Simon’s cat se fait la belle !

Simon’s cat se fait la belle! Telle est le nom d’une sympathique petite bande dessinée qui vient d’être publiée. On peut consulter un extrait ici.

Vivre en effet avec des animaux nous réserve parfois de grandes tristesses (si l’animal est malade ou décède) mais aussi de grands moments de bonheur.

Cette bande dessinée parlera à toutes les personnes amoureuses des chats, même si on préférera certainement les animations de Simon’s cat. Toute une série de vidéos courtes et sympathiques… Et très bien vues!

Car Simon est un animateur anglais passionné de chats, ses courts films reflètent parfaitement le quotidien avec nos amis chats et sont très réalistes quant à la personnalité des chats.

Quel que soit l’épisode, on retrouve dans chacun le côté imprévisible, espiègle du chat qui adore faire des bêtises (comme dans Hot Spot où le chat déchire les feuilles pour se faire une place sous la lampe qui chauffe) …

Mais qui est aussi dépendant de nous (pour la nourriture par exemple, comme dans la vidéo intitulée Cat Man Do où le chat affamé tente tant bien que mal de réveiller au matin son ami humain afin d’avoir à manger…).

Toutefois, en même temps, son caractère indépendant se ressent très bien dans chaque animation.

Outre le côté réaliste, ces petits dessins animés sont aussi très amusants, car le côté malin des chats est largement montré, où l’on sent une grande connivence avec nos amis les chats.

Simon a également réalisé une vidéo pour l’équivalent anglais de la SPA, la Royal Society for the Prevention of Cruelty To Animals (RSCPA). On peut voir ici cette vidéo, qui date de 2008 et faisait partie d’une des campagnes de « Donne une voix aux animaux  » contre l’obésité chez les animaux « de compagnie » (dans la vidéo tout se termine bien pour le malheureux chien, on peut le voir à la fin récupérer sa ligne svelte en faisant du « sport »).

Le film Soylent Green (Soleil vert)

Le film Soylent Green (Soleil Vert dans sa version française) est un « classique » des films d’anticipation; sorti en 1973, il a bien entendu largement vieilli dans la forme mais sa problématique fait qu’il reste extrêmement intéressant, en plus d’avoir largement marqué les esprits.

Le scénario du film s’appuie sur un roman, intitulé en anglais « Make Room! Make Room! », de Harry Harrisson, qui imagine un futur marqué par une surpopulation massive. Mais il y ajoute différents éléments: l’utilisation massive du soja tout d’abord, et l’utilisation des cadavres humains comme source de protéïnes complémentaires.

L’influence culturelle sur le film de l’utilisation massive du soja aux USA, à partir de la première guerre mondiale et jusque les usines des voitures de Ford, mérite un article à part.

Disons simplement que la situation dans le film est la suivante: l’humanité a totalement saccagé la planète. Ceci nous est présenté au début du film, dans une succession d’images où l’on voit la « conquête de l’ouest » (américain) puis la construction des villes, des autoroutes avec des voitures partout, les usines et la pollution, etc.

Dans ce contexte, il y a surpopulation et la ville de New York a 40 millions de personnes s’y entassant comme elles peuvent. Seule une petite élite s’en sort (en ayant l’eau courante, des biens de consommation courants, des appartements, de la nourriture comme « avant », etc.), en étant protégée par une police à son service et qui forme une sorte de classe moyenne.

Le film tourne autour d’un policier « intègre » justement, qui va découvrir comment est fabriqué le « Soylent Green. » Car les masses qui ne connaissent ni « viande » ni légumes se nourrisent d’aliments produits par la compagnie « Soylent ». « Soylent » est la contraction de « soybean-lentil » (« Soja – Lentilles »).

Théoriquement le Soylent Green est produit à partir de soja et de plancton, mais en réalité les océans ont été assassinés. C’est ce que le policier découvre lors de son enquête. Ce qui fait qu’il y a en fait récupération des cadavres, tant des gens morts que des gens allant dans des centres spéciaux pour se suicider, ou encore des gens ramassés par de véritables bulldozers lors des émeutes de la faim.

L’univers de Soylent Green est ultra violent et ne montre aucune perspective pour s’en sortir, les êtres humains ayant anéanti la planète. La génération « Soleil Vert » ne connaît qu’une bataille pour la survie, et seuls s’en sortent les riches et le personnel à leur service (tant les policiers que les « femmes-mobiliers » servant de faire-valoir et de prostituées).

Le film oscille entre deux perspectives: d’un côté, une critique sociale, et de l’autre une nostalgie pure et simple. On voit ainsi le policier voler des aliments lors de son enquête, et son ami plus âgé lui cuisine la viande de boeuf volée, qu’ils consomment en buvant de l’alcool également volé. Cet ami plus âgé est ici une figure réactionnaire, qui cultive le passé, qui a la nostalgie d’avant.

Il y a une tonalité fataliste dans le film: avant on pouvait vivre, mais l’humain est ainsi fait qu’il détruit. La morale du film pourrait se résumer à « Dieu crée, l’homme détruit. » Le prêtre a une grande importance culturelle dans le film: il est terriblement choqué par la découverte de ce qu’est le Soylent Green, alors que son église est déjà pleine de personnes sans abri.

Dans la même idée, mais de manière plus critique, on voit que l’ami du policier décide de se suicider quand il apprend la vérité. Il veut rejoindre Dieu qui l’a créé (quitte à se suicider, ce à quoi en tant que juif il n’a pas le droit), mais c’est également une critique de l’humanité elle-même.

D’ailleurs lorsque ce vieux bibliothécaire juif va dans le centre consacré au suicide, il est montré comme une sorte de Socrate buvant un poison. On le voit ainsi pleurer le temps que le poison agisse, alors qu’il est dans une salle diffusant sur tous les murs un film montrant la nature telle qu’elle était avant: les oiseaux, les forêts, les cascades, les océans…

On remarque d’ailleurs que les seules autres personnes critiques sont des vieilles femmes dans des bibliothèques, ce qui donne une tonalité assez féministe dans un film malheureusement tournant sinon toujours autour du personnage principal, joué par Charlton Heston.

La fin est justement marquée par la figure de Charlton Heston, dont le personnage très grièvement blessé explique en quelque sorte avant de mourir que le Soylent Green consiste en des cadavres (« Soylent green is people »), et qu’il y a le risque que les humains soient élevés comme du bétail.

Il apparaît ainsi comme le « seul humain » se rebellant alors que les gens seraient une sorte de brute collective, sans mémoire ni conscience, sans volonté ni morale. Il n’est donc pas étonnant que la question animale ne soit pas posée, alors qu’en fait elle se pose dans tout le film!

Un remake de ce film est en cours et devrait sortir en 2012.

Bold Native: interview

Nous parlions récemment du film américain Bold Native, à l’occasion de la mise en ligne du site de ce film produit de manière alternative. Voici ici une interview au sujet de ce film engagé.

1. Pouvez-nous parler de « Bold Native », comment en êtes-vous arrivé à réaliser ce projet cinématographique?

Nous avons d’abord commencé à travailler sur le script de Bold Native il y a dix ans de cela. Il a été conçu par moi-même et par Casey Suchan, mon partenaire chez Open Road Films.

Avec à nos côtés nos autres partenaires Jeff Bollman et Jessica Hagan, ainsi que beaucoup d’autres amis et collègues, nous avons revu le script de très nombreuses fois tout au long de la décennie.

Je suis été intéressé par le mouvement de libération animale depuis 18 ans maintenant, et c’était une manière pour moi de faire réunir mes deux passions: faire des films et les droits des animaux. Je dirais que la majorité des gens qui ont travaillé sur ce film, clairement plusieurs centaines jusqu’à présent, ont également une passion pour le message du film et ont travaillé pour quasiment rien ou pour rien du tout, afin qu’il puisse être fait.

Notre espoir était de faire un film qui pourrait attirer à la fois le noyau dur du public des droits des animaux et un public général qui ne connaît rien à ces questions. Cependant, nous ne l’avons pas fait dans l’esprit de réaliser un film mainstream.

Nous nous sommes engagés à faire un film honnête et affrontant le sujet. Nous voulions utiliser le cadre d’une fiction pour explorer les idées de la libération animale, des droits des animaux, et la nature du terrorisme et de la violence.

Notre espoir était que le film incite à des discussions et à faire que les gens y pensent à deux fois quand ils entendent quelqu’un qui, dans les médias, qualifie de terrorisme la libération, tout comme les droits des animaux.

Nous avons pendant plusieurs années essayé de trouver des financements pour le film, mais finalement nous avons décidé d’aller de l’avant et de le faire avec nos propres moyens. A la base notre activité, c’est de faire des films documentaires (notre dernier film est Rock The Bells, www.rockthebellsmovie.com).

Notre approche de Bold Native est ainsi très proche de celle que nous aurions pour un documentaire. Nous avons filmé avec une équipe de quatre personnes sur place, employant souvent des personnes réelles et incorporant une large part d’improvisation.

Cela a aidé, avec notre tout petit budget, à ce que le film soit réaliste et vivant. Mais si nous voulions maintenir l’authenticité par rapport au sujet, le film est clairement une fiction, et emploie les techniques cinématographiques de la fantaisie, de la comédie et de l’aventure, afin de raconter l’histoire.

Du début à la fin, le film a été un laboratoire d’amour pour les personnes impliquées. A partir du moment où nous avons décidé d’en faire le notre, nous avons commencé à amener au projet des gens enthousiastes, et ce magnétisme continue alors que nous passons au stade de la distribution. Nous avons déjà reçu de nombreuses offres pour nous aider à ce que le film soit vu ici, et nous remercions chaque volonté de nous aider!

2. Parlez-nous de l’histoire racontée dans le film. De quoi est-ce que cela parle?

Le film est au sujet de quelqu’un libérant des animaux, nommé Charlie Cranehill, et qui est recherché par le FBI pour terrorisme domestique.

Suivant la loi US actuelle (tel qu’établie par l’AETA, Animal Enterprise Terrorism Act), la libération animale et de nombreuses autres activités de protestation pour les droits des animaux sont maintenant considérées comme du terrorisme et ceux et celles qui sont accusés sont condamnés à de plus sévères sentences.

Charlie voyage à travers le pays avec une petit cellule, qui organise en commun la première libération coordonnée à l’échelle nationale.

Le père de Charlie, Richard, qui s’est brouillé avec son fils, est un directeur général d’une grande entreprise. Quand le FBI rend visite à Richard, pour perquisitionner sa maison et trouver des informations sur Charlie, Richard doit décider s’il continue à attendre que Charlie rentre à la maison, ou bien chercher son fils et le trouver avant que le gouvernement ne le fasse.

Le film suit également une jeune femme, appelée Jane, qui travaille dans une organisation qui négocie avec les entreprises en ce qui concerne un traitement plus humain des animaux.

Nous utilisons ces trois histoires comme une intersection pour explorer le débat entre l’abolitionnisme et la protection animale, la signification des mots terrorisme et violence, et d’essayer d’aller à l’intérieur des coeurs et des esprits des personnes qui risquent leur liberté pour les vies des animaux non humains.

3. Est-ce que le film traite également de la question de l’écologie, de la Terre?

Le film ne traite pas de manière explicite des questions environnementales. Notre opinion est que le véganisme est un pas nécessaire sur la voie d’une manière de vivre durable sur cette planète.

Cependant, Bold Native ne touche pas ce sujet. Il est centré sur la question des droits des animaux et des personnes qui luttent pour eux.

4. Aux USA, il y a déjà eu des films traitant d’importantes questions de notre époque, comme Koyaanisqatsi, Silent Running, The Sunchaser ou Earthlings. Quelle est selon vous l’importance de l’art, et particulièrement des films, dans le changement des esprits et le fait de forger une nouvelle culture?

Nous allons tout un chacun dans la vie avec une série de choses que nous pensons savoirs, comme par exemple « Les animaux sont là à notre service. »

Défier ces conceptions peut amener à une posture intellectuelle défensive lorsque quelqu’un essaie de maintenir son sens de soi-même et du monde. L’art peut dépasser une partie de cette posture défensive de l’ego, et communiquer avec les coeurs et les esprits des gens.

En ce sens, l’art a la capacité d’aller à l’intérieur des esprits des gens, et d’amener à reconsidérer des croyances tenues depuis longtemps.

Les films peuvent également nous relier émotionnellement avec des gens ou des personnages que nous considérerions normalement comme étranger pour nous. L’histoire a montré que la familiarité avec les autres est le meilleur moyen de supprimer le sens de la séparation entre nous et eux.

5. Comment est-il possible d’aider votre projet?

Restez connectés à www.boldnative.com ou bien la page facebook de Bold Native, pour les informations à venir. Nous allons vendre des marchandises par notre site internet, afin d’aider au financement de la distribution du film.

Et lorsque le film sera disponible, sans doute en juillet, regardez le et partagez le avec des amis! Et visitez la page Take Action sur le site internet (http://boldnative.com/take-action) pour des informations sur comment vous pouvez vous impliquer dans les campagnes pour les droits des animaux.

Cette page traite en ce moment davantage des organisations des USA, mais si quelqu’un a des suggestions pour des campagnes internationales, nous ajouterons une section pour cela!

6. Il y a aux USA une grande répression contre l’activisme pour la libération animale, comme avec l’AETA. Comment pensez-vous que votre film sera considéré dans ce contexte?

Nous espérons que notre film contribuera à la prise de conscience de ce qu’est l’AETA par davantage de gens. Beaucoup de gens, y compris des cercles progressistes, activistes, ne savent pas que cette législation existe et sont choqués lorsque nous leur en faisons la description.

L’AETA a été poussé par le congrès ici par les groupes de pression de l’industrie de la viande et l’industrie pharmaceutique, avec très peu de médiatisation ou d’information. Il y a un mouvement grandissant pour faire pression sur le congrès et abroger la loi.

Cependant, comme nous avons appris avec le Patriotic Act, il est très difficile de faire en sorte que les gouvernements abandonnent des pouvoirs une fois qu’ils ont été établis. Nous pensons que l’AETA est anti-constitutionnel et espérons qu’un appel d’un de ces cas arrivera finalement à la Cour suprême.