« Cannabis thérapeutique : «Allons plus vite, madame la ministre !» »

Les partisans du cannabis savent que la société a décidé de calmer leurs ardeurs ; l’offensive est d’autant plus grande en faveur du cannabis thérapeutique, qui se voit attribuer des valeurs miraculeuses, comme ici dans cette tribune publiée dans Le Parisien.

L’opération serait presque crédible, s’il n’y avait pas cet argument massue de la filière économique prometteuse, qui montre qu’en arrière-plan il y a l’idée de légaliser le cannabis en tant que tel…

Eric CORREIA, président PS de l’agglomération du Grand Guéret, conseiller régional de Nouvelle-Aquitaine ; Rachid TEMAL, sénateur PS du Val-d’Oise, vice-président du groupe socialiste et républicain ; Sonia KRIMI, députée LREM de la Manche ; Jean-Baptiste MOREAU, député LREM de la Creuse ; Roland RIES, maire PS de Strasbourg ; Eric PIOLLE, maire EELV de Grenoble ; Daniel VAILLANT, ancien ministre, conseiller municipal PS de Paris XVIIIe ; François VINCENT, professeur de pneumologie au CHU de Limoges, conseiller régional de Nouvelle-Aquitaine ; Amine BENYAMINA, psychiatre, professeur des universités, chef de service addictologie hôpital Paul-Brousse Villejuif ; William LOWENSTEIN, spécialiste en médecine interne, addictologue ; Gaspard KOENIG, professeur de philosophie, écrivain, président de Génération libre ; Fabienne CABY, médecin, Inserm Institut Pierre-Louis d’épidémiologie et de santé publique, unité VIH, centre hospitalier Victor-Dupouy, Argenteuil ; Marlène AMILHAUD, médecin addictologue, hôpital de Guéret ; Stéphane DELPEYRAT-VINCENT, conseiller régional de Nouvelle-Aquitaine, président du groupe Generation·s ; Alexandre FELTZ, médecin, adjoint au maire de Strasbourg ; Florent BOUDIE, député LREM de Gironde, conseiller régional de Nouvelle-Aquitaine ; Isabelle BOUDINEAU, vice-présidente du conseil régional Nouvelle-Aquitaine ; Nathalie DELCOUDERC-JUILLARD, maire PS de Bort-les-Orgues, conseillère régionale de Nouvelle-Aquitaine ; Françoise JEANSON, médecin, conseillère régionale PS de Nouvelle-Aquitaine ; Jean-Louis PAGÈS, éditeur, conseiller régional EELV de Nouvelle-Aquitaine ; Benjamin DELRIEU, conseiller régional PS de Nouvelle-Aquitaine ; Pierre JOUVET, président PS de la communauté de communes Porte DrômArdèche ; Jacques BOUTAULT, maire EELV du IIe arrondissement de Paris ; Bruno BOUTLEUX, directeur général de l’Adami, président d’Alca Nouvelle-Aquitaine ; David ANGEVIN, écrivain ; Olivier Bertrand, médecin généraliste, addictologue ; Jean-Paul Besset, ancien député européen.

Produire du cannabis pour un usage thérapeutique en France n’est plus une option mais une nécessité. Comment ne pas déplorer le statu quo national sur cette question de santé publique ? Pourquoi maintenir le sceau de l’interdit et l’arsenal législatif et réglementaire qui l’accompagne à l’égard de plus de 300 000 patients français qui pourraient apaiser leur souffrance autrement ?

Trente-trois pays ont légalisé partiellement ou totalement le cannabis à usage thérapeutique. Parmi eux, quatorze Etats d’Amérique du Nord, Israël, le Portugal, l’Italie, la Roumanie, l’Espagne, la Pologne, le Royaume-Uni, l’Autriche, la Belgique, la Finlande, les Pays-Bas, l’Irlande, la Suisse, l’Allemagne, la Thaïlande et très prochainement le Canada ont entendu les souffrances de millions de malades qui sont désormais apaisés sereinement, en toute légalité.

Pourquoi une minorité de réfractaires persistent-ils à considérer l’usage du produit comme dangereux, en le réduisant à la catégorie des substances prohibées ? Puisent-ils leur opposition dans l’observation concrète d’une patientèle utilisatrice où subissent-ils les affres d’influences spéculatives ?

La question ainsi posée se heurte désormais au rapport très complet des effets du cannabis sur la santé que les académies américaines des sciences, d’ingénierie et de médecine ont publié en 2017.

Des certitudes et preuves substantielles y sont révélées. Elles confirment l’efficacité du produit dans la gestion de la douleur chronique, les troubles physiques provoqués par les chimiothérapies et les spasmes musculaires liés à la sclérose en plaques.

Sans pour autant s’opposer à la pharmacopée française usuelle qui repose sur différentes classes médicamenteuses dont les opiacées et ses dérivés tels que la morphine, le Tramadol, l’Efferalgan codéiné, l’Oxycontin, etc., utilisés pour le traitement de la douleur, il s’agit d’autoriser l’usage d’un produit alternatif, dont le mode d’action et le mode d’administration tel que la vaporisation n’entraînent quasiment aucun effet secondaire.

Combien de temps la France va-t-elle persister à cultiver son retard ? Le 24 mai 2018, Mme Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, a déclaré vouloir ouvrir le débat national sur le cannabis à usage thérapeutique qu’elle souhaite enrichi d’études approfondies, précisant le retard évident que la France avait pris sur cette opportunité.

« Il n’y a aucune raison d’exclure, sous prétexte que c’est du cannabis, une molécule qui peut être intéressante pour le traitement de certaines douleurs très invalidantes », a-t-elle ajouté… Il y a assurément matière à distinguer les molécules de la plante en faisant preuve de pédagogie auprès du public et des élus.

Certains d’entre eux se contentent encore d’observer le cannabis sous le prisme de ses effets récréatifs et de l’économie délictuelle qu’il génère. Selon la récente enquête de l’Ifop (pour Terra Nova – EchoCitoyen, publiée le 11 juin 2018)*, 82 % des sondés sont favorables à l’usage du cannabis sur prescription médicale, 73 % sont convaincus du devoir de l’Etat dans le financement de la recherche sur les usages thérapeutiques du cannabis, et 62 % considèrent que le cannabis médical doit être enfin accessible sous toutes ses formes voire même remboursable par la Sécurité sociale.

Cette enquête souligne le retard pris par la France et démontre l’urgence de mettre un terme à la culture du tabou sur le cannabis. L’efficacité thérapeutique d’une de ses molécules (le CBD) est désormais avérée et pleinement exploitée hors de nos frontières.

Par ailleurs, et d’un point de vue social et économique, les pays ayant légiféré et encadré la production de cannabis thérapeutique constatent la création d’emplois directs et induits, preuve de l’émergence d’une filière économique prometteuse.

Persister à entretenir le flou juridique sur le CBD contenu dans la plante, molécule médicinale et non psychotrope du cannabis, entretien une ambiguïté favorable à l’émergence de commerces opportuns qui jouent sur la crédulité d’un public en attente d’une réglementation claire, favorable à leur usage médical et médicinal.

Les producteurs de chanvre et/ou les agriculteurs qui souhaitent diversifier leur culture déplorent quant à eux ce déficit persistant de réglementation qui les exposerait comme de potentiels justiciables pour trafic de stupéfiants…

Dans l’intérêt général, la situation doit évoluer par des directives clarifiées. Allons plus vite, madame la ministre !

Avec le plan particulier de dynamisation du département de la Creuse décrété par le président , saisissez l’occasion d’instaurer la réglementation d’une filière économique florissante pour un territoire qui en a fort besoin.

Solidaires, nous soutenons la démarche des élus creusois qui revendiquent l’octroi des autorisations nécessaires à expérimenter la production et la transformation d’un cannabis cultivé, conditionné et commercialisé localement, exclusivement à des fins thérapeutiques. Tous les acteurs de la filière sont prêts et attendent du gouvernement un acte fort pour avancer et réguler cette nouvelle activité.

* Sondage réalisé sur un panel de 2 016 personnes âgées de 18 ans et plus, suivant la méthode des quotas

Cannabis : Terra Nova face à une opposition populaire

Cannabis : c’est la ruée sur les coffee-shops, tel est le titre d’un article du Parisien traitant de magasins vendant des produits avec moins de 0,2 % de THC, Le Monde titrant de son côté Le fulgurant succès du CBD, le « cannabis light ».

Que ces titres sont racoleurs! C’est naturellement encore un pas vers la légalisation du cannabis : ces magasins en font la promotion éhontée, si la loi était appliquée ils fermeraient directement. Ce n’est évidemment pas le cas.

La capitulation est générale ; hier c’est ainsi Renaud Muselier, président Les Républicains de la région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur, qui s’est positionné hier sur France Bleu Provence en faveur d’un débat sur la légalisation.

Hier a également été rendu public un sondage de l’Ifop pour Terra Nova et ECHO Citoyen, que le président de Terra Nova, Thierry Pech, considère comme la preuve que le « point de bascule » a été passé. Les Français seraient pour la légalisation.

Sauf qu’en regardant le sondage en question, on voit que c’est en fait bien le contraire ! La manière de présenter ce sondage n’est en fait qu’une fuite en avant. Quand on a tort, on rue dans les brancards en disant qu’on a raison, en espérant qu’en forçant cela passe…

Les gens de Terra Nova, cette institution intellectuelle de la gauche libérale, racolent évidemment à fond, avec l’appel à l’autorisation du cannabis thérapeutique sur ordonnance médicale, auparavant jamais mentionné…

Et le plus cocasse, c’est quand même d’ailleurs quand Thierry Pech explique que légaliser le cannbis serait une mesure… anti-libérale. Ces gens mentent comme ils respirent, ils sont prêts à raconter absolument n’importe quoi !

Voici ses propos, d’une manipulation intellectuelle vraiment impressionnante :

« Les Français ne veulent pas du laissez-faire libéral. Ils ne veulent pas de l’ouverture à tous vents, ils veulent une régulation encadrée qui fixe des règles de protection, de distribution, de consommation et qui maintiennent des interdits forts, en particulier pour les mineurs, dans les lieux publics et au volant. Sous ces conditions, ils sont favorables à un changement de politique. »

Le sondage est d’ailleurs une pure construction intellectuelle en cette perspective. Arguant du fait que 34 % des Français déclarent déjà avoir fumé, c’est considéré comme un fait social qu’il faudrait reconnaître.

Le sondage dit que les gens considèrent que le cannabis est moins dangereux que le tabac : c’est un prétexte de plus pour appeler à légaliser. Le sondage dit que les gens pensent que les politiques dites répressives ne marchent pas : un argument de plus.

D’où l’affirmation :

« Bref, entre les deux tiers et les trois quarts des Français ne croient plus à la pertinence d’un système essentiellement adossé à la logique de prohibition et de répression inspirée par la loi de 1970 et inscrite dans le Code de la santé. Seuls 21% des sondés pensent d’ailleurs que l’on ne devrait rien changer aux lois actuelles. La demande de changement est donc réelle et largement majoritaire. »

Mais regardons le sondage, où l’on voit qu’en fait les partisans de la légalisation du cannabis ont atteint un pic qu’ils ne parviennent pas à dépasser, malgré tout le soutien médiatique et d’une partie de la scène politique.

Le sondage le montre clairement : l’opposition à la légalisation du cannabis ne faiblit plus… C’est une victoire !

De plus, la considération que la consommation régulière de cannabis a des conséquences négatives reste inébranlable! Pas de relativisme, là aussi c’est une victoire.

Les gens considèrent que la légalisation du cannabis banaliserait ce dernier, favoriserait les addictions, tout comme d’ailleurs la consommation… C’est là encore une victoire!

Et même si, heureusement, l’éducation et la prévention sont placées au centre par les gens, ces derniers ne considèrent pas du tout la répression comme « excessive » ! Très bien, là aussi !

D’où la tentative de reformulation, comme mentionnée plus haut, sur un mode « gestion directe » du cannabis par l’Etat. Les gens étant marqués par le libéralisme, ils disent oui, mais cela contredit tout le reste, cela s’oppose aux réponses bien plus précises, ayant une portée culturelle, exprimant le rejet du cannabis…

Terra Nova tente de forcer, mais cela bloque. Citons d’ailleurs ce que le commentaire du sondage dit aussi :

Dans l’ensemble, la consommation de cannabis est plus répandue dans les publics jeunes, diplômés, urbains et dans les CSP+. C’est également là que l’on rencontrera les opinions les plus favorables à une réforme en faveur d’un marché régulé et encadré du cannabis

Cela veut tout dire. La question du cannabis est soulevée par ceux qui profitent de la mondialisation et remplissent leur vie de vide. Ce sont eux qui font d’un style ce qui est une fuite, toutes les drogues étant une fuite.

Et cela en dit long sur la « gauche » à la Mélenchon qu’elle soit ouverte au cannabis, comme le sondage l’explique. Car à gauche historiquement, on a toujours refusé les drogues. Mais cela c’était avant les influences libérales, modernes, surtout des centre-villes.

Et c’est cela le coeur de l’opposition populaire au cannabis que montre le sondage.

Rapport européen 2018 sur les drogues : ce que cela dit sur la France et le cannabis

L’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies a rendu public hier son nouveau rapport et, comme c’est l’habitude, en voici une présentation, cette fois par contre une tentative de présenter un certain arrière-plan par rapport à la légalisation du cannabis clairement programmée par l’Etat.

Cela ne doit pas occulter le fait qu’il existe une progression très nette de la cocaïne en France.

Un autre aspect est le nombre toujours plus grande de drogues différentes disponibles par les marchés illégaux. Plus de choix, davantage de disponibilité…

Et également une présence toujours plus réelle dans la vie quotidienne. Voici un aperçu rapide sur cette question, avec quelques chiffres concernant l’Union Européenne.

Or, cela montre bien qu’il existe une grande différence selon les pays dans la consommation de drogues. Ces dernières ne sont pas naturelles, elles sont le produit de l’histoire, celui des traffics, des productions possibles, des modes, etc.

Voici les stimulants les plus saisis comme illustration. C’est très différent selon Les pays.

Et donc, regardons justement notre pays où justement 41% des adultes ont déjà consommé du cannabis, avec les saisies de résine et d’herbe de cannabis. La France, tout le temps présentée comme ultra-répressive, ne l’est en fait pas du tout.

La quantité de résine saisie, ce n’est même pas la moitié de l’Espagne, le nombre de saisies d’herbe, c’est à peine un peu plus de deux fois qu’en Autriche, pays de même pas 9 millions d’habitants!

Vérifions bien cette absence de réelle répression en s’attardant sur le degré de consommation chez les jeunes adultes. Plus il y a prévalence, plus il y a mécaniquement possibilité de saisies.

Pour la Suède  et la Norvège, malgré une consommation chez les jeunes plus faibles qu’en France, il y a donc proportionnellement bien plus de saisies… Et on peut voir qu’en Italie la situation est encore pire qu’en France sur le nombre de saisies, pour une même prévalence du cannabis.

Autre exemple de capitulation, l’évolution des consommateurs de cannabis admis en traitement, sur les dix dernières années. Il y a une explosion du nombre d’admission… Ce qui est logique. S’ancrant socialement, il y a désormais des fumeurs au quotidien…

Ce qu’on peut voir par conséquent, c’est qu’il n’y a pas que le libéralisme qui fait que le cannabis s’installe. Il y a également un effondrement sur le plan de la civilisation.

La légalisation du cannabis n’est pas qu’un je-m’en-foutisme, c’est également une capitulation devant la drogue comme phénomène de masse.

C’est finalement, toutes proportions gardées, le même phénomène qu’aux Etats-Unis.  Mais c’est la même décadence, le même anéantissement des structures sociales, avec les mafias exerçant une pression terrible, un véritable cannibalisme social.

Ce qui fait que si jamais quelqu’un conçoit l’idée de révolution, il sera toujours plus obligé d’intégrer l’affrontement total avec les mafias et les drogues dans sa vision des choses.

Esther Benbassa veut « plus de cannabis »

Sénatrice EELV, Esther Benbassa est une figure très connue pour son folklore, correspondant tout à fait au cliché que font les fachos de la bobo qui ne cesse de faire des comparaisons ininterrompues (et totalement déplacées) avec la Shoah pour désigner le (triste) sort des migrants et prône l’ultra libéralisme sur le plan individuel.

Depuis la « marée humaine » de Jean-Luc Mélenchon de samedi dernier où elle a participé, il y a une petite vague dans les rapports sociaux consistant à la montrer dans le cortège avec sa pancarte favorable au cannabis.

Elle s’est bien entendu munie de son écharpe tricolore de sénatrice pour chercher à ne pas tomber sous le coup de la loi… Rappelons en effet ce que dit celle-ci :

Article L3421-1

L’usage illicite de l’une des substances ou plantes classées comme stupéfiants est puni d’un an d’emprisonnement et de 3750 euros d’amende. (…)

Article L3421-4
La provocation au délit prévu par l’article L. 3421-1 ou à l’une des infractions prévues par les articles 222-34 à 222-39 du code pénal, alors même que cette provocation n’a pas été suivie d’effet, ou le fait de présenter ces infractions sous un jour favorable est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 75000 euros d’amende.

Cependant, dans la constitution il est aussi dit :

Article 26
Aucun membre du Parlement [c’est-à-dire l’assemblée nationale + le sénat] ne peut être poursuivi, recherché, arrêté, détenu ou jugé à l’occasion des opinions ou votes émis par lui dans l’exercice de ses fonctions.

Las ! Si Esther Benbassa avait mieux étudié le droit – et si l’État l’appliquait d’ailleurs – il y aurait quand même eu poursuite, contre Europe Ecologie Les Verts. La pancarte que tient Esther Benbassa est en effet signée EELV, et si donc la sénatrice échappe aux poursuites, dans l’ordre des choses la signature impose juridiquement de se retourner contre EELV !

Cela ne sera bien sûr pas le cas, la capitulation de l’État étant complète devant la marche forcée du « capitalisme de l’or vert ».

Notons au passage qu’outre de mettre en valeur la déchéance du corps et de l’esprit (les deux étant une seule chose pour nous), Esther Benbassa est également une lâche. Voici son argumentaire sur twitter, où elle se dégonfle de manière pathétique.

Qu’elle est minable !

Cela montre au passage que notre vision des choses selon laquelle la question du cannabis thérapeutique n’est qu’un prétexte est tout à fait juste. Les partisans du cannabis utilisent le principe de la boule de neige : chaque élément de plus permet d’ébranler l’opposition au cannabis, chaque argument de plus fait avancer la cause.

Et cela ne semble pas parti pour aller dans le sens d’un référendum, désormais ce sera aux opposants de le demander. Les choses vont plutôt dans le sens de l’utilisation du cannabis comme argument pour des élections parlementaires ou présidentielles, sans doute par Emmanuel Macron.

L’appât du gain d’un côté, le libéralisme des mœurs de l’autre, feront que le cannabis s’installera finalement aisément dans la société française.

Et l’en extirper va être difficile ! Montrant une fois de plus qu’il faut un esprit d’opposition frontale : ou bien les valeurs vegan straight edge, ou bien l’effondrement.

Cannabis : la Creuse veut être à la pointe de « l’or vert »

Les partisans du cannabis sont toujours plus subtils dans leur offensive!

Depuis quelques jours, il y a une avalanche médiatique au sujet d’Eric Correia. Cet élu de la Creuse fait depuis quelques temps un forcing démesuré pour que cela soit chez lui que « l’or vert » soit produit.

Sa méthode est des plus simples : il revendique que la Creuse soit une zone test pour le cannabis médical. C’est bien entendu une escroquerie. Il s’agit tout simplement de faire de la Creuse un bastion du capitalisme cannabistique.

La question de la médecine n’est qu’un prétexte pour que cela passe. L’argumentaire de Eric Correia tourne très rapidement d’ailleurs à la mise en valeur du capitalisme du cannabis, comme ici dans ce qu’il raconte à La Montagne.

« À un moment donné, ça sera autorisé. Mais si dans trois ans on n’a pas avancé sur ce dossier, ça sera fichu pour la France.

Un peu plus de 35 Etats des États-Unis autorisent le cannabis thérapeutique et récréatif, d’autres seulement le cannabis thérapeutique.

En Europe, la France reste le seul pays où il n’est pas légalisé. On est le pays le plus répressif mais aussi celui où il y a le plus de consommateurs !

Soit on attend que ce soit les Allemands qui nous l’exportent, soit on est plus intelligent et on nous autorise à le faire en Creuse.

Ici, on a des producteurs de chanvre intéressés : cette économie, cette filière, on est capables de la construire. Au Colorado, ils ont créé 18.000 emplois en trois ans. Imaginez ici ce qu’on peut gagner en emplois et en nouvelle population si on se lance. »

Ces propos sont carrément cash et, rappelons-le, encore inégal, puisque faisant la promotion d’une drogue. Qu’il ne soit pas poursuivi en dit long sur la capitulation totale de l’Etat par rapport au cannabis.

Mieux encore, ou plutôt pire, Eric Correia a remis au préfet de la Creuse – au nom de la contribution au « Plan Particulier pour la Creuse » – un document de synthèse intitulé :

« La Creuse, territoire d’expérimentation de la légalisation du cannabis à usage médicinal et récréatif ».

Le terme « récréatif » montre bien qu’on dépasse la question du médicinal, même si les médias ont joué le jeu en ne parlant en fait que de cet aspect ces derniers jours. L’idée est bien entendu de faire tomber un peu plus l’opinion publique.

On est bien là ni plus ni moins que dans une manipulation au nom des bons sentiments : qui oserait protester contre une éventuelle progression du combat contre la douleur?

C’est tactiquement extrêmement bien joué. Cela permet vraiment de lancer une offensive sur un nouveau secteur de la population, pour qu’il bascule du côté de la légalisation du cannabis.

Il y a clairement une stratégie générale, où Eric Correia vient subtilement se poser. D’ailleurs, il  organise le 22 mai 2018 une conférence de promotion du cannabis dit thérapeutique, avec donc on l’a compris l’idée d’établir « l’or vert » dans la Creuse…

Depuis plusieurs années, le chanvre s’est imposé dans l’industrie pharmaceutique comme un produit devenu incontournable. Selon l’International Association for Cannabinoid Medicines (IACM), plus d’une quarantaine de pathologies pourraient être soignées ou prises en charge par la plante.

Au-delà de l’opportunité pour le bien-être des patients, le cannabis est aussi un axe de développement économique considérable, et notamment en Creuse où il pourrait permettre des bénéfices importants.

Le 22 mai, Président de l’agglomération du Grand-Guéret et Conseiller Régional de la Nouvelle Aquitaine organise, en collaboration avec l’association NORML France une réunion d’information sur le chanvre thérapeutique.

L’événement permettra le débat autour des activités économiques possibles liées à l’exploitation du chanvre avec un panel élargi d’éclaireurs, de décideurs, d’agriculteurs, de patients et citoyens.

Avec :

– Eric CORREIA, Président de l’Agglo du Grand Guéret et conseiller régional PS de Nouvelle Aquitaine
– Dr Olivier BERTRAND, NORML France – Santé & Médecine
– Florent BUFFIERE, NORML France – Culture & Tradition
– Béchir BOUDERBALA, NORML France – Droit & Législation
– Vincent TURPINAT, Collaborateur du Député de la Creuse
– Francois VINCENT, Professeur de Pneumologie au CHRU de Limoges

Mais aussi des agriculteurs et chanvriers Creusois, dont : Marien SABLERY (Chanvre Limousin), Mathieu COUTURIER, Jouanny CHATOUX…

Des témoignages de patients, les aspirations des possibles futurs acteurs économiques du cannabis Creusois…

Mais aussi et surtout : Vous!
Votre point de vue, vos idées, vos suggestions…

C’est très bien joué, malheureusement. Entre l’envie de basculer dans les paradis artificiels, l’appât du gain, le je-m’en-foutisme, l’esprit libéral, l’esprit anarchiste… il y avait de quoi faire boule de neige.

Avec la question de la santé, il y a en plus une offensive jouant sur la question de l’intérêt général face à la maladie, ce qui permet au cannabis d’acquérir « ses lettres de noblesse ». Le discours sur l’utilisation « ancestrale » du cannabis pour soigner est devenue une norme.

C’est vraiment un tournant. Il est évident que le contexte annuel – aujourd’hui a également lieu à Paris la « cannaparade », qui profite de nombreuses entreprises sponsors – est particulièrement favorable à la légalisation.

La résistance historique au cannabis périclite toujours davantage. Cela souligne d’autant plus l’importance d’assumer un mode de vie (vegan) straight edge, pour être capable de s’interposer avec le mode de vie dominant individualiste, égocentrique, tourné vers la fuite…

Il faut assumer la vie telle qu’elle est, la prendre dans toute sa richesse en osant y contribuer, sans sombrer en cherchant une facilité imaginaire qui ne fait en réalité que tout ruiner!

« L’abolitionnisme comme théorie libérale de justification du cannabis »

Voici un article intéressant quant à l’approche juridique et philosophique à l’arrière-plan de l’affirmation de la « nécessité » de légaliser le cannabis. A la conception traditionnelle d’une justice universelle se substitue une analyse individualiste au cas par cas, avec une délégitimation de la société à avoir un mot à dire sur des choix individuels devenus sacro-saints.

L’article est tiré du site « A gauche« .

Depuis les années 1970 et à un rythme accru depuis les années 1990, la question de la légalité de l’usage des drogues travaille la gauche.

Le vieux débat sur la dépénalisation du cannabis prend un tour nouveau ces derniers jours avec l’annonce d’un prochain débat parlementaire portant sur des peines d’amende se substituant à la prison pour les consommateurs de drogues illégales.

En fait, loin de constituer un débat démocratique ouvert, cette question est influencée par un courant dominant : l’abolitionnisme. Il s’agit d’un mouvement universitaire à la base, animé par des juristes, des politologues, des sociologues, des gestionnaires, des psychologues, des philosophes, etc.

Ce courant de la pensée libérale est influant aux plus hauts niveaux de pouvoirs, ceux des Etats et au delà, dans des instances interétatiques, comme le Conseil de l’Europe.

L’abolitionnisme propose de substituer la justice civile, c’est-à-dire celle des contrats, à la justice pénale chargée des crimes et des délits, chaque fois que cela est jugé possible.

S’appuyant sur une critique soi-disant radicale de la société dans les pays industrialisés, l’abolitionnisme apparait avant tout comme une critique de la prison, mais va en réalité bien au delà.

En premier lieu, il s’agit de dénoncer la souffrance produite par le système pénal. Privé de liberté de mouvement, le délinquant condamné serait placé dans une situation de dépendance mêlée de domination. Déresponsabilisé, le détenu serait alors privé de dignité et de tout espoir de progrès.

La victime éventuelle serait quant à elle -en même temps que le coupable- dépossédée du conflit qui lui échappe puisque la procédure pénale relève d’un monopole de l’Etat.

Alors apparaît le coeur de la pensée abolitionniste qui réside dans le rejet de la toute puissance de l’Etat. L’Etat, comme concept erroné, masquerait la réalité de la société humaine vue comme un ensemble de relations interpersonnelles fondamentales. L’Etat serait une menace permanente d’étouffement des groupes intermédiaires, les communautés informelles d’individus se formant de manière spontanée en vue de la satisfaction des intérêts personnels.

Contre l’Etat soupçonné de dérives autoritaires incessantes de par sa nature même, l’abolitionnisme propose de soumettre le règlement des conflits apparaissant entre les personnes à des procédures jugées non-répressives (des arbitrages) et de substituer le dédommagement des préjudices individuels à la peine privation de liberté.

Au travers de ces considérations, c’est l’existence même d’infraction qui est remise en cause. Les notions de crimes et de délits sont regardées comme relevant de la morale et par là déconsidérées. On leur préfère la notion de “situation-problème”, dont l’occurrence sera évitée par des mesures de prévention et solutionnées au besoin en évitant l’instance répressive, par principe.

Chaque fois que l’occasion est donnée, en fonction des intérêts sociaux et politiques, la criminalité étant une construction sociale, l’abolitionnisme recommande aux gouvernements de faire basculer des pans entiers du droit pénal dans le droit civil.

Pour cela, Louk Hulsmann, qui doit être considéré comme le grand théoricien du courant, donne une grille de références.

Il affirme que le système pénal doit être écarté quand deux conditions sont remplies. D’une part, quand le comportement considéré n’est pas souhaitable, mais que l’Etat n’est pas compétent dans le domaine. D’autre part, quant les coûts de la criminalisation sont supérieurs aux profits de la mesure punitive sur la société.

Dans le débat technique qui concernent la consommation du cannabis, l’Etat recule ainsi.

Sans aller jusqu’à se déclarer incompétent, il renonce néanmoins à encadrer physiquement les toxicomanes. Le bilan comptable “coûts-profits” étant jugé défavorable au droit actuellement applicable, l’Etat s’apprête à renoncer à la prison et au lieu de cela, guidé par les libéraux, il s’apprête à prononcer des peines d’amende contre les drogués et ainsi à gagner de l’argent en sanctionnant les fumeurs de joints.

Sans considérer que la prison soit une solution, il n’en reste pas moins que le refus de toutes les drogues devrait être le b-a-BA des gens de gauche, à moins de considérer que le bonheur soit impossible ou résolument individuel, comme le pensent justement les libéraux, jusqu’à la fuite dans les paradis artificiels.

Le « joint tendu » de Technikart à Emmanuel Macron

L’éditorial de Télérama en faveur de la légalisation du cannabis était un peu étonnant, d’ailleurs l’article d’hier à ce sujet a eu un impact relativement important.

Cet étonnement n’est bien entendu nullement de mise avec Technikart. Chez les bobos, c’est-à-dire tous ces bourgeois libéraux qui se croient de gauche ou vegan alors qu’ils ne sont que les vecteurs du turbo-capitalisme, le cannabis c’est sacré.

Par conséquent, tant la couverture de la revue que l’image sur Facebook est très claire : le cannabis est vraiment considéré comme un eldorado inévitable.

« La marche du monde étant ce qu’elle est, notre vieux pays finira bien par légaliser la weed.

En passant d’abord par les cases « contraventionnalisation » (un max de points au Scrabble) et « dépénalisation » (un peu moins), ou, comme le préconise notre dossier, en se rendant directement à la case « légalisation » (moins bon pour le Scrabble, nettement mieux pour faire entrer de l’argent dans les caisses de l’État). (…)

Ce que nous disent les experts interrogés est sans appel : non seulement la légalisation rapporterait près de 2 milliards à l’État, mais elle boosterait le « bien-être collectif » du pays (c’est l’économiste Pierre Kopp du Centre d’économie de la Sorbonne qui le dit). »

Le contenu des articles, c’est bien sûr un éloge du cannabis comme joie de vivre et comme opportunités pour le business, à coups de moult exemples d’entreprises dans ce secteur.

On notera l’avertissement au début du dossier avec ces articles là, qui est totalement ridicule et absurde, pratiquement dadaïste de par l’éloge du cannabis qui s’y trouve…

Les bobos font un dossier intitulé « la weed peut-elle sauver la France? » et prétendent ne pas vouloir banaliser cette drogue?

Alors qu’ils s’adressent même à Emmanuel Macron, dans une lettre ouverte présentée comme un « joint tendu »? Appelant la France à devenir le « leader mondial du chanvre »!

Disons le ici ouvertement : si les lois étaient appliquées, Technikart devrait être saisi. Mais les juges n’appliquent pas la loi, seulement la loi du plus fort. Et le plus fort – le profit et sa quête – a décidé que le cannabis était une marchandise comme une autre…

La France du futur, la France du cannabis? Ce serait la mort de toute expression de besoin d’utopie et d’affirmation de la Nature, et cela au nom du profit et des paradis artificiels.

Ce qui se joue ici, c’est pas moins que la question même de l’existence de valeurs universelles.

Télérama prend partie pour la légalisation du cannabis

Télérama est un hebdomadaire culturel qui est par définition même l’organe de presse des intellectuels en France. C’est-à-dire, en gros, des bourgeois « éclairés », des professions intellectuelles liées à la presse, l’édition, le monde de la culture en général, des fonctionnaires ayant un certain niveau de diplôme, etc.

Quand on cherche un poste comme conservateur de musée, ou bien comme dans le dernier numéro, dans l’excellentissime lycée parisien École Jeannine Manuel, le lycée de Phnom-Penh ou de Nairobi, c’est dans Télérama qu’on regarde.

Tout cela pour dire que cet hebdomadaire est d’une grande importance, surtout qu’il est diffusé à plus de 600 000 exemplaires. Ce qu’il dit est très clairement une ligne de conduite.

Or, ce qui nous intéresse ici, c’est que l’éditorial du dernier numéro (du 31 janvier 2018), s’intitule pas moins que « chanvre avec vue ».

Ecrit par Emmanuel Tellier, musicien et journaliste musical, il a ses premières lignes écrites en gras, où on lit :

« Enfin ! Enfin le sujet de la consommation du cannabis dans notre pays semble s’imposer au cœur du débat public de manière dépassionnée. »

On retrouve ici un argument traditionnel des partisans de la légalisation du cannabis. Ceux prétendent deux choses :

– il y aurait une prohibition ;

– il y aurait un non-dit sur le cannabis.

Or, en réalité, il est très facile de s’en procurer, tout comme il est extrêmement facile de le faire pousser chez soi en se procurant du matériel. Dans une grande ville on tombe aisément sur des gens qui en fument et de toutes manières les « fours » où l’on s’en procure sont connus de tous.

On peut pareillement acheter sans souci plein d’objets faisant l’éloge du cannabis, du t-shirt au mug, des chaussettes à la casquette. Et la plupart des médias abordent la question du cannabis.

Si vraiment il y avait prohibition, on interdirait comme avant les objets avec la fameuse feuille et on fermerait les fours. Ce n’est bien entendu pas au programme, car les drogues sont tout à fait conformes à l’esprit libéral et à son autodestruction égocentrique individualisée.

L’éditorial de Télérama, donc, après avoir souligné que le « président de l’Assemblée nationale, quatrième personnage de l’Etat », était lui-même pour la dépénalisation (il s’agit de François de Rugy), affirme qu’il est très bien que l’État décide que désormais le cannabis serait la cible de simples contraventions.

Pourquoi ? Car il faudrait « poser les enjeux de manière pragmatique ». Beaucoup de monde fument… il faudrait donc légaliser ! On lit ainsi, dans la seconde partie de l’éditorial :

« 11 % des Français consomment du cannabis de manière régulière, un record en Europe. Deux cent mille personnes font pousser de l’herbe chez elles.

Bien davantage se fournissent auprès de dealers subordonnés à l’un des sept cent réseaux opérant sur le territoire, lesquels « emploient » près de cent mille individus.

Il n’y aura sans doute pas, en France, de solution facile, de recette miracle, pour passer – comme au Colorado, Etat pionnier – d’une consommation sous le manteau, avec tous les trafics que cela engendre (et préserve), à un « mode de vie » collectivement assumé.

Mais dans un pays où un citoyen sur quatre consomme des psychotropes sur ordonnance, où le stress et les souffrances liés aux différentes formes de précarité empoisonnent le quotidien de millions de personnes, il est heureux que l’âge de l’hypocrisie et de la culpabilisation primaire s’efface devant une approche plus lucide de la réalité. »

Ce discours, quand on voit la base sociale du lectorat de Télérama, signifie que les gens « éclairés » de la société n’ont aucune utopie à proposer, qu’ils ne comptent pas proposer une révolution, qu’ils n’entendent d’ailleurs rien remettre fondamentalement en cause, qu’il ne faut pas compter sur eux pour une critique radicale de la société au nom de la Nature.

Par contre, on peut les avoir comme appui pour le repli individuel, la mise en valeur de l’individualisme à travers l’éloge des « choix individuels », tout comme l’acceptation des paradis artificiels comme ayant une signification.

On retrouve cette approche au sein de toute la gauche libérale, depuis L’Obs jusqu’aux Inrockuptibles, etc., Jean-Luc Mélenchon y compris.

Au lieu de dire que cette société est folle et que le cannabis est une plaie, il est appelé à « gérer », comme lorsque Jean-Luc Mélenchon dit qu’il est contre le cannabis, donc qu’il appelle à la légalisation.

C’est de la capitulation et en arrière-plan l’individualisme comme programme, le relativisme comme philosophie, la décadence comme mode de vie.

Télérama, en apportant son appui, contribue donc à cette tendance qui veut que le cannabis soit à moyen terme légalisé. C’est la conséquence inéluctable du libéralisme où chacun peut faire comme il veut, en-dehors de toute valeur universelle.

Et quant on voit l’approche juridique, il est à craindre qu’il n’y ait pas de référendum. Cela sera au programme d’Emmanuel Macron pour les prochaines élections, les autres partis iront plus ou moins dans le même sens pour suivre et l’affaire sera dans le sac dans tous les cas.

Comme quoi c’est aux gens conscients de mener toujours davantage le combat contre le cannabis !

« Une amende forfaitaire en cas d’usage de stupéfiant »

Ces derniers jours ont eu lieu plusieurs réunions organisées par la mission d’information parlementaire sur la mise en place d’une amende forfaitaire en cas d’usage de stupéfiant.

Jetons un œil bref sur ce premier pas vers l’inéluctable légalisation du cannabis, en absence d’opposition massive et militante. Car on est là dans une opération technocratique rondement menée.

Après la vague chargée de neutraliser l’opinion publique, la légalisation va se faire administrativement : il s’agit de faire passer la consommation du cannabis dans le cadre de « l’amende forfaitaire délictuelle ».

Si on est arrêté avec du cannabis, on aura donc une amende. Or, c’est très compliqué à mettre en place, comme le remarquent d’ailleurs même les responsables de cette mission sont Robin Reda (Les Républicains) et Éric Poulliat (La République En Marche).

Ceux-ci servent, pour résumer, d’interface de discussion avec les multiples intervenants invités pour donner leur avis. Ces avis ne concernent nullement le cannabis, mais seulement la manière dont il faut procéder à la mise en place des amendes pour consommation de cannabis.

La définition exacte de la mission parlementaire est d’ailleurs: « mission d’information portant sur l’opportunité de recourir à la procédure de l’amende forfaitaire délictuelle (déjà prévue dans notre droit pour deux délits routiers) pour sanctionner l’infraction d’usage illicite de stupéfiants. »

Où sont les complications ? Le problème, c’est que déjà les mineurs vont échapper à ce principe de délit, relevant d’une autre juridiction. Ensuite, il y a le volet pénal qui reste en cas de récidive et qui relativise donc le principe comme quoi ce serait simplement un « délit ».

Notons au passage que tout ce mic-mac permet, en même temps de rester dans le cadre de la Convention des Nations Unies contre le trafic illicite de stupéfiants et de substances psychotropes, datant de 1988 et signé en 1990. Officiellement, la France interdirait le cannabis… mais sans appliquer de répression autre qu’une amende.

Ensuite, il y a le problème de la prévention sur le plan de la santé, le cannabis devenant un délit échappant alors littéralement à tout principe de santé publique. On en arriverait en fait à la même hypocrisie qu’avec l’alcool et les cigarettes.

Enfin, cette décriminalisation pose encore un autre souci, puisqu’elle contourne la question de la production : le marché noir reste et l’État ne gagne pas ces fameuses taxes qu’il aurait en cas de légalisation…

Une légalisation qui va donc se présenter à terme comme « inéluctable » de par le problème de l’encadrement des délits. De toutes façons, parmi les « invités » aux auditions, on trouve même Cannabis sans frontières ou le Collectif d’information et de recherche sur le cannabis (CIRC).

Il suffira que la police dise – et elle le fera – qu’elle a autre chose à faire que mettre des contraventions pour le cannabis, et le tour sera joué !

Encore une tribune pro-cannabis dans Libération

La pression en faveur du cannabis ne cesse pas. C’est logique : la pression ultra-individualiste est toujours plus forte, appelant chaque personne à se concevoir comme une sorte d’entité entièrement dépendante de tout, vivant à l’écart, étant auto-suffisante.

Le cannabis profite de cet engouement pour le « choix » individuel, le culte du « libre-arbitre », c’est-à-dire le refus d’une vie naturelle, hors de tout culte de son ego.

Le titre de la tribune publiée dans Libération, « Oser la régulation du cannabis », révèle bien sûr le fond de la démarche : ce serait pour « gérer » le cannabis qu’il faudrait le légaliser.

Les auteurs, Pierre-Yves Geoffard qui est professeur à l’Ecole d’économie de Paris et directeur d’études à l’EHESS, Jean-Pierre Couteron, président de la Fédération Addiction, développent l’argumentaire classique et hypocrite de ceux qui veulent capituler devant le cannabis.

On ne pourrait pas bloquer la consommation du cannabis, ni la faire reculer ; on gagnerait des moyens financiers à le légaliser.

C’est le masque de l’ultra-individualisme, du refus de la Nature, de la capitulation devant la fuite dans les paradis artificiels, par incapacité à apprécier la vie naturelle.

Les drogues ne sont pas des produits ordinaires : modifiant l’état de conscience, pouvant entraîner des situations de dépendance chez certains usagers, leur consommation comme leur production sont le plus souvent strictement encadrées par la loi.

Mais les modalités de l’encadrement varient beaucoup d’un pays à l’autre, et s’adaptent aussi aux différentes drogues et à des modes de consommation qui évoluent eux-mêmes rapidement.

A l’heure où le nouveau président de la République a évoqué son désir de restaurer dans notre pays un esprit de conquête, où il oppose «les conservateurs passéistes qui proposent au Français de revenir à un ordre ancien et les progressistes réformateurs qui croient que le destin français est d’embrasser la modernité», il est temps de faire évoluer radicalement la politique française des addictions.

Ne pas voir que la production, le commerce, l’offre et les fonctions ont profondément changé nous condamnerait à poursuivre l’échec d’une politique de prohibition ouverte dans les années 70.

Cet échec est chiffré et documenté : l’augmentation des usages, la diversification des substances, la multiplication des personnes qui en consomment, une politique pénale inégalitaire et qui cible des populations plus que d’autres, un coût budgétaire énorme.

Echec et fausses évidences

Cet échec a aussi impacté les pratiques professionnelles, les enfermant dans le piège d’addictions pensées exclusivement comme un délit où une maladie.

La prévention a été réduite à agiter la peur, celle de la sanction ou celle de la maladie, oubliant l’éducation et la réduction des risques.

Enfin, la prohibition a aussi enfermé l’opinion publique dans de fausses évidences: aujourd’hui encore, la crainte de trop de nos concitoyens est que la non pénalisation de l’usage soit un retrait de l’Etat aggravant le vide et l’absence de repères.

La grande banalisation de l’offre d’alcool, encore plus depuis le récent nouvel assouplissement de la loi Evin, renforce dangereusement l’écart de perception entre les drogues illicites, dont le cannabis, et l’alcool, dont les risques d’abus sont encore trop sous-estimés.

Le ministre de l’Intérieur a annoncé la mise en œuvre d’ici trois mois d’une réponse par la contravention aux faits d’usage de cannabis.

Présentée comme une volonté d’alléger le travail des forces de police, on ignore encore quasiment tout des aspects pratiques de cette mesure : quelles seront les mesures d’accompagnement des consommateurs les plus en difficultés et les plus vulnérables ?

Comment ne pas accentuer la pression judiciaire sur des personnes dont l’usage ne nuit pourtant pas fondamentalement à l’ordre public ?

Avec cette mesure, le statut pénal de la sanction serait certes changé, mais les problèmes sociaux posés par la circulation du cannabis resteront entiers tant que la production et la distribution resteront clandestines, soumises au règne de réseaux criminels qui détruisent tant de quartiers.

Pour une approche économique du problème

Il ne s’agit donc pas de toiletter et simplifier les pratiques policières, mais de réformer une politique qui a échoué.

Un soutien aux familles en déployant enfin les différents programmes de développement des compétences psychosociales dont l’utilité a été largement prouvée, une diversification de l’accompagnement des personnes qui consomment, par l’approche d’intervention précoce qui a commencé à remporter de vrais succès dans les Consultation jeunes consommateurs, en instaurant un accès au cannabis thérapeutique et une politique de réduction des risques validée.

Tout cela est prêt, tout cela peut être accentué. Mais pour que la mutation soit complète, il faut instaurer une vraie politique de régulation du cannabis.

Ce qui se prépare dans d’autres pays, à l’instar du Canada, de la Californie et qui prévaut déjà dans de nombreux Etats américains comme le Colorado, doit être possible en France.

Définir les conditions de circulation de ces produits, leurs modalités de vente et d’achat, et donner à l’Etat les moyens d’une intervention plus équilibrée sur l’ensemble des opérations permettraient une approche économique des problèmes.

La production de cannabis pourrait tout à fait être réalisée sur le territoire français, métropolitain ou ultramarin, créant ainsi des dizaines de milliers d’emplois.

La distribution pourrait être encadrée, ce qui permettrait de restreindre l’accès aux mineurs plus efficacement qu’aujourd’hui, et de mieux détecter les usagers problématiques pour les aiguiller vers une prise en charge sanitaire adaptée.

La légalisation encadrée permettrait également de mettre en place des droits d’accise spécifiques, à l’instar du tabac et de l’alcool.

Au vu du volume actuel de la demande, ce sont plusieurs milliards d’euros qui alimenteraient les caisses de Sécurité sociale, au lieu de nourrir des réseaux criminels.

Encore une tribune du Monde appelant à la dépénalisation du cannabis

Le Monde a de nouveau publié une tribune s’exprimant en faveur de la légalisation du cannabis. Son auteur est Yann Bisiou, maître de conférences en droit privé et sciences criminelles, à l’Université Paul Valéry – Montpellier III.

Son CV nous donne des précisions sur quelques unes de ses activités qu’il vaut le coup de mentionner ici : membre du Conseil Scientifique de l’Office Européen des Drogues et des Toxicomanie (OEDT – Commission Européenne depuis juillet 2002), membre du Conseil Scientifique de la Mission interministérielle de Lutte contre la Drogue et la Toxicomanie (1999-2002), expert juridique auprès de la Commission d’enquête indépendante sur les drogues du Ministère de l’intérieur britannique (1999-2000), expert juridique auprès de l’Union Européenne pour différents programmes de recherches sur la toxicomanie (1996, 1999, 2000), expert associé, conseiller juridique auprès du Programme des Nations-Unies pour le Contrôle International des Drogues (PNUCID), à Vientiane, R.D.P. du Laos (1995-1996)…

Toute cette expertise pour, finalement, appeler à capituler et à considérer que puisque le cannabis va désormais amener une « contravention », alors il faut aller jusqu’au bout de la logique et procéder à la dépénalisation…

TRIBUNE.

Contravention pour usage de cannabis : une fausse bonne idée

Le nouveau ministre de l’intérieur vient de confirmer l’intention du gouvernement de transformer l’usage de cannabis en simple contravention d’ici 3 à 4 mois.

Pour un gouvernement soucieux de maîtriser sa communication, le fait que l’annonce vienne du ministre de l’intérieur et non de la ministre de la santé ou du ministre de la justice est révélateur. L’usage de stupéfiants n’est ni une question de santé publique, ni une question de libertés individuelles ; c’est devenu un problème d’ordre public, une incivilité.

En cela, le gouvernement rompt avec les principes qui justifient depuis l’origine la pénalisation de l’usage des stupéfiants en France. La loi du 31 décembre 1970 avait admis la sanction pénale des usagers pour renforcer l’incitation au soin.

Créer une contravention pour sanctionner sans soigner n’a aucun sens. Soit l’usage de cannabis est un problème de santé publique et la réponse doit être sanitaire, ce qu’une contravention ne permet pas, soit ce n’est pas un problème de santé publique et dans ce cas pourquoi ne pas légaliser l’usage de cannabis comme le font de plus en plus de pays ?

Pas une surprise

Pour autant cette annonce ne constitue pas une surprise. Elle confirme la tendance à aborder la problématique de l’usage de cannabis sous l’angle de « la lutte contre les nuisances publiques ». L’usage est considéré comme un danger potentiel pour la société qui justifie des sanctions en dehors de toute préoccupation de santé.

C’est déjà le cas de l’infraction de dépistage positif au volant qui n’offre aucune alternative sanitaire spécifique et sanctionne l’usager indépendamment de tout risque réel pour autrui (art. L235-1 du Code de la route).

C’est aussi le sens de la décision du Conseil d’État autorisant, le 5 décembre 2016, les tests salivaires en entreprise par un supérieur hiérarchique au nom de l’obligation générale de sécurité de l’employeur. C’est encore la volonté exprimée par Valérie Pécresse de développer le dépistage salivaire dans les lycées en Ile-de-France (Le Monde du 14 janvier 2016), ou la décision de Robert Ménard de mettre ces tests à disposition des parents dans les maisons de quartier à Béziers (Midi Libre web, 25 février 2017).

En théorie, l’usage est un délit puni d’une peine maximum d’un an d’emprisonnement et de 3 750 € d’amende. En réalité depuis plusieurs années, l’amende est la principale réponse à l’usage simple de cannabis et son montant est en moyenne de 450 €. Cette contraventionnalisation de facto n’a rien apporté, ni aux usagers, ni à la société. L’usage n’a cessé de progresser et les usagers d’être interpellés.

Faciliter la répression

La mesure annoncée par le ministre de l’intérieur n’a d’autre finalité que de faciliter la répression en rendant la procédure plus expéditive.

Elle ne réglera pas la question du trafic et de la délinquance associée. L’amende, plus systématique, va peser sur les usagers les plus précaires et les plus jeunes, ceux qui sont interpellés lors de contrôles d’identités sur la voie publique.

Enfin, elle risque de renforcer une pratique policière condamnée par la Cour de cassation qui consiste à poursuivre les usagers pour « détention de stupéfiants », un délit punit de 10 ans d’emprisonnement (Cour de cassation, 22 février 2017, n° 16-82412).

Parce que les pouvoirs d’enquête sont plus étendus pour un délit que pour une contravention et que tout usager « détient » le cannabis avant de le consommer, la qualification pourra, en effet, varier en fonction des besoins de la procédure.

Au contraire, à l’image de ce qui se met en place au Canada avec les deux projets de loi sur la dépénalisation du cannabis et la prévention de la conduite sous influence des drogues (Projets C45 et C46, 13 avril 2017), c’est à une société plus inclusive pour les usagers de cannabis qu’il faut œuvrer.

C’est le sens de la réduction des risques que Marisol Touraine a voulu conforter dans la loi Santé du 26 janvier 2016 et c’est dans cette voie que le gouvernement devrait s’engager.

Il faut faire l’effort de définir les comportements réellement susceptibles de causer un risque à autrui, prendre en compte la question de l’usage de cannabis, dans la société, au lycée ou dans l’entreprise, pour en réduire les effets les plus néfastes et non persévérer dans une prohibition qui a échoué.

La police française capitule devant le cannabis

L’annonce comme quoi la possession de cannabis allait amener désormais une simple contravention a eu un écho énorme.

Personne n’est dupe! Voici ce que dit RTL :

Une simple contravention pour le cannabis, un pas vers la légalisation ?

La Tribune joue avec le nom du mouvement d’Emmanuel Macron :

En marche vers la dépénalisation du cannabis

La conclusion est la suivante :

Si le gouvernement et son ministère de l’intérieur tiennent leurs promesses et mettent en place ce système de contravention pour l’usage du cannabis, on s’oriente donc bien vers une dépénalisation du cannabis. En attendant que le débat soit lancé sur la légalisation ?

La Croix donne la parole à Philippe Capon, secrétaire général du syndicat Unsa-Police, qui appuie la proposition.

C’est la capitulation devant le cannabis, complète. La police prétend défendre la population : ici, on voit bien que ses valeurs consistent simplement à défendre l’ordre social tel qu’il existe…

Voici ce qu’il répond à la question suivante : « Une contravention permettra-t-elle de mieux lutter contre l’usage de cannabis ? ».

Nous sommes favorables à la mise en place d’amendes pour lutter contre la consommation de petites quantités de drogues, car le système actuel est en réalité complètement hypocrite. Les policiers réalisent chaque année 130 000 procédures pour usage de cannabis, mais 2 000 seulement aboutissent à des poursuites. Les 128 000 autres se terminent par un simple rappel à la loi.

Concrètement, cela signifie que nous devons interpeller le consommateur, le conduire en garde à vue, rédiger des procès-verbaux, faire procéder à une visite médicale, avoir l’intervention d’un avocat…

La procédure pénale française étant très lourde, les avocats passent plus de temps à chercher des erreurs de forme, plutôt que des éléments de fond, pour faire tomber nos procédures. Au final, la personne est, au mieux, convoquée par le juge pour un rappel à loi. Le plus souvent, ça se termine par un simple courrier.

Les policiers en ont donc assez de perdre leur temps comme ça. Actuellement, les officiers de police judiciaire ont jusqu’à 150 ou 200 dossiers chacun : si on peut les soulager des procédures pour usage de cannabis, ce sera un progrès.

Quant aux 2 000 procédures qui aboutissent, elles visent en réalité des personnes que l’on a déjà interpellées deux, trois, quatre fois, ou pour lesquelles on a une suspicion de trafic. Celles-là nécessitent que l’on enquête et elles finissent par être jugées. C’est une bonne chose et cela continuera : de ce que l’on sait, l’amende ne devrait être réservée qu’aux primo-consommateurs.

L’avantage, c’est que dresser un PV électronique est extrêmement simple pour la police : comme pour les contraventions routières, on entre dans un boîtier les coordonnées de la personne, puis l’administration fiscale prend le relais pour obtenir le règlement. Si la personne ne paie pas, il y a des majorations. On ne sait pas encore exactement comment cela fonctionnera pour le cannabis, mais si c’est ce modèle qui est mis en place, on s’en félicite.

Reste la question du montant de l’amende. Si c’est une contravention de 3eclasse, ce sera 68 €. Certains trouveront que c’est faible, mais n’est-ce pas mieux que rien ? C’est inutile de fixer des montants exorbitants dont les gens ne pourront pas s’acquitter : on retournerait alors vers des procédures longues.

Certains diront par ailleurs qu’il faut maintenir le système répressif en l’état. Mais encore une fois, c’est un échec. Les trafics ne cessent d’augmenter. Avec les procédures, on fait du chiffre, de l’affichage, mais on ne fait progresser ni la sécurité ni la lutte contre les trafics. Essayons donc ce nouveau système qui permettra de sanctionner immédiatement les personnes et de libérer du temps pour les officiers de police judiciaire qui ont mieux à faire.

Au lieu de raisonner en termes de société, de valeurs, on a ici un raisonnement pragmatique de fonctionnaire, d’administration répressive au service du capitalisme et de sa vie quotidienne.

C’est la faillite totale devant le cannabis. Seule une initiative réellement progressiste peut bloquer l’émergence générale de ce fléau qu’est le cannabis!

Vers la dépénalisation du cannabis

C’est un thème que nous avons abordé de manière récurrente ces derniers temps : la légalisation du cannabis. Nous avons présenté celle-ci comme malheureusement inéluctable de par l’hégémonie complète du libéralisme.

Le refus d’une vie naturelle, la tolérance devant n’importe quelle forme d’expression individuelle, la « tolérance » consistant en le relativisme et la négation des valeurs en général… Tout cela fait que le cannabis est de plus en plus ancré dans les moeurs et la culture.

Il ne manque plus que la légalisation, vers laquelle on va avec un premier pas : la dépénalisation.

Hier, le ministre de l’intérieur Gérard Collomba a annoncé sur BFMTV et RMC une mesure qui va être prise dans les 3-4 mois prochains :

« Ce que dit Emmanuel Macron, c’est qu’on peut dresser une contravention tout de suite.

Parce que le problème aujourd’hui, c’est que quelqu’un est arrêté pour un trafic de stups et il ne se passe rien, deux jours après il revient dans son quartier et il refait le même trafic. »

Il ne faut pas être dupe : c’est un pas vers la légalisation. Le quotidien Libération l’a tout à fait compris :

Comme le mentionne l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT), «la dépénalisation peut être définie comme le processus tendant à réduire l’application de sanctions pénales à l’égard d’un comportement déterminé, cette réduction pouvant aboutir à leur suppression pure et simple».

La contraventionnalisation est donc bel et bien une mesure s’inscrivant dans un processus de dépénalisation.

On est loin cependant de la légalisation du cannabis promue notamment par Benoît Hamon qui, selon lui, permettrait de «tarir l’économie souterraine et les violences».

Timide, la mesure proposée par Collomb et Macron devrait néanmoins être dénoncée comme laxiste par ses détracteurs.

Il est évident qu’Emmanuel Macron compte à terme légaliser le cannabis. C’est un libéral authentique, il sait qu’il peut jouer sur deux tableaux : d’abord, cela fera des rentrées économiques pour l’Etat par les taxes.

Ensuite, il peut se donner une image positive envers une gauche et une jeunesse totalement contaminée par l’individualisme et la fuite vers les paradis artificiels.

Le refus de la Nature est tel en France que la possibilité d’une vie heureuse est niée, au profit d’une quête de toute-puissance de l’égo, des choix personnels, de l’individu considéré comme entièrement séparé de tout à part de lui-même.

Le cannabis serait un choix personnel, une manière comme une autre de consommer quelque chose amenant des sensations.

C’est le déni complet de la réalité et c’est pourquoi il faut batailler contre le cannabis. Sa reconnaissance serait le triomphe total pour une longue période de la logique de l’individualisme le plus complet, du culte de l’individu-roi, méprisant la réalité et ne l’évaluant que par rapport à ses propres envies, ses propres choix.

Le cannabis, c’est le symbole même du repli sur soi, de la négation de la réalité pour plonger dans l’artificialité. C’est la destruction de l’esprit, la tentative d’éteindre son rapport au monde réel.

Le cannabis est un piège, comme tout ce qui rend dépendant. Il doit être refusé, il doit être combattu, il doit être vaincu.

Le cannabis et le danger pour les logements

Nous parlions il y a quelques jours des kits pour produire du cannabis chez soi : comme au Canada, le cannabis va être légalisé comme dit il y a également quelques jours, c’est la panique chez les syndics de logement.

En effet, les appartements ne sont pas faits pour accueillir une telle production ! Radio Canada a produit un article exhaustif à ce sujet.

Cela souligne encore une fois, d’ailleurs, le danger que représente le cannabis.

Soit il est un retour en arrière, sur un mode ultra-individualiste, du petit propriétaire avec son potager et sa plantation. Soit il est un projet à l’échelle de la société, ce qui fait de l’Etat un narco-Etat et avec la dépendance inscrite au coeur des valeurs…

Quatre-vingt pour cent des propriétaires au Québec se disent «peu capable» ou «aucunement capable» de forcer leurs locataires à respecter des normes de culture proposées la semaine derniere par le gouvernement canadien dans son projet de loi sur la légalisation de la marijuana.

L’Association des propriétaires du Québec (APQ) estime que ce projet de loi autorisant la possession, la consommation et la production de cannabis constitue un danger pour le parc locatif et la vie sociale en logement.

Les trois quarts des propriétaires d’immeubles à logements s’inquiéteraient face à la légalisation du cannabis à des fins récréatives, selon un sondage réalisé par la CORPIQ, la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec.

Les principales inquiétudes portent sur les plaintes des autres locataires relativement aux odeurs, sur les dommages au logement liés à la culture et à la consommation, ainsi que sur le comportement des locataires ou de leurs invités.

Martin Messier affirme que les plantations intérieures peuvent causer de sérieux dommages aux immeubles. Il estime « extrêmement inquiétant » que la possibilité de cultiver 4 plants chez soi soit considérée à l’intérieur du projet de loi.

Il rappelle que les propriétaires sont déjà aux prises avec des installations illégales dans leurs logements, amenant une forte consommation d’électricité supplémentaire.

De plus, des modifications dangereuses aux installations électriques causent de l’humidité extrême, de la moisissure et d’autres dégradations aux immeubles.

Selon le président de l’organisme, Martin Messier, le gouvernement Trudeau ne semble pas prendre en considération les impacts d’une telle loi dans les « petites communautés » que sont les immeubles résidentiels.

Il souligne que, de plus en plus, les locataires cherchent des milieux sans fumée, et que les effluves de marijuana constituent une nuisance encore bien plus grande, à l’origine de nombreuses plaintes.

Questionnés sur leur degré de confiance envers la police pour faire respecter une éventuelle limite par résidence de quatre plants, les propriétaires répondent qu’ils ont « peu confiance » ou « aucunement confiance » dans une proportion totalisant 81 %.

La CORPIQ demande au fédéral de renoncer à permettre la production de cannabis lorsque l’occupant de l’habitation n’en est pas le propriétaire.

En ce qui a trait à la consommation, la CORPIQ réclame, pour les propriétaires qui y voient la nécessité, le droit de modifier unilatéralement leurs baux déjà en vigueur pour y inclure une clause interdisant la consommation de marijuana.

Le projet de loi de légalisation du cannabis au Canada

Le gouvernement libéral canadien a déposé un projet de loi pour légaliser le cannabis en juillet 2018. Voici un résumé de ce qui est autorisé et interdit suivant ce projet.

Voici déjà ce qui est autorisé. On comprend tout de suite que l’Etat se pose comme narco-Etat, puisqu’il compte tout superviser. C’est un mélange de capitalisme sauvage et d’Etat superviseur…

Le « problème » bien entendu est alors la contradiction entre le capitalisme sans limites et la supervision : une fois le cannabis légalisé, comment justifier une interdiction de sa diffusion ?

Voici les interdits, laissant donc de nombreuses choses en suspens…

Le Journal de Montréal pointe logiquement les grands problèmes qui en découlent.

  • Tout ce qui a trait à la vente du cannabis: qui, comment, où, à quel prix?

  • Y aura-t-il une taxe fédérale et, si oui, qui empochera les profits?

  • Où les gens pourront-ils consommer? Entre autres, pourra-t-on fumer en public (dans la rue, par exemple)?

  • Les produits dérivés, dont les produits comestibles à base de pot (chocolats, biscuits, bonbons, etc.) seront disponibles plus tard pour la vente, après un examen plus poussé. Comment et selon quels critères?

  • Les emballages devront-ils être neutres ou pas?

  • Comment ça va se passer aux douanes américaines?

  • Pourra-t-on vendre dans un endroit où il y a déjà de l’alcool?

Pourquoi le projet de loi n’aborde-t-il pas cette question ? La réponse est très simple : il faut pour rassurer prétendre gérer au début.

Puis, par la suite, une fois les limites tombées, tout découle inévitablement de par l’absence de règles…

Il sera alors impossible d’imposer le moindre interdit, comme pour l’alcool (à part au volant), et le cannabis sera installé de manière solide comme nouveau marché…

Graines de cannabis et matériel de production personnelle…

Le cannabis est en train de s’implanter en France de manière massive. Tout récemment, une émission de M6, Dossier tabou, a largement présenté par exemple les moyens de le produire soi-même.

Voici par exemple des packs que google propose même directement, en mode shopping…

Tout cela passe par le fait que les graines de cannabis n’ont pas le droit d’être plantées, mais on a le droit de les avoir, tant qu’il n’y a pas la preuve de les utiliser…

Voici la très subtile présentation d’une entreprise, LaMota, à ce sujet : elle vend des graines, dit qu’on n’a pas le droit de les faire germer, pour en même temps expliquer comment faire!

Est-il légal d’acheter des graines de cannabis?

L’achat des graines de cannabis est légal en Espagne, Irlande, Angleterre, Ecosse, Pays-Bas, Belgique, Suisse, Autriche, Pologne, Russie, Italie, Canada, Japon, etc. La possession de graines de cannabis en Espagne ne constitue pas un délit (Convention de Vienne de 1961).

La culture du cannabis peut faire l’objet de sanctions administratives et pénales (Art. 25.1 de la Loi Organique relative à la protection de la sécurité citoyenne et Art. 368 du Code Pénal). La législation varie selon le pays. Vous devez vous informer des lois locales avant d’acheter. Il est illégal de faire germer les graines dans tous les pays. LaMota vend des graines à la condition qu’elles ne soient pas germées.

Comment faire germer mes graines?

Souvenez-vous que la seule possibilité de germination légale sera le jour où les législations changeront et que la culture de cannabis à usage personnel sera légalisée.

Dans ce cas, pour optimiser les résultats de votre germination, nous vous conseillons de procéder ainsi:

Humidifiez un Jiffy-7 et introduisez la graine à une profondeur de 0,5 cm.

Entretenez une lumière constante. Vous pouvez utiliser un tube fluorescent compact de 100W ou une lampe sodium de 400W, pendant 18 heures à 25ºC.

Notez que nous envoyons les graines à la condition qu’elles ne soient pas utilisées par des tiers en contravention avec la législation, lamota.org ne prétend inciter personne à agir contre la loi. Nous voulons souligner explicitement que les personnes qui achettent nos graines se rendent responsables de ses futurs actes.

Voici un autre exemple d’hypocrisie, avec un magasin qui vient d’ouvrir à Tarbes, « Histoire de graines« . Officiellement, les graines sont vendues… pour en faire collection!

D’autres produits, relevant du folklore du cannabis, sont également vendus, pour prétendre être un marchand comme un autre…

Voici une présentation par La Dépêche.

Une nouvelle graine commerciale a germé au 72, rue Georges-Lassalle. Un jeune Tarbais, Julien Arbes, vient de «semer» une boutique «stupéfiante», spécialisée dans les graines, plus particulièrement de cannabis, mais pas seulement.

Il a ouvert son commerce en franchise sous l’enseigne Histoire de graines, qui existe déjà à Montélimar, capitale du nougat mais visiblement aussi de la graine… de cannabis.

On peut ainsi y trouver des graines «de collection, d’origine française ou espagnole, à ne pas faire germer dans l’Union européenne», précise le jeune commerçant, mais aussi de multiples produits déclinés à base de chanvre : des variétés de fleurs séchées à consommer en infusion pour se relaxer, de la farine, des graines «riches en vitamines» à consommer, par exemple, avec des salades, de l’huile végétale, de la purée d’amandes, des suppositoires, du pollen, du stick à lèvres, du chewing-gum, des huiles essentielles…

Bref, tous les amoureux de la plante aux effets stupéfiants pourront trouver leur bonheur sur n’importe quelle étagère.

Histoire de graines propose également produits de lait d’ânesse (baume après rasage, crème hydratante anti-âge), des semences potagères bio de la ferme de Sainte-Marthe et des crunchs à base de chocolat blanc, de riz soufflé et de thé japonais avec au choix des fruits rouges, de la noix de coco, des cacahuètes ou des graines de chanvre. Seuls les tee-shirts vendus ne sont pas fabriqués avec du chanvre. «Mais cela ne saurait tarder», assure Julien Arbes.

Graines de cannabis et matériel de production personnelle, vendus massivement, de manière décentralisée… tout en prétendant n’avoir aucun rapport avec la consommation de cannabis.

Toute cette hypocrisie montre que l’Etat a totalement capitulé devant le cannabis. C’est une manière de mettre devant le fait accompli.

Encore un « appel citoyen » en faveur de la légalisation du cannabis…

Voici le texte d’une pétition, lancé par l’association ECHO (Expertise Citoyenne HOrizontale) et relayé par le quotidien Le Monde comme tribune (Drogues : « L’échec d’une politique publique fondée quasi exclusivement sur la répression »).

Il s’agit bien entendu d’un appel de plus à ce qui consiste immanquablement à un appel à banaliser le cannabis et ce qui est d’autant plus grave c’est que parmi les signataires, on trouve de grandes figures institutionnelles…

On retrouve notamment :

– Françoise Sivignon, présidente de Médecins du Monde,

– Christine Lazerges,  Présidente de la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme (CNCDH),

– Bernard Kouchner, ancien Ministre de la Santé et des Affaires Étrangères,

– Jean-Pierre Havrin, contrôleur général honoraire de la police nationale française,

– Alain Brillet, ancien Commandant de police ; Ex-responsable du Syndicat des cadres de la sécurité intérieure,

– Michel Kazatchine, ancien directeur du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme ; actuel Envoyé Spécial de l’ONU pour le VIH/SIDA pour l’Europe de l’Est et l’Asie Centrale; Membre de la Commission Mondiale sur les Politiques de Drogues,

– Roselyne Bachelot, ancienne Ministre de la Santé et désormais animatrice télévision/radio,

– Arnaud Robinet, député Maire de Reims – Les Républicains,

– Marylise Lebranchu, ancienne Garde des sceaux et Député du Finistère – PS,

– Michel Henry, Journaliste indépendant et auteur du livre « Drogues, pourquoi la légalisation est inévitable”,

– Eric Piolle, maire de Grenoble – EELV,

– Daniel Vaillant, ancien Ministre de l’Intérieur ; Député de Paris – PS.

Et encore ne sont pas mentionnés ici les nombreux chercheurs au CNRS, responsables dans les hôpitaux, élus et responsables politiques, à quoi s’ajoutent les principales figures partisanes de la légalisation, comme par exemple Christian Tharel, président des « Collectifs d’Information et de Recherche Cannabique »…

On l’aura compris : on est ici au royaume des hypocrites. C’est un signe de plus de la capitulation devant l’esprit libéral-libertaire niant toute possibilité de bonheur naturel sur Terre.

Et c’est masqué encore une fois derrière une pseudo préoccupation pour la santé, comme en témoigne le logo mis en avant par l’association pour son appel.

Voici le texte de l’appel.

POLITIQUES PUBLIQUES DES DROGUES,
LES CITOYENS LANCENT LE DEBAT
Pétition pour ouvrir un débat national sur la législation des drogues en France

Les politiques publiques en matière de drogues font aujourd’hui l’objet d’intenses débats et de profondes remises en question. Les citoyens se réapproprient le sujet et demandent des comptes en matière de libertés individuelles, de justice sociale, de lutte contre le trafic et d’efficacité de l’action gouvernementale.

Des Etats-Unis au Canada, de l’Islande au Mexique, en passant par l’Uruguay, sans oublier le Portugal, l’Allemagne, le Danemark et la Suisse, nombreux sont les pays à avoir entamé des réformes majeures.

Ces réformes sont le résultat d’une prise de conscience : celle de l’échec d’une politique fondée quasi-exclusivement sur la répression. Il est dorénavant établi qu’en dépit des moyens considérables mobilisés pour y parvenir, la vision d’un monde sans drogues, promue depuis plus de cinquante ans, a eu des conséquences dramatiques sans pour autant atteindre ses objectifs.

La France reste à l’écart de ce mouvement malgré un bilan qui ne cesse de s’aggraver.

Notre pays possède entre autre, les taux de consommation les plus élevés d’Europe pour l’usage du cannabis chez les 15-34 ans ; près de 90 % de l’action policière liée aux stupéfiants concerne l’interpellation pour usage simple (sans trafic) de cannabis ; et le “coût social” des drogues pour les finances publiques est évalué à environ 1 % du PIB national. Ce constat est grave : que faut-il attendre de plus pour réagir ?

Le vent semble néanmoins tourner. Un sondage IPSOS rendu public le 10 octobre 2016 révèle que 52 % des français sont favorables à l’ouverture d’un débat sur la question des drogues lors de la prochaine campagne présidentielle.

Plus significatif encore, 84 % considèrent que la législation actuelle est inefficace.

Cette évolution reflète la prise de conscience qu’une société sans drogues n’existe pas, mais qu’il appartient aux États modernes de protéger les citoyens des éventuels dommages causés par celles-ci.

Le contexte actuel semble propice et les citoyens réceptifs. En collaborant avec la société civile et en s’éloignant de positions partisanes manichéennes, nos élus ont ici un rôle central à jouer.

Il est donc temps que la France s’engage à son tour dans un véritable débat national sur le bien-fondé des politiques menées depuis bientôt 50 ans avec l’adoption de la loi du 31 décembre 1970, principal fondement de l’arsenal juridique national sur les drogues.

Seules des assises publiques nationales permettront de sortir de l’impasse.

Acteurs des secteurs associatifs et médicaux, avocats, universitaires, magistrats, journalistes, policiers, élus locaux et nationaux, entrepreneurs et citoyens de tous bords politiques, nous appelons au rassemblement le plus large possible autour de la démarche ECHO pour débattre de nouvelles politiques publiques en matière de drogues.

Chacun peut, dès maintenant, soutenir cet appel.

Maroc : cannabis et karkoub

Nous parlions il y a peu de la possible légalisation du cannabis au Maroc ;  voici quelques informations au sujet de l’importance de cette industrie, le département d’Etat américain ayant fait un rapport sur la production de drogues.

On y apprend que le Maroc est à la fois le premier producteur et le premier exportateur de cannabis. La section drogues et criminalité de l’ONU évalue d’ailleurs la production total de cannabis à 700 tonnes pour l’année 2015-2016.

Or, la valeur de ces 700 tonnes équivaut à pas moins de 23% du PIB marocain !

On s’imagine par conséquent la signification du cannabis pour l’économie marocaine. En fait, cette économie elle-même est dépendante de la drogue.

Une légalisation en France aurait une conséquence énorme sur elle, provoquant une déstabilisation sans pareil. En même temps, il est inévitable que pour devenir un véritable pays développé, le Maroc rompt avec une telle production.

Non seulement parce que cela maintient le Maroc au statut de traditionnel pays du tiers-monde produisant de simples matières premières, mais aussi de par les conséquences sur le plan des mafias.

Le pays est ainsi en train de devenir un lieu de passage pour la cocaïne sud-américaine exportée vers l’Europe. Ici, des pauvres hères d’Afrique de l’ouest sont notamment utilisés comme mule à l’aéroport international de Casablanca, notamment par l’ingestion de sachets.

A cela s’ajoute la diffusion massive du « karkoubi », la drogue des pauvres. Il s’agit d’anxiolytiques ou d’anti-épileptiques, connu sous le nom de « Ibolha hamra » pour le Rivotril, « 2 points » pour le Valium, La Roche pour un des médicaments de ce laboratoire pharmaceutique.

Leurs conséquences sont des hallucinations et une désinhibition complète, au point par exemple de s’automutiler sans pratiquement le remarquer.

Pour renforcer dans l’horreur, la dépendance est très importante, leur prix relativement bas (autour d’un euro l’unité) et cette drogue a pénétré les milieux scolaires, étant parfois consommée dès l’âge de 10-11 ans.

Au Maroc, des centaines de jeunes se sont mutilés les bras, le visage, etc., alors que 80% des agressions dans le pays sont considérées comme étant liées à la consommation de tels stupéfiants. Parmi les drames connus, un garçon de 14 ans étrangle son père avec le câble d’une antenne parabolique, un autre de 15 ans tue un ami d’un coup de couteau dans le ventre pour un demi-litre de vin rouge, etc.

Une version parmi les plus dangereuses de ces drogues est appelé « al katila », c’est-à-dire la tueuse. Elle est composée d’une petite boule de farine, avec un cocktail de gouttes de ces psychotropes et de cannabis.

Bref, c’est toute une culture, et aurait-elle été possible sans la présence du cannabis ?

Il faut noter ici également une triste mentalité, qui nuit au combat contre les drogues : le cannabis en Algérie provient du Maroc, la drogue Karkoubi présente au Maroc provient d’Algérie.

Ce qui montre bien que les drogues sont une problématique mondiale et que la seule réponse possible est le refus général, sans compromis.

Benoît Hamon : légaliser le cannabis… car il est dangereux?!

Benoît Hamon, le candidat socialiste, est un partisan de la légalisation du cannabis.

Il vient de se rendre au Portugal, où il a tenu des propos en ce sens, à l’occasion d’une rencontre avec le président de l’institut de lutte contre la toxicodépendance de Lisbonne.

« Le Portugal a fait un choix qui était audacieux, celui de décriminaliser l’usage et la consommation personnelle de toutes les drogues.

Ce qui n’est pas le choix que je préconise pour la France, puisque je préconise pour ce qui me concerne que l’on sorte du déni d’une prohibition du cannabis qui a comme double conséquence de maintenir un trafic de drogue qui tue chaque année des dizaines de personnes et, d’autre part, de ne pas regarder une réalité qui est celle de l’augmentation du nombre de consommateurs de cannabis en France.

La voie que je préconise, c’est la légalisation du cannabis comme un moyen de tuer les trafics plutôt que les trafics tuent les personnes aujourd’hui, comme c’est le cas en France, on le voit à Marseille, on le voit en Seine-Saint-Denis, on le voit dans beaucoup de territoires français.

Mais, au-delà de cela de faire en que, eh bien demain, l’on prenne en charge les conditions dans lesquelles cette drogue est consommée, plutôt que de la laisser consommer comme c’est le cas aujourd’hui sans aucune prise en charge en termes de santé publique (…).

C’est parce que je pense qu’il est dangereux de se droguer qu’il faut légaliser. »

On a ici un coup déjà utilisé par Jean-Luc Mélenchon, de se dire pour le cannabis, car contre (Jean-Luc Mélenchon est pour la légalisation du cannabis car il est contre). Seule la légalisation permettrait le recul du cannabis, ce qui est absurde.

Il y a cependant un élément de plus : l’argument de la prise en charges est employé. C’est pour cela que Benoît Hamon l’a mis en avant au Portugal.

Ce pays propose en effet une prise en charges, par l’intermédiaire de conseillers juridiques, de psychiatres et de travailleurs sociaux, qu’on est obligé de voir si on est contrôlé avec des drogues sur soi en petite quantité.

Sauf que cela n’a rien à voir avec ce que propose Benoît Hamon. Car au Portugal, ces drogues restent interdites : il y a dépénalisation du fait d’en avoir une petite quantité, nullement une légalisation.

Or, Benoît Hamon propose la légalisation…

Et juridiquement, une légalisation empêcherait une obligation d’aller voir des conseillers ou des assistants sociaux ! Donc son argument sur la prise en charges ne tient pas debout.

Un autre souci, et non des moindres, est la négation par Benoît Hamon de la mafia. En effet, les mafias installées visent le gain. Si on leur enlève leurs moyens de se les procurer, elles seront à autre chose… Comme par exemple le proxénétisme.

Qui sont d’ailleurs les morts dont Benoît Hamin se plaint ? Des trafiquants se concurrençant et se tirant dessus. Au lieu de plaindre ces morts, il ferait bien de regretter que les mafias ne soient pas écrasées en général et qu’il n’y ait pas de vastes campagnes anti-drogues, ce qui va de pair avec changer le monde.

Mais Benoît Hamon ne veut pas changer le monde, il veut juste calmer les choses, sans voir que tout part déjà dans tous les sens, faisant au passage le bonheur de Marine Le Pen.

Aux gens conscients d’assumer la culture straight edge, le refus des mafias, la lutte pour une démarche tournée vers la Nature, un mode de vie qui ne se fonde pas sur la destruction !

Le monopole de la « Française du cannabis »

La proposition de loi sur le cannabis propose l’établissement d’une « Française du cannabis ». Voilà comment la chose est formulée.

« Article 7

Il est créé un monopole de production et de distribution du cannabis et des produits du cannabis, la Française du cannabis, auquel l’État donne pour mission de lutter contre le trafic de stupéfiants et de protéger la santé et la sécurité publique.

Le cannabis n’est pas une marchandise ordinaire. C’est une drogue psycho-active qui suscite une dépendance et une tolérance susceptibles de provoquer des abus dangereux pour les consommateurs et pour les tiers. La politique de l’État vise donc à instaurer une éthique de la modération grâce à des mesures de contrôle adaptées à sa dangerosité.

Le monopole a pour objet d’encadrer et de contrôler strictement sa consommation, son commerce et sa production sur le territoire métropolitain et dans les départements et territoires d’outre-mer. »

Cela signifie ici non pas que l’État autorise à certains niveaux une drogue, mais qu’il devient lui-même dealer. Dealer au sens strict du terme, par ailleurs, parce que l’État ne produirait pas lui-même.

Il achèterait une production qu’il supervise et qu’il prétend vouloir…. écologique. Les bobos veulent du business, et un business qui renforce leur approche d’une écologie réduite à une consommation « propre ».

« Article 8

Le monopole délimite les régions et définit les parcelles où la culture du cannabis est autorisée. Seules les personnes agréées par le monopole ont le droit de se livrer à cette culture. Le monopole fournit les graines aux planteurs qui doivent lui livrer la totalité de leur récolte. Il conclut avec chaque planteur un contrat de culture qui définit les conditions d’exploitation de sa parcelle et autorise ses agents à y pénétrer afin de contrôler le nombre de plants cultivés ainsi que la production livrée.

La culture du cannabis à la lumière artificielle est interdite en dehors de celle qui a pour objet la production de cannabis thérapeutique en laboratoire. L’utilisation de pesticides ou d’engrais chimiques est proscrite.

De façon générale la production de cannabis doit être écologique et respectueuse de l’environnement. »

Cela veut dire, forcément, que l’État décide de la production, de la quantité de cannabis produite. Voici le passage concerné, où l’on remarque la pseudo tentative de présenter tout cela comme une expérimentation, comme quoi on pourrait retourner en arrière le cas échéant !

Oui, on le pourra, mais pas sans révolution…

« Dans un délai de cinq ans à compter de la date d’entrée en vigueur de la présente loi, un rapport d’évaluation de la politique de légalisation contrôlée du cannabis et des produits du cannabis est adressé par le Gouvernement au Parlement. Le rapport précise en particulier les quantités produites et distribuées chaque année ainsi que l’évolution du nombre de consommateurs modérés et excessifs au cours des cinq années d’activité.

Il propose, le cas échéant, la fin de l’expérimentation de cette politique ou, si elle mérite d’être poursuivie, les adaptations nécessaires de la présente loi. »

Dans ce cadre, c’est aussi l’État qui décide quels coffeeshops (le terme n’est pas employé) peut ouvrir et les prix ne seront pas libres.

Seulement voilà : nous sommes dans un capitalisme toujours plus libéral, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas de très grandes entreprises. Or, si celles-ci peuvent décider du prix qu’elles veulent de par leur poids, l’État français va buter ici sur deux obstacles.

D’abord, dans le cadre de la libre-concurrence, les prix fixes sont impossibles. Ensuite, l’idée même de monopole étatique se heurte de front aux directives européennes.

En clair, à terme le marché du cannabis sera inéluctablement libéralisé, tout comme la Poste l’a été.

L’idée même d’imposer des prix aux coffeeshops est de toute manière impossible dans les dispositions légales du capitalisme, car les coffeeshops étant formellement indépendant juridiquement, on ne peut pas lui imposer de prix par une entité extérieure.

Pareillement, il est expliqué qu’une partie du prix de vente, hors cannabis thérapeutique, ira à la sécurité sociale.

Là aussi, c’est impossible, car nous ne sommes plus en 1944-1945 avec le conseil national de la résistance instaurant la sécurité sociale. On est au contraire en pleine liquidation de celle-ci. Par conséquent, inévitablement ce dispositif servant uniquement à faire accepter la légalisation du cannabis disparaîtra à terme.

Cette proposition de loi n’est rien d’autre qu’un hold up politique visant à faire passer, coûte que coûte, la légalisation du cannabis.

Erreurs et aberrations de la proposition de loi sur la légalisation du cannabis

Accordons notre attention au contenu de la proposition de loi dont nous parlions hier (Premier pas vers le référendum sur la légalisation du cannabis) et qui vise à légaliser le cannabis au moyen d’un référendum. Il y a un nombre d’erreurs et d’aberrations qui est tel que cela en est tout de même surprenant.

Il ne s’agit pas ici du fait que, chose terrible, le cannabis y soit défini comme « stupéfiant », comme n’étant « pas une marchandise ordinaire », comme « une drogue psycho-active qui suscite une dépendance et une tolérance susceptibles de provoquer des abus dangereux pour les consommateurs et pour les tiers ».

Ce serait la reconnaissance par la loi de la légalité d’une drogue. C’est terrible, c’est une terrible défaite culturelle, la liquidation de tout projet de société idéale, c’est reconnaître qu’il faut faire avec, que finalement la vie est ce qu’elle est, c’est-à-dire dure, amère parfois, qu’il faut savoir fuir, etc.

Mais les erreurs et les aberrations vont au-delà : on sombre dans l’incohérence, avec une proposition de loi tellement pleine d’hypocrisie que le bricolage est mal fait.

On apprend par exemple que la consommation de cannabis est interdite dans les lieux et les transports publics, sous peine d’une contraventions de deuxième classe (22 euros).

On sent déjà l’absurdité de la chose : déjà que tout le monde fume partout dans les grandes villes, avec la légalisation une répression serait d’autant plus impossible…

On note une dérogation possible, à demander au préfet, pour les lieux publics : les coffeeshops (le terme n’est pas mentionné) et les manifestations publiques.

Ce qui revient à placer le cannabis simplement au niveau de l’alcool. Ce n’est pas faux en soi, nous sommes à ce titre contre l’alcool et contre le cannabis. Mais déjà que l’alcool est un vrai problème, là on voit qu’avec la loi proposée, la société assumerait encore un autre problème !

Cela montre une première erreur : prétendre gérer le cannabis comme l’alcool ou les cigarettes. Le libéralisme ne distingue rien, or tout cela n’amène que des problèmes.

Autre rapprochement, d’ailleurs, avec l’alcool, il est précisé que le cannabis ne doit pas être vendu ni offert aux mineurs.

C’est naturellement invérifiable, comme pour l’alcool et les cigarettes, c’est donc une erreur… ou de l’hypocrisie.

Mais d’ailleurs, où le cannabis va-t-il être vendu ? Ce n’est pas dit. Ce qui est absurde pour une proposition de loi…

Il est parlé des « débits à consommer sur place », des « débits à emporter du cannabis ou des produits du cannabis », mais on ne sait pas si ces endroits seront les mêmes.

On devine la reconnaissance des coffeeshops, mais pourquoi n’est-ce pas dit alors ? Et auront-ils le droit de vendre ? Cela sera-t-il vendu par les pharmacies ? Les débits de tabac ?

En tout cas, il est précisé que les coffeeshops n’auront pas le droit de vendre de l’alcool, mais par contre celui de vendre des boissons non alcoolisés. On notera pour l’anecdote que la proposition de loi par les des « boissons alcooliques des groupes 2 à 4 », en sachant que le groupe 2 n’existe plus : on sent tout de même un léger amateurisme juridique…

Il sera également interdit de fumer. En clair, cela sera des bars à chicha, mais à cannabis. Sauf que… les bars à chicha, ce n’est pas légal. On n’a pas le droit de fumer dans un espace public…

Pourtant, les bars à chicha existent bien ! Et ils pourraient donc être illégaux, mais pas les coffeeshops… A moins de devenir coffeeshop. Belle incitation !

D’autres aberrations sont par ailleurs présentes et plus marquées encore.

Ainsi :

« L’exploitant doit tenir à la disposition des clients quittant son établissement des éthylotests leur permettant d’évaluer leur degré d’imprégnation alcoolique. »

Juridiquement, cela ne tient pas, car l’endroit n’est pas censé vendre de l’alcool, donc aucune obligation juridique sur ce plan ne peut exister…

Plus délirant, il est précisé la chose suivante :

« Art. L. 3611-6. – Toute forme de propagande, de promotion ou de publicité en faveur du cannabis ou des produits du cannabis est rigoureusement interdite.

Cette interdiction ne s’applique pas aux enseignes des débits à emporter ou à consommer sur place, ni aux affichettes disposées à l’intérieur de ces établissements, non visibles de l’extérieur, à condition que ces enseignes et affichettes soient conformes aux prescriptions d’un arrêté du ministre chargé de la santé. »

En clair, la promotion du cannabis est interdite, mais les coffeeshops sont autorisés. Pourtant, les coffeeshops sont en soi une promotion du cannabis, donc ils devraient être interdits. CQFD.

Plus humoristique, on peut aussi lire :

« Art. L. 3611-7. – Il est interdit de vendre des quantités de cannabis de plus de cent grammes sauf si l’acheteur justifie de son identité et des raisons de son acquisition. »

Quelles pourraient être ces raisons, justement ? Cela n’est pas dit. Donc juridiquement, cela n’a juste aucun sens.

Pareillement, voici ce qu’on lit sur la question de la conduite :

« Même en l’absence d’ivresse manifeste, le fait de conduire un véhicule sous l’influence du cannabis caractérisé par une concentration de tétrahydrocannabinol dans le sang égale ou supérieure à 8 nanogrammes par litre est puni de deux ans d’emprisonnement et de 4 500 euros d’amende. »

Amateurisme, encore une fois, car il s’agit de millilitres, pas de litres. Et il faut savoir qu’un taux supérieur à 1 ng/ml signifie qu’on a fumé au moins dans les six heures précédentes.

Donc non seulement il s’agit de millilitre et pas de litre, mais en plus le chiffre de 8 est énorme et permet de consommer du cannabis juste avant de conduire !

Cette proposition de loi montre qu’il s’agit d’un prétexte pour légaliser entièrement le cannabis, avec quelques petits aménagements comme pour l’alcool.

Le bricolage est tel qu’on sent qu’il s’agit juste d’une contribution pour faire pencher la balance de l’opinion publique.

Premier pas vers le référendum sur la légalisation du cannabis

C’est la grande offensive pro-cannabis. Le thème a été abordé de manière ouverte lors du second débat de la primaire du parti socialiste…

Francetvinfo se demande A quoi ressemblerait la France si le cannabis était légalisé ? en interrogeant les proches des candidats pro-cannabis (Jean-Luc Mélenchon, Benoît Hamon, François de Rugy, Yannick Jadot, Sylvia Pinel, Jean-Luc Bennahmias)…

Quant au Figaro, il nous explique que Les buralistes attendent avec impatience la légalisation du cannabis.

Mais où est alors le référendum dont nous annoncions la venue depuis quelques temps déjà ?

Eh bien cette fois le processus est enclenché, puisque onze députés ont en effet fait une proposition de loi de légalisation du cannabis, avec un appel à un référendum d’initiative partagée, sorte d’initiative forçant à un référendum.

Les onze députés sont surtout d’EELV : Laurence Abeille, Danielle Auroi, Michèle Bonneton, Sergio Coronado, Cécile Duflot, Jean-Louis Roumégas.

On a également Isabelle Attard apparentée EELV et Noël Mamère, qui a quitté EELV en 2013. A cela s’ajoute Philippe Noguès qui a quitté le PS en 2015, ainsi que Sylviane Alaux et Mathieu Hanotin, tous deux du PS.

Voici le préambule de cette proposition de loi, qui explique  justement comment le référendum peut être « forcé ».

L’article 11 de la Constitution prévoit depuis la loi constitutionnelle du 23 juillet 2008 et la loi organique du 6 décembre 2013 un référendum d’initiative partagée.

Celui-ci ne peut être organisé qu’à « l’initiative d’un cinquième des membres du Parlement soutenue par un dixième des électeurs inscrits ».

Il faut donc réunir 185 parlementaires (sur un total de 925 députés et sénateurs) et environ 4,6 millions de Francais pour pouvoir consulter le peuple.

La procédure référendaire longue et complexe exige tout d’abord le dépôt d’une proposition de loi relative à la « politique économique, sociale ou environnementale de la Nation ».

Tel est le cas de la présente proposition sur la légalisation contrôlée du cannabis qui remplit parfaitement cette condition.

Ce texte propose en effet la création d’un monopole national de production et de distribution, la Française du cannabis, pour remplacer la prohibition actuelle au profit du crime organisé.

On peut en attendre 20 000 à 30 000 emplois dans l’agriculture, l’industrie, le commerce et les services ainsi que 2 à 3 milliards d’euros de recettes et d’économies pour l’État.

Il remplace les réseaux de trafiquants qui menacent et pourrissent la vie des citoyens par une nouvelle filière d’emplois marchands et honnêtes.

La légalisation contrôlée ne se confond pas pour autant avec la dépénalisation. Tout en tolérant l’usage par un majeur à son domicile privé, le monopole national lutte contre les abus préjudiciables à la société et aux tiers.

Le texte prévoit donc d’importants garde-fous (interdiction de vente aux mineurs, d’usage public, de conduite sous l’influence du cannabis, de publicité, etc..) pour protéger la santé et la sécurité publique.

On comprend pourquoi en octobre 2016 une majorité de Français (54 % selon l’institut Yougov) se sont déclarés favorables à cette légalisation sous le contrôle de l’État. Un pourcentage qui passe à 62 % chez les 25-34 ans pour atteindre 77 % chez les 18-24 ans.

En clair la jeunesse est massivement pour la légalisation du cannabis dans laquelle elle voit une source de richesse et d’emploi. Elle regrette cependant qu’aucune offre politique ne corresponde à ses aspirations, car si elle est puissante sur les réseaux sociaux elle n’est pas représentée au Parlement.

Elle s’adresse donc à l’ensemble de la représentation nationale dans une démarche engagée mais apolitique. Considérant que la légalisation du cannabis est une mesure d’intérêt général, elle souhaite que sa proposition soit soumise au débat public ses dispositions pouvant être discutées.

En tout état de cause, dans le référendum d’initiative partagée, qui reste sous le contrôle du Conseil constitutionnel, les élus ont le dernier mot. Autre avantage, cette procédure démocratique permet de réconcilier les élites et le peuple grâce à une action commune des parlementaires et la jeunesse.

La dimension démagogique est ouvertement expliquée : on se rapprocherait du peuple avec une mesure attendue… Quelle démagogie !

Et les précautions prises pour expliquer la loi proposée amènent à des choses aberrantes conceptuellement, avec l’invention d’une légalisation « contrôlée ».

La clef du problème se retrouve dans la phrase suivante :

La légalisation contrôlée ne se confond pas pour autant avec la dépénalisation.

On est ici dans une absurdité juridique, car légaliser c’est rendre légal. Or, est légal ce que la loi autorise.

Dépénaliser signifie abandonner toutes sanctions pénales, c’est-à-dire cesser de considérer comme un délit, mais il peut exister des amendes.

Donc la phrase explique qu’on va légaliser quelque chose, c’est-à-dire le reconnaître juridiquement, donc en l’encadrant, tout en continuant de le considérer comme un délit, ce qui est un non-sens.

C’est intenable et on se doute bien que si le cannabis est dépénalisé, il sera légalisé entièrement par la suite…

Alors pourquoi cette construction intellectuelle étrange ? C’est pour obtenir la majorité au référendum justement, au moyen du simple mot « contrôlé » qui est là pour rassurer.

C’est le concept clef, la clef de voûte de la campagne pro-cannabis.

Il a d’ailleurs déjà été présent tout récemment : dans la pétition signée à Marseille, il y a quelques jours, en faveur d’une légalisation « contrôlée » du cannabis, ainsi que lors d’une conférence qui s’est déroulée au sénat en octobre.

La question du cannabis devient donc ouverte et la campagne en sa faveur s’appuie désormais sur le concept de « légalisation contrôlée », qu’il va s’agir de critiquer.

« Pour une légalisation raisonnable du cannabis »

C’est une ironie qui en dit long : à quelques heures près, on trouvait deux tribunes pro-cannabis publiées sur internet, l’une expliquant que c’est quelque chose forcément de gauche, l’autre affirmant que c’est au conforme au libéralisme!

Le Monde a ainsi publié Rénover la gauche : « Légalisons le cannabis » de l’économiste Christian Ben Lakhdar, tandis que Les échos publiaient Pour une légalisation raisonnable du cannabis.

Voici cette dernière tribune, écrite par Gaspard Koenig, / philosophe et president du Think Tank Generation Libre.

Elle est le signe que le champ s’est élargi : désormais des libéraux à Jean-Luc Mélenchon, la légalisation avec des formes plus ou moins variées du cannabis a le vent en poupe.

Au moment où Emmanuel Macron, pris d’une soudaine crise paternaliste, promet une « génération sans tabac », cent cinquante personnalités marseillaises font le pari d’une « génération cannabis » en publiant une tribune en faveur de sa légalisation.

Les arguments favorables, que j’ai déjà eu l’occasion d’exposer dans cette colonne, se fondent sur la régulation intelligente d’un marché aujourd’hui souterrain : élimination des réseaux de trafiquants, baisse de la criminalité, développement économique, diversification agricole, hausse des recettes fiscales, mise en place de contrôles sanitaires, et renforcement de la prévention – sans même mentionner la liberté fondamentale, garantie par notre Déclaration des droits de l’homme, de pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui…

Ce qui restait une hypothèse théorique est désormais validé par les retours d’expérience positifs des deux Etats américains qui ont franchi le pas depuis 2013 (Colorado et Washington), rejoints depuis par six autres.

Il va sans dire que légaliser le cannabis ne revient pas à encourager sa consommation ni à minimiser ses effets parfois dévastateurs, mais à le traiter pour ce qu’il est : une drogue douce, généralement considérée comme moins addictive et moins nocive que le tabac ou l’alcool, et dont les vertus médicinales sont connues depuis l’Antiquité.

Les derniers doutes qui pouvaient me rester ont été balayés – ou plutôt : évaporés… – par la lecture de Bruce Barcott, un journaliste américain qui a enquêté sur l’histoire du cannabis aux Etats-Unis et en a tiré un livre au titre incitatif : « Weed the People ».

On y découvre comment la politique de prohibition fut l’oeuvre d’intérêts bureaucratiques puis politiques, parfaite illustration de la théorie des choix publics.

Son architecte en chef, Harry Anslinger, directeur du bureau fédéral des narcotiques, se cherchait une raison d’être dans l’Amérique de la Grande Dépression, et se lança dans une croisade idéologique tous azimuts, multipliant les corrélations hasardeuses et les dénonciations abusives (il s’indignait par exemple que la marijuana tende à favoriser les relations sexuelles entre femmes blanches et hommes noirs).

Le rapport La Guardia de 1944, reprenant les conclusions de l’Académie de médecine de New York, conclut pourtant à l’innocuité du cannabis ; près de trente ans plus tard, la commission Shafer, présidée par des républicains conservateurs, demanda sa dépénalisation.

Mais les névroses de Richard Nixon puis de Nancy Reagan eurent raison de l’évidence scientifique. Et la France, en criminalisant à son tour le cannabis dans les années 1970, n’a fait que suivre la tristement inefficace « guerre contre la drogue » lancée outre-Atlantique.

Depuis, nos gouvernants s’appliquent eux aussi à enterrer les rapports, comme l’année dernière les conclusions de la mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives, qui préconisait à tout le moins de transformer le délit de consommation de cannabis en simple contravention.

Faute de quoi, les 17 millions de Français ayant déjà fumé du cannabis restent toujours passibles d’un an de prison…

La question n’est donc plus d’évaluer les mérites d’une prohibition qui n’aurait jamais dû voir le jour, mais de comprendre qui peut encore s’opposer à une politique de légalisation raisonnable, éprouvée, respectueuse de l’individu et bénéfique pour la société.

Les signataires de la tribune marseillaise dénoncent à juste titre « un ordre moral qui ne repose sur aucun élément prouvé par la science ».

Ils auraient pu ajouter que, bien souvent, les mêmes qui s’opposent à la légalisation au nom de principes indicibles, se lamentent que la France n’ait pas encore mis en place ces fameuses réformes-structurelles-que-tout-le-monde-connaît. Comme si la rationalité politique devait s’exercer dans un cas, mais pas dans l’autre.

Comme si l’on pouvait faire confiance à l’individu pour « se former », « être flexible », « entreprendre sa vie », mais pas pour gérer convenablement ses plaisirs. Si vous vous pensez réformateur vis-à-vis du droit du travail, élargissez la lunette, poussez le raisonnement, regardez le cannabis sous toutes ses facettes. Concluez.

Les caves de l’Elysée contiennent, dit-on, quinze mille bouteilles des meilleurs vins français. Il est temps que son prochain occupant en tire les conséquences, et permette à ses compatriotes de savourer sans craindre le gendarme les moments de détente du corps et de l’esprit que la République offre si généreusement à ses hôtes.

Campagne forcenée pro-cannabis à Marseille

Cette tribune rendu publique hier dans le Journal du Dimanche est une énième provocation de plus en faveur du cannabis. Elle a cela d’on ne peut plus hypocrite, cependant, qu’elle vient… de Marseille.

Une ville gangrenée par la mafia, et certainement pas uniquement par la mafia du cannabis ! Prétendre donc pacifier Marseille au moyen de la légalisation « contrôlée » du cannabis est donc ridicule.

Il est vrai que les actions spectaculaires des mafieux ces derniers temps à Marseille ont marqué les esprits. Mais pense-t-on réellement que ces pratiques et la culture qui va avec vont disparaître aussi simplement?

C’est le profit facile qui est l’objectif des mafieux, qui est le moteur des mafias. Qu’il y ait une répercussion sociale pour le petit dealer tentant de gagner sa vie, c’est relativement vrai mais ce n’est nullement le moteur réel de la mafia.

Quel rapport alors avec « l’ordre moral » et l’exclusion des personnes dépendantes dénoncés dans le texte?

Notons au passage que Patrick Mennucci a signé également cette tribune. Aux élections municipales marseillaises de 2014, il a terminé derrière l’UMP et le FN. S’il croit que c’est avec ce genre de choses qu’il va revenir dans la course, c’est raté…

Quant à une autre signataire marseillaise, Marie-Arlette Carlotti, député dans les Bouches du Rhône, citons au passage un de ses propos pro-corrida :

« Au début j’avais peur. Mes amis m’y ont amenée. Quand ça vous prend, ça ne vous lâche plus. Maintenant, c’est sans culpabilité. »

Pas de rapport avec le cannabis, mais il y a tout de même un fond commun : l’incapacité à proposer une utopie positive, des valeurs morales, des principes universels, le tout en adéquation avec une vie naturelle.

Voici la tribune.

« Depuis près d’un demi-siècle, la loi qui s’applique à la consommation du cannabis est prohibitionniste, répressive et punitive. Pourtant la dangerosité du cannabis est sans commune mesure avec celle du tabac (60.000 morts par an) et de l’alcool (40.000 morts par an), qui sont des drogues licites.

La prohibition du cannabis est un échec :

• Elle est directement responsable, chez nous, de réseaux, de trafics très organisés, qui brassent des sommes considérables et gangrènent de nombreux quartiers. Les règlements de comptes (2014 : 15 faits, 10 décès, 2015 : 13 faits, 14 décès, 2016 : 34 décès) sont très majoritairement liés au trafic de cannabis. 20% de l’activité policière concerne le trafic de cannabis (9.095 procédures pour infraction à la législation sur les stupéfiants en 2015, à 90% pour le cannabis, contre 6.808 en 2012, soit une augmentation de 25%).

• La répression a un coût important (santé, police, justice, prison) qui ne va pas aux investissements nécessaires et productifs (santé, logement, école, travaux publics, sécurité).

• Elle est dommageable pour la santé, car la clandestinité des pratiques éloigne les consommateurs de la prévention, de la réduction des risques et des soins. Le rajeunissement constaté des premières consommations impose des mesures innovantes auprès des jeunes ; mais aucun dispositif spécifique opérant n’existe dans les établissements scolaires, des points accueil écoute jeunes ferment, et les consultations jeunes consommateurs peinent, du fait de la prohibition, à attirer de jeunes usagers inquiets d’exposer leurs questionnements.

• La prohibition génère de l’exclusion puisque des personnes présentant un mode de vie particulier ou une pathologie addictive sont stigmatisées, rejetées, punies, rendues responsables de méfaits dont elles sont souvent les victimes. Et ce, au nom d’un ordre moral qui ne repose sur aucun élément prouvé par la science.

«C’est pourquoi nous lançons de Marseille cet appel à la France, pour que le débat sur la légalisation du cannabis soit ouvert»
Nous, Marseillais, conscients du désastre que cause le trafic dans notre ville, appelons aujourd’hui à une légalisation contrôlée de la production, de la vente et de la consommation, telle qu’elle existe déjà dans plusieurs pays, comme la solution raisonnée que nous devons choisir.

La fin de la prohibition aurait de nombreux effets positifs : la fin des réseaux mafieux qui prospèrent sur l’interdit, et qui tuent ; les économies substantielles qui bénéficieront à notre économie ; une taxation légitime sur la vente qui ferait rentrer de l’argent dans les caisses de l’État ; la réorientation de l’activité de la police et de la justice vers d’autres actions de sécurité ; l’amélioration de la santé des jeunes consommateurs parfois piégés dans un usage nocif ou une dépendance, et une vraie politique de prévention qui serait connexe à la légalisation ; la sortie de l’exclusion et une amélioration de la citoyenneté des personnes qui consomment et que la criminalisation de leur comportement rejette dans l’illégalité ; une organisation nouvelle de la production qui créera des emplois dans l’agriculture.

Il est temps d’agir. Marseille souffre des dommages causés par la prohibition du cannabis. Nous voulons porter le changement et appeler à une politique plus efficace et plus humaine. C’est pourquoi nous lançons de Marseille cet appel à la France, pour que, dans la période électorale qui arrive, le débat sur la légalisation du cannabis soit ouvert. »

La liste des signataires :

Menucci Patrick, Député
Stambul Béatrice, Psychiatre. Présidente d’honneur de l’Association Française de Réduction des Risques
Granger Yann, Coordinateur du CAARUD du Bus 31/32
Pérez Fabien, Avocat

Adloff Céline, Éducatrice spécialisée
Appia Brigitte, Retraitée
Apostolidis Thémis, Professeur de psychologie sociale
Battesti Emma, Comédienne
Bagnis Olivier, Médecin référent CSAPA des Baumettes
Barles Sébastien, Enseignant, Chargé de Mission au Parlement Européen
Bartolo Karine, Psychiatre addictologue
Bartolomei Christine, Magistrat retraitée
Bartolomei Louis, Magistrat retraité
Bayet Guillaume, PH Unité Sanitaire des Baumettes APHM
Beau Sophie, Directrice d’association humanitaire
Beaucamp Aurélien, Président AIDES
Beetlestone Emma, Psychiatre
Beitone Alain, Professeur retraité
Benmaria Nassera, Conseillère d’arrondissement, députée suppléante
Benmohammed Djamel, Coordinateur ASUD
Bennahmias Jean-Luc, Président du Front Démocrate UDE
Bensussan Agnès, Sociologue
Billy Pierre, Chef de service Foyer d’Accueil Médicalisé
Blaine Julien, Poète
Blanc Dominique, Médecin généraliste UCSA Baumettes
Bonnemain Tristan, Graphiste
Bonnet Didier, Association ADRETS
Boulanger Sylvie, Psychologue clinicienne Réseau Marseille Santé Sud
Bourelly Michel, Militant associatif, Moniteur d’études en sciences sociales ANRS
Bourlière Marc, Chef de service Hépatogastroentérologie Hôpital Saint-Joseph
Bret Robert, Retraité, ancien parlementaire, militant associatif (OIP)
Breton Christine, Conservateur honoraire du Patrimoine
Brollo Sylvie, Psychologue CSAPA Prisons de Marseille
Brun François, Médecin généraliste
Bruschi Christian, Professeur émérite des facultés de droit, avocat honoraire
Bruschi Myrtho, Avocat Honoraire
Camil Silvie, Directrice ASUD Mars Say Yeah
Cano Lucia, Architecte
Carlotti Marie-Arlette, Députée
Carouge Clément, Fondateur de la Nuit Magazine
Carrieri Patrizia, Chercheure INSERM
Chabannes Jean-Marc, Psychiatre APHM
Chapiro Claude Renard, Intervenant culturel
Chappe Cécile, Technicienne d’études cliniques Hôpital St Joseph
Chevalier Marielle, Éducatrice spécialisée
Chuzeville Marie-Claude, Ancienne Principale de collège
Clarte Florian, Moniteur d’escalade
Clarte Renaud, Psychiatre APHM
Condro Salvatore, Sociologue
Correard Régis, Salarié
Corsini Lionel, Dj Oil
Cottereau Joris, Moniteur éducateur
De Boissezon Bruno, Chef d’entreprise
Decamps Yann, Comédien
De Cerou Jean-Baptiste, Haut fonctionnaire
De Leusse Christian, Responsable associatif
Denambride Alix, Metteure en scène
De Severac Marie-Laure, Médecin
Desgranges Béatrice, Directrice de festival
Marie Dijon, Chef de cuisine
Dinard Michel, Auteur Compositeur Interprète
Diakhaté Lamine, Responsable PS sénégalais à Marseille
Djaffri Abdelghani, Intervenant de proximité
Doumenc Camille, Éducatrice spécialisée, coordinatrice CSAPA
Duport Claire, Sociologue
Febvrel Didier, Médecin de Santé Publique
Félius Stéphane, Chef de service structure Médico Sociale
Fieulaine Matthieu, Coordinateur Association SANTé!
Fourest Alain, Responsable associatif
Frappas Mylène, Cadre de Santé Publique – Marseille
Freschel Agnès, Journaliste
Gadelius Hans, Médecin addictologue
Galinier Anne, Coordinateur Espace Santé APHM
Gasiglia Caroline, Présidente CAARUD Le Tipi
Gaudion Lucien, Artiste
Girard Vincent, Psychiatre APHM
Goldet Hélène, Présidente du CIQ
Granjon Bernard, Président d’Honneur de Médecins du Monde
Hadj-Chick Haouaria, Conseillere départementale
Hariton Bernard, Médecin généraliste
Hazer Bénédicte, PH Médecin urgentiste
Hispa Dorian, Responsable EELV
Hoareau Emmanuelle, Sociologue InCITTA et GVRS
Hourrier Ketty, Éducatrice spécialisée
Iivanez Philippe, Artiste & Cuisinier
Jordan Claude, Directeur CSAPA/CAARUD
Kerdudo Olivier, L’Amateur (Artiste et programmateur)
Kerimel Eric, Directeur général d’Habitat alternatif et Social
Kilidjian Dro, Programmateur musique
Laberthe Sandra, Infirmière
Lacoste Patrick, Responsable associatif
Lagati Nadia, Artiste & Cuisinière
Lancon Christophe, Psychiatre APHM
Lardillier Dominique, Médecin
Lasolle Claire, Citoyenne – Trésorière de l’association SOLARIS / Videodrome 2
Laurent-Crippa Dominique, Infirmière de secteur psychiatrique
Lebrun Maela, Infirmière Cheffe de service
Le Flour Marine, Artiste Plasticienne et Dj Pé Pé, Régisseuse
Lenoir Sylvia, Chef de service CHRS et CAARUD
Levi Joachim, Association Nouvelle Aube
Longère Serge, Directeur d’établissements médico-sociaux
Lyon Delphine, Policière
Mahachi Osman, Militant associatif
Malaval Isabelle, Coordinatrice générale PACA Médecins du Monde
Martel Frédéric, Journaliste/ Ecrivain
Martin Victor, Intervenant de réduction des risques
Matenot Nicolas, Psychologue Social de la Santé
Mélère Julie, Professeur de lettres modernes
Mélia Corinne, Coordinatrice Réseau Santé OEB
Merbah Nasser, Professeur d’EPS
Mikowsky Sonia, Scénographe
Mokhtari Saadia, APHM Médecin maladies tropicales
Monge Axelle, Chef de projet culture
Moukomel Marianne, Orthophoniste retraitée
Musso Sandrine, Antropologue
Nave Constance, Présidente SOS Hépatites PACA
Naudin Jean, PUPH Psychiatre, Docteur en philosophie
Noël Benoît, Chef de service établissement médico-social
Nugoli Hélène, Policière
Ohanessian Yannick, Elu CESER PACA
Olenine Alexandre, Animateur de prévention
Paraponaris Hervé, Artiste, Enseignant chercheur
Pendaries Jean-René, Citoyen
Pétrot Jean-Philippe, Infirmier psychiatrique
Pigamio Marion, Cheffe d’entreprise
Pigamo Nathalie, Conseillère Métropolitaine
Policard Yael, Etudiant
Poitevin Christian, Adjoint à la culture Marseille 89-95
Putzschel Dirk, Médecin addictologue APHM
Richez-Battesti Nadine, Enseignante – chercheur AMU
Rooijackers Jean-Régis, Coordinateur de structure médico-sociale
Roux Perrine, Chercheure INSERM
Saint-Girons Nicolas, Enseignant
Santucci Jean-Jacques, Directeur Addictions Méditerranée
Scheidt Bertrand, Producteur de spectacles
Scotto Eric, Commerçant
Simon Nicolas, Psychiatre APHM
Spire Bruno, Ancien Président de AIDES
Sportis Cécile, Ancienne diplomate
Stambul Édouard, Professeur
Stambul Pierre, Professeur retraité
Stambul Samuel, Architecte
Tagawa Anne-Marie, Éducatrice de Prévention Quartiers Nord retraitée
Tiran Emma, Fonctionnaire Territoriale
Toubiana Pierre, Médecin de Santé Publique retraité
Trignac Cyrille, Militant associatif, politique, syndical
Tur Vera, Directrice d’école maternelle
Vassas Stéphanie, Directrice ANPAA
Vercey Renaud, Réalisateur multimédia
Viard Jean, Chercheur
Vidal Anne, Psychologue clinicienne
Vigier Emmanuel, Réalisateur
Zurbach Etienne, Coordinateur TREND SINTES