Le veganisme et la situation matérielle

La véganisme, pour être une réalité, a besoin d’une certaine base matérielle. Si le végétarisme n’a plus aucun sens aujourd’hui, c’est parce qu’il est aisément possible d’être vegan. Mais attention cela est vrai dans beaucoup de pays, mais pas tous. La base matérielle manque dans certains pays pour que le mode de vie vegan puisse être une réponse à des questions ne se posant en fait pas encore, en raison de la situation matérielle.

Cette différence de situation est parfois incomprise, et bien souvent on peut retrouver par exemple un racisme anti-chinois dans les milieux de la protection animale. Un préjugé raciste absude qui fait fi de la situation, et nie d’ailleurs la responsabilité des pays occidentaux dans la situation mondiale. C’est le mode de vie fondé sur le profit qui amène la situation dans le monde.

Comme illustration de comment la situation matérielle joue sur la possibilité du veganisme, voici un article concernant le Mali, pays pauvre que beaucoup d’habitants ont été obligés de quitter, pour devenir des travailleurs surexploités en France.

L’article, de par la description de la situation, montre beaucoup de choses:

Le lac Télé a un potentiel agricole de plus de six mille ha de superficie exploitée, sur un total de 10 000 ha. Il est aussi une zone d’élevage par excellence. Chaque année plus de 4000 bovins envahissent la zone de pâturage durant quatre à cinq mois, du mois d’avril à juillet.

Les jeunes talibés du grand marabout de Doukouria (paix à son âme) ont conduit 14 chevaux paître dans les surfaces en jachère du lac face au village. Ils jouissent de ce privilège compte tenu des liens solides de parenté qui les lient aux habitants du village de Dougoumeïra. Ce village de la commune de Télé est situé aux abords du lac. Une semaine plus tard, les équidés ont disparu.

Alertés les propriétaires se sont lancés à travers le lac à la recherche des bêtes. Ils ont ratissé partout. Mais en vain. Après plusieurs jours de recherche, ils étaient au bord du désespoir. Mais ils apprirent que les quatorze chevaux ont été vus au fond d’un ravin de la colline à laquelle s’adosse le village côté est. Toutes les bêtes étaient mortes.

Selon certains témoignages, les quatorze chevaux dérangeaient. Les villageois ne pouvaient pas manifester leur mécontentement face aux dégâts qu’ils causaient dans les cultures. Les animaux auraient été orientés et conduits vers les précipices à dessein. Les auteurs de cet acte odieux savaient pertinemment qu’une fois dans le creux du rocher, les chevaux ne s’en tireraient jamais.

Bouleversés, révoltés et consternés, les propriétaires des chevaux se sont plaints auprès de la gendarmerie qui mène son enquête.

Comme on le voit, les animaux ont été les victimes non pas de la « folie humaine », mais de pauvres villageois, victimes des seigneurs locaux. Une injustice en amène une autre, la lutte pour la survie ne permet pas la compassion. Tout cela est riche d’enseignements pour avoir une compréhension correcte du veganisme.

Le veganisme n’est pas une « bonne idée ». Il est un mode de vie qui se pose logiquement au bout d’un certain niveau de développement des sociétés humaines. Quand on a plus besoin de tuer… on a plus besoin de tuer!