Eva Joly, candidate « écologiste » qui se perd dans la savane

C’est depuis l’ultra – bobo local La Bellevilloise de l’est parisien qu’Eva Joly a annoncé sa victoire aux « primaires de l’écologie » (58,16% des voix contre 41,34% à Nicolas Hulot) et tenu un discours truffé d’incohérences démontrant sa nullité écologiste.

Pour résumer simplement : au lieu d’avoir un faux écolo avec Hulot, on aura droit à quelqu’un qui ne l’est même pas pour faire semblant. Eva Joly veut être ministre de la justice du prochain gouvernement dirigé par le Parti Socialiste et ses alliés.

L’écologie ? Ce n’est pas son truc, comme on dit, et d’ailleurs elle a failli tout aussi bien terminer au MODEM (elle en est l’invitée vedette lors du grand meeting pour lancer la campagne des élections européennes en 2008).

Elle n’est arrivée à Europe Écologie que « par en-haut », en étant directement éligible pour les prochaines élections, grâce à l’invitation de Daniel Cohn-Bendit.

Écologiste, donc ? Pas du tout ! Et ses propos tenus après sa victoire hier sont donc très parlants. On y cherchera vainement une référence à l’écologie, à la nature, sans même parler des animaux ! Pour elle, voici ce qu’est l’écologie :

« L’écologie, c’est l’économie au service de l’homme et non l’homme au service de l’économie. »

Non, cela n’est pas l’écologie. L’écologie, c’est une société humaine au service de Gaïa, dont l’espèce humaine n’est qu’une composante.

Mais voici les grands axes de son discours d’investiture (une vidéo ici), que nous présentons point par point, après l’avoir « savamment décortiqué »:

1.Eva Joly délire sur la savane

2.La « décroissance » version bobo

3.Un esprit « républicain »

4.Stéphane Lhomme, le décroissant qui a fait fonction d’idiot utile

1.Eva Joly délire sur la savane

Dans son discours, il n’y a qu’un petit passage qui parle d’écologie au sens strict. Le voici :

« Nous sommes pour la modération énergétique et la sortie du nucléaire.

Nous devons engager la conversion de l’économie, passer d’une société jetable à une société durable. Nous ne pouvons continuer à enfouir dans nos campagnes des machines à laver et des frigos qui sont fabriqués pour tomber en panne au bout de 3 ans.

Forêt amazonienne qui devient une savane où pousse le soja transgénique qui va être transporté à travers les océans pour nourrir le bétail. La savane africaine qui devient un désert. Ou la pêche industrielle qui anéantit les fonds marins. »

a) Où Eva Joly a-t-elle vu que la savane africaine devient un désert ? Dis comme cela, cette phrase ne veut rien dire du tout !

En effet, la désertification concerne principalement le Sahel, la zone juste en-dessous du Sahara (on parle des pays sub-sahariens). Les pays africains où se trouvent les savanes sont eux-même en dessous des pays sahéliens…

Pays sahéliens qui effectivement affrontent la désertification… Mais pas, au sens strict, « la savane africaine » !

b) Tout aussi incohérent : « Forêt amazonienne qui devient une savane où pousse le soja transgénique. »

Ici, Eva Joly montre encore une fois que son écologie est de pacotille. En effet, elle confond deux phénomènes : tout d’abord la destruction de la forêt amazonienne pour les plantations de soja (qui ne sont nullement des « savanes »).

Et ensuite, le réchauffement climatique, qui risque d’ici une centaine d’années de transformer la forêt tropicale amazonienne en savane, en raison d’une très importante baisse des pluies…

C’est vraiment n’importe quoi!

c) Nous ne savons pas où Eva Joly a vu que des machines à laver étaient accumulées dans des pyramides poubelles dans les campagnes françaises… En Inde, il existe en effet de telles poubelles, mais en France ce n’est pas le cas.

Les campagnes sont même justement de plus en plus rurbanisées : la nature perd du terrain !

Bref, c’est du grand n’importe quoi ! Mais cette mise en avant a une fonction idéologique. Lorsqu’elle parle de « la pêche industrielle qui anéantit les fonds marins », c’est pour justifier sa décroissance version bobo…

2. La « décroissance » version bobo

Voici le passage qui traite de la décroissance :

« Chacun sent bien que le monde change, que l’économie ne fonctionne plus comme avant.

L’économie française produit trois fois plus de richesses matérielles qu’il y a 30 ans. Sommes nous trois fois plus heureux ?

Ce sont des richesses matérielles souvent factices.
Cette richesse supplémentaire est d’abord mal répartie.
Nous sommes arrivés à l’épuisement d’une logique qui maltraite les hommes, une logique qui maltraite la planète.
René Dumont l’affirmait en 1974. Les faits donnent raisons à l’écologie dans tous les domaines : eau, agriculture, énergie, finance, industrie, santé. »

Là est un point très important. Nous à LTD disons que ce qui est produit répond à une logique anti-naturelle et même anti-humaine. Eva Joly ne dit pas cela, elle dit juste que les richesses sont mal réparties…

Ce qui est ici révélateur, c’est que la seule fois où elle parle des animaux, c’est en utilisant le terme de « bétail » : elle n’est pas pour l’abolition de l’exploitation animale. Elle veut seulement « temporiser », aller à un rythme moins rapide.

C’est la décroissance:

« Je représenterai la France de l’écologie. La France qui travaille pour les générations futures. La France qui place l’intérêt général au-dessus de celui des lobbies et du profit immédiat. La France qui change de modèle, qui retrouve le souffle de l’avenir.

L’écologie, c’est l’économie au service de l’homme et non l’homme au service de l’économie.

La croissance sans fin qui serait le remède à nos maux est une chimère. Non, la croissance n’est pas la réponse au chômage et à la pauvreté. Nous sommes pour la redistribution des richesses.

Nous sommes pour la modération énergétique et la sortie du nucléaire (…).

Il y a la droite libérale et il y a une gauche productiviste.
Les écologistes sont porteurs d’une nouvelle vision du monde. »

La « décroissance » donc, comme idéologie afin d’éviter que les pauvres ne s’énervent trop, voilà ce qu’est l’écologie pour Eva Joly. Rien à voir avec la nature et une remise au vert de la planète…

3.Un esprit « républicain »

Une grande attention est donc portée à la « république » qu’il faudrait moderniser afin de sauver ce qui peut l’être. On a donc droit à un long passage, qui dit la même chose que le futur candidat socialiste à la présidentielle:

« Je représenterai la France qui n’accepte pas les discriminations et les ghettos.
La France du XXIème siècle, dont l’identité n’est pas la nostalgie d’un âge d’or imaginaire, mais un projet ouvert, riche de ses différences.
Je représenterai la France des régions souvent niées dans leurs traditions. La France des accents et des sangs mêlés. La France des banlieues, des chômeurs, et des petits salaires.

Je représenterai la France qui pense que la fraternité est notre bien le plus précieux. La France qui refuse de vivre sous le régime des privilèges. Celle qui désire de toutes ses forces retrouver l’esprit de la République (…).

Oui nous sommes partisans de la sixième république, et fiers de l’être.
Nous défendrons le scrutin proportionnel, le non-cumul des mandats, la parité, le droit de vote des résidents étrangers, et le référendum d’initiative populaire.
Oui nous refusons l’impunité et nous en sommes fiers.
Nous ferons de la France le fer de lance de la lutte contre les paradis fiscaux, qui volent les ressources des citoyens et vident les caisses des États. »

Pas de reconnaissance de Gaïa, d’une question mondiale, planétaire, mais simplement une modernisation des institutions… Bref, le mot « écologie » qui a comme fonction de moderniser la « social-démocratie »!

4.Stéphane Lhomme, le décroissant qui a fait fonction d’idiot utile

Que va-t-il alors advenir de Nicolas Hulot ? Stéphane Lhomme a tout fait pour le torpiller. Il soutient même Eva Joly, dans un grand délire mégalomane, il s’attribue même la victoire de celle-ci, comme il explique dans un communiqué :

« Stéphane Lhomme se félicite que son slogan de campagne, l’écologie de combat, lancé dès le 8 avril (cf http://stephanelhomme.free.fr ) ait été récupéré en cours de campagne par Eva Joly, qui a remonté la pente face à Nicolas Hulot à partir de ce moment là. »

Stéphane Lhomme se révèle bien ici avoir été l’idiot utile. Parce que non seulement il a aidé à ce que la « décroissance » devienne la théorie officielle d’EELV comme on vient de le voir, mais en plus il y aura Hulot, puisque Eva Joly a expliqué hier:

« Je remercie d’abord tous ceux qui m’ont choisie. Mais je remercie aussi tous ceux qui ont voté pour mes trois concurrents, notamment pour Nicolas Hulot. Ma légitimité d’aujourd’hui repose sur un scrutin ouvert aux écologistes venus de tous les horizons (…).

Ce qui nous rapproche est plus important que ce qui nous divise. Je veux rendre hommage ici à Nicolas Hulot qui a quitté un certain confort pour s’engager en politique et défendre l’écologie.

Il a, avec son équipe, un rôle de premier plan dans la mobilisation générale qui commence.

EE-LV est notre maison commune. C’est une maison ouverte et j’affirme avec joie notre unité. »

La boucle est bouclée. Eva Joly n’a pas renversé Hulot, elle le prolonge… Elle est le symbole d’une fausse écologie, qui se moque de la nature, pour qui les animaux n’existent même pas !

Tout le contraire de ce dont nous avons besoin… Gaïa a besoin qu’on la serve de la manière plus humble, la plus moralement correcte, la plus radicalement possible : pas de compromis dans la défense de notre mère la Terre!

Les résultats des « primaires de l’écologie »

Les « primaires de l’écologie » – en réalité les primaires d’Europe écologie les Verts et ses alliés – sont terminées et on a maintenant les résultats. Voici les chiffres officiels :

A l’issue du dépouillement, voici les résultats du premier tour de la Primaire de l’écologie.

Eva Joly : 12571 votes, soit 49,75 %
Nicolas Hulot : 10163 votes, soit 40,22 %
Henri Stoll : 1269 votes, soit 5,02 %
Stéphane Lhomme : 1172 votes, soit 4,44 %
bulletins blancs : 94 votes, soit 0,37 %

Si nous parlions des écologistes version bobo, il y a quelques jours, c’est justement pour cela. Il existe une véritable culture écolo bobo, qui a été sous-estimée par Hulot, et qui a même réussi à le mettre dans les cordes.

Hulot considère en effet que l’écologie consiste en de l’accompagnement du gouvernement avec la réalisation de mesures ; pour EELV, il s’agit d’une vision du monde, celle de quartiers urbains pacifiés où l’on peut vivre agréablement quand on dispose de certains moyens…

Hulot est-il dupe de cela ? Pas si sûr. Il y avait déjà sa petite phrase sur Borloo, lors de la campagne des primaires. Et, dans un même registre, il y a sa fondation qui a pris hier une décision… pour le moins étrange.

En effet, la Fondation pour la Nature et l’Homme (auparavant la « Fondation Nicolas Hulot ») a décidé de revenir dans le comité de suivi du Grenelle de l’Environnement…

La Fondation l’avait quitté en mars 2010 en raison du report de la fameuse « taxe carbone », report sans date d’ailleurs.

Qu’est-ce qui a changé depuis ? En fait, la Fondation se justifie par la création par Sarkozy d’un « groupe de travail sur la constitutionnalité de la fiscalité écologique. »

Ce qui ne veut strictement rien dire, n’est même pas une mesure concrète, et montre bien qu’il s’agit d’un prétexte pour se replacer au cœur des institutions, comme « porte de sortie » pour Hulot qui, à défaut d’EELV, pourra donc avoir toute légitimité pour devenir ministre de l’écologie d’un Sarkozy (éventuellement) réélu !

Notons au passage que Sarkozy vient d’annoncer un programme de 35 milliards d’euros d’investissements pour l’énergie du futur, un mélange de nucléaire et de développement durable…

Et faut-il rappeler que le Grenelle de l’environnement ne parle pas de nucléaire ? Hulot n’en a parlé que très récemment lui-même, et encore pour dire que Fukushima l’avait fait changer d’avis…

Pas difficile de voir quelles alliances peuvent se profiler ici ! Il y a là un jeu politique très subtil, une belle preuve d’ailleurs de la bataille d’appareils que constituent tous ces gens se goinfrant sur l’écologie.

Pas difficile de voir non plus les conséquences.

Car au sein du « milieu » (au sens le plus large possible) pour les animaux, nombreux étaient les structures rêvant d’un triomphe de Hulot, afin de faire passer en contrebande leur proposition « apolitique » des « droits pour les animaux. »

L’échec de Hulot coule totalement cette option ridicule et ne reposant sur strictement rien à part un désir de reconnaissance médiatique, une volonté d’effectuer des bénéfices commerciaux et la perspective d’une intégration des Universités comme professeurs et autres chercheurs !

On peut être certain que tout ce petit monde soutiendra Jean-Marc Governatori, qui se présentera également à la présidentielle, au nom de l’Alliance écologiste indépendante dont la secrétaire est désormais l’ancienne « star du porno » Zara Whites (qui troque donc PeTA contre Governatori). Vegmag joue bien entendu déjà son rôle de « soutien indirect »…

Governatori, évidemment soutenu par Bardot, « se paie » sa candidature, comme il explique dans une interview:

C’est vrai que je suis l’un des principaux contribuables de France, mais une campagne présidentielle ne coûte pas cher. Je suis outré par les budgets des partis classiques de plusieurs millions d’euros, payés par les contribuables. Une campagne présidentielle coûte au maximum 300 000 euros, essentiellement des frais de déplacement. Le budget est raisonnable, donc on n’aura pas de problèmes à ce niveau-là.

Le cynisme complet de ses propos n’est même pas à expliquer, et choquera comme il se doit toutes les personnes bataillant au quotidien pour conquérir une vie digne tant pour eux et elles-mêmes que pour les animaux… Mais finalement, pourquoi être choqué? Ces propos sont typiques des « appareils » et de ceux qui veulent faire carrière dans les institutions.

Mais l’échec de Hulot est également le triomphe d’Eva Joly, et cela ne va pas aider les « décroissants » qui justement sont censés rejeter les institutions. La candidature de Stéphane Lhomme était symbolique, mais elle se fondait sur le succès triomphal de Hulot…

Elle devait permettre une recomposition grâce à cette résistance symbolique. Maintenant, Stéphane Lhomme apparaît comme celui qui a aidé Eva Joly, celui qui est comme Eva Joly mais en plus dur, en plus idéaliste, etc.

Avec une victoire de Hulot, Stéphane Lhomme aurait pu se laver les mains d’EELV, maintenant il est coincé, et avec lui tous les « décroissants »… On pourra longtemps lui reprocher cette photographie, qui le montre à côté d’Eva Joly (tout à gauche), et prouve qu’il considère au moins avoir des choses en commun avec elle !

Quant à l’écologie, on en n’entendra pas parler. Eva Joly ne vient même pas des Verts, elle hésitait à aller au MODEM avant de rejoindre EELV pour être directement élue. Elle est là car elle représente l’idéal d’un capitalisme écolo et sans corruption, social et sans préjugés.

C’est cela, l’écologie d’EELV, une sorte de grand nettoyage, de réfection… Nullement l’annonce d’un grand retour à la nature, pourtant tant nécessaire !

Jean-Marc Governatori

Duflot et Cohn-Bendit, la bataille pour la carrière

La candidature Hulot ne représente pas une victoire pour l’écologie ou toutes les personnes qui aiment les animaux. C’est plutôt un symptôme terrible.

Car comme Europe écologie est certain de faire un score électoral « correct », et que le Parti Socialiste a besoin de ce pécule électoral pour former un gouvernement… C’est la foire aux candidats. Les idées ne comptent plus. Il y a même d’ailleurs déjà six groupes de travail thématiques communs PS – EELV.

Les personnalités, elles, comptent. Surtout que le congrès d’EELV a lieu en juin ! Et là, donc, au lieu donc de contenus écologistes, pourtant une urgence évidente, on a un conflit total ente Cécile Duflot et Daniel Cohn-Bendit.

Pour résumer grosso modo, Cécile Duflot se pose comme quelqu’un entendant faire carrière (on se souvient de son voyage en train à Copenhague devant les médias, pour revenir en avion dès le lendemain pour passer à la télé en France). Elle veut donc maîtriser le développement d’Europe écologie.

En face, Cohn-Bendit considère qu’Europe écologie doit s’implanter le plus largement possible, en ouvrant les vannes (et en faire en quelque sorte un MODEM de Bayrou qui réussirait). Dans un texte rendu public il y a peu (Non, je ne suis pas un OVNI dans l’espace Europe Ecologie Les Verts !), Cohn-Bendit présente ainsi sa vision des choses :

Je suis convaincu qu’aujourd’hui nous pourrions être entre 30 000 et 40000 si nous étions plus ouverts et accueillants, moins renfermés sur nous-mêmes et plus solidaires. Pourquoi un simple « clic » ne peut suffire pour être adhérent et qu’il faut en passer par « l’inquisition de la validation » de la part d’un comité politique régional? Comment ne pas y voir une forme de discrimination quand on sait qu’il faut être « Vert » pour avoir le droit de devenir automatiquement adhérent à Europe Ecologie? Pourquoi ne peut-on pas adhérer à la coopérative sans passer par « EELV »?

Et j’en passe sur le parcours du combattant qui attend toute personne cherchant à s’impliquer dans le mouvement… Derrière cela, on retrouve évidemment une certaine conception de la politique et de la vie qui n’est pas la mienne.

Et quoi de plus rassurant pour un « dirigeant Vert » que de pouvoir compter sur un « bon Vert combattant » qui a su se plier aux rites initiatiques ou sur celles et ceux que des promesses de pérennisation au sein de la structure auraient amadoués…Et c’est là qu’on a envie de lancer un nouveau « Indignez-vous! » tonitruant.

Duflot n’apprécie évidemment pas cette vision et a tenté de torpiller Cohn-Bendit il y a moins d’une semaine. Elle l’a accusé de ne pas remettre les 1200 euros d’indemnités parlementaires (d’Eurodéputé) à EELV. Ce que Cohn-Bendit ne fait effectivement pas, se justifiant par le fait qu’il a ou aurait dépensé « 31 200 euros de ma poche, en frais d’hôtel et de déplacement. »

Le 9 avril Cohn-Bendit a demandé ce qu’il en était à ce sujet et la direction d’EELV a botté en touche, gagnant du temps et pouvant ainsi le cas échéant dégager Cohn-Bendit sous prétexte qu’il ne respecte pas les statuts.

EELV continue donc son mauvais cinéma. C’est une structure à pure visée électorale, et même là-dessus ses dirigeants ne sont pas d’accord !

Car il est évident que le problème de fond, c’est la définition de l’écologie. Et vu qu’EELV n’accorde strictement aucune attention aux animaux, et qu’elle est en désaccord complet avec l’écologie radicale… Comment pourrait-elle devenir une force réelle du 21ème siècle ?

Stéphane Lhomme candidat aux primaires d’EELV

Les élections présidentielles ont une dimension très fortement personnalisée ; d’une certaine manière en France, c’est un coup d’État légal, où une sorte de roi est élu pour une période déterminée. C’est donc un moment où « l’on se lance. »

Le carriérisme massivement présent chez Europe Ecologie n’en ressort que davantage. Et voici que la saga continue. Nicolas Hulot était mécontent de la date des primaires : qu’à cela ne tienne désormais la direction d’EELV négocie avec lui pour les modalités pratiques (notamment la liste des personnes pouvant voter, Hulot voulant ouvrir le plus largement possible aux personnes non adhérentes à EELV).

Mais voici qu’un troisième larron vient s’ajouter : Stéphane Lhomme. Nous avons parlé de lui au moment de son éviction de son poste de porte-parole du Réseau Sortir du nucléaire. Lui aussi veut être candidat aux primaires d’EELV… dont il ne fait pas partie. Son but est ainsi de mettre Hulot dans les cordes (et avec lui, toute une partie d’EELV).

Voici sa lettre à la responsable d’EELV :

Vendredi 8 avril 2011
Stéphane Lhomme

à Cécile Duflot,
Secrétaire nationale
d’Europe écologie – Les Verts

Objet : candidature à la primaire d’Europe écologie – Les Verts pour l’élection présidentielle

Cécile,
je te prie noter que, par le présent courrier, je fais officiellement acte de candidature dans le cadre de la primaire d’Europe écologie – Les Verts (EELV) pour l’élection présidentielle.

Il est vrai que je ne suis pas adhérent d’EELV mais, chacun le sait, M Hulot non plus… ce qui ne semble pas poser de problème pour qu’il participe à cette primaire (cf ta réponse à Mme Lapix sur le plateau de Dimanche +). Ce qui est possible pour M. Hulot doit nécessairement l’être pour quelqu’un d’autre.
Je te remercie de me faire connaître dès que possible les modalités pratiques et administratives de participation à la primaire.

Stéphane Lhomme
Président de l’Observatoire du nucléaire
Porte-parole du Réseau Sortir du nucléaire de février 2000 à février 2010

La candidature demandée est donc, en quelque sorte, à charge contre Hulot. Voici le point de vue de Stéphane Lhomme :

Nicolas Hulot est le candidat des multinationales

Je me présente à la primaire d’ « Europe écologie – Les Verts » parce que :
– l’animateur de télévision Nicolas Hulot, parrainé par L’Oréal et EDF, veut faire main basse sur l’écologie politique ;
– il faut proposer une écologie offensive contre les multinationales pollueuses et pour une véritable politique sociale.

Par Stéphane Lhomme, Président de l’Observatoire du nucléaire

Présentée comme l’aboutissement suprême de la participation citoyenne au débat public, l’élection présidentielle au suffrage direct est au contraire devenue un rouleau compresseur antidémocratique qui pousse les partis à des « castings » dictés par les sondages et dope les ambitions de vedettes du petit écran.

On ne sera donc pas surpris de constater que l’écologiste cathodique Nicolas Hulot se propose d’être le candidat d’Europe écologie-Les Verts.

A ce compte, pourquoi pas Mimie Mathy, Zidane, Madame de Fontenay où Johnny Halliday ? Si Nicolas Hulot était désigné, ce serait la pire des humiliations pour les tous écologistes.

Conscient qu’il n’est pas très présentable pour un supposé écologiste d’être en affaire avec EDF ou L’Oreal, Nicolas Hulot vient de rompre ses contrats avec ces multinationales pollueuses. Ainsi, d’un claquement de doigts, il serait subitement « lavé » de ces collaborations indécentes pour un « écologiste » ?

Comment croire que les citoyens-électeurs vont se laisser berner par de si grosses ficelles ? Comment croire que les Verts, et les autres écologistes qui agissent sur le terrain depuis si longtemps, vont accepter d’être enrôlés par l’animateur de TF1 ?

En effet, la seule « légitimité » de M Hulot pour représenter l’écologie politique se résume
principalement… en une très forte notoriété. Celle-ci est due à sa présence de longue date, et en « prime time », dans la grille des programmes de TF1, la chaîne de télévision la plus regardée en France. TF1 étant elle-même détenue par la multinationale Bouygues, plus spécialisée dans le bétonnage et la pollution que dans l’écologie.

Pire : il apparaît que c’est le drame de Fukushima qui a décidé l’animateur de télé à franchir le pas vers la politique. Or, tout en se construisant une image médiatique d’écologiste, Nicolas Hulot n’a auparavant jamais levé le petit doigt contre l’atome. Parfois contraint de se prononcer lors d’interviews, il s’en sortait avec des pirouettes du genre « Le nucléaire n’est pas une solution… à terme ».

Mais, le plus souvent, il expliquait que l’atome n’était certes pas très écologique, mais que la priorité était de lutter contre le changement climatique. Sous entendu, il faut garder le nucléaire qui dégage peu de co2. Peu importe les déchets radioactifs et les catastrophes atomiques…

La catastrophe nucléaire japonaise n’est donc qu’une bonne opportunité pour Nicolas Hulot qui s’est parfois laisser aller à donner conférence à l’invitation de la Société française de l’énergie nucléaire (SFEN), par exemple le 15 novembre 2001 à Bordeaux. Ayant diffusé aux spectateurs un tract contestant le caractère écologique du nucléaire et le soutien apporté de fait à cette thèse par l’animateur d’Ushuaia, j’avais eu la surprise de voir ce dernier, en furie, se précipiter vers moi et prétendre que sa présence aux côtés de la SFEN n’avait aucune signification.

Et puis il y a eu le « machin » appelé Grenelle de l’environnement, idée « lumineuse » de M. Hulot qui a déroulé à cette occasion le tapis vert pour M Sarkozy. Celui-ci s’est offert à bon compte une image d’écologiste : le Grenelle a servi de cache sexe à la continuation des pires pollutions, nucléaire, autoroutes, pesticides, incinérateurs, etc.

Nicolas Hulot et les autres écologistes officiels – ils ont été désignés par l’Elysée ! – n’ont même pas « monnayé » leurs participation au Grenelle, par exemple en exigeant l’arrêt de la construction du réacteur nucléaire EPR. Ils se sont précipités dans les salons dorés et devant les caméras pour en tirer des avantages personnels.

Certains sont aujourd’hui députés européens, d’autres viennent d’être récompensés par une nomination lucrative au Conseil économique et social. Et leur leader, Saint Nicolas, entend maintenant faire carrément main basse sur l’écologie politique !

Mais quel peut donc être l’intérêt pour les écologistes de se soumettre à la candidature Hulot ?
Première hypothèse, la mayonnaise ne prend pas : il ne suffit pas de caracoler en tête des sondages de notoriété pour être crédible en politique. Au final, les écolos se seront offerts pour rien à Hulot, le candidat des multinationales polluantes.

Seconde hypothèse, Hulot fait un bon score : 10%, 12%, voire 15%. Les élites vertes pensent pouvoir alors contraindre le PS à leur laisser, lors des élections législatives, une bonne cinquantaine de circonscriptions gagnables. C’est mal connaître le PS, lequel a toujours châtié ses vassaux, surtout lorsqu’ils se sont enhardis. Par contre, on peut envisager trois ou quatre ministres écologistes. La belle affaire : le PCF en a eu autant en 1981, et leur seul rôle a été de faire avaler des couleuvres à leurs camarades.

Dans tous les cas, à part récupérer quelques strapontins pour certains écolo-arrivistes, on ne voit pas bien ce que gagnerait Europe écologie à s’offrir à un animateur de télévision ami de multinationales pollueuses. Ce serait la déchéance finale et fatale de l’écologie politique.

Il est donc très clair que ma candidature est avant tout motivée par le souci de s’opposer à celle de Nicolas Hulot. On m’objectera qu’il n’est pas très constructif de se présenter « contre », plutôt que d’être force de proposition. Ce à quoi je réponds que, parfois, il faut savoir se lever pour dire « non », mais que cela n’empêche pas pour autant de la faire de façon positive et constructive.

Il reste à ce que ma candidature ne soit pas écartée par de subtils procédés bureaucratiques. Je ne suis certes pas membre d’Europe écologie, mais Nicolas Hulot non plus : s’il est autorisé à concourir, il n’y a aucune raison que je ne le sois pas.

Stéphane Lhomme
Président de l’Observatoire du nucléaire
http://www.observatoire-du-nucleaire.org

Sur le papier, cette démarche a une cohérence, à part qu’il y a peu de légitimité à apporter la bonne parole de l’extérieur d’EELV.

Surtout que Stéphane Lhomme est lié aux « décroissants », qui eux aussi espéraient lancer une candidature vraie/fausse, afin de faire passer leurs idées (http://www.objecteursdecroissance2012.fr, hors ligne, avec Paul Ariès en figure de proue), mais l’union n’a pas été réussie et le projet est tombé à l’eau.

La vérité est qu’EELV exerce une telle pression qu’à moins d’avoir des valeurs très fortes – comme la libération animale et la libération de la Terre – il est difficile d’avoir une marge de manoeuvre, même s’il est évident qu’EELV et Hulot n’ont rien d’écologiste finalement.

La tentative de Stéphane Lhomme, si elle contribue évidemment à montrer la nature d’EELV et de Hulot, ne saurait constituer une véritable perspective : celle-ci ne peut se développer qu’à la base, démocratiquement, avec des valeurs morales et culturelles hautement développées. C’est le sens à nos yeux d’assumer le véganisme et la libération de la Terre !

Europe écologie : une seule référence aux animaux et encore il est joué sur les mots!

Samedi dernier les adhérents des Verts et d’Europe écologie devaient souscrire à leur nouveau projet de « parti politique » classique. On pouvait également voter par courrier.

Les premiers résultats sont tombés au moins partiellement et plus de 80% des adhérents ont soutenu ce qui va former les statuts du nouveau parti « écolo » qui naître à la mi-novembre, à Lyon, marquant la fusion d’Europe écologie et des Verts (ou plus exactement la disparition des Verts dans Europe écologie).

En clair, cela signifie qu’Europe écologie devient un « parti politique » institutionnel tout ce qu’il y a de plus classique. Cela se lit aisément, ou justement pas du tout, avec les statuts très compliqués et insupportables.

Nous ne reviendrons pas sur la dimension carriériste du projet. Parlons ici de la place qui est accordée aux animaux. Car logiquement, être écologiste c’est remarquer que les humains ne sont pas les seuls êtres vivants sur la planète…

Dans l’ordre des choses, il faut leur accorder une très grande place. C’est le sens de notre mot d’ordre à LTD : « la planète doit redevenir bleue et verte. »

Bien évidement, un parti institutionnel ne voudra jamais que les villes reculent. Et même les animaux ne peuvent pas se voir reconnus leur existence et leur importance.

En voici la preuve, dans ce qui pourra servir d’argument aux personnes désireuses de critiquer « Europe écologie – les Verts » (ou ce que cela donnera par la suite) sur une base constructive et très claire.

Commençons par le début : on a demandé aux adhérents de soutenir le projet de nouveau parti, en choisissant d’accorder leur confiance à des statuts et un manifeste. Passons les statuts qui sont procéduriers et illisibles (mais qui raviront sans nul doute les personnes de la « protection animale » bac + 5 en droit comme on le respecte dans les beaux quartiers).

Regardons simplement le manifeste, et la référence aux animaux. « La » référence, oui, car il n’y en a qu’une seule…

Elle se situe tout à la fin d’un long listing de « valeurs » et en plus il est parlé de « dignité animale » seulement (en clair : mangeons des cadavres d’animaux, mais bio…) :

(…) liberté de conscience, libertés publiques, égalité des droits et des devoirs entre tous les êtres et tous les genres, en particulier entre les hommes et les femmes, refus de l’oppression et des discriminations, solidarité entre les personnes, les peuples et les générations, équité économique et sociale, dignité inaliénable de chaque être humain, responsabilité, autonomie et libre arbitre, respect des minorités quelles qu’elles soient, impératif de justice, primat du droit et de la démocratie, priorité à l’éducation et à la culture, sollicitude aux autres, altruisme, non violence, laïcité, tranquillité publique, liberté totale à la création artistique, respect de la dignité animale.

En fait, pour être précis, ce qu’on lit ici c’est le passage de la version mise en ligne sur le site d’Europe écologie.

Si par contre on lit le PDF mis en ligne, appelé non pas « Manifeste pour un nouveau cours écologique et social » mais « manifeste pour une société écologique » on peut alors lire à la fin :

« (…) liberté de la création artistique, respect des animaux en tant qu’être vivants et non simples objets de production et de consommation. »

C’est là que se situe le piège. Si on compare les deux, on peut penser : le progrès semble très net. Avant on parlait de « respect » ce qui est très bien mais très flou. La notion de « dignité » elle-même n’est pas définie.

Désormais les animaux sont reconnus « en tant qu’êtres vivants. » Ce qui semble très bien. Sauf que ce n’est pas « très bien » : il s’agit en fait de la même formulation.

Il faut en effet accorder une attention extrême à un mot qui change tout. Revoici la formulation avec ce mot souligné par nous :

« (…) liberté de la création artistique, respect des animaux en tant qu’être vivants et non SIMPLES objets de production et de consommation. »

Voilà le piège. Quand on aime les animaux et qu’on veut les défendre, on pourrait lire que le fait de reconnaître la dignité d’êtres vivants s’oppose au fait de voir les animaux comme des « objets de production et de consommation. »

Sauf que la phrase n’est pas :

« (…) liberté de la création artistique, respect des animaux en tant qu’être vivants et non COMME DES objets de production et de consommation. »

La phrase dit qu’il ne faut pas considérer les animaux… UNIQUEMENT comme des «  objets de production et de consommation. »

C’est une véritable entourloupe. Ceci dit cette entourloupe peut être comprise quand on voit que les animaux ne sont mentionnés qu’une seule fois, et encore au bout d’une longue liste de « valeurs » relevant plus du marketing qu’autre chose.

Toutefois, cela souligne qu’il faut faire attention aux mots et à l’approche qui est faite. Cela est vrai pour Europe écologie – les Verts mais également pour certaines structures de « protection animale » qui tentent de gommer les définitions et de se prétendre pour la « libération animale. »

Or, les deux choses n’ont rien à voir. Soit on prend le chemin du « droit » et des institutions, comme Europe écologie (ou des associations pour les droits des animaux, comme One Voice…), soit on choisit le camp de la libération animale!

La Fondation Nicolas Hulot tente le buzz…

Hier nous parlions d’Europe Ecologie et des adhésions de dernière minute, voici ici encore quelque chose de pathétique : une agence de presse qui fait semblant de connaître LTD afin de promouvoir la… Fondation Nicolas Hulot.

Bonjour,

Le site Coach Carbone.org a ouvert ses portes aujourd’hui et nous avons pensé que cette nouvelle intéresserait votre blog laterredabord car vous y abordez des sujets connexes (l’écologie, l’environnement) à ce projet porté par l’ADEME et la Fondation Nicolas Hulot.

http://www.coachcarbone.org

Le Coach Carbone est un outil qui permet de découvrir précisément nos propres émissions de CO2 en analysant notre consommation d’énergie, nos modes de transport, notre façon de nous alimenter et de nous loger. Le Coach Carbone, c’est un simulateur nouvelle génération qui permet de réaliser un bilan complet sur nos émissions de gaz carbonique au travers de 160 questions.

Vous trouverez sur coachcarbone.org des outils pour enrichir votre site: simulateurs, widgets, webspots et bannières.
http://www.coachcarbone.org/page/ekit

Bien cordialement

Cxxxxxt Cxxxxxx

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Agence Neodia pour le Coach Carbone.org

L’Agence Neodia ? Une entreprise de « webmarketing » et autres buzz. Voici un texte de présentation empli de modestie et d’engagement collectif :

L’agence Neodia est à l’image de son fondateur: intuitive, créative, rationnelle et pleine d’énergie.

Il a fait le calcul que si chaque idée qu’il a eu depuis ses débuts lui avait rapporté 100 euros, il serait aujourd’hui millionnaire.

(…)

Raphaël invente tous les mois une nouvelle méthode de création de trafic sur le web ou remet en cause les vieilles méthodes afin de les rénover et de les faire évoluer.

Raphaël n’est pas passionné par les mathématiques, mais il mesure tout car chaque euro investi doit rapporter. Il s’est fait un devoir de rester à la pointe des méthodes d’évaluation du retour sur investissements des actions internet.

Voilà donc où passe l’argent de la Fondation Nicolas Hulot… Que nous avons critiqué à de nombreuses reprises : cette agence aurait pu s’en apercevoir aisément… (voir par exemple Hulot aide Duracell à « éduquer » les enfants jusque dans les zoos ou encore Nicolas Hulot fait un virage à gauche pour mieux aller à droite).

Mais en fait il y a dû simplement avoir une base de données et un mail type vaguement adapté a été envoyé… Le fond? Il n’y en a pas, évidemment il ne s’agit que de promouvoir la Fondation Nicolas Hulot, d’où à la fin le passage sur les « webspots » et bannières…

Quant au site « coach carbone » il ne vise également qu’à promouvoir la Fondation Nicolas Hulot. Il faut en effet laisser un email pour pouvoir faire le test… Une telle démarche n’aurait pas été faite s’il s’agissait de toucher le plus grand nombre…

Et notons que quand on voit qu’en une journée, il n’y a que 1500 personnes à avoir fait le test, alors que la Fondation Nicolas Hulot est une très grosse structure… on voit la dimension de fumisterie que tout cela atteint.

Fumisterie réalisée avec le partenariat de l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie… qui fournit des prêts à taux gratuit pour les propriétaires désireux de baisser les coûts d’énergie de leur logement…

Et avec l’aide de l’Oréal, TF1, etc.

Si jamais les personnes font ici la tête pour notre critique des riches et du capitalisme, voici un argument de poids à leur répondre : trouvez-vous normal que l’expression « Bilan carbone » soit maintenant soumis à un copyright ?

Eh oui :

Le Bilan Carbone®, qu’est-ce que c’est ?
C’est un outil de mesure destiné à évaluer l’impact des activités humaines sur l’environnement, notamment le climat.

Faire son Bilan Carbone ®, c’est comptabiliser toutes les émissions de gaz à effet de serre exprimées en équivalents CO2. Les facteurs d’émission de gaz à effet de serre sont passés en revue pour toutes les émissions qui sont dues directement ou indirectement par votre activité, ou sur un territoire donné pour les collectivités.

Le Bilan Carbone®, désigne également une marque de l’ADEME, Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie.

L’écologie est ici non pas une démarche, mais un business et un faire-valoir. On note ici une belle contradiction: Bilan Carbone serait « aussi » une marque mais pour autant le ® est mis à toutes les expressions Bilan Carbone…

Pourquoi pas un copyright sur écologie ou écologiste pendant qu’on y est… Ceci dit, cela avait été tenté par Jean-Marc Governatori de « La France en action » si appréciée de « Végétariens Magazine »… Il avait déposé toute une série de « marques » dont Europe Ecologie et avait tenté de faire procès à Europe Ecologie…

Des marques, des copyright…! Des agences de webmarketing… Des actions de promotion… Des mises en avant d’individus qui font des carrières politiques ou bien universitaires…

Tout cela est pathétique!

Encore et toujours les magouilles d’Europe Écologie, alors qu’Eva Joly assume le nucléaire…

Stéphane Gatignon est un écologiste du même type qu’Eva Joly. Devenu maire de Sevran en Seine Saint-Denis en 2001, il passe avec armes et bagages… à Europe Écologie en 2009.

C’était en novembre… Quelques mois plus tard, en mars 2010 ; il conduit la liste départementale d’Europe Écologie en mars 2010.

Du parachutage qui montre le haut niveau d’engagement écologiste… Nous en avions d’ailleurs déjà parlé dans l’article Stéphane Gatignon adopte l’écologie pour faire carrière.

On peut d’ailleurs constater sur son blog que niveau écologie, ce n’est toujours pas cela, même pas pour la forme…

Mais par contre les médias parlent beaucoup de lui depuis hier. La raison ? En fait, le jeudi de la semaine dernière (le 30/09/2010), c’était la veille de la clôture des inscriptions pour participer au processus de fusion des Verts et d’Europe Écologie.

Et comme par hasard, il y a eu 400 adhésions nouvelles, payées collectivement ou en liquide… Dont 200 émanant de la communauté tamoule de Sevran, dont Stéphane Gatignon est proche.

Il a eu beau jeu ensuite de critiquer le « racisme » des réactions outrées à ce genre de magouilles politiques absolument typiques. Multiplier les adhérents avant un congrès est un grand classique, et à ce jeu sans scrupules tous les moyens sont bons.

Tout cela est lamentable et absolument parlant de ce qu’est Europe Écologie : un moyen pour certains de faire carrière (on peut relire par exemple notre article Martine Billard, un parcours exemplaire de bobo faussement écologiste).

La couleur est d’ailleurs déjà annoncée, le mouvement anti-nucléaire constatant en ce moment des propos d’Eva Joly à Canal +, datant du 31 août. Eva Joly explique tout simplement :

« Nous allons promouvoir beaucoup d’énergies alternatives, éoliennes, photovoltaïques. Nous maintiendrons les centrales nucléaires existantes et puis nous verrons. »

Entre le « on verra » et « la Terre d’abord! », il faut savoir choisir…

Eva Joly, une carriériste « écolo »

L’apéro géant «saucisson-pinard» qui devait se tenir ce vendredi à Paris a été annulé par la préfecture en raison du risque de « troubles à l’ordre public. »

Il est vrai qu’une provocation bien « beauf » de l’extrême-droite dans le quartier populaire de la Goutte d’Or ne risquait pas d’amener grand chose de bien…

Mais les revendications passéistes de l’extrême-droite ne sont pas les seules choses ridicules. Si la « culture » du cochon assassiné et des paradis artificiels est quelque chose de bien traditionnel, l’opportunisme électoral l’est bien aussi.

En quoi sommes-nous concernées en tant que personnes s’intéressant à la cause animale ? Eh bien, c’est simple : la candidature d’Eva Joly pour la présidentielle de 2011 semble de plus en plus une chose entendue.

Et cela, c’est le symbole du torpillage absolu de l’écologie telle qu’elle s’est développée ces dix dernières années. Une écologie avec plein de limites, mais un petit état d’esprit s’installait.

Là, l’état d’esprit va être anéanti. Déjà, la remise en cause du Grenelle de l’environnement au nom des impératifs économiques avait été un rude coup. Il faut en plus affronter l’influence de l’extrême-droite qui veut une écologie de façade, juste prétexte à un repli national.

La candidature d’Eva Joly serait alors un point culminant d’un processus déjà mal parti…

Eva Joly n’est en effet en rien écolo : elle est une opportuniste. Initialement elle est proche de Bayrou et du MODEM.

Et finalement, elle se présente sur la liste Europe Ecologie, où elle est directement placée en deuxième position sur la liste des écologistes en Ile-de-France pour les élections européennes de 2008.

Elle vient d’ailleurs d’ouvrir son blog, et on peut y lire dans le dernier article, Pourquoi faut-il adhérer à Europe Ecologie?, du 11 juin 2010:

Nous nous intéressons évidemment à notre planète, à son environnement, à son écosystème ; mais nous ne prétendons pas connaître tous les remèdes et encore moins faire des miracles.

Nous prétendons bien plus modestement chercher à prendre en compte tous les problèmes qui sont posés à nos sociétés et à n’en laisser aucun de côté, en proposant les idées qui nous paraissent les plus à même de remettre du sens, de la justice, de l’espoir là où il y n’en a pas ou de moins en moins.

Eva Joly ne parle pas de l’écologie, ni évidemment des animaux, en fait elle ne parle de rien du tout, parce que pour elle Europe Ecologie est une plate-forme électorale.

Les Verts sont d’ailleurs en train de disparaître en tant qu’organisation, pour être avalés par cette plate-forme électorale.

Voilà pourquoi Eva Joly a pu déclarer il y a quelques jours au sujet de la présidentielle:

« Si tout un mouvement me sollicite, je me présenterai. »

Eva Joly n’est en rien une écolo, elle est en réalité une nouvelle figure de proue politique parce que c’est quelqu’un en qui les bobos, les bourgeois bohèmes, peuvent avoir confiance.

Elle a en effet été magistrate, elle a été juge d’instruction au pôle financier au Palais de Justice de Paris, et s’est occupé de l’affaire Elf. Elle est une spécialiste de la lutte contre la corruption et la délinquance financière internationale, voilà pourquoi elle est « appréciée. »

Le rapport avec l’écologie ? Avec les animaux ? Avec la lutte pour notre planète ? Rien du tout, et même pire : son attitude est celle d’une libérale, qui explique n’avoir aucune solution.

Eva Joly se présente en « porte-drapeau », mais de quoi ? Les seules solutions qu’elle propose concernent les paradis fiscaux et la lutte contre la corruption… Toutes ses études et travaux portent là-dessus!

Malheureusement il ne faudrait pas croire qu’il existe une véritable opposition à Joly au sein des Verts. Jean-Vincent Placé, leur numéro 2, était un centriste de gauche, avant de passer du jour au lendemain chez les Verts…

Quant à Cécile Duflot, nous avions déjà rappelé que lors de la conférence de Copenhague, elle était partie en train devant les journalistes au nom de la lutte anti-CO2… pour revenir en douce en avion le lendemain, histoire d’être là pour une télévision…

Et au sujet de ses vacances de Noël aux Maldives, elle a expliqué… «C’est vrai qu’on ne peut pas y aller en pédalo.»