véganes, et également les plus anti-écolos.

Le véganisme est présenté comme une chose irrationnelle, qui conviendrait à la limite aux Anglais et aux Allemands et autres « anglo-saxons » puritains ou même nazis, mais certainement pas aux Français, qui seraient naturellement « jovial », aimant la bonne chère, et « rationnel. »

Le procès qui se déroule dans la Somme est donc tourné en procès du véganisme. Une telle chose est inévitable. Cela s’est passé à de nombreuses reprises aux USA, cela se produira forcément également en France, avec une « chasse aux sorcières » bien plus grande.

En France, et quoi qu’en pensent les associations en faveur des droits des animaux qui soutiennent dans certains cas le végétalisme, le véganisme est considéré comme intolérable et en rupture totale avec les traditions « françaises. »

Si on ne comprend pas cela, on ne peut pas lutter de manière adéquate pour faire avancer la libération animale…