Lauvergeon part, les problèmes de la filière nucléaire restent

La présidente d’AREVA a été poussé dehors; l’occasion d’un petit bilan par le réseau Sortir du Nucléaire.

Le départ de la présidente d’Areva illustre la crise morale dans laquelle la filière nucléaire s’enferre. Cuisant échec de l’industriel français à Abou Dhabi, naufrage financier des chantiers EPR en Finlande et à Flamanville, effets d’annonce opportunistes depuis la catastrophe de Fukushima : les casseroles s’accumulent et l’éviction d’Anne Lauvergeon consacre ce délitement.

En place depuis 1999, Anne Lauvergeon laisse derrière elle un bilan désastreux. La technologie EPR, dont elle s’est faite le chantre obstiné, est aujourd’hui une faillite technologique, industrielle et commerciale manifeste.

Le chantier de Flamanville accusait, en juillet dernier, déjà deux ans de retards et s’accompagnait d’un surcoût d’au moins 2 milliards d’euros ; tandis que celui d’Olkiluoto, en Finlande, aurait du être achevé en avril 2009, et génère d’ores et déjà des indemnités de retard qui se chiffrent à plus de 3 milliards d’euros, payées par le contribuable français.

Si Anne Lauvergeon a été l’un des artisans d’une politique énergétique et de choix industriels consternants, elle n’en a pas été le seul cerveau. Son éviction est un constat d’échec qui n’efface pas la responsabilité partagée de nos décideurs. Elle n’éludera pas davantage la nécessité de mettre un terme aux dommages environnementaux graves provoqués par le nucléaire et de se tourner vers les solutions énergétiques d’avenir.

Pour le Réseau « Sortir du nucléaire », l’éviction d’Anne Lauvergeon ne saurait marquer un nouveau départ pour l’industrie nucléaire française. Ce « remaniement » n’est que l’épisode d’un jeu de chaises musicales qui consiste à “changer quelque chose pour que rien ne change”.

En tant que successeur d’Anne Lauvergeon, Luc Oursel, numéro deux d’Areva et proche de la sortante, aura pour mission de “mettre en œuvre un plan d’amélioration de la performance de l’entreprise afin de renforcer sa compétitivité et de poursuivre son développement » (1). Cette feuille de route présage une politique d’exportation agressive, et plus que jamais des concessions sur la sécurité des centrales au détriment de leur sûreté, en France comme à l’étranger.

Quels que soient les changements de style qu’imposera le futur président d’Areva, aucune nomination, aucune alternance ne pourra changer la réalité des faits : la construction d’un réacteur nucléaire est un gouffre financier ; les déchets radioactifs sont dangereux pendant plusieurs dizaines de générations et ne sont pas recyclables ; la survenue d’autres catastrophes nucléaires est une évidence statistique ; enfin, la France s’égare dans une posture énergétique dépassée et contre-performante en termes économiques et environnementaux à l’heure où, résolument tournés vers l’avenir, ses voisins européens choisissent la sortie du nucléaire.

Alors qu’à cette époque de l’année les “perles” du bac fleurissent, le Réseau « Sortir du nucléaire » présente une anthologie des fausses-vérités de la VRP du nucléaire français. Parmi les pépites d’ « Atomic Anne » : « l’EPR peut résister au crash d’un avion de ligne », « Les déchets sont recyclés à 96 % » (2), « Le nucléaire, ça ne fait pas de CO2 » (3),« Le nucléaire ne produit que de toutes petites quantités de déchets » (4),« La transparence, j’y crois » (5), « Si les femmes sont plus antinucléaires que les hommes, c’est parce que l’hémisphère droit de leur cerveau, siège de l’irrationnel, est plus développé» (6), « le Japon ne traverse pas une crise nucléaire » (7), « Fukushima est un rappel à l’ordre » (8), « S’il y avait des EPR à Fukushima, il n’y aurait pas de fuites possibles dans l’environnement, quelle que soit la situation » (9)…

Notes :

(1) : http://fr.reuters.com/article/frEuroRpt/idFRWEA640020110616

(2) : http://www.radiobfm.com/edito/info/60635/anne-lauvergeon-le-nucleaire-est-une-partie-de-la-solution-aux-problemes-des-rejets-de-co2-et-de-lindependance-energetique-/

Le reportage « Déchets, le cauchemar du nucléaire » (ARTE France, Laure Noualhat et Eric Guéret, 2009) nous apprend pourtant que la grande majorité des déchets destinés au « recyclage » finissent stockés à l’air libre en en Russie, dans des conditions de sécurité à proprement parler inexistantes.

(3) France Info, le 7 décembre 2009. Pourtant, tout au long du cycle du nucléaire (extraction de l’uranium, enrichissement…) et de la construction des centrales, des quantités très importantes de gaz à effet de serre sont émises. Pour en savoir plus : www.dont-nuke-the-climate.org

(4) France Info, le 7 décembre 2009. Elegante façon d’éluder la question de la dangerosité de ces déchets…

(5) 13 octobre 2008 sur le plateau du Grand Journal de Canal +

(6) Entendu lors d’une conférence à Marcq en Baroeul (Nord), le 8 décembre 2008

(7) http://www.lepoint.fr/monde/selon-lauvergeon-le-japon-ne-traverse-pas-une-catastrophe-nucleaire-15-03-2011-1306516_24.php

(8) http://fr.reuters.com/article/frEuroRpt/idFRLDE7530BC20110604

(9) http://www.lexpress.fr/actualites/1/economie/lauvergeon-avec-l-epr-il-n-y-aurait-pas-eu-de-fuites-a-fukushima_973104.html

28 août en Finlande: blocage de la construction par AREVA de la centrale d’Olkiluoto

Olkiluoto est une île de 6,5 kilomètres de long et de 2,5 kilomètres de large. Il y a déjà deux réacteurs à eau bouillante et un troisième bloc est en construction, pour un réacteur de type EPR.

Voici un photomontage d’à quoi doit ressembler l’île une fois la construction terminée:

On a entendu parler à de nombreuses reprises de cette centrale, car AREVA qui construit cet EPR avait prévu que le coût serait de 2,5 milliards d’euros, et on en est déjà à 5,6 milliards d’euros ! AREVA a dû mettre huit fois de l’argent de côté pour rattraper le surplus de dépenses!

Qui plus est, en 2006, l’ouverture était prévue pour 2011, ensuite ce fut pour 2012 et désormais pour 2013. AREVA propose d’ailleurs toujours en France des emplois en Finlande.

A titre indicatif, AREVA mène également sa publicité sur Youtube. On a ainsi par exemple cette vidéo, AREVA – Olkiluoto 3 : pose du dôme de l’EPR, où l’on peut voir qu’un « AREVAmultimedia » répond aux remarques et questions!

Au début de juin 2010, le parlement finlandais a tout de même voté pour la construction d’un quatrième bloc ! Il s’agira là aussi d’un EPR. Naturellement, il y a eu une nouvelle campagne de protestation.

Comme on le voit, il y a là un gouffre démocratique et un gouffre financier.

Pareil pour la France, évidemment : on doit savoir également qu’à la toute fin du mois de juin, AREVA a annoncé qu’il y aurait un retard de deux ans du démarrage de l’EPR de Flamanville dans la Manche et un coût du chantier réévalué à 5 milliards d’euros…

Le 28 août aura donc lieu un blocage des routes menant à la centrale d’Olkiluoto. Il est demandé de prévenir de son arrivée et de rejoindre un groupe, étant donné qu’il s’agit d’un mouvement de désobéissance civile, et le premier d’une telle ampleur en Finlande.

Du rififi chez le Réseau Sortir du nucléaire

Nous publions régulièrement les communiqués du Réseau Sortir du Nucléaire, parce que nous les considérons comme très intéressants, aussi est-il inévitable de présenter l’actuel rififi qui s’y déroule.

Car ce rififi est ô combien révélateur des problèmes auxquels on est confronté quand on veut lutter pour Gaïa, ou plus exactement quand on ne veut pas.

Expliquons-nous: le principal porte-parole du Réseau Sortir du nucléaire a été débarqué de sa fonction.

Cela faisait en fait plusieurs mois que ce réseau de plus de 800 associations est tiraillé par un conflit  entre une partie de la direction du mouvement, regroupée autour du directeur du réseau, Philippe Brousse et une autre, regroupée justement autour de ce porte-parole, Stéphane Lhomme.

Stéphane Lhomme qui était d’ailleurs porte-parole depuis huit ans et dont les médias ont souvent parlé, notamment lors de sa mise en garde à vue par le contre-espionnage français en mai 2006 et en mars 2008 pour s’être fourni un document classé «confidentiel défense» expliquant que le réacteur nucléaire de troisième génération EPR ne résisterait pas au crash d’un avion de ligne.

Lhomme était accusé de « compromission du secret de la défense nationale » mais finalement la procédure a été classé sans suite l’année dernière.

On notera par contre et d’ailleurs qu’il y a quelques jours, on pouvait lire dans le Canard enchaîné que depuis 2006 justement  Lhomme était « espionné »  par une entreprise suisse nommée Securewyse travaillant pour EDF!

Alors pourquoi Lhomme a-t-il été éjecté?

Il faut en fait savoir que le Réseau Sortir du Nucléaire est une grosse structure, qui s’est construite à partir des restes de la défaite du mouvement anti-nucléaire de la fin des années 1970.

Le réseau s’est fondé à la fin janvier 1998, regroupant des associations… mais également des structures politiques. Il s’agit en quelque sorte d’une sorte de lobby anti-nucléaire mi-associatif mi-politique.

Seulement voilà: avec le réchauffement climatique et le renforcement de la conscience écologiste, les rapports de force se modifient.

Auparavant, les choses étaient simples: la France était totalement dominée par le lobby du nucléaire, et cela même malgré Tchernobyl!

Notons au passage pour la culture générale que le fameux « le nuage de Tchernobyl s’est arrêté aux frontières »… n’a en fait jamais été dit, ou tout au moins pas comme cela.

La personne qui est censée avoir prononcé cette phrase, le professeur Pellerin alors Directeur du Service Central de Protection contre les Rayonnements Ionisants, a toujours nié l’avoir dite et a gagné tous ses procès en diffamation.

Ce qui s’est passé, par contre, c’est que le ministère de l’agriculture avait publié le 6 mai un communiqué contradictoire expliquant d’un côté:

« Le territoire français, en raison de son éloignement, a été totalement épargné par les retombée de radionuclides consécutives à l’accident de la centrale de Tchernobyl. »

tout en disant de l’autre:

« A aucun moment les hausses de radioactivité observées n’ont posé le moindre problème d’hygiène publique. »

Ce qui contredit évidemment le passage précèdent!

Ce n’est donc en tout cas que bien après Tchernobyl que s’est monté le Réseau Sortir du Nucléaire, au point d’être devenu une structure du type entreprise, avec 12 salariés et un million d’euros de budget annuel.

En pratique, cela signifie que Stéphane Lhomme a été licencié (et a priori sans indemnités) par le petit conseil d’administration, comme dit plus haut en raison du conflit entre deux groupes, et officiellement en raison de « plusieurs manquements graves au droit du travail et à ses fonctions. »

Alors, que représente ces deux groupes? En fait, ils représentent deux versions de l’écologie non radicale, même si l’une va plus loin que l’autre. Et tout cela se lit très bien quand on voit les participants au Réseau Sortir du Nucléaire, qui sont de trois types.

Il y a déjà les associations, qui forment le noyau dur; elles sont de niveau national ou bien simplement local (les Amis de la Terre-France, Agir pour l’Environnement, Stop Golfech, Tchernoblaye, Médiane, Sortir du nucléaire Ardennes, Collectif sortir du nucléaire Sud Aveyron, etc.).

Il y a ensuite les politiques, avec les anarchistes (Alternative Libertaire, la Fédération Anarchiste) et la social-démocratie de type « branchée » (Mouvement des Jeunes Socialistes, les Verts, le NPA, les Alternatifs…).

Et enfin, il y a… des entreprises, actives dans les énergies renouvelables, l’agriculture biologique, ou bien commerçantes (comme Biocoop).

Tout cela fait qu’il y a une forte tendance à s’institutionnaliser, car politiquement l’écologie commence à être porteuse et qu’il faudrait donc savoir assouplir ses positions.

Greenpeace est ainsi sorti du Réseau du Nucléaire à la fin 2007 parce qu’elle voulait participer au Grenelle de l’environnement, alors que dès le départ il avait été dit que le nucléaire ne serait pas remis en cause, ce qui a fait que le Réseau avait refusé toute participation.

Mais assumer une telle position était déjà trop radical, à moins d’assumer une position comme nous nous l’assumons de notre côté: la Terre d’abord!

Ce qui fait que la pression a grandi et a donc amené le débarquement de Stéphane Lhomme, qui représentait le courant partisan de la ligne « dure » au sein du Réseau.
En fait de ligne « dure » il faudrait plutôt dire que c’est la défaite de l’influence des politiques et le triomphe de ceux qui voudraient que le Réseau Sortir du Nucléaire s’institutionnalise davantage, un peu à la manière de la Fondation Nicolas Hulot, en quelque sorte.

Ce qui évidemment ne sera absolument pas pour déplaire aux Verts, qui verront leur influence culturelle grandir… Et qui de toute manière, avec « Europe Ecologie » seront clairement prêts à accepter le nucléaire, comme le fait déjà ouvertement Yann-Arthus Bertrand (qui prétend vouloir s’en passer, tout en expliquant en même temps qu’on ne peut pas).

Et l’on notera d’ailleurs que la problématique n’est pas récente, mais date du début du Réseau Sortir du Nucléaire. Ainsi, il n’avait jamais été décidé s’il fallait revendiquer une sortie du nucléaire rapide ou non.

Ce qui fait qu’il était simplement demandé une « décision immédiate de sortie du nucléaire. »

C’est cette ambiguïté qui fait qu’avec l’actualité écologiste, il y a des espaces pour ceux qui considèrent qu’il faut profiter tout de même du nucléaire qui serait « propre » en attendant mieux, ou encore qu’il faut une sortie échelonnée sur du très long terme, etc.

Et comme quoi dans tous les cas, il y aurait le temps de discuter, etc.

Il existe d’ailleurs deux sites (ici et , avec également une pétition) de soutien à Stéphane Lhomme, et l’on ne peut être que frappé du caractère non écologiste des arguments mis en avant (ce qui est d’ailleurs exactement pareil dans le communiqué du NPA à ce sujet).

La lutte entre les deux tendances n’est pas expliquée, ni évidemment son contenu et ce n’est pas pour rien: il faudrait un saut qualitatif et assumer la libération de la Terre.

Car entre les ONG et la libération de la Terre, il n’y a pas d’espace: soit on est une partie du problème, soit on est une partie de la solution!

Projet de réacteur nucléaire EPR à Penly : encore un débat bidon!

Voici le communiqué du réseau Sortir du nucléaire au sujet du « débat public » (évidemment bidon) qui s’ouvre au sujet du projet de Penly (Seine-Maritime). Une campagne est lancée pour contrer le pseudo « débat » et une conférence de presse a justement eu lieu à Rouen pour lancer cette campagne.

Projet de réacteur nucléaire EPR à Penly : encore un débat bidon!

Le nucléaire nuit gravement à la santé, à l’environnement… et à la démocratie !

Fin mars 2010 s’ouvre le débat autour de la construction d’un réacteur EPR à Penly, organisé par la Commission Particulière du Débat Public (CPDP), débat qui se déroulera jusqu’au 24 juillet 2010.

Le Réseau « Sortir du nucléaire » ne participera pas à ce débat bidon.

En effet, le Réseau « Sortir du nucléaire » considère que cette procédure n’est qu’un simulacre de démocratie dont il n’y a malheureusement rien à attendre. Cette « consultation » ne fait que s’ajouter à la longue liste des débats bidons autour du nucléaire. Une fois de plus, les citoyens sont mis devant le fait accompli !

  • A quoi bon débattre quand la décision de construire l’EPR à Penly en Haute-Normandie a déjà été prise un an auparavant par le président de la République [1], au mépris de la démocratie et des conventions internationales [2] ? On peut donc s’attendre à ce que les pouvoirs politiques tirent la conclusion du débat avant même qu’il ait commencé, comme ce fut le cas pour l’EPR de Flamanville [3].
  • Lors du « débat » de 2005 sur le premier EPR de Flamanville dans la Manche, EDF s’était engagé à ne construire aucun autre réacteur EPR tant qu’elle n’aurait pas une « expérience d’exploitation » du premier [4]. Or, celui-ci n’est toujours pas en service : EDF trahit donc totalement cet engagement. De plus, les déboires du chantier de Flamanville démontrent à eux seuls que l’EPR est une impasse et devrait être annulé immédiatement.
  • Ce prétendu débat constitue en fait un dispositif par lequel l’Etat cherche à canaliser les oppositions, pour obtenir l’acceptation du nucléaire par les citoyens. Pour la Commission qui l’organise, « l’important c’est de participer », mais certainement pas de tenir compte des avis des Français !
    En dépit des appels à la participation des citoyens, au royaume de l’atome, le nucléaire reste le fait du Prince ! Le Réseau « Sortir du nucléaire » appelle à dénoncer ce déni de démocratie et rappelle les multiples raisons d’annuler le programme EPR.
  • L’EPR est une technologie extrêmement dangereuse. Il comporte des défauts connus de longue date [5], et les autorités de sûreté nucléaire finlandaises, britanniques et françaises ont déjà émis de sévères réserves sur sa sûreté [6]. Récemment, le Réseau « Sortir du nucléaire » a révélé des documents internes à EDF attestant d’un risque d’accident grave [7]. Il faut donc arrêter immédiatement la construction de l’EPR à Flamanville.
  • Nous rappelons les coûts faramineux de ce réacteur, entièrement à la charge des consommateurs.
  • A l’instar de celui de Flamanville, l’EPR de Penly ne répondra à aucun besoin en électricité [8], puisque la France est déjà depuis longtemps en état de surproduction chronique. A investissement égal, les économies d’énergies et les renouvelables créeraient quinze fois plus d’emplois, pérennes et répartis sur tout le territoire [9], et permettraient de lutter de manière vraiment efficace contre le changement climatique.
  • Enfin, rappelons que la construction d’un nouveau réacteur retardera la transition vers un système énergétique vraiment sobre et propre, perpétuera la dépendance énergétique de la France [10], accroîtra la probabilité d’un accident nucléaire et entraînera la production de nouveaux déchets, pour lesquels il n’existe aucune solution!

Le Réseau « Sortir du nucléaire » appelle à l’organisation d’actions de protestation lors des réunions du débat pour dire non à l’EPR et pour dénoncer la politique nucléaire de la France.

Fédération regroupant 872 associations très diverses, le Réseau « Sortir du nucléaire » a toujours été attaché au pluralisme du mouvement antinucléaire : nous respectons donc la position de nos membres qui participeraient au débat public pour y faire valoir leurs arguments contre l’EPR.

Notes :

[1] http://www.elysee.fr/documents/index.php?lang=fr&mode=view&cat_id=8&press_id=2274

[2] La Convention d’Aarhus, dont la France est signataire, exige que les citoyens soient consultés avant toute décision !

[3] Pour rappel, le 21 octobre 2004, EDF annonçait que le réacteur EPR serait construit sur le site de Flamanville dans la Manche. Le 24 octobre 2005, M. De Villepin, Premier ministre, déclarait « Au vu des conclusions du débat public en cours, EDF construira le premier réacteur EPR à Flamanville. »… et le 3 novembre, le débat public sur l’EPR débutait à Lyon !

[4] http://cpdp.debatpublic.fr/cpdp-epr/docs/pdf/dossier_mo/synthese_dossier_mo.pdf

[5] Les défauts techniques sur la sûreté du réacteur européen à eau pressurisée (EPR), Henrik Paulitz, IPPNW, 2003

[6] http://www.sortirdunucleaire.org/actualites/communiques/affiche.php?aff=633

[7] http://www.sortirdunucleaire.org/actualites/communiques/affiche.php?aff=670

[8] Réponse d’EDF à un intervenant lors du débat THT : « Vous avez par ailleurs raison lorsque que vous précisez que la construction du réacteur Flamanville 3, si le projet est confirmé à l’issue du débat public, n’a pas pour objectif premier de répondre à l’augmentation de la demande d’électricité. » http://www.stop-tht.org/Les-contributions-pour-contre-l.html

[9] Courant Alternatif pour le Grand Ouest, les 7 Vents du Cotentin, 2006

[10] 100 % de l’uranium utilisé dans les centrales françaises est importé.

La France, leader mondial… de la prolifération ! / Révélations d’une source interne à EDF: l’EPR risque l’accident nucléaire !

Le réseau Sortir du nucléaire a publié coup sur coup deux communiqués très intéressants. Le premier concerne une conférence internationale à Paris pour la promotion du nucléaire:

Les 8 et 9 mars prochain, Paris accueillera une conférence internationale pour inviter 65 pays à se doter de la technologie nucléaire, organisée avec le concours de l’OCDE. Ouverte par Nicolas Sarkozy et animée par le Directeur Général de l’AIEA, son objectif affiché est de « promouvoir l’usage pacifique et responsable de l’énergie nucléaire », tout en dissuadant de se tourner vers des applications militaires.

Comme on le voit bien ici le nucléaire est une énorme machine à profits, et il y aura du nucléaire en France tant que cette industrie sera forte et prospère. Le second communiqué va de pair avec le premier, puisqu’il s’agit de la publication de documents internes à EDF.

Il tente de casser la dynamique de l’industrie du nucléaire en révélant ses failles, afin que son hypocrisie soit claire aux yeux de tous. Voici le communiqué dans son intégralité:

Révélations d’une source interne à EDF : l’EPR risque l’accident nucléaire !

Le Réseau « Sortir du nucléaire » révèle des documents confidentiels, divulgués par une source anonyme interne à EDF. Ces documents démontrent que la conception de l’EPR implique un sérieux risque d’accident majeur – risque pris en conscience par EDF pour des raisons de calcul économique. Potentiellement sujet à un emballement dont les conséquences seraient incontrôlables, l’EPR s’avère donc extrêmement dangereux.

Téléchargez les documents confidentiels

Le Réseau « Sortir du nucléaire » a constitué un groupe d’experts pour analyser de façon approfondie ces documents, qui nous ont été envoyés très récemment. Voici les premiers enseignements que l’on peut en tirer, ils sont de première importance.

Certains modes de pilotage du réacteur EPR peuvent provoquer l’explosion du réacteur à cause d’un accident d’éjection de grappes (qui permettent de modérer, d’étouffer la réaction nucléaire). Ces modes de pilotage sont essentiellement liés à un objectif de rentabilité économique, qui implique que la puissance du réacteur puisse être adaptée à la demande électrique. Ainsi, dans le but de trouver une hypothétique justification économique à l’EPR, ses concepteurs ont fait le choix de prendre le risque très réel d’un accident nucléaire. De plus, l’essentiel des arguments en faveur de l’EPR (puissance, rendement, diminution des déchets, sûreté accrue) s’avèrent faux.

EDF et Areva ont tenté de modifier le pilotage du réacteur : ces efforts n’ont pas abouti à des parades éliminant cette classe d’accidents. L’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) a semble-t-il été tenue à l’écart de ces questions.

Il semble donc bien que la conception de l’EPR accroisse le risque d’un accident de type Tchernobyl, qui entraînerait la destruction de l’enceinte de confinement et la dispersion massive de radionucléides dans l’atmosphère.

Les 8 et 9 mars, Paris accueille une conférence internationale pour inviter 65 pays à se doter de la technologie nucléaire. Cette conférence sera ouverte par Nicolas Sarkozy et animée par le Directeur Général de l’AIEA. Il est scandaleux que la France continue ainsi à faire la promotion du nucléaire en général, et de l’EPR en particulier, alors même que la dangerosité de ce réacteur est aujourd’hui démontrée. Il faut donc abandonner immédiatement la construction de l’EPR en Finlande, en France et en Chine, et annuler impérativement le projet prévu à Penly. Le meilleur moyen d’éviter l’accident nucléaire reste la sortie du nucléaire.

Le scénario accidentel en détail :

Selon les calculs d’EDF et d’Areva, le pilotage du réacteur en mode RIP (retour instantané en puissance) et la disposition des grappes de commande du réacteur peuvent provoquer un accident d’éjection des grappes de commande à faible puissance et entraîner la rupture de l’enveloppe du mécanisme de commande de la grappe (i). Cette rupture provoquerait le passage du réfrigérant en-dehors de la cuve du réacteur nucléaire. La perte de réfrigérant (un type d’accident nucléaire très grave) entraînerait la rupture d’un nombre important de crayons par échauffement du combustible et des gaines (ii) et donc le relâchement de vapeur extrêmement radioactive dans l’enceinte de confinement. Il y a alors un risque important d’excursion critique qui résulterait en une explosion (iii), la puissance du réacteur EPR étant démultipliée de façon extrêmement brutale. Suite aux éjections des grappes de commande à faible puissance (EDG), le réacteur EPR pourrait ne pas se mettre en arrêt automatique (iv). Quelle que soit la configuration des grappes de commande, l’accident d’éjection de grappe de commande entraîne un taux important de rupture du combustible (NCE) et donc un risque élevé d’excursion critique (v).

Pour plus de détails, consultez les documents confidentiels que nous révélons, divulgués par une source anonyme interne à EDF (notamment le document n°1)

Documents confidentiels à télécharger :

1 – Synthèse – Une technologie explosive : l’EPR (non daté non signé)

2 – Bilan de la phase préliminaire de l’étude d’EDG FA3 et perspectives (EDF SEPTEN 05.05.2009)

3 – EPR – Gestion combustible – Lot 1 – Revue de conception du schéma de grappes FA3 du 25/10/2007

4 – EPR FA3 Synthèse de l’étude de faisabilité de l’accident d’éjection de grappe (EDF SEPTEN 09.02.07)

5 – EPR FA3 Synthèse des voies de sortie de la problématique éjection de grappe (EDF SEPTEN 07.05.07)

6 – Note d’étude : Présentation synthétique de l’EPR (EDF SEPTEN 04.05.04)

7 – Note de présentation de la deuxième revue de projet radioprotection EPR (EDF, printemps 2004)

8 – Marges disponibles pour les activités d’exploitation du REP par rapport aux risques de criticité (Hourtoulle Francis. Le 7 décembre 1999)