La reproduction des dauphins en captivité de nouveau légale

Voici un exemple de plus de comment sans révolution, aucun changement n’est possible pour les animaux. Le 4 mai 2017, il y avait un nouvel arrêté sur les delphinariums. Quelques jours après, un ajout était effectué torpillant les delphinariums, en interdisant notamment la reproduction des animaux captifs.

Entre cela et les agrandissements exigés, les delphinariums ne pouvaient que fermer à moyen terme, amenant des complaintes tout à fait pathétique comme celle, misérable, des soigneurs de Marineland.

Marineland, le Safari africain de Port-Saint-Père et Grévin et compagnie ont évidemment tenté un coup de force juridique et on sait comment cela se passe alors : tout est une question de rapport de force.

Les organismes qui se baladent là-haut – comme le conseil d’Etat en l’occurrence – peuvent indifféremment prendre position dans un sens ou dans un autre, inventant des raisons juridiques selon les rapports de force.

Ne pas voir cela, c’est soit être naïf, soit tellement profiter du système qu’on y croit parce que c’est dans son propre intérêt.

Et donc, vu le rapport de force, le conseil d’Etat a cassé l’arrêté, redonnant le droit aux delphinariums de pratiquer la reproduction. C’est un exemple de plus de la faillite morale la plus complète, tant des institutions, même pas capable de bouger un tout petit peu, voire même de faire semblant, que des gens prétendant qu’un changement est possible sans révolution.

Voici le communiqué du conseil d’Etat suite à sa prise de décision, avec le justificatif « juridique » qui ne fait que refléter le rapport de force.

Pour ceux qui n’y croient toujours pas, il suffit de lire : la décision de casser l’arrêté est motivé notamment par le fait que sinon les delphinariums vont fermer !

Conseil d’État, 29 janvier 2018, Société Marineland, Société Safari Africain de Port-Saint-Père
Nos 412210, 412256>

Le Conseil d’Etat statuant au contentieux (Section du contentieux, 6ème et 5ème chambres réunies), sur le rapport de la 6ème chambre de la Section du contentieux
Séance du 12 janvier 2018 – Lecture du 29 janvier 2018

Vu la procédure suivante :

1° Sous le n° 412210, par une requête et un mémoire en réplique, enregistrés respectivement le 6 juillet 2017 et le 18 décembre 2017 au secrétariat du contentieux du Conseil d’Etat, la société Marineland demande au Conseil d’Etat :
1°) d’annuler pour excès de pouvoir l’arrêté de la ministre de l’environnement, de l’énergie et de la mer, chargée des relations internationales sur le climat, du ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt et de la secrétaire d’Etat chargée de la biodiversité du 3 mai 2017 fixant les caractéristiques générales et les règles de fonctionnement des établissements présentant au public des spécimens vivants de cétacés ;
2°) de mettre à la charge de l’Etat la somme de 8 000 euros au titre de l’article L. 761-1 du code de justice administrative.

2° Sous le n° 412256, par une requête et deux mémoires en réplique enregistrés respectivement le 7 juillet 2017, le 4 et le 19 décembre 2017 au secrétariat du contentieux du Conseil d’Etat, la société Safari Africain de Port St Père et la société Grévin et compagnie demandent au Conseil d’Etat :
1°) d’annuler pour excès de pouvoir l’arrêté de la ministre de l’environnement, de l’énergie et de la mer, chargée des relations internationales sur le climat, du ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt et de la secrétaire d’Etat chargée de la biodiversité du 3 mai 2017 fixant les caractéristiques générales et les règles de fonctionnement des établissements présentant au public des spécimens vivants de cétacés ;
2°) de mettre à la charge de l’Etat la somme de 3 000 euros chacune au titre de l’article L. 761-1 du code de justice administrative

Vu les autres pièces des dossiers ;

Vu :
– la Constitution ;
– la directive 1999/22/CE du 29 mars 1999 ;
– le code de l’environnement ;
– le code de justice administrative ;

Après avoir entendu en séance publique :
– le rapport de Mme Laurence Franceschini, conseiller d’Etat,
– les conclusions de M. Louis Dutheillet de Lamothe, rapporteur public.

La parole ayant été donnée, avant et après les conclusions, à la SCP Piwnica, Molinié, avocat de la société Marineland, à la SCP Boré, Salve de Bruneton, Mégret, avocat de l’association pour la protection des animaux sauvages et autres, à la  SCP Baraduc, Duhamel, Rameix, avocat de l’association « Réseau-Cétacés », à la SCP Waquet, Farge, Hazan, avocat de l’association « One Voice ».

Vu la note en délibéré, enregistrée le 12 janvier 2018 sous les numéros 412210 et 412256, présentée par le ministre de la transition écologique et solidaire ;

Vu la note en délibéré, enregistrée le 18 janvier 2018 sous les numéros 412210 et 412256, présentée par la SCP Waquet, Farge, Hazan ;

1. Considérant que les requêtes de la société Marineland, d’une part, des sociétés Safari Africain de Port St Père et Grévin et compagnie, d’autre part, tendent à l’annulation pour excès de pouvoir du même arrêté du 3 mai 2017 de la ministre de l’environnement, de l’énergie et de la mer, du ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt et de la secrétaire d’Etat chargée de la biodiversité fixant les caractéristiques générales et les règles de fonctionnement des établissements présentant au public des spécimens vivants de cétacés ; qu’il y a lieu de les joindre pour statuer par une seule décision ;

2. Considérant qu’eu égard à la nature et à l’objet du présent litige, l’association « One Voice », l’association « Sea Sheperd », l’association pour la protection des animaux sauvages, l’association « C’est assez ! », la fondation droit animal, éthique et sciences, l’association « Réseau Cétacés », justifient d’un intérêt suffisant au maintien de l’arrêté attaqué ; que l’association « Alliance of Marine Mammal Parks » et l’association « European Association for Aquatic Mammals » justifient quant à elles d’un intérêt suffisant à l’annulation de l’arrêté attaqué ; qu’ainsi leurs interventions sont recevables ;

3. Considérant, en premier lieu, que conformément aux dispositions des articles R. 413-9 et L. 512-10 alors en vigueur du code de l’environnement, l’arrêté du 3 mai 2017 a été pris après les avis du conseil national de la protection de la nature et du conseil supérieur de la prévention des risques technologiques ; que l’organisme dont une disposition législative ou réglementaire prévoit la consultation avant l’intervention d’un texte doit être mis à même d’exprimer son avis sur l’ensemble des questions soulevées par ce texte ; que, par suite, dans le cas où, après avoir recueilli son avis, l’autorité compétente pour prendre le texte envisage d’apporter à son projet des modifications, elle ne doit procéder à une nouvelle consultation de cet organisme que si ces modifications posent des questions nouvelles ; qu’il ressort des pièces du dossier que, postérieurement à cette consultation, outre le raccourcissement du délai pour réaliser les travaux de gros œuvre, passé de cinq à trois ans, ont été supprimées dans la version définitive de l’arrêté toutes les références à la possibilité de reproduction des cétacés de l’espèce Tursiops truncatus ; que cette modification a pour résultat d’interdire la reproduction des cétacés de cette espèce alors que dans la version de l’arrêté soumise à consultation cette interdiction ne s’appliquait qu’aux cétacés de l’espèce Orcinus orca ; qu’eu égard à la portée de cette disposition pour l’avenir des parcs aquatiques, elle constitue une question nouvelle sur laquelle le conseil national de la protection de la nature et le conseil supérieur de la prévention des risques technologiques n’ont pas été consultés ; que dès lors leurs avis sont intervenus à la suite d’une procédure irrégulière ; qu’il ressort des pièces du dossier que cette irrégularité a été susceptible d’exercer, en l’espèce, une influence sur le sens de la décision prise ; que ce motif, à lui seul, justifie l’annulation de l’arrêté contesté ;

4. Considérant, en deuxième lieu, qu’aux termes de l’article 7 de la Charte de l’environnement : « Toute personne a le droit, dans les conditions et les limites définies par la loi, d’accéder aux informations relatives à l’environnement détenues par les autorités publiques et de participer à l’élaboration des décisions publiques ayant une incidence sur l’environnement » ; que si les dispositions des articles L. 120-1 et L. 123-19-1 du code de l’environnement, qui précisent les conditions et limites dans lesquelles le principe de participation du public défini à l’article 7 de la Charte de l’environnement est applicable aux actes réglementaires de l’Etat ayant une incidence directe et significative sur l’environnement, impliquent que ces projets d’acte fassent l’objet d’une publication préalable permettant au public de formuler des observations, elles n’imposent de procéder à une nouvelle publication pour recueillir des observations du public sur les modifications qui sont ultérieurement apportées au projet de décision, au cours de son élaboration, que lorsque celles-ci ont pour effet de dénaturer le projet sur lequel ont été initialement recueillies les observations du public ;

5. Considérant qu’il ressort des pièces du dossier que, conformément à ces dispositions, le projet d’arrêté en cause, fixant les caractéristiques générales et les règles de fonctionnement des établissements détenant et présentant au public des spécimens vivants de cétacés, notamment des spécimens de l’espèce Tursiops truncatus couramment appelés « grands dauphins », a été soumis à la consultation du public du 7 février au 1er mars 2017 ; que ce projet d’arrêté, d’une part, autorisait ces établissements à détenir des grands dauphins nés ou à naître et élevés en captivité au sein d’établissements dûment autorisés situés sur le territoire de l’Union européenne et, d’autre part, imposait à ces établissements des exigences renforcées en termes de respect du bien être de ces animaux notamment par la réalisation, dans un délai de 5 ans à compter de sa publication, d’importants travaux d’agrandissement et de modernisation des bassins ; que l’arrêté publié, tout en maintenant les exigences en termes notamment de travaux à réaliser, dans un délai réduit à 3 ans à compter de sa publication, n’autorise en revanche plus que la seule détention des grands dauphins déjà régulièrement détenus par les établissements dûment autorisés sur le territoire national à la date de l’arrêté et ne permet plus, ainsi qu’il a été dit, leur reproduction, conduisant par suite à l’extinction à terme de leur présence au sein de ces établissements ; que cette modification, porte sur une disposition essentielle eu égard à l’importance des grands dauphins dans la fréquentation de ces établissements et, par suite, dans leur contribution à leur équilibre économique ; que l’arrêté contesté, par l’importance et l’ampleur des changement apportés au projet soumis à la consultation du public, qui menacent même la pérennité de ces établissements, retient un parti radicalement différent ; que les modifications ainsi apportés dénaturent le projet soumis à consultation publique ; que, par suite, faute qu’une nouvelle consultation du public ait été réalisée, les requérantes sont fondées à soutenir que l’arrêté attaqué a été pris au terme d’une procédure irrégulière ; que cette irrégularité a privé, en l’espèce, le public d’une garantie ; que ce motif, à lui seul, justifie également l’annulation de l’arrêté contesté ;

6. Considérant qu’il résulte de ce qui précède, sans qu’il soit besoin d’examiner les autres moyens de leurs requêtes, que la société Marineland et les sociétés Safari Africain de Port St Père et Grévin et compagnie sont fondées à demander l’annulation de l’arrêté attaqué ;

7. Considérant qu’il y a lieu, dans les circonstances de l’espèce, de mettre à la charge de l’Etat la somme de 3 500 euros qui sera versée à la société Marineland, de 1 750  euros qui sera versée à la société Safari Africain de Port St Père et de 1750 euros qui sera versée à la société Grévin et compagnie, au titre des dispositions de l’article L. 761-1 du code de justice administrative ;

D E C I D E :
Article 1er : Les interventions de l’association « One Voice », de l’association « Sea Sheperd », de l’association pour la protection des animaux sauvages, de l’association « C’est assez ! », de la fondation droit animal, éthique et sciences, de l’association « Réseau Cétacés », de l’association « Alliance of Marine Mammal Parks » et de l’association « European Association for Aquatic Mammals » sont admises.
Article 2 : L’arrêté du 3 mai 2017 fixant les caractéristiques générales et les règles de fonctionnement des établissements présentant au public des spécimens vivants de cétacés est annulé.
Article 3 : L’Etat versera à la société Marineland une somme de 3 500 euros, à la société Safari Africain de Port St Père et à la société Grevin et compagnie une somme de 1 750 euros chacune, au titre de l’article L. 761-1 du code de justice administrative.
Article 4 : La présente décision sera notifiée à la Société Marineland, à la société Safari Africain de Port St Père, à la société Grévin, à l’association « One Voice », à l’association « Sea Sheperd  », à l’association pour la protection des animaux sauvages, à l’association « C’est assez ! », à la fondation droit animal, éthique et sciences, à l’association « Réseau Cétacés », à l’association « Alliance of Marine Mammal Parks » et à l’association « European Association for Aquatic Mammals » et compagnie, et au ministre d’Etat, ministre de la transition écologique et solidaire.
Copie en sera adressée au ministre de l’agriculture et de l’alimentation.

 

La pathétique « Lettre ouverte » des soigneurs de Marineland

Voici un texte à proprement incroyable, d’une ignominie complète.

Suite à l’arrêté interdisant aux delphinariums de se procurer de nouveaux animaux et de pratiquer la reproduction (Les delphinariums n’ont plus le droit de se procurer de nouveaux animaux ni de pratiquer l’élevage), les soigneurs de Marineland ont en effet une lettre dénonçant… le fait de dénaturer les dauphins.

Ces gens, qui sont en pratique au service du dressage, de la soumission, du fait de briser la volonté des animaux, disent qu’ils les aiment…

Ils prétendent défendre la vie sociale d’animaux arrachés à l’origine à leur groupe, à l’océan…

Ils affirment servir aux connaissances sur l’océan…

C’est tout simplement pathétique et cela montre bien qu’il y a deux visions du monde. Ceux prisonniers de l’exploitation animale ne comprennent rien au mal qu’ils font, surtout quand ils sont à son service direct, auquel cas ils ne veulent rien comprendre du tout.

Lettre ouverte des soigneurs de Marineland concernant l’arrêté du 03 mai 2017

Trois bassins, trente soigneurs, une équipe, et le même besoin de ne plus rester silencieux, parce que la vie nous importe.

Nous, les soigneurs de Marineland n’avons jusqu’à maintenant jamais réagi aux accusations de maltraitance envers les dauphins et les orques sous notre responsabilité, même si elles ont toujours été extrêmement blessantes.

En effet, elles le sont parce qu’elles sont fausses, parce que nous savons ce que nous apportons aux animaux. Nous avions choisi de nous taire car elles ne sont pas proférées par des scientifiques ou des professionnels.

Et pourtant l’impact sur l’opinion publique est énorme. Si votre voisin est accusé de maltraitance envers sa famille, peu importe que les faits soient avérés ou pas, vous ne le regarderez plus jamais de la même façon.

Mais comment pouvez-vous penser une seconde que nous soyons capables de les maltraiter ?

Aujourd’hui nous devons réagir parce que nous ne sommes plus les seuls touchés, les conséquences vont directement impacter les animaux puisqu’il a été décidé par le ministre de l’environnement dans la nuit du vendredi 5 au samedi 6 mai d’interdire la reproduction des orques et des dauphins en captivité, sans aucune concertation.

Cette décision est choquante car elle apparaît dans un arrêté défendant le bien-être animal alors qu’elle le met en péril.

Sachez que nous avons choisi ce métier par amour des animaux. Nous sommes des spécialistes expérimentés, formés, et passionnés.

Nous vivons avec les dauphins et les orques au quotidien, ils nous donnent tout, nous leur devons tout.

L’expérience acquise au fil des années par les soigneurs présents chaque jour avec nos groupes d’animaux en les voyant évoluer, grandir, changer et se construire autour du groupe social, nous permet de savoir ce qui est bon et bien pour eux.

Ces animaux avec lesquels nous partageons nos journées reçoivent des soins adaptés à leurs besoins : Alimentation variée de qualité, stimulations intellectuelle et physique, enrichissement de leur environnement font partie des points primordiaux de chaque instant que nous passons à leur côté. Notre unique objectif est de leur apporter toute l’attention nécessaire.

Sachez donc que nous menons le même combat, ce qui nous tient le plus à cœur est de protéger ces espèces et d’assurer leur bien- être.

Oui nous faisons des séances interactives, oui nous donnons à chaque visiteur l’occasion d’aller au plus près de ces animaux, oui notre mission est de partager nos connaissances mais toujours et avant tout dans le respect et avec leur coopération.

C’est grâce à la relation basée sur le respect et le partage que nous avons établie avec eux, que nous pouvons éduquer et sensibiliser chaque personne qui visite notre parc.

Des personnes de tout âge, des enfants, des associations soutenant des personnes atteintes de pathologie, des groupes scolaires, des familles, tous apprennent à respecter le monde animal au contact des animaux. Aucun livre, aucun reportage, si bien qu’il puisse être, ne saura remplacer cet instant.

Parce qu’on est auprès de ces êtres vivants au quotidien, c’est une immense tristesse de ne pas envisager de futur pour ces ambassadeurs, « porte-parole » des océans, parce que les visiteurs nous ont montrés que mieux les connaitre c’est mieux les protéger. Enfin, cet arrêté présente de nombreuses incohérences.

Vouloir améliorer les conditions de vie des animaux en captivité en interdisant la reproduction est un non-sens total.

Comment peut-on parler de bien-être animal en les privant d’un des éléments indispensables à celui-ci ?

Nous aimons et respectons trop les animaux pour leur interdire le droit essentiel de se reproduire, essence même de la vie. Si la reproduction est interdite, c’est maintenant que commence la maltraitance.

Parce que la recherche nous a prouvé que ce sont des animaux très sociaux, la reproduction est la base de la survie du groupe, ainsi perpétuer l’espèce est un souci collectif.

Au-delà de la préservation de l’espèce, le respect des besoins physiologiques est une condition indispensable à leur bien-être, que nous nous devons d’assurer, comme le précise l’arrêté de Mars 2004, articles 10 et 17.

La privation de nourriture n’existe pas, la privation de vie sociale n’existe pas, la privation de reproduction ne doit pas exister si nous voulons continuer à respecter les animaux dans leur identité, ne nous demandez pas de les dénaturer.

Parce qu’aucun titre ne donne la légitimité d’enlever à Malou son instinct maternel, d’enlever à Rocky la chance de courtiser à nouveau les femelles, d’enlever à Dam la possibilité d’être père, et enfin d’enlever à Kai tout avenir.

Pour toutes ces raisons, nous, passionnés et amoureux des animaux, en notre âme et conscience, nous déplorons cette incohérente décision, et nous nous battrons parce qu’ils le méritent.

En tant que soigneurs qui aimons, respectons et soignons les animaux au quotidien nous souhaitons que la reproduction continue dans les parcs marins français pour le bien-être des dauphins et orques.

Afin que les générations futures puissent encore voir ces êtres fantastiques dans les zoos, comme des millions de gens ont pu le faire jusqu’à maintenant.

Et ainsi comprendre l’importance de protéger la nature et s’engager à la préservation des espèces en milieu sauvage.

Nous protégeons ce que nous aimons

Nous aimons ce que nous comprenons

Nous comprenons ce que nous connaissons

Nous connaissons ce qu’on nous a appris.

Les soigneurs de Marineland

Les delphinariums n’ont plus le droit de se procurer de nouveaux animaux ni de pratiquer l’élevage

Le nouvel arrêté sur les delphinariums a connu  un ajout de dernière minute totalement imprévu, surprenant tant les associations que les delphinariums.

Toute reproduction est en effet désormais interdite ; voici ce qui est dit :

Cet arrêté abroge l’arrêté du 24 août 1981 relatif aux règles de fonctionnement, au contrôle et aux caractéristiques auxquels doivent satisfaire les installations abritant des cétacés vivants.

Il renforce les conditions d’hébergement, d’entretien et de présentation au public des orques et dauphins détenus en captivité exclusivement au sein d’établissements fixes.

La reproduction des orques et des dauphins actuellement détenus en France est désormais interdite. Ainsi, seuls les orques et les dauphins actuellement régulièrement détenus peuvent continuer à l’être, sans ouvrir à de nouvelles naissances.

Cela, les médias et les associations l’ont largement diffusé comme information, expliquant que c’était donc la fin des delphinariums.

Ce qui est vrai sauf  que cela ne suffit pas,  car les delphinariums pourraient se procurer d’autres animaux. Ce serait donc bien insuffisant et il est dommage qu’il y ait ici une fausse interprétation.

Il y a  cependant un article qui précise donc la chose suivante et qui, elle, affirme que la détention en captivité est désormais interdite, sauf pour les animaux détenus jusqu’à présent.

Pour assurer la protection des espèces, améliorer le bien-être et supprimer la souffrance animale, la détention en captivité de spécimens de cétacés est interdite, à l’exception des spécimens de l’espèce Orcinus orca et de l’espèce Tursiops truncatus régulièrement détenus à la date d’entrée en vigueur du présent arrêté au sein d’établissements dûment autorisés sur le territoire national.

C’est là, à moyen terme, effectivement, mettre fin aux delphinariums. Le collectif c’est assez résume de la manière suivante les autres  modifications du nouvel arrêté.

Sont en effet interdits désormais :

✔️ Les contacts directs avec les cétacés (caresses, baignades) – pouvant engendrer du stress chez les animaux.

✔️ L’usage de produits chlorés dans les bassins – les cétacés auront pourront enfin ouvrir les yeux et n’auront plus les poumons brûlés par le chlore. Pour rappel, de nombreux décès en captivité sont provoqués par des maladies pulmonaires.

✔️ Les échouages – qui exercent de fortes pressions sur les organes internes des cétacés et sont dangereux chez les femelles gestantes.

Toujours dans un délai de 6 mois, les parcs devront :
✔️ Instaurer des zones d’ombre – pour éviter que les dauphins aient la peau brûlée par le soleil

✔️ Dans un délai raccourci à 3 ans, les parcs devront procéder à des travaux d’agrandissement des bassins selon les nouvelles normes adoptées.

✔️Autre avancée majeure : la fin de la reproduction des orques. La France n’aura plus d’orques captives, une fois les 4 orques de Marineland disparues.

Rappelons que des rassemblements sont prévus le 13 mai devant tous les delphinariums de France à l’occasion de la journée mondiale « Empty The Tanks » (ainsi que chaque mois devant les delphinariums métropolitains).

Normalement, c’est une victoire, mais il y a toujours lieu d’être prudent. Car deux articles de l’arrêté sont assez étranges, au point de poser deux vrais problèmes.

Premier problème : il y a une mission envers le public ainsi qu’un rôle scientifique qui est attribué aux delphinariums. Étrange pour quelque chose censé fermer en raison de la « souffrance animale ».

Second problème : il est explicitement parlé de l’élevage et du caractère scientifique utile pour la biodiversité.

Or, cela rentre en contradiction avec la cessation de l’élevage du même arrêté…

Voici les deux articles.

Article 25

I. – Les établissements hébergeant des cétacés doivent promouvoir l’information et la sensibilisation du public et doivent disposer d’une stratégie éducative écrite, définissant leurs choix éducatifs en fonction du public accueilli. Ce document est validé par le comité scientifique et technique de l’établissement mis en place conformément à l’article 21 [c’est-à-dire des membres de l’entreprise ainsi que deux scientifiques extérieurs].

II. – Chaque présentation au public doit inclure des messages pédagogiques oraux clairs et adaptés au public. Elle précise notamment l’origine des animaux présentés, la composition du groupe présenté, l’effectif de la population sauvage, la biologie, l’habitat naturel, la conservation de la diversité biologique, les actions de conservation et de recherche telles que précisées à l’article 26 et mises en œuvre par l’établissement pour cette espèce.
Chaque présentation au public a également un message de sensibilisation sur la promotion des valeurs environnementales, écologiques et culturelles de la biodiversité.

Elle informe notamment le public sur l’impact de nos habitudes quotidiennes sur le respect de l’environnement marin et sur la conservation de la biodiversité. Elle apporte des recommandations sur les comportements à respecter par toute personne pour ne pas nuire à l’espèce présentée et à son milieu et le renseigne sur les gestes du quotidien qui préservent l’environnement et contribuent à la conservation de la nature et au développement durable.

III. – Afin de s’assurer de la qualité du contenu des messages pédagogiques diffusés lors des présentations au public, ceux-ci seront au préalable validés par le comité scientifique et technique tel que défini à l’article 21 du présent arrêté .

IV. – Des installations dédiées sont disponibles dans l’établissement pour permettre la réalisation des activités éducatives.

V. – Lorsque l’établissement accueille des groupes scolaires, le responsable de l’établissement établit, le cas échéant en collaboration avec des enseignants, des programmes d’activité et des documents pédagogiques à l’intention des élèves, adaptés à leur niveau scolaire.

Article 26

I. – Au sens du présent arrêté, on entend par « conservation » toutes les mesures qui contribuent à la préservation des cétacés, aussi bien en milieu naturel qu’en parc zoologique.

II. – Les établissements hébergeant des cétacés doivent contribuer à la conservation des cétacés par la mise en œuvre de programmes de conservation mais également par leur participation à ceux gérés par d’autres institutions. Ils s’assurent de la qualité génétique des populations hébergées à travers des échanges d’animaux dans le cadre des programmes d’élevage auxquels ils participent. Le personnel participe aux séminaires et programmes de conservation des cétacés dans la nature.

III. – Les établissements hébergeant des cétacés doivent participer activement à des programmes de recherche dont les résultats contribuent à une meilleure connaissance de ces espèces. Ils accueillent autant que possible des chercheurs ou stagiaires au sein de leur établissement. La présence de cétacés en parcs zoologiques doit contribuer au développement de programmes de recherche essentiels pour l’acquisition de données et une meilleure connaissance de leur biologie, physiologie, éthologie et cognition.

IV. – Les établissements hébergeant des cétacés doivent participer à l’échange d’informations sur la conservation et la recherche sur les cétacés, à travers la participation à des colloques nationaux ou internationaux et la publication d’articles scientifiques ou de divulgation générale.

V. – Les établissements hébergeant des cétacés doivent annuellement quantifier les ressources qui sont allouées aux activités de conservation et de recherche et doivent notamment présenter au comité technique et scientifique de l’établissement mis en place conformément à l’article 21 :
– tout changement dans leur population de cétacés ;
– leur implication financière et technique dans les activités de conservation des cétacés en milieu naturel ;
– la liste des programmes de conservation en milieu naturel auxquels ils ont participé ou qu’ils ont dirigé ;
– la liste des programmes de recherche auxquels ils ont participé ou dirigé ;
– la liste des actions de formation sur la conservation et la recherche sur les cétacés, y compris le nombre d’ateliers organisés par l’établissement lui-même, le nombre de stagiaires reçus et la liste de colloques, conférences ou actions de formation auxquels le personnel a participé.

Espérons que les delphinariums fermeront réellement rapidement leurs portes. Mais ne nous étonnons pas s’il y a un revirement, surtout que là il y a un grand espace pour cela, l’arrêté soulignant leur prétendu caractère « scientifique » et de « sensibilisation »…

Nouvel arrêté sur les delphinariums

Un nouvel arrêté a été mis en place par l’Etat concernant les delphinariums et c’est un exemple de modernisation effectuée dans le but de maintenir l’exploitation animale.

Accepter cet arrêté comme « garantissant le bien-être des dauphins » est inacceptable : même si l’on considère qu’il doit y avoir un progrès de manière réformiste (ce que nous ne faisons pas), rien que la formulation va déjà avec une acceptation de l’exploitation animale.

C’est évidemment un piège!

Ségolène Royal signe l’arrêté qui réglemente strictement les delphinariums et impose des règles garantissant le bien-être des dauphins

Publié le Mercredi 3 mai 2017

Ce nouvel arrêté abroge et remplace l’arrêté du 24 août 1981. Il a été mis au point avec les associations de protection de la nature et des animaux (Fondation Brigitte Bardot, Fondation 30 Millions d’Amis, Fondation Assistance aux Animaux, La Fondation Droit Animal, Ethique et Sciences, Robin des Bois, Réseau Cétacés, SPA, FNE, FNH, LPO), après une année de discussion et d’expertise associant le Muséum national d’Histoire naturelle.

Les nouvelles règles sont les suivantes :

1. Augmentation d’au moins 150 % de la surface des bassins afin de permettre aux animaux de se soustraire à la proximité des visiteurs et à celle des autres animaux ;

2. Interdiction du chlore dans le traitement de l’eau ;

3. Mise en place d’équipes de soigneurs spécialisés, dont le nombre est en proportion du nombre de dauphins ;

4. Interdiction des contacts directs entre le public et les animaux ainsi que les immersions du public dans les bassins hébergeant des cétacés ;

5. Contrôle étroit de la reproduction des dauphins, par un avis de la Commission nationale consultative pour la faune sauvage captive instituée à l’article R.413-2 de Code de l’Environnement. Cette reproduction ne devient possible que si la configuration et la taille des bassins le permettent.

Les établissements existants devront faire les travaux de mise en conformité des bassins dans un délai de 3 ans. Toutes les nouvelles règles s’appliquent dans un délai de 6 mois.

En clair : on supprime l’ignominie flagrante, on prétend ainsi avoir rétabli des choses « normales », et ainsi tout est censé devenir acceptable.

Les associations qui participent à cette mascarade se trompent totalement et d’ailleurs leur positionnement est tellement absurde qu’on voit que la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) fait partie de la liste largement mise en avant par le ministère de l’Environnement pour valider son positionnement.

Mais quel rapport y a-t-il entre la LPO et les delphinariums? Aucun, bien sûr. Il s’agit simplement d’une opération de communication réciproque, chacun se voyant valorisé dans la démarche.

C’est à un tel détail qu’on voit bien qu’il y a un gros souci avec les associations institutionnelles, qui cherchent à s’inscrire dans les institutions pour bien faire, mais ne s’appuient pas sur des principes.

Au lieu de se préoccuper d’un delphinarium qui sort de son projet initial – même si c’est une cause juste que de les combattre totalement – la LPO ferait bien de comprendre sa propre matrice et de se remettre en cause sur le fait de ne pas défendre les pigeons.

Au lieu de déborder dans un autre domaine, que le domaine choisi soit déjà correctement pris en compte.

Toutefois, cela veut dire chercher à avoir un point de vue universel, ce que les associations institutionnelles ne veulent pas. Elles ne veulent pas de la libération animale, alors elles sont obligées de se serrer les coudes et de s’auto-valoriser les unes les autres, afin d’échapper à la critique de ne pas être systématique.

Et c’est à cause de cela qu’un arrêté comme celui sur les delphinariums est valorisé, alors qu’il est inique : les delphinariums doivent fermer et aucun compromis n’est acceptable!

Quand les delphinariums arrachent la vie, pour divertir !

Voici une histoire très triste qui se déroule en Belgique, dans le delphinarium de Bruges.

Depuis le 20 octobre, les soigneurs du Boudewijn Seapark se relaient jour et nuit pour essayer de sauver la dauphine Yotta de la situation critique dans laquelle elle se trouve. En effet, la dauphine a mis au monde un bébé mort-né. Agée de 12 ans (les dauphins vivent environ 40 ans), c’était son premier bébé, il aurait cessé de respirer au moment de l’accouchement.

En mourant, le bébé aurait libéré des toxines dans le ventre de sa mère qui, depuis, se bat contre la mort. Elle en a encore pour deux semaines de lutte pour la vie, afin de pouvoir être certaine de s’en être tirée d’affaire.

« Yotta est très faible. Elle nage, mais elle ne s’alimente pas. Elle mobilise toutes les machines du bassin, c’est pour ça que c’est fermé », avoue le vétérinaire qui suivait sa grossesse. « Nous la surveillons 24h/24 en relais. Elle a besoin de notre aide » ajoute un des soigneurs.

Voici ici une vidéo présentant Yotta, ainsi que quelques commentaires critiquant les delphinariums. On notera d’ailleurs que le delphinarium de Bruges ne communique pas à ce sujet, et sur son site on lit simplement:

25/10/10. Pour des raisons techniques, il n’y a actuellement pas de spectacle de dauphins. Nous ne manquerons pas de vous informer ici même de la reprise de ceux-ci.

Pour des « raisons techniques »… On reconnaît le langage administratif et commercial. Voici d’ailleurs la présentation commerciale du parc:

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Boudewijn Seapark: le parc delphinesquement amusant pour toute la famille!

Cette histoire est très triste, mais elle aurait pû être aussi très belle si le dévouement du vétérinaire et de l’équipe du delphinarium n’était pas orienté vers le profit et l’intérêt….

Et il faut savoir ici une chose, précisée par le site Dauphin libre:

Pour rappel, selon l’International Zoo Yearbook, 134 dauphins de différentes espèces sont nés en captivité entre 1965 et 1986 dans l’ensemble du monde. 106 sont morts presque aussitôt…

Il faut bien le dire: il est évident que si la dauphine reçoit autant de soins et d’attention c’est bien parce qu’elle « utile » aux soigneurs du dephinarium. « Utile » pour alimenter ce commerce qui tente de distraire en exploitant les autres êtres vivants.

Sur le site très documenté du Dauphin libre, on apprend que Yotta n’est, bien évidemment, pas un dauphin issu d’une espèce en voie de disparition, à l’opposé de ce qu’affirme le reportage qui tente de faire passer le delphinarium pour un sauveur d’animaux en voie d’extinction….

Elle est née au delphinarium, contrairement à son père qui a lui été arraché à son milieu naturel. Yotta a donc passé sa vie enfermée dans de sinistres bassins à l’eau chlorée, loin de tout apprentissage naturel donné par les siens, loin de son milieu de vie naturel : l’océan.

Les suicides de dauphins sont des faits réels et connus (nous en parlions par exemple ici au sujet d’une tentative dans un delphinarium japonais). Que les dauphins (et n’importe quel animal) captifs soient physiquement fragiles (ou « agressifs ») n’est en rien une chose étonnante !

Notons tout de même que le site du dauphin libre soit très instructif et dénonce certaines pratiques est une bonne chose pour compléter la culture militante contre l’exploitation animale; toutefois il est dommage que le site reconnaisse tout de même que les soigneurs/dresseurs aiment et soignent correctement les dauphins.

Le gestionnaire de ce site tient à préciser qu’en aucune façon, il ne critique ici la manière dont les dresseurs du Dolfinarium de Bruges s’occupent de leurs captifs.

Il sait avec quel dévouement ceux-ci en prennent soin et se soucient de leur bien-être, en dépit des conditions de vie totalement aberrantes et artificielles que suppose l’enfermement dans un bassin d’eau chlorée sous dôme.

Une telle vision est unilatérale et à courte vue. Quand on aime les animaux, on n’entretient pas leur statut de prisonnier, et d’ailleurs on devient végan dans sa vie quotidienne. Il y a ici deux aspects, et une véritable schizophrénie chez les personnes soignant les animaux.

On ne peut pas se « soucier du bien-être » des dauphins d’un côté, et de l’autre être employé au service de toute la machine administrative et répressive les opprimant.

Quant aux dresseurs, il y a une volonté de domination on ne peut plus patente. Le chantage psychologique par rapport à la nourriture relève purement et simplement de l’esclavage. Le dressage est quelque chose d’absolument indéfendable.

Si nous disons justement « la Terre d’abord! » c’est justement pour ne pas tenter de comprendre vainement les choses en les séparant arbitraitement, comme le font les soigneurs et dresseurs avec les delphinariums.

Il est selon nous absurde de séparer d’un côté l’océan, de l’autre les dauphins, et par conséquent un delphinarium n’a aucun sens. Aucun sens à part d’être le miroir de l’exploitation et de l’oppression qui existent chez les êtres humains.

A l’inverse, voici un poème de Baudelaire, L’homme et la mer, qui dit à très juste titre que la mer est le miroir de l’être humain.

Homme libre, toujours tu chériras la mer !
La mer est ton miroir, tu contemples ton âme
Dans le déroulement infini de sa lame,
Et ton esprit n’est pas un gouffre moins amer.

Tu te plais à plonger au sein de ton image ;
Tu l’embrasses des yeux et des bras, et ton coeur
Se distrait quelquefois de sa propre rumeur,
Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.

Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets :
Homme, nul n’a sondé le fond de tes abîmes ;
O mer, nul ne connaît tes richesses intimes,
Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets !

Et cependant voilà des siècles innombrables
Que vous vous combattez sans pitié, ni remords,
Tellement vous aimez le carnage et la mort,
O lutteurs éternels, ô frères implacables !

Bien entendu, ce poème a des défauts: il ne parle que des hommes et pas des femmes, et il s’imagine également que la mer part en guerre contre les hommes. Disons pour ce dernier point que la mer était difficile à comprendre et à traverser pour l’humanité.

Mais aujourd’hui? Aujourd’hui cela n’est plus vrai du tout. La planète est bleue, et notre identité doit accepter celle-là, se reconnaître dans Gaïa!

Libération de dauphins au Japon (et de truites en Suède)

Les océans sont les victimes les moins apparentes des dégâts provoqués par le mode de vie des humains dominant et le système économique qui va avec.

La pollution, les marées noires, la pêche… les océans sont considérés comme d’inépuisables sources de protéines et en même temps comme de vastes dépotoirs, dont le symbole est la mer de plastique dans le Pacifique, s’étalant sur des milliers de kilomètres…

Mais tout cela ne se déroule pas sous nos yeux, les océans sont des proies d’une folle logique industrielle, et les crimes qui s’y déroulent sont difficiles à constater, sauf quand on voit les choses au moyen de statistiques, d’informations, etc.

C’est vraiment en ce sens qu’il faut voir que si les poissons se voient nier toute émotion et toute intelligence, c’est parce que les océans sont considérés comme une zone totale de pillage.

En fait, les océans seront le juge de nos réussites – ou de nos défaites – pour changer l’orientation et les valeurs dans le monde. La mort des océans – ou leur vie – sera le grand critère, le témoignage de la réussite ou de l’échec de l’humanité (le film de science-fiction « Soleil Vert » part justement de la mort des océans).

C’est en portant notre attention à la signification de cela qu’on peut interpréter à sa juste valeur – dans un sens historique – tant les activités de Sea Shepherd (malgré ses limites), que la libération de poissons et de mammifères marins.

Cet été en Laponie suédoise, 200.000 poissons ont été libérés.

Deux « fermes » de poissons de la société Fiskeman AB ont en effet été sabotés, à Gallejaure en Botnie occidentale, et à Miekojärvi, en Botnie du Nord.

Les truites et truites arc-en-ciel y étaient confinés pendant trois années, et devaient être tuées dans la semaine, à la mi-août 2010. Un bateau à moteur et un tracteur ont également été sabotés.

Soulignons ici que la pêche mondiale prend de plus en plus la forme de l’élevage, cette dernière étant largement mis en avant comme une « solution » industrielle adéquate (notamment par le WWF!).

Il y a également eu une action en faveur des dauphins, cette fois il y a deux jours, au Japon. Dans le village de Taiji, ce sont chaque année 2.000 dauphins qui sont massacrés (sur les 20.000 qui le sont au Japon).

L’association « Black Fish » a envoyé des plongeurs coupé six filets, permettant à des dauphins de s’enfuir. Ceux-ci avaient été sélectionnés et capturés et non tués afin d’être envoyés dans des delphinariums au Japon et dans le monde.

« Black Fish » mène ainsi campagne contre les delphinariums, et souligne le lien entre le massacre des dauphins et les delphinariums, les sanglantes campagnes de pêche alimentant également les delphinariums.

Il est également fait cette intelligente remarque :

« Bien que nous reconnaissons que le changement doit également venir de l’intérieur de la société japonaise, nous entendons continuer à travailler pour la protection de ces dauphins sans défense, et pousser pour qu’appartienne au passé les delphinariums et les chasses organisées qui les alimentent. »

Il faut en effet bien comprendre qu’aucun changement ne peut provenir de l’extérieur d’une chose. Le changement ne peut être qu’interne. Ici, d’ailleurs inévitablement, le « capitaine » responsable de Sea Shepherd s’est encore une fois distingué par ses remarques à la fois personnelles et racistes anti-japonaises…

Les Japonais ne sont pas des « assassins », ni des sadiques où que ce soit du genre. Il est très clairement temps de mettre un terme à ce genre d’opinions nuisant à la cause animale, car empêchant de saisir l’humanité dans son ensemble (dans son rapport aux animaux et à la nature).

Surtout que ce genre de préjugés existe en France, notamment de la part de gens bornés pour qui « protection animale » rime avec préjugés anti-arabes et anti-chinois. Au lieu de critiquer l’exploitation animale en général, ils critiquent tel ou tel phénomène en particulier. C’est ce que fait Brigitte Bardot et c’est totalement contre-productif.

La libération animale ne souffre pas d’étapes. Les océans sont en train d’être assassinés, la tendance doit être renversée de fond en comble… Si on ne comprend pas cela, on ne comprend pas les enjeux colossaux qui sont ceux de notre siècle et des années à venir!