Le point de vue du président de la Commission d’enquête parlementaire

Olivier Falorni, député de Charente-Maritime, est le président de la Commission d’enquête parlementaire sur les abattoirs dont nous avons beaucoup parlé ces derniers temps.

Il vient de remettre ses « propositions de Loi relatif à la protection animale en abattoir » à Stéphane Le Foll, le ministre de l’Agriculture, donnant à cette occasion une interview au Figaro.

Rien que le nom de ces propositions montre, évidemment, que le projet est opposé par définition à la libération animale. L’initiative a pourtant été portée par l’association L214 et toute sa mouvance : il y a ici une césure historique flagrante avec les personnes refusant cela, une césure qui aura des retentissements pour au moins les cinq prochaines années.

En arrière-plan, il y a la question de savoir si non pas simplement le réformisme, mais la participation à l’exploitation animale est acceptable.

Car c’est bien de cela dont il s’agit. Voici par exemple ce qu’explique Olivier Falorni au Figaro :

Pour assurer davantage de transparence sur le fonctionnement des abattoirs nous préconisons la mise en place d’un comité national d’éthique dans les abattoirs qui rassemblera les professionnels de ces entreprises, des représentants des agriculteurs ainsi que des associations des consommateurs et du bien-être animal. (…)

Deux nouveautés supposent un changement de la loi.

La première concerne l’obligation de la présence d’un agent des services vétérinaires au poste d’étourdissement et de mise à mort dans les abattoirs de plus de 50 salariés pour éviter les dysfonctionnements.

Par ailleurs on veut systématiser l’installation des caméras dans les abattoirs à toutes les étapes où les animaux sont manipulés: de leur arrivée jusqu’à leur mise à mort.

La finalité exclusive de ces installations est la protection animale. (…)

Les associations de bien-être animal pourront se constituer partie civile pour toutes les infractions relevant du Code rural, et plus particulièrement la maltraitance des animaux dans les transports et dans les abattoirs. Elle constitue un délit pénal depuis un amendement voté dans le cadre de la Loi Sapin.

Cela constituait une forte attente des associations. Il s’agit de convaincre le ministre du chemin que l’on fera ensemble!

Par ailleurs, je souhaite à titre totalement personnel la constitutionnalisation du droit des animaux, le développement de l’enseignement du droit animalier dans les facultés de droit et pourquoi pas la création d’un ministère de l’Agriculture et du Bien être animal.

Quand on voit la teneur de ces propos, on se demande franchement comment ceux qui au nom des animaux ont soutenu une telle chose pourront l’assumer demain.

Ce qui ressort, en effet, c’est la présence de caméras dans les abattoirs (de plus de 50 salariés seulement!), des rencontres entre assassins de l’industrie et des associations, la participation des dites associations à la gestion juridique d’une mise à mort industrielle « moderne », et enfin un appel d’air universitaire en faveur de l’idéologie du « bien-être animal ».

Quel rapport avec un programme de libération animale, même réformiste ? Strictement aucun : on est ici dans une sorte d’auto-intoxication où les avancées sont fictives, virtuelles, ne servant que de faire-valoir.

D’ailleurs, la « veggie pride » qui est une expression de la mouvance L214 n’a eu aucun impact, malgré le côté « festif » rassemblant quelques centaines de personnes. La presse n’en a pas du tout parlé.

La vidéo montrant le cortège a eu simplement 310 vues sur youtube en une semaine, soit plus de moitié moins que la vidéo « Végane ET sans sucre : Galbe ton cul avec conviction » postée un jour après…

« Il faut être malin, et lui faire croire qu’il va rejoindre ses copains »

Quand on est straight edge, on refuse par principe le mensonge ; quand on est vegan, on refuse au moins de mentir aux animaux, sauf et uniquement si c’est de manière garantie pour leur bien, comme par exemple quand on doit masquer un médicament dans un aliment.

Mais mentir pour faire du mal, voilà qui est une déchéance morale terrible. Voici pourtant ce qu’a proposé, au nom de la « protection animale », Franck Ribière, réalisateur du film « Steak (R)évolution » et fondateur de la société « Le bœuf éthique » (sic!), à la Commission d’enquête parlementaire.

C’est un exemple d’ignominie.

M. Franck Ribière. Pour élaborer notre produit, le bœuf éthique, de l’étable à la table, il fallait trouver le moyen d’éviter la dernière partie très compliquée de la vie de l’animal, c’est-à-dire son transport et tout ce qui peut lui arriver juste avant d’être abattu, quand il change d’endroit et se retrouve dans des groupes différents alors qu’il aurait besoin de calme.

Après avoir écarté les méthodes un peu étranges, comme l’abattage au fusil, pratiquées dans certains pays, nous avons rencontré une Suédoise, fermière de son état, qui a décidé il y a dix ans de construire une chaîne complète correspondant exactement à ce que nous cherchons : faire naître, élever correctement, nourrir et accompagner l’animal jusqu’au bout.

Elle l’a fait d’abord pour sa ferme, avec ses animaux, avant de s’apercevoir qu’il y avait une demande, sachant que la Suède est l’un des rares pays européens où la consommation de viande augmente et que les Suédois sont attachés au bien-être animal, à l’écologie et aux dimensions éthiques.


L’image ci-dessous illustre le modèle qui existe partout : la vache est élevée dans un pré. Avant de se retrouver chez le boucher ou en grande surface, elle est transportée par camion jusqu’à l’abattoir.

Britt-Marie Stegs a décidé de supprimer le transport et l’abattage dans un abattoir fixe pour garantir une viande éthique, ethical meat, de la vie à la mort de l’animal.

Cela passe par la mise en place d’un outil performant d’abattage qui correspond aux normes sanitaires d’abattage imposées à tous les pays européens, ce qui fait que ce camion aujourd’hui est european sensibility, autrement dit qu’il peut opérer partout, y compris en France.

Il a fallu choisir, dans un premier temps, un vecteur qui puisse supporter l’intégralité de la chaîne d’abattage, c’est-à-dire un camion de transport qui comprend un générateur, un épurateur d’eau – il est autonome en électricité et en eau –, l’atelier et tous les espaces nécessaires à l’abattage d’un animal, comme les vestiaires, les toilettes spécifiques à un abattoir et ce qu’il faut pour nettoyer tous les instruments.

Le dispositif se compose au total de deux camions et deux remorques. Cet abattoir peut être installé partout, dans un pré notamment.


Sur la photo ci-dessous, on peut voir le dispositif installé, en état de marche. Les deux camions sont accolés à leurs deux remorques.

Sur la photo ci-dessous, vous apercevez à droite une porte avec une grille : c’est le piège. Avant de venir tuer les animaux, les abatteurs sont passés au préalable pour étudier la situation de la ferme – étable, écoulement des eaux usagées, traitement des déchets – et prévoir tout ce qui facilitera la mise en place et la stabilité du camion.


Sur la photo ci-dessous, l’animal est dans l’étable. Ce système de demi-spirale a été inventé pour sélectionner l’animal, si l’on constate qu’il commence à ne pas se tenir tranquille, et l’isoler un moment avant de passer à l’étape suivante.



Sur la photo ci-dessous se déroule la partie la plus étonnante du processus, celle dans laquelle c’est l’éleveur lui-même qui emmène sa bête à la mort. L’animal croit aller de l’étable au pré. Il n’a qu’une chose dans son axe de vision : ce qu’il croit être une porte qui donne sur un environnement qui lui est familier, où il va manger. À chaque fois que j’ai filmé, je n’ai jamais vu un animal faire demi-tour. Il n’a aucun stress. Et dans le pré, d’autres animaux attendent : il faut être malin, et lui faire croire qu’il va rejoindre ses copains.


À partir de ce moment, l’animal n’a plus aucun moyen de faire demi-tour. Dès l’instant où il passe par la petite porte, la grille arrière remonte et il est aussitôt étourdi. Car l’abatteur l’attend à l’intérieur de la remorque et est en train de viser cette pièce de deux euros située juste au-dessus de la tempe.

L’animal a juste le temps de se rendre compte que la porte est fermée, autrement dit qu’elle ne donne pas directement dans le pré. Mais c’est trop tard pour lui : c’est fini.

Mme Françoise Dubois [députée socialiste]. C’est de l’arnaque… (Sourires.)

M. Franck Ribière. Effectivement, il a été bluffé !

Les 65 « propositions » du rapport de la commission d’enquête parlementaire

Regardons quelles sont les « propositions » du rapport de la commission d’enquête parlementaire sur les
« conditions d’abattage des animaux de boucherie dans les abattoirs français ».

Il y en a 65, les voici et on peut voir que, naturellement, les animaux conservent entièrement leur statut de marchandises.

Proposition n°1 : Mettre en place un Comité national d’éthique des abattoirs.

Proposition n°2 : Organiser régulièrement des opérations de contrôle des conditions de transport des animaux par les services de gendarmerie.

Proposition n°3 : Soumettre à un agrément les fournisseurs de matériel d’immobilisation et d’étourdissement.

Proposition n°4 : Faire de l’adaptation aux espèces et aux gabarits des animaux la priorité dans la conception des couloirs, des boxes et des pièges.

Proposition n°5 : Rendre obligatoire la disponibilité sur Internet de modes d’emploi en français et dans la langue des salariés.

Proposition n°6 : Rendre obligatoire l’affichage du mode d’emploi des matériels à proximité du lieu de leur utilisation.

Proposition n°7 : Rendre obligatoire l’entretien journalier des matériels.

Proposition n°8 : Abaisser à 100 000 euros le seuil des dépenses éligibles à l’appel à projets « reconquête de la compétitivité des outils d’abattage et de découpe » pour le volet « projets structurants des filières agricoles et agroalimentaires » du programme d’investissements d’avenir.

Proposition n°9 : Limiter le nombre d’animaux en circulation dans l’abattoir en fonction de leur espèce.

Proposition n°10 : Renforcer les effectifs des opérateurs lors de la circulation des animaux.

Proposition n°11 : Rendre obligatoire l’utilisation de mentonnières pour l’application des pinces à électronarcose.

Proposition n°12 : Installer des témoins lumineux pour l’application des pinces à électronarcose.

Proposition n°13 : Étudier les enjeux financiers d’une généralisation de l’étourdissement par gaz pour les volailles et le recours au programme d’investissements d’avenir.

Proposition n°14 : Intensifier les recherches sur un étourdissement par gaz moins aversif et plus efficace pour les porcs.

Proposition n°15 : Mieux sensibiliser les opérateurs et les contrôleurs à l’étape du contrôle de l’étourdissement.

Proposition n°16 : Développer la recherche sur des systèmes automatisés de contrôle de l’étourdissement et, le cas échéant, les mettre en place en plus du contrôle de l’opérateur.

Proposition n°17 : Faire adopter d’urgence un guide des bonnes pratiques pour chacune des espèces abattues en France.

Proposition n°18 : Annexer aux guides des bonnes pratiques des modèles types de modes opératoires normalisés.

Proposition n°19 : Renforcer les contrôles de l’existence, du contenu et de la maîtrise des modes opératoires normalisés au sein de chaque abattoir.

Proposition n°20 : Développer les recherches sur l’étourdissement réversible chez les ovins et les bovins.

Proposition n°21 : Procéder à une évaluation du dispositif de traçabilité et en améliorer le fonctionnement, en particulier préciser le volume des abats abattus rituellement.

Proposition n°22 : Encourager la communauté juive dans sa réflexion sur l’utilisation des parties arrières de l’animal abattu rituellement.

Proposition n°23 : Poursuivre le débat avec les communautés religieuses et les scientifiques au sein du comité national d’éthique des abattoirs.

Proposition n°24 : Modifier l’article R. 214-74 du code rural pour préciser que l’étourdissement réversible et l’étourdissement post-jugulation sont possibles en cas d’abattage rituel.

Proposition n°25 : Suivre avec attention l’expérimentation d’un abattage à la ferme menée en Suisse et procéder à son évaluation.

Proposition n°26 : Soutenir à titre expérimental la mise en service de quelques abattoirs mobiles.

Proposition n°27 : Inciter les exploitants des petits abattoirs à s’inspirer de l’accord collectif de branche relatif à la pénibilité pour améliorer les conditions de travail des opérateurs.

Proposition n°28 : Développer l’ergonomie des postes et associer les travailleurs concernés à leur définition.

Proposition n°29 : Développer la recherche sur les exosquelettes.

Proposition n°30 : Sensibiliser les personnels encadrant et la direction des abattoirs aux problèmes psychiques des travailleurs.

Proposition n°31 : Créer des groupes de parole ou des cellules psychologiques au sein des abattoirs.

Proposition n°32 : Imposer l’abattage d’un tonnage maximum par opérateur.

Proposition n°33 : Rendre obligatoire, dans les abattoirs de plus de 50 salariés, la rotation des travailleurs sur les postes de travail.

Proposition n°34 : Compléter la formation exigée pour l’obtention du certificat de compétence par une réelle formation pratique.

Proposition n°35 : À l’occasion du prochain renouvellement quinquennal des certifications, soumettre les opérateurs à une nouvelle évaluation.

Proposition n°36 : Profiter du prochain renouvellement des certificats pour relever le niveau des questions.

Proposition n°37 : Afin de permettre l’assimilation des connaissances, déconnecter le temps de formation du moment de l’évaluation.

Proposition n°38 : Créer plusieurs échelons de distinction des opérateurs obtenant le certificat, en fonction de leur résultat à l’évaluation.

Proposition n°39 : Accélérer la reconnaissance des certificats de qualifications professionnelles dans le répertoire national des certifications professionnelles.

Proposition n°40 : Inciter les exploitants d’abattoirs à classifier les postes.

Proposition n°41 : Inciter les exploitants d’abattoirs à développer le tutorat entre opérateurs.

Proposition n°42 : Renforcer la formation des personnels encadrants à la gestion des personnels, à la maîtrise des risques psychiques et au bien-être animal.

Proposition n°43 : Prévoir, sous le contrôle de l’État, une formation pratique des sacrificateurs et subordonner l’agrément religieux à la détention établie de cette compétence technique.

Proposition n°44 : Porter la formation par catégorie majeure d’animaux supplémentaire à une durée de 4 heures, et la formation par catégorie mineure d’animaux supplémentaire à une durée de 2 heures, ces temps supplémentaires devant être consacrés à une formation pratique in situ.

Proposition n°45 : Instituer la règle que le deuxième essai pour les candidats qui ont échoué à la première évaluation n’intervienne pas immédiatement après le premier essai et qu’il soit décalé dans le temps.

Proposition n°46 : Créer plusieurs échelons de distinction des opérateurs obtenant le certificat, en fonction de leur résultat à l’évaluation.

Proposition n°47 : S’assurer que la présence d’un responsable protection animale soit généralisée à l’ensemble des abattoirs du territoire français.

Proposition n°48 : Généraliser la création de réseaux de RPA à l’ensemble des abattoirs français.

Proposition n°49 : S’assurer de la prise en compte spécifique des lanceurs d’alerte en abattoir dans la loi Sapin actuellement en discussion.

Proposition n°50 : Augmenter le recrutement de vétérinaires et de techniciens supérieurs du ministère de l’agriculture pour les affecter en abattoirs

Proposition n°51 : Renforcer la formation en protection animale en abattoirs des services vétérinaires, titulaires et vacataires.

Proposition n°52 : Pour les abattoirs de boucherie de plus de cinquante salariés, rendre obligatoire la présence permanente d’un agent des services vétérinaires aux postes d’étourdissement et de mise à mort. En dessous de ce seuil, renforcer leur présence à ces postes.

Proposition n°53 : Réorganiser les deux vadémécums d’inspection des abattoirs en créant un chapitre spécifique aux points de contrôle de la protection animale.

Proposition n°54 : Prévoir une fréquence plus importante d’audits pour les établissements en non-conformité moyenne ou majeure.

Proposition n°55 : Créer une brigade bien-être animal avec les référents nationaux abattoirs (RNA) et les agents de la Brigade Nationale d’enquêtes vétérinaires et phytosanitaires (BNEVP) et doubler le nombre de ces agents.

Proposition n°56 : Alourdir les sanctions prévues en cas d’infraction à l’article R. 215-8 du code rural et de la pêche maritime en prévoyant des amendes de 5e classe et la requalification en délit des cas de récidive

Proposition n°57 : Sensibiliser les parquets aux actes contrevenant au bien-être animal.

Proposition n°58 : Modifier l’article 2-13 du code de procédure pénale relatif à la constitution de partie civile des associations afin d’y inclure les infractions pénales relevant des dispositions du code rural.

Proposition n°59 : Encourager les exploitants d’abattoir à conclure des partenariats avec une ou plusieurs associations de protection animale de leur choix dont la légitimité est avérée.

Proposition n°60 : Autoriser les parlementaires à visiter les établissements d’abattage français de façon inopinée, éventuellement accompagnés de journalistes titulaires de la carte d’identité professionnelle.

Proposition n°61 : Créer un comité local de suivi de site auprès de chaque abattoir, réunissant des élus locaux, l’exploitant et les représentants des salariés de l’abattoir, des éleveurs, des services vétérinaires, des bouchers, des associations de protection animale, des associations de consommateurs et des représentants religieux dans la mesure où il est pratiqué un abattage rituel

Proposition n° 62 : Rendre obligatoire l’installation de caméras dans toutes les zones des abattoirs dans lesquelles des animaux vivants sont manipulés.

Proposition n°63 : Ouvrir à la négociation collective la possibilité d’utiliser la vidéo comme outil de formation.

Proposition n°64 : Interdire dans la loi l’utilisation de la vidéo pour toute autre finalité que le bien-être animal et la formation.

Proposition n°65 : Aider financièrement les petits abattoirs pour l’installation des caméras.

« L’implication croissante des citoyens en matière de bien-être des animaux »

Dans le rapport de la commission d’enquête parlementaire sur les
« conditions d’abattage des animaux de boucherie dans les abattoirs français », on trouve un long article traitant de « l’implication croissante des citoyens en matière de bien-être des animaux ».

C’est un passage capital, pour de multiples raisons. Déjà, car il témoigne de l’opposition entre le particulier et l’universel : si le véganisme est universel et concerne tous les animaux, y compris ceux vivant de manière sauvage, on a ici affaire à une réduction à une question morale-existentialiste se réduisant aux abattoirs.

Ensuite, et c’est la conclusion du choix « particulariste », les associations impliqués à différents niveaux dans la commission s’assument entièrement comme relevant de la « protection animale ». On est ici dans un réformisme assumé, dans un cadre institutionnel. Il est important de le voir pour démasquer des prises de position « radicales » masquant une convergence avec l’exploitation animale se modernisant.

Enfin, et c’est peut-être le plus grave, on a ici une démarche « sociétale », par conséquent totalement anti-démocratique. Les associations mentionnées ici sont des structures aux contours flous, non militants, relevant d’un activisme visant des individus en tant que « consommateurs ».

Elles sont par conséquent auto-centrées et velléitaires, s’auto-intoxiquant dans un triomphalisme auto-justificatif.

La population française bascule de plus en plus dans l’individualisme, les valeurs ultra-conservatrices, l’indifférence se généralise massivement, les refuges sont au bord de l’effondrement, et là des associations prétendent qu’il y aurait un « engagement », une « implication croissante », alors que c’est une simple tendance existentialiste sans aucun fond progressiste ni concret, ni ancré dans le réel…

b. L’implication croissante des citoyens en matière de bien-être des animaux

Cette sensibilité croissante des Français se retrouve dans leur implication au sein des associations de protection animale.

Ce que confirme M. Antoine Comiti, président de l’association L214 éthique et animaux : « Notre association compte 14 000 adhérents, 230 000 personnes sont abonnées à notre lettre d’information et, dans quelques jours, 500 000 personnes suivront nos actualités sur Facebook.

Notre budget s’élevait l’an dernier à environ 1 million d’euros.

Ces chiffres doublent chaque année depuis plusieurs années, ce qui nous semble révélateur d’un intérêt croissant de nos concitoyens pour la question animale en général, et la question des animaux d’élevage en particulier. »

M. Alain Pittion, membre du conseil d’administration de la Confédération nationale des sociétés protectrices des animaux de France (CNSPA) a confirmé cette tendance : « Si nos associations sont connues pour la défense des animaux de compagnie, elles n’oublient pas les animaux de rente. Nos adhérents sont de plus en plus sensibilisés à cette question. »

Non seulement les citoyens français sont plus sensibilisés à la condition des animaux d’élevage, mais les associations de protection animale consacrent de plus en plus de leur travail à la problématique des animaux d’élevage.

En effet, des associations et fondations de protection animale traditionnellement consacrées essentiellement aux animaux de compagnie se mobilisent de plus en plus pour le bien-être des animaux de rente.

C’est que ce qu’exprime M. Jean-Pierre Kieffer, président de l’OABA : « L’Œuvre d’assistance aux bêtes d’abattoir que je préside existe depuis 1961 et a été reconnue d’utilité publique en 1965, voilà un peu plus de cinquante ans.

Cette association a été la première à être spécialisée dans la protection des animaux de boucherie.

Elle a pendant longtemps été la seule à s’en préoccuper et nous nous réjouissons que d’autres organisations se soucient désormais de la protection des animaux que l’Homme destine à sa consommation ».

Cette multiplication et diversification des associations de protection animale s’inscrit en réponse à une forte demande sociétale, qui, de fait, se retrouve dans l’ensemble de l’Union Européenne et qui manifestement est liée au mouvement global des consommateurs qui recherchent un lien avec les conditions de production des produits consommés.

Laurence Abeille et sa « contribution » au sujet des abattoirs

A la fin du rapport de la Commission d’enquête parlementaire dont nous parlons en ce moment, on trouve des contributions. Voici celle de Laurence Abeille, député d’EELV et signataire du petit manifeste dont nous parlions hier, consistant en une OPA d’EELV sur la question animale.

L’idée est aussi de soutenir la candidature de Yannick Jadot – lui-même proche de Laurence Abeille et signataire du « manifeste – pour être candidat EELV aux présidentielles.

La contribution de Laurence Abeille a ceci de typique qu’on y retrouve cette contradction morale, théorique et pratique : comment assumer le réformisme, alors que ce qui le justifie, la situation des animaux, l’interdit par définition ?

Et – ce qui rend sa « contribution » hypocrite, lâche, mensongère – elle exprime ses contradictions au sein d’une contribution qui s’oppose par définition à la défense des animaux, puisqu’il s’agit d’une commission d’enquête pour améliorer les abattoirs !

Tout d’abord, je voudrais saluer le travail de la commission, de son président et de son rapporteur qui ont présenté dans leur rapport un ensemble de préconisations que je pense utiles pour éviter les scandales qui ont été dénoncés par l’association L214.

Toutefois, je souhaite par cette contribution insister sur deux points que le rapport, de mon point de vue, n’a pas suffisamment pris en compte : l’absence de nécessité à consommer de la viande, et la psychologie de l’homme au moment de la mise à mort de l’animal dans l’abattoir.

Lors de son audition, Florence Burgat, philosophe et directrice de recherche à l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) expose la démarche philosophique qui consiste à « mettre au jour des fondements que l’ordinaire des pratiques masque, faisant passer pour allant de soi ce qui n’est pas nécessairement légitime ».

Elle apporte ainsi des éléments essentiels quant au questionnement sur le bien-fondé de la consommation carnée. Elle relève que la mise à mort des animaux en vue du plaisir pris à la consommation de leur chair ne  peut être tenue comme allant de soi. « Les arguments en faveur de la boucherie, dans un contexte où la nécessité ne pe
ut pas être invoquée (…) sont moralement très faibles. La balance entre le plaisir gustatif de l’un, obtenu par la mort de l’autre est grandement déséquilibrée ».

Florence Burgat explique « soit on pense le problème à l’intérieur du cadre réglementaire en vigueur et l’on tient, sans examen, pour légitime ce qui est légal, on s’interdit alors de comprendre pourquoi certains remettent en cause la boucherie et l’on cantonne le problème à des dérives ou à des aspects techniques ; soit on s’interroge depuis les fondements sur la légitimité de la boucherie et l’on se demande alors s’il est juste de faire subir aux animaux ce que nous leur faisons
subir, c’est-à-dire le pire – de quel droit, en l’absence de nécessité, assimilons-nous les animaux à des ressources transformables ou à des biens dont l’usage implique la destruction ?

Ajoutons que jamais nous n’avons fait souffrir et tué autant d’animaux qu’aujourd’hui alors que jamais nous n’avons eu moins besoin des animaux pour notre survie ou pour notre développement. »

Florence Burgat poursuit : « C’est sur le caractère à la fois ancien et pérenne de l’interrogation sur la légitimité même de l’abattage des animaux que je voulais appeler votre attention. Non, cette préoccupation n’est pas le fait d’étranges groupuscules qui puisent dans des sources occultes ; il s’agit bien d’une question philosophique et morale que seule l’ignorance de l’histoire des idées peut ranger au magasin des bizarreries. »

En ce qui me concerne, l’audition de Florence Burgat a eu le grand mérite de s’interroger sur les fondements de la légitimité à tuer, en l’absence de nécessité pour se nourrir.

Catherine Rémy, chercheuse au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) a, pour sa part, apporté de nombreux éléments quant aux aspects sociologiques et ethnologiques des rapports entre les hommes et les animaux. Les enquêtes qu’elle a menées au sein des abattoirs ont permis de saisir, sur le terrain, les enjeux de la question animale avec celles des frontières de l’humanité.

Elle relève que, fondamentalement, il existe « un milieu très spécial à l’abattoir qui se caractérise notamment par un rapport violent à la mise à mort et à l’animal. De nombreux visiteurs décrivent un univers difficile, brutal ». C’est à travers la description de cet univers que l’étude de cette sociologue est intéressante. Elle a pu observer ce qu’elle appelle une culture du combat : « quand les animaux sont dociles, les travailleurs tuent avec détachement. Mais, très souvent, lorsqu’un animal résiste alors les travailleurs peuvent user de la violence, une violence non seulement verbale, mais physique ».

Cette dualité de situations s’inscrit dans un environnement professionnel qui ne permet pas aux travailleurs d’exprimer une compassion vis-à-vis de l’animal. En effet, comment serait-il humainement possible de demander à un ouvrier d’éprouver une quelconque compassion pour un animal qu’il doit tuer ? Elle souligne, alors, à quel point il serait difficile de transformer les ouvriers d’abattoir en « bons euthanasistes pleins de compassion ».

Catherine Rémy précise : « On a voulu penser l’abattoir comme une usine traditionnelle et, au fond, réduire l’animal à de la matière ; mais l’animal résiste, se rappelle à nous et se rappelle au tueur en résistant. J’ai constaté que ces moments sont très troublants pour les hommes et que c’est alors qu’on voit apparaître une violence. »

« On voit aussi des moments où l’animal résiste (…) si bien que même si l’ouvrier veut accomplir son geste le mieux possible, cela lui est difficile. Bref, il y a bien une résistance du vivant. »

Les apports de l’audition de Catherine Rémy méritent d’être relevés. Ils permettent de mettre en avant un aspect spécifique du métier d’abatteur, le plus souvent ignoré, la confrontation avec la résistance d’un être vivant qui ne veut pas mourir. En saisissant les caractéristiques de la relation du tueur avec l’animal, de véritables questionnements de fond se posent sur cette situation de violence
inévitable.

Le rapport montre que la France possède les connaissances scientifiques et techniques nécessaires afin d’éviter toute souffrance inutile, mais qu’elles ne sont pas suffisamment appliquées. Pour autant, je souhaite rappeler que la mise à mort d’un animal consiste obligatoirement en une souffrance, ce qui entre en contradiction avec la notion même de respect du bien-être animal.

Tel est le sens de ma contribution, souhaiter replacer ce rapport dans un contexte où l’animal tué est un être vivant qui refuse de mourir, et par ailleurs rappeler que nous pouvons nous orienter vers une alimentation de moins en moins carnée, voire nous en passer complètement.

EELV lance une OPA sur la question animale

Avant de continuer de parler des mesures proposées par la commission d’enquête parlementaire « sur les conditions d’abattage des animaux de boucherie dans les abattoirs français » jetons un oeil sur un étrange manifeste qui vient d’être publié.

Son titre se voulant philosophique est « Le rapport à l’animal est notre rapport au monde », ses auteurs étant Yannick Jadot, Pascal Durand  et Laurence Abeille d’EELV, ainsi qu’Allain Bougrain Dubourg.

On notera que Laurence Abeille a fait partie de ladite commission, qui est d’ailleurs le prétexte à ce manifeste. Pour la première fois, EELV aborde la question animale : jamais cela n’a été le cas auparavant.

Voyant qu’il faut bien affronter le problème, EELV s’appuie sur la commission, tenant un discours plus ou moins à la zadiste, afin de se proposer comme aire d’accueil pour les personnes engagées dans la cause animale.

C’est une OPA pure et simple, un coup politique éhonté. C’est flagrant : jamais EELV n’avait abordé jusque-là la question, et là il est expliqué que « la question de notre rapport aux animaux n’est pas qu’un sujet politique parmi d’autres, elle est un projet de société en soi »…

C’est ignoble, tout simplement.

Le rapport à l’animal est notre rapport au monde

L’animal, sa sensibilité et ses souffrances ont fait une entrée fracassante dans le débat public avec la diffusion des vidéos de l’association de protection animale L214, mettant en lumière le sort réservé aux animaux dans les abattoirs en France.

Les réactions, nombreuses dans la société, ont conduit à une prise de conscience très forte et à un rejet grandissant des conséquences de certaines activités humaines sur le vivant dans son ensemble. Cette indignation, grâce la mobilisation de la société civile, nourrit la demande toujours plus pressante d’action politique en faveur du bien-être animal.

À ce titre, la création de la première commission d’enquête parlementaire sur les conditions d’abattage en France révèle un début de reconnaissance de la condition animale comme sujet politique à part entière.

Cette commission eut le mérite de mettre en lumière les dysfonctionnements graves qui existent dans des abattoirs, lieux totalement fermés et cachés; et d’interroger des aspects plus fondamentaux du lien que les sociétés humaines entretiennent avec le vivant.

Elle doit aussi être l’occasion de mettre en perspective et en débat l’étendue du sort que nos sociétés réservent aux animaux, des abattoirs aux conditions d’élevage, en passant par le transport, le trafic d’espèces sauvages, le commerce international, la pêche en eaux profondes, la chasse, la corrida ou les expérimentions animales.

L’affaire des abattoirs en France est en effet l’illustration d’un système global. Celui d’abord de quelques grands groupes industriels et agro-alimentaires, tenants d’une industrialisation sans limite, pour qui la nature et le vivant ne seront jamais que des ressources économiques, des produits à exploiter au service d’une rentabilité financière devenue insensée. Celui surtout de leur incapacité à penser l’animal comme un être vivant à part entière, sensible et souffrant.

Pourtant, lorsqu’on est doté d’une conscience, que vaut un chiffre d’affaire, un bénéfice, un profit en regard d’une douleur injustifiée, du mépris de la vie, du respect dû à tout le vivant?

Alors que nous vivons la 6ème extinction animale de masse, que les espèces présentes sur terre disparaissent 100 fois plus vite que par le passé, que l’exploitation animale détériore chaque jour notre planète et hypothèque la vie humaine, il est tout simplement vital, au sens premier du terme, de repenser notre rapport au vivant et de l’inscrire au cœur de notre action politique.

Depuis 2009, les Traités européens reconnaissent les animaux comme des êtres sensibles, mais c’est toujours à la faveur de mobilisations citoyennes que les victoires ont pu être arrachées.

C’est parce que les consommateurs, les associations et les ONG ont agi que nous réussirons à interdire le chalutage en eaux profondes et préserver une partie de la biodiversité marine, c’est grâce aux mobilisations citoyennes que nous pouvons à la fois remettre en cause les subventions accordées aux corridas, à faire passer l’animal avant notre divertissement et à ne plus considérer comme allant de soi les numéros de dressage dans les cirques ou l’exposition d’animaux dans les parcs zoologiques, que nous pouvons faire reculer l’univers concentrationnaire de l’élevage industriel, c’est parce que nous pouvons nous appuyer sur les milieux scientifiques qu’il est possible d’interdire des expérimentations animales à des fins mercantiles.

Dès lors, ce mouvement ne doit pas s’arrêter, il doit s’amplifier.

Pour nous, écologistes, la question de notre rapport aux animaux n’est pas qu’un sujet politique parmi d’autres, elle est un projet de société en soi, elle est le marqueur de notre rapport au monde et fondamentalement, de notre vision de l’humanité.

La commission d’enquête parlementaire et les associations

Maintenant que la commission d’enquête parlementaire « sur les conditions d’abattage des animaux de boucherie dans les abattoirs français » a rendu son rapport public, on peut enfin voir ses propositions.

Une lecture de celles-ci fait qu’on comprend vite pourquoi rien n’a été public et pourquoi ce sont les médias qui se sont chargés d’encadrer leur présentation.

Commençons par exemple par la partie sur les associations. Ce qu’on y lit est très clair et n’a pas besoin de commentaires : la commission d’enquête parlementaire, qui précise bien qu’elle est née directement des vidéos rendues publiques par l’association L214, concerne que les associations doivent participer à la régulation des abattoirs, à leur encadrement.

Les personnes aimant les animaux devraient donc non pas être d’une morale végane intransigeante, mais être une composante d’une exploitation animale « moderne »…

A. RENFORCER LE RÔLE DES ASSOCIATIONS DE PROTECTION ANIMALE

La commission d’enquête a été créée suite à la diffusion de vidéos réalisées par l’association de protection animale L214 éthique et animaux, qui a joué son rôle de lanceur d’alerte. Il est donc nécessaire de reconnaître la légitimité des associations de protection animale et la qualité de leur travail pour le respect du bien-être animal en abattoir, distinction nécessairement faite de la part militante de certaines associations contre l’abattage des animaux.

1. La légitimité des associations

Nombreux sont les professionnels de la filière qui ont souligné devant la commission d’enquête la qualité du travail des associations de protection animale et la légitimité de leur action en matière de bien-être animal.

En effet, certaines associations de protection animale coopèrent directement et depuis longtemps avec les éleveurs et les exploitants d’abattoirs afin d’améliorer leurs pratiques en matière de bien-être animal.

Mme Christiane Lambert, première vice-présidente de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), a confirmé ce travail commun : « […] Nous avons à cœur de dialoguer avec certaines autres [associations] pour expliquer quelle est la nouvelle attente et pourquoi elle se manifeste. Nous travaillons avec d’autres organisations comme CIWF, qui visite des élevages et contribue à écrire des cahiers des charges, et qui est intervenue devant la FNSEA. Nous travaillons également avec l’association Welfarm, qui visite aussi des exploitations et avec laquelle nous avons projeté plusieurs réunions de travail thématiques pour entrer dans le détail de ce que l’on peut faire ou pas dans l’intérêt des animaux. » (409)

M. Laurent Pinatel, porte-parole de la Confédération paysanne, a confirmé que son organisation collaborait avec de telles associations : « Comme la FNSEA, la Confédération paysanne travaille avec des associations tel que CIWF : c’est le signe que certains militants du bien-être animal ont réellement la volonté d’être les interlocuteurs de l’ensemble des professionnels agricoles. C’est avec ces gens-là que l’on pourra travailler en toute objectivité pour trouver des pistes d’amélioration entre les éleveurs et les abattoirs ». (410)

Plusieurs intervenants qui se sont exprimés devant la commission d’enquête ont également souligné le rôle historique de l’association Œuvre d’assistance aux bêtes d’abattoirs (OABA).

M. Patrick Dehaumont, directeur général de l’alimentation (DGAL), a ainsi déclaré : « Pour ce qui est de nos relations avec les associations, elles me paraissent bonnes. Du reste, un certain nombre d’associations de protection animale, dont l’OABA, sont parties prenantes du Conseil national d’orientation de la politique sanitaire animale et végétale, au cours duquel sont abordées les questions de bien-être animal. Le travail avec les associations est donc constructif. […]

Cette mise au point ne remet nullement en cause l’action de l’OABA, qui réalise un travail extrêmement efficace dans les abattoirs depuis des décennies. D’ailleurs, lors du dernier CNOPSAV, nous avons rappelé, et le ministre l’a également souligné, que nous sommes très favorables à des conventionnements entre les professionnels de l’abattage et des associations comme l’OABA pour assurer plus de transparence, renforcer la vigilance et sensibiliser les différents acteurs. » (411)

M. Max Roustan, maire de la ville d’Alès, dont l’abattoir a fait l’objet d’une vidéo très médiatisée par l’association L214, a indiqué : « Par ailleurs, l’OABA, que vous avez reçue, a validé en 2011 et en 2016 les procédures mises en œuvre par l’abattoir d’Alès. » (412)

Il faut également préciser que l’OABA a rédigé des guides de recommandations sur les pratiques d’abattage, qu’elle a ensuite distribués dans de nombreux abattoirs français.

Ces associations qui travaillent en commun avec les professionnels du secteur de l’élevage et de l’abattage tirent leur légitimité de leur volonté et de leurs actions pour garantir le respect du bien-être des animaux d’élevage et améliorer les pratiques de ces professionnels.

Les professionnels du secteur rejettent en revanche les associations de protection animale qui ont un message promouvant l’abolition de la consommation de produits d’origine animale.

Mme Christiane Lambert, première vice-présidente de la FNSEA, a ainsi déclaré : « En clair, nous faisons un net distinguo entre les objectifs poursuivis par certaines associations et par d’autres. » (413)

2. Les moyens d’actions des associations

Afin de renforcer le rôle des associations de protection animale, il est avant tout nécessaire de renforcer leurs moyens d’action qui sont notamment leur constitution partie civile et les visites en abattoir.

a. La constitution de partie civile par les associations

Aujourd’hui, les associations de protection animale peuvent se constituer partie civile pour des infractions pénales de mauvais traitements sur animaux si ces infractions relèvent du code pénal.

En effet, l’article 2-13 du code de procédure pénale dispose : « Toute association régulièrement déclarée depuis au moins cinq ans à la date des faits et dont l’objet statutaire est la défense et la protection des animaux peut exercer les droits reconnus à la partie civile en ce qui concerne les infractions réprimant l’abandon, les sévices graves ou de nature sexuelle, les actes de cruauté et les mauvais traitements envers les animaux ainsi que les atteintes volontaires à la vie d’un animal prévus par le code pénal. »

Cette disposition ne permet cependant pas aux associations de protection animale de se constituer partie civile pour des infractions relevant du code rural et de la pêche maritime.

Par conséquent, en l’état actuel de la réglementation, les associations de protection animale ne peuvent se constituer partie civile pour des mauvais traitements commis sur des animaux en abattoir ou lors de leur transport.

Cette impossibilité s’avère d’autant plus être défavorable au vu des évolutions législatives étendant le délit de maltraitance animale aux exploitants d’abattoirs et d’entreprises de transport (voir supra).

M. Frédéric Freund, directeur en charge des missions de visites des abattoirs de l’association Œuvre d’assistance aux bêtes d’abattoirs (OABA) regrette une telle impossibilité : « Vous avez donc devant vous une association reconnue d’utilité publique spécialisée dans la protection animale, de l’élevage à l’abattage, qui ne peut légalement se constituer partie civile pour toutes les infractions relatives aux règles d’élevage, de transport et d’abattage contenues dans le code rural… » (414)

Il est important de rappeler que la constitution de partie civile peut être indépendante de la plainte et qu’elle a pour objet de permettre d’obtenir la réparation du préjudice subi par l’infraction en devenant partie au procès. Elle permet le déclenchement des poursuites à l’encontre de l’auteur des faits en cas d’inertie du parquet.

La constitution de partie civile implique le versement d’une consignation dont le montant est fixé par le juge d’instruction. Si la plainte ne s’avère pas justifiée, ce montant n’est pas restitué.

Proposition n° 58 : Modifier l’article 2-13 du code de procédure pénale relatif à la constitution de partie civile des associations afin d’y inclure les infractions pénales relevant des dispositions du code rural.

b. La visite des abattoirs par les associations

Une des missions principales de l’association Œuvre d’assistance aux bêtes d’abattoirs est de visiter ces établissements afin de s’assurer du respect de la réglementation relative au bien-être animal, comme l’a déclaré M. Jean-Pierre Kiefer, président de l’OABA devant la commission d’enquête : « L’OABA a mené depuis les années soixante-dix une mission de visites des abattoirs, mettant à profit la présence traditionnellement forte de vétérinaires parmi ses membres […]. Depuis quelques années, elle rencontre toutefois des difficultés pour la mener à bien. » (415)

En effet, suite à la diffusion en 2012 du reportage réalisé par
Mme Anne de Loisy sur les abattoirs, qui a bénéficié d’une forte audience, auquel l’OABA a apporté son aide et expertise, les portes de certains abattoirs se sont fermées.

M. Kiefer déplore ainsi les « répercussions directes pour l’OABA car certains directeurs d’abattoir ont considéré que notre association avait trahi leur confiance. C’est une attitude regrettable : les professionnels auraient mieux fait de considérer qu’il leur fallait balayer devant leur porte, car nous n’avions dénoncé que de très, très mauvais élèves, et empêcher que les dysfonctionnements dénoncés à travers des cas extrêmes ne se reproduisent. » (416)

Les visites de l’OABA ne se font pourtant pas de façon inopinée, comme l’explique M. Kieffer : « Ces visites se font toujours après avoir pris rendez-vous avec le directeur de l’abattoir concerné et les services vétérinaires en charge du contrôle de cet abattoir : il n’est pas possible pour une association de venir à l’improviste pour voir ce qu’il s’y passe. Précisons que nos audits portent sur la seule protection des animaux et non sur l’aspect sanitaire. Sur place, nous adressons des remarques au directeur et aux professionnels sur les problèmes que nous relevons. Nous faisons même corriger les mauvaises pratiques en montrant les bons gestes, puisque nos enquêteurs sont soit des vétérinaires soit des professionnels des animaux et d’utilisation du matériel. » (417)

Toutes les visites de l’OABA font également l’objet d’un rapport remis a minima à l’exploitant de l’abattoir et aux services vétérinaires préfectoraux.

Votre rapporteur souhaite souligner la légitimité de l’OABA et la qualité de son travail, et incite par conséquent les exploitants d’abattoirs à accueillir cette association au sein de leur établissement.

Les autres associations de protection animale travaillant sur ce sujet – comme exposé plus haut – sont également légitimes à participer aux visites des abattoirs.

Commission d’enquête parlementaire : le soutien du quotidien Libération

La seconde escroquerie du 21 septembre 2016, en plus de celle du Monde, est celle de Libération. Les premières pages sont consacrées à la « viande végétale » et à la « viande in vitro ».

La viande végétale est considérée comme incroyable, car ayant la forme, la texture, le goût de la viande. La « viande in vitro » est présentée comme la grande solution de l’avenir. La couverture elle-même y a trait.

Cette approche en termes de « substitution » est ignoble. Apprécier le « goût » d’un être vivant mort est infâme. Valoriser la copie de ce « goût » est une aberration barbare.

Quant au reste, dès le début, on a bien entendu l’éloge de L214, avec des photos d’un rassemblement parisien lundi dernier où ses militants portaient, encore une fois, des animaux morts, ce que nous trouvons intolérable sur le plan de la dignité.

On y apprend que L214 met 17,2 sur 20 à Europe Ecologie Les Verts pour son action envers les animaux. C’est proprement hallucinant.

Libération avait fait l’éloge d’ailleurs de ce rassemblement, présenté de la manière suivante : « A Paris, L214 met en scène la souffrance animale« .

Nous regrettons énormément d’avoir à documenter cet article avec cette photo de présentation, que nous considérons être une insulte fondamentale à la dignité animale.

Voici ce qu’on lit, entre autre, dans cet article :

« Visages des participants graves et fermés, bustes immobiles : le tableau, si l’on peut dire, se veut solennel.

La tension est insupportable pour une jeune militante qui éclate en sanglots et doit confier son porcelet mort à un camarade. Des cris de cochons sortent de la sono, suivis d’une musique funèbre. (…)

Des passants s’arrêtent devant le happening et écoutent les explications de la militante de L214. Ainsi, Christine, 64 ans. Cette retraitée du secteur hospitalier de l’AP-HP qui se promenait dans le Quartier latin juge cette action «très bien. Il faut des trucs chocs pour faire prendre conscience aux gens de certaines réalités inconnues du plus grand nombre».

Elle qui mange de la viande, «mais de moins en moins», estime qu’«il faudra du temps pour faire changer les mentalités et prendre conscience de choses inacceptables en matière d’élevage animal». »

C’est un excellent exemple de comment cet appel à l’irrationnel n’apporte rien.

Sinon, tout comme le quotidien Le Monde le même jour, le Libération du 21 septembre 2016 a son éditorial abordant la question des abattoirs, avec ici aussi comme manière d’approcher la question le « choc » dans l’opinion provoqué par les vidéos de L214, avec là aussi l’éloge de la commission parlementaire.

Le voici, avec son humour plus que douteux (ou plutôt totalement sordide et indigne), sa négation de la possibilité d’une humanité végane, son éloge de l’industrie capitaliste modernisée pour améliorer les choses.

« A pas de loup, la cause des moutons avance. Et aussi celle des veaux, vaches, cochons, couvées… Deux technologies en sont la cause : le numérique et sa viralité, la biochimie. Les vidéos diffusées en ligne par l’association L214 ont provoqué un choc dans l’opinion.

Au plus carnivore des internautes, il apparaît maintenant clairement que les conditions d’abattage des animaux dans les usines à viande du pays ont quelque chose d’insupportable à la sensibilité contemporaine.

Du coup, l’Assemblée nationale s’est saisie du dossier. Une commission présidée par Olivier Falorni vient de rendre des conclusions pertinentes, dont la mise en œuvre devrait limiter les souffrances inutiles infligées aux animaux, victimes jusque-là négligées. Bien sûr, aux yeux des militants, elles apparaîtront comme un simple pis-aller.

C’est là que la biochimie entre en scène. Si on tue les animaux, souvent dans des conditions atroces, c’est qu’on les mange.

Comme il se passera des lustres avant que l’humanité devienne végétarienne, a fortiori végane, les techniciens du vivant ont exploré une voie nouvelle : le remplacement de la viande par des substituts alimentaires recomposés chimiquement. Utopie ?

Certainement pas. Nos enquêtes montrent qu’il est parfaitement possible de mettre des steaks ou des gigots dans notre assiette sans immoler préalablement une vache ou un mouton. Ainsi, par ce double canal, la technique, qui a souvent mauvaise réputation, vient soudain au secours de la nature.

A long terme, les conséquences de ce mouvement irrésistible sont vertigineuses : bouleversement des filières de production, reconversion des éleveurs, invention d’une nouvelle gastronomie, transformation de la condition animale. Sans doute les conservateurs de tous poils crieront-ils comme des cochons qu’on égorge. Chacun son tour… Cela s’appelle le progrès. »

Entre Le Monde et Libération, le véganisme a connu le 21 septembre 2016 une journée plus que rude.

Commission d’enquête parlementaire : le soutien du quotidien Le Monde

Cette histoire de commission d’enquête parlementaire sur les abattoirs, dont nous parlions hier, ne peut pas être comprise sans la double offensive bobo qui a eu lieu hier dans la presse. Tant les quotidiens Le Monde que Libération ont, en effet, fait l’éloge de L214 et d’une certaine forme de « véganisme ».

Quelle est la nature de cette forme ? Elle est très simple, elle a été résumée de manière impeccable par Jean-Luc Mélenchon dans une interview au Parisien :

« les véganes nous obligent à réfléchir sous un angle radical, ce qui est intéressant »

Les végans seraient là pour cautionner un système moralement condamnable, pour prétendre que les choses peuvent changer, etc. Du moment qu’ils n’assument pas l’universalisme et la morale comme devant être appliqués, du moment qu’ils ne parlent pas de la Nature, ils sont tout à fait acceptables, et même très utiles…

Voilà à quoi on a eu droit hier, dans une double opération de la presse parisienne « rive gauche ».

Commençons par Le Monde. Ce journal a publié un long article faisant l’éloge de la commission, qu’il a appuyé par pas moins qu’un éditorial intitulé « Comment nous tuons les bêtes ». Voici ce qu’on y lit, entre autres :

« Ce sont des images insoutenables qui ont jeté l’opprobre sur le milieu des abattoirs. (…) A quatre reprises en huit mois, l’association de protection animale L214 a révélé des cas de maltraitance dans des abattoirs français. Ces vidéos, tournées en caméra cachée, ont ébranlé l’opinion. A juste titre.

Il ne s’agit pas ici de débattre du bien-fondé de la consommation de viande, de son impact sur les animaux, l’environnement ou la santé – thèmes cruciaux déjà largement discutés. Il s’agit de faire respecter la loi. (…)

L’animal est un sujet que la loi doit considérer comme tel, nous a appris la grande philosophe Elisabeth de Fontenay dans son magistral « Le Silence des bêtes, la philosophie à l’épreuve de l’animalité » (Fayard, 1998).

Nous tuons des millions, de ces sujets tous les ans, en France. Le moins que l’on puisse exiger est que cela ne se fasse pas à l’abri des regards, mais de façon connue de tous et dans les conditions fixées par la loi. Ce serait faire preuve d’un minimum d’humanité à l’adresse de l’animalité. »

Les choses sont ici très claires : ce qui compte, c’est l’aménagement de l’exploitation animale. Il ne s’agit pas de remettre en cause quoi que ce soit, de parler morale, mais d’aménager. Et L214 est ouvertement soutenu comme ayant joué un rôle en ce sens.

Mais ce n’est pas tout, bien sûr : ce serait sous-estimer la capacité des CSP++ de « gauche » à se prétendre en mesure de changer le monde. On trouve donc dans Le Monde un autre texte faisant l’éloge de L214 : « La France doit évoluer vers le véganisme »,  signé par des universitaires, des artistes, des bobos.

Cet article n’est pas en ligne, étant réservé aux gens ayant acheté Le Monde. Cela en dit long. Tout comme en dit long le fait de retrouver la membre d’un groupe de musique au véganisme qui n’en est pas un (« Vegan et fière de l’être », mais en fait non), ou encore le fait, pire encore dans l’hypocrisie pratique, le fait que l’appel assume que certains des signataires mangent de la viande…

Cet appel est un véritable assassinat du véganisme, qu’il résume à un existentialisme individualiste à prétexte moralisant, niant la Nature et cherchant à un prétexte pour avoir une sorte de pseudo critique de la réalité.

Abattoirs : la position de la commission d’enquête parlementaire

C’était une initiative annoncée depuis quelques temps par le milieu de la protection animale et voici comment cela a été présenté hier par un communiqué AFP :

Une commission d’enquête parlementaire a rendu publiques mardi 65 propositions pour augmenter la transparence sur l’abattage des animaux de boucherie en France.

L’association L214, qui a participé à l’enquête de la commission parlementaire, a d’ailleurs rendu hier une nouvelle vidéo – la cinquième cette année déjà – filmée dans un abattoir, en l’occurrence de « maltraitance dans un abattoir de moutons », avec le soutien pour cela du quotidien Le Monde pour la médiatisation.

Sauf qu’en réalité, la commission d’enquête parlementaire n’a pas rendu publique les mesures qu’elle conseille. Elle le fera dans une semaine seulement.

Prôner la transparence dans les abattoirs en diffusant des communiqués sur un rapport, alors qu’on ne peut pas lire celui-ci, c’est une drôle de transparence !

Mais c’est qu’en arrière-plan, il y a tout un commerce. Un commerce universitaire, un commerce de magasins, un commerce associatif, avec un seul but : neutraliser la révolte morale complète qui devrait se produire en raison de la condition animale.

Au lieu de mobiliser pour la révolution, seul moyen de changer une réalité toujours plus ignoble, des voies de garage sont proposées. Comment comprendre autrement la proposition de la commission parlementaire de « création d’un comité national d’éthique des abattoirs » ?

Parler de morale dans les abattoirs,  c’est comme considérer que les camps de la mort nazis ont droit à une inspection de la Croix Rouge.

Nous parlerons la semaine prochaine, en détail, de chacune des mesures proposées par la commission parlementaire, lorsqu’elles seront rendues publiques. Voici déjà le communiqué officiel à ce sujet, qui mentionne dès le début l’association L214.

Adoption du rapport d’enquête

Mardi 20 septembre 2016 matin, la commission d’enquête a examiné puis adopté le rapport d’enquête.

Créée le 22 mars 2016 à la suite de la révélation par l’association L214 de nombreux cas de maltraitance animale dans des abattoirs, la commission d’enquête a entrepris « de faire la lumière sur les boîtes noires » que constituent les 941 abattoirs de boucherie et de volaille en France, « en étant le plus exhaustifs rigoureux et objectifs possible » a expliqué son Président, Oliver Falorni, député de Charente-Maritime.

Composé de 30 députés, la commission d’enquête a ainsi auditionné près d’une centaine de personnes dans l’objectif d’entendre l’ensemble des acteurs impliqués dans l’abattage des animaux. Elle s’est également déplacée à quatre reprises de façon inopinée dans les abattoirs afin de constater sur place les conditions de fonctionnement et d’abattage des animaux.

La campagne nationale d’inspection des 263 abattoirs de boucherie menée en avril à la demande du Gouvernement et les visites inopinée des membres de la commission « ont fait la lumière sur des dysfonctionnements souvent mineurs, parfois majeurs » auxquels la commission estime qu’il est indispensable de remédier.

Sur la base d’un état des lieux des abattoirs en France, le rapport, qui constitue le premier travail parlementaire sur le sujet, avance 65 propositions pour améliorer le bien-être animal mais aussi celui des salariés.

Ces propositions visent notamment à pallier « l’insuffisance des contrôles des abattoirs et de transparence ».

Les députés souhaitent que la prise en compte du bien-être animal dans la règlementation [sic] soit pensée d’une façon évolutive. Cette réflexion pourrait être initiée via la création d’un Comité national d’éthique des abattoirs qui réunirait les acteurs de la filière, des philosophes, des parlementaires, des représentants de l’administration et des représentants des cultes dans la mesure où les questions d’abattage rituel seraient abordées.

En ce qui concerne le contrôle, le rapport recommande de rendre obligatoire le contrôles vidéo dans les abattoirs. Celui-ci serait généralisé dans « toutes les zones des abattoirs dans lesquelles des animaux vivants seraient manipulés », y compris les postes d’abattage.

Le rapport recommande que ce contrôle soit « encadré par la loi afin d’en délimiter strictement les finalités et éviter qu’il devienne un outil de surveillance des salariés ». Les enregistrements seraient mis à disposition des services vétérinaires, de la direction et des représentants du personnel dans un objectif de contrôle du respect du bien-être animal et d’amélioration des pratiques et procédures.

Le rapport recommande également d’augmenter les effectifs des services vétérinaires et de mieux les former à la protection animale. Le rapport constate ainsi qu’actuellement le rôle des services est tourné vers l’inspection sanitaire au détriment du bien-être animal.

Ainsi, le rapport recommande la présence obligatoire d’un agent vétérinaire au poste d’étourdissement et d’abattage des abattoirs de plus de cinquante salariés. Il s’agirait « de mettre fin au sentiment de quasi-impunité de certains opérateurs ». Par ailleurs, les députés proposent de requalifier les actes de maltraitance en délit, en cas de récidive.

Le rapport estime que le contrôle doit également passer par la transparence via « une plus grande ouverture aux associations, un droit de visite des parlementaires et la mise en place de comité locaux de suivi de site rassemblant les parties ».

Les députés invitent également à investir dans la modernisation du matériel, et à renforcer la formation des salariés et à revaloriser leurs métiers.

Enfin, le rapport aborde la question de l’abattage rituel. Les règlementations [sic] européenne et française autorisent les abattoirs à déroger à l’obligation d’étourdir les animaux avant l’abattage au nom de la liberté des cultes.

Les députés proposent, dans le respect de la liberté de culte, d’introduire dans la règlementation [sic] à côté de la simple jugulation sans étourdissement deux nouvelles techniques : l’étourdissement réversible et l’étourdissement post-jugulation (qui consiste à rendre les animaux inconscients quelques instants après la saignée).

Le Président et le rapporteur de la commission souhaitent suivre l’application des 65 recommandations par le biais de la création d’un groupe d’étude informel.

Le rapport sera disponible en ligne à compter du 27 septembre 2016.