Emmanuel Macron baisse de moitié le prix du permis de chasse national

Il fallait suivre d’une oreille attentive l’interview d’Emmanuel Macron dimanche soir, parce que, mine de rien, ce jeune président est devenu le fer de lance de la France des chasseurs. Nous avons parlé régulièrement ces derniers temps de son soutien unilatéral à ces derniers, et notamment à la chasse à courre.

Il était nécessaire donc voir comment il cadrerait son positionnement à ce sujet, parce qu’il faut bien savoir comment réfléchir à ses actions à ce sujet. Or, le choix a été fait par Emmanuel Macron, lors de cette interview, de ne pas parler d’écologie.

C’est là un signe qui ne trompe pas. En 2018, dans une très longue interview (un peu plus de deux heures trente!), ne pas aborder la question de l’écologie, c’est un choix d’une importance à la fois capitale et cynique.

Il n’y a nul besoin de forcément apprécier Raphael Glucksmann pour saisir la juste valeur de son message résumant parfaitement l’horreur d’un tel oubli.

On remarquera par ailleurs, et c’est tout aussi parlant, qu’il n’a plus plus été question d’écologie lors de l’interview accordé à Jean-Pierre Pernaut, ce fameux représentant médiatique de la France profonde, l’interview se déroulant pour cette raison même dans un village de l’Orne.

Cela signifie une chose très claire : celui qui se moquait de Donald Trump en disant « make our planet great again » n’en a rien à faire. Et, dans le contexte actuel, cela signifie par conséquent faire un signe absolument clair aux chasseurs et à tous les partisans du terroir.

Si Nicolas Hulot avait un semblant de dignité, il devrait clairement démissionner maintenant, car le symbole est immense.

En arrière-plan, donc, de cette ligne assumée désormais publiquement, il y a la modification du permis de chasse. Cette modification date d’un choix fait lors d’une rencontre à l’Elysée, le 15 février, d’Emmanuel Macron le président des chasseurs à l’échelle nationale, Willy Schraen, de son conseiller politique Thierry Coste, conseiller politique de la FNC ainsi que de François Patriat, sénateur de la Côte-d’Or.

Cette modification fait passer le permis national de 400 euros à 200 euros, une mesure qui s’appliquera au 1er juillet 2019 et qui va, selon Thierry Coste, relancer l’accès des jeunes à la chasse.

« Nous avons beaucoup de personnes, âgées de 30-40 ans, qui n’ont pas toujours de gros moyens et veulent pouvoir exercer leur passion à plusieurs endroits en France.

Le permis national permet de chasser partout mais était très cher, alors que le permis départemental est plus accessible, mais ne permet pas d’exercer partout. Cela va donc être attrayant pour les jeunes générations. »

Thierry Cabanes, président de la fédération départementale de chasse du Tarn-et-Garonne, explique de la même manière :

« Le permis à 200 euros c’est la mesure phare. Avec cette mesure, on ramène la chasse au peuple et on rend la chasse accessible aux jeunes chasseurs qui ont de faibles moyens.

Pour 200 euros, le chasseur va pouvoir chasser partout en France, sortir de sa commune, de son département. ça va créer un nomadisme extraordinaire.ça va aussi créer du tourisme pour les gîtes, les restaurants… »

On notera qu’à cela s’ajoute que les chasseurs comptent bien que l’examen de passage du permis puissent avoir désormais lieu le week-end, le soir , durant les congés, etc.

De plus, les chasseurs exigent une « gestion adaptative », c’est-à-dire le droit de chasser certaines espèces si un bilan établit qu’une espèce menacée est dans une meilleure situation…

Emmanuel Macron soutient ainsi directement le renforcement de la base des chasseurs. Mais ce n’est pas tout : il renforce leur institutionnalisation.  D’ailleurs, on notera que l’assemblée générale de la Fédération nationale de la chasse à Lyon les 21 et 22 mars 2018 qui a validé le changement de prix s’est tenu… dans le cadre du conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes.

Pour saisir cette institutionnalisation, il faut pour cela comprendre la différence entre le permis national et le permis départemental. On devine, évidemment, qu’un permis permet de chasser dans tout le pays, l’autre seulement dans un département. Voici un exemple des prix.

Or, en pratique, environ 190 euros des 400 euros pour le permis de chasse national allait à l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS)  pour indemniser les agriculteurs en raison des dégâts provoqués par les chasses. Depuis 2000, ce sont les fédérations départementales de chasse qui s’occupent des indemnisations… A leur demande.

Elles voyaient ainsi institutionnalisée, mettant l’Etat de côté pour devenir en fait une institution en tant que telle. L’Etat n’est plus le garant de l’ordre : il a cédé la place à une institution privée qui s’est arrogé le contrôlé, la gestion de son activité.

C’est quelque chose de très impressionnant : c’est une capitulation de l’Etat et un immense triomphe pour les chasseurs. Et c’est Dominique Voynet d’EELV qui en tant que ministre a validé cela…

Voici comment l’ONCFS résume un mode de fonctionnement qu’on voit tout à fait comme favorable aux chasseurs, aux dépens des agriculteurs.

« Désormais, chaque FDC est chargée de la création et de la mise en œuvre d’un fonds départemental sous le contrôle du préfet, s’agissant d’une mission de service public de ces fédérations.

Le principe posé par la loi est que, dans le cas de dégâts causés aux cultures ou aux récoltes agricoles par des sangliers, l’exploitant qui a subi un dommage nécessitant une remise en état ou entraînant un préjudice de perte agricole peut en réclamer l’indemnisation à la fédération départementale ou interdépartementale des chasseurs.

Le fonds est donc clairement dédié aux seuls agriculteurs, ce qui exclut les propriétaires forestiers du bénéfice du fonds, mais également les particuliers qui pourraient être victimes de dégâts à leurs plantations (jardins ou autres) causés par les sangliers ou les autres grands gibiers.

Il ne concerne pas non plus les dommages causés directement aux animaux (canards gras mangés par des sangliers par ex.), mais peut indemniser les conséquences des dégâts de sangliers entraînant l’obligation de vendreune partie d’un troupeau.

De la même façon, les dommages causés à une récolte enlevée ne sont plus indemnisables, la récolte devant être encore sur pied avant l’estimation.

En outre, d’autres restrictions sont apportées par la loi, dont certaines étaient pré- vues dès 1968. Ainsi, il n’y a pas d’indemnisation dès lors que les animaux proviennent du fonds du réclamant. Pour cela, l’indemnisation n’est accordée que lorsque les sangliers proviennent d’un territoire, y compris les réserves, où ils font l’objet de reprises ou d’un plan de chasse.

Par ailleurs, si l’espèce à l’origine des dommages est soumise à un plan de chasse et dès lors que le territoire de provenance des animaux est identifié, il faut que sur le territoire d’où proviennent ces animaux auteurs des dégâts le plan de chasse ait été exécuté dans son minimum.

L’indemnité n’est due que si le montant des dommages est supérieur à un minimum fixé à 76 € par décret en Conseil d’Etat, appliqué par exploitation et par campagne cynégétique, et elle fait toujours l’objet d’un abattement proportionnel fixé par décret en Conseil d’Etat, qui est de 5 %.

Par ailleurs, l’indemnité peut être réduite :

– s’il est constaté que la victime des dégâts a favorisé l’arrivée du gibier sur son fonds,

– lorsque la victime des dégâts a refusé les modes de prévention qui lui ont été proposés par la fédération, et il s’agit là d’une disposition récente introduite par la loi du 23 février 2005.

Cette réduction peut aller jusqu’à 80 % du montant du dommage.

Enfin, pour éviter certains abus, dans le cas où le montant du préjudice déclaré par l’exploitant est plus de dix fois supé- rieur à celui de l’indemnité avant abattement, les frais d’expertise sont déduits de cette indemnité. Rappelons que l’exploitant doit s’assurer de l’existence d’un dommage réel qu’il devra montrer aux estimateurs chargés du dossier, et qu’en tant que professionnel il est compétent pour fixer le montant de son dommage au plus près de la réalité. »

Les chasseurs clouent alors le cercueil de la privatisation complète de leur activité, en disant : l’ONCFS ne doit plus recevoir d’argent, puisque c’est nous qui assurons les indemnisations directement.

Les chasseurs, depuis 2000, ont perdu beaucoup d’argent, puisque les sommes versées allaient à l’ONCFS sans contrepartie concrète de leur point de vue. Mais c’était le prix à payer pour, désormais, gérer la chasse de manière encore plus autonome…

Emmanuel Macron au salon de l’agriculture

Incroyable, il n’y a pas d’autres mots pour décrire ce qui s’est passé au salon de l’agriculture. Et en même c’est tellement banal, tellement guignolesque comme on sait le faire dans notre pays. Car quelle scène : Emmanuel Macron va pour saluer des gens déguisés en animaux et à la question comment ça va, il y a une personne qui répond que cela va mal.

Emmanuel Macron tente de maintenir sa prestance et bascule sur une salutation à la vache, c’est-à-dire l’éleveur déguisé en vache. Celui-ci dit que la vache est inquiète pour son avenir : Emmanuel Macron explique qu’il va rassurer la vache. Et qu’il va rassurer le poulet.

Surréaliste. A un autre moment, un éleveur offre un poulet à Emmanuel Macron. Ce dernier est obligé d’accepter par démagogie, tentant de la prendre tant que bien mal. L’infantilisme est total.
Une heure après, l’éleveur et le poulet en question sont à BFMTV pour parler en bien d’Emmanuel Macron. C’en est presque burlesque.

Moins comique, l’intervention très agressive de la fraction pro-industrielle « dure » des partisans de l’herbicide glyphosate et de l’absence de normes a été vigoureuse.

D’ailleurs, aujourd’hui dans le Journal du Dimanche Nicolas Hulot a en partie reculé sur l’interdiction du glyphosate dans les trois ans :

« On est en train de recenser les alternatives qui existent et de leur donner les moyens de faire leurs preuves. Mais je ne suis pas buté et personne ne doit être enfermé dans une impasse: si dans un secteur particulier ou une zone géographique, certains agriculteurs ne sont pas prêts en trois ans, on envisagera des exceptions. »

Evidemment, lui-même ne s’est pas déplacé au Salon de l’agriculture : cela aurait été dangereux pour lui. On sait bien que c’est une mobilisation ultra-réactionnaire, agressive au plus haut degré.

Certains, apparemment, apprécient cela, puisqu’il y a eu des gens cherchant à tout prix à se manger de la matraque téléscopique. En quête de rédemption, des militants de l’association 269 qui réclament « justice pour les animaux » sont allés réclamer cela en plein salon lors de la visite d’Emmanuel Macron.

On image quelle a été la situation avec des gens exigeant la fin de l’élevage au milieu d’éleveurs chauffés à blanc pour accueillir Emmanuel Macron. Les gens de 269 se sont faits bien entendu  expulser manu militari, pouvant remercier les caméras de ne pas se faire lyncher.

Aberrant, franchement.. Réclamer l’abolition de l’élevage aux éleveurs… pourquoi ne pas manifester non plus place Vendôme à Paris devant les bijouteries de luxe pour réclamer l’abolition des riches ?

Au-delà de la négation de la société (et donc du principe de révolution), c’est dangereux. Car l’association 269 a communiqué de la manière suivante :

« L’action directe menée ce matin par les activistes de 269 Libération Animale au Salon de l’agriculture devant le stand INTERBEV juste à côté de la délégation présidentielle est relayée dans tous les grands médias nationaux.
Il est primordial de faire savoir qu’il existe un mouvement d’opposition à l’exploitation animale et que ce mouvement est déterminé et offensif.
Forçons les gouvernants à regarder vers nous !
Le militantisme légal et traditionnel est impuissant face à un tel système.
Il est temps d’envahir les lieux où l’oppression se déroule ou se défend. »

C’est un appel à aller au casse-pipe. Ce n’est pas un appel à s’organiser en évitant la répression, comme peut le faire par exemple l’ALF, que l’association 269 rejette formellement, ce qui en dit long. C’est un appel à faire tout pour passer à BFM télévision en prime time, quitte à se faire coffrer et condamner.

L’association appelle même à faire de son corps une « arme »… On est là en plein culte chrétien du martyr.

Pendant ce temps-là, la grande majorité du pays reste étranger à tout cela, alors que les petits agriculteurs se font happer par les discours des éleveurs sur la « concurrence déloyale » des autres pays.

Quiconque pose un regard objectif voit bien que tout cela est très mal parti, à moins d’aller diffuser le véganisme dans la population, et non plus dans les centre-villes ou le salon de l’agriculture !

Emmanuel Macron : « Moi, je bois du vin le midi et le soir »

Emmanuel Macron n’est pas qu’un ardent défenseur de la chasse, notamment de la chasse à courre. Il est également un fervent défenseur des agriculteurs et des éleveurs. Parce qu’il sait que le libéralisme qu’il défend s’appuie sur les petits entrepreneurs, sur le maintien d’une culture beauf qui enserre le pays dans l’arriération sur le plan de la pensée et dans la consommation avec un esprit superficiel sur le plan de l’économie.

Ce qui amène, inéluctablement, à la défense de ce qui en France n’est pas considéré comme un alcool : le vin. Alors qu’il recevait 800 jeunes agriculteurs hier à l’Elysée – en réalité il y avait apparemment une bonne part d’éleveurs, il a déclaré la chose suivante :

« Il y a un fléau de santé publique quand la jeunesse se saoule à vitesse accélérée avec des alcools forts ou de la bière, mais ce n’est pas avec le vin. »

Ce relativisme par rapport au vin relève de culte du « savoir-vivre » à la française, masque d’une arriération culturelle ayant le masque du traditionnel, du faussement convivial. C’est l’idéologie du petit gueuleton un peu arrosé, avec ses fausses polémiques, ses psychodrames, son vide culturel.

Ces petites gueulantes qui ne mènent à rien, mais qui flattent l’ego, ces attitudes surjouées, pratiquement théâtrales, le tout considéré comme feutré ou raffiné en raison du « charme » de l’alcool… voilà un style bien français.

Et si l’on ne veut pas que les choses changent, il ne faut surtout rien y changer.  Un pays de beaufs ne fait pas la révolution.

Et le président doit assumer ce style. Tout comme François Hollande trompait sa compagne en se faisant accompagner en scooter chez une autre femme, Emmanuel Macron a expliqué, pour bien montrer qu’il assumait les « traditions » :

« Moi, je bois du vin le midi et le soir. Je crois beaucoup à la formule de (Georges) Pompidou : ‘n’emmerdez pas les Français’. »

Le président de la République qui vante une consommation d’alcool deux fois par jours, voilà la modernité à la française. C’est le prix à payer quand on considère comme « puritain » tout effort prolongé en direction de quelque chose.

Quant à la référence au mot de Pompidou, elle n’étonnera personne, car c’est là très précisément ce qu’est le libéralisme : chacun fait ce qu’il veut, et du moment qu’il n’y a pas de préjudice pour autrui, on ne doit pas intervenir.

Et c’est aussi l’idéologie du scepticisme, de la passivité, du relativisme. Les associations comme L214 disent également qu’il ne faut pas « emmerder » les gens, mais les interpeller symboliquement, en laissant les choses se mettre en place sur le long terme, etc.

C’est là une faillite morale et intellectuelle. C’est là la capitulation devant la valeur morale du véganisme, devant la valeur intellectuelle du besoin de sortir de la beauferie généralisée.

La planète meurt, et il ne faudrait pas brusquer. Et surtout ne pas déranger le pire des policiers : la mentalité de petit propriétaire qui sommeille en chacun… Voire qui ne sommeille pas du tout et est même très actif.

Comme si posséder une maison individuelle permettait d’échapper à la responsabilité de l’évolution du monde, à une France enlisée culturellement, où l’ennui prédomine sauf dans les grandes villes où tout bascule rapidement dans la superficialité, tout se faisant modeler par l’esprit commercial, la volonté de paraître.

Somme toute, on est pratiquement dans une situation qui est celle de l’Ancien Régime, avec une population massivement repliée sur sa vie quotidienne aux traditions célébrées mais fantomatiques culturellement, et une petite minorité qui « s’éclate » et prétend bien vivre avec ses bons restaurants.

Et vu d’un peu plus loin, l’effondrement des mœurs, le relativisme moral, la négation de l’engagement sentimental ou dans le couple, tout cela caractérise une société qui ne vit que de la dissolution de toutes les valeurs comportementales. C’est la fin de toute une époque.

Et cette fin est vantée comme le triomphe du libre-arbitre, du choix individuel, du « respect » de tous les choix. Il ne faut pas emmerder les gens ! Certains veulent changer de sexe ? Qu’ils le fassent ! Certains veulent acheter des enfants auprès de mères porteuses ? Pourquoi pas ! Certains veulent fumer du cannabis ? Cela les regarde !

Et ainsi de suite à l’infini.

Le symbole de ce refus de l’universalisme, ce sont par conséquent aussi les propos d’Emmanuel Macron disant hier :

« Tant que je serai président, il n’y aura pas d’amendement pour durcir la loi Evin. »

C’est logique. La sécurité sociale a été faite en 1945 pour aider les faibles. Désormais, pour tout le monde c’est simplement une assurance individuelle, comme une sorte de mutuelle et donc par la suite il y aura privatisation.

Découle de cela le principe du « malheur au vaincu ». Donc la Loi Evin – qui vise à protéger les faibles, à bloquer l’accès à l’alcool – ne peut pas être renforcée.

Et même elle doit être supprimée, car il est facile de comprendre que ce qui ne doit pas être renforcé doit être affaibli. Toute loi est un rapport de force, dépendant de la balance des engagements d’un côté ou de l’autre.

Dire que la loi Evin ne sera pas renforcée c’est affaiblir sa légitimité. Au nom de la « liberté ». Au nom du fait que chacun doit faire ce qu’il veut. Au nom du principe comme quoi il ne faut pas « emmerder les Français ».

Afin que rien ne change. Jusqu’à l’écoeurement.

Emmanuel Macron se réaffirme comme en faveur de la chasse, y compris à cour

Les chasseurs sont fous de joie. Hier en effet, Emmanuel Macron a de nouveau reçu le président de la Fédération Nationale des chasseurs, pour encore une fois prendre ouvertement partie pour eux.

Voici les photographies de cette rencontre et on remarquera que les chasseurs font très certainement exprès qu’elles ne soient pas « pro », ceci afin de satisfaire la prétention populiste de la chasse à représenter les gens « normaux ».

C’est une véritable mascarade.

Le communiqué du représentant des chasseurs, naturellement, pavoise.

15 février 2017 à Issy-les-Moulineaux

Le Président de la République a reçu ce matin, à l’Elysée, Willy SCHRAEN, président de la Fédération Nationale des chasseurs, en compagnie de Thierry COSTE, conseiller politique de la FNC et de François PATRIAT, sénateur de la Côte-d’Or.

Dans un échange extrêmement cordial et constructif, le Président de la République a donné son feu vert pour ouvrir le chantier de la réforme du permis de chasser à 200 euros.

L’autre chantier qui s’ouvrira également sera celui de la réforme de l’ONCFS et de l’avenir de la police de la nature. Le Président de la République a accepté également de lancer le chantier de la gestion adaptative des espèces, en commençant immédiatement par le cas de l’oie cendrée.

Le chef de l’Etat a pris l’engagement que la chasse de l’oie cendrée soit possible du 1er au 28 février 2019, dans le cadre d’une dérogation de régulation, telle que l’avait proposée la FNC.

Le Président de la République a clairement réaffirmé son soutien aux chasses traditionnelles et à l’ensemble des modes de chasse dont la vénerie fait partie.

De nombreux autres sujets ont fait l’objet d’échanges pour mieux impliquer la chasse au cœur des politiques « biodiversité et ruralité ».

Emmanuel Macron se réaffirme comme en faveur de la chasse, y compris à cour. Il compte aider les chasseurs à élargir leur base, il n’hésite pas à fournir une dérogation de régulation (ce qui n’est d’ailleurs normalement pas de son ressort, mais du premier ministre, voire du ministre concerné).

Les choses sont très claires et c’est bien qu’elles le soient. C’est une preuve qu’il faut une révolution des mentalités, et une révolution tout court, sans quoi la France profonde maintiendra son obscurantisme.

Encore Emmanuel Macron avec les chasseurs!

Emmanuel Macron a passé un week-end au château de Chambord et à cette occasion, il a fait quelque chose de très marquant. Nous avions déjà souligné à quel point il était proche des chasseurs, à qui il a fait de larges promesses lors des présidentielles.

Eh bien à l’occasion de son passage au château, il a rencontré les présidents des fédérations départementales des chasseurs. Ceux-ci étaient présents, car ils faisaient une « battue aux sangliers » dans le domaine du château.

La Nouvelle République nous donne des détails à ce sujet…

Il y avait là Willy Schraen, le patron de la puissante Fédération nationale des chasseurs dont le vice-président, le Loir-et-Chérien Hubert-Louis Vuitton était également de la partie, tout comme Thierry Coste, lobbyiste chevronné des intérêts cynégétiques.

Leur présence ne devait rien au hasard, puisque la visite du président de la République leur avait été annoncée quelques jours auparavant.

Selon plusieurs témoignages, Emmanuel Macron a réussi son opération de séduction auprès de ce public particulier, tout en demandant qu’aucune photo de cet instant ne soit prise ou du moins ne circule.

Chaussé d’une paire de bottes, il a assisté au traditionnel tableau de la journée. Un moment impressionnant, pendant lequel le temps se suspend. Les plus gros sangliers tirés au cours des battues sont alignés sur un lit de branches de sapin, éclairés par des flambeaux, avec le château en toile de fond lumineuse, tandis que retentissent les trompes et que la garde républicaine, à cheval et sabre au clair, rend les honneurs au gibier.

« Il a fait le tour de tout le monde, témoigne Hubert-Louis Vuitton. Il a salué les chasseurs, les maîtres-chiens, les rabatteurs, les sonneurs, les gendarmes. Il a eu un petit mot pour chacun. Il est resté une bonne demi-heure avec nous.

C’était une très grande fierté pour nous tous. Depuis Valéry Giscard d’Estaing qui était lui-même chasseur, ce qui n’est pas le cas d’Emmanuel Macron, aucun président de la République n’avait assisté à un tableau à Chambord. Ce fut une rencontre très chaleureuse.

Pour lui la chasse s’inscrit dans notre patrimoine national, et il a confirmé qu’il allait bientôt recevoir les dirigeants de la FNC pour aborder des dossiers importants. »

La modernité combinée à la célébration du terroir, quelle horreur!

Empressons-nous de conclure par quelques photos issues d’une présence fort utile lors d’une chasse à courre toute récente, chasse à courre ayant échoué dans son entreprise meurtrière. Ces gens ont répondu à deux questions simples : si ce n’est pas moi, qui ? Si ce n’est pas maintenant, quand ?

Emmanuel Macron prend position pour la chasse à courre et la répression

Suite à l’appel des chasseurs auprès d’Emmanuel Macron, ce dernier a répondu. Il l’a même fait immédiatement, comme on peut l’apprendre sur certains sites de chasseurs.

Il faut bien avoir en tête que tout est très opaque  chez ces gens. Ainsi, on a simplement un compte-rendu d’un dialogue téléphonique, sans rien d’officiel du côté de l’Elysée. Et les chasseurs fonctionnent par réseaux internes, ne livrant qu’avec parcimonie des informations sur leur intense activité.

Ils calculent de manière très savante leurs interventions, la nature de leurs coups de pressions.

Le communiqué que nous reproduisons ici explique même que Nicolas Hulot est impliqué dans l’histoire, et que donc non seulement il a capitulé sur le nucléaire ces derniers jours, mais en même temps sur la chasse à courre.

Sans démenti, cela vaut acceptation : les chasseurs mouillent Nicolas Hulot dans la reconnaissance de la chasse à courre. C’est très subtil!

Et le message est surtout destiné aux troupes. Car en disant qu’Emmanuel Macron ne va pas dans le sens d’un « arbitrage », mais qu’il prend bien partie pour la chasse à courre, cela veut dire en quelque sorte que tout est permis.

Quand on connaît les chasseurs sur le terrain – c’est un appel à libérer leur brutalité, leur agresssivité, leur sens de la provocation, de l’intimidation.

Ils le feront d’autant plus qu’ils ont peur. Peur d’être balayés, peur qu’un mouvement populaire les envoie dans les poubelles de l’histoire, supprimant cette aberration qu’est la chasse en général!

Leur seule chance : unir tous les réactionnaires autour de l’idéologie du terroir d’un côté, chercher la casse de l’autre, afin de vaincre rapidement en étant appuyé par la répression de l’Etat.

Le principe même de défense des animaux se voit en ce moment pratiquement mis en jeu avec la question de la chasse à courre.

Polémique chasse dans l’Oise :

Le Président de la République confirme ses engagements à Willy Schraen La Fédération Nationale des Chasseurs (FNC) exprime une solidarité totale à l’égard du maitre d’équipage, Alain Drach, et du président de la Fédération Départementale des Chasseurs de l’Oise, Guy Harlé d’Ophove, qui ont fait l’objet d’une odieuse campagne de calomnies et de menaces de mort qui méritent un traitement judiciaire exemplaire.

Il est nécessaire de mettre un terme aux agissements de ces groupuscules d’extrémistes qui prônent la haine, la violence et le meurtre au nom d’une pseudo défense des animaux qui n’est qu’un prétexte.

Toutefois, la polémique a pris une nouvelle tournure après les déclarations de Nicolas Hulot qui a annoncé, sans la moindre concertation avec la Fédération Nationale des Chasseurs, « qu’il faudrait ouvrir un débat de société sur ce type de pratique de chasse qui interroge de plus en plus l’opinion publique ».

Le ministre de la Transition écologique et solidaire en a profité pour aller plus loin et annoncer son intention « d’engager en 2018 une réflexion sur la condition animale en général », sans concertation avec le monde agricole non plus.

Le président de la FNC, Willy Schraen, « considère qu’il est particulièrement choquant d’entendre le ministre d’Etat réagir de façon excessive sur un fait divers sans le moindre intérêt, et afficher dans les médias sa vision personnelle contre la chasse à courre au nom de la moralité, de pratiques d’un autre siècle et de la défense de la propriété privée ».

C’est pour mettre un terme à cette polémique stérile que le président de la Fédération Nationale des Chasseurs, Willy Schraen, a souhaité prendre contact avec le Président de la République, il y a 48 heures.

Lors d’un échange téléphonique très cordial, le Président de la République, Emmanuel Macron, a été direct et clair avec Willy Schraen.

Il a confirmé « que les engagements pris au congrès de la FNC, devant l’ensemble des représentants du monde de la chasse, seraient tenus et qu’il n’était pas question d’ennuyer les chasseurs en remettant en cause un mode de chasse reconnu ».

Le Président de la République a aussi rappelé au Président de la FNC « que les chasses traditionnelles font partie du patrimoine de notre pays, elles ne nuisent en rien aux espèces que l’on chasse et elles sont le reflet des traditions d’un terroir et d’un mode de vie. »

Il a été très clair sur le fait que la vénerie en faisait partie, et qu’il n’y avait aucune raison d’y porter préjudice.

Il a reconfirmé ses engagements tenus lors du congrès sur le fait qu’il « veut qu’on laisse respirer ceux qui les pratiquent, car ce sont des chasses encadrées et réglementées ».

Pour conclure l’échange, le Président Emmanuel Macron a confirmé l’audience prochaine qu’il accordera à la Fédération Nationale des Chasseurs pour faire le point sur les réformes de bon sens déjà engagées et qui vont aboutir prochainement ; faire aussi le point sur la réforme globale souhaitée par la FNC et renforcer l’engagement des chasseurs dans la défense de la biodiversité ordinaire, comme cela a été le cas sur les néonicotinoïdes.

Depuis cet échange, un dialogue direct a été rétabli avec Nicolas Hulot, ministre de tutelle de la chasse française, et une rencontre devrait avoir lieu prochainement pour poursuivre les négociations sur les nombreuses réformes qui mobilisent la chasse française sur la base des 30 propositions signées par François Patriat au nom de La République En Marche.

Chasseurs : appel à la répression auprès d’Emmanuel Macron

Le Manifeste du Parti Communiste commençait en disant « Un spectre hante l’Europe » : il y a pareillement un spectre qui hante les chasseurs, celui de l’ALF.

Et les responsables des chasseurs ne fantasment pas, car ils savent très bien que l’ALF ce n’est historiquement pas un ou deux sabotages ici ou là, mais un véritable mouvement de masse, ayant entraîné en Angleterre des dizaines et des dizaines de milliers de gens.

C’est le sens de la lettre de Willy Schraen,  président de la Fédération nationale des chasseurs, à Emmanuel Macron.

Il appelle à réprimer illico presto les personnes ayant menacé les chasseurs suite à l’affaire toute récente de la chasse à courre à Picardie.

Il s’agit d’étouffer le plus rapidement possible une vague populaire… De faire vite et bien avant que l’absence de révolte anti-chasse n’apparaisse.

Il appelle également à ce que les « associations » trient le bon grain de l’ivraie et se dissocient de toute opposition radicale. Ici, Willy Schraen sait très bien en arrière-plan que L214 est farouchement anti-ALF, c’est même sa raison d’être historique, pour ainsi dire, les Cahiers antispécistes s’étant chargées de théoriser la dénonciation à l’époque.

Répression et dissociation sont censés faire le grand nettoyage, tous les espaces doivent être encadrés afin d’éviter que la libération animale n’émerge.

Le tout, au nom du « droit à la différence », les chasseurs prétendant qu’ils ne sont pas l’Etat, qu’ils ne pratiquent pas la violence, etc. La lettre en est presque risible tellement Willy Schraen tente de faire passer les chasseurs pour des martyrs.

C’est que Willy Schraen sait très bien, qu’en réalité, les chasseurs sont une partie de l’Etat, de manière non officielle bien entendu, mais ils forment un outil de conservatisme très important, avec un profond respect des « traditions », des hiérarchies locales, avec tous les notables, etc.

Virilisme et intimidation, traditions beaufs et agressivité envers tout ce qui est nouveau, les chasseurs forment un micro-univers on ne peut plus réactionnaire.

Et encore, quand on dit « inofficiel », ce n’est pas tout à fait vrai. Guy Harlé d’Ophove, le fameux président des chasseurs de l’Oise, a organisé un partenariat gendarmes-chasseurs. Des « chasseurs vigilants » épaulent désormais officiellement la gendarmerie dans le maillage du territoire…

Peut-on faire plus pétainiste, sur le plan des idées, des traditions, de la vision du monde?

Tout cela, Willy Schraen le sait très bien. Aussi est-ce non pas une lettre d’un chasseur à son président, mais d’un emmployé à son employeur, tout comme d’ailleurs d’un employeur à son employé.

Rappelons qu’Emmanuel Macron, avant les élections, s’était bien entendu produit devant la direction des chasseurs, expliquant qu’il voulait développer le « tourisme cynégétique », vouloir développer « la viande de gibier », etc.

Tous ces gens marchent main dans la main, pour que rien ne vienne troubler un consensus comme quoi tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes…

Monsieur le Président de la République,

L’actualité récente m’oblige à vous adresser ce courrier pour vous relater certains faits odieux qui se déroulent actuellement dans le département de l’Oise.

Samedi 21 octobre, un cerf a été abattu après une chasse à courre de l’Equipage La Futaie des Amis en forêt de Compiègne à la Croix St Ouen, dans le jardin d’un particulier.  Bien entendu, la chasse avait été stoppée quand l’animal s’est dirigé vers la zone habitée en périphérie de la forêt.

La suite, nous la connaissons tous : l’animal est resté bloqué dans un jardin privatif. L’équipage de vénerie souhaitait le gracier, ainsi que le code déontologique des veneurs le stipule. Le maître d’équipage souhaitait apporter son aide afin de permettre au grand cervidé de regagner la forêt, dans les meilleures conditions possibles.

Malgré de nombreux efforts pour tenter de l’extraire, son caractère agressif n’a pas permis de réaliser cette opération.

A la demande des gendarmes présents sur place, il a été demandé au maître d’équipage de le tuer, l’animal représentant un danger évident pour les personnes nombreuses présentes sur place et les biens. Une histoire banale de la vie rurale se terminait donc.

Malheureusement, des groupuscules extrémistes, prônant la violence verbale et physique pour imposer leurs idées à la société, se sont emparés médiatiquement de cette affaire.

Les insultes raciales et antisémites, les menaces de mort, l’activation de toutes les haines et de toutes les violences, à partir, notamment, des réseaux sociaux, m’oblige aujourd’hui à vous demander d’intervenir dans les plus brefs délais, pour faire cesser ces graves dérives.

En vous écrivant ces lignes, Monsieur le Président, je sais pertinemment que le même sort que les acteurs cynégétiques de l’Oise me sera réservé, à savoir que ma famille et moi-même feront l’objet de pressions et de violences par ces mêmes groupuscules et associations.

Ces gens sont connus dans notre pays depuis de nombreuses années, et sous couvert de défendre la cause animale et le véganisme, veulent imposer leur vision minoritaire à la société actuelle.

Certains sont aussi présents dans d’autres pays, qui les classent terroristes, et où ils  se sont rendus célèbres en assassinant ceux qui ne partageaient pas leur opinion. D’autres structures, n’ayant jamais caché leur opposition à la chasse, viennent de passer à la vitesse supérieure, se croyant certaines de pouvoir dorénavant agir en toute impunité.

Jamais la chasse française n’a appelé à la violence contre les gens qui la rejettent, jamais la chasse française n’a voulu imposer ses idées par les menaces ; jamais la chasse française ne s’est octroyée le droit de se prendre pour l’Etat.

Monsieur le Président, ce courrier ne relève malheureusement d’aucune banalité. Il se fait la synthèse d’une longue dérive de notre société, où les différences de penser et d’agir ne semblent plus supportables par certains.

Je vous demande de mettre un terme à tout ceci. Le racisme et la violence dont nous sommes victimes ne sont plus acceptables, et ne seront plus acceptés.

Dorénavant, les chasseurs et les ruraux ne se tairont plus ! La chasse est un droit fondamental de la République, comme le droit de cultiver ses différences dans le respect des autres.

Je suis fier d’être le président des chasseurs, parce qu’ils portent en eux les valeurs fondamentales de l’espèce humaine, et qu’ils sont, comme bien d’autres, l’avenir de notre pays.

Je vous demande de dissoudre ces réseaux et ces associations, dont font partie ceux qui incident à la haine dans notre pays, dans les plus brefs délais. Pourquoi ces mêmes associations ne condamnent-elles et ne modèrent-elles pas les propos diffusés notamment via leurs propres réseaux sociaux ?

Je vous demande également de faire entendre la voix de la justice en condamnant fermement ces agissements, et parallèlement en garantissant, au nom du droit des citoyens de la République Française, l’intégrité physique et morale des chasseurs et des ruraux à qui l’ont promet, par des centaines de messages, une mort prochaine, douloureuse et lente.

Dans le but d’étayer mes propos, je conserve à votre disposition l’intégralité de ces écrits nominatifs.

Dans l’attente d’une réaction rapide et nécessaire de l’Etat, avant que cette violence n’atteigne son paroxysme, veuillez agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de ma plus haute considération,

Le Président

Willy SCHRAEN

Emmanuel Macron et son « Make our planet great again »

Nous l’avions mentionné hier : Emmanuel Macron s’est empressé, après le discours de Donald Trump annonçant la sortie des accords de Paris signés à la fin de la COP21, de faire une petite vidéo en français et en anglais.

On peut l’y voir notamment utiliser le slogan « Make our planet great again », soit « rendons notre planète grande de nouveau ». C’est bien entendu une allusion au slogan de Donald Trump «  Make America great again ».

Emmanuel Macron a également publié ce slogan sur instagram, ayant reçu 56 275 « J’aime » et sur tweeter, il y a pratiquement 200 000 « retweets » et plus de 300 000 « likes ».

C’est bien évidemment une opération de communication, visant à satisfaire l’ego français, ce fameux chauvinisme français qui se flatte que la France serait « à part » dans sa manière de vivre, son raffinement, etc.

C’est le fameux sentiment de supériorité français, qui exige que tout le monde apprécie les Français et les adulent, pendant qu’eux regarderaient les autres pays avec un mépris feutré.

On est ici dans une vanité totale et voici le discours d’Emmanuel Macron à la suite de la décision de Donald Trump, car demain, il faudra démasquer toute cette vaste hypocrisie.

La COP21 a été un échec, Emmanuel Macron ment quand il prétend défendre la planète, il faut avoir un regard objectif et exigeant, conscient de l’ampleur du désastre et de la radicalité nécessaire pour changer le monde.

Elysée – Jeudi 1er juin 2017

Mes chers compatriotes,

J’ai souhaité m’exprimer devant vous, quelques heures à peine après la déclaration du Président des Etats-Unis d’Amérique, parce que l’heure est grave.

Je prends note de la décision du Président américain de se désengager de l’Accord de Paris sur le climat. Je respecte cette décision souveraine. Mais je la regrette. Je considère qu’il commet là une erreur pour les intérêts de son pays et de son peuple et une faute pour l’avenir de notre planète.

Je viens à l’instant d’échanger avec le Président TRUMP et j’ai eu l’occasion de lui en faire part.

Le changement climatique est l’un des grands défis de notre temps. Ce qui paraissait encore pouvoir être discuté il y quelques années, s’impose désormais à nous tous, avec une grande évidence. La biodiversité est menacée, le dérèglement climatique affame plusieurs continents, dévaste certaines régions, chasse des habitants de leur patrie. En France même, nous observons chaque année les conséquences de ce dérèglement.

Si nous ne faisons rien, nos enfants connaitront un monde fait de migrations, de guerres, de pénuries, de disparitions d’archipels et de villes côtières, causées par ces évolutions. Cela a déjà commencé.

Ce n’est pas l’avenir que nous voulons pour nous. Ce n’est pas l’avenir que nous voulons pour nos enfants. Ce n’est pas l’avenir que nous voulons pour le monde.

La vocation de la France est de mener ces combats qui impliquent l’Humanité tout entière. C’est pourquoi la France s’est placée à l’avant-garde de la lutte contre le changement climatique. Elle s’est engagée résolument dans toutes les négociations internationales. En décembre 2015, la France a réussi ce tour de force de faire signer 195 pays, de leur faire signer un engagement commun, l’Accord de Paris pour le climat.

Alors, oui, je vous le dis ce soir avec beaucoup de force : Nous ne renégocierons pas un accord moins ambitieux. En aucun cas.

La France ce soir appelle l’ensemble des pays signataires à demeurer dans le cadre de l’Accord de Paris, à rester à la hauteur des responsabilités qui sont les nôtres et à ne rien céder.

Je veux ce soir dire aux Etats-Unis : La France croit en vous. Le monde croit en vous. Je sais que vous êtes une très grande Nation. Que les Etats-Unis ont été fondés pour faire triompher la liberté, la vérité, la raison, partout contre l’ignorance et l’obscurité. Mais ne vous trompez pas. Sur le climat, il n’y a pas de plan B. Car, il n’y a pas de planète B.

Alors, oui, nous continuerons.

A tous les scientifiques, ingénieurs, entrepreneurs, citoyens engagés, que la décision du Président des Etats-Unis a déçus, je veux dire ceci : Vous trouverez dans la France une seconde patrie. Je vous lance un appel : Venez travailler ici, avec nous, travailler sur des solutions concrètes pour le climat.

Ce soir, les Etats-Unis ont tourné le dos au monde. Mais la France ne tournera pas le dos aux Américains. Je vous assure, mes chers compatriotes et vous qui m’écoutez où que vous soyez dans le monde, la France n’abandonnera pas le combat.

Bien entendu, nous aurions préféré livrer cette bataille aux côtés des Etats-Unis d’Amérique. Car, ce sont nos alliés et ils resteront nos alliés, en matière de lutte contre le terrorisme, sur nombre de sujets de défense, de sécurité, sur nombre de sujets industriels et économiques. Mais il en est ainsi.

La porte n’est pas fermée, elle ne le sera jamais à cette Nation à laquelle nous devons tant. Mais nous sommes encore nombreux à conserver notre détermination.

La France jouera donc son rôle dans le monde car c’est ce qui est attendu d’elle. Dès ce soir, avec l’Allemagne et l’Italie, nous avons tenu à réaffirmer notre engagement pour l’Accord de Paris.

Je me suis entretenu, il y a quelques instants, avec la Chancelière d’Allemagne, nous prendrons ensemble, dans les prochains jours, des initiatives fortes allant en ce sens. Samedi, je verrai le Premier ministre indien à Paris et m’entretiendrai sur ce sujet avec lui. Dans les prochains jours, je parlerai aux principaux décideurs pour m’assurer de leur engagement.

Enfin, la France proposera un plan d’action concret, afin d’accroître son attractivité pour les chercheurs et les entreprises de la transition écologique et prendra des initiatives concrètes, notamment en Europe et en Afrique sur ce sujet. J’ai demandé au Gouvernement d’y travailler activement et le réunirai à cet effet la semaine prochaine.

Nous ne tiendrons pas seulement nos engagements passés. Dès ce soir, la France se doit d’être plus ambitieuse encore pour l’avenir, pour notre avenir.

Vive la République ! Vive la France !

Marie Sara, l’ex-cavalière torera candidate pour Emmanuel Macron

Emmanuel Macron parle beaucoup d’être progressiste, mais nous avons déjà souligné à plusieurs reprises que sur le plan des idées, il est un passéiste outrancier (voir Emmanuel Macron : « je continuerai à manger l’agneau des Pyrénées » ainsi que Emmanuel Macron et l’éleveur « qui pleure quand un animal meurt »  et Emmanuel Macron veut développer le « tourisme cynégétique »).

Cela est tellement vrai que dans le Gard, son parti politique « La République en marche » présente une candidate à la députation qui n’est autre qu’une ancienne torera, Marie Sara.

Elle a été « rejoneadora », c‘est à dire cavalière torera.

Le scénario est cauchemardesque jusqu’au bout puisque l’actuel député sortant est l’avocat Gilbert Collard, élu en 2012 du Rassemblement Bleu Marine.

C’est donc bobo contre facho, car Marie Sara ne représente en rien le terroir… Elle vient de la banlieue parisienne, son grand-père étant le réalisateur Jean-Luc Godard, sa mère une actrice de la comédie française et son père un metteur en scène très important, elle a été mariée au tennisman Henri Leconte ainsi qu’à un publicitaire patron d’Europacorp, etc.

C’est tellement bobo que Gala ne tarit pas d’éloge à son sujet :

« Cette gracieuse blonde de 52 ans a un destin décidé­ment hors du commun. Dès son plus jeune âge, elle rêvait de deve­nir torero, un métier encore largement réservé aux hommes.

Mais à force de persévérance, elle devenue l’une des meilleures « toreras ». Agile et intrépide, elle s’est illustrée comme une des rares femmes toreros à cheval en France, et a gagné de splendides combats au coeur des arènes, parfois au péril de sa vie. »

Midi libre a tout de suite compris la dimension tactique du choix de Marie Sara dans le Gard. Il s’agit de surfer sur l’idéologie du terroir : Emmanuel Macron « a sorti piques et banderilles », elle compte défendre « les cultures locales ».

Marie Sara a bien entendu, dans sa carrière, eut le soutien du fameux Simon Casas, avec qui elle est associée aujourd’hui dans l’organisation de corridas, à Mont-de-Marsan par exemple.

Rappelons que Simon Casas a développé de manière très approfondie la « justification philosophique » de la corrida (voir Simon Casas, un faux humanisme de faux prophète).

Simon Casas est d’ailleurs le directeur artistique des arènes de Madrid, depuis 2011, et depuis septembre dernier le directeur de
Las Ventas, les principales arènes de Madrid.

Marie Sara défend cette même conception mystique, comme on peut le voir dans ce petit extrait qui vaut vraiment le détour quand on s’intéresse à la question.

On notera au passage qu’elle n’est pas la seule torera à cheval qui est candidate. Marie-Pierre Callet l’est également, dans les Bouches-du-Rhône, pour Les Républicains…

Maire Piette Callet a la même explication « mystique », comme le raconte Objectif Gard :

C’est à Arles au début des années 80, que Marie-Pierre Callet assiste à sa première corrida accompagnée de son époux, déjà mordu de tauromachie. « Je suis partie avant la fin. Je hurlais, c’était horrible. »

Mais elle a persisté, n’ayant qu’une obsession : « comprendre pourquoi des milliers et des milliers de gens venaient voir ce spectacle. »

Assise dans l’arène, elle a enlevé ses œillères pour mieux observer.

« J’ai alors découvert la force du taureau, sa puissance, son élégance. J’ai aussi compris que l’on vénérait le taureau, que sa vie était ainsi faite : vivre en toute quiétude et puis mourir digne dans une arène. »

Pour en revenir à Marie Sara, qui a donc tué au moins mille taureaux, et qui pratique également encore l’élevage de taureaux, en Camargue, la nouvelle a bien entendu choqué.

Des gens ont alors lancé une pétittion, déjà signée par pratiquement 40 000 personnes. Nous n’appelons pas à la signer : cela ne sert à rien de se battre contre des moulins à vent.

Cela n’a pas de sens de pratiquer un idéalisme outrancier et de croire à une « évolution des consciences » alors que les faits disent le contraire…

Il faut du contenu, batailler pour le contenu, et ne pas s’attendre à ce qu’une société qui laisse des êtres humains vivre comme SDF pratique la compassion généralisée envers les animaux…

Voici le texte de la pétition.

Contre l’investiture de Marie Sara (Rép. En Marche) dans la 2ème circonscription du Gard

Le jeudi 11 mai 2017, le mouvement La République En Marche a publié la liste des candidats investis pour les élections législatives des 11 et 18 juin 2017.

Parmi eux, se présente dans la 2ème circonscription du Gard, madame Marie Sara, 52 ans, ancienne torera, éleveuse de taureaux et qui dirige actuellement les arènes de Saintes-Maries-de-la-Mer (Bouches du Rhône).

A l’heure où 4 français sur 5 déclarent que la cause animale est un enjeu important (enquête réalisée par l’Ifop pour le collectif AnimalPolitique en mars 2017), un autre sondage Ifop commandé en mars 2017 cette fois par l’Alliance Anticorrida montre que 75% des habitants des 10 départements français où les corridas sont organisées (dont le Gard), sont opposés à la tauromachie avec mise à mort (http://www.anticorrida.org/actions/sondage-departements-taurins-alliance-anti-corrida-2017.php).

Aujourd’hui, et plus que jamais, la cause animale doit se placer au coeur des enjeux politiques. L’investiture de Marie Sara se présente donc en contradiction avec l’évolution des consciences. Cela montre aussi qu’au sein du mouvement En Marche, ces considérations sont loin d’avoir été prises en compte.

Par cette pétition, nous demandons donc le remplacement de Marie Sara, en vue des législatives 2017 dans la 2ème circonscription du Gard pour le mouvement la République En Marche.

Cette pétition sera remise à:

Présidente
Catherine Barbaroux (Présidente de la République En Marche)

Président de la République Française
Emmanuel Macron

Chargée des relations presse
Sibeth NDiaye

Secrétaire général
Richard Ferrand

Il n’y a pas d’illusion à se faire sur les gens qui sont réactionnaires… Il faut changer le monde, tout simplement!

Brigitte Bardot : « Si Macron passe, les animaux trépassent! »

Marine Le Pen, dont nous présentions hier l’hypocrisie concernant l’écologie, peut se frotter les mains.

Elle qui veut qu’on vote pour elle, elle peut profiter des anarchistes antispécistes qui font campagne contre Emmanuel Macron, ce qui est anecdotique, mais surtout de Brigitte Bardot.

C’est une alliée de poids dans la bataille électorale et cela n’a aucune originalité, puisqu’on connaît bien les opinions de Brigitte Bardot. Cependant, cette fois il y a davantage de subtilité, puisqu’elle ne défend pas Marine Le Pen, mais dénonce Emmanuel Macron.

Cela revient au même, mais la méthode « indirecte » a fait ses preuves…

Il est vrai qu’Emmanuel Macron s’est sacrément lâché dans le genre (voir Emmanuel Macron : » je continuerai à manger l’agneau des Pyrénées » ainsi que Emmanuel Macron et l’éleveur « qui pleure quand un animal meurt »  et Emmanuel Macron veut développer le « tourisme cynégétique »).

Sauf qu’il ne fait qu’appuyer des choses qui sont portées par le Front National à la base : le culte du terroir, la soumission aux traditions passéistes, le soutien unilatéral aux éleveurs, etc.

Si l’on a des principes et qu’on regarde concrètement, Marine Le Pen n’est en rien favorable au véganisme…

Alors faire inversement d’Emmanuel Macron le grand ennemi des animaux, comme dans son communiqué, c’est plus que « forcé » comme tentative de surfer sur la « bonne image » que tente de s’approprier Marine Le Pen depuis quelques mois sur le plan de la question du rapport aux animaux…

Voici donc le message de Brigitte Bardot.

 

Quel lyrisme!

« Si Macron passe, les animaux trépassent! »

Et que dire devant les propos suivants :

« Le mépris qu’il affiche devant la souffrance animale résume son manque total d’empathie que prouve la froideur de son regard bleu acier. »

C’est là une dramatisation irrationnelle, comme malheureusement on les connaît si bien dans la protection animale en général.

Entre les photos chocs des uns, les rassemblements où des gens tiennent des animaux morts dans les mains (comme L214), les brûlures au fer rouge de l’association 269, on est sacrément servi.

Et le résultat est un décalage complet par rapport à la réalité de l’exploitation animale, des postures moralistes individuelles faisant office de témoignage, un infantilisme sur le plan des idées dont tentent de profiter les pires démagogues.

Emmanuel Macron et l’écologie

Voici une tribune publiée dans le Journal du Dimanche et qui tente de faire passer Emmanuel Macron pour un grand écologiste !

Bon, que ce soit moins catastrophique que Marine Le Pen, ce n’est pas dur à deviner… Elle, présidente, l’écologie serait pratiquement criminalisée et toute critique disqualifiée au nom des intérêts supérieurs de la nation.

Mais tout de même, ce n’est pas parce que Marine Le Pen est une sorte d’équivalent de Donald Trump que cela pare Emmanuel Macron de toutes les vertus.

A moins de résumer l’écologie à une sorte de vague gestion de la pollution et du réchauffement climatique, ce que font d’ailleurs les signataires qui ne parlent ni des animaux ni de la Nature, mais pensent très certainement déjà à des postes ministériels possibles…

Non, l’écologie n’est pas absente du second tour de la présidentielle!

Un candidat,Emmanuel Macron, en fait le cœur de son programme de transformation économique et sociale.

Son adversaire, Marine Le Pen, tente de promouvoir une sinistre « écologie patriotique » tout en multipliant impasses et choix dangereux pour notre présent et notre futur. Il y a d’abord les évidences.

Macron veut doubler la part des renouvelables en 5 ans, quand Le Pen promet un moratoire sur l’éolien. Macron veut plus d’Europe -car c’est aussi la bonne échelle pour plus d’écologie-, quand Le Pen veut en sortir.

Macron veut faire de notre pays le leader de l’agriculture écologique, quand Le Pen se contente de prôner « la préférence nationale », ignorant les risques des pesticides pour la nature et la santé.

Macron s’engage à ramener la part du nucléaire à 50% en 2025, quand Le Pen veut la maintenir à 75% et refuse de fermer Fessenheim.

Macron est conscient de l’urgence climatique, de ses conséquences humanitaires (250 millions de « réfugiés climatiques » d’ici 2050) et de notre obligation d’être à la hauteur, tandis que Le Pen flirte avec le négationnisme climatique, n’a pas voté pour la ratification de l’accord de Paris au Parlement européen, et déclare parfois n’être « pas sûre que l’activité humaine soit l’origine principale » du changement climatique.

Mais l’analyse détaillée des programmes révèle que, sur l’écologie, la fracture entre les candidats d’En Marche! et du Front National est encore plus profonde.

D’un côté, l’ambition d’améliorer vraiment la vie des Français-es et de l’autre le choix d’un sur-place dangereux pour notre planète, notre économie et notre santé.

Prenons quelques exemples. Sur la lutte contre la précarité énergétique qui touche 11 millions de citoyen-es, Macron propose une nouvelle prime dès la réalisation des travaux, un audit énergétique gratuit, la fin de la location des logements les plus énergivores, 4 milliards d’euros pour aider les propriétaires les moins aisés à faire les travaux ; Marine Le Pen se contente quant à elle de citer l’isolation des logements comme une priorité, sans préciser comment elle compte s’y prendre.

Sur la santé environnementale, Macron trace la voie d’une sortie du diesel avec des mesures concrètes (nouvelle prime de 1000 euros pour changer de véhicule, alignement fiscalité gazole sur celle de l’essence etc…) que Le Pen refuse en bloc, niant ainsi les 50.000 décès prématurés dus chaque année à la pollution atmosphérique et le fait que 40 millions de Français respirent un air pollué.

Sur l’agriculture et l’alimentation, Macron développe un ensemble de mesures tant attendues (5 Milliards d’investissement pour des projets en faveur de l’environnement et du bien-être animal, sortie des pesticides, Etats généraux de l’Alimentation, 50% bio, autres labels de qualité ou local dans toute la restauration collective…) quand Le Pen préfère un protectionnisme dangereux pour nos agriculteurs et nos territoires, instrumentalise la souffrance animale au nom de son combat contre l’islam plutôt que de lutter contre les pratiques de l’élevage intensif, sans même parler du refus des députés FN de mettre fin aux pesticides néonicotinoïdes tueurs d’abeilles.

Economie circulaire, santé-environnement, biodiversité, basculement vers la fiscalité écologique, plan d’investissements… Sur bien d’autres thèmes, l’analyse comparée est implacable tant, sur l’écologie, tout oppose Emmanuel Macron à Marine Le Pen!

Nous entendons et respectons celles et ceux qui voudraient qu’Emmanuel Macron s’engage encore plus pour l’environnement.

Mais que toutes celles et tous ceux qui prétendent défendre l’écologie, en aient bien conscience : chaque voix qui manquera le 7 mai 2017 à Macron contre Le Pen sera une voix qui manquera à l’écologie, au futur, à la solidarité.

Chaque abstention sera une forfaiture devant de tels enjeux, un manque cruel de responsabilité envers les générations futures et une partie du Monde déjà aux prises avec les changements climatiques. »

Liste des signataires

Matthieu Orphelin, ex-porte-parole de Nicolas Hulot
Daniel Cohn-Bendit, ex-député européen
Corinne Lepage, présidente de son mouvement, Le Rassemblement citoyen-Cap21
François de Rugy, président du Parti écologiste
Barbara Pompili, secrétaire d’Etat chargée de la biodiversité
Arnaud Leroy, député de la 5e circonscription des Français de l’étranger
Jean-Paul Besset, ex-député européen
Sébastien Mabile, avocat, chargé des questions Environnement à En Marche!

Emmanuel Macron et l’éleveur « qui pleure quand un animal meurt »

La FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles) a invité les candidats aux présidentielles à un grand oral, à l’occasion du dernier jour de son congrès.

Cette invitation au moment du congrès signifie qu’il faut aller se soumettre et, d’ailleurs, il fallait être présent en personne. Jean-Luc Mélenchon voulait envoyer un représentant, il a été éconduit, Benoît Hamon ne s’est pas déplacé.

C’est que la FNSEA, c’est le symbole du conservatisme et des grandes entreprises ; être présent à son congrès quand on veut se donner une image de gauche n’est pas faisable…

Emmanuel Macron, lui, y est allé de bon coeur, saluant l’ancien président mort tout récemment, avant de se lancer dans un éloge de la compétitivité, dans un décor assez hallucinant de kitscherie…

Et, dans le prolongement de ce qu’il a dit au WWF (Emmanuel Macron : » je continuerai à manger l’agneau des Pyrénées ») et au congrès des chasseurs (Emmanuel Macron veut développer le « tourisme cynégétique »), il a maintenu son courant ultra-libéral sur le plan de l’économie et des moeurs, ultra-réactionnaire sur le plandes valeurs.

Ses propos au sujet du bien-être animal ont été littéralement abjects, se basant qui plus est sur l’image d’Epinal du petit élevage, de taille raisonnable, avec l’éleveur connaissant ses animaux, veillant même l’animal malade la nuit…

Une telle vision du terroir est digne des années 1930.

Nous avons retranscrits ses propos, qui valent le détour, d’autant plus qu’il aborde la question des oeufs, confirmant l’interprétation que nous avons fait de sa mesure au sujet des oeufs issus de poules en cages.

« – Il y avait cette question qui vient de la salle.

Que pensez-vous des attaques des différentes associations sur le bien-être animal, comment pensez-vous valoriser notre agriculture dans de telles conditions, nos produits, le travail ?

– Ben, là dessus, j’ai répondu d’ailleurs à une organisation environnementaliste qui m’interrogeait sur ce sujet.

Moi, j’ai jamais connu un éleveur qui était heureux avec des animaux malades. Faut me le présenter.

C’est comme l’idée qu’un employeur serait forcément quelqu’un qui adore licencier des gens.

[mettant sa main vers sa tête pour indiquer que ce serait « fou »] C’est parfois les représentations qu’on a dans le débat public.

Si quelqu’un est malheureux lorsqu’il y a un problème de bien-être animal, c’est l’éleveur le premier.

Et l’éleveur, ce qu’il veut, c’est justement pouvoir élever ses animaux dans les meilleures conditions, parce que c’est lui qui se relève la nuit, c’est lui pleure quand un animal meurt.

[faisant un signe de dénégation avec l’index] C’est pas les gens qui sont dans des associations ou dans des bureaux.

Donc aujourd’hui… [applaudissements du public]

Donc aujourd’hui, le problème c’est quand c’est un éleveur n’est pas en situation d’améliorer les choses pour ses bêtes et pour lui-même.

Et donc c’est pour cela que moi je veux faire ce plan d’investissement agricole qui permet, quand on a un projet, qu’on veut l’améliorer…

Moi j’étais il n’y a pas longtemps dans la région, chez monsieur Nédelec, qui passe justement, qui a un élevage de cinquante vaches, qui passe à une production bio.

Il a pu installer, parce que il a eu des aides de la région, pour accompagner ses bêtes, des capteurs qui permettent de mieux accompagner la bête quand elle veule [Emmanuel Macron se trompe et veut en fait dire quand elle vêle], etc., et d’éviter des souffrances.

Eh bien, ça, je suis désolé de vous le dire, c’est de l’investissement, c’est pour bon pour l’élevage [brouhaha dans la salle, le modérateur fait « chut chut » au public], c’est bon pour le professionnel et c’est bon pour tout le monde.

C’est pour ça que ce plan d’investissement d’avenir, il permet de résoudre le problème de la condition animale, mais en même temps, il permet d’améliorer le fonctionnement.

Après, on a un problème dans les abattoirs, mais c’est la transformation, ce n’est pas l’élevage.

Et là dans les abattoirs, pardon de vous le dire, mais les premières victimes, ce sont celles et ceux qui y travaillent, hein.

Et la raison on la connaît bien. Donc là aussi y a un plan de modernisation à faire.

– [Christiane Lambert, président de la FNSEA, prend la parole] Toutefois, monsieur Macron, vous nous avez donné l’impression de surfer un petit peu sur la vague welfariste, lorsque vous avez dit qu’il fallait que vous alliez interdire en 2025 tous les œufs provenant de poules en cage.

Nous sommes dans une région où 70 % des poules sont élevées en cages, modernisées agrandies, mais quand même 70 %.

Les bâtiments qui ont été rénovés il y a cinq ans, qui ont encore dix quinze ans d’amortissement, comment allez-vous faire d’un coup – claquement de doigt tweet – pour résoudre ce problème de l’agriculture française [applaudissements, bravos].

– Je vais vous dire deux choses. La première, c’est que 2025, ce n’est ni un tweet ni un claquement de doigt. C’est quand même un objectif.

La deuxième, c’est que je n’ai jamais dit que je la prendrai moi ou que je l’interdirai. J’ai dit que je me fixerai cet objectif. Et il est atteignable.

La troisième chose, si vous m’avez écouté précisément, madame la présidente [brouhahas, le modérateur fait « chut chut chut »], c’est que j’ai parlé de la GMS [grandes et moyennes surfaces]. J’ai parlé de la GMS.

Or une large majorité des œufs qui sont produits dans la région et vendus, ils le sont pour les industries agro-alimentaires et la transformation.

J’ai pas une seule seconde dit, en l’espèce, qu’il fallait revenir sur les normes actuelles.

La dernière chose, c’est que, justement, et quand j’ai rencontré les professionnels au salon de l’agriculture, je leur ai dit, je pense qu’il faut pour la grande distribution – ce qui est une part minoritaire de la vente des œufs, comme vous le savez aujourd’hui qui sont produits – pour la grande distribution, il faut se fixer cet objectif à dix ans, parce que de toutes façons, sinon nous aurons à le subir.

Moi, je vous fiche mon billet, on peut se faire plaisir, je peux vous dire le contraire, mais dans trois, dans quatre ans, dans cinq ans, vous aurez des associations de plus en plus, des associations de consommateurs et autres, qui vous diront [tapant dans ses mains] « moi je veux de la meilleure qualité ».

On l’a eu sur le poulet, on l’a sur tout, donc il faut se fixer cet objectif à dix ans en disant : on va l’accompagner.

Ce n’est pas surfer sur une vague. C’est se dire : on peut quand même avoir un objectif décennal. Ce n’est pas une loi qui l’interdira demain, ce n’est pas une nouvelle norme, mais on dit il faut accompagner cette transformation, uniquement pour ce qui est vendu en GMS, et ça passe aussi par ce plan d’investissement.

On l’a calé avec la profession, il faut cinq cent millions d’euros d’investissement pour, dans les cinq six années à venir, moderniser. Ils seront accompagnés par le plan d’investissement que je porte.

– Vous avez évolué, c’est bien… Mais merci d’avoir précisé

– J’ai dit des choses précises. »

Emmanuel Macron veut développer le « tourisme cynégétique »

Emmanuel Macron n’est pas que très content de « manger l’agneau des Pyrénées« , il a également été très heureux d’aller saluer la Fédération Nationale des Chasseurs, qui lors de son assemblée a invité les candidats à la présidentielle pour qu’ils présentent leur point de vue sur la chasse.

« On aime les animaux, on aime tellement les animaux, qu’on les chasse. Cela va ensemble » a-t-il pu entendre, en l’acceptant.

D’ailleurs, Emmanuel Macron est d’accord : « la chasse, c’est un mode de vie », qui relève de « l’identité française ».

« Valeurs et traditions » vont rester, même s’il doit y avoir « l’entrée dans la modernité », a-t-il expliqué.

« Je n’ai pas d’heure! Je n’ai pas de montre » a-t-il répondu quand on lui a demandé s’il pouvait rester un peu après son discours.

« Vous vous faites balader depuis quinze ans » au sujet de la directive oiseaux, a-t-il affirmé, soutenant les chasseurs demandant à tuer plus d’oiseaux.

Lui, par contre, promet de remettre 200 millions d’euros par an aux éleveurs et aux chasseurs en raison de leur rôle positif pour l’environnement.

Et il compte sur les chasseurs pour qu’ils participent systématiquement aux institutions ayant un rapport avec l’environnement.

Quant au « bien-être animal », ce n’est pas une priorité, et « il faut laisser les gens respirer ».

Autre point important : Emmanuel Macron s’est prononcé en faveur de la réouverture des chasses présidentielles. C’est là un symbole d’une grande importance !

On connaît bien ce principe rassemblant l’élite de l’économie et de l’Etat, qui a donné à Valéry Giscard d’Estaing des souvenirs merveilleux.

Ces chasses étaient un secret bien gardé, permettant de former un esprit de corps au plus haut niveau, dans une ambiance grand-bourgeoise de luxe.

Nicolas Sarkozy avait stoppé celle-ci en 2010 et leur retour avait déjà été annoncé par le passé, même si en fait elles ont continué de manière non officielle.

Emmanuel Macron veut donc leur retour. Mais cela va bien plus loin que cela, en fait : il veut développer le tourisme de la chasse.

Certains médias ont noté qu’il voulait la réouverture des « chasses présidentielles », mais cette affirmation s’insère en réalité dans un plan plus vaste…

Nous retranscrivons ici ses propos :

« Enfin, je souhaite associer encore davantage la chasse à l’économie de nos territoires. Parce que là, comme on préserve la ruralité…

Mais quand on veut associer encore davantage la chasse à l’économie, il faut en reconnaître et en développer tous les atouts.

Le tourisme cynégétique est un formidable atout. Il est encore trop peu exploité aujourd’hui.

Et au-delà de la pratique de ce qui est portée, on doit le valoriser. Et c’est un élément de valorisation, que j’assume totalement.

J’ai eu l’occasion de le dire aussi d’ailleurs quand on a parlé des chasses présidentielles.

J’avais l’impression de commettre une espèce de forfaiture terrible en disant que j’étais favorable à leur réouverture, encadrée, transparente.

Les gens me disaient : « c’est absolument affreux ».

Il ne faut pas être honteux. Si on décide de porter cette valeur, il faut la reconnaître comme un élément d’attractivité.

C’est quelque chose qui fascine à l’étranger, c’est quelque chose qui fascine partout, ça représente la culture française, c’est un point d’ancrage.

Donc partout sur nos territoires, je suis favorable à ce qu’on développe cette forme de tourisme.

La France, c’est la première destination touristique mondiale. Les chasseurs du monde entier ignorent encore trop souvent qu’il est possible dans notre pays d’y chasser, qu’il y a des chasses formidables, et que c’est un élément de notre attractivité touristique. »

C’est là un parti pris tout à fait clair et juste après Emmanuel Macron parle de développer la « viande de gibier ».

Emmanuel Macron continue donc son éloge du terroir et des traditions, tout en prônant le libéralisme libertaire général sur le plan des moeurs et de l’économie.
C’est logique : le libéralisme va de pair avec la loi du plus fort. Le conservatisme sera ainsi encore plus débridé, encore moins critiquable, car chacun fait ce qu’il veut, surtout le splus riches !

L’ex-porte parole de la Fondation Hulot soutient Emmanuel Macron au nom de l’écologie

On sait combien il peut y avoir des excuses « bidons » (il n’y a pas d’autres mots) pour aller « à la gamelle » (c’est-à-dire rejoindre  par intérêt un politicien qui a du succès).

Mais là, celles de Matthieu Orphelin, ex-porte parole de la Fondation Hulot, sont d’un niveau de pathétique rarement atteint.

Parce que, franchement, comment oser défendre Emmanuel Macron au nom de l’écologie? Le type s’en moque complètement, il n’en parle jamais et en plus il est fier de « manger l’agneau des Pyrénées« .

Il ne fait même pas semblant, la seule chose qui l’intéresse, c’est le business.

Et voilà pourtant Matthieu Orphelin qui vient claironner dans les médias bobos par excellence, Libération et L’Obs, qu’être écologiste implique de soutenir Emmanuel Macron.

En réalité, on l’aura compris : ce docteur en énergétique de l’Ecole des Mines, responsable de la direction économie circulaire et déchets de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), ancien vice-président (EELV) de la Région des Pays de la Loire, n’est qu’un bobo tout à fait dans l’esprit d’Emmanuel Macron depuis le départ.

Il a toujours été un bobo institutionnel, mais vient donner des leçons de « réalisme » : « J’ai passé l’âge des grands soirs » dit-il dans Libération, alors qu’il n’a jamais été révolutionnaire.

Ce qu’il appelle écologie, c’est une modernisation plus ou moins peinte en verte de ce qui existe actuellement. Il l’avoue de manière explicite dans sa lettre expliquant son choix, que voici.

Pourquoi j’ai décidé de soutenir Emmanuel Macron pour l’élection présidentielle 2017

Matthieu Orphelin, ancien porte-parole de Nicolas Hulot, @M_Orphelin

Angers, le 24 février 2017

Pour certains, l’écologie serait réservée aux bobos et synonyme de délocalisations pour nos industries, de décroissance, de normes en plus pour le monde agricole, de contraintes pour les consommateurs.

Pour moi, c’est tout le contraire : d’abord un enjeu de solidarité, mais aussi plus d’emplois et de compétitivité pour nos entreprises, une croissance enfin sélective, un renouveau pour nos agriculteurs, plus de santé, d’émancipation et de bonheur pour les citoyens.

J’ai choisi de soutenir Emmanuel Macron car il porte des mesures écologistes et peut en faire le socle d’un projet global à la hauteur des enjeux.

Emmanuel Macron a clairement et rapidement progressé sur l’écologie. Heureux si le travail dans l’ombre des uns et des autres y contribue et si le combat inlassable de Nicolas Hulot depuis des années pour imposer la transition écologique au cœur du débat politique a pu l’inspirer, comme tant d’autres avant lui.

Que porte Macron sur l’écologie ?

ïl y a d’abord les engagements rendus publics le 10 février sur des sujets sur lesquels je me suis tant battu depuis des années, notamment en tant que porte-parole de la Fondation Nicolas Hulot pendant les conférences environnementales du quinquennat Hollande et lors de la COP21.

Quelques exemples : le basculement vers une fiscalité écologique par la montée en puissance de la contribution climat énergie jusqu’à 100 €/t en 2030 et la convergence de la fiscalité sur les carburants par un alignement à la hausse de celle du gazole sur l’essence sur les 5 ans du quinquennat ; une nouvelle prime de 1000 € pour aider les ménages les plus modestes à changer leur vieux véhicule ; un renforcement de la lutte contre la précarité énergétique ; ou encore, la confirmation des objectifs de maîtrise de l’énergie de la loi de transition énergétique et de baisse à50 % de nucléaire en 2025, qui induisent mécaniquement la fermeture de plusieurs centrales au court du prochain mandat.

Il y a aussi des sujets où il a clairement évolué dans le bon sens : sur NDDL, refuser l’évacuation violente du site et redonner sa chance au projet alternatif de réaménagement de l’aéroport existant de Nantes-Atlantique est une sage décision.

D’autres sujets si essentiels à mes yeux, sur lesquels il a proposé des avancées majeures – passées un peu inaperçues. Une révolution pour l’agriculture et nos agriculteurs qui en ont tant besoin : 50 % de bio, autres labels de qualité et local dans toute la restauration collective publique et privée, un Grenelle de l’Alimentation -reprenant là encore l’idée poussée par Nicolas Hulot-, la séparation (tant attendue !) des activités de conseil et de vente des pesticides,dès le début du mandat.

J’ai été aussi assez convaincu par la préparation du plan d’investissements qui sera présenté début mars, dont une part très importante devrait être consacrée àla transition énergétique et écologique. Les engagements déjà révélés, dont un plan de transformation agricole de 5 milliards d’euros ou l’accélération des efforts sur les énergies renouvelables et leur stockage, vont clairement dans le bon senset devraient être complétés par d’autres bonnes surprises.

Je veux plus. Il faut bien sûr aller plus loin et dévoiler de nouveaux engagements sur l’écologie d’ici au 1tour de l’élection présidentielle.

Les idées que je pousserai ?

Mettre la santé environnementale en haut de l’agenda politique,développer massivement les alternatives aux pesticides, proposer des mesures fortes sur la mobilité du quotidien des personnes et le transport de marchandises, concrétiser l’ambition affichée d’une économie « 100 %circulaire » par un plan d’actions à la hauteur, intensifier les efforts sur la formation professionnelle et l’apprentissage pour les métiers de demain (un sujet que j’ai tant porté dans mon mandat -unique- de Vice-président à l’éducation de la Région des Pays de la Loire), prendre ses distances avec le CETA qui pose tant de questions démocratiques et constitutionnelles et repenser les règles du commerce international pour le rendre durable, mettre en place une vraie taxe sur les transactions financières et lutter contre l’évasion fiscale,repenser et renforcer la solidarité internationale notamment pour rembourser notre dette écologique envers les pays en développement, accélérer les efforts nécessaires sur la transparence et l’exemplarité, notamment pour les milieux financiers et politiques, réinventer l’éducation à la citoyenneté…

Au-delà de ces mesures, le plus important sera de faire de tout cela un ensemble cohérent, une vision pour la France, où justice sociale et combat environnemental se nourrissent mutuellement.

Enfin, au-delà de l’écologie –mais tout cela est si lié-, il y a le reste de ce que j’apprécie dans sa vision. Son ambition pour l’Europe, saluée par Dany Cohn Bendit.

Ses prises de position fortes sur les autres sujets qui me sont chers :l’éducation (même s’il pourrait mettre plus l’accent sur la prévention dudécrochage scolaire), l’accueil des réfugiés, la prévention en matière de santé. Savolonté de renouveau démocratique et de sortir des clivages, de rassembler plutôt que d’opposer, dont notre pays a je pense tant besoin.

Suis-je sous le charme? Non ;)

Hypnotisé ? Pas plus ! D’accord avec tout ce qu’il propose ? Evidemment non !

Comme tant d’autres, j’ai été meurtri par sa récente phrase très malheureuse sur la pseudo humiliation subie par les participants de la Manif pour Tous ; son explication de texte a posteriori ne m’a d’ailleurs pas totalement convaincu.

Militant contre toutes les formes de discriminations, je serai particulièrement vigilant à ce que de telles ambiguïtés ne puissent subsister sur ces combats si essentiels pour l’égalité, dont on les avancées doivent d’ailleurs bien plus aux associations de défense des droits des personnes LGBT qu’aux politiques.

J’ai choisi de soutenir Emmanuel Macron car c’est le seul qui pourra défendre l’écologie au second tour.

J’ai toujours refusé les postures politiciennes. Ne comptez pas sur moi pour jouer au « mon candidat est le seul à avoir compris l’écologie ».

Yannick Jadot ? J’ai partagé avec lui tant de combats pour l’environnement et j’ai été heureux, lors de la primaire des écologistes, de réarmer sur sa profession de foi combien j’apprécie son engagement et sa constance, son refus des combines et des magouilles politiques. Mais il ne sera finalement pas candidat.

Benoît Hamon ? Il a entamé une vraie transition sur nos sujets, même s’il conserve quelques angles morts (et si je ne partage pas sa mesure-phare sur le revenu universel, en tout cas pas dans les modalités qu’il a proposées). Hamon a le devoir, maintenant qu’il se revendique autant écologiste que socialiste, d’être exemplaire dans toutes ses propositions.

Jean-Luc Mélenchon ? Il a un style clivant qui ne me correspond pas mais une vraie vision sur certains thèmes stratégiques, comme l’économie de la mer.

En définitive, tant mieux si, comme l’a si bien dit Nicolas Hulot, Mélenchon, Hamon, Jadot et Marcon se livrent une compétition positive et un concours d’intelligence sur l’écologie, qui devait être la grande absente de la campagne. Et pourquoi pas, après l’élection de Macron, une coalition de gouvernement !

A mes ami-es qui rêvent du grand soir, à celles et ceux qui ne pensent pas aux petits matins, qui sont déjà emprisonnés dans leurs certitudes, dans l’aveuglement des campagnes électorales où l’on imagine réelles des victoires pourtant impossibles, où l’on pare son candidat de toutes les vertus en aimant dénigrer les autres, je voulais redire tout cela très simplement.

Leur redire que, pour l’instant, l’indignité de cette campagne politique ne profite qu’à une seule personne : Marine Le Pen.

Qu’un second tour Fillon – Le Pen, entre la droite dure et la droite extrême seraitun cauchemar que je ne veux pas vivre.

Que je pense sincèrement qu’Emmanuel Macron est pour l’instant le seul àpouvoir éviter cela.

Qu’il peut porter une ambition écologiste à la hauteur.

Il a donc mon soutien, sincère et exigeant.

Emmanuel Macron et la la « contraventionnalisation » du cannabis

Les gens vraiment de gauche n’aiment pas Emmanuel Macron, qu’ils ne considèrent pas comme étant vraiment de gauche. Si cela est juste, alors ils feraient bien de se demander pourquoi sur le plan des moeurs ils disent pratiquement tous la même chose que lui…

La démarche libérale-libertaire, où toute valeur est rejetée comme un principe « totalitaire », les rassemble tous.

Emmanuel Macron est d’ailleurs « en train de sortir du bois » concernant le cannabis et sa légalisation.

Il avait déjà exprimé le fait qu’il était ouvert à la question, en septembre 2016.

Comme dans Le Figaro la semaine dernière les choses semblaient peu claires, puisqu’il expliquait «ne pas croire à la dépénalisation des « petites doses »», RTL a demandé des éclaircissements à Gérard Collomb, le maire de Lyon issu du Parti Socialiste mais grand soutien d’Emmanuel Macron.

Le concept utilisé est alors celui de la « contraventionnalisation » : on paiera une amende si l’on a une petite quantité de cannabis sur soi.

Libération est bien sûr très content et a publié un article intitulé On a (enfin) compris ce que veut Emmanuel Macron sur le cannabis.

Tout en constatant qu’au fur et à mesure de ses meetings (Macron sur le cannabis, ou comment le discours politique fabrique du faux), Emmanuel Macron en rajoute toujours niveau chiffres erronés sur le fait que la justice est impuissante à enrayer la vague de gens arrêtés en raison du cannabis, les relaxant finalement.

Libération est donc allé se rensigner auprès du porte-parole d’Emmanuel Macron… qui précise la ligne de la « dépénalisation » maquillée derrière une « contraventionnalisation » bien entendu fictive.

Car les policiers ne vont pas passer leur temps à faire des contraventions devenant banal…

«Juridiquement, effectivement, c’est bien une dépénalisation» que propose Macron, dit d’ailleurs son porte-parole, Benjamin Griveaux.

«Mais on a préféré parler de contraventionnalisation, pour qu’on comprenne bien, parce que tout le monde n’a pas forcément en tête toutes les subtilités dépénalisation/légalisation», explique-t-il à Libération.

Mais pourquoi alors Macron a-t-il affirmé «ne pas croire à la dépénalisation» au Figaro la semaine dernière ?

Une confusion, argue Griveaux : «En fait, il ne croit pas à la légalisation. C’est ça, son propos.»

Sauf que nous ne sommes nullement empreints de naïveté : Emmanuel Macron est un libéral et donc il voudra forcément légaliser. La « contraventionnalisation » n’est qu’une étape pour amener la légalisation et ne pas froisser son électorat.

Les députés des Pays-Bas viennent d’ailleurs de légaliser la culture du cannabis dans leur pays. C’était inévitable, dans la mesure où le business du cannabis va devenir un nouveau terrain de bataille économique…

De plus, cela met fin à la contradiction des coffee-shops légaux mais de leur approvisionnement illégal… La balance a penché finalement du côté du libéralisme complet, fort logiquement.

Emmanuel Macron :  » je continuerai à manger l’agneau des Pyrénées »

Emmanuel Macron est un phénomène médiatique très important et le WWF est un poids lourd des associations « écologistes » liées ouvertement aux institutions. Leur rencontre hier lors d’un petit questions-réponses a visé naturellement à faire un petit buzz médiatique, dont on voit cependant les limites : 16 000 vues sur facebook, 40 seulement sur youtube.

Et on apprend pas grand-chose, dans la vidéo de ces questions-réponses, à part qu’Emmanuel Macron est un homme de dossiers, qui répond aisément, posément, en expert… en finalement pas grand-chose.

Voici notre retranscription des propos, qui sont assez cocasses et qui témoignent qu’Emmanuel Macron n’y connaît rien et par ailleurs s’en fout. Cela se passe à un peu plus de deux minutes avant la fin dans la vidéo.

Emmanuel Macron : Il y a un sujet, on le sait, l’élevage des poules en batterie. Là il faut être dessus très clair sur les œufs.

Moi je souhaite et je prends même l’engagement, que euh donc d’ici 2025 on ne vende plus…

Le responsable du WWF : Donc d’ici 2025 dans dix ans

Emmanuel Macron : Qu’on ne vende plus, que ce soit interdit dans les grandes surfaces, des œufs issus justement des élevages en batterie.

Le responsable du WWF : L’ANSES [Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail] recommande de manger moins de viande, Jean-Luc Mélenchon a dit qu’il mangeait moins de viande, quels sont vos engagements personnels sur ce sujet et évidemment sur la politique d’alimentation ?

Emmanuel Macron : Non, moi je je… [sourire]

Le responsable du WWF : Non ?

Emmanuel Macron : Moi j’aime bien la viande, donc je continuerai à en manger.

Le responsable du WWF : A en manger quel que soit l’impact carbone etc ?

Emmanuel Macron : Non.

Le responsable du WWF : Sur la planète.

Emmanuel Macron : Non, parce que ce n’est pas une fatalité. D’abord, il y a de la viande française, qui est formidable, donc je continuerai à manger l’agneau des Pyrénées ou d’ailleurs. Je continuerai…

Le responsable : Justement, moins de viande mais mieux de viande c’est quelque chose dans laquelle vous vous retrouvez ?

Emmanuel : Bien sûr. Mais d’ailleurs… Mais totalement.

Il est tout à fait révélateur que le responsable du WWF, à savoir son directeur général en France, Pascal Canfin, cherche à sauver la mise à Emmanuel Macron, en commençant à parler de « moins mais mieux ».

Car il était évident qu’Emmanuel Macron ne connaît rien à la question de l’empreinte carbone de la « viande ». Il a simplement compris cela comme une question de transport, montrant qu’il ne connaît rien à la question.

N’importe qui s’intéressant un tant soit peu à la question sait que produire de la « viande » implique une vaste production de gaz à effets de serre, environ 18 % du total causé par l’humanité…. Au minimum, certains chiffres allant jusqu’à 51 %.

Les raisons sont bien connues : transport des aliments pour les animaux (les 2/3 des terres agricoles sont occupées par l’exploitation animale), déforestation intensive, fermentation gastrique des ruminants, stockage du lisier…

Apparemment, Emmanuel Macron ne le sait pas… Ce qui est impossible. On voit bien dans ses réponses que c’est quelqu’un de cultivé et de méthodique. C’est donc qu’il ment, c’est évident.

La preuve, il connaît très bien le thème des œufs en batterie mis en avant par L214 et il se précipite dessus par choix électoral  ! Aucun hasard là-dessus.

Il cite même, à la fin des questions-réponses, L’enracinement de Simone Weil, montrant son haut intellectualisme, Simone Weil correspondant à une certaine critique très « années 1930 ».

Voici un extrait de cet ouvrage parlant du déracinement et de l’enracinement, avec ce thème ultra-réactionnaire des racines :

« Un jeune moine bouddhiste était inquiet pour le salut éternel de son père, vieil avare qui ne pensait qu’à l’argent.

Le prieur du couvent se fit amener le vieux et lui promit un sou chaque fois qu’il pratiquerait la récitation du nom du Seigneur ; s’il venait le soir dire combien de sous on lui devait, on les lui paierait.

Le vieux, ravi, consacra à cette pratique tous ses moments disponibles. Il venait se faire payer au couvent chaque soir.

Soudain on ne le vit plus. Après une semaine, le prieur envoya le jeune moine chercher des nouvelles de son père.

On apprit ainsi que le vieux était maintenant absorbé par la récitation du nom du Seigneur au point qu’il ne pouvait plus compter combien de fois il la pratiquait ; c’est ce qui l’empêchait de venir chercher son argent.

Le prieur dit au jeune moine de ne plus rien faire et d’attendre. Quelque temps après, le vieux arriva au couvent avec des yeux rayonnants, et raconta qu’il avait eu une illumination.

C’est à des phénomènes de ce genre que fait allusion le précepte du Christ : « Thésaurisez pour vous des trésors dans le ciel… car là où est ton trésor, là sera aussi ton cœur. »

Cela signifie qu’il y a des actions qui ont la vertu de transporter de la terre dans le ciel une partie de l’amour qui se trouve dans le cœur d’un homme. »

Si Emmanuel Macron est capable de chercher une référence pareille, alors il est en mesure de connaître la question de l’empreinte carbone de la « viande »…

Alors pourquoi ment-il ? Parce qu’il est libéral sur le plan économique, sur le plan des mœurs, sur tous les plans, ce qui implique non pas l’éloge du terroir comme François Fillon, mais au moins son acceptation.

Par conséquent, il fait donc l’éloge de l’agneau des Pyrénées, pour montrer qu’il ne compte nullement entrer en rupture avec les traditions. Emmanuel Macron avait d’ailleurs fait l’éloge de Jeanne d’Arc, de Philippe de Villiers au Puy du Fou (où il avait pour la première fois assumé de ne pas être socialiste).

C’est la ligne d’Emmanuel Macron, qui est le partisan d’unir, d’unifier, d’accorder… Notre-Dame-des-Landes ? On nomme un médiateur, je verrai dans six mois. Le nucléaire ? On vise 32 % d’énergies renouvelables en 2030. Les OGM ? On interdit, mais on continue les recherches à leur sujet. Le diesel ? On taxe à parité avec l’essence. Etc. etc.

En clair, on modernise mais on ne touche à rien, on libéralise mais on reste bien réactionnaire. Concluons d’ailleurs sur des photos terrifiantes, venant du site agneaudespyrenees.com. Elles montrent des jeunes animaux, notamment avec leurs mères, alors qu’ils les assassinent…

Emmanuel Macron et le tabagisme et l’alcoolisme dans le bassin minier

La question de l’alcool est tabou, il ne faut pas en parler et surtout ne pas mentionner son existence.

Aussi Emmanuel Macron a-t-il mis les pieds dans le plat lors de sa visite vendredi à Nœux-les-Mines, dans le Pas-de-Calais, où il a affirmé la chose suivante :

« Dans ce bassin minier, les soins se sont moins bien faits, il y a beaucoup de tabagisme et d’alcoolisme, l’espérance de vie s’est réduite, elle est de plusieurs années inférieure à la moyenne nationale »

C’est, au sens strict, un simple constat, lorsqu’il a constaté que les personnes travaillant dans les abattoirs avaient un niveau de scolarité extrêmement bas (voir Les travailleurs illettrés de GAD).

Une Mission bassin minier du Nord-Pas-de-Calais de 2013 constate ainsi :

« La surmortalité est la plus nette pour les décès liés à l’alcoolisme : leur nombre est supérieur de 87% chez les hommes et 138% chez les femmes à ce que l’on aurait observé dans le Nord-Pas-de-Calais si la mortalité y était la même qu’en France. »

Ce constat, Emmanuel Macron le reconnaît par populisme, car il prétend pouvoir faire changer les choses. C’est son leitmotiv comme quoi le libéralisme va redynamiser l’économie et donc les gens vont voir leur niveau de vie s’améliorer, etc.

Il est hypocrite, car ce qu’il propose ne résout rien, mais on ne peut pas dire qu’il affabule… A moins d’être populiste. On a eu droit à une déferlante sur ce plan.

Voici par exemple ce qu’a dit Steeve Briois du Front National :

Avec sa morgue de banquier parisien, Macron insulte toute la population du bassin minier ! Il doit s’excuser et vite

Macron humilie les habitants de notre région, en relayant des clichés dignes de l’ignoble banderole déployée il y a 10 ans.

Il s’agit ici d’une allusion à la banderole totalement honteuse faite par des supporters du club de football du Paris Saint-Germain, où était écrite « Pédophiles, chômeurs, consanguins : bienvenue chez les Ch’tis ».

Pierre Laurent du PCF a publié ce message :

« Analphabètes, alcooliques, fumeurs, #costard »@EmmanuelMacron. Qui méprise le peuple, méprise la France.

Dans l’émission Le grand jury, Jean-Luc Mélenchon a donné son point de vue, également similaire :

« Il n’en rate pas une, il ne peut pas s’en empêcher. Il arrive dans le Pas-de-Calais et il leur dit: +ah bah oui, il y a le tabagisme et l’alcoolisme+. Il ne manque plus que l’inceste et comme ça le tableau serait complet! »

Ce sont des réactions totalement stupides et populistes, qui nient les problèmes de l’alcool, du tabac, des drogues. Emmanuel Macron a d’ailleurs été très satisfait de cela, puisque cela lui permet de se présenter comme proche des gens et de leurs problèmes…

Voici le communiqué du mouvement d’Emmanuel Macron, En marche, où il peut profiter de la stupidité des réactions pour se prétendre le défenseur du peuple…

➜ COMMUNIQUÉ DE PRESSE

En déplacement dans le Pas-de-Calais, Emmanuel Macron s’est publiquement inquiété de l’écart d’espérance de vie entre les habitants de ces territoires paupérisés et ceux des métropoles : 5 ans de moins pour les hommes et 3 ans de moins pour les femmes que les habitants de Paris, par exemple. Le Nord-Pas-de-Calais est le territoire où les femmes et les hommes meurent le plus jeune de France.

Cet écart d’espérance de vie est lié en partie à une surconsommation d’alcool et de tabac, comme cela a été rappelé par le directeur de l’Agence Régionale de Santé du Nord-Pas-de-Calais, ancien Directeur Général de la Santé, le Dr. Jean-Yves Grall : « une forte précarité socio-économique (RSA, chômage), des habitudes de vie, notamment alimentaires, liées à la précarité, avec leurs conséquences (diabète, obésité), beaucoup d’addictions (alcool, tabac, drogue), qui sont d’ailleurs des marqueurs de la précarité ».

Il ajoutait : « Les nordistes sont durs au mal et ont recours souvent trop tard aux soins », ce qui ne permet pas de remédier à ces situations de manière satisfaisante. D’où une surmortalité de 29% chez les hommes par rapport à la moyenne nationale, et de 22% chez les femmes.

Ces comportements ne viennent pas de nulle part. Car la vérité de ce territoire, ce ne sont pas des chiffres, mais des parcours de vie. Quand un bassin de vie se paupérise, ses habitants sont frappés de plein fouet. Emmanuel Macron, conforme à sa volonté de nommer les choses et d’affronter la réalité, ne retire donc pas un mot de ce qu’il a dit.

Il note en revanche que la coalition des bien-pensants va de l’extrême-gauche à l’extrême-droite, utilisant de manière indifférenciée les mêmes déformations et les mêmes caricatures.

Il déclare : « Je trouve déplorable et malsain le choix de sujets aussi graves pour polémiquer. Ce qui m’intéresse, c’est de savoir ce que l’on peut faire pour cette région dont je viens et ces territoires que je connais depuis toujours. C’est pour cela que j’ai proposé la semaine dernière un service sanitaire de trois mois pour les plus de 40 000 étudiants en santé qui les conduiraient là où l’accès aux soins est le plus difficile.

C’est pour cela également que j’ai souhaité rendre hommage aux acteurs qui contribuent à la rénovation des logements, comme le groupe SIA que j’ai vu hier dans la cité minière de Fond-de-Sains, à Nœux-les-Mines. Je prendrai des mesures concrètes pour faciliter et accélérer leur travail qui est décisif pour le pouvoir d’achat et le confort des habitants.

Je refuse de répondre à ceux qui ont abandonné ces territoires hier, comme le Parti communiste, ou leur mentent aujourd’hui, comme le parti Front national ou des élus en mal de publicité »

Emmanuel Macron qui donne des leçons de ligne populaire au PCF, c’est dire si la polémique lui donne des ailes !

Plutôt que de faire du populisme, il faut bien plutôt assumer qu’il y a des problèmes et combattre leurs causes. A quand la diffusion de manière prolongée et populaire de la culture (vegan) straight edge dans le bassin minier ?

Il y a eu des initiatives, mais il faut de la continuité, du travail sur le terrain… C’est un combat difficile ! Mais le seul qui vaille le coup, à l’opposé d’Emmanuel Macron et de son capitalisme sauvage : il est même pour légaliser le cannabis !

Emmanuel Macron s’ajoute à la liste des partisans de la légalisation du cannabis

Il y a deux jours nous parlions de Benoît Hamon dans la mesure où il est favorable à la légalisation du cannabis mais n’a pas osé l’inscrire dans son programme. Dans l’émission On n’est pas couché, il a pour la première fois abordé cette question, mais précisément en ce sens « masqué ».

Il a, en effet, tourné cela de telle manière que c’est présenté comme une lutte contre les trafics… Tout en prétendant uniquement ouvrir le débat et combattre « l’hypocrisie » : « je n’ai pas la solution miracle »…

« Il faut rentrer dans le débat de la légalisation » dit-il ainsi…

Pour la petite histoire, en cherchant des informations à ce sujet, on tombe sur une page diffusant cette position de Benoît Hamon, dans le cadre de ce qui est en fait une entreprise cherchant à attirer les consommateurs de cannabis…

Peut-on faire plus anti-social que ce produit, qui vise à aider des chauffards potentiels ? On sait à quel point le cannabis ralentit les réflexes, et il faudrait conduire drogué en se préservant d’une éventuelle répression ?

Une sale mentalité, d’esprit mercantile bien entendu…

« Kana Cleaner® est une combinaison d’agents naturels qui agit directement sur les métabolismes d’absorption et d’élimination du THC et de ses dérivés (Delta-9-THC, 11-OH-THC, THC-COOH…) Du fait de ses propriétés physico-chimiques, Kana Cleaner® fixe l’intégralité du THC pour permettre son élimination totale de la bouche et de la matrice salivaire. Kana Cleaner® est le résultat de plusieurs années de recherche au sein de la division biochimie de la prestigieuse Amsterdam University of Applied Science. »

Dans cette démarche ultra-libérale, on a également Emmanuel Macron. Nous avions parlé, en octobre 2015, de l’appel fait par Libération : « Et si Macron était aussi libéral avec le cannabis ? ».

On sait à quel point il prétend renouveler le personnel politique, apporter fraîcheur et franchise. Pourtant, bien malin qui peut lire aisément ce qu’il a expliqué dimanche à Questions Politiques (France Inter / France Info / Le Monde)…

« Aujourd’hui, le cannabis pose un problème de sécurité, de lien avec la délinquance dans les quartiers difficiles, de financement de réseaux occultes.

Et donc on voit bien que la légalisation du cannabis a des intérêts de ce point de vue et a une forme d’efficacité.

Et on voit bien que de ce point de vue, le sujet est ouvert et doit être considéré.

De l’autre côté, j’entends et je suis aujourd’hui pas en situation c’est un sujet que je veux travailler.

Je ne suis pas contre, si cette réponse provisoire peut être la mienne aujourd’hui.J’entends les préoccupations de santé publique qui sont émises par ailleurs. C’est pas un sujet léger.

Je souhaite qu’on puisse ouvrir ce sujet, qu’on puisse l’aborder de manière méthodique dans les semaines qui viennent. Je ne suis pas contre là aussi pour un principe d’efficacité et de justice, au fond. »

Exactement comme dit dans notre article sur Benoît Hamon, il y a deux jours, le « bal des faux-culs » commence : le processus politique de légalisation du cannabis s’enclenche.

Hamon et Macron mettent en branle la machine, qui va amener le vainqueur des primaires – sans doute François Hollande puisque tout est fait au PS pour cela – à intégrer cela dans la plate-forme d’union pour les présidentielles…

« Et si Macron était aussi libéral avec le cannabis ? »

Le quotidien Libération a un certain sens des valeurs : juste au lendemain de l’annonce de la découverte par les douanes de 7,1 tonnes de résine de cannabis à bord de trois véhicules utilitaires à Paris, c’est un éditorial en faveur du cannabis qui a été publié….

En s’appuyant pour cela sur le libéralisme de Macron, on a une apologie libérale-libertaire de la libéralisation de cette drogue, qui prend, qui plus est, comme référence le « think tank » Terra Nova, organe des bobos au parti socialiste et qui appelle à se débarrasser de toute défense des ouvriers…

Et si Macron était aussi libéral avec le cannabis ?

Cher Emmanuel Macron, puisque vous aimez briser des tabous, il est temps de vous saisir de la question du cannabis.

Et d’expliquer à vos camarades du gouvernement que l’avenir, c’est d’autoriser sa commercialisation dans un marché régulé par la puissance publique, pas de le laisser aux errements incontrôlés du marché noir. Cela ne va pas être aisé de les convaincre : rien que dimanche, par exemple, votre bien-aimé président est allé plastronner devant les 7 tonnes de cannabis saisies à Paris, en espérant que cet exploit allait «contribuer à porter un coup [qu’il] espère fatal à des organisations criminelles».

Or, toute personne avisée sait qu’en la matière, police, douane et gendarmerie ne sont que des régulateurs : la marchandise saisie sera automatiquement remplacée, la filière éventuellement pénalisée sera suppléée par une autre. C’est la loi du marché, un concept que vous maîtrisez.

Une autre initiative récente de votre gouvernement a consisté à faire passer en douce au Journal officiel, comme le Monde l’a révélé vendredi, la possibilité de frapper d’une simple contravention l’usage de stupéfiants. Mais comme cette transaction pénale dépendra du bon vouloir du parquet, et que l’usage demeure dans la loi passible d’un an de prison, sa conséquence est difficile à appréhender : elle peut tout autant adoucir la répression que la renforcer.

C’est d’une tout autre réforme dont la France a besoin. De plus en plus de pays ont compris que la production de cannabis pouvait devenir une intéressante filière économique – et légale. D’abord, pour l’usage thérapeutique de ce produit, dont on ignore toujours, par obscurantisme, les vertus en France. La Croatie vient d’autoriser cet usage ; l’Australie a annoncé son intention de permettre une production légale à cette fin.

Aux Etats-Unis, dans les 23 Etats (soit près de la moitié) qui autorisent le cannabis thérapeutique, la filière de «l’or vert» bat son plein. Quatre Etats sont allés plus loin, permettant la vente légale pour l’usage récréatif. Au Colorado, les autorités s’en disent très satisfaites : dans l’année fiscale 2014-2015, l’Etat a engrangé 65 millions de dollars (57 millions d’euros) de taxes, soit plus que sur l’alcool.

Pendant ce temps, la France dépense chaque année des centaines de millions d’euros pour une répression aveugle, injuste et inefficace. Les 150 000 arrestations annuelles pour usage de stups, principalement de cannabis, sous l’ère Hollande (plus que du temps de Sarkozy, un exploit dont la gauche devrait se vanter, non ?) n’ont pas fait baisser le niveau de consommation.

Comment le pourraient-elles ? Les études démontrent qu’il n’y a pas de lien entre interdit et niveau de consommation. Mais, en France, on préfère ignorer la réalité et dépenser inutilement l’argent qu’il faudrait consacrer à la prévention, très en retard.

Alors que la prohibition fait chaque jour, depuis quarante ans, la preuve de son échec, pourquoi ne pas créer un marché régulé du cannabis sous contrôle de l’Etat ? Des personnes très raisonnables le proposent.

Comme la députée Anne-Yvonne Le Dain (PS), dans un rapport de novembre 2014. Comme le think tank Terra Nova qui, un mois plus tard, suggérait de «réguler le marché pour sortir de l’impasse». Un cheval de bataille qu’en libéral assumé, vous ne manquerez pas d’enfourcher. Bien à vous.

Loi Macron, le 49-3 et les déchets nucléaires…

A l’occasion du vote de la loi Macron par l’intermédiaire du 49-3 (pour résumer: votez la loi ou le gouvernement démissionne!), il y a eu un ajout effectué en douce… Voici le communiqué du réseau Sortir du nucléaire.

Loi Macron et 49-3 : le gouvernement enterre les déchets nucléaires… et le débat démocratique !

Communiqué du 10 juillet 2015

Le Réseau « Sortir du nucléaire » exprime son indignation devant le déni de démocratie survenu hier lors de l’adoption de la Loi Macron. Par la voix du député de l’Isère François Brottes, le gouvernement a accepté dans la loi un cavalier législatif facilitant l’implantation de CIGÉO, ce projet d’enfouissement en profondeur des déchets les plus radioactifs, puis adopté l’ensemble de la loi en court-circuitant le débat parlementaire par le recours au 49-3.

Un déni de démocratie dans la droite ligne des actions du lobby nucléaire en France

L’enfouissement des déchets, sujet grave qui impactera une région entière pour des milliers d’années, vient donc d’être validé en quelques heures, devant une audience restreinte et sans débat, aux termes d’interminables manoeuvres de la part de députés à la botte de l’Agence pour la gestion des déchets radioactifs (Andra). De manière spécieuse, sachant que CIGÉO va coûter plusieurs dizaines de milliards d’euros, le député a justifié ce choix d’accélérer la procédure par le prétexte des difficultés financières d’Areva !

Ce passage en force se situe dans la droite ligne du déni de démocratie dont ont fait preuve l’Andra et les autorités depuis des années : mépris des conclusions du débat public de 2005, qui refusaient l’enfouissement ; mépris de l’opposition légitime d’un grand nombre d’habitants de la région et des résultats sans appel d’un référendum citoyen il y a quelques années, mépris des générations futures qui devront supporter les conséquences désastreuses de l’implantation de CIGÉO… Il en va malheureusement de même pour l’ensemble de l’industrie nucléaire : EPR imposé sans débat préalable, promesse électorale bafouée sur la fermeture de Fessenheim…

Un coup tordu pour éviter un débat parlementaire

Alors même que la loi de 2006 sur les déchets radioactifs prévoyait une procédure législative spécifique pour définir les conditions de l’enfouissement et le concept de « réversibilité », le gouvernement et les parlementaires pro-CIGÉO ont réalisé là un inacceptable passage en force qui leur permettra de sauter cette étape. L’autorisation de construire CIGÉO sera donnée sans demander l’avis des parlementaires, contrairement à ce qui était prévu initialement.

L’article 201 de la Loi Macron impose, sans discussion, sa propre définition de la réversibilité : il s’agirait d’une possibilité de revenir à tous moments sur les décisions antérieures. Cette définition est tellement vague que chacun pourra mettre ce qu’il veut derrière et qu’elle pourrait affranchir l’exécutif et la technocratie de tout regard législatif et citoyen pour modifier l’inventaire des déchets, la durée d’exploitation, la fermeture partielle et définitive des galeries tout au long de l’exploitation de CIGÉO…

La Loi Macron entérine aussi la « phase pilote » plébiscitée par l’Andra, qui n’est autre qu’une manière de commencer l’enfouissement par petit bout pour mieux faire passer la pilule. Sur l’issue de cette phase, aucune date, aucun cahier des charges : l’Andra a les coudées franches et… le flou dont elle a besoin pour travailler toute seule dans son coin, sans regard démocratique extérieur.

CIGÉO doit être empêché à tout prix

CIGÉO est un projet imposé dangereux, inutile et hors de prix, qui doit absolument être empêché. S’il venait à être construit, la France pourrait devenir la poubelle nucléaire de l’Europe, en vertu de la directive européenne qui autorise le stockage de déchets d’autres États-membres.

Le Réseau « Sortir du nucléaire » souhaite vivement que le Conseil Constitutionnel retoque cet article 201 et réaffirme sa détermination à empêcher l’implantation de CIGÉO et son soutien aux actions qui seront mises en oeuvre contre ce projet.

Texte de la loi : http://www.assemblee-nationale.fr/14/ta-pdf/2934-1-art_49-3.pdf

Communiqué de la Coordination Bure Stop : http://www.sortirdunucleaire.org/CIGEO-a-la-sauce-49-3-le-comble

Les travailleurs illettrés de GAD

C’est un scandale qui n’en est absolument pas un, et justement le fait de présenter cela comme un scandale vise à cacher une réalité significative : les gens travaillant dans les abattoirs sont prisonniers.

Ils sont prisonniers physiquement, moralement, psychologiquement, culturellement. Le travail est physiquement terrible, moralement insoutenable. Personne de civilisé ne voudrait faire ce travail, à moins de ne pas avoir le choix, de vivre dans les marges cachées du monde moderne.

Si on donnait aux gens le choix, personne ne travaillerait dans les abattoirs, et ceux-ci fermeraient d’eux-mêmes…

Alors, évidemment, l’approche du nouveau ministre de l’Economie, Emmanuel Macron, est celle d’un financier, qui regarde par en haut. Reste qu’il a formulé de manière abrupte une vérité toute simple, évidente, et bien connue. Voici ce qu’il a affirmé précisément :

« Dans les sociétés qui me sont données, sur les dossiers que j’ai, il y a la société Gad.

Vous savez ? Cet abattoir.

Il y a dans cette société une majorité de femmes. Il y en a qui sont, pour beaucoup, illettrées.

Pour beaucoup on leur explique : « vous n’avez plus d’avenir à Gad ou aux alentours. Allez travailler à 50 ou 60 kilomètres ».

Ces gens-là n’ont pas le permis de conduire. On va leur dire quoi ? Il faut payer 1 500 euros et il faut attendre un an ? Voilà, ça ce sont des réformes du quotidien et ça ce sont des réformes qui créent de la mobilité et de l’activité. »

Macron, un ancien financier, a été accusé d’arrogance, mais ceux qui l’ont fait, surtout les syndicalistes en fait, sont des hypocrites. Car il y a eu des enquêtes depuis longtemps dans les abattoirs GAD, et l’illettrisme touche 20 % des gens là-bas.

Rappelons ici qu’en France, l’illettrisme touche officiellement 7% des adultes de 18 à 65 ans, soit 2,5 millions de personnes.

A GAD, la moyenne d’âge est de 42 ans. Et l’illetrisme y est plus présent, comme justement dans tous les abattoirs, parce qu’arrivent là-bas les gens les moins formés, les gens qui ont moins le choix.

Le niveau de diplôme chez GAD est à peine celui du CAP pour la plupart. Cela en dit long sur la nature des abattoirs, sur leur démarche meurtrière pour les animaux, mais également assassine pour les humains sur les plans mentaux, physiques, moraux.

Les abattoirs ne peuvent pas exister sans prisonniers; Walter Bond, en prison pour avoir soutenu les animaux, raconte son expérience précédente dans un abattoir en soulignant cette dimension de prison mentale, de prison physique.

Toutefois, on aurait tort ici d’accuser uniquement la société. Car les ouvriers, loin d’être aux premiers rangs pour changer le monde, sont non seulement pauvres, mais en plus pourris par le capitalisme.
Ils acceptent et participent à la culture beauf, n’hésitent pas à soutenir Le Pen, ils ne sont pas combatifs, ils ne sont pas progressistes, alors qu’ils devraient être les premiers à l’être.

Dire cela ce n’est pas insulter les pauvres, mais au contraire dire les choses telles qu’elles sont et telles qu’elles ne devraient pas être.
Il est inacceptable que la pêche et la chasse fassent partie de la tradition populaire, alors que cela a été imposé par en haut, comme le football ou bien d’autres choses.

Il est intolérable déjà que les abattoirs existent, mais alors que dire de ces employés de GAD qui virent par la force des bloqueurs d’une autre usine GAD, sans esprit de solidarité, dans une démarche  de servilité complète, avec notamment un immonde « Moi j’ai besoin de manger » qui témoigne du degré zéro de dignité.

Le végétarisme, à la fin du 19ème siècle, est un thème de débat chez les ouvriers de toute l’Europe, et le véganisme devrait être une question chez tous les ouvriers du 21ème siècle. Au lieu de cela, la culture McDo triomphe de manière hallucinante.

Un ouvrier qui mange un kebap ou un hamburger est totalement aliéné : la démarche intensive derrière ces « repas » est précisément la même que celle qui l’agresse, l’exploite, le licencie. C’est exactement comme les gens au chômage passant aux caisses automatiques pour gagner du temps.

Pourtant, et c’est le paradoxe, le véganisme ne choque pas du tout les ouvriers, sauf ceux justement qui ont intégré les valeurs dominantes. Ils pensent que moralement – car eux ne font pas varier leur morale selon le libéralisme et l’opportunisme du moment – c’est juste.

Mais ils ne sont pas prêts eux-mêmes à franchir le pas, ils ne savent pas par où commencer, et puis il y a les religions qui concurrencent le terrain de la morale. Leur rapport aux animaux est parasité par la brutalité sociale.

A cela s’ajoute que le véganisme est usurpé par les bobos parisiens, et que les ouvriers voient cela d’un mauvais œil, retombant alors dans des horreurs comme la fête du cochon organisée par un maire FN il y a peu.

Voilà où est le problème. Il faut oser le dire : oui, des millions de personnes, en France en 2014, n’attendent que de devenir vegan straight edge. Elles ne savent pas comment, elles hésitent, toutefois elles savent que c’est juste.

Seulement, elles sont prisonnières de traditions imposées par en haut, de situations sociales imposées par en haut, de la course de la vie quotidienne. Trouver la clef pour ouvrir les portes de cette prison est difficile, mais inévitable, et cela arrivera tôt ou tard.

Après la tentative de pratiquer la fuite en avant, vient inévitablement le besoin d’assumer les plus grandes choses, les plus belles causes, et quelle plus belle cause y a-t-il que de reconnaître la beauté, la profondeur, la merveille de la vie sur la planète ? De respecter, d’apprécier, de chérir les êtres vivants ?

La planète redeviendra bleue et verte !