Veggie pride 2013 à Genève: le « plus grand événement jamais organisé en faveur du végétarisme »

Depuis quelques années, la « Veggie pride » est un concept qui a perdu tout impact auprès des personnes véganes, et heureusement. Si au départ nous n’étions qu’une poignée à rejeter cette absurdité, désormais un tel projet semble tellement ridicule qu’il n’est plus tenable.

C’est pour cela que la « veggie pride », cette marche de la fierté « végéta*ienne », s’est exportée, en l’occurrence à Genève :

« La première Veggie Pride internationale a lieu à Genève du 16 au 20 mai. Il s’agit du plus grand événement jamais organisé en faveur du végétarisme. Des manifestants et des conférenciers du monde entier sont attendus pour l’occasion. Une pétition sera remise à l’ONU. De nombreuses actions pacifiques sont prévues devant les plus hautes instances de la ville. » [ce n’est pas nous qui avons mis en gras – LTD]

On voit bien que ces gens sont sur une autre planète : d’un côté soi-disant pro-végan, puis faisant l’apologie du végétarisme, quant à la prétention d’avoir réalisé le « plus grand événement jamais organisé en faveur du végétarisme », cela ne tient pas debout, bien entendu.

750 personnes ont participé à la marche à Genève (300-400 selon la presse suisse), les deux vidéos ont été vues par 1500-2000 personnes en respectivement une semaine et deux jours, bref, cela n’a pas soulevé grand monde, ni porté quoi que ce soit de culturel.

Voici l’extrait d’une interview qu’on peut trouver publié par le journal suisse Le Temps.

David Olivier y explique deux choses :

– il faut demander à l’ONU que les droits des végétariens soient respectés ;

– les « végétariens » seraient en effet forcés « à se cacher et à se taire. »

Facile de comprendre pourquoi un tel discours peut être prononcé à Genève, mais certainement pas en France, alors que nous vivons dans un climat violemment homophobe lancé par les opposants à l’ouverture du mariage aux personnes homosexuelles…

Le Temps: Quel est l’objectif de la Veggie Pride et à qui s’adresse-t-on?

David Olivier: Cette manifestation n’est pas centrée sur l’alimentation, mais sur les animaux et le refus de les faire souffrir et mourir pour notre plaisir. La Veggie Pride est une manifestation ouverte à toutes les personnes végétariennes solidaires des animaux. Nous manifestons d’abord pour dire que les végétariens existent, pour sortir de notre invisibilité (…).

– Pourquoi ce nom: est-ce à dire que la minorité végétarienne et végétalienne se sent discriminée, dans la même mesure que les homosexuels?

– Nous manifestons pour exprimer notre fierté (pride, en anglais) d’être végétariens (…). Beaucoup de végétariens, du fait de la pression sociale, se croient obligés de se trouver des «excuses», liées à leur santé ou à des motivations autres que les animaux. La Veggie Pride vise à inciter les végétariens à «sortir du placard», c’est-à-dire à cesser de se cacher, ou de cacher leurs motivations (…).

Le terme «végéphobie» a été formé par calque à partir de «homophobie». Il ne s’agit cependant pas de faire une compétition avec les homosexuels pour savoir qui est le plus victime d’une «x-phobie», mais de constater que, dans un cas comme dans l’autre, il y a un mécanisme d’oppression sociale qui amène un groupe de personnes à se cacher et à se taire (…).

– Votre manifestation est porteuse de plusieurs revendications officielles, notamment auprès de l’OMS et de l’ONU, quelles sont-elles?

– Le végétarisme est une conviction politique et philosophique. Nous voulons qu’elle soit respectée en tant que telle, à défaut d’être partagée.

Nous adressons donc une pétition au rapporteur spécial de l’ONU sur la liberté de conscience pour demander le respect des droits des végétariens. »

Ce qui veut dire, en traduction sans langue de bois : nous sommes des petit-bourgeois qui voulons vivre notre végétarisme sans nous forcer, nous ne voulons surtout pas de la révolution, alors donnez-nous des miettes de droits pour que nous puissions exister.

Ces gens veulent ramener le véganisme à une pratique du niveau des Témoins de Jéhovah, ils veulent que les végans forment une petite communauté idéaliste coupée de la réalité sociale et sans compréhension de ce que représente le véganisme…