Russie: émeute antifa en défense de la forêt de Khimki

C’est une émeute environnementale qui a eu lieu le 28 juillet dans la banlieue de Moscou, avec un symbolisme politique très fort.

700 antifas ont en effet profité de la fermeture des locaux administratifs de la ville de Khimki pour l’attaquer dans une émeute dont on peut voir une vidéo de presque dix minutes ici.

Le mot d’ordre était : « Sauvez les forêts de Russie ! » et en l’occurence également celle de Khimki.

Ce parc naturel de 1000 hectares, avec notamment des chênes centenaires, est menacé par la construction d’un tronçon de la nouvelle autoroute Moscou-Saint-Pétersbourg.

Ce parc doit en effet être coupé par l’autoroute, 144 hectares de forêt protégée de Khimki ont été transformés en « terres exploitables. » Mais c’est une habitude des promoteurs que de commencer ainsi et d’ensuite anéantir la forêt, petit bout par petit bout.

D’autant plus que le trajet du tronçon fait comme par hasard un détour très important pour traverser, comme par hasard, la forêt en son milieu…

Il faut savoir également que pour réaliser ce tronçon, l’État russe a même détruit en avril un mémorial dédié aux partisans de la seconde guerre mondiale ! Car Khimki est l’endroit où l’invasion nazie a été stoppée aux portes de Moscou (d’où le slogan de l’émeute : « Épurons les fascistes 1941-2010 »).

C’est dire comment le profit est prêt à tout, même à détruire les symboles les plus importants de l’histoire russe. D’ailleurs, le projet de tronçon n’a pu être réalisé qu’à coups de pots de vins massifs, de magouilles les plus diverses et de brutale répression.

Mikhail Beketov, journaliste et rédacteur en chef du journal Khimkinskaïa Pravda ayant dénoncé cette corruption, a été agressé de manière ultra violente par un commando. Laissé pour mort, il a fallu l’amputer d’une jambe et de plusieurs doigts gelés. Il a encore de très importantes séquelles au cerveau!

Il y a quelques jours, une douzaine de personnes s’opposant à la construction se sont vu opposer à… un gang d’une centaine de personnes masquées et protégées par la police ! Les opposants ont été molestés puis… arrêtés par la police!

Voici une photo des assaillants:

Sur le T-shirt, on peut reconnaître des symboles d’extrême-droite. L’extrême-droite sert de mercenaires…

Ce sont en en effet de puissants intérêts économiques qui visent la destruction de la forêt.

L’administration de Khimki a été visée car l’idée de traverser la forêt vient de son maire Vladimir Strelchenko (élu dans des conditions plus que douteuses), qui voulait ainsi préserver les zones résidentielles.

Le budget de la construction est de 5 milliards de dollars ! Et il faut savoir également c’est une filiale russe du groupe français Vinci, Vinci Concessions, qui a signé un contrat de 1,5 milliard d’euros pour la construction du premier tronçon d’autoroute.

La répression sévit depuis longtemps contre l’opposition au projet.

La mobilisation contre le projet est très forte dans la population de Khimhi, qui est une ville-dortoir de 180.000 habitants. Elle dure depuis deux ans et tente de s’opposer à la construction.

Elle organise des rassemblements, nettoie la forêt, tente d’organiser l’opinion publique… Ce qui est évidemment est difficile dans un pays comme la Russie où tout est verrouillé… Comme en France d’ailleurs.

Dès que l’on s’attaque aux intérêts économiques des grandes entreprises, les médias font le black out et l’État pèse de tout son poids pour protéger le profit. Preuve en est d’ailleurs que c’est Vinci qui mène matériellement la destruction de la forêt de Khimki !

A nous de diffuser le message des écologistes de Russie et de se mobiliser contre Vinci!

Nous ne sommes pas des modèles d’intégration

Voici le texte d’un tract qui a été diffusé à Lyon, à l’occasion du repas collectif à l’Atelier des Canulars samedi 15 Mai 2010 au soir, dans le cadre de la Veggie Pride. Nous ne nous reconnaissons pas dans l’esprit qui y prédomine, mais bien entendu il s’agit d’un point de vue tout à fait intéressant!

Nous ne sommes pas des modèles d’intégration

Être vegan ça nous rend étranger-es à la société. On se retrouve exclu-es, car nous ne voulons pas exploiter les animaux. Nous sommes fièr-es d’être vegan, nous ne voulons plus nous cacher. C’est pour cela que nous participons à la veggie pride. Mais il nous semble que la principale revendication de cette manifestation est l’intégration du veganisme à la société.

Voulons-nous vraiment nous intégrer à cette société ?

Cette société actuelle qui est basée sur l’exploitation des animaux, de la terre, et de l’humanité entière ?

Comme ce sont aussi les rapports marchands, de profit et de genres dans la société capitaliste qui créent les oppressions et la domination, mettre fin seulement à l’exploitation animale dans la société peut-il être satisfaisant, voire même possible ?

Toutes les oppressions étant liées les unes aux autres, n’en changer qu’une partie n’est pas possible. Donc il nous apparaît impossible de réformer cette société.

Nous voulons manifester notre solidarité avec les animaux par des actes symboliques mais pas seulement, nous sommes ravi-es de faire perdre du fric aux exploiteureuses car le système spéciste ne s’effondrera pas seul, il faut l’aider !

N’est-ce pas envoyer un message plus fort que de revendiquer notre retrait de cette société qui exploite, détruit, pollue, opprime et tue ?

Voulons-nous vraiment rentrer dans les cases que la société a faites pour nous ? Est-ce que montrer des « familles » vegan composées de couples hétéros blancs riches, avec enfants, c’est lutter contre l’oppression faite aux autres personnes marginalisées de cette société ?

Nous ne voulons pas être des modèles d’intégration !

Ce qui nous rend fièr-es c’est de ne PAS appartenir à cette société ! C’est de ne pas prendre part au massacre.

LE VEGANISME EST UNE ÉMEUTE,

PAS UN RÉGIME ALIMENTAIRE !

Pour la libération animale, des opprimé-es et de la terre !

(G)Nous.