Lutte anti-CASTOR en Allemagne

Le CASTOR est donc arrivé en Allemagne au bout de 126 heures et, du côté français, il n’y a pas encore de communiqué sur le camp de Valognes (rappelons le petit compte-rendu publié par LTD).

En attendant un bilan (s’il arrive), voici des vidéos d’Allemagne, où la résistance au CASTOR a été encore plus grande que d’habitude, surprenant même une police pourtant habituée (et toujours aussi brutale, faisant ainsi 321 personnes blessées).

http://www.youtube.com/watch?v=OacgmB1pcAU

Compte rendu du Camp de Valognes

En attendant un communiqué global du camp de Valognes, voici donc déjà un petit compte-rendu.

 

Des conditions difficiles

Cette mobilisation impliquait un réel effort pour les personnes qui ont fait le déplacement : déjà, le convoi se passant en semaine, il limite forcément les disponibilités (travail salarié et autres obligations).

Sur place, le confort est minimum : le soir, l’air est froid et humide, le champ qui nous accueille se fait de plus en plus boueux au fur et à mesure qu’arrivent les participantEs à l’action. Si les organisateurs n’ont pas ménagés leurs efforts pour aménager l’endroit (installation d’un chapiteau, de tentes pour prendre les repas, des braseros pour se réchauffer…), il n’empêche que vivre sur le camp reste éprouvant.

 

La sécurité

Dans l’action contre le convoi CASTOR, le camp été une condition indispensable pour garantir la possibilité de lutter : vue la répression policière en place, avec la ferme intention de rendre inopérante toute possibilité d’agir, de pouvoir se rassembler. Des participantEs ont vu des effectifs de policiers à différentes gares sur le trajet.

 

Le véganisme dans les luttes

Sur le camp, les repas sont assurés par deux cantines vegans, celle de la Zone à Défendre près de Nantes, qui participe à la lutte contre le projet d’aéroport de notre dame des landes, et la cantine Schmruts, qui prépare des repas vegans à prix libre pour différents événements militants, et diffuse de l’information sur végétarisme, le végétalisme, l’anti-spécisme et la libération animale.

 

Convergences des luttes et perspectives

Cette initiative de repas vegans à prix libre pourrait être une base de convergence de luttes pour la libération animale et de la terre.

Cependant, cette perspective n’est pas vraiment conscientisée et formulé dans les différents discours tenus par les individuEs et collectifs présentes sur le camp. La convergence telle qu’elle semble se faire actuellement étant un ensemble de luttes locales (des personnes engagées contre le TAV italien étaient également présentes) où l’union se fait plus sur les pratiques et dynamiques en places que sur des objectifs à atteindre.

Cette mobilisation à valognes mobilisait des individuEs t collectifs aux visions parfois antagonistes sur un point précis, sans vision politique à moyen ou long terme. Ainsi, à l’assemblée générale du mardi soir, l’évocation des solutions envisagées pour sortir de l’énergie atomique faisaient surgir les divisions.

Un autre problème était sur ce camp la difficulté d’ancrer localement la lutte, difficile de mobiliser sur la question du nucléaire quand le secteur est un gros employeur dans la région. En revanche, l’accueil des habitants rencontrés lors de l’action était très positif, une personne ayant par exemple préparé du café pour les gens qui sortaient d’un champ bombardé de grenades lacrymogènes.

 

Départ pour l’action au petit matin, à travers la campagne

Préparatifs et début de l’action

Pendant la nuit, des personnes surveillent l’activité autour du terminal pour parer à tout départ avancé du train. Le réveil est fixé vers les 5 heures du matin, après un petit déjeuner rapide, les personnes présentent sur le camp se rassemblent et s’organisent par groupes affinitaires.

Nous prenons un sentier qui évite les éventuels barrages policiers. Au dessus, un hélicoptère nous suit déjà.

Arrivé dans un champ, nous sommes à une dizaine de mètres des voies, les CRS y sont postés et nous attendent. Ils commencent à balancer rapidement des grenades lacrymogènes et assourdissantes, cherchant à priori à disperser les personnes à travers les champs, en isoler certainEs.

 

Arrivée près des voies et début de face à face avec les CRS

La brume se mêle aux nuages de gaz lacrymogène. Il est difficile de se coordonner globalement, les initiatives se font au niveau des groupes affinitaires. La tension monte au fur et à mesure que tombent les grenades lacrymogènes. Nous nous réfugions dans un champs voisin.

 

Des animaux pris dans les hostilités

Des vaches reçoivent également les gaz lacrymogènes, s’agitent devant le flot de personnes qui débarquent devant elles.

Dans l’édition de la presse de la Manche du lendemain, le maire de Flottemanville-Bocage déclarait « Les vaches ont passé deux heures sous les gaz lacrymogènes ; il a des risques d’irritation, et le stress n’est pas bon pour le lait » (vision classique du « bien être animal », ou les animaux sont considérés d’abord pour ce qu’ils « produisent »…).

 

Le gaz lacrymogène commence a faire ses effets…

 

Différentes stratégies d’action

Les CRS continuent leur offensive et nous contraignent à évacuer le terrain en passant par le potager d’une maison. Dans un autre champs, le temps passe avec un face à face avec les gendarmes mobiles qui relayent les CRS. La tension retombe pendant que le jour achève de se lever.

Ce temps permet de pouvoir échanger entre-nous. Des clowns activistes vont entamer une discussion avec un gendarme présent sur la voie. Assister à leur intervention permet d’évacuer un peu le stress.

 

Des clowns activistes interpellent un gendarme.

Des petits groupes de personnes essayent différentes stratégies (lancer des branchages, ouvrir des passages dans la haie près de la voie, faire diversion avec différents déplacements…).

Il n’y a pas de véritable unité dans l’action cependant. Vers midi, les CRS reviennent et avancent vers nous. Des gens se postent près de l’habitation traversés, ils seront rapidement chargés par les CRS. Pendant ce temps, le champ est bombardé de grenades lacrymogènes.

Nous battons en retraite près des habitations, le nuage de gaz CS (lacrymogène) remonte sur des dizaines de mètres dans la rue. Des personnes disposent à la hâte des pneus qu’ils enflamment pour bloquer la route aux policiers.

 

Déplacement suite à une attaque de gaz lacrymogènes.

La pression policière

Nous nous postons à un champ où une AG est rapidement tenue, le temps de manger rapidement et décider de la suite. Arrive un camion frigorifique identifié rapidement comme ravitaillement pour les CRS. Il se fera caillasser.

Nous évacuons la zone, anticipant une très certaine répression, et rejoignons le camp à travers champs. CertainEs reprennent le chemin des voies pour continuer la lutte.

De retour au camp se succéderont les rumeurs et différentes informations sur les personnes interpellées puis relâchées, l’éventualité aussi d’une perquisition du camp qui finalement n’arrivera pas (même si à priori des dispositions avaient été prises pour la rendre possible du côté de la préfecture).

Difficile le soir d’avoir les idées claires, l’assemblée générale du soir sert avant tout à s’informer du sort des personnes retenues en garde à vue. La décision est prise de rester ensemble pour la nuit pour éviter aux individuEs isoléEs de se faire interpeller.

 

Démontage du camp

Le matin, chacunE aide au démontage du camp, l’occasion d’échanger avec des compagnons de luttes que l’on avait juste croisé pendant l’action, en attendant de se retrouver peut-être pour d’autres mobilisations.

 

Fin de matinée, une banderole tenue face aux CRS

Attention: Areva avance le départ du train, le camp est avancé de même!

Voici un point important concernant le camp de Valognes!

Collectif Valognes stop CASTOR

valognesstopcastor@riseup.net

valognesstopcastor.noblogs.org/?p=621

Contact presse : 06.28.94.72.1

AREVA AVANCE LE DEPART DU TRAIN, NOUS AVANCONS LE DEBUT DU CAMP.

TOUS AU CAMP DE VALOGNES DES LE 21 NOVEMBRE !

RASSEMBLEMENT POUR LE DEPART DU TRAIN MERCREDI 23 NOVEMBRE A 10 HEURES DU MATIN

Pour la première fois depuis des années, un rassemblement massif en vue de bloquer concrètement l’industrie nucléaire prend forme. Fort de nombreux soutiens partout en France et en Europe, alors que des dizaines de médias nationaux comme internationaux couvriront le rassemblement, ce qui s’annonce comme le départ d’une mobilisation d’ampleur contre le nucléaire effraie.

Areva, appuyé par l’Etat, a fait du forcing cette semaine pour charger son train radioactif avant l’heure. Apeuré par la résistance qui s’annonce, Areva est prêt à stocker sa radioactivité des heures durant tout le long de la France pour ne pas arriver en Allemagne trop tôt.

Qu’ils ne s’inquiètent pas. Nous serons présent en masse mercredi 23 à 10h pour bloquer le train. Pour la première de nos initiatives nous avons déjà un impact sur le convoi.

Les nucléocrates prennent peur: gardons l’offensive, brisons leur arrogance.

Rappel : conférence de presse par le collectif lundi 21 novembre, 16 heures au bar la Civette, 1 rue de la Poterie à Valognes

Le collectif Valognes stop CASTOR

Contact presse : 06.28.94.72.13

PS : suite à de problème de mise à jour du blog, nous vous invitons à consulter et à diffuser le lien direct valognesstopcastor.noblogs.org/?p=621, pour suivre les dernières informations concernant le camp et le rassemblement.

Projection et discussions à Rennes sur le projet de ligne Très-Haute-Tension

Voici une information concernant une initiative qui aura lieu à Rennes, dans quelques jours.

Mercredi 12 janvier 2010 de 18h à 20h (projection vers 18h30)
à l’IEP (Sciences-Po) Rennes, amphi Erasme
104 bd de la Duchesse Anne

Documentaire :  « La MAT, ¿ A donde nos lleva el progresso ? »
THT, où nous mène le progrès ?

Ce documentaire de 28 min donne la parole à la lutte catalane contre le projet de ligne Très-Haute-Tension (THT, MAT en catalan), depuis les actions légales jusqu’aux actions plus directes, comme la première occupation d’une forêt en Catalogne. Toutes ces actions s’opposent à la nouvelle ligne électrique de 400 kV qui doit traverser la péninsule ibérique d’ici 2013.

Projection prétexte à débat sur les luttes anti-nucléaires, anti-industrielles… ici et là-bas

Venez nombreux, c’est gratis !

Rappelons que le lendemain, toujours à Rennes, a lieu une initiative de solidarité (nous en avons parlé, voir ici).

Et rappelons que fin janvier à Caen aura lieu le verdict du procès des activistes anti-Castor:

Verdict du procès des militants du GANVA

Mercredi 26 janvier

Lieu : Caen (14)

Les militants du GANVA (Groupe d’Actions Non-Violentes Antinucléaires) qui ont bloqué un train de déchets hautement radioactifs (La Hague-Gorleben) début novembre 2010 seront fixés sur leur sort par le tribunal.

Le Procureur réclame 2 à 3 mois de prison avec sursis et 2 à 3 000 euros d’amende par personne. La SNCF réclame 40 000 euros au titre du préjudice commercial, et AREVA 1 euro pour atteinte à son image.

Soutenons-les massivement !

http://ganva.blogspot.com/

Blocage en Allemagne d’un convoi de Castor en provenance de France

La neige n’empêche pas la mobilisation, et on peut voir ces photos courageuses qui viennent d’Allemagne. Un peu moins d’une centaine d’activistes ont en effet réussi à freiner voire bloquer le CASTOR alors qu’il rejoignait une station de transfert, à Lubmin.

L’action s’est passée mercredi dernier et était organisée par différents groupes autonomes de la région de la Thuringe. On peut voir ici une vidéo.

Le convoi provenait du centre français de Cadarache, dans le sud de la France et consistait en quatre de ces fameux Castor, les wagons-containers. Trois wagons de « protection » les accompagnait.

Les déchets, qui ont été vitrifiés, venait initialement d’Allemagne, du surgénérateur de recherche de Karlsruhe KNK-IIe et de l’ancien cargo spécialisé dans la recherche (et à propulsion nucléaire) le NS Otto Hahn (Otto Hahn a été prix Nobel de chimie, était spécialisé dans le nucléaire mais s’est très largement engagé contre les armes atomiques).

A la base donc, 0,5 tonnes de combustible MOX ont parcouru Karlsruhe – Marcoule – Cardarache – Lubmin sans avoir été traité!

Petit retour sur les policiers français en Allemagne lors du passage du CASTOR

Il y a deux jours nous parlions des policiers français en action en Allemagne, dans le cadre de la répression contre les anti-CASTOR.

Voici le communiqué à ce sujet du Réseau Sortir du nucléaire.

Dimanche 7 novembre, lors d’une manifestation antinucléaire le long de la voie ferrée reliant Göhrdre à Karwitz en Allemagne, on a relevé la présence de policiers français aux côtés de leurs homologues allemands.

Etaient-ils là en qualité d’observateurs ? A l’évidence non, puisque certains d’entre eux ont été vus en train de brutaliser des manifestants antinucléaires opposés au stockage de déchets hautement radioactifs sur le site de Gorleben. Ou alors, peut-être ont-ils une bien curieuse interprétation du rôle d’observateurs.

Le Réseau « Sortir du nucléaire » vient de se procurer photos et témoignages de ces brutalités :
http://groupes.sortirdunucleaire.org/blogs/train-d-enfer-transport-la-hague/article/photos-de-martin-burgdorff

Après avoir réprimé violemment différentes manifestations pacifiques tout le long du transport de déchets nucléaires en France, et en particulier à Caen (Calvados), la violence de certains policiers français a donc continué en Allemagne, à plus de 500 kilomètres de nos frontières.

En Allemagne comme en France, l’état policier se fait l’auxiliaire de l’industrie nucléaire, au mépris des populations, de la santé, de l’environnement et des droits fondamentaux.

Au delà de la violence pratiquée qui semble devenir monnaie courante pour les forces de l’ordre, on peut se poser la question de la légitimité et même de la légalité de leur présence.

A quel titre sont-elles là ? Et qui paie la facture ? Le contribuable français ?

Un porte-parole du ministère de l’intérieur allemand interrogé par les journalistes allemands a déclaré :  » Nous n’avons pas demandé de fonctionnaires français donc il n’y avait pas d’intervention de policiers français ». Plus tard, il a relativisé sa déclaration et expliqué qu’il n’était pas au courant d’une telle intervention.

Selon le député allemand Hans-Christian Stroebele, et le journal TAZ (*) : « Les policiers étrangers n’ont pas le droit d’intervenir en Allemagne ». En effet, ils peuvent au plus avoir un rôle d’observateurs. Par contre s’ils sont actifs et utilisent à cette occasion la violence, il s’agit d’une violation de la loi sur les armes.

Le député ajoute que les policiers allemands présents auraient dû empêcher l’intervention de leurs homologues français. (*)

Le Réseau « Sortir du nucléaire » condamne la répression policière et demande au ministre de l’Intérieur que toute la lumière soit faite sur ces événements. Loin de nous faire taire, la violence policière renforce nos convictions : le nucléaire n’a pas sa place dans une démocratie.

(*) http://www.taz.de/1/zukunft/schwerpunkt-anti-akw/artikel/1/illegaler-einsatz-im-wendland/

Des « écologistes radicaux » dans Desperate Housewives, alors que la police française s’éduque en Allemagne…

Le convoi transportant les déchets a fini par arriver à Gorleben, la police ayant déblayé les points de blocage. La résistance a été un grand succès! Mais on peut observer en plus une chose très intéressante.

Lors du sommet de l’OTAN à Strasbourg en 2009, des canons à eau venus d’Allemagne étaient présents. Cette fois, ce sont des policiers français qui aident à réprimer en Allemagne le mouvement anti-CASTOR…

Combien ? Comment ? Cela il faudrait le savoir… En tout cas les photos ci-dessous sont très parlantes. On voit bien des policiers français présents aux cotés de policiers allemands, et cela de non pas manière passive…

Les raisons peuvent être nombreuses, mais gageons surtout qu’il s’agit d’échanges d’expériences. Les polices tirent des leçons de la répression des différentes résistances.

Pour l’instant en France, la police triomphe largement des écologistes de par les mesures d’intimidation (comme en témoigne cette vidéo tournée il y a quelques jours en France) et bien évidemment la propagande massive anti-écologiste (les écologistes seraient rétrogrades, passéistes, arriérés, etc.).

Mais alors, pourquoi envoyer des policiers français en Allemagne ? Il y avait déjà entre 17.000 et 20.000 policiers allemands en action, les quelques policiers français ne parlant pas allemand ne serviraient à rien… a part bien sûr si l’écologie radicale n’était pas quelque chose du passé, mais bien du futur.

Et hier justement est passée à la télévision les derniers épisodes de la dernière saison de Desperate Housewives. Et parmi les personnages on avait… une écologiste radicale, qui a fui avec un « gentil » policier parce qu’elle a participé à un groupe écologiste radical…

Il s’agit bien entendu d’une allusion à l’ELF, le Front de Libération de la Terre. La femme en question n’est plus « radicale » mais se veut encore écologiste au quotidien, quitte à s’énerver parfois. La « voie de la raison » mais il y a du travail encore, en quelque sorte…

Cette ancienne écologiste radicale, et donc plus ou moins encore écologiste, a un enfant d’un activiste écolo radical qui bien évidemment la retrouve vingt ans après, veut récupérer l’enfant et la tuer !

Cet activiste radical est présenté comme un révolutionnaire froid, décidé… mais aussi calculateur, étant misanthrope et isolé, roulant en très grosse voiture, avec des attitudes beau gosse limite playboy, avec bien évidemment une fascination pour les armes, se présentant faussement comme écrivain (sous-entendu les artistes sont potentiellement des gauchistes terroristes), etc.

Évidemment sa folie a de par le passé provoqué la mort d’un innocent…. Et évidemment à la fin de l’épisode, il meurt dans une explosion censée tuer le fils de son ex-femme!

De l’Allemagne à Desperate housewives, activités policières et propagande médiatique ne montrent qu’une chose : la peur hante ceux qui sont satisfaits de ce monde… car demain appartient à ceux et celles qui veulent que la Terre redevienne bleue et verte !

Le CASTOR doit finir son parcours par la route, avec 25 heures de retard

Hier soir, les CASTOR sont arrivés au terminus de la ligne ferroviaire, et les grosses boîtes remplis de 154 tonnes de déchets vitrifiés ont été chargés sur des camions, dont les conducteurs sont arrivés par hélicoptères. Il reste une vingtaine de kilomètres à parcourir, de Dannenberg jusqu’à Gorleben.

Mais le combat ne s’arrête pas, malgré que 1.000 personnes ont été pour l’instant blessées dans cette campagne anti-CASTOR, dont une grièvement. La très grande majorité des blessures est aux yeux, en raison des gaz et des gazeuses (au poivre) employés par la police.

Et c’est donc dans la nuit froide que 4.000 personnes se sont installées sur les routes, afin de bloquer le convoi. Il y a également de nombreux tracteurs (et de manière bien moins intelligente 1.200 moutons et 500 chèvres).

On peut voir ici une vidéo très bien faite de quelques minutes résumant la lutte menée jusqu’à présent (vidéo montée par Lefvision.de).

Pour l’instant, le convoi a 25 heures de retard, et demain sera donc le dernier jour d’une mobilisation anti-CASTOR qui fera date.

On notera que la sorte de tank de la police attaquée ici est utilisée de manière récurrente, notamment contre le CASTOR, avec déjà d’ailleurs des réponses violentes contre leur utilisation (il s’agit sans doute de modèle de ce genre-ci).

Greenpeace Allemagne a également diffusé un communiqué concernant la radioactivité multipliée par 480 à proximité du convoi… La police a d’ailleurs tenté d’empêcher la mesure de la radioactivité.

Cette radioactivité multipliée par 480 va jusqu’à une distance de 14 mètres du container… et a été noté sur les trois premiers containers.

On notera également de manière intéressante cette dépêche mensongère de REUTERS :

« Nous ne laisserons pas passer le convoi si nous en avons les moyens », a affirmé Eberhard Heise, du groupe français Attac.

Les militants, auxquels se sont joints des dirigeants du parti des Verts allemand, redoutent que Gorleben, conçu comme un lieu provisoire de stockage, ne devienne permanent. Selon Greenpeace, le site ne présente pas de garanties de sécurité suffisantes à long terme.

Car le but n’est pas de rendre plus « sûr » Gorleben, mais bien de sortir du nucléaire… Et les Verts ne sont donc pas les bienvenus, en raison de leur politique… Il est intéressant de voir comment les médias tentent à la fois de relativiser la lutte anti-nucléaire, mais aussi de nier le sens de la démarche: un mouvement par en bas, démocratique…

Le CASTOR bloqué à 30 km de l’arrivée

A 30 kilomètres du terminus du convoi, 5.000 personnes sont sur les rails, campant dans cette froide nuit, mais évidemment avec un ravitaillement en boisson et et en nourriture… vegan, comme il se doit dans la culture allemande autonome.

Une quarantaine de tracteurs bloquent les routes avoisinantes, alors que des centaines de lits avaient été mis à la disposition des activistes pour pouvoir attendre l’arrivée du train.

Hier, dès sept heures du matin des centaines d’activistes ont mené des opérations contre les rails. Des grimpeurs installés dans les arbres ont ainsi par leur présence bloqué le convoi pendant un peu plus de deux heures.

La plus réussie des actions a permis d’enlever le ballast sur 500 mètres. On peut voir ici et l’action ultra brutale de la police, utilisant matraques, gazeuses, coups de poing et de pieds, etc.

Le CASTOR dû être arrêté hier soir près de la gare de Dahlenburg, où il devait passer la nuit en raison des blocages. Un convoi où il y a apparemment une surchauffe entre deux wagons, comme on peut le voir sur la photo ici…

La police a annoncé de son côté que ses membres étaient… épuisés ; en fait, les forces de répression capitulent devant l’ampleur du blocage. Rappelons que plus de 16.000 policiers allemands mènent la répression du mouvement anti-nucléaire, et qu’ils ont de fait dû affronter une forte détermination, amenant même l’incendie d’une sorte de tank de la police.

CASTOR: la suite

Le CASTOR continue sa progression; il y a 11 CASTORS, encadrés devant et derrière par 6 wagons de voyageurs et 2 locomotives de type diesel. Ce convoi est même passé par Strasbourg: c’est la première fois qu’il traverse une ville aussi densément peuplé. Il a subi quelques tentatives de blocage, la plus réussie ayant eu lieu en Allemagne à Berg (voir la vidéo ici ou bien si le serveur est saturé), avec 1200 personnes occupant la voie.

La police aurait mis des heures à dégager les gens, aussi le CASTOR a-t-il été dérouté sur la ville de Kehl. Il existe un site en allemand précisant en temps réel le passage du CASTOR, et deux radios en ligne (une d’infos, une d’action).

En France, six personnes ont été arrêtées pour le blocage à Caen, et elles passeront en procès le 8 décembre 2010. Il leur est demandé une caution de 15.000 euros (à payer avant le 15 novembre) et un appel de soutien a été fait (chèque à l’ordre de l’APSAJ – Association Pour la Solidarité et l’Aide Juridique; l’adresse: APSAJ, 6 cours des alliés, 35000 – Rennes).

Voici un nouveau communiqué du GANVA:

CP Ganva suite blocage train nucléaire

Dernières nouvelles du blocage du train nucléaire en direction de l’Allemagne.

L’action qui a eu lieu hier à Caen a occasionné l’arrêt du convoi pendant 3h30. Le dispositif utilisé pour provoquer l’arrêt du train a permis l’installation du blocage en toute sécurité. De ce point de vue, cette action est une réussite.

La philosophie de l’action, comme toutes les autres, était de ne pas avoir à se confronter physiquement avec les forces de l’ordre. Le blocage effectif du train reposait sur des entraves matérielles (tubes métalliques passés sous les rails) sur lesquelles les 5 militants étaient cadenassés.

Il était de la responsabilité des gendarmes et policiers de les « désincarcérer »  en toute sécurité.

Or les forces de l’ordre ont blessé volontairement 3 personnes en coupant les tubes. L’une d’elles a eu 2 tendons de la main sectionnés et a du subir une opération. Elle se trouve toujours à l’hôpital. Les 2 autres soignées pour brûlures sont sorties hier soir et ont été placées directement en garde à vue.

Il est inadmissible que dans le cadre d’une action non-violente les forces de l’ordre utilisent la violence et occasionnent volontairement des blessures à des militants. C’est pour cette raison que nous allons porter plainte.

Les 6 personnes qui étaient en garde à vue ont été relachée à 20h15 et sont convoquées au tribunal de Caen le 8 décembre 2010.

Le CASTOR bloqué plus de 3 heures à Caen

Hier, cinq personnes se sont enchaînées à la voie afin de bloquer le CASTOR, juste avant la gare de Caen. Le convoi a ainsi été bloqué un peu plus de trois heures!

Voici le communiqué de cette initiative:

Communiqué du Ganva, le 5 novembre 2010 15h40

Aujourd’hui un transport ferroviaire de déchets nucléaires est parti de Valogne dans la Manche pour rejoindre Gorleben en Allemagne.

Dans le cadre de mobilisations internationales tout au long du trajet, le GANVA (groupe d’actions non-violentes antinucléaires) a stoppé et bloqué ce train dangereux à Caen à 15h40. Une banderole a été déployé où il est écrit en allemand : « Unser Widerstand kennt keine Staatsgrenzen ! Castor 2010 : Die Erste……to be continued ! » « Notre résistance ne connait pas de frontière. Castor 2010, premier acte. »

Pour la deuxième fois (le 1er blocage d’un train de déchets nucléaires italiens a eu lieu en juillet 2008), nous bloquons un train en Normandie car il s’agit du lieu de passage obligé de trains de déchets radioactifs (1 par jour en moyenne en gare de Caen).

Ce transport de matières nucléaires, le plus radioactif jamais effectué, expose les populations à des risques démesurés. Il s’agit d’un risque sur leur vie à court-terme en cas d’accident, mais aussi, à long terme, un risque sur leur santé.

Les nombreux transports de matières radioactives (combustibles irradiés et déchets faussement «recyclés») sont la conséquence du choix politique de retraiter ces matières à La Hague , dans le Cotentin. Non-contents de faire parcourir des centaines de kilomètres à leurs déchets nationaux, l’État et Areva ont importé et importent encore des déchets étrangers.

Par ailleurs, la direction de la sncf n’a jamais été regardante quant à la nature et la destination de ce qu’elle transporte, parfois au préjudice de ses propres salariés. Ces trafics ont lieu dans la plus grande opacité, à la limite de la légalité.

La douzaine de militantes et militants franco-allemands du Ganva participant à cette action de désobéissance civile souhaitent dénoncer plus largement l’industrie nucléaire qui occasionne ces transports et qui prévoit d’enfouir les déchets à haute-activité et à vie longue à Bure en Lorraine et à Gorleben dans le Wendland. Ainsi, le Ganva est solidaire des militants et des populations de l’est de la France et d’Allemagne qui ne se résignent pas à voir leur terre contaminée à jamais.

Les déchets nucléaires resteront radioactifs pendant des dizaines de milliers d’années.

Arrêtons d’en produire et sortons du nucléaire !

Horaires du « train d’enfer » des 5 et 6 novembre 2010

Voici les horaires du « train d’enfer » qu’est le CASTOR. Ces horaires sont bien évidemment susceptibles de changer, et on trouvera leur liste en détail ici.

Valognes 14:20, Caen 15:50, Sotteville-lès-Rouen 19:13, Serqueux 20:15, Amiens 21:16, Arras Voyageurs 02:05, Valenciennes 02:47, Fourmies Hirson 04:06, Charleville-Mézières Mohon 04:54, Montmédy 05:48, Remilly 08:39 puis trois parcours possibles (Forbach/Kehl/Hausbergen – Lauterbourg).

Le mouvement anti-CASTOR en Allemagne et le ballast

Sur les voies de chemin de fer, on trouve des rails mais également du gravier, des pierres. On appelle cela le ballast, et cela sert à intercepter les vibrations, afin que ni les rails ni le sol ne se déforment.

La campagne contre le CASTOR en Allemagne vise à bloquer les rails mais également à dégager tout le ballast. Inévitablement, cela demande du temps, et il est évident que qui dit temps dit affrontement, car la police ne laissera pas faire.

C’est de cela que parlent les « groupes autonomes » dans le texte suivant et diffusé en Allemagne : il salue le courage du mouvement anti-nucléaire dans son ensemble à chercher le blocage véritable du CASTOR, mais tout le monde est-il prêt à payer le prix pour cela?

Pensées de quelques groupes autonomes à la campagne « Castor ? Ballastons! »

Joie

L’appel « Castor ? Ballastons! » promet bien plus que par exemple le blocage du G8 pendant sa réunion en 2007 à Heiligendamm. A l’époque, le concept de la campagne ne devait pas remettre en question le grillage de sécurité, et cela a également été imposé par les organisateurs de l’union contre le G8.

Lors du Castor de cette année, une action de masse doit rendre impraticable, pour le transport du Castor, la voie entre Luneburg et Dannenberg. Nous pensons également que c’est le but adéquat, parce que rester devant les rails et exprimer son mécontentement là-bas de manière bruyante est certainement important, mais également frustrant, et ayant peu d’effet.

L’action s’appuie sur un moyen qui a déjà fait ses preuves dans le Wendland, le ballastage. La forme d’action suit le principe éprouvé des cinq doigts : des milliers de gens tentent d’arriver aux rails, d’éjecter le plus possible de ballast et de rendre impraticable la voie, par différents moyens.

Tout le monde est invité à participer, autonome comme agricultrice, anarchiste comme activiste écologiste. Un projet osé, car jusqu’à présent dans le Wendland les différents courants menaient parallèlement leurs actions.

L’unité consistait simplement à s’accepter mutuellement et de ne pas se mettre de bâtons dans les roues, c’est-à-dire de laisser les différentes formes de résistance se dérouler, de manière multiple : ici on parle, là-bas on résiste, ici on forme des barricades, qui sont incendiées par d’autres, là-bas on jette des oeufs ou des pierres et tout cela, sans que les années passées à l’intérieur du mouvement du Wendland ou de protestation anti-nucléaire on en soit venu à de réelles brouilles.

Cette acceptation et ce respect mutuel n’a jamais été discuté en 30 années de résistance dans le Wendland (oui, oui, il y a des exceptions). Et cette année également il y a des actions variées : résister, la campagne de blocage, les agriculteurs, etc. Avec la campagne « Castor ? Ballastons! » il y a la tentative d’amener à lutter ensemble beaucoup de gens ayant des expériences pratiques différentes et des formes de résistance différentes. Les autonomes aux côtés des soit-disant non-violents – cela promet d’être captivant et nous espérons qu’il y aura solidarité et un respect mutuel.

Selon le consensus de l’action… « nous dépasserons ensemble les blocages policiers, en les contournant ou en y allant massivement (…). Notre but est de rendre impraticable les rails, et non pas d’attaquer la police. » Nous pouvons soutenir cela, parce que les rails cassés sont l’objectif de l’action. La question qui reste : que se passe-t-il quand les flics attaquent ?

Et « action de désobéissance civile » ou bien « action non-violente » : les flics nous attaqueront, et cela non pas de manière douillette, mais bien avec des matraques, des gazeuses au poivre, des canons à eau.

Parce que la situation dans le Wendland est différente de par exemple l’action de masse à Heiligendamm. Là-bas, les décisions politiques et les routes déviées pour les délégations ont amené une intervention policière plus mesurée, lors de l’action de masse pour bloquer le G8. Dans le Wendland, il n’y a pas de déviations, et la décision politique quant au transport de Castor a été faite par tous les partis politiques lors de leur présence au pouvoir, et ce jusqu’à aujourd’hui.

Le transport passera, à coups de matraques, et la question de la défense reste donc posée.

« Castor ? Ballastons! » donne comme mot d’ordre : une protection face aux forces de police intervenantes est clairement souhaitée « afin de rester suffisamment de temps sur les rails, pour pouvoir rendre impraticable la voie. »

Est également souhaité expressément l’utilisation de moyens, qui ne sont pas en tout cas « non violents », comme les habits de protection, des coussins, des matelas pneumatiques, des banderoles, etc. tant que l’idée de base n’est pas torpillée et ne menace évidemment pas les autres participantEs de l’action.

Nous trouvons cela juste, et donc à toutes les personnes impétueuses : pas de jets de pierre depuis le trentième rang, qui n’atteignent que nos propres gens ! L’utilisation de moyens de défense doit être réfléchie et tactique, que ce soit les coussins, les pierres ou les gazeuses.

C’est également une bonne nouvelle que l’union « Castor ? Ballastons! » s’est exprimée en faveur de la solidarité : toute personne poursuivie par la police trouvera protection dans les rangs de l’action principale, que ce soit quelqu’un participant à un sit-in de blocage, quelqu’un dégageant dix tonnes de ballast, ou bien soutient par le jet de pierres tactique un blocage ou bien le dégagement du ballast.

Il n’en a pas toujours été ainsi dans les actions communes, comme lors du sommet du climat à Copenhague. Le comportement solidaire est pourtant pour nous une précondition au fait de mener des actions communes.

Scepticisme

Jusqu’à présent, la résistance dans le Wendland a réussi à construire de nombreuses choses, sans le grand soutien de « personnalités » ou de figures politiques. Justement parce que la résistance est auto-organisée, les groupes autonomes en font partie depuis des décennies. Sans grande organisation centrale, les initiatives à la base les plus diverses ont organisé ensemble la protestation, dans le Wendland et à partir du mouvement anti-nucléaire, pendant des décennies, par l’organisation régulière de « conseil. »

Nous craignons ainsi que les prétendus managers du mouvement fassent vaciller cette structure démocratique à la base, et que la résistance dans le Wendland, après les protestations comme les sommets, est pour eux un nouveau terrain de jeu, où ils comptent imposer leurs règles.

Nous nous demandons également quel est le sens de la grande action « Castor ? Ballastons! » si elle s’appuie sur le fait d’être rejoint par le plus possible de représentants connus des partis politiques et de la vie publique.

L’expérience a montré plus d’une fois que ceux qui se pressent dans les mouvements de base (pour des raisons purement populistes) en parlent mal dès qu’ils sont arrivés au pouvoir, s’en distancent, empêchant et pacifiant toute nouvelle résistance.

La compréhension du fait que cela se passe comme cela a amené justement par la pression des initiatives anti-nucléaire que soient exclus du soutien à l’action les partis « Les Verts » et le « Parti Socialiste. » Pourquoi justement le parti « La Gauche » est permis et agirait différemment dans le futur, cela reste le secret du cercle de préparation de l’action.
La distanciation n’est cependant pas venue dans le passé que des personnalités, mais également des porte-paroles des grandes actions, justement quand les gens ne s’en tiennent plus aux consignes des organisateurs de l’action, prenant leur propre destin dans les mains. Par exemple quand ils jettent ensuite peut-être une pierre, ou un oeuf rempli de peinture sur un canon à eau, qui lui projette des milliers de litres de mélange de gaz et d’eau sur les participants autour. Par exemple quand ils empêchant une voiture de flic de continuer sa route, alors qu’elle amène un renfort de Robo-Cops suréquipés.

La colère et la décision de s’opposer à l’Etat atomique avec toutes ces facettes, et d’attaquer de manière offensive ceux qui permettent le transport par la violence, est quelque chose qui grandit avec chaque transport de Castor de plus.

Et maintenant ?

Ce qui reste, c’est la question de savoir si cela a tout de même un sens de participer à l’action, en tant que groupes autonomes. Beaucoup de groupes autonomes pensent que oui, parce que l’objectif est juste et que le consensus quant à l’action montre que cet objectif peut être atteint par différents moyens.

Le cadre de l’action prévoit d’aller de manière décidée et avec confiance en soi pour se protéger des flics, ce qui donne à toute l’action une chance réelle de réussir. Mais il est évident que cela va être violent au niveau des rails.

Cette action ne se déroulera pas de manière « non violente. » Les images à la télévision montreront des nez ensanglantés par des coups de matraque, des yeux rougis par les gazeuses policières, il y aura le radotage sur les « casseurs autonomes » et tel ou tel policier blessé sera interviewé.

Nous espérons qu’il y aura également les images de gens s’opposant aux flics de manière décidée, avec des matelas, des banderoles, des coups de pieds, des jets de pierre et des coups de poing, des images de gens éjectant des tonnes de ballast et qui montrent ses limites à l’Etat atomique.

Et également des images de gens qui par autodéfense font que les flics restent à distance, afin que vraiment il ne reste aucun ballast. Est-ce que la campagne « Castor ? Ballastons! » se distanciera par la suite de ces images, nous le verrons. Nous espérons que non – car nous voulons lutter ensemble et ce n’est qu’ensemble que nous ferons vaciller le pire.

Quelques groupes autonomes

Appel pour l’action « Trainstopping » !

Stage de grimpe en Ardèche, stage « Radioactivité et radioprotection » à Valence, et un appel très intéressant appelant à mobiliser contre le CASTOR en profitant de l’expérience allemande de blocage… Il y a plein de raisons de se mobiliser, d’apprendre des choses, d’échanger!

Voici la présentation du stage de grimpe:

Stage de grimpe militante

Du 6 au 7 novembre

A Lablachère dans le sud Ardèche dans les gorges du Chassezac.

Stage proposé gratuitement (prêt du matériel) par des formateurs (brevet d’état spéléo, cadre fédéral spéléo). Prévoir l’hébergement et la nourriture.

Le but de cette rencontre est de présenter aux personnes novices le matériel nécessaire à la progression en milieu vertical et périlleux, d’initier aux techniques de remontée et de descente sur corde, aux techniques d’escalade sur structure artificielle (hauteur à partir de 2 ou 3 mètres à + de 25 mètres).
Pour les personnes déjà initiées, les techniques d’équipement de corde sur structure naturelle et artificielle seront présentées.
Stage ouvert aux personnes ayant le vertige pour l’assistance au sol.

Contact : williamcayet (arobase) hotmail.com

Voici la présentation du stage « Radioactivité et radioprotection »:

Stage « Radioactivité et radioprotection »

Lieu : Valence (26)

Stage tout public, aucune connaissance scientifique particulière n’est nécessaire.

9h-13h / 14h-18h à la CRIIRAD, Le Cime, 471 avenue Victor Hugo, 26000 Valence.

Matin :
Notions de base sur la radioactivité : types de rayonnements, radioactivité naturelle, radioactivité artificielle
Détection des rayonnements ionisants et identification des radioéléments Manipulation de divers appareils de mesure

Après-midi :
Effets sanitaires des rayonnements ionisants
Modes d’exposition et risques
Normes et réglementation en vigueur

Possibilité d’achat de radiamètre sur place.

Coût du stage : 45 Euros

Inscriptions : marie-christine.pachoud (arobase) criirad.org

Et voici le très intéressant point de vue du Groupe d’Actions Non-Violentes Antinucléaires pour une mobilisation anti-CASTOR en France:

Appel pour l’action « Trainstopping »

Relai de l’appel :  www.castor-schottern.org

Appel pour l’action « Trainstopping » (“Castor Schottern!”) qui aura lieu entre début et mi-novembre de cette année en Allemagne du nord. L’action promet d’être à la fois la plus excitante action anti-nucléaire en Allemagne depuis des années et en même temps le “cran au dessus” le plus prometteur dans le développement de ce genre d’action ‘massive’ de désobéissance civile (Block G8 à Heliligendamm et les blocages anti-nazi à Dresde au début de cette année).

Mais avant de regarder l’appel [en anglais et non reproduit ici, NDLR] — et peut-être de décider de le diffuser dans vos réseaux — je pense qu’une explication de la signification de ce que nous espérons être capable de faire cesser serait peut-être utile. Si vous aimez l’appel, diffusez le le plus possible. Et bien sûr, si vous avez des questions concernant l’action, contactez nous.

La “renaissance du nucléaire” ?

Le lobby du nucléaire en Allemagne a récemment vu rouge. Alors que depuis des années, il semblait qu’on sortait doucement (trop doucement, c’est sûr) du nucléaire, la récente prise de conscience du ‘Peak Oil’ et de la future rareté de l’énergie, liée à une débat techniciste sur les changements climatiques a conduit à ce que certains ont appelé une ‘renaissance’ du nucléaire.

Il semble que l’industrie ressent que ça pourrait finalement ‘sortir’ du trou des relations publiques dans lequel c’était tombé après Tchernobyl, car les gouvernements du monde regardent vers le nucléaire pour leurs besoins de sécurité énergétique.

Le résultat: un gros coup de pouces pour les grosses entreprises d’énergie et leurs alliés dans les gouvernements pour augmenter l’influence de l’énergie nucléaire, avec une garantie gouvernementale de bénéfice en cas de problème.

Ceci est à la fois anti-social: pourquoi garantir les bénéfices des entreprise gouvernementales de l’énergie si les budgets du social, de l’éducation ou de la santé subissent des coupes budgétaires? ; et anti-écologique: une récente étude d’un think-tank gouvernemental montre clairement que nous voulons un approvisionnement 100% renouvelable en Allemagne.

Le moment d’arrêter l’expansion de l’énergie par le charbon ou le nucléaire est maintenant, pas dans dix ans. L’argument gouvernemental selon lequel le nucléaire est simplement une technologie de transition est clairement faux.

Jamais! Le mouvement anti-nucléaire en Allemagne

C’est ici que nous, les mouvements, entrons en jeu. Pendant 30 ans, le mouvement anti-nucléaire a été un mouvement social parmi les plus forts en Allemagne: pas seulement car il est continuellement capable de créer des actions de masse efficace, impliquant au fil des ans des centaines de milliers de personnes dans des actions directes et de désobéissance civils, mais aussi parce qu’il est ancré dans le ‘bon sens’ commun, dans une majorité populaire, qui est clairement opposé au nucléaire, et pour qui la désobéissance civile et les dépassements collectifs de la loi sont légitimés lorsqu’il s’agit de cette forme d’énergie.

Depuis longtemps, le mouvement a identifié la question du stockage des déchets nucléaire comme un point clef pour faire pression.

Organisé autour d’un emplacement particulier – le potentiel site d’enfouissement des déchets nucléaires à Goleben, un petit village dans la région du Wendland dans le nord de l’Allemagne – le mouvement a cherché a rendre l’élimination des déchets nucléaires si difficile et (politiquement autant que financièrement) coûteuse que l’énergie nucléaire deviendrait finalement non rentable.

Une fois tous les deux ans, avec brutalité, un train rempli à ras bord de déchets hautement radioactifs – les Castor (de l’anglais Cask for Storage of Radioactive Materials, fût/conteneur pour le stockage de déchets radioactifs) – en allant à Gorleben a été le point de rupture pour des actions de désobéissance civile de grande envergure, et Gorleben est devenu l’épicentre d’un mouvement unique en Allemagne qui unit les radicaux de gauche et les groupes autonomes avec des ONGs, des habitants et agriculteurs locaux ainsi que des scientifiques, et avec eux une majorité de la population.

A chaque fois qu’un train est sur les rails, des milliers et parfois des dizaine de milliers de personnes s’organisent pour le ralentir, le rendre plus coûteux, tenter de le stopper.

A chaque fois, le gouvernement doit déployer plus de 30000 flics pour protéger leur dangereuse cargaison.
A chaque fois, ils perdent de leur légitimité, nous en gagnons.

Désobéissance civile: un cran plus loin

Cette année, un autre Castor circulera en Allemagne, probablement comme d’habitude dans la 1ère quinzaine de novembre. Mais cette année, les choses seront différentes.

Pas seulement parce qu’on est dans une période décisionnelle en terme de politiques énergétiques. Mais aussi parce que les mouvements radicaux ont eu ces dernières années, en Allemagne, quelques succès retentissants grâce à des actions de masse de désobéissance civile.

Sous l’impulsion, entre autres, du mouvement Interventionist Left (Gauche Interventionniste) – un réseau de groupes que certains qualifient de ‘post-autonomes’ – l’idée a été, pour l’aile la plus ‘radicale’, ‘militante’ du mouvement de préciser publiquement que nos actions ne visent pas à combattre la police, mais à accomplir des objectifs précis (arrêter une marche nazie, bloquer un sommet du G8).

Cet engagement à la transparence a permis à des groupes plus ‘modérés’ de s’impliquer plus facilement dans des formes d’action dont ils se seraient autrement tenus à l’écart: entrave collective à la loi, désobéissance civile, action directe. Suivant ces tactiques, les mouvements ont organisé en Allemagne, non seulement le blocage efficace du G8 à Heiligendamm, mais aussi l’arrêt de la plus grande marche nazie d’Europe, à Dresde, en février dernier.

Pas en affrontant les flics, mais simplement en rendant possible pour des milliers de personnes de faire un sitting dans la rue dans une atmosphère sereine, et la police ne s’est évidemment pas sentie prête à simplement dégager la rue (ici, le mot clé est ‘légitimité’).

Gardant ces expériences en tête, nous prévoyons d’aller plus loin pour l’action Castor de cette année.

Compte tenu de l’histoire et de la légitimité du mouvement anti-nucléaire, nous appelons ouvertement les gens à s’organiser, non pas pour ‘seulement’ occuper les chemins de fer, ou les rues – mais pour saboter la voie ferrée, pour carrément démanteler l’infrastructure de la folie permanente des politiques énergétiques capitalistes.

Sur ce combat, il s’agit de l’industrie nucléaire. Mais si ça réussit, nous aurons étendu le concept de désobéissance civile en Allemagne au delà de l’occupation par sitting. Cela signifiera, une fois de plus, résister.

Train d’enfer : transport La Hague-Gorleben (5-6 novembre 2010)

Nous parlions hier du CASTOR: voici un appel pour des initiatives sur le trajet du transport (Manche, Calvados, Eure, Seine Maritime, Somme, Pas de Calais, Nord, Aisne , Ardennes, Meuse, Moselle, Meurthe et Moselle, Bas Rhin) et tout particulièrement dans les villes de Caen, Rouen, Amiens, Arras, Nancy, Strasbourg).

On notera toutefois, et c’est important de le noter, que contrairement au mouvement anti-CASTOR en Allemagne, il n’y a pas d’appel à bloquer le convoi.

Appel commun du Réseau « Sortir du nucléaire » et de Greenpeace.

Train d’enfer : transport radioactif record les 5 et 6 novembre 2010. Mobilisons-nous contre le nucléaire et ses déchets dangereux !

Signataires : Réseau « Sortir du nucléaire », Greenpeace

Les déchets nucléaires resteront radioactifs pendant des dizaines de milliers d’années. Arrêtons d’en produire et sortons du nucléaire !

=> Lien vers le formulaire pour inscrire une action

Les 5 et 6 novembre 2010, onze conteneurs de déchets très hautement radioactifs, issus du retraitement par Areva des combustibles usés allemands, vont quitter La Hague (Manche) pour retourner en Allemagne. Ils seront stockés temporairement dans un hangar sur le site de Gorleben en Basse-Saxe, en attente d’une « solution ».

Ni à la Hague ni à Gorleben : aucune solution satisfaisante n’existe aujourd’hui pour la gestion des déchets radioactifs

Si la Hague n’est pas un lieu de stockage satisfaisant, Gorleben ne l’est pas plus. Ces déchets doivent retourner sur leur lieu de production, car le nucléaire est un choix dont chacun doit assumer les conséquences morales, politiques, financières et environnementales.

Ces déchets doivent donc logiquement retourner à l’envoyeur. En l’occurrence, les centrales nucléaires appartenant aux quatre grands producteurs d’électricité allemands.

Le transport le plus radioactif du monde : aucun transport cumulant en une seule fois autant de radioactivité n’aura jamais été réalisé.

Les rayonnements radioactifs émis par les onze conteneurs « CASTOR » entraînent un risque d’irradiation des cheminots et des populations riveraines des voies où le convoi passera. Le retraitement des déchets nucléaires est directement responsable de la concentration phénoménale de radioactivité de ce convoi.

En France, en Allemagne et ailleurs, le nucléaire est une impasse !

Ce transport-record est l’occasion de rappeler quelques vérités sur les milliers de transports nucléaires qui circulent chaque année dans l’Hexagone, et sur la réalité du retraitement des déchets nucléaires.

Tout transport de matières hautement radioactives comporte des risques réels. Pourtant les populations locales ne sont pas informées du passage des convois, pas plus que des risques associés.

Sous couvert de « tri sélectif » et « recyclage », Areva, dans son usine de la Hague, fait augmenter le volume de déchets radioactifs produits (pour une tonne retraitée, environ 65 m3 de déchets sont produits), la contamination environnementale (rejets gazeux et liquides) mais aussi les risques de prolifération (extraction du plutonium).

Mobilisons nous contre les fausses solutions de l’industrie nucléaire

Les associations environnementales – dont Greenpeace et le Réseau « Sortir du nucléaire » – ont obtenu l’arrêt du retraitement des déchets allemands. Ainsi, si l’Allemagne n’envoie plus ses combustibles usés en France, il reste encore des centaines de tonnes de déchets allemands entreposés dans l’attente d’une solution à la Hague, ou encore dans les centres de stockage de la Manche ou de l’Aube. Le stockage de déchets nucléaires, présenté comme sûr il y a 40 ans, tourne au désastre dans l’ancienne mine d’Asse II en Allemagne. Chaque jour, depuis des années, plus de 12 m3 d’eau entrent dans la mine.

Le Réseau « Sortir du nucléaire » et Greenpeace appellent à une mobilisation la plus large possible les vendredi 5 et samedi 6 novembre sur le trajet du transport (Manche, Calvados, Eure, Seine Maritime, Somme, Pas de Calais, Nord, Aisne , Ardennes, Meuse, Moselle, Meurthe et Moselle, Bas Rhin) et tout particulièrement dans les villes de Caen, Rouen, Amiens, Arras, Nancy, Strasbourg).

Notre objectif n’est pas d’interférer avec ce convoi mais de faire toute la lumière sur les fausses solutions de l’industrie nucléaire pour gérer ces déchets, que ce soit à Gorleben, à la Hague (Manche) ou encore à Bure (Meuse).

Pour agir près de chez vous, nous mettons du matériel à votre disposition (banderole, affiche, tract, tee-shirts…).

=> Lien vers le formulaire pour inscrire une action

Mobilisation anti-CASTOR en Allemagne… A quand en France?

En Allemagne a lieu de nouveau une mobilisation énorme contre le CASTOR, avec plus de 100 initiatives visant à préparer le bloquage de ce transport ferroviaire de déchets nucléaires; il y en aura encore trois d’ici la fin de l’année.

Le mouvement nucléaire anti-CASTOR mobilise en effet des dizaines et des dizaines de milliers de personnes, qui attendent patiemment et de manière organisée le « jour X » : le jour du passage (censé être secret). Le slogan est ainsi « castor niX » (soit « castor nichts » c’est-à-dire « pas de castor »).

Le CASTOR, c’est le « cask for storage and transport of radioactive material » c’est-à-dire un conteneur de produits radioactifs, transportés ici par train.

Un train en fait en provenance… de la Hague en France. A la Hague, les déchets nucléaires sont donc mis dans des containers, ceux-ci sont placés dans des trains, et ces trains vont donc en Allemagne, à Gorleben.

Évidemment, ce qui se passe en Allemagne n’a rien à voir avec la passivité française. Le mouvement est tel que la mobilisation policière est énorme, avec une progression très lente des trains afin de vérifier les rails et de repousser les nombreux groupes de bloqueurs.

Le mouvement d’opposition au centre de récupération des déchets de Gorleben a plus de 30 ans, il s’agit d’un mouvement très connu en Allemagne, et très populaire, avec même un foklore local : celui de la république du Wendland libre, avec des passeports, une radio, etc.

On peut voir ici de très nombreuses et longues vidéos des initiatives de protestation (en cas de téléchargement à faire, le mot de passe sera « nix-da ») et là des vidéos courtes sous-titrées en français (cliquez directement ici et pour y accéder), celle-ci balayant en fait tout un très large spectre, allant de l’initiative locale aux actions clandestines.

Notons d’ailleurs ici deux faits au sujet du CASTOR par rapport à la France : tout d’abord, un activiste français, Sébastien Briat, est mort en 2004 écrasé par le convoi, alors qu’il participait à un groupe tentant de bloquer le convoi. Il était membre de la CNT.

Et il faut savoir que l’accusation faite dans « l’affaire Tarnac » s’appuie en fait sur une démarche tout ce qu’il y a de plus connue en Allemagne, notamment dans le cadre du mouvement anti-CASTOR, à savoir le sabotage des caténaires par une sorte de crochet métallique.